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Tableaux anciens

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RARE LORGNETTE DANS SON ÉCRIN AU CHIFFRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON IER - Lorgnette de campagne ou d’opéra en laiton doré rétractable à 5 tirages, l’objectif garni de métal argenté formant godrons encadrés de deux frises perlées en pointes de diamants, non signée. Dans son étui circulaire en maroquin rouge orné d’un semis d’étoiles dorées, le couvercle s’ouvrant à charnière par un bouton poussoir en métal est bordé d’une frise d’étoiles et centré du chiffre couronné de Napoléon Ier, intérieur de velours crème. Époque Premier Empire. D. 4,7 cm ; P. 2,8 cm pliée et 9,6 cm dépliée. Écrin : H. 4 x D. 6 cm. Provenance Napoléon Ier, empereur des Français. Historique La lorgnette, ou « longue-vue de poche », est une lunette d’approche de petite taille, utilisée pour distinguer des objets situés à quelques dizaines de mètres de l’observateur. Instrument pratique pour corriger une vue défaillante, elle devient aussi au XVIIIe siècle un objet de mode en se parant de décors et de matière précieuse, étant fournies tout autant par des opticiens de renom que par des orfèvres. Plus travaillée que les instruments militaires, elle est avant tout un accessoire mondain, indispensable au théâtre ou à l’opéra pour observer les acteurs sur la scène. « Non seulement en campagne, mais à la ville, Napoléon se servait d’une lorgnette de poche » (Frédéric Masson). On sait que Napoléon, légèrement myope, faisait régulièrement usage de lunettes de poche ou de lorgnettes, comme en témoignent plusieurs mémoires de contemporains. Le baron Fain, secrétaire particulier de l’Empereur dit de lui que « sa vue n’était pas excellente, il y suppléait à l’aide d’une lorgnette de spectacle qu’il portait toujours sur lui ». L’usage que faisait Napoléon de ses instruments en campagne, apparaît dans le célèbre tableau intitulé Napoléon Ier à la bataille de Wagram, le 6 juillet 1809, où Horace Vernet le montre scrutant les alentours à travers une lorgnette. Mais l’Empereur utilisait ses lunettes de poche tout autant dans la vie civile et de manière quotidienne. L’historien Frédéric Masson relève dans les comptes de la Maison de l’Empereur plusieurs commandes de lorgnettes, son chambellan mettant à sa disposition plusieurs exemplaires afin de remplacer celles qui étaient égarées ou parfois offertes en présent. Une lorgnette et au moins trois petites lunettes, sont encore attestées dans l’inventaire des biens de l’Empereur en exil à Sainte-Hélène en avril 1821. Il semble que sous le Consulat, Napoléon ait fait appel à des opticiens britanniques qui étaient alors à la pointe dans la fabrication de lunettes de précision. Sous l’Empire, Napoléon fera principalement appel à Noël-Jean Lerebours (1762-1840), premier opticien français à pouvoir concurrencer les Anglais en la matière, obtenant un prix au Salon de 1806 pour ses pour ses lunettes d'approche, télescopes et autres instruments d'optique. Dans son Catalogue et prix des instruments d'optique, de physique, etc., on trouve, aux côtés de longues-vues de campagne des modèles disposant d’objectifs plus petits destinés à un usage civil. La maison Lerebours se targue d’ailleurs d’être à l’origine de leur fabrication, les nommant « lunette Lerebours ». L’entretien journalier des instruments d’optique de l’Empereur revient à un homme de confiance, tel son mamelouk, Roustam, formé à cette tâche par Lerebours lui-même, auteur en 1805 d’Instructions sur la manière de nettoyer les verres des lunettes. L’opticien Chevallier, ancien fournisseur de la Cour de Versailles ou encore l’orfèvre Bapst comptent encore parmi les fournisseurs de Napoléon. Œuvres en rapport - Lorgnette de poche, par Chevalier opticien, avec son écrin. Musée Napoléon de Fontainebleau, inv. F.2016.6, ancienne collection du comte de Ségur, vente des Floralies du 4 juin 1970, lot 289. Cette lorgnette est à cinq étages coulissants, avec socle de nacre à facettes (ill. 1). - Lorgnette de théâtre et son étui au chiffre de Joséphine, par Lerebours opticien. Château de Malmaison, inv. MM 66.1-1 et 2 (ancienne collection comte Roger Walewski). - Petite longue-vue de poche ou lorgnette, avec sa boîte (fournie par l’orfèvre Bapst). Musée de l’Armée, inv. 6212-Ca25. - Lorgnette de gousset en cornaline de Napoléon (sans écrin), par Lerebours opticien. Musée de l’Armée, inv. 851-Ca26. Donnée par l’Empereur à Mme Pellaprat, femme du receveur général de Lyon (ancienne collection Charles Costes). - Lorgnette en ivoire gravée au chiffre “N” de Napoléon, par Lerebours opticien. Musée de l’Armée, inv. n°5331-Ca206. - Lorgnette comprise dans le nécessaire de voyage de Napoléon, livrée par Biennais et Lorillon en 1806. Musée du Louvre, département des objets d’art, inv. OA 10359, ancienne collection du Tsar Alexandre Ier. - Deux lorgnettes de poches de Bonaparte et Joséphine d’époque Consulat,

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

RARE ET IMPORTANTE GRAVURE DE LA BATAILLE D’EYLAU Pietro ANDERLONI (1785-1849), d’après Antonio Raffaele CALLIANO (1785-c. 1824). - Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la battaglia d’Eylau. Gravure à l’eau forte, 1810. H. 68 x L. 106 cm (à vue). Dans un grand cadre en bois doré (éclats). H. 86 x L. 126 cm. Historique Rarissime épreuve reprenant un épisode célèbre de l’épopée napoléonienne, l’empereur sur le champ de bataille d’Eylau. Cette victoire en demi-teinte dans laquelle de nombreux soldats perdront la vie fera l’objet d’une campagne de propagande afin de contrôler la perception qu’en aura le peuple. Un programme iconographique précis est établi par Vivant-Denon destiné à présenter Napoléon dirigeant, au lendemain de la bataille, les soins et les secours portés aux blessés. Un concours d’esquisse sera mis en place au Louvre en 1807 et sera gagné par le Baron Gros qui réalisera alors sa célèbre toile ‘Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau, 9 février 1807’ (ill. 1). Ce sujet qui inspirera plusieurs peintres sera également repris en Italie et notamment par Antonio Raffaele Calliano, un habitué des sujets napoléoniens, puisqu’il présente en 1804 une ‘Bataille de Marengo’ qui lui permet d’obtenir une bourse pour parfaire sa formation à Rome à l’Académie Saint-Luc. Il réalise certainement son ‘Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau’ vers l’année 1808-1809, et peint une œuvre empreinte de néoclassicisme dans laquelle les uniformes militaires cohabitent avec la nudité héroïque des soldats à terre. L’œuvre sera gravée par Pietro Anderloni en 1810. Cette eau-forte très certainement produite pour les grands dignitaires de la cour royale de Milan sera tirée à un nombre très limité d’épreuves. À notre connaissance, seuls deux autres exemplaires sont connus (voir ci-après). Œuvres en rapport - Antoine-Jean Gros, Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau, 9 février 1807, 1808, Musée du Louvre, inv. 5067 (ill. 1). - Pietro Andeloni (graveur), d’après Antonio Raffaele Calliano, Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la bataglia d’Eylau, 1810, British Museum, inv. 1862,0614.1624. - Pietro Andeloni (graveur), d’après Antonio Raffaele Calliano, Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la bataglia d’Eylau, vente Osenat 20 novembre 2016, lot 409 (adjugé 5.000 €). Littérature A. Roccavilla, L’arte nel Biellese, Rinaldo Allara, Biella, 1905, p. 73.

Estim. 800 - 1 200 EUR

George CRUIKSHANK (1792-1878), d’après Alexeï Gavrilovitch VENETSIANOV (1780-1847). - “Boney hatching a bulletin or Snug Winter Quarters – Bony dictant un bulletin ou les quartiers d’hiver cosys” Rare gravure originale avec rehauts d’aquarelle polychromes dont l’image est inspirée d’une gravure d’Alexeï Venetsianov. De la Grande Armée on ne perçoit que le bout des coiffes avec les cocardes révolutionnaires, le reste étant recouvert de neige : l’Empereur n’en a que la tête qui dépasse, et de là dicte le bulletin à transmettre à Paris “We have got into comfortable Winter quarters, and the weather is very fine & will last 8 days longer (…) grilld bears fine eating (…) say whe shall be at home at Xmas to dinner (…) don’t let John Bull know that I have been cow poxed, tell a good lie about the Cossacks, D—n it tell any thing but the truth – Nous sommes arrivés des quartiers d’hiver confortables, la météo est excellente et durera encore 8 jours (…) l’ours grillé se mange bien (…) dis que nous serons là pour dîner à Noël (…) il ne faut pas que John Bull sache que j’ai eu la variole, trouve un bon mensonge à dire sur les Cosaques, et, diantre, dis n’importe quoi mais pas la vérité”. Un exemplaire du dessin original russe se trouve au musée de la bataille de Borodino, cette version anglaise a été publiée en décembre 1812, par Walker & Knight Sweetings Alley Royal Exchange. H. 27 x L. 40 cm.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR