DROUOT
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Livres anciens et modernes

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141 résultats

Lot 1 - BIBLIOTHÈQUE CHOISIE DE CONTES, DE FACÉTIES, ET DE BONS MOTS. Paris : Royer, 1786-1788. — 7 volumes in-8, 198 x 124 : frontispice, (2 ff.), xj, xix pp., (2 ff.), iv, 208 pp. ; frontispice, 245 pp. ; frontispice, 247 pp. ; 296 pp. ; 250 pp. ; (2 ff.), 231 pp. ; (1 f.), 220 pp. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement et fleuron doré aux angles sur les plats, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque). Première édition de ce précieux et rare recueil de contes et nouvelles. La collection complète devrait comprendre 14 volumes mais il est rarissime de la trouver ainsi dans sa totalité. Nous avons ici les cinq premiers publiés entre 1786 et 1788, contenant les pièces françaises ainsi que grecques et latines. Le premier volume comprend en tête des Réflexions sur le conte par Dorat. On y trouve également trois frontispices non signés, dont le premier est imprimé en rouge. À ces cinq premiers volumes sont joints deux autres de la même série, respectivement intitulés Les Folies sentimentales, ou l’égarement de l’esprit par le cœur, Recueil d’Anecdotes nouvelles, et Nouvelles folies sentimentales, ou folies par amour ; précédées De la Folie par haine, avec la Bague d’Hébé, Conte érotique ; pour faire suite à la Bibliothèque choisie de Contes, les deux volumes étant datés de 1786 chez Royer. EXEMPLAIRES SUR PAPIER VÉLIN AU FORMAT IN-8, le tirage courant étant au format in-18. Très bel ensemble relié uniformément en maroquin de l’époque. Dos très légèrement passés. Petite mouillure claire sur le haut du frontispice des tomes 2 et 3. Les deux derniers volumes étaient tomés XII et XIII, les numéros ont été en partie effacés pour ne laisser apparaître que I et II.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 2 - [BILLARDON DE SAUVIGNY (Louis-Edme)]. Racconti orientali dell’idioma tedesco nell’italiana favella recati. Bologne : A San Tommaso d’Aquino, 1771. — In-8, 181 x 117 : iv, 127 pp. Demi-veau brun, dos à nerfs, tranches mouchetées (reliure du XIXe siècle, dos refait). Seule édition italienne de ce recueil de 62 contes orientaux présentés comme étant l’œuvre d’un certain « Amed Ben Mohamed », traduite de l’allemand par Francesco Mugliorini. Il s’agit en fait de la traduction italienne des Apologues orientaux parus à Paris en 1764, composés par l’auteur dramatique, librettiste, poète et polygraphe Louis-Edme Billardon de Sauvigny (1736?-1812) sous le pseudonyme d’Amed Ben Mohamed. L’édition comporte une très belle vignette de titre ainsi qu’une lettrine, gravées en taille-douce. Petites mouillures claires sans gravité. Restauration sur le haut du titre et sur le bord du feuillet D8. Reliés à la suite : - La filosofia di un turco A 81. Code, A 3. Penne D’Airone A 2. Spennacchi, E A 1. Collana di Smeraldi. Constantinopoli, 1780. — 62 pp. Édition originale de la traduction italienne de l’ouvrage attribué à l’écrivain et aventurier dalmate Stjepan Zanović (1751-1786) intitulé en français La Poésie et la philosophie d’un turc à 81 queues, à 3 plumes de héron, à 2 aigrettes et à 1 collier d’émeraudes. Il parut pour la première fois en 1779, ou 1775 selon certaines sources mais aucun exemplaire physique à cette date ne semble avoir été réellement recensé. Publiée sous la fausse adresse de « Constantinopoli », cette édition italienne aurait été imprimée à Florence par Giovanni Battista Stecchi ou selon d’autres sources à Venise (cf. Parenti, Dizionario dei luoghi di stampa, p. 70). - Amusemens à la grecque. Copenhague : Pierre Steinmann, 1768. — (1 f.), 190 pp., (1 f.). Collection complète de ce périodique paru en 24 numéros d’avril à septembre 1767. Publié anonymement, il serait tout entier l’œuvre de Nicolas-Jacques-André Yanssens Descampeaux (1732-1795) natif de Rouen, qui fut notamment l’un des instituteurs du prince royal Frédéric jusqu’en 1771. À part 5 pièces en vers, chaque numéro comprend une dissertation ou une histoire en prose sur divers sujets tels que les éclipses sublunaires, l’étude des langues, le sacre des rois, les procédés injustes envers le sexe, les jardins des Chinois, la pierre philosophale, etc. Ce périodique aurait pris le relais d’un autre intitulé Amusemens littéraires. L’épithète « à la grecque » se réfère à une coiffure en vogue et annonce le ton humoristique de la publication. (cf. Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 92.) Le dernier numéro est en second tirage, avec le mot « Fin » imprimé page 190. Le rare premier tirage possède la mention « Fin de la première demie année ». - Lettere scritte da Donna di Senno e di spirito per ammaestramento del suo amante. Venize : Antonio Graziosi, 1764. — 71 pp. Nouvelle édition de ce livre rare paru pour la première fois en 1737. Elle contient douze lettres anonymes envoyées par une dame à son amant, plus jeune et moins expérimenté dans la vie. Cette dame, cultivée et raffinée, nous offre une savoureuse fresque des coutumes du XVIIIe siècle. L’auteur raconte à son lecteur naïf les secrets les plus cachés du monde féminin, lui révélant, avec un soupçon de malice, toutes les ruses que la gent féminine imagine pour tromper et piéger les hommes. Rousseurs. Exemplaire en reliure du XIXe siècle mais avec le dos refait et moderne à l’imitation, avec une pièce de titre rapportée indiquant « Variétés amusantes ». Galeries de vers au milieu du volume, touchant essentiellement les feuillets des Amusemens à la grecque, avec atteintes au texte, et dans la marge inférieure des derniers feuillets du volume, sans atteinte au texte.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 3 - BOUCHET (Jean). Les Genealogies, Effigies & Epitaphes des roys de France, recentement reveues & corrigees, par l’Autheur mesmes: auecq’ plusieurs aultres opuscules, le tout mis de nouveau en lumiere par ledict Autheur. Poitiers : Jacques Bouchet, Jean et Enguilbert de Marnef frères, 1545. — In-folio, 298 x 195 : (6 ff.), 163 ff., (1 f.). Parchemin blanc rigide à recouvrement, dos lisse comprenant l’autre, le titre, le lieu d’édition et l’année à l’encre rouge et noire (reliure du XIXe siècle). Tchémerzine, II, p. 62. Nouvelle édition de ce recueil à la fois historique et poétique, mêlant la prose et le vers, du poète, originaire de Poitiers, Jean Bouchet (1476-1557). Elle fut publiée en vertu d’un nouveau privilège donné à Fontainebleau le 3 janvier 1543. L’originale parut en 1527. Les généalogies et épitaphes occupent les 67 premiers feuillets, après les textes liminaires. Il s’agit d’un résumé, en prose puis en vers, des principaux événements qui marquèrent chacun des rois, depuis Pharamond jusqu’à Louis XII. Chaque épitaphe est précédée d’un portrait gravé sur bois du monarque étudié, soit 57 portraits dont la plupart sont placés dans un encadrement décoratif. La suite de ce recueil est occupée par des œuvres poétiques, débutant par un long poème consacré à François Ier, suivi d’épigrammes et de 101 épitaphes essentiellement « de diverses personnes », telles que Mahommet, Charles Martel, Olivier barbier du roi Louis XI, Anne de Bretagne, Scipion l’Africain, Clément Marot, etc. mais également d’animaux (Épitaphe d›un Oiseau qu›on appelle Estourneau, qu’on peut applicquer en deux sens - Épitaphe d’un petit Chien) et de diverses valeurs (Justice, tempérance, prudence, etc.). Ces 101 pièces sont complétées par l’épitaphe de La Tremoille par Joseph Bouchet, suivie de la Deploration, et invective contre Tribulation, sur le deces de feu monseigneur monsieur Françoys de La Tremoille. La suite du recueil comprend : - Le Chappellet (sic) des princes, formé de cinq ballades et cinquante rondeaux, - divers autres ballades et rondeaux, - la Déploration de l’Église militante, sur les persécutions, laquelle deteste guerre, & incite les Roys & Princes a paix, - les Dizains moraux, sur les apophtegmes, c’est à dire subtilles responses, des sept Sages de Grece, desquels i’ay oultre escript en prose la vie, & les mœurs, se terminant par une épître A Monseigneur, monsieur de Baïf, maistre des Requestes ordinaire du Roy, - Les angoysses & remedes d’amours. Du Traverseur, en son adolescence, - des Quatrains & cinquains donnans mémoire des temps d›aulcuns memorables faictz, - et les Patrons scelon l’ordre de A.B.C. commençant par toutes les lettres Latines elementaires, une après l’aultre, pour les filles qui veulent apprendre a secripre, & instructifz a bonnes meurs. La pièce intitulée Les angoysses & remedes d’amours est introduite par un faux titre illustré d’une belle gravure sur bois. Il s’agit d’une œuvre poétique importante, l’une des premières composées par Jean Bouchet. Ce dernier est considéré comme le premier poète à alterner les rimes masculines et les rimes féminines, et cette pièce poétique est l’une des toutes premières à en être composée. Exemplaire lavé et relié en parchemin au XIXe siècle. Plats et dos légèrement salis. Les deux premiers feuillets et le dernier ont été habilement restaurés et remontés. On distingue des annotations anciennes que le lavage a estompées, les rendant pratiquement illisibles.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Lot 4 - COMAZZI (Giovanni Battista). Morale des princes, traduite de l’Italien du comte J. B. Comazzi. La Haye : Neaulm, 1754. — 4 volumes in-12, 160 x 92 : (2 ff.), 36, 164 pp., (1 f.) ; (2 ff.), 209 pp., (1 f.) ; (2 ff.), 236 pp., (1 f.) ; (2 ff.), 238 pp., (1 f.). Maroquin rouge, roulette dorée à motifs de fleurs et d’oiseaux en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrures (reliure de l’époque). Première édition de la traduction française par Jean-Baptiste Dupuy-Demportes (17..-1770), de cet ouvrage de l’historien, poète et théoricien politique italien Giovanni Battista Comazzi (1654-1711). Dans les Nouvelles littéraires du 20 juillet 1754, on trouve ce chapitre consacré à cet ouvrage : « L’auteur a voulu établir son système de morale sur des faits historiques, et pour cela il suit l’histoire des empereurs romains, depuis César jusqu’à Constantin Chlore ; il prend les traits principaux de la vie de chaque prince, il en cherche les vues et les causes, et juge, d’après les principes, s’ils ont eu tort ou raison, et pourquoi ; ainsi chaque fait historique donne occasion à une maxime morale […] L’ouvrage du chevalier Comazzi […] mérite […] beaucoup de cas ; il y a des idées, des vues, de la précision et du nerf dans l’expression, des traits de force, des choses vraies, dites avec hardiesse et avec plus de hardiesse qu’on ne l’attendrait d’un Italien » (Nouvelle littéraire, 20 juillet 1754, in : Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, Etc., Garnier frères, 1877, II, pp. 166-167). En tête du premier volume figurent, avec une pagination particulière, « quelques pensées détachées du même Auteur sur les Ministres ». Bel et rare exemplaire en maroquin rouge de l’époque. Manques à la coiffe de tête du dernier volume, quelques petits trous de vers aux reliures, un coin émoussé. Les feuillets du cahier A dans le premier volume et du cahier G dans le troisième, sont reliés dans le désordre. Mouillure claire sur le bord haut des feuillets des troisième et quatrième volumes.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 5 - DÉPÔT GÉNÉRAL DE LA MARINE. Collection de 211 cartes hydrographiques. Paris, 1780-1849. Très bonne condition générale. Toutes les cartes sont sur papier fort parfois légèrement jauni, infimes rousseurs, quelques transferts d’encre sur les planches doubles. Les cartes sont de format in-plano. Les cartes doubles (avec marges) mesurent en moyenne 69 x 102 cm, les simples 51 x 70 cm. Quelques cartes sont de format in-folio. Importante collection de cartes hydrographiques publiées par le Dépôt général de la Marine au XIXe. Ces cartes ont servi à illustrer les grands voyages de circumnavigation exécutés par des navigateurs français (1787-1839) tels que le voyage de Louis Freycinet et ceux de Dumont d’Urville ainsi que les missions hydrographiques effectuées dans toutes les régions du monde. Le dépôt général de la Marine ou Dépôt des cartes et plans de la marine, a été créé le 19 novembre 1720, c’est le plus ancien service hydrographique officiel au monde. Cet important ensemble de 211 cartes hydrographiques retrace 50 ans d’exploration française dans toutes les parties du monde, en Amérique Septentrionale et Méridionale, en Afrique et à La Réunion, en Asie, dans le Pacifique et en Australie. Les Grands Voyages sont illustrés par les cartes de Vincendon-Dumoulin pour le « Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie » de Dumont-D’Urville mais on retrouve également des cartes réalisées pour les voyages de Lapérouse, Freycinet, Duperrey, Dupetit-Thouars, etc. Les cartes sont datées entre 1780 et 1849 et malgré leur grand format, sont en très bon état de conservation. Liste des cartes sur demande. Lot expertisé par Mme Béatrice Loeb-Larocque.

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 6 - DONATI (Vitaliano). Della storia naturale marina dell’ Adriatico. Venise : Francesco Storti, 1750. — In-4, 276 x 197 : (4 ff.), LXXXI pp., 10 planches. Veau moucheté, filet à froid en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, tranches mouchetées rouges (reliure de l’époque). Édition originale de l›ouvrage le plus important du médecin, archéologue et botaniste italien Vitaliano Donati (1717-1862). « Il contient des considérations générales sur la biologie marine, des observations originales sur l’hydrographie et la géologie de la côte orientale de l’Adriatique, des descriptions de quelques fossiles, et surtout la présentation détaillée de nombreuses espèces qui vivent dans cette mer. Les travaux de Donati ont influencé la pensée biologique européenne en démontrant le caractère essentiellement animal de la reproduction et de la croissance des coraux. Le succès scientifique du livre lui valut une renommée internationale. » (Dizionario Biografico degli Italiani, XLI, p. 62-63.) L’étude de Donati est suivie d’une lettre du médecin et botaniste italien Leonard Sesler adressée à Donati, dans laquelle il donne la description d’une nouvelle espèce de plante terrestre qu’il a appelé Vitaliana pour faire honneur à Vitaliano Donati. L’édition est illustrée de 10 planches dont la dernière représente la Vitaliana décrite par Sesler. EXEMPLAIRE DU CÉLÈBRE BOTANISTE ANTOINE-LAURENT DE JUSSIEU (1748-1836), directeur du Museum d’histoire naturelle de Paris, auteur du Genera Plantarum, un des plus importants ouvrages de botanique de l’histoire. Reliure habilement restaurée, quelques frottements d’usage. Provenance : Antoine-Laurent de Jussieu (cat. 1857, n° 419, et Livres et documents provenant des bibliothèques d’Antoine, Bernard, Antoine-Laurent et Adrien de Jussieu, 1997, n° 91).

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 7 - EULER (Leonhard). Theoria motuum planetarum et cometarum. Continens methodum facilem ex aliquot observationibus orbitas cum planetarum tum cometarum determinandi. Una cum calculo, quo cometæ, qui annis 1680 et 1681 itemque ejus, qui nuper est visus, motus verus investigatur. Berlin : Ambroise Haude, [1744]. — In-4, 230 x 195 : 187 pp., 4 planches. Demi-parchemin blanc à la Bradel, dos lisse muet, tranches rouges (reliure moderne). Houzeau et Lancaster, I, 11948. - Poggendorff, I, 689. - La Lande, 422. Édition originale du premier ouvrage du célèbre scientifique Leonhard Euler (1707-1783) que celui-ci publia à Berlin où il avait été convié par Frédéric II de Prusse. Il fait partie des livres fondamentaux sur le calcul des orbites des planètes et des comètes, « jetant les bases d’une mécanique analytique que Lagrange portera à son plus haut degré de développement » (BNF). L’édition comprend une belle gravure à pleine page placée en frontispice, gravée par Ferdinand Helfreich Frisch (1707-1758) montrant le système solaire tel qu’il était connu à l’époque, présenté sur une tenture tenue par deux anges et portant la mention « Sapientissimi Opus ». On trouve également à la fin 4 planches dépliantes de schémas scientifiques. La gravure de Frisch a été en réalité imprimée sur le feuillet A4 qui a été placé, comme dans la majorité des exemplaires, en regard du titre pour former un frontispice. Ce feuillet correspond donc aux pages 7 et 8, d’où le fait que la pagination passe de 6 à 9 sans interruption dans le texte, ainsi que le confirme d’ailleurs la réclame. Bon exemplaire en reliure moderne. Quelques rousseurs.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 9 - [IMPRESSIONS DE DAMPIERRE]. La Vie de Marie de Hautefort, duchesse de Schomberg, dame d’atours de la reine, Anne-Marie-Mauricette, d’Autriche. Par une de ses amies. Ouvrage imprimé pour la première fois par G. É. J. M. A. L. sur un Manuscrit tiré de la Bibliothèque de Monsieur Beaucousin. Avec une Préface et des Notes par I. F. A. O. [Dampierre], An VIII (1799.) [Suivi de] : [ADRY (J. F.)]. Histoire de la vie et de la mort tragique de Vittoria Accorambona duchesse de Bracciano. Par J.F.A.O. [Dampierre] : imprimée par G. É. J. M. A. L. [Guyonne Élisabeth Josèphe (de) Montmorency (d’)Albert, (duchesse de) Luynes], An VIII (1800.). — 2 ouvrages en un volume petit in-4, 204 x 139 : viij, 69 pp. mal chiffrées 77, (1f. blanc) ; 80 pp. Basane racinée, filet à froid en encadrement sur les plats, dos lisse orné (reliure de l’époque). Réunion de deux rarissimes impressions de la duchesse de Luynes au château de Dampierre, véritables raretés bibliophiliques. Guyonne-Élisabeth-Josèphe de Montmorency (1755-1830) avait épousé Louis-Joseph-Charles-Amable d’Albert, sixième duc de Luynes en avril 1768. Dame du palais de la reine Marie-Antoinette puis dame d’honneur de la reine, elle tint un salon littéraire et publia quelques textes. En 1792 elle se retira au château de Dampierre en compagnie de son mari et c’est en 1795 qu’elle y installa un atelier d’imprimerie. Seulement 17 publications, à partir de 1797, sont sorties de ses presses, chacune tirée à un très petit nombre d’exemplaires. Elle veillait également à toutes les étapes de la fabrication de ses publications ; le brochage des cahiers était notamment réalisé dans le salon du château par son amie Madame Felz. Elle suspendit son activité à la suite des décrets impériaux des 5 février et 18 novembre 1810 interdisant les imprimeries particulières. Le présent exemplaire comprend deux biographies en édition originale, celle de Marie de Hautefort (1616-1691), fille d’honneur de Marie de Médicis, et celle de la poétesse Vittoria Accoramboni (1557-1585). La première, imprimée sur papier vélin, est préfacée par l’oratorien, bibliothécaire et bibliographe Jean-Félicissime Adry (1749-1818). La seconde a été composée par ce dernier et a été imprimée sur papier vergé. Exemplaire en reliure de l’époque. Fente de 11 centimètres à la charnière du premier plat, étiquette collée sur le haut du premier plat, quelques minimes épidermures. Provenance : Signature « Lamballe juillet 1842 » sur la première garde blanche.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 10 - [INCUNABLE] - NICOLAS DE LYRE. Postilla Nicolai de Lira super quattuor Evangelistas. Mantoue : Paulus Butzbach, 24 juillet 1477. — In-folio, 270 x 195 : [243 ff. (sur 244, mq le premier blanc)] [sig. a9 (sur 10) b-g10/8 h-p8/10 q-y8 &10 x8 z8 ii8 kk8 s8 j10]. Veau fauve à l’imitation, orné sur les plats d’un encadrement à froid composé de filets et d’une large roulette à entrelac ainsi que de fers filigranés au centre, dos à nerfs orné de filets à froid s’entrecroisant (reliure moderne). Goff, N130. - BMC, VII, 931. - Polain, 2828. - Proctor, 6894. Rare édition incunable des postilles ou commentaires du théologien et exégète Nicolas de Lyre (vers 1270-1349) sur les 4 Évangiles, avec les additions et commentaires du dominicain Paul de Sainte-Marie (1350-1439) et les répliques du franciscain Mathias Döring (1390?-1469). Ces répliques étaient destinées à défendre Nicolas de Lyre face aux arguments de Paul de Sainte-Marie ; elles offrent un parfait témoignage de l’affrontement qui pouvait exister à l’époque entre deux écoles théologiques et deux familles d’esprit. Il s’agit de l’une des toutes premières éditions contenant les Replicae de Mathias Döring. Elle sort des presses de Paulus Butzbach à Mantoue, imprimée en lettres gothiques sur deux colonnes de 50 lignes. Cet imprimeur, actif de 1472 à 1481, donna 4 autres éditions de Nicolas de Lyre, la même année (Postilla super Psalterium), le 28 avril 1478 (Postilla super Epistolis b. Pauli), le 30 mars 1480 (Postilla super Actus apostolorum Epistolas canonicales Apocalypsim cum additionibus) et le 29 avril 1481 (Moralia super totam Bibliam). Toutes les éditions de Nicolas de Lyre parues avant 1480 sont très rares. Exemplaire complet sauf du premier feuillet blanc. Ce dernier n’était pas signé, la signature commence au second feuillet, le premier imprimé. Les feuillets signés a1, a2, a3 et a4 sont donc les second, troisième, quatrième et cinquième feuillets du premier cahier, particularité bien mentionnée dans les bibliographies. Les cahiers ii, kk, s et & ont été mal placés et devraient respectivement figurer après les cahiers i, k, s (forme ancienne) et z. Exemplaire en reliure moderne à l’imitation, provenant de la bibliothèque du libraire de livres anciens américain Walter Goldwater (1908-1985). Il contient des annotations anciennes, pratiquement toutes effacées ; ne subsistent que quelques manchettes. Quelques taches et salissures aux feuillets. Déchirure et restauration au feuillet n9 sans atteinte au texte. Provenance : Walter Goldwater (1908-1985), avec son ex-libris.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 12 - LA BARRE DE BEAUMARCHAIS (Antoine). Le Temple des muses, orné de LX. Tableaux Où sont représentés les Evenemens les plus remarquables de l’Antiquité fabuleuse ; Dessinés & gravés par B. Picart le Romain, & autres habiles Maitres ; et accompagnés d’explications et de remarques, Qui découvrent le vrai sens des Fables, & le fondement qu’elles ont dans l’Histoire. Amsterdam : Zacharie Chatelain, 1742. — In-folio, 455 x 283 : frontispice, (5 ff.), 152 pp., (2 ff.), 60 planches. Veau marbré, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Cohen, I, 531-532. Seconde édition en français, après celle de 1733, dédiée, comme la première, au prince Philippe-Charles, archevêque de Mayence. Elle est ornée d’un frontispice, d’une vignette de titre, d’un bandeau aux armes du dédicataire et de 60 planches, le tout gravé par ou sous la direction de Bernard Picart (1673-1733). Ces planches possèdent deux gravures, la première représentant une scène tirée d’une fable antique, légendée en français, anglais, allemand et hollandais, la seconde formant l’encadrement de cette scène. Selon Cohen, ces gravures sont des copies légèrement modifiées de Diepenbecke, exécutées pour le Temple des Muses de 1655, avec le texte de Michel de Marolles. Reliure habilement restaurée, quelques épidermures. Salissures au faux titre. Frontispice légèrement coupé par le relieur. Déchirure avec manque et légère atteinte au texte sur le haut du feuillet Bb2. Travaux de vers dans la marge intérieure de plusieurs feuillets à la fin de l’ouvrage.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 13 - LA DOÜESPE DE SAINT-OUEN (Louis). Poésies diverses. Nouvelle édition Revûë & Corrigée. Caen : Gabriel Briard, 1725. — In-8, 186 x 119 : (2 ff.), 69 pp. Parchemin rigide, dos lisse, tranches jaspées (reliure de l’époque). Catalogue des ouvrages normands de la Bibliothèque municipale de Caen, III, 1912, p. 286. - Frère, I, p. 129. Première édition collective très rare des poésies de Louis La Doüespe de Saint-Ouen (1661-1740), poète, peintre et avocat au parlement de Normandie, directeur de l’Académie royale des belles lettres de Caen. L’auteur était un ami de Segrais ; il fut lauréat de plusieurs prix de poésies, notamment en 1686 et 1688. Il publia quelques pièces séparément, ainsi que cette édition collective dont la mention « Nouvelle édition Revûë & Corrigée » semble purement fictive. Il existe deux états de cette édition, l’un cartonné, l’autre non. Cet exemplaire fait partie de ceux cartonnés, c’est-à-dire sans la pièce intitulée Le Triple esclavage qui se trouve à la page 16 dans les exemplaires la possédant. C’est en fait tout le cahier B qui a été remplacé. Exemplaire dans sa rare condition de parution, sans la poésie publiée séparément avec une pagination propre (7 pages), datée de 1728 et que l’on ne trouve logiquement pas dans les exemplaires reliés comme ici au moment de la parution de l’ouvrage. De la bibliothèque de Pierre Duputel. Né à Rouen en 1775 et mort à Saint-Ouen de Thouberville en 1851, bibliophile et homme de lettres, membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. Trace d’une mouillure claire sur les premiers feuillets. Provenance : Pierre Duputel, avec ex-libris.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 15 - LA FONTAINE (Jean de). Fables choisies. Paris : Desaint & Saillant, Durand, 1755-1759. — 4 volumes in-folio, 470 x 314 : frontispice, (2 ff.), xxx, xviij, 124 pp., 70 planches ; (2 ff.), ij, 135 pp., 68 planches ; (2 ff.), iv, 146 pp., 68 planches ; (2 ff.), ij, 188 pp., 69 planches. Veau granité, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Rochambeau, 86. - Cohen, I, 548-550. Magnifique édition illustrée par Oudry, probablement la plus célèbre et la plus belle des éditions anciennes illustrées des Fables de La Fontaine. Elle fut entreprise par l’avocat et journaliste Charles-Philippe Montenault (1696-1749) qui avait acquis les dessins du peintre Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) vers 1751. Il confia la tâche à Charles-Nicolas Cochin d’agrandir ces dessins et de les adapter afin qu’ils puissent être gravés. C’est en ces termes élogieux que le père Berthier parla de cette édition dans les Mémoires de Trévoux : « La Fontaine et Oudry ont partagé en quelque sorte l’empire des animaux. Le poëte leur a donné la parole ; le peintre a saisi leurs manières, leurs jeux, leurs attitudes. Le premier a su deviner ce qu’ils auroient dit, s’ils avoient formé une société entre eux ; le second a eu le talent de les rendre tels qu’ils sont. La Fontaine, dans ses fables, s’est laissé entraîner par le génie ; Oudry, dans ses dessins, a eu pour guide l’observation : l’un et l’autre ont produit deux chefs-d’œuvre qui se trouvent réunis dans 4 vol. in-fol. » L’illustration est composée d’un frontispice orné d’un buste de La Fontaine et de 275 planches d’après les dessins d’Oudry, gravés sous la direction de Cochin par lui et une équipe de plus de 40 graveurs parmi lesquels : Aliamet, Aubert, Aveline, Baquoy, Chedel, Chenu, Choffard, Fessart, Galimard, Lebas, Lemire, Moitte, etc. Exemplaire en reliure de l’époque, comprenant l’illustration pour Le Singe et le Léopard (tome III, fable CLXXII) dans son état sans la mention « Au Léopard » sur la banderole. Il provient de la bibliothèque d’Aymar Jean de Nicolaï, marquis de Goussainville (1709-1785), premier président de la chambre des comptes de Paris. Reliures habilement restaurées, quelques frottements d’usage. Déchirure sans manque au bas du feuillet R2 dans le premier volume. Rousseurs éparses, plus prononcées sur le bord de quelques feuillets notamment dans le troisième volume.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 16 - LA MOTTE (Antoine Houdar de). Fables nouvelles, dédiées au roy. Avec un discours sur la fable. Paris : Grégoire Dupuis, 1719. — In-4, 281 x 209 : xlij, 358 pp., (1 f.), 1 planche. Maroquin rouge, double filet à froid en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné de filets à froid, dentelle dorée intérieure, doubles gardes, tranches dorées (Petit succr de Simier). Dacier, Trésors des bibliothèques de France, 1929, tome II, p. 1-14. - Cohen, 594-595. Édition recherchée, considérée par Dacier comme le véritable premier livre de peintre français publié au XVIIIe siècle. Elle comprend une vignette sur le titre gravée par Simoneau d’après Vleughels, un frontispice gravé par Tardieu d’après Coypel et 101 superbes vignettes gravées sur cuivre, dont plus de la moitié d’après les dessins du célèbre peintre Claude GILLOT (1673-1722), le maître de Watteau, mais également d’après ceux de Coypel, Edelinck, B. Picart et Ranc. Exemplaire sur grand papier, cité par Cohen, relié par Petit et enrichi de deux portraits de l’auteur en tête, l’un gravé par Dupin d’après Ranc, publié par Odieuvre, le second, réenmargé au format du livre, gravé par Edelinck d’après Ranc également. Il provient de deux grandes collections, celles d’Emmanuel Martin, dont la bibliothèque fut dispersée en 1877, et celle du relieur Léon Gruel (1841-1923). Deux légers accrocs au dos, deux coins légèrement émoussés. Parfait état intérieur si ce n’est une tache d’encre claire dans la marge de la page 275. Le frontispice a été relié après le titre. Provenance : Emmanuel Martin, avec 2 ex-libris différents, au début et à la fin de l’exemplaire (1877, n° 218). - Léon Gruel, avec ex-libris.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 18 - METASTASIO (Pietro). Poesie del signor abate Pietro Metastasio. Paris : Veuve Quillau, 1755 (tomes 1 à 9) ; Paris : G. C. Molini, 1769 (tome 10), 1783 (tomes 11 et 12). — 12 volumes in-8, 182 x 112 : frontispice, titre, cciv, 319 pp. ; titre, 464 pp. ; titre, 463 pp. ; titre, 463 pp. ; titre, 463 pp. ; titre, 459 pp., (1 f. blanc) ; titre, 459 pp., (1 f. blanc) ; titre, 460 pp., (1 f. blanc) ; titre, 468 pp., (2 ff.) ; titre, xxxij, 460 pp. ; titre, 3, 364 pp., (2 ff.), pp. 365-534 ; titre, 492 pp. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Bradel). Belle édition des œuvres de Pietro Metastasio, dédiée à la marquise de Pompadour. Elle est illustrée d’un frontispice gravé par Sornique d’après Charles Eisen, d’une jolie vignette non signée en tête de l’épître, et de 12 beaux titres gravés. Précieux exemplaire sur grand papier, au format in-8, complet des trois derniers tomes imprimés par Molini en 1769 et 1783, qui manquent souvent. L’ensemble a été très joliment relié uniformément par l’un des membres de la famille Bradel. L’étiquette à son nom collée dans l’angle au verso de la première garde du premier volume, donne l’adresse « Rue St Jean de Latran No 9. Hôtel du Collège de France ». On sait que ce relieur exerça essentiellement au début du XIXe siècle. Dos très légèrement éclaircis, quelques endroits ont été reteintés en rouge. Quelques rares griffures sans gravité. Petite coupure au dos du dernier tome. Dans le tome 7, restauration dans l’angle supérieur gauche du feuillet A1 et à l’angle supérieur droit du feuillet A4 avec atteinte au texte. Quelques rares rousseurs éparses.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 19 - NEPOS (Cornelius). Liber Æmylii Probi historiographi veteris et praeclari, de uitis excellentium Graeciae Principum [et] Ducum, ad T. Pomponium Atticum, Ciceronis familiarem. Viciosissimum exemplar ex manuscripto codice quam emendatissimum redditum est per D. Gybertum Longolium... Cologne : Johann Gymnich, 1543. [Suivi de] : Coriolani Cepionis Dalmatae De Petri Mocenici Imperatoris Gestis : Libri tres. Item Conradi Wengeri Brixiensis De Bello inter Sigismundum Archistrategum Austriæ & Venetos Libellus. Praeterea Michaelis Coccinij Tubingensis De Bellis Italicis Liber unus. Bâles : Robert Winter, 1544. — 2 ouvrages en un volume petit in-8, 145 x 100 : (128 ff.) ; (10 ff. 7e et 8e blancs), 242 pp., (5 ff. 3e et 4e blancs). Parchemin souple à rabats, noirci au noir de fumée, dos lisse (reliure de l’époque). Nouvelle édition peu courante de ce recueil des vies des princes et chefs de Grèce, qui serait un abrégé réalisé par l’historien Æmilius Probus de l’ouvrage original de l’écrivain latin Cornelius Nepos (0100?-0025? av. J.-C.). Il s’agit de la première édition publiée par l’humaniste rhénan d’origine néerlandaise Gilbert de Longueil (1507-1543). Elle contient 24 biographies : Agésilas, Alcibiade, Aristide, Atticus, Caton, Chabrias, Cimon, Conon, Datame, Dion, Épaminondas, Eumène, Hamilcar, Hannibal, Iphicrate, Lysandre, Miltiade, Pausanias, Pélopidas, Phocion, Thémistocle, Thrasybule, Timoléon et Timothée. On trouve relié à la suite un recueil de trois textes latins, le premier du mémorialiste italien Coriolano Cippico (1425?-1493?), intitulé De Petri Mocenici Imperatoris Gestis Libri tres, le second de Konrad Wenger (1425-1501) (De Bello inter Sigismundum Archistrategum Austriæ & Venetos Libellus) et le dernier de Michael Köchlin (1478-…) (de Bellis italicis liber unus). L’édition débute par une épître dédicatoire de l’éditeur Johannes Basilius Herold (1514-1567) à Carl Wolfgang Rholinger. Exemplaire présumé de Jacque d’Albon, maréchal de Saint-André (1510?-1562). Sur la première garde figure effectivement la signature « Jd. St. André » mais il ne s’agit aucunement de la signature autographe de cet important personnage. Cependant il se peut qu’elle soit celle d’un secrétaire, aussi il ne nous est pas possible pour le moment de confirmer de façon certaine cette provenance. Manque les liens à la reliure. Quelques rares mouillures claires.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 20 - ORTELIUS (Abraham). Parergon, sive veteris geograpiæ aliquot tabulæ. [Anvers : Christophe Plantin, 1595]. — In-folio, 442 x 298 : (64 ff. sur 68). Parchemin à recouvrement, dos lisse, tranches mouchetées (reliure de l’époque). Koeman Ort 45 & Ort 44. - Adams O-340 (lié au Theatrum). Édition rare de cet atlas qui est souvent joint à l’édition latine de 1595 du Theatrum Orbis Terrarum d’Abraham Oretelius. Les cartes du Parergon avaient commencé à paraître comme supplément au Theatrum Obis Terrarum en 1579 avec seulement 3 cartes. Au cours des années qui suivirent, d’autres cartes furent réalisées et le Parergon devint un atlas à part entière. Selon Koeman : « Cet atlas de géographie ancienne doit être considéré comme une œuvre personnelle d’Ortelius. Pour ce travail, il n’a pas copié, comme dans le «Theatrum», les cartes d’autrui, mais a dessiné lui-même les originaux qui ont ensuite été gravés par Jan Wierix... Les cartes du Parergon doivent être considérées comme les gravures les plus remarquables représentant le vaste intérêt répandu pour la géographie classique au XVIe siècle. » Cette édition de 1595 comprend normalement un portrait d’Ortelius par Philip Galle, un titre dans un encadrement architectural gravé sur bois, 30 cartes gravées sur cuivre sur double page et 2 vues gravées. On relève également quelques médailles gravées sur bois dans le texte. Cet exemplaire est incomplet du portrait, des feuillets de texte a3 et a4 et de la dernière vue intitulée Daphné. Le titre, les cartes, ainsi que la plupart des médailles et des lettrines, ont été coloriés à l’époque. En voici le détail : - Aevi Veteris, Typus Geographicus (1590). - Europa (1595). - Britannicæ insulæ (1595). - Hispania (1586). - Gallia Cæsaris (1590). - Gallia Strbonis, Ceterorumq (1594). - Belgium (1594). - Germania (1587). - Pannonia et Illyris (1590). - Italia (1594). - Italia gallica (1590). - Tuscia sive Etruria (1584). - Latium (1595). - Magna Græcia (1595). - Sicilia sive Trinacria (1584). - Græcia, sive Hellas (non datée). - Thracia (1585). - Daciæ, et Mœsiæ (1595). - Pontus Euxinus (1590). - Creta. Sardinia. Corsica. Insulæ maris ionii (non datée). - Cyprus. Euboea. Rhodus. Lesbos. Chios. Lemnos. Samus, Dekus, & Rhenia. Icaria. Cia (1584). - Alexandri magni Macedonis experitio (1595). - Palæstina (non datée). - Judæa, et Israhel (1586). - Ægyptus (1595). - Africa propia (1590). - Peregrinatio divi Pauli (1579). - Abraham patriarchæ peregrinatio (1586). - Æneæ navigatio, ex Virgilio : additis etiam quæ ad eandem pertinebant, ex aliis (1594). - Orbis romanus, sive Romanum imperium (non datée). - Tempe Thessalica (1590). Exemplaire en reliure de l’époque, dont toutes les cartes ont été montées sur onglets. Il a été enrichi, entre les cartes de la Belgique et de l’Allemagne, d’un plan en couleurs du port de Toulon, vraisemblablement du début du XVIIe siècle, signé Agnelli. Reliure salie et tachée. Corps de l’ouvrage en partie dérelié. Salissures au titre, déchirures marginales au pli de certaines cartes, parfois restaurées, sauf à la carte de l’Italie ou elle atteint le cadre et la carte sur 2 cm. Déchirures restaurées à la carte Græcia, sive Hellas. Petites galeries de vers généralement dans les marges mais l’une d’elles atteignant légèrement 3 cartes (Græcia, sive Hellas, Thracia et Daciæ, et Mœsiæ). Mouillure claire au feuillet f1. Trace d’une découpe sans manque à la dernière planche.

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 21 - PIRANESI (Giambattista). Descrizione e disegno dell’Emissario del lago Albano. [Roma, 1762]. — In-folio, 526 x 388 : titre gravé, 19 pp., 6 planches (sur 9). Veau marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Hind, p. 85. - Wilton-Ely, II, 613-624. - Focillon, 480-491. Édition originale de ce bel ouvrage décrivant et représentant par de belles planches de plans techniques et de vues, le système hydraulique installé par les Romains de l’Antiquité au lac d’Albano, au sud de Rome. Exemplaire comprenant un beau titre gravé, une vignette dans le texte, un cul-de-lampe et 6 planches sur les 9 requises. Il manque les planches V (Grande vue perspective), VI (Tartaro dell’ acqua) et IX (grande vue intérieure). L’exemplaire a été enrichi de 3 planches : - Veduta della Spelonca, detta il Bergantino, presso l’imbocco d’ell Emissario del Lago Albano… [Focillon, 494]. Il s’agit de la seconde planche de l’appendice paru la même année sous le titre Di due spelonche ornate dagli antichi alla riva del Lago Albano. - grande planche dépliante (1100 x 360 mm) signée de Francesco CURTI (1603?-1670?), intitulée Disegno, e misure dell’ insigne, e famosa Torre dell’ Illustrissima, e cospicua Citta’ di Cremona. Porte la date de 1674. Déchirure sans manque en partie gauche, renfort au verso de la planche. - Grande planche dépliante de Piranesi (eau-forte de 550 x 730 mm) intitulée Sepolcro Regio, o Consolare, inciso nella rupe del Monte Albano, constituant la troisième planche de l’ouvrage Antichita d’Albano, e di Castel Gandolfo Descritte ed incise da Giovambatista Piranesi publié à Rome en 1764. [Focillon, 511.] Restauration au verso. Frottements d’usage et épidermures. Coiffe inférieure manquante, une partie du veau dans le coin inférieur du premier plat est décollée.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 23 - SABBATHIER (Esprit). Idealis Umbra Sapientiæ Generalis. - L’Ombre Idéale de la Sagesse Universelle. Paris : Madame Jablier, sœur de François-Marie de Paris, 1679. — 2 ouvrages en un volume in-8, 169 x 127 : (4 ff.), 21 ff. ; (4 ff.), 21 ff. Veau brun, dos à nerfs (reliure de l’époque). Caillet, III, 9731. - Dorbon, 4274. - Stanislas de Guaita, 921. Édition originale « excessivement rare » (Caillet) de cet ouvrage mystique entièrement gravé. Selon Caillet, il était « sans doute tiré sous la forme d’un tableau à compartiments, à six colonnes, que l’on découpait ensuite à volonté pour le conserver sous forme de livre. Cette disposition insolite explique l’extrême rareté des exemplaires qui ont subsisté, et leur apparence singulière ». Ce texte de haute mystique et de Kabbale chrétienne fut composé par le prédicateur capucin et kabbaliste Esprit Sabbathier, originaire d’Ivoy en Berry. « C’est de la Théosophie scolastique dans le bon sens du mot » selon Stanislas de Guaita. L’édition fut imprimée à l’adresse de « Madame Jablier, sœur du R. P. François-Marie », désignant François-Marie de Paris (1634-1714), prédicateur capucin de l’Ordre des Frères Mineurs et proche ami de l’auteur. Précieux exemplaire en reliure de l’époque, enrichi de l’édition de la traduction française parue sous la même date et imprimée de la même manière que l’édition latine. « Ces deux éditions parallèles française et latine, entièrement gravées l’une et l’autre, ne se trouvent que très rarement réunies » selon Stanislas de Guaita. De la bibliothèque de l’orientaliste et écrivain nancéien Auguste-Prosper-François Guerrier de Dumast (1796-1883), chevalier de la Légion d’honneur (1846), de l’ordre espagnol de Charles III (1823), de l’ordre mexicain de Notre-Dame de Guadaloupe (1866) et chevalier de 3e classe de l’ordre autrichien de la Couronne de Fer (1868). Il présida 3 fois l’académie de Stanislas. Reliure restaurée. Des salissures aux feuillets. Provenance : Ex-libris manuscrit « Bibliothecae Bertlans (?) 1689 » sur le titre. - Auguste-Prosper-François Guerrier de Dumast, avec ex-libris.

Estim. 2 500 - 3 500 EUR

Lot 24 - SALLUSTE. C. Crispi Sallustii. De L. Sergii Catilinae coniuratione, ac Bello Iugurthino historiae. Eiusdem in M. T. Ciceronem Inuectiua. M. T. Cic. in C. Crispum Sallustium Recriminatio. Porcij Latronis Declamatio contre L. Catilinam. Fragmenta quaedam ex libris historiarum C. Crispi Sallustij. Lyon : Sébastien Gryphe, 1554. — In-16, 119 x 72 : 271 pp. Veau brun, plats ornés d’un décor d’entrelacs dorés et peints à la cire en rouge, noir, gris et violet, dos lisse orné de trois compartiments de fers croisés délimités par quatre bordures composées d’une roulette dorée entre deux bandes peintes en rouge, tranches dorées (reliure de l’époque). Nouvelle et rare édition latine des œuvres de Salluste, imprimée en caractères italiques par Sébastien Gryphe. Splendide et précieux exemplaire, entièrement réglé, revêtu d’une reliure de l’époque à riche décor d’entrelacs peints à la cire. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une reliure parisienne. Quelques annotations anciennes dans la marge. Manque les liens de tissus, quelques légers repeints, petites craquelures à la charnière du premier plat. Trou de ver sans gravité dans la marge côté gouttière, sans atteinte au texte. Provenance : Truchet, avec signature accompagnée de la date de 1554 sur le bas du titre. - Jacobo Sarraceno pour Joan Sarraceno, avec ex-dono manuscrit au verso de la première garde. - Mr Mainville, avec signature au recto de la première garde, datée de 1706.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 26 - SERRES (Jean de). Academiae Nemausensis leges. Ad optimarum Academiarum exemplar, collatis doctissimorum virorum iudicijs, summa cura & diligentia instauratæ atq; emendatæ. Nemausi [Nîmes] : [Sébastien Jaquy], 1582. — In-4, 205 x 140 : (32 ff.). Parchemin souple, dos lisse à coutures apparentes (reliure de l’époque). Édition originale très rare des nouveaux statuts du Collège des arts de Nîmes. Cet établissement fut créé par lettres patentes en 1539, en même temps qu’une université dont le projet fut abandonné quelques années plus tard. Le pasteur protestant Jean de Serres en prit l’intendance en 1579 et rédigea ces nouveaux statuts en un temps où les guerres de religions faisaient rage. « Ces statuts méritent d’être connus. Ils nous apprennent avec beaucoup de précision et de netteté la manière dont on conduisait alors l’institution de la jeunesse, les différents degrés par où on la faisait passer et les études variées qu’on lui faisait faire » (Léon Ménard, site nemausensis.com). L’impression de ce livre fut réalisée par Sébastien Jaquy, premier imprimeur de la ville de Nîmes. Né au milieu du XVIe siècle en Dauphiné, il fit son apprentissage d’imprimeur à Lyon et s’établit à Nîmes en 1578 où il imprima son premier ouvrage, Le questionnaire des tumeurs contre nature de Guillaumet, aujourd’hui introuvable. Il est agréé le 24 février 1579 en qualité « d’imprimeur ordinaire de la cité », par un traité signé notamment par Jean de Serres, intendant du collège des arts. Il mena son affaire jusqu’au jour où, le 8 mai 1590, il se rendit coupable d’un meurtre et fuit à Orange. Il sollicita la bienveillance du roi Henri IV et obtint des lettres de grâce en septembre 1591. Il reprit ses activités en 1592 et mourut en 1612. On ne connaît de lui que 23 productions (cf. Le Billet des bibliothécaires. Ville de Nîmes). Exemplaire en reliure de l’époque. Taches et traces de mouillures au parchemin. Mouillure sur le haut des feuillets.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 28 - SOMAIZE (Antoine Baudeau, sieur de). Les Prétieuses (sic) ridicules. Comédie. Représentée au petit Bourbon. Nouvellement mises en Vers. Seconde Edition. Paris : Jean Guignard le fils, 1661. — In-12, 153 x 84 : (12 ff.), 60 pp. Veau jaspé, double filet doré en encadrement sur les plats, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Thouvenin). Seconde édition très rare de cette comédie écrite par Somaize, dédiée comme la première à Marie de Manciny dont l’auteur était le secrétaire. C’est une mise en vers que Somaize a osé faire de la célèbre pièce de Molière. Malgré l’indication portée sur le titre, cette œuvre n’aurait jamais été représentée. Exemplaire relié par Thouvenin, provenant de la bibliothèque d’Alexandre Martineau de Soleinne (1784?-1842) puis de celle du critique littéraire Pierre-Paul Plan (1870-1951). Fente à la charnière du premier plat. Quelques frottements d’usage. Provenance : Alexandre Martineau de Soleinne (I, 1340). - Pierre-Paul Plan, avec signature et ex-libris. On joint du même auteur : - Les Véritables prétieuses (sic). Comédie. Suivant la Copie imprimée à Paris : Jean Ribou [Leyde : F. Hackius], 1660. — In-12, 125 x 68 : 55 pp. Veau havane, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos lisse, roulette dorée intérieure, tranches mouchetées (reliure du début du XIXe siècle). Riffaud, n°6046. Contrefaçon hollandaise de cette pâle imitation des Précieuses ridicules de Molière, composée par Somaize dans le but d’exploiter le succès de la pièce. Épidermure au milieu du dos. Feuillets courts de marges, avec atteinte aux titres courants.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 29 - [TAITBOUT]. Essai sur l’isle d’Otahiti, située dans la mer du sud ; et sur l’esprit et les mœurs de ses habitans. Avignon, Paris : Froullé, 1779. — In-8, 194 x 121 : frontispice, xxiv, 125 pp. Demi-veau marbré, dos lisse orné, tranches mouchetées rouges (reliure de l’époque). O’Reilly, Reitman, 9291. - R. du Rietz. Biblioth. Polynesia, 1271. Édition originale rare attribuée à Taitbout. Véronique Dorbe-Larcade, dans son ouvrage Ahutoru ou l’envers du voyage de Bougainville à Tahiti, affirme qu’il s’agit du juriste et polygraphe Jean-Baptiste Taitbout, alors que d’autres (sudoc) désignent Julien Taitbout, greffier de l’Hôtel de Ville de Paris. « L›auteur, en disciple fervent de Montesquieu, s›empare des observations rapportées par les découvreurs de Tahiti, Cook et Bougainville, observations qu›il résume de manière impersonnelle, pour étudier la véritable nature de l›homme et rechercher quels enseignements on peut en tirer pour “opérer la révolution générale et tant désirée›”. La vie des indigènes reflète les conditions de leur milieu. Leur régime ne saurait subsister et l›arrivée des Européens leur sera fatale. » (O’Reilly, Bibliographie de Tahiti et de la Polynésie française, 9291). L’édition est illustrée d’un beau frontispice représentant une vue de l’île, gravé par Jean-Jacques Avril (1744-1831). Exemplaire en reliure de l’époque, provenant de la bibliothèque du Charles-Pierre Claret de Fleurieu (1738-1810), officier de marine, théoricien des sciences nautiques, membre de l’Institut et du Bureau des Longitudes. D’abord appelé Eveux de Fleurieu, il prit le nom de Claret de Fleurieu à la mort de son père. Garde de la Marine à Toulon en 1755, il participa à la guerre de Sept Ans puis reçut un congé pour mener des études scientifiques. Il suivit les leçons de l’horloger Berthoud dont il expérimenta les horloges en mer en 1768-1769 sur la frégate l’Isis. La relation de ce voyage, rédigée par Fleurieu et Pingré, fut publiée en 1773. Il devint inspecteur en second du dépôt des cartes et plans de la Marine et inspecteur adjoint de l’Académie de Marine en 1776. L’année suivante, il fut nommé directeur des ports et arsenaux. Il prépara à l’intention du ministre de la Marine les plans de campagne pour la guerre d’Amérique, prit part à la création du port de Cherbourg et rédigea les instructions pour le voyage de La Pérouse. Il devint ministre de la Marine en 1790. Pour vivre, il vendit sa bibliothèque et sa collection de cartes et dirigea l’exécution du Neptune américo-septentrional publié par Bonne. Jusqu’à sa mort, il travailla au Neptune des mers du Nord. Fit partie du bureau des longitudes. Nommé conseiller d’État en 1799, il devint sénateur en 1805, puis administrateur du palais des Tuileries. [Sources : Data BNF]. Reliure habilement restaurée. Quelques traces de mouillures claires. Provenance : Charles-Pierre Claret de Fleurieu, avec ex-libris (1810, n° 1296)

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 30 - VATTIER (Pierre). L’Onirocrite Mussulman (sic), ou la doctrine et interprétation des songes selon les arabes, Par Gabdorrhachaman fils de Nasar. Paris : Louis Billaine, 1664. — In-12, 142 x 76 : (18 ff.), 240 pp. Maroquin rouge, plats ornés d’un triple filet doré en encadrement, du chiffe CC entrelacés dorés aux angles et d’armes dorées au centre, dos à nerfs orné de pièces d’armes, tranches dorées (reliure de l’époque). Caillet, 11044. - Brunet, II, 1430. Rare édition originale, la seule de cet ouvrage savant et curieux considéré comme l’un des meilleurs livres anciens sur l’interprétation des songes. Elle est dédiée à Louis XIV. Il s’agit de la traduction par l’orientaliste Pierre Vattier (1623-1667), conseiller et médecin de Gaston d’Orléans, de l’Abrégé du discours sur l’interprétation des rêves de l’auteur syrien ʿAbd al-Raḥmân ibn Naṣr al-Šayzarī (11..-1193), traité dans lequel ce dernier s’inspira de grands auteurs dont le célèbre onirocrite Muḥammad Ibn Sīrīn (0654-0728). C’est la première fois que sont exposés les principes d’explication qui ont inspirés les Arabes dans leurs clefs des songes. Précieux exemplaire provenant de la bibliothèque du pape Alexandre VII (1599-1667), avec ses armes et son chiffre sur les plats. Il fut acquis par la suite par le célèbre collectionneur Benedetto Maglione puis par l’homme de lettre, spécialiste des sciences occultes, René Philipon (1869-1936). Il s’agit sans aucun doute de l’un des plus beaux exemplaires connus de cet ouvrage. Habiles restaurations aux charnières et aux coins. Feuillets brunis. Provenance : Pape Alexandre VII, avec ses armes sur les plats. - Paolo Petrucci (1865, II, n° 125). - Benedetto Maglione (1894, I, n° 90). - René Philipon, avec ex-libris gravé par J. de Andraca en 1917. - Jean Marchand, dit Johannes Mercator, avec ex-libris (1943, I, n° 15, avec reproduction).

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 31 - [VERSAILLES]. [Plans, élévations et vues du château de Versailles.] [Paris : imprimerie royale, s.d.]. — Recueil in-folio, 532 x 385 : 73 planches. Maroquin rouge, plats ornés d’un décor à la Duseuil, avec chiffre royal couronné aux angles, armes royales dorées au centre, dos à nerfs orné du chiffre royal couronné doré, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque). Recueil composite d’un choix de 73 planches issues des volumes du Cabinet du roi, paru à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe. Comprend : 1. [Plans, élévations et vues du château de Versailles.] 12 planches issues du cinquième volume du Cabinet du roi, gravées par : - Israël SILVESTRE : Plan de la Maison Royalle de Versailles (1674) - Chasteau Royal de Versailles, veu du milieu de la grande avenüe (1674) - Chasteau Royal de Versailles veu de l’avant-cour (1674) - Veüe du Chasteau de Versailles, du costé du Jardin (1674) - Veüe du Chasteau, des Jardins, et de la ville de Versailles, du costé de l’Estang (1674) - Veüe du Chasteau de Versailles, du costé de l’allée d’eau, et de la fontaine du Dragon (1676) - Plan general du Chasteau, et du petit parc de Versailles (1680) - Chasteau de Versailles veu de la grande place (1684), Chasteau de Versailles veu de l’Avant cour (1682) - Veüe du Chasteau de Versailles et des deux costé des Jardins (1682). - Jean-Baptiste NOLIN : Élévation de la façade de l›orangerie de Versailles (1688). - Pierre LEPAUTRE : Élévation d›une des faces des costés des écuries du Roy, sur les avenues à Versailles (1689). Déchirures sans manque réparées à l’aide de scotch à la troisième planche. Déchirure sans atteinte à la gravure et mouillures claires à la planche de Nolin. Quelques rousseurs. 2. [Grotte, labyrinthe, fontaines, bassins de Versailles.] 10 planches issues du sixième volume du Cabinet du roi, gravées par : - Pierre LEPAUTRE : Latone entre ses deux Enfans Apollon et Diane (1678) - Fontaine de Flore, accompagnée d’un bassin doré semé de fleurs, dans les Jardins de Versailles (1680) - Encelade de bronze, accablé sous des rochers, et poussant en l’air un gros jet d’eau (1677). - Israël SILVESTRE : Marais artificiel, entouré de Joncs d’airain, et de Jets d’eau (1680) - Veuë des trois Fontaines dans le Jardin de Versailles (1684) - Fontaine de la renommée dans le Jardin de Versailles (1682) - Le Théâtre d’eau Dans les Jardins de Versailles (1680). - Louis de CHÂTILLON : Fontaine d’Apollon, à la teste du grand canal de Versailles (1683). - Louis SIMONNEAU : Fontaine des bains d’Apollon dans le jardin de Versailles (1688), Veue principale du théâtre d’eau (1689). Rousseurs sur les bords des planches. 3. [Plans, profils, élévations, vues de quelques lieux de remarque, etc.] Une seule planche d’Israël SILVESTRE issue du treizième volume du Cabinet du roi, intitulée : Veüe du Chasteau de Chambor, du costé de l’entrée (1678). C’est la seule planche du recueil qui ne concerne pas Versailles. Une petite déchirure sans manque. 4. [Grotte, labyrinthe, fontaines, bassins de Versailles.] 18 autres planches issues du sixième volume du Cabinet du roi, gravées par : - Jean LEPAUTRE : Enfant de bronze représentant le Genie de la Puissance royalle, assis sur un Aigle, qui pousse en l’air un gros jet d’eau (1677) - Enfant de bronze représentant le Genie de la Valeur, assis sur un Lion devorant un Loup, qui pousse en l’air un gros jet d’eau (1676) - Enfant de bronze representant le Genie des Richesses, assis sus (sic) Cerbere, qui pousse en l’air un gros jet d’eau (1676) - Deux amours de bronze qui joüent avec une Escrevisse de mer, laquelle fait un Jet d’eau (1677) - Deux Amours de bronze qui tiennent une Lyre, d’ou sort un jet d’eau (1677) - Deux Amours de bronze qui se joüent avec un Cygne, qui fait un jet d’eau (1677) - Deux Amours de bronze qui se joüent avec un Gryphon, qui fait un jet d’eau (1676) - Un Amour de bronze avec son carquois, d’ou sortent des fleches d’eau (1676) - Un Amour de bronze qui tire une flèche d’eau (1677) - Bassin de 10 pieds en quarré, d’une seule pierre, et au mileu trois petits Danseurs de métail doré, qui soutiennent un bassin de bronze (1672) - Bassin de 10 pieds de diamètre, d’une seule pierre et au milieu deux jeunes filles avec un petit amour de métail doré (1673) - Bassin […] au milieu trois petits Enfans de métal doré (1673) - Bassin de 10 pieds […] et au milieu trois petits Joüeurs d’Instrumens (1673) - Bassin […] et au milieu trois petits Satyres (1673) - Bassin […] et au milieu trois petits Tritons (1673) - Bassin […] et au milieu trois petits Termes de metail doré, qui soutiennent une corbeille de bronze (1673). - Pierre LEPAUTRE : Statue de bronze d’une Vénus elevée sur un bassin de marbre blanc, faisant un des ornemens de la Fontaine appellée, la Gallerie d’eau (1679) -

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 32 - VIBIUS SEQUESTER. De fluminibus, fontibus, lacubus, nemoribus, paludibus, montibus, gentibus ; quorum apud poëtas mentio fit. Roterodami [Rotterdam] : Arnold Willis, 1711. — Petit in-8, 159 x 96 : (30 ff.), 295 pp. Maroquin bleu foncé à long grain, filets et roulette dorés en encadrement sur les plats, petit fleuron doré aux angles, dos à faux nerfs richement orné, roulette dorée en encadrement à l’intérieure, doublures de soie beige ornée d’une roulette dorée en encadrement, gardes de soie beige, suivies de deux gardes de papier vergé et d’une en parchemin, tranches dorées (reliure du début du XIXe siècle). Édition estimée et rare de cet ouvrage du compilateur latin du IVe ou Ve siècle Vibius Sequester, publiée et annotée par les soins du philologue Franciscus Hesselius (1680-1746). Il s’agit d’une liste de noms géographiques tirés des œuvres des poètes latins, parmi lesquels Virgile, Ovide, Lucain et Horace. Ces noms sont répartis dans sept catégories : Flumina (cours d’eau) - Fontes (sources) - Lacus (lacs) - Nemora (forêts) - Paludes (marais) - Montes (montagnes) - Gentes (peuples). Très bel exemplaire en maroquin du tout début du XIXe siècle dans le goût de Bozérian ou de Lefebvre. Cette reliure fut réalisée pour le libraire et bibliophile Antoine-Augustin Renouard (1765-1853) dont l’une des caractéristiques est de comporter deux gardes de parchemin. Il fut par la suite la propriété du bibliophile anglais Charles Butler (1821-1910) de Warren Wood, Hattfield. Légers frottements d’usage aux coiffes et aux coins. Annotations anciennes pages 14 et 15. Provenance : Antoine-Augustin Renouard (Catalogue de la bibliothèque d’un amateur, 1819, IV, p. 10). - Charles Butler, avec ex-libris.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 33 - [VILLENEUVE (Daniel Jost de)]. Le Voyageur philosophe dans un pais inconnu des habitans de la Terre. Par Mr. De Listonai. Amsterdam : Aux dépens de l’éditeur, 1761. — 2 volumes in-12, 166 x 97 : XXIV, 339 pp. ; VI, 384 pp. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement et fleuron doré aux angles sur les plats, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de tabis moiré vert foncé, tranches dorées (reliure de l’époque). Quérard, II, 791. - Utopie. La Quête de la Société idéale, BNF, 2000, n° 114. Édition originale de cette utopie lunaire de l’écrivain et auteur dramatique Daniel Jost de Villeneuve. « Cette odyssée philosophique est un songe au bout duquel le voyageur se retrouve au bas de son lit. Le pays du rêve, celui des Sélénites (habitants de la lune), permet la comparaison de l’état social et de l’état naturel : dans l’absence du mien et du tien, il n’y a pas de vice, pas de crime, pas de crainte de la mort. A Sélénopolis, les sciences ont fait de grands progrès. C’est le siècle des Lumières parfaitement réalisé » (A. Soboul, Utopies au siècle des Lumières, Hachette, 1978). « Plus que dans sa description de la Lune et de sa capitale, Sélénopolis (procédé classique pour présenter les idées de l’auteur sur la société) l’intérêt de l’ouvrage réside dans les passages où Daniel de Villeneuve décrit les principes de sa navigation aérienne et les inventions du XXIVe siècle. Son bateau à voiles et à rames est spécifiquement conçu pour la navigation interplanétaire et son équipage comprend des passagers physiciens chargés de faire le point et de déterminer la route à suivre. Parmi les inventions des siècles futurs on cite le “verre ductile et malléable”, utilisé pour faire des meubles » (Bernard Vouillot, BNF). Rare exemplaire en maroquin de l’époque. Deux légers accrocs au dos du second volume. Quelques rousseurs.

Estim. 2 200 - 3 200 EUR

Lot 34 - WITTICH (Johannes). Von dem ligno Guayaco, Wunderbawm, Res nova genandt, von der China, ex Occidentali India, von der Sarssa Parilla, von dem Frantzosenholtz Sassafras, und von dem Grießholtz, so man Lignum Nephriticum nennet, etc. Welche alle zum theil fuer die Fluesse, Zipperle, wassersucht und reissenden Stein, sampt andren eingewurtzelten Kranckheiten, gantz dienstlichen, und wie dieselben, an denen Orten, do sie wachsen, zubereitet und gebraucht werden, biß daher in Druck also noch nicht kommen: Jetzo aber zu nutz und frommen allen Wundtaerzten und Balbirern, mit fleiß zusammen gezogen. Leipzig : [Michael Lantzenberger], 1592. — In-4, 193 x 148 : (22 ff.). Cartonnage papier moucheté à la Bradel, dos lisse muet (reliure moderne). A Catalogue of Sixteenth Century Printed Books in the National Library of Medicine, 4760. Seconde édition très rare, la première séparée, de ce traité de Johannes Wittich (1537-1596) médecin personnel des comtes de Schwarzbourg. On la trouve généralement jointe à la seconde édition de l’ouvrage de l’auteur sur les pierres bézoards paru la même année intitulé Bericht Von den wunderbaren Bezoardischen Steinen… Ce traité porte notamment sur le gaïac, arbre tropical très dense, recherché notamment pour ses vertus curatives, mais également sur la Sarsaparilla et sur le Sassafras. L’auteur ne se serait pas basé directement sur sa propre expérience mais sur l’étude de différents écrits et sur l’examen des objets collectés par les voyageurs et les missionnaires. L’usage de ces plantes, aujourd’hui courant, était à l’époque relativement nouveau. Bon exemplaire en cartonnage moderne. Il provient de la bibliothèque d’Élize Grendel (1899-1986), pharmacien à Gouda, membre de l’Académie internationale d’Histoire de la Pharmacie. Provenance : Élize Grendel, avec ex-libris.

Estim. 1 200 - 1 600 EUR

Lot 35 - [YSAMBARD DE SAINT-LÉGER ?]. [La Légende des flamands] - La Legẽde des flamẽs artisiens et haynuyers. Ou autremẽt leur cronique abregee en laquelle sint contenues plusieurs hystoires de Frãce Angleterre & Allemaigne… Paris : à l’enseigne Saint Claude, [20 mai 1522]. — In-4, 220 x 163 : (6 ff.), 107 ff. mal foliotés Ci. Demi-maroquin vert foncé à coins, dos lisse orné (reliure du XIXe siècle). Bechtel, L-113. Première édition de ce rare ouvrage publié anonymement, dédiée à Louise de Savoie. Elle sort des presses de François Regnault. « Le texte, d’inspiration officielle, écrit dans le contexte du conflit avec la maison d’Autriche, s’efforce de conforter par généalogies, extraits d’auteurs abondamment cités (Gerson, Gaguin, Froissart, C. de Seyssel, J. Lemaire, Érasme, etc.) et arguments divers les prétentions territoriales de François Ier sur la Flandre, l’Artois, la Bourgogne et aussi Naples, la Sicile, le Milanais, pays alors au pouvoir de Charles Quint ou auxquels le roi de France allait devoir renoncer après la défaite de Pavie. Pour les Flamands, le texte en rappelle l’origine, les différentes révoltes et les différentes réclamations des uns et des autres sur leur territoire, notamment anglaises (passage sur la prinse et vendition de la pucelle par sire Jehan de Luxembourg aux anglois qui la firent ardre a Rouen). Un principe général répété de bout en bout : les rois de France ont toujours été autonomes, notamment par rapport à l’empereur d’Allemagne » (Bechtel). Belle impression en caractères gothiques. Le titre est imprimé en rouge et noir et comporte une lettrine L grotesque à visage. L’illustration comprend 30 gravures sur bois, à savoir une au verso du titre représentant l’entrée de Charles VIII à Naples, une à trois quarts page au recto du feuillet 1, représentant l’auteur écrivant, et 28 dans le texte, montrant surtout des personnages mais aussi deux scènes de bataille, qui, selon Bechtel, sont « de provenance composite, certaines du XVe siècle (Vérard, Levet) ». Intéressant exemplaire comprenant un ajout manuscrit ancien à la suite du colophon, nous donnant ces indications : « Compille & ordonné à l’instance & requeste de tres haulte illustre et tres clere dame Madame Louyse de Savoye duchesse d’egoumois & d’anjou & comtesse du Maine & mere du tres chrestien Roy de France Françoys premier de ce nom par Maistre Ysambard de Sainct Leger pbre prieur commendataire de la Roche Mabille en diocese du Mans Escollier & Chapellain de la de dame. » Si elle s’avérait authentique, cette note apporterait une information capitale, désignant un certain Ysambard ou Ysembert de Saint Léger comme l’auteur ou plutôt le compilateur de cet ouvrage. Ce dernier est connu pour la traduction partielle faite entre 1526-1531 de l’ouvrage intitulé Speculum dominarum (Miroir des Dames nobles) du franciscain Durand de Champagne (12..-13..). Cette note est écrite à l’imitation des caractères d’imprimerie. Sans aucun doute ancienne, elle mériterait cependant une étude plus approfondie afin de la dater précisément et de juger de son authenticité. Importants frottements au dos, coins émoussés. Feuillet de titre remonté. Mouillure claire tout au long de l’ouvrage. Manque le dernier feuillet blanc.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 36 - ZIMMERMANN (Eberhard August Wilhelm von). Specimen zoologiae geographicae, quadrupedum domicilia et migrationes sistens. Dedit, tabulamque mundi zoographicam adjunxit. Lugduni Batavorum [Leyde] : Theodorum Haak et Socios. [Dirk Haak et compagnie], 1777. — In-4, 252 x 201 : XXIV, 685 pp., (1 f. blanc), 1 carte. Veau marbré, filet à froid en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné (reliure de l’époque). Édition originale recherchée de cet ouvrage du géographe et zoologiste allemand Eberhard August Wilhelm von Zimmermann (1743-1815), professeur de mathématiques et de sciences naturelles au Collegium Carolinum de Brunswick de 1766 à 1815. Il s’agit de l’une des premières études consacrées à la répartition géographique des mammifères, faisant de l’auteur l’un des précurseurs de la zoogéographie - avec Buffon sur les travaux duquel il s’appuya. Certaines de ses conclusions pourraient avoir influencé Darwin. En effet, il « émet une théorie curieuse basée sur l’unité d’origine de l’humanité. Pour lui, l’homme primitif était blanc, à cheveux bruns et habitait un endroit élevé de l’Asie centrale, il s’y multiplia, des familles en descendirent et émigrèrent dans plusieurs directions où elles formèrent des colonies. Dans ces nouveaux lieux d’habitat, l’influence du climat modifia peu à peu leurs caractères physiques : la couleur de leur peau, leur taille, etc. Cette dissémination s’est faite en quatre courants, expliquant les quatre groupes de Linné » (Lester, L’Anthropologie. Histoire de la science. Encyclopédie de La Pléiade). L’édition est illustrée d’une grande carte dépliante dessinée par le cartographe allemand August Wilhelm Knoch (1742-1818), qui est la toute première carte zoologique, indiquant la répartition des animaux dans les différents pays du monde. Elle est l’une des premières à inclure les découvertes faites par le capitaine Cook en 1770 sur la côte Est de l’Australie, appelée ici « Nova Hollandia », avec notamment le kangourou, l’opossum, etc. Reliure restaurée. Déchirures sans manque réparées à la carte. Provenance : Docteur Michel Durieux, avec ex-libris.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 38 - AUBARET (Gabriel). Code pénal annamite. (Hoant viêt luat lê.) Lois et règlements du royaume d’Annam, traduits pour la première fois d’après le texte original. Tome premier. Saïgon : imprimerie impériale, 1862. — In-8, 227 x 145 : XIV, (1 f.), 395 pp., 3 tableaux. Demi-chagrin noir, dos à nerfs orné (reliure de l’époque). Édition originale extrêmement rare du premier tome, le seul paru, de la traduction par Gabriel Aubaret du code pénal du Vietnam, qui, s’inspirant du code chinois, avait été rédigé sous le règne du roi Gia Long (1762-1820), descendant des rois de Cochinchine et réunificateur du Dai-Viet, devenu le Vietnam en 1804. L’ouvrage parut sous le gouvernement du vice-amiral Bonard et fut publié sous le ministère du comte de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine. Il contient 3 parties : I. Préliminaires du Code. - II. Lois générales. - III. Lois criminelles : Des rebelles et des voleurs. De l’homicide, des blessures et des querelles. Des insultes. Des plaintes en justice. De la prévarication. Du faux et de la supercherie. De l’adultère. Délits divers. Des arrestations et des évasions. Des coupables et des prisonniers. UN DES PREMIERS OUVRAGES IMPRIMÉS AU VIETNAM. Il a fallu effectivement attendre le XIXe siècle pour que l’imprimerie typographique s’installe dans cette contrée avec la création de l’imprimerie impériale à Saïgon en 1861 par l’amiral Bonard, soit un an à peine avant la publication de ce livre. Exemplaire dans sa première reliure, complet des 3 tableaux dépliants. Usures et manques à la percaline des plats et au dos. Corps de l’ouvrage en partie dérelié. Rousseurs éparses.

Estim. 2 500 - 3 500 EUR

Lot 39 - [BARBAT (Louis)]. Évangiles des dimanches et fêtes. Illustrés par Barbat père et fils. Châlons-sur-Marne : Imprimerie lithographique Barbat, 1844. — In-4, 268 x 202 : (1 f.), 148 pp., (2 ff.), pp. (149)-315, (1 f.), couverture imprimée. Reliure papier marbré à la Bradel, décor peint sur les plats, composé d’un cadre en losange peint en vert, des écoinçons et un motif en croix au centre, couleur or, dos lisse orné du titre du livre peint en vert et en or, accompagné de filets et de deux compositions dorés, tranches dorées, couverture et dos conservés, étui (reliure du XXe siècle). Remy Bellenger, Le papier porcelaine et ses utilisations, une histoire oubliée, in : Art et métiers du livre, 2020, n° 341, pp. 55-61. UN DES PREMIERS LIVRES À ÊTRE INTÉGRALEMENT IMPRIMÉ EN LITHOGRAPHIE POLYCHROME et l’un des plus beaux ouvrages réalisés par les frères Barbat. Le texte, imprimé de différentes couleurs et parfois en lettres d’or, est compris dans des encadrements presque à chaque fois distincts à décors d’arabesques et de motifs rocailles ou architecturaux de style gothique. Le texte de la Passion présente une jolie série de croix stylisées. Cette édition ne fut tirée qu’à 55 exemplaires sur papier porcelaine, celui-ci étant l’un des 50 sur papier porcelaine blanc double face. « En 1827 un brevet de « papier porcelaine » est déposé en Allemagne ; en 1837 Godefroy Engelmann, lithographe à Mulhouse, brevette la chromolithographie pour son Traité de lithographie, qui paraît deux ans plus tard et dont la page de titre est imprimée en chromolithographie… sur papier porcelaine. Pendant un peu plus de 45 ans, le papier porcelaine est utilisé dans toute l’Europe, ou presque, pour un grand nombre d’usages, – livres, cartes commerciales, de visite, de membre, invitations… –, puis il tombe peu à peu dans l’oubli, souvent remplacé par une autre innovation : le papier couché. Le support – du papier, de la carte ou du carton – est recouvert de céruse d’un blanc couvrant lui donnant une qualité de surface irréprochable et d’un blanc inconnu jusque-là, raison de son nom : papier porcelaine » (Remy Bellenger, Le papier porcelaine et ses utilisations, une histoire oubliée, in : Art et métiers du livre, 2020, n° 341, p. 55). Exemplaire très bien conservé.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Lot 40 - BLOY (Léon). Un brelan d’excommuniés. Paris : Nouvelle librairie parisienne, Albert Savine, 1889. — In-12, 182 x 118 : 128 pp., (2 ff. dernier blanc), couverture imprimée. Demi-percaline rouge à la Bradel, dos lisse, couverture conservée (reliure de l’époque). Édition originale dont il n›a pas été fait de tirage sur grand papier. Dans ce livre, Bloy s’attèle à défendre les œuvres de Jules Barbey d’Aurevilly (« L›Enfant terrible), d›Ernest Hello (« Le Fou ») et de Paul Verlaine (« Le Lépreux »), lesquelles sont, selon lui, attaquées et méprisées par leurs contemporains et condamnées par l›Église catholique. L’auteur précise dans sa préface : « Les catholiques modernes haïssent l’Art d’une haine sauvage, atroce, inexplicable. Sans doute, il n’est pas beaucoup aimé, ce pauvre art, dans la société contemporaine et je m’extermine à le répéter. Mais les exceptions heureuses, devraient, semble-t-il, se rencontrer dans ce lignage de la grande Couveuse des intelligences à qui le monde est redevable de ses plus éclatants chefs-d’œuvre » (p. 11). Exemplaire du poète Alfred Pouthier (1866-1946), comprenant cet envoi autographe signé de l’auteur sur le premier feuillet blanc : à Alfred Pouthier // Léon Bloy Pouthier devint un ami proche de Léon Bloy dans les dernières années de la vie de l’écrivain. Cet exemplaire lui fut offert certainement dans les années 1910. Alfred Pouthier y a retranscrit sur la première garde blanche, une lettre que Léon Bloy avait écrite le 8 septembre 1888 à l’éditeur Albert Savine à propos de l’ouvrage, où il demandait de « grossir cette plaquette » : « Rien ne me serait plus facile que de multiplier sur l’épreuve les alinéas. J’arriverais ainsi à chasser énormément & à gagner au moins une dizaine de pages. Mais surtout mon œuvre deviendrait plus lisible, plus artiste. » Il évoque par la suite son livre Le Désespéré : « Vous avez l’intention de faire tirer des couvertures nouvelles. Pourquoi ne feriez-vous pas tirer en même temps un errata & une clef que je vous donnerai ? » On trouve une correction manuscrite à la page 38 et l’exemplaire est également enrichi d’un texte de René Martineau intitulé Bloy et Verlaine, extrait du numéro du 15 novembre 1922 de la revue Les Marges. Déchirures avec manques au faux titre. Rousseurs. La couverture porte la mention de « Deuxième édition ». Provenance : Alfred Pouthier, avec envoi.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 41 - BOUCHER DE PERTHES (Jacques). Antiquités celtiques et antédiluviennes. Mémoire sur l’industrie primitive et les arts à leur origine. Paris : Treuttel et Wurtz, Derache, Dumoulin, Victor Didron, 1847-1864. — 3 volumes in-8, 233 x 149 : (2 ff.), XII, 628 pp., 80 planches ; (2 ff.), XVI, 511 pp., 24 planches ; (2 ff.), XXIV, 178 pp., (1 f.), pp. (179)-681, 10 planches. Demi-basane fauve, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure moderne). En français dans le texte, n° 266. Édition originale de ce texte capital « pour l’histoire de l’archéologie en tant que discipline, mais aussi de l’histoire des idées et des sciences ». En effet, ainsi que l’indique Grégoire Meylan, responsable de la bibliothèque du musée d’Archéologie nationale : « Jacques Boucher de Perthes est considéré de nos jours comme l’un des « pères de la préhistoire », les Antiquités celtiques et antédiluviennes en étant l’un des ouvrages fondateurs. Directeur des douanes à Abbeville, il se voulait néanmoins homme de lettres et fut auteur de nombreuses œuvres littéraires, ainsi que Président de la Société d’émulation d’Abbeville. Il n’était donc ni archéologue ni géologue mais s’intéressait particulièrement aux origines de l’homme et à son évolution. Dans ce sens, il écrivit et publia un essai métaphysique, De la création, essai sur l’origine et la progression des êtres en 1838 dans lequel il avait émis l’hypothèse qu’un jour, on trouverait des traces « d’hommes antédiluviens ». Il entreprit à ses frais des fouilles dans les couches d’alluvions de la Somme et de la Seine pour apporter des preuves à sa théorie et présenta en 1838 à l’Académie des sciences les premiers éléments lithiques extraits des sablières de la Somme dont la position stratigraphique lui permettait d’affirmer que « l’homme antédiluvien » avait bien existé au temps des grands mammifères. Mais il se heurta pendant de longues années au scepticisme et à l’opposition acharnée d’une certaine élite intellectuelle, convaincue que l’ancienneté de l’homme ne pouvait être antérieure à l’époque celtique et gauloise. En 1842, la découverte d’une mâchoire de mammouth associée dans la même couche stratigraphique à un outil de silex lui permit de démontrer la contemporanéité de l’homme et des espèces disparues. Cette hypothèse sera définitivement validée en 1859 avec la visite à Abbeville des savants anglais J. Prestwich, J. Evans, J.W. Flower, R. Godwin-Austen, R.W. Hylne et C. Lyell qui attestèrent l’authenticité de ses découvertes. Dans ces ouvrages, Boucher de Perthes présente ses recherches et démontre sa théorie afin de convaincre les plus sceptiques. Les Antiquités celtiques et antédiluviennes sont publiées en trois volumes, chacun apportant de nouveaux éléments de réponse et permettant à l’auteur d’affirmer sa position en présentant ses dernières découvertes mais surtout en énumérant les nouveaux érudits et savants ralliés à sa cause à travers le monde » (Source : Grégoire Meylan, in : site du Musée d’Archéologie Nationale, domaine de Saint-Germain-en-Laye, Les collections, Bibliothèque, Antiquités celtiques et antédiluviennes). L’édition comprend 114 planches dont 80 dans le premier volume, 24 dans le second (numérotées de I à XXVI), et 10 dans le dernier (numérotées de III à XII, les figures numérotées I et II étant à pleine page, donc comprises dans la pagination). L’ensemble de ces planches offrent plus de 2200 figures. Bon exemplaire en reliure du XXe siècle. Dos légèrement passés, quelques rares griffures. Rousseurs éparses dans le premier volume. Provenance : Henri Millerioux, avec ex-libris portant la devise «Semper transformare».

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 42 - [COLLECTIF]. Les Minutes Parisiennes. Paris : Librairie Paul Ollendorff, 1899-1904. — 11 volumes in-16, 156 x 117. Cartonnage papier marbré à la Bradel, dos lisse, non rogné, couverture et dos conservés, étui (Yseux sr de Thierry Simier). Belle publication recherchée publiée par les graveurs sur bois Tony Beltrand (1847-1904), son frère Jacques (1874-1977), ainsi qu’Eugène Dété (1848-1922). La collection se compose de 11 volumes, chacun comprenant un texte illustré de gravures sur bois, d’un auteur et d’un artiste presque à chaque fois différents. Chaque texte porte sur une heure différente de la journée, donnant successivement un aspect particulier de la vie à Paris. Cette publication se voulait pour les éditeurs une œuvre de combat pour défendre l’usage de la vraie gravure sur bois contre les nouveaux procédés de reproductions qui prenaient de l’ampleur à l’époque, notamment la photographie et la photogravure. Chaque volume contient donc « des dessins vrais et pittoresques, des images bien franches, nettes et lisibles, exécutées avec l’intention nette de réagir contre les gravures imitant les procédés » (pp. 10-11 volume 1). Vingt-quatre volumes étaient envisagés mais seuls ces 11 virent le jour, en voici le détail : 1. MONTORGUEIL (Georges). Midi. Le Déjeuner des Petites Ouvrières. Illustrations de A. LEPÈRE. 1899. 2. MOUREY (Gabriel). 1 heure. La Bourse. Illustrations de Charles HUARD. 1899. 3. GEFFROY (Gustave). 2 heures. La Cité et l’Ile Saint-Louis. Illustrations de Auguste LEPÈRE. 1899. 4. MILLOT (Léon). 3 heures. Les Courses, le Grand Prix de Paris. Illustrations de A. GÉRARDIN. 1899. 5. VALDAGNE (Pierre). 4 heures. L’Essayage. Illustrations de BALLURIAU gravées sur bois par Beltrand et Dété. 1901. 6. FÈVRE (Herny). 5 heures. La Rue du Croissant. Illustrations de SUNYER gravées sur bois par Beltrand et Dété. 1901. 7. OHNET (Georges). 6 heures. La Salle d’Armes. Illustrations de Flasschœn gravées sur bois par T.-J. Beltrand et Dété. 1902. 8. GEFFROY (Gustave). 7 heures. Belleville. Illustrations de SUNYER gravées sur bois par T.-J. Beltrand et Dété. 1903. 9. GUILLEMOT (Maurice). 8 heures. Diners Parisiens. Illustrations de JEANNIOT gravées sur bois par J.-T. BELTRAND et Dété. 1901. 10. COQUIOT (Gustave). 1 Heure du Matin. Les Soupeuses. Illustrations de Georges BOTTINI gravées sur bois par T.-J. Beltrand et Dété. 1903. 11. LOUIS (Désiré). 6 Heures du Matin. La Chapelle. Illustrations de Gaston PRUNIER gravées sur bois par J.-T. Beltrand et Dété. 1904. Chaque volume est l’un des 108 exemplaires numérotés sur papier de Chine. Très bel ensemble relié par Yseux pour le bibliophile Juan Hernandez. Quelques rousseurs éparses. Provenance : Juan Hernandez, avec ex-libris.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 43 - DEGRANGE (Edmond). L’Arithmétique pratique, analisée et démontrée dans tous ses développemens et dans ses différentes applications à tous les usages du commerce, de la banque, de la finance, des arts et métiers. Paris : Ve Hocquart ; Bordeaux : J. Foulquier, Filiatre frères, 1808. — 2 volumes in-8, 198 x 121 : xxxiv, 320 pp. ; (2 ff.), 290 pp., (1 f. blanc). Maroquin rouge à long grain, roulette de pampres dorée en encadrement et fleuron doré aux angles sur les plats, dos lissé orné de roulettes, d’un bouquet et de navires dorés, pièce de maroquin vert foncé pour le titre, la tomaison et la roulette en bas du dos, roulette dorée en encadrement à l’intérieur, doublures et gardes de tabis moiré vert foncé, tranches dorées (reliure de l’époque). Édition originale rare de ce cours complet d›arithmétique, comprenant les bases de cette matière et tous les aspects de la comptabilité commerciale. Dédiée à François-Nicolas Mollien, ministre du Trésor public, elle débute par un long chapitre sur La Manière d’étudier l’arithmétique. Edmond Degrange (1763-1826?) était professeur de comptabilité commercial. Bordelais de naissance, il collabora au Courrier de la Gironde de Marandon, fit partie de plusieurs comités révolutionnaires, fut nommé membre du directoire du département en avril 1794. Il fut également l’un des principaux rédacteurs du Journal du Club national de Bordeaux avec Jean-Baptiste Lacombe jusqu’à l’exécution de celui-ci en 1794. Exemplaire sur papier vélin, complet des signatures de l’éditeur et de l’auteur au verso du titre du premier volume. Splendide reliure strictement de l’époque, non signée mais que l’on peut attribuer à un relieur nommé P. Boyer qui utilisait le fer au navire figurant au dos (cf. Culot, Relieurs et reliures décorées en France aux époques Directoire et Empire, n° 63). Le relieur a curieusement conçu un encadrement différent pour les caissons des deux volumes, sauf pour celui du titre et celui en queue. Sur le premier volume, les motifs au centre des caissons sont entourés de deux étoiles et de quatre branches aux angles, la pièce de tomaison comprend 8 étoiles ; sur le second volume les mêmes motifs sont entourés de deux filets ondulés et de 4 étoiles, idem pour la pièce de tomaison. Épidermures sur les plats. Charnière intérieure du premier plat du premier volume fragilisée. Les cadres des doublures du second volume ont été en partie refaits, visiblement à l’époque. Quelques rousseurs éparses sans gravité.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 44 - FABRE D’OLIVET (Antoine). De l’état social de l’Homme ; ou vues philosophiques sur l’histoire du genre humain, précédées d’une dissertation introductive sur les motifs et l’objet de cet ouvrage. Paris : J. L. J. Brière, 1822. — 2 tomes en un volume in-8, 202 x 129 : xv, 348 pp., (2 ff.), 469 pp. Demi-chevrette vert foncé, dos lisse orné, tranches marbrées (reliure de l’époque). Caillet, 3776 - Guaita, 1362 : « de la plus insigne rareté » - Dorbon, 1578 (pour la seconde édition). Édition originale « de la plus insigne rareté » (Guaita) de cet « ouvrage remarquable, l’un des grands classiques de l’occulte dont se sont tour à tour inspirés Eliphas Lévi et Saint-Yves d›Alveydre » (Dorbon). « L’œuvre admirable de Fabre d’Olivet De l’État social de l’Homme, ou Vues philosophiques sur l’Histoire du genre humain, reprise et continuée jusqu’à nos jours par Saint-Yves, se dresse comme un monument impérissable au milieu des productions de l’esprit humain. Dans une dissertation introductive de 64 pp. l’auteur expose la constitution métaphysique de l’homme, basée entièrement sur la grande loi du Ternaire, qui se retrouve partout dans l’univers ; puis il définit les 3 grandes puissances qui régissent cet univers «la Volonté humaine, le Destin et la Providence», c’est sur ces grands principes qu’il va baser toute son œuvre » (Caillet). L’ouvrage sera édité de nouveau en 1824 sous le titre Histoire philosophique du genre humain, ou l’Homme considéré sous ses rapports religieux et politiques dans l’état social, à toutes les époques et chez les différens peuples de la terre. Frottements aux coiffes, aux charnières et sur les coupes, coins émoussés. Déchirure avec atteinte au texte à un feuillet du premier tome (pp. 269-270). Quelques rares rousseurs. Provenance : William Décloux de Perpignan, avec cachet ex-libris.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 45 - GAUTIER (Judith) - YAMAMOTO (Hōsui). Poëmes De la Libellule. Traduits du japonais D’après la version littérale de M. Saionzi Conseiller d’État de S. M. l’Empereur du Japon. Paris : [L. Frinzine et Cie], Ch. Gillot, [1885]. — In-4, 313 x 243 : (55 ff.), 7 planches, couverture illustrée. Pleine toile bleue à la Bradel, dos lisse, premier plat de couverture conservé (reliure du XXe siècle). Édition originale de ce recueil de poèmes japonais traduits en vers par Judith Gautier, préfacé par Tsoura-Youki. Elle est illustrée à chaque page d’une composition du peintre japonais Hōsui YAMAMOTO (1850-1906), reproduite en chromotypographie d’après les procédés Gillot, chacune imprimée à l’aide d’une encre d’une couleur différente. À cela s’ajoutent 8 illustrations en couleurs du même artiste, dont une sur le titre et 7 hors texte. Tirage à 820 exemplaires sur papier impérial du Japon ; celui-ci est l’UN DES 20 TRÈS RARES EXEMPLAIRES RETOUCHÉS, justifié à l’encre violette et portant la lettre N. Ce tirage est inconnu de Vicaire et de Talvart et Place. Pratiquement toutes les illustrations ont été rehaussées par Judith Gautier elle-même qui a signé sur la couverture de son prénom en japonais. Précieux exemplaire enrichi de DEUX PEINTURES ORIGINALES SIGNÉES DE HÖSUI YAMAMOTO, l’une sur soie collée, et la seconde sur papier japon représentant une composition florale. Il comprend également un poème autographe signé de la poétesse, copie de la traduction du poème de la princesse Sikisi figurant dans le recueil : « Douces fleurs qu’effleure // Le toit de notre demeure, // Quand s’enfuira l’heure // Ou je vous vois dans mes pleurs // Ne m’oubliez pas, ô fleurs ! // Judith Gautier. » La peinture sur soie placée en regard, semble être une illustration de ce poème. Exemplaire en modeste reliure du XXe siècle ; quelques taches sur les plats. Premier plat de couverture seul conservé. Taches et rousseurs à la couverture et sur le recto du feuillet en regard. Nous remercions M. Frantz Fray pour l’identification des signatures.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 46 - HUGO (Victor). Notre-Dame de Paris. Paris : Eugène Renduel, 1836. — In-8, 205 x 128 : frontispice, (2 ff.), 631 pp., 11 planches. Maroquin havane, plats ornés d’un riche décor formé d’une roulette dorée sur les bords, d’un encadrement fait d’une large bande de maroquin vert foncé orné d’un décor à répétition doré formé de ronds et de losanges liés par un filet, coupée aux angles par un quadrilobe doré sur une pièce de maroquin rouge, bordé à l’extérieur d’une petite fleur de lys dorée aux angles, et à l’intérieur d’un filet doré lobé aux angles avec un écoinçon en maroquin vert clair orné de volutes dorées, le premier plat comprenant également au centre une belle rosace dorée, dos à nerfs orné sur chaque caisson d’un quadrilobe en maroquin vert foncé entouré de volutes dorées, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de la fin du XIXe siècle). Bertin, n° 106. Édition en partie originale, la première complète, dite « Édition Keepsake », comprenant trois chapitres inédits qui avaient été perdus. Tirée à 2000 exemplaires, elle fut mise en vente comme livre d’étrennes le 5 décembre 1835. Très belle illustration en premier tirage, composée d’un frontispice et de 11 planches sur papier de Chine collé, gravés sur acier par Edward et William Finden, Robert Staines, Gabriel-Louis Lacour-Lestudier, G. Périam, T. Philibrocon d’après Adolphe Rouargue, Tony et Alfred Johannot, Louis Boulanger, Camille Rogier et Auguste Raffet. La planche intitulée Utilité des fenêtres qui donnent sur la rivière, n’ayant pas dû être prête à temps, est comme toujours imprimée sur papier vélin. UN DES TRÈS RARES EXEMPLAIRES SUR PAPIER VÉLIN FIN, dans une superbe reliure mosaïquée postérieure, enrichi de 5 vignettes collées et montées sur papier vélin fort, gravées sur bois d’après Tony Johannot. Petits frottements sur les nerfs.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 51 - PERCHERON (Luc). Pyrrhe, tragédie de Luc Percheron du pays du Maine (1592). Paris : imprimerie de Crapelet, 1845. — In-8, 202 x 115 : xiij, 80 pp. Maroquin rouge, plats ornés au centre d’un quadrilobe entouré de quatre compositions de petits fers filigranés, le tout inscrit dans un encadrement intérieur quadrilobé composé de trois filets dorés et marqué aux angles d’un fer filigrané, et d’un cadre extérieur de trois filets dorés, dos à nerfs richement orné, dentelle dorée intérieure, tranches dorées sur témoins, emboîtage demi-maroquin rouge moderne (Bauzonnet-Trautz et Ateliers Laurenchet pour l’emboîtage). Première édition rarissime de cette tragédie en cinq actes du poète manceau Luc Percheron, publiée par et aux frais de Max de Clinchamp et de Raoul de Montesson. Il s’agit de l’unique œuvre poétique connue de cet auteur, imprimée ici d’après le seul manuscrit connu conservé à l’époque à la bibliothèque du Mans. Cette édition est annoncée dans la Bibliographie de la France du 10 mai 1845 (n° 2366). Son tirage n’était que de 16 exemplaires, certains in-12 imprimés sur papier fort et d’autres in-8 sur chine et au moins 1 sur peau de vélin. Celui-ci est l’UNIQUE EXEMPLAIRE CONNU SUR PEAU DE VÉLIN, spécialement imprimé pour Max de Climchamp. Il est fort possible qu’un second exemplaire ait été imprimé sur ce même support pour Raoul de Montesson mais nous n’en avons trouvé aucune trace. Superbe exemplaire en reliure de l’époque signée « Bauzonnet-Trautz ». Antoine Bauzonnet joignit à son nom celui de son gendre Trautz à partir de 1840 jusqu’en 1851. Craquelures aux charnières. Provenance : Max de Climchamp, avec ex-libris et son nom imprimé sur le quatrième feuillet.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 53 - PICARD (Edmond) - REDON (Odilon). Le Juré. Monodrame en cinq actes. Bruxelles : des presses de Mme Ve Monnom, 1887. — In-4, 283 x 225 : frontispice, (4 ff.), XLVII, 133 pp., (4 ff.), 2 portraits, 6 planches. Parchemin blanc à recouvrement, plats ornés d’un double cadre de 3 filets dorés, fer aux symboles de la justice doré aux angles, plaque dorée au centre, dos lisse orné, non rogné (Claessens). Mellerio 75-81. Édition originale rare et très recherchée, tirée à seulement 100 exemplaires sur papier de Hollande Van Gelder de cuve spécial. L’ouvrage débute par deux textes liminaires imprimés en noir, à savoir une Lettre sur le Monodrame - dans laquelle l’auteur définit ce dernier comme une pièce destinée à la lecture à haute voix devant un public - et une étude intitulée Le Fantastique réel. Le monodrame, lu pour la première fois par l’auteur à la conférence du jeune barreau de Bruxelles le 10 novembre 1888, est imprimé à la suite en bistre et en caractères gothiques. Cette édition est recherchée à cause de l’illustration qui s’y trouve, faite spécialement pour l’ouvrage, comprenant 7 interprétations originales en lithographie d’Odilon REDON (1840-1916). À cela s’ajoutent un autoportrait de l’artiste reproduit par le procédé Evely, et un portrait de l’auteur écrivant à son bureau, reproduit en héliogravure d’après une composition de Théo Van Rysselberghe. Chaque planche est imprimée sur japon et comporte une serpente légendée. Exemplaire portant le numéro 38, spécialement imprimé pour Eugène Robert. Il est conservé dans sa reliure d’éditeur signée de Claessens. Salissures à la reliure, fente sur 7,5 centimètres à la charnière du premier plat. Taches d’encre dans la marge des pages 58-59. Déchirures sans manque à quelques serpentes. Transfert des planches malgré les serpentes. Provenance : Eugène Robert.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 55 - REDOUTÉ (Pierre-Joseph). Album des plus belles Roses de Redouté. Paris, [vers 1830]. — Album in-folio, 471 x 322 : portrait, 24 planches. Moire écrue, larges roulettes dorées et à froid en encadrement sur les plats, titre de l’album doré sur le premier plat, dos lisse, doublures de moire rose, garde de papier moiré blanc, tranches dorées, chemise à rabats, aux dos de toile rouge (reliure de l’époque). Édition très rare de cet album offrant un échantillon de 25 planches tirées des Roses de Redouté. Les Roses de Redouté parurent en 3 volumes in-folio entre 1817 et 1824, peu après l’autre belle publication de l’artiste consacrée aux Liliacées publiée en 8 volumes entre 1802 et 1816. Ces deux publications firent la renommée de Redouté qui sera qualifié de « Raphaël des fleurs ». Le succès notamment des Roses était tel que l’on conçut très vite des réimpressions au format in-8 ainsi que des recueils d’un choix de certaines des plus belles fleurs. Le présent recueil est rarissime, inconnu de Hunt, et nous n’en avons trouvé qu’un seul autre exemplaire décrit dans la vente Audenet de mars 1841. Il semble s’agir d’une publication tout à fait confidentielle destinée à être offerte. L’album contient au total 25 planches dont 23 de roses, tirées sur papier vélin au format in-folio. Elles sont quasi identiques à celles de l’édition de 1817-1824 excepté qu’elles présentent, pour les roses seulement, un numéro gravé dans la plaque dans le coin supérieur droit, qui ne figure pas sur les épreuves de l’édition mais qui indique l’ordre dans lequel elles doivent figurer dans l’ouvrage. Elles portent bien l’indication « Imprimerie de Rémond » en bas au centre, le nom des graveurs à droite et celui de Redouté (« P. J. Redouté pinx. ») à gauche. En voici le contenu, nous indiquons entre parenthèses le numéro gravé dans l’angle : - portrait de Redouté gravé par Pradier d’après Gérard, daté de 1811 et légendé « P. J. Redouté, Peintre de Fleurs », - couronne de rose gravée par Charlin, comprenant, dorés au centre, 5 vers en grec tirés de l’Ode V d’Anacréon, - Rosa centifola foliacea. Rosier à cent feuilles, foliacé, gravée par Langlois (n° 84), - Rosa Damascena. Subalba. Rosier de Damas à Pétale teinté de rose, gravée par Chapuy (n° 20), - Rosa Indica. La Bengale bichonne, gravée par Langlois (n° 73), - Rosa Damascena aurora. Rosier Aurore Poniatowska, gravée par Chardin (sic) (n° 75), - Rosa Gallica Regalus. Rosier Gandeur Royale, gravée par Bessin (n° 64), - Rosa Centifolia mutabilis. Rosier unique, gravée par Bessin (n° 43), - Rosa Centifolia crenata. Rosier Centfeuilles à folioles crenélées, gravée par Chapuy (n° 87), - Rosa Gallica caerulea. Rosier de Provins à feuilles bleuâtres, gravée par Talbaux (n° 100), - Rosa Centifolia Bipinnata. Rosier à feuilles de Céleri, gravée par Langlois (n° 60), - Rosa Collina Monsoniana. Rosier de Ladi-Monson, gravée par Langlois (n° 147), - Rosa alba foliacea. La Blanche foliacée de fleury, gravée par Victor (n° 122), - Rosa Gallica latifolia. Rosier de Provins à grandes feuilles, gravée par Langlois (n° 116), - Rosa Gallica Versicolor. Rosier de France à fleurs panachées, gravée par Langlois (n° 55), - Rosa Rapa. Rosier Turneps, gravée par Charlin (n° 58), - Rosa Muscosa Anemone-flora. La Mousseuse de la Flèche, gravée par Victor (n° 163), - Rosa Damascena Variegata. Rosier d’Yorck et de Lancastre, gravée par Bessin (n° 56), - Rosa Tomentosa. Rosier Cotonneux, gravée par Bessin (n° 98), - Rosa Indica vulgaris. Rosier des Indes commun, gravée par Bessin (n° 14), épreuve avec le cynorrhodon en bas à droite qui ne figure pas sur l’épreuve de l’édition de 1817, - Rosa Damascena Calsiana prolifera. Rosier de Cels à fleurs prolifères, gravée par Langlois (n° 120), - Rosa Centifolia Anemonoides. La Centfeuilles Anemone, gravée par Victor (n° 112), - Rosa Indica Cruenta. Rosier du Bengale à fleurs pourpre de sang, gravée par Langlois (n° 49), - Rosa Damascena. Rosier de Cels, gravée par Charlin (n° 81), - Rosa Multiflora platyphylla. Rosier Multiflore à grandes feuilles, gravée par Langlois (n° 89). Très bel exemplaire dans sa reliure de l’époque recouverte de moire écrue, qui pourrait s’apparenter à une reliure de présent. Légères usures de la moire aux extrémités du dos, chemise abîmée. Rousseurs au portrait.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 57 - TOLSTOÏ (Léon). La Puissance des ténèbres. Drame en cinq actes et six tableaux. Paris : Tresse & Stock, 1888. — In-12, 182 x 122 : (2 ff.), 152 pp. Demi-toile brun froncé à coins à la Bradel, dos lisse, non rogné (reliure de l’époque). Précieux exemplaire d’épreuves de l’édition originale de la traduction française par Isaac Pavlovsky et Oscar Méténier, de ce drame de Léon Tolstoï, représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre Libre le 10 février 1888. Il contient de nombreuses corrections manuscrites dont une partie est de la main même de l’auteur et d’autres attribuées à sa fille Tatiana Lvovna (1864-1950). Exemplaire du dramaturge et traducteur Oscar Méténier, avec son monogramme OM en bas du dos, enrichi de l’épreuve avant la lettre du portrait de Léon Tolstoï par Théophile Bérengier daté de 1886, et d’une lettre autographe signée de Tatiana Lvovna, une page in-12, adressée au traducteur Isaac Pavlovsky et datée de 1887. Cette précieuse lettre est citée dans la préface de l’édition de Calmann-Lévy de 1894 et porte directement sur ces épreuves. Voici la traduction qui en a été donnée : « Gracieux seigneurs, Mon père vous fait communiquer qu’il a reçu vos épreuves ; il approuve beaucoup votre traduction et vous la rend avec quelques petites corrections qu’il a trouvées nécessaires ; il est très content de voir monter La Puissance des Ténèbres et surtout au Théâtre-Libre. » Voici ce que disait Oscar Méténier sur cette lettre et ces épreuves dans la préface de l’édition de 1894 : « Avec cette lettre nous recevions nos épreuves rectifiées par le comte Tolstoï, qui avait poussé la conscience jusqu’à corriger les fautes typographiques, très nombreuses dans ces épreuves ! Vingt mots à peine étaient changés au texte. Et encore la plupart de ces mots étaient-ils des synonymes devant lesquels nous avions reculé, les trouvant trop parisiens et pas assez russes. A un certain passage, par exemple, le comte Tolstoï a remplacé : bavarder pour blaguer ; à ce membre de phrase : — Et si les femmes m’adorent, il a substitué celui-ci : Et si les femmes me courent après, etc. Tout ce qui pourrait être considéré comme une hardiesse de langage a été approuvé et même accentué par l’auteur. Détail qui a son importance : le rôle d’Akim, l’écueil de la pièce, n’a pas fait l’objet d’une seule correction et pas un taië qui n’ait été remplacé par un équivalent français et compréhensible pour le spectateur. On en jugera. C’est M. Antoine lui-même qui a bien voulu se charger de ce rôle dangereux. C’est donc non une adaptation, mais une traduction serrée, complète en toutes ses parties, littérale, contresignée et déclarée exacte par l’auteur lui-même que la vaillante troupe du Théâtre-Libre va présenter au public » (préface d’Oscar Méténier au recueil Trois chefs-d’œuvre du théâtre russe, Calmann Lévy, 1894, p. XIV). Frottements à la pièce de titre au dos. On joint : - TOLSTOÏ (Léon). La Puissance des ténèbres. Drame en cinq actes et six tableaux. Paris : Tresse & Stock, 1888. — In-12, 182 x 122 : (2 ff.), 152 pp., couverture imprimée. Broché. Exemplaire de l’édition originale de la traduction, enrichi d’un envoi autographe signé par les deux traducteurs, adressé à Lucien Descaves : A Lucien Descaves // avec une bonne poignée // de main // Pavlovsky & Oscar Méténier Quelques petites déchirures et manques à la couverture.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 58 - ZOLA (Émile). L’Assommoir. Paris : G. Charpentier, 1877. — In-18, 183 x 114 : (2 ff.), III, 569 pp., couverture imprimée. Maroquin brique janséniste, dos à nerfs, doublures de maroquin rouge bordé d’un filet doré, gardes de soie moirée rouge, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture conservée, étui bordé (G. Mercier sr de son père 1923). Édition originale rare du septième roman de la série des Rougon-Macquart. EXEMPLAIRE DE JORIS-KARL HUYSMANS (1848-1907), sur papier d’édition, avec cet envoi autographe signé de l’auteur sur le faux titre : A mon confrère et ami Huysmans // son bien dévoué / Émile Zola Cette provenance est importante lorsque l’on sait le lien d’amitié que ces deux grands romanciers entretenaient à l’époque. Ils s’étaient rencontrés au printemps de 1876 et Huysmans n’a pas hésité à défendre son ami dans une série d’articles, comme une sorte de manifeste, intitulés Émile Zola et L›Assommoir, parus dans le journal belge L’Actualité en 1877. Cependant l’auteur de À rebours s’éloigna peu à peu du mouvement naturaliste ce qui provoqua la rupture avec son ami. Les divergences se développèrent dès 1884 et leur séparation fut effective en 1891 avec la parution de Là-bas. L’exemplaire est enrichi d’une superbe lettre autographe signée de Zola à Huysmans, datée de L’Estaque le 3 août 1877, 4 pages in-8. Il y parle notamment de son prochain roman Une page d’amour qui constituera le huitième titre de la série des Rougon-Macquart : « Je viens de terminer la première partie de mon roman, qui en aura cinq. C’est un peu popote, un peu jeanjean ; mais cela se boira agréablement, je crois. Je veux étonner les lecteurs de L’Assommoir, par un livre bonhomme. Je suis enchanté quand j’ai écrit une bonne petite page naïve, qui a l’air d’avoir seize ans. Pourtant, je n’affirme pas que, çà et là, un pet-en-l’air ne m’enlève pas dans des choses peu honnêtes. Mais c’est là l’exception. Je convoque les lecteurs à une fête de famille, où l’on rencontrera des bons cœurs. Enfin, la première partie se terminera par un Paris à vol d’oiseau, d’abord noyé de brouillard, puis apparaissant peu à peu sous un blond soleil de printemps, qui est, je crois, une de mes meilleures pages, jusqu’ici. Voilà pourquoi je suis content, et je le dis, vous le voyez, sur un ton lyrique. » Il aborde ensuite le théâtre : « Je m’en occuperai cet hiver, si je termine vite mon roman. Puis, le théâtre continue à me terrifier. Je sens la nécessité de l’aborder, et je ne sais vraiment par quel point commencer l’assaut. Il faudra voir. » Il termine en ayant une pensée pour ses amis : « Poussez Céard à abattre quelque besogne. Si vous voyez Maupassant, serrez-lui la main et dites-lui que je suis sans aucune nouvelle de Flaubert, auquel je vais écrire d’ailleurs. Des poignées de main à tout le monde. » Cette lettre a été publiée dans la plupart des éditions de la correspondance de Zola depuis celle donnée chez Charpentier en 1908. Exemplaire de premier tirage, achevé d’imprimer en fin d’année de 1876, dont les deux feuillets de la préface datée du 1er janvier 1877, ont été ajoutés après coup. Très bel exemplaire en reliure doublée de Georges Mercier. Dos légèrement passé. Petites traces de mouillures claires sur un bord des deux feuillets de la préface. Provenance : Joris-Karl Huysmans, avec envoi de l’auteur.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 60 - BLOY (Léon). La Résurrection de Villiers de L’Isle-Adam. Paris : Librairie E. Lecampion, A. Blaizot, 1906. — Plaquette in-8, 243 x 159 : frontispice, (4 ff.), 32 pp., couverture imprimée. Percaline brique à la Bradel, dos lisse, non rogné, couverture conservée (reliure de l’époque). Édition originale de cette plaquette destinée à susciter des contributions pour l’érection d’un monument réalisé par le sculpteur Frédéric Brou à la mémoire d’Auguste Villiers de L’Isle-Adam. « La Résurrection est un article élogieux, ébloui de Villiers mais, en même temps, Bloy persiste à consigner tout ce qu’il détestait des idées de Villiers (quinze ans après sa mort !). À notre avis, les mots les plus sentis du texte sont ceux qu’il consacre à l’idéal féminin de Villiers. Ces deux hommes avaient eu une liaison avec une femme du peuple et un mode de vie très semblable : ils ont su recréer cette illusion d’un être doué d’une intelligence extraordinaire et d’une beauté inouïe (une femme qui serait Dieu, ou le Saint-Esprit pour Bloy). Les passages des ouvrages de Villiers que Bloy cite montrent bien que le créateur de La Femme pauvre a bien compris les rêves et les obsessions de Villiers » (Marta Giné Janer, Bloy et Villiers de L’Isle-Adam, in : Léon Bloy au tournant du siècle, 1992, p. 40). L’édition est illustrée en frontispice d’une héliogravure représentant la maquette du monument sculpté par Frédéric Brou (1862-1926) (une beauté dénudée arrachant les planches du cercueil de Villiers). Précieux exemplaire, un des rarissimes tirés sur papier vergé, dont le tirage n’est pas mentionné à la justification. Celui-ci est l’exemplaire offert au critique et écrivain René Martineau (1866-1948), portant cet envoi autographe de Bloy, signé par l’auteur et Frédéric Brou : à René Martineau // l›Initiateur // Léon Bloy // Frédéric Brou Martineau était un ami proche de Léon Bloy. Il publia notamment en 1901 un ouvrage intitulé Un vivant et deux morts consacré à Villiers de l’Isle-Adam, Ernest Hello et Léon Bloy. Selon Natacha Galpénine : « C’est grâce à cette publication, qui comportait un portrait de Villiers sur son lit de mort, que Léon Bloy put voir le visage de son ami dont l’avait écarté Huysmans en août 1889, peu avant sa rencontre avec Jeanne » (Natacha Galpénine, Jeanne et Léon Bloy. Une écriture à quatre mains, 2017). Exemplaire enrichi de deux corrections (pp. 20 et 24) et d’un ajout (titre) autographes de l’auteur, ainsi que de deux photographies originales collées, en tirage argentique d’époque, l’une, de 212 x 132 mm, du monument dans un angle différent de celui figurant sur la photo reproduite en frontispice, et l’autre représentant un très beau portrait du sculpteur (158 x 113 mm). Dos passé et plats décolorés par endroits. Provenance : René Martineau, avec ex-libris. - Bibliothèque J.C.D., amateur normand, avec ex-libris (Vente Artcurial, 23 mai 2005, n° 179).

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 61 - BLOY (Léon). Celle qui pleure (Notre Dame de la Salette). Paris : Société du Mercure de France, 1908. — In-8, 217 x 141 : frontispice, (4 ff.), 253 pp., (3 ff.), couverture imprimée. Toile bleue à la Bradel, dos lisse orné d’un fleuron doré, non rogné, couverture conservée (reliure de l’époque). Édition originale dédiée à Pierre Termier, de cet ouvrage profondément catholique, consacré au miracle de La Salette en Isère où deux jeunes bergers du nom de Mélanie Calvat et de Maximin Giraud, ont prétendu avoir été témoins le 19 septembre 1846 de l›apparition de la Vierge Marie. « C’est seulement en 1906, sous l’influence de Pierre Termier, que Bloy reprit le projet d’écrire un livre sur le miracle de la Salette. Après un nouveau pèlerinage à « la Sainte Montagne », il se mit au travail et acheva son œuvre en septembre 1907. Termier assuma les frais d’impression, mais les éditeurs catholiques s’étant récusés, la publication fut faite par le Mercure de France » (catalogue exposition Léon Bloy, Bibliothèque nationale, 1968, n° 59). L’édition est illustrée en frontispice d’une héliogravure représentant la statue de Celle qui pleure. UN DES 3 PREMIERS EXEMPLAIRES SUR JAPON IMPÉRIAL, celui-ci étant l’exemplaire personnel de l’auteur, portant le numéro 2. Il comprend également cette note autographe sur l’une des gardes : mon exemplaire // Léon Bloy. Relié modestement pour l’auteur, celui-ci le fit enrichir d’une photographie en couleurs d’une vue du village de La Salette, et plaça entre les pages 161-162 des œillets cueillis sur la montagne de la Salette, dont ne subsiste aujourd’hui qu’une seule fleur. Il fit également quatre corrections, aux pages 3, 7, 71 et 73. Il s’agit de l’exemplaire qui a été présenté à la Bibliothèque nationale lors de l’exposition consacrée à Léon Bloy en mars 1968 pour commémorer le cinquantième anniversaire de sa mort. Il figure au catalogue sous le numéro 59. L’exemplaire a été par la suite enrichi d’une carte autographe signée de Madeleine Souberbielle-Bloy, la fille cadette de l’auteur, datée de Paris le 16 juillet 1969. Elle offre ce livre à un ami : « Ce n’est pas moi qui vous offre ce livre mais Léon Bloy lui-même. Acceptez-le en hommage de notre grande et affectueuse reconnaissance. Mon père avait fait relier cet exemplaire et y avait ajouté la photographie en couleur qui s’y trouve actuellement. Les œillets de la page 161 ont été cueillis sur la montagne de la Salette. » Cet ami est René Lacroix-à-L’Henri dont l’étiquette ex-libris est collée sur la première garde. Il fut l’auteur de plusieurs articles sur Léon Bloy et notamment d’un livre intitulé Léon Bloy un écrivain pour l’an 2000 paru en 1977. Dos légèrement bruni, légères usures aux coiffes et aux coins. Provenance : Léon Bloy. - Madeleine Souberbielle-Bloy. - M. et Mme Lacroix-à-L’Henri, avec étiquette ex-libris.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 62 - [BLOY (Léon)] - BOLLERY (Joseph). Cahiers Léon Bloy La Rochelle : [Joseph Bollery], 1924-1939. — 90 numéros en 8 volumes in-8, 221 x 137. Demi-maroquin rouge, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couvertures conservées (P. L. Martin). Collection complète de la première série des Cahiers Léon Bloy, publiée sous la direction de Joseph Bollery, comprenant 90 numéros parus en 76 fascicules de septembre 1924 à septembre 1939. Précieux exemplaire, UN DES 4 SUR VÉLIN REGISTRE LAFUMA, justifié ainsi par l’éditeur : « Il a été tiré, de chaque numéro des Cahiers Léon Bloy : Quatre exemplaires sur vélin registre Lafuma. » Celui-ci porte le numéro 2 et comporte ce très bel envoi autographe signé de Bollery adressé à Jehan Kappès-Grangé : à mon ami, Jehan Kappès-Grangé, // qui a bien voulu me demander // l’histoire des Cahiers Léon Bloy. // Je lui demande pardon de l’avoir fait // si longuement, mais cette histoire est // celle de toute ma vie qui, dès ma // naissance, a été orientée, à mon insu // et même contre ma volonté, vers // la vocation d’historien du // « Mendiant ingrat », // En souvenir de nos communes // expéditions à la recherche des // « disjecta membra » de Caïn // Marchenoir, // Rappelez-vous Vernègues, // Aix-en-Provence, Paris, Cubjac, // Taillepetit, pour ne citer que // nos plus prestigieuses étapes… // La Rochelle, juin 1957 // Joseph Bollery Comme promis dans sa dédicace, Bollery a écrit sur 4 pages de garde non pas l’histoire des Cahiers mais une véritable autobiographie relatant les faits depuis son enfance, qui l’ont amené à admirer Léon Bloy et à lui consacrer une publication. Son texte est signé et daté de juillet 1957, en voici un extrait se rapportant au début de l’aventure éditoriale : « j’avais recueilli suffisamment de souscriptions pour assumer la première année de la revue. Le premier numéro des Cahiers Léon Bloy parut le 25 septembre 1924, tiré à 250 exemplaires, nombre plus que suffisant, pensais-je. Il fut rapidement épuisé et je fus obligé de faire procéder à une nouvelle composition et à un second tirage pour satisfaire de nouveaux abonnés. Les Cahiers Léon Bloy ont tenu - et au-delà - les promesses jugées téméraires de mon manifeste. Ils ont paru régulièrement tous les deux mois, sauf pour quelques numéros doubles et triples qui ont reporté, parfois, la périodicité à 4 ou 6 mois. Fondateur, directeur, rédacteur en chef, secrétaire de la rédaction, correcteur, garçon de bureau et de courses, j’ai assumé seul, toutes les fonctions. » Exemplaire très bien relié par Pierre-Lucien Martin, enrichi du bulletin de souscription annonçant la parution des Cahiers, ainsi que des suppléments souvent imprimés sur papier de couleur. Il est en outre complet de toutes les couvertures rouges. Exemplaire très bien conservé. Provenance : Jehan Kappès-Grangé, avec envoi de l’éditeur.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 64 - CÉLINE (Louis-Ferdinand). Mort à crédit. Roman. Paris : Denoël et Steele, [1936]. — In-8, 219 x 144 : 697 pp., (1 f. blanc), couverture imprimée. Broché. Édition originale dédiée à Lucien Descaves. Dans ce célèbre roman, Louis-Ferdinand Céline raconte avec rage et vigueur son enfance hantée par la pauvreté. « Le public découvre l’enfance et l’adolescence de l’auteur en proie aux misères et mesquineries humaines à travers les vicissitudes et le destin sans espoir du fils de boutiquiers Ferdinand Bardamu, à l’épreuve, entre autres lieux, du passage Choiseul, rebaptisé « des Bérésinas », assénant que pour les petites gens la vie n’est que mort à crédit » (Boudrot, Bibliographie des éditions Denoël et Steele, n° 183). Comme indiqué en tête de l’ouvrage : « À la demande des éditeurs, L.-F. Céline a supprimé plusieurs phrases de son livre, les phrases n’ont pas été remplacées. Elles figurent en blanc dans l’ouvrage. » Malgré un succès public, le roman fut dès sa sortie éreinté par la critique. Robert Denoël dût publier deux mois plus tard une défense du livre sous le titre Apologie de Mort à crédit où il « oppose au jugement des élites le bon goût des lecteurs » (Boudrot, ibidem, p. 128). Un des 790 exemplaires numérotés sur Alpha, celui-ci faisant partie des 750 mis dans le commerce. Petites déchirures sans gravité sur les bords de la couverture, sinon exemplaire très bien conservé, en grande partie non coupé.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 66 - CHOPIN (Henri). Poésie sonore internationale. Paris : Jean-Michel Place, [1979]. — In-4, 277 x 198 : 309 pp., (1 f.), couverture imprimée. Broché, sous emboîtage à compartiment, en toile rouge de l’éditeur. Édition originale très rare, tirée à seulement 60 exemplaires sur papier Phoenix des papeteries de Ruysscher. L’artiste et poète Henri Chopin (1922-2008) offre dans ce bel ouvrage l’histoire et l’évolution de la poésie sonore dans le monde, avec de nombreuses biographies de poètes et de compositeurs. Il se divise en 4 livres : Tâtonnements avant 1950. - La Réalité de la poésie sonore ou électronique. - 1960 à 1969. - 1970. et rencontres poésie-musique dans l’électro-acoustique. L’étude se termine par une bibliographie et une discographie. L’édition comprend de nombreux portraits photographiques reproduits en noir dans le texte. Précieux exemplaire, l’un des 20 premiers comprenant : - un collage et montage signé du peintre franco-suisse Arthur AESCHBACHER (1923-2020), - un collage signé d’André BELLEGUIE, - un « typewriterpoem » signé de Henri CHOPIN, - un dessous d’affiche signé et daté de 1980 du peintre, poète et compositeur François DUFRÊNE (1930-1982), - une empreinte signée du peintre, poète et musicien Brion GYSIN (1916-1986), - un collage magnétique signé et daté du 30.10.79 du poète et éditeur Bernard HEIDSIECK (1928-2014), - une partition signée et datée d’octobre 79 du compositeur Pierre MARIETAN (né en 1935), - et un dessin unilinéaire signé et daté du 14 octobre 1979 du dessinateur, romancier et poète Michel SEUPHOR (1901-1999). EXEMPLAIRE NOMINATIF, PORTANT LE NUMÉRO I, SPÉCIALEMENT IMPRIMÉ POUR ROBERT ALTMANN, enrichi de cette justification de la main de l’auteur : Exemplaire tiré // pour Mr Robert Altman (sic) // un grand ami et soutien // de la première heure // pour cette activité // nouvelle // Hommage à vous // H. Chopin 14.1.81 Il s’agit du banquier, éditeur et collectionneur Robert Altmann (1915-2017), père du célèbre artiste lettriste Roberto Altmann. Avec sa maison d’édition Brunidor, il publia la première lithographie d’Isou, début d’une longue série. Il publia également des œuvres de Henri Chopin, notamment son estampe intitulée Le Sourire parue dans Portfolio VII, « Three Artists Six Images » en 1973. Exemplaire très bien conservé, complet des deux cassettes audio et enrichi d’un tirage moderne de la photographie de Seuphor prise en 1930 intitulée « Russolo au Russolophone », signée au verso par le poète-photographe. Provenance : Robert Altmann.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 71 - [MANUSCRIT - ARMORIAL]. [Armorial des Consuls de Narbonne]. Narbonne, 1910. — Manuscrit in-folio, 347 x 235 : (150 ff.). Veau marbré, décor doré à la Duseuil sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque à l’imitation). Copie manuscrite remarquablement réalisée de l’Armorial des consuls de Narbonne. Pièce maîtresse des manuscrits conservés dans les fonds patrimoniaux de la Médiathèque du Grand Narbonne, il propose le répertoire illustré des magistrats narbonnais de 1523 à 1685, avec des centaines de blasons peints. Réalisé à la fin du XVIIe siècle, cet armorial « permet d’observer les familles et les corps de métiers qui ont détenu une partie du pouvoir à Narbonne au cours des XVIe et XVIIe siècles. On y retrouve des docteurs en droit ou en médecine, des marchands ou encore des officiers. Parmi eux, une famille réapparait régulièrement : les De Cogomblis. Famille de notables, elle compte près de vingt-deux mandats sur la durée que comprend l’armorial. On peut donc imaginer qu’elle a eu une influence autant au sein de son groupe social qu’au sein de la cité elle-même. Il est à noter qu’aucun consul n’est réélu d’une année sur l’autre » (source : Blog Patrimonial de la Médiathèque du Grand Narbonne). Tout comme dans l’original, « on observe les premiers blasons illustrés qu’à partir de 1549 ; de 1674 à 1685, les blasons ne sont plus dessinés bien que quelques croquis subsistent » (Idem). Cette copie fut réalisée en 1910 par Louis Duviviez pour Louis Berthomieu conservateur du musée de Narbonne, ainsi qu’il est indiqué au colophon : « Je soussigné certifie que cette copie exécutée par Mr Louis Duviviez professeur de dessin au collège de la Commission Archéologique, pour Mr Louis Berthomieu Conservateur du Musée de Narbonne, est absolument conforme à l’original, qui faisait partie de la bibliothèque de Mr l’abbé Causse et qui se trouve actuellement en la possession de Mr Bories ancien notaire, membre de la Commission Archéologique de Narbonne. Narbonne le 12 novembre 1910. L’Archiviste Bibliothécaire de la Ville de Narbonne. » Bel exemplaire relié à l’imitation d’une reliure du XVIIe siècle. Provenance : Louis Berthomieu (1870-1928).

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 80 - BRANGWYN (Frank) - VERHAEREN (Émile). Les Villes tentaculaires. Paris : Helleu & Sergent, 1919 [1920]. — In-4, 290 x 230 : 178 pp., (3 ff.), 1 planche, couverture illustrée. Box crème, premier plat orné au centre du bord inférieur de quatre rectangles de box marron disposés en forme de pyramide, comprenant sur les trois premiers le titre de l’ouvrage en lettres dorées, quart de pastille dorée aux extrémités de chaque rectangles, le plus haut étant surmonté d’un pyramidion doré, cette composition étant surmontée de deux larges bandes verticales de peau de serpent, allant jusqu’au bord supérieur, séparées par une bande de box marron, second plat orné dans le même esprit mais avec un rectangle de box marron en bas, dos lisse, filet doré à l’intérieur, avec sur le haut le retour des deux bandes de peau de serpent et de la bande de box marron, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, étui (F. Bernard 1929). Édition tirée à 274 exemplaires, illustrée de 48 compositions en noir du peintre, dessinateur et graveur britannique Frank BRANGWYN (1857-1966), dont 1 lithographie hors texte et 47 bois dont 6 à pleine page. Bien que datée de 1919 sur le titre et la couverture, elle fut achevée d›imprimer le 15 juin 1920. Un des 230 exemplaires sur papier français des papeteries d’Arches. Superbe exemplaire en reliure Art déco de l’époque, réalisée par Marguerite Bernard. Élève de Noulhac pour la reliure et de Cuzin pour la dorure, elle fut active de 1922 à 1939. Elle remporta notamment la médaille de bronze à l’Exposition des Arts décoratifs de 1925. Dos légèrement bruni. Traces laissées par le signet aux pages 72 à 77.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Lot 81 - BRANGWYN (Frank) - VERHAEREN (Émile). Les Campagnes hallucinées. Paris : Helleu & Sergent, 1927. — In-4, 291 x 229 : 118 pp., (3 ff. dernier blanc), couverture illustrée. Box beige, plats ornés d’un décor vertical central composé de deux losanges de box noir bordé d’un filet doré et orné de filets dorés ondulés et de 4 pastilles de box beige, les deux surmontant la pointe de trois losanges en peau de serpent bordée d’un filet doré, titre doré sur le premier plat, dos lisse orné au centre d’une bande verticale de box noir bordé d’un filet doré, doubles gardes de papier jaspé, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, chemise à dos et bandes à recouvrement de box noir, étui bordé (M. Bernard 1929). Édition tirée à 290 exemplaires, illustrée de 53 compositions en noir du peintre, dessinateur et graveur britannique Frank BRANGWYN (1857-1966), dont 7 lithographies à pleine page et 46 bois (1 sur le titre, 6 à pleine page, 20 en tête de chapitre et 19 culs-de-lampe). Un des 240 exemplaires sur papier vélin à la forme des papeteries d’Arches. Superbe exemplaire en reliure Art déco de l’époque, réalisée par Marguerite Bernard. Élève de Noulhac pour la reliure et de Cuzin pour la dorure, elle fut active de 1922 à 1939. Elle remporta notamment la médaille de bronze à l’Exposition des Arts décoratifs de 1925. Moitié supérieure du dos de la chemise en partie défait. Dos très légèrement assombri. Taches sans gravité à quelques feuillets.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Lot 88 - CHAISSAC (Gaston). La Leçon de gravure. [Baslieux] : Jean Vodaine, [1976]. — In-12, 191 x 140 : (8 ff. premier, troisième, cinquième et 2 derniers blancs), 12 planches, couverture illustrée. En feuilles, couverture rempliée. Édition originale posthume de ce recueil de 12 linogravures originales de Gaston CHAISSAC (1910-1964). Voici la présentation du recueil donnée par Vodaine en tête de l’ouvrage : « Lorsque j’ai demandé à Chaissac des linogravures pour illustrer ses Histoires d’un Vacher que j’allais imprimer, il me répondit qu’il était préférable de choisir un autre que lui pour cerner ses textes. De toute façon il n’avait jamais gravé de lino et que je pouvais m’en charger. J’objectai que je n’avais jamais gravé. Je lui proposai de choisir un jeune cordonnier Luc Duvot pour ses Histoires. Mais ce dernier n’avait lui non plus jamais travaillé le lino. Nous débutâmes tous les trois dans la gravure. Duvot par les Histoires d’un Vacher. Vodaine avec un recueil de poèmes de Dune, et Chaissac avec cette édition posthume où je retrouve des gravures qu’il m’avait envoyées en 1952. Ces linogravures, maintenant en mauvais état, seront réimprimées une dernière fois, pour accompagner des textes inédits de Chaissac, après elles seront inutilisables. » Tirage limité à 100 exemplaires plus quelques exemplaires hors commerce destinés à Madame Chaissac. Celui-ci est l’UN DES 30 PREMIERS SUR PUR CHIFFON DE LANA, numérotés et signés par Vodaine à la justification. Exemplaire très bien conservé.

Estim. 500 - 700 EUR

Lot 92 - CHIMOT (Édouard) - MAGRE (Maurice). Les Soirs d’opium. Poésies. Paris : Le Livre du bibliophile “L’édition”, 1921. — In-4, 318 x 248 : (2 ff.), 164 pp., (2 ff. premier blanc), 12 planches, couverture illustrée. Maroquin gris brun, filets dorés en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné dans le même esprit, doublures de maroquin bordeaux orné de deux beaux encadrements dorés et mosaïqués, l’un en bordure composé d’une guirlande de feuillage stylisé en maroquin vert foncé et rouge entre deux listels de maroquin brun bordé d’un filet doré, et au centre de filets dorés entrelacés formant des compartiments ornés de rosaces mosaïquées en maroquin rouge et vert foncé, et de petites feuilles en maroquin vert foncé, sertis entre deux triples filets dorés, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, étui bordé (Weckesser et ses fils). Édition tirée à 514 exemplaires, illustrée de 33 compositions d›Édouard CHIMOT (1880-1959), dont 21 sur bois gravées par P-J. Sauget, et 12 eaux-fortes en couleurs hors texte sous serpente légendée. Un des 55 premiers exemplaires réimposés au format in-4 sur divers papiers, comprenant un DESSIN ORIGINAL SIGNÉ de l’artiste, 4 états des hors-textes et des états des bois. Celui-ci fait partie des 12 sur japon ancien à la forme, comprenant 10 bois en deux états et 11 en trois états dont un sur chine. Il est enrichi d’une planche refusée ainsi que des deux serpentes légendées destinées aux suites des bois. Superbe exemplaire en reliure doublée et mosaïquée de l’époque de Weckesser. Quelques très rares rousseurs sans gravité. Provenance : Joseph Lafarge, avec ex-libris.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 99 - DELUERMOZ (Henri) - MONTHERLANT (Henry de). Les Bestiaires. Paris : Les Bibliophiles franco-suisses, 1932. — In-4, 306 x 238 : (4 ff.), X pp., (1 f.), 305 pp., (3 ff.), couverture illustrée. Maroquin rouge, bande de maroquin noir en continue au bord inférieur des plats et du dos, surmontée d’une bande dorée, tête de taureau de face, dessinée à l’aide de filets dorés et de motifs de spirales à froid et dorés, dos lisse, encadrement de maroquin rouge à l’intérieur, orné d’une bande de maroquin noir sur le bas et de 3 filets dorés, doublures de satin noir, gardes de soie rouge, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture conservée, chemise à dos et bandes à rabats de maroquin noir, étui bordé (G. Cretté succ. de Marius Michel). Édition publiée à l›initiative et par les soins de Jules Exbrayat, illustrée de 52 lithographies originales de Henri DULUERMOZ (1876-1943), tirées en deux tons, dont 10 hors texte. Celles de la couverture et du titre sont également dorées. Tirage à 125 exemplaires sur japon ; celui-ci, portant le numéro 25, fut spécialement imprimé pour Jules Exbrayat. Superbement relié par Georges Cretté, il a été enrichi des pièces suivantes : - 2 L.A.S. de Montherlant à J. Exbrayat, concernant l’ouvrage, - 6 L.A.S. et une carte postale autographe de Henri Deluermoz adressées à J. Exbrayat, constituant une très belle correspondance sur la genèse de l’illustration. La carte postale montre une scène de tauromachie, - un billet d’entrée pour le spectacle « Carmen et course deux toros » aux arènes bayonnaises le 13 août 1933, - 6 compositions originales à l’huile, signées, - 7 croquis originaux sur essais de mise en page, - une des 2 suites des illustrations sur japon pelure, - 2 épreuves de la couverture, - 13 planches d’essais en noir avant retouche sur papier vélin, - menu du dîner. Exemplaire parfaitement conservé. Provenance : Jules Exbrayat, avec ex-libris (III, 1962, n° 205). - Mlle Dousse, avec ex-libris (23 juin 1976, n° 40).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR