DROUOT
samedi 06 juil. à : 14:01 (CEST)

L'Empire à Fontainebleau - 1er jour

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9-11, rue Royale 77300 Fontainebleau, France
Exposition des lots
jeudi 04 juillet - 14:00/18:00, Fontainebleau
vendredi 05 juillet - 10:00/13:00, Fontainebleau
vendredi 05 juillet - 14:00/17:00, Fontainebleau
samedi 06 juillet - 10:00/13:00, Fontainebleau
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138 résultats

Lot 3 - ANGOULÊME (Louis-Antoine de Bourbon, duc d'). Lettre autographe signée « Louis Antoine » au duc de Piennes. Varsovie, 9 décembre 1802. Une p. in-4 ; déchirure angulaire sans manque atteignant quelques mots. Lettre d'émigration du fils du comte d'ARtois. « Ayant appris par le roy, mon cher duc, que vous étiés au moment de quitter l'Angleterre pour venir ici, et connaissant votre obligeance, je vous prie de vouloir bien demander au duc de Gramont ainsi qu'à Dutheil s'ils n'ont rien à vous remettre pour moi [Antoine-Louis-Marie de Gramont, compagnon d'exil de Louis XVIII, et Nicolas-François Dutheil, rouage important du réseau d'espionnage du roi]. J'avois donné quelques commissions au duc de Gramont, mais peut-être n'aura-t-il pas encore eu le tems de le faire. Je vous serais aussi infiniment obligé de me rapporter quatre ou cinq jolies robes de toile ou d'autre chose, à votre choix ; de ce qui sera le plus joli et le plus à la mode. Je vous rembourserai ici ce que cela vous coûtera, ou Dutheil vous le remboursera à Londres, à votre choix. Je vous prie de croire, mon cher duc, au plaisir que nous aurons de vous revoir ici, ma femme moi, ainsi qu'à tous nos sentiments pour vous... » Duc de Piennes et futur duc d'Aumont (1814), Louis-Marie-Céleste d'Aumont (1762-1831) mena d'abord une carrière militaire. En 1791, il émigra en Espagne où il servit dans la légion de Saint-Simon, mais quitta le pays après le retournement des alliances. Hormis un service dans l'armée suédoise, il fut fréquemment aux côtés de Louis XVIII en exil, à Mitau (1798), à Varsovie (1801), puis en Angleterre (1809) où il jouissait par ailleurs de l'amitié du prince de Galles.

Estim. 100 - 150 EUR

Lot 4 - [ARTOIS (Charles-Philippe de Bourbon, comte d')]. Ensemble de 4 manuscrits. [1773]. Concernant l'établissement de la Maison du comte d'Artois. — « Mémoire de ce qui est nécessaire pour être reçu page de la Chambre de monseigneur le comte d'Artois » : il faut être catholique, avoir douze ans accomplis, fournir les preuves d'au moins deux cents ans de noblesse au juge de la noblesse de France Antoine-Marie d'Hozier, savoir lire et écrire français et avoir des rudiments de latin, être en état de subvenir à son entretien, etc. (2 pp. in-folio). — « Officiers de Monseigneur le comte d'Artois qui sont tenus de prêter serment entre les mains de M.M. les premiers gentilshommes de sa Chambre, et qui doivent entrer de service le jour du mariage de ce prince [1773] » Liste nominative des officiers avec mention de leurs fonctions : gentilhomme de la Chambre, introducteur des ambassadeurs, barbier ordinaire, horloger, huissiers de l'antichambre, etc. (5 pp. in-folio dans un cahier broché de rubans de soie verte). — « Officiers de Monseigneur le comte d'Artois qui doivent prêter serment entre les mains de M.M. les premiers gentilshommes de sa Chambre ». Liste de même nature que ci-dessus, avec dates mentionnées pour chaque personne d'octobre à décembre 1773. La prise de certaines fonctions n'est pas conditionnée par une prestation de serment, par exemple celle d'historiographe (environ 6 pp. 1/2 in-folio dans un cahier broché de rubans de soie bleue). — Un manuscrit préparatoire à la rédaction du serment à prêter au comte d'Artois par les gens de sa Maison, recueillant le texte du serment que doivent prêter au roi les grands officiers et le texte du serment prêté au comte de Provence en 1773 par le marquis de Noailles pour la charge de premier gentilhomme de la chambre de ce prince (2 pp. in-folio).

Estim. 300 - 400 EUR

Lot 5 - Austerlitz (campagne d'). – NAPOLÉON Ier. Pièce imprimée. Une p. petit in-folio. Célèbre proclamation aux soldats de la Grande armée datée du lendemain de la bataille d'Austerlitz, le 12 frimaire an XIV [3 décembre 1805]. « Soldats. Je suis content de vous. Vous avez à la journée d’Austerlitz, justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche, a été en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée ; ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans les lacs. 40 drapeaux, les étendars de la Garde impériale de Russie, 120 pièces de canon, 20 généraux, plus de 30,000 prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n’a pu résister à votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter : ainsi en deux mois, cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée ; mais, comme je l’ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés. Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de la gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux ; mais dans le même moment, nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir, et cette couronne de fer, conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis : projets téméraires et insensés que, le jour même de l’anniversaire du couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus. Vous leur avez appris qu’il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre. Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie, sera accompli, je vous ramènerai en France ; là vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitudes ; mon peuple vous reverra avec des transports de joye ; il vous suffira de dire : j’étois à la bataille d’Austerlitz, pour que l’on réponde : voilà un Brave [...] »

Estim. 300 - 400 EUR

Lot 9 - BESENVAL (Pierre Victor de). Lettre autographe signée et pièces autographes dont une avec apostille autographe signée (biffée) du marchand d'art Philippe-François Julliot, notamment spécialisé dans les objets asiatiques. Officier suisse au service de France et riche collectionneur, le baron de Besenval, présidait comme lieutenant-général un des quatre sous-comités du Comité de la guerre fondé par le secrétaire d'État de la Guerre et futur maréchal Philippe-Henri de Ségur – la femme de ce dernier était par ailleurs sa maîtresse. Très fortuné, il possédait un bel hôtel particulier à Paris et y avait réuni une large collection d'objets d'art, notamment japonais et chinois. — Pièce autographe. S.d. Extrait d'un catalogue de ses porcelaines japonaises et chinoises : bouteilles, pagodes, urne, vase, coqs, carpes, etc. Le baron de Besenval précise qu'une urne lui a été donnée par le comte d'Artois, et qu'il a obtenu deux morceaux de porcelaine ancienne en échange d'un autre morceau que lui avait donné le duc d'Orléans (2 pp. in-8 carré). — Pièce autographe. S.d. Liste de divers objets, principalement des pendeloques. Avec apostille autographe signée (biffée) de Philippe-François Julliot : « Je reconnois avoir à Mr le baron de Bezenval les objets détaillés cy-dessus composant un lustre de cristal de roche que Mr le baron m'a confié. À Paris, 4 décembre 1786. » — Lettre autographe signée. Paris, 14 décembre 1781. Convocation (une p. in-8 carré).

Estim. 100 - 150 EUR

Lot 10 - . BONAPARTE (famille) et autour. Ensemble de 4 lettres. — BONAPARTE (Élisa). Lettre signée avec 3 lignes autographes à Jean-Pierre-Louis de Fontanes. [Villa Médicis], Poggio a Caiano [en Toscane], 5 mai 1811. « Mon cher Fontanes, j'envoye à Paris deux députés de mes États de Lucques pour féliciter l'empereur sur la naissance du roi de Rome et je lui recommande de vous vous souvent de ma part. Ce sont M.M. Matteucci et Lucchesini... » Luigi Matteucci était ministre dans le Gouvernement de Lucques, et Girolamo Lucchesini chambellan d'Élisa Bonaparte. Grand-maître de la l'Université impériale, Jean-Pierre Louis Fontanes était un ami intime de cette dernière, qu'il fréquenta assidûment avant qu'elle ne devînt princesse de Lucques et de Piombino puis grande-duchesse de Toscane (une p. in-8). — BONAPARTE (Pauline). Apostille signée, dictée à sa dame de compagnie Jenny de Saluces (s.l., juin 1811, environ 2 pp. in-8, sur papier dont la première page est ornée d'une bordure gaufrée) sur un billet de cette dernière (1/2 p. in-8), le tout adressé à Jean-Paul Louis Michelot, ami intime de la princesse et faisant pour elle fonctions d'intendant à Paris. Recommandations pratiques et dispositions financières. — DAVOUT (Aimée Leclerc, maréchale). Lettre autographe signée à son mari le maréchal Louis-Nicolas Davout. S.l., 28 janvier 1812. Très belle lettre dans laquelle elle relate ses entretiens avec Napoléon Ier qui lui demande de donner un grand bal chez elle alors qu'elle n'en a nulle envie ; elle évoque aussi une soirée de jeu avec l'impératrice Marie-Louise. — DAVOUT (Aimée Leclerc, maréchale). Lettre autographe signée à son mari le maréchal Louis-Nicolas Davout. S.l., 8 mars 1813. Elle relate une anecdote sur leur fils Louis qui, interrogé sur ce qu'il avait lu dans le Journal de Paris a dit « Rurusse font la guerre et empêchent papa de venir. Méchants ! » Elle écrit aussi qu'elle a rencontré la reine Hortense qu'elle n'avait pas vue depuis longtemps et qu'elle trouve changée.

Estim. 300 - 400 EUR

Lot 11 - BONAPARTE (Letizia). Lettre signée en deux endroits, en français, avec 13 mots autographes en italien, adressée à sa fille [Pauline Bonaparte]. Paris, 1er février 1813. 4 pp. in-8 carré. « Ma chère fille, conformément à ce que vous m'en aviez fait dire par madame de Cavour [Adélaïde-Suzanne de Sellon, dame d'honneur de Pauline Bonaparte, et épouse du marquis de Cavour, Michele Benso, grand chambellan du prince Borghèse], j'ai parlé hier à l'empereur sur votre projet de quitter Hyères, et d'aller passer le reste de l'hiver à Nice ; et j'ai la satisfaction de voir qu'il n'y trouve aucun inconvénient. Je pense qu'il vous aura fait répondre dans ce sens : mais si ses occupations ne le lui avoient pas permis, vous pouvez mettre à exécution votre projet sur la présente. Ma santé continue à être bonne. Il en est de même de l'empereur et de tous les autres de la famille qui sont à Paris. J'ai reçu des lettres de Joseph des derniers jours de [décem]bre de Madrid. À cette époque, il se portoit bien. Dans le courant de la semaine, j'aurai le plaisir d'embrasser ici votre oncle [le cardinal Joseph Fesch]. Il me tarde de savoir le jugement que Mr Butini aura porté sur le médecin que je vous ai envoyé [le médecin genevois Pierre Butini, praticien réputé consulté par toutes les têtes couronnées]. Adieu, ma chère fille, soignez bien votre santé, donnez m'en des nouvelles le plus souvent possible, et croyez à toute la tendre affection della [De la main de Letizia Bonaparte, en rupture de phrase :] a Dio, cara figlia, t'abbraccio caramente sono la tua aff[ezio]n[at]a Madre... [D'une main de secrétaire :] P.S. avant de fermer ma lettre, je reçois la vôtre du 23, par laquelle je vois avec peine que vous vous êtes affligée sans raison de ce que je vous ai mandé dans ma dernière. Il n'y a pas sûrement de quoi. Je peux vous assurer que l'impératrice ne m'en a parlé que par manière de conversation et non autrement. De mon côté, je ne vous en ai écrit que par la curiosité de savoir si vraiment vous aviez fait ce que vous m'aviez dit être dans l'intention de faire lorsque nous étions à Aix. Cessez donc de vous tourmenter de choses qui n'en valent pas la peine. Adieu, [De la main de Letizia Bonaparte :] Vostra Madre » Rare signature intime.

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 15 - CARRIER (Jean-Baptiste). Apostille autographe signée en qualité de conventionnel en mission auprès de l'armée de l'Ouest (Nantes, décembre 1793, 3 lignes) adressée au bureau des classes de Nantes, sur une lettre à lui adressée par l'adjudant-général Jean François Xavier Mangen (Nantes, 23 frimaire an II – 13 décembre 1793, une p. in-folio , adresse au dos, deux petits manques de papier dus à l'ouverture sans atteinte au texte). Rare souvenir de la présence du terrible Carrier à Nantes. Quand le général Charette eut pris Noirmoutier en octobre 1793, les Républicains craignirent que l'île ne servît aux Anglais pour organiser une descente en France, et le général Turreau organisa une opération pour la reprendre. Il en confia la direction au chef de brigade Nicolas-Louis Jordy et au général Nicolas Haxo : dans la nuit du 3 au 4 janvier 1794, les royalistes furent vaincus et Noirmoutier revint dans le giron de la République. Jean François Xavier Mangen a écrit à Jean-Baptiste Carrier : « Vous voudrez bien donner l'ordre de faire publier par le bureau des classes [en charge du personnel de la Marine] à tous les citoyens qui font partie de l'armement des gabarres, et des autres bâtiments, concernant l'attaque de Noirmoutier, de rejoindre sur le champ au lieu de leur destination à Paimbœuf [principal avant-port de Nantes dans l'estuaire de la Loire], sous les peines les plus graves, car d'après l'entrevue que je viens d'avoir avec l'ingénieur en chef de la Marine, tout est prêt et même la plus grande partie des bâtiments sont déjà à Paimbœuf, et sans un vent de bout nous partirions aujourd'hui pour nous y rendre ; le citoyen nommé Degay [l'ingénieur de la Marine Pierre de Gay] a mis à cette opération toute l'intelligeance et toute l'activité d'un vrai républiquain. J'en instruit aussi le général Haxo... » Jean-Baptiste Carrier a transmis la lettre au bureau des classes, assortie de sa main de l'injonction suivante : « Le bureau des classes se conformera sur le champ au contenu de la présente lettre et en rendra compte dans le jour au représentant du peuple... » Une personne du bureau des classes a alors noté pour mémoire : « Donné ordre sur le champ de publier l'énoncé de la présente, et instruit le même jour le r[eprésentant] du p[euple] que son ordre avoit été mis à exécution. »

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 16 - CASTRIES (Charles Eugène Gabriel de La Croix de). Lettre autographe signée au comte de Bothorel. Nimègue, 9 décembre 1793. Une p. in-8 carré. « J'ai reçu... les détails que vous voulés bien me communiquer sur le mouvement de l'armée royale en Bretagne, et pour les craintes que vous avés conçues des différentes vues qui peuvent diriger une partie en les opérations qui se préparent dans la situation où nous sommes. Il est impossible de s'opposer aux dispositions qui se font, mesme à celles contraires au but qu'on devroit se proposer, et lorsqu'on n'a pas la force de s'opposer, il faut observer le plus grand silence ; vous avés donc sagement fait de renfermer les effets de votre zèle, et je ne doute pas que m[onsei]g[eu]r le c[om]te d'Artois ne vous écrive dans le même esprit. J'espère que le systesme politique qui fait reconnoître une monarchie sans roy ne subsistera pas toujours, et que les conséquences naturelles des choses reprendront leurs droits. J'ai l'honneur de vous remercier de votre attention à m'instruire des nouvelles qui vous parviennent de nostre malheureux pays, et ai celui d'être avec un sincère attachement... votre très humble et très obéissant serviteur... » Relais entre les chouans et les armées royales de l'Ouest et le comte d'Artois, René-Jean de Bothorel s'était exilé en 1790 à Jersey. Il avait été procureur général des États de Bretagne avant la Révolution. Le maréchal de Castries, compagnon d'exil du futur Louis XVIII. Ami de Jacques Necker chez qui il séjourna au début de son émigration, Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries (1727-1801) servit dans l'armée des Princes, puis comme principal conseiller du comte de Provence, futur Louis XVIII. Il mourut à Wolfenbüttel en 1801. Neveu du maréchal de Belle-Isle, il avait fait une belle carrière militaire sous l'Ancien Régime, s'illustrant dans la guerre de Sept Ans en Corse, aux Caraïbes et en Allemagne. Secrétaire d'État de la Marine de 1780 à 1787, il avait grandement contribué, par l'orientation de sa politique, au succès de la guerre d'Indépendance des États-Unis.

Estim. 200 - 300 EUR

Lot 17 - CONDÉ (Louis-Joseph de Bourbon, prince de). Lettre autographe signée à Anne-Louis-Henri de La Fare. Kapfenberg près de Bruck-an-der-Mur [en Autriche, à 15 km de Leoben], 31 décembre 1800. Une p. in-4 sur une colonne à demi-page. « Je prie M. l'év[êqu]e de Nancy de vouloir bien faire passer l'incluse à Pétersbourg, par la première occasion qu'il trouvera.... Nous attendons notre sort ; s'il en a pénétré quelque chose, il me fera plaisir de me le mander, par le retour du c[om]te Alexandre de Damas [alors officier de l'armée de Condé], il pourra aussi m'écrire franchement ce qu'il pense sur tout ceci, tant pour le présent, que pour le futur. Quels événements ! Et qu'on paye cher l'aveuglement de l'égoïsme et de l'ambition ! Le Nord et l'intérieur ont toujours été et seront toujours notre seule ressource ; ne désespérons pas... » Faisant face à d'innombrables difficultés, notamment financières, le prince de Condé plaça son armée d'émigrés français au service de la Russie. Un temps casernée en Volhynie (à Doubno près de Loutsk en Ukraine actuelle), elle fut employée dans le cadre de la deuxième coalition dans les opérations austro-russes menées en 1800 en Allemagne, en Suisse et en Italie. Le prince de Condé eut à conduire ses hommes à Rottenmann en Styrie, pour défendre la ligne de l'Enns menacée par la progression du général Moreau vers Vienne. Le 3 décembre 1800, la victoire de ce dernier à Hohenlinden aboutit à la signature d'un armistice à Steyr, le 25 décembre 1800, et au retrait des troupes autrichiennes du Nord de l'Autriche. Découvert sur sa droite, et menacé en cas de reprise des hostilités, le prince de Condé quitta Rottenmann pour se mettre en marche vers l'Est. Principal agent royaliste français en Europe, Anne-Louis-Henri de La Fare (1752-1829) était évêque de Nancy avant la Révolution. Il fut élu aux États généraux et défendit alors les droits du Clergé, s'opposant farouchement aux principes révolutionnaires. Il fut des premiers à émigrer et, en 1792, se réfugia à Vienne, muni d'une lettre de recommandation de Marie-Antoinette. À partir de 1795, il fut le chargé d'affaires de Louis XVIII dans cette capitale, le relai de correspondance des princes, et le principal agent des émigrés sur le continent. Revenu en France en 1814, il continua de servir les intérêts des anciens émigrés et participa à la réorganisation de l'Église de France. Il fut fait aumônier de la duchesse d'Angoulême, archevêque de Sens, cardinal, ministre d'État et pair de France.

Estim. 100 - 150 EUR

Lot 18 - CRIMÉE (campagne de) et Campagne d'Italie. Manuscrit. [Vers 1860]. Titre et 37 ff. in-12 mis au net dans un cahier broché. Journal tenu par un capitaine du 26e régiment d'Infanterie. — Campagne de Crimée (ff. 1-21). L'auteur du manuscrit servit en cette occasion dans la 1ère brigade (général de Lourmel) de la 4e division (futur maréchal Forey) de l'armée d'Orient (maréchal de Saint-Arnaud). Il témoigne de ses actions et expériences intervenues sur la période de mars 1854 à juin 1856 : traversée de la Méditerranée par Malte et Constantinople, traversée de la mer Noire... Il évoque l'épidémie de choléra qui s'était déclarée à Varna (sur la côte de l'actuelle Bulgarie). Il relate alors sa participation au siège de Sébastopol, parle des actions de francs-tireurs embusqués, mais surtout des duels d'artillerie (« les Russes ouvrent un feu terrible sur nos travaux, la terre en tremble et les projectiles tombent comme grêle »). Il témoigne aussi de la bataille d'Inkermann le 5 novembre 1854, au cours de laquelle le général de Lourmel trouva la mort : « Aujourd'hui, les Russes ont fait une attaque générale sur toute la ligne pour tâcher de nous culbuter à la mer. La canonnade a été très vive entre notre armée d'observation et l'armée russe. Cette dernière, après des efforts inouïs, a été battue complètement dans la vallée d'Inkermann... » Il mentionne par ailleurs la mythique charge de la brigade légère britannique dirigée par Lord Cardigan le 25 octobre 1855 (et chantée plus tard par Alfred Tennyson) : « Cependant, la cavalerie anglaise a fait une charge imprudente contre les Russes. Elle a été très mal traitée, nos chasseurs d'Afrique sont venus la soutenir et lui ont permis de se dégager après avoir éprouvé des pertes très sensibles »). Il ne manque jamais de faire des remarques sur les lieux, la nature (cailles et raisins près de Balaklava, etc.), les populations... — Campagne d'Italie (ff. 2-37). Son régiment participa à la campagne mais ne fut pas directement engagé dans les combats, quoique son camp ait eu à subir les bombardements ennemis. Faisant partie de la brigade Grandchamp dans la 2e division (général Uhrich) du 5e corps d'armée (prince Napoléon), il partit en mai 1859, gagna Livourne par la mer puis rejoignit Mantoue par Florence et Parme, avant de prendre position face à l'ennemi à Peschiera. L'auteur du manuscrit évoque le pays, ses beautés, l'attitude de la population très amicale envers les Français et hostile aux Autrichiens, même s'il dit trouver « les dames... beaucoup plus patriotes que les hommes ». Son retour s'effectua par les Alpes et la Savoie.

Estim. 400 - 500 EUR

Lot 19 - . DAVID (Jacques-Louis). Lettre autographe signée au préfet du palais des Tuileries, Louis-François-Joseph de Bausset. S.l.n.d. Une p. in-4 ; nom du destinataire biffé, une morsure d'encre. . DAVID (Jacques-Louis). Lettre autographe signée au préfet du palais des Tuileries, Louis-François-Joseph de Bausset. S.l.n.d. Une p. in-4 ; nom du destinataire biffé, une morsure d'encre. 2 000 / 3 000 € David travailla de 1805 à 1808 à son célèbre Sacre de Napoléon et couronnement de Joséphine à Notre-Dame de Paris, et l'exposa au Salon de 1808. « Je ne puis trop vous exprimer ma surprise, je dirai plus ma juste indignation, en lisant ce matin l'article du Journal de l'Empire où il rend compte de la visite dont Sa Majesté l'impératrice a daigné honorer mon atelier. Dans la note que j'avais envoyée, je n'y parlois d'aucune autre personne que de Sa M[ajesté] l'impératrice et de la satisfaction qu'elle m'avoit témoignée à la vue de mon ouvrage. Dans le cas... où Sa Majesté voudroit s'en convaincre par elle-même, j'aurais l'honneur de vous envoyer la note que j'en ai remise aux journalistes et qu'il a complettement dénaturée. Elle étoit rédigée et signée par Mr [Alexandre] Lenoir administrateur du Musée des Augustins. Quant à la manière délicate, et pas assez prisée par vous, avec laquelle vous louez mon tableau..., nous ne pensons pas de même... j'en fais grand cas, votre cœur et votre visage expriment naturellement ce qu'ils sentent ; on [n']en diroit pas également à tous les hommes. Avisés-les dans la semaine prochaine, ou de mardi ou mercredi, devant travailler lundi avec Mr de Beaumont... » Dans son entrefilet du 30 novembre 1807, le Journal de l'Empire avait adopté la formulation suivante : « Le tableau du Couronnement, par M. David, est achevé, S. M. l'impératrice est allée le voir hier 28. Les ducs de Mecklenbourg et de Cobourg, et plusieurs autres étrangers de distinction, sont aussi allés admirer ce tableau que l'on dit être un des plus beaux ouvrages du premier de nos peintres. » Le général de division Marc-Antoine Bonin de La Boninière de Beaumont figure sur le tableau du sacre dans la Loge de Madame Mère : son effigie était achevée le 4 janvier 1808 quand l'impératrice accompagna Napoléon Ier venu admirer le tableau à son tour. Ayant servi dans les deux campagnes d'Italie, puis à Austerlitz et à Iéna, il fut fait premier écuyer de Madame Mère (février 1806), sénateur (août 1807) et comte d'Empire (avril 1808). Une des figures de la Cour impériale, Louis-François-Joseph de Bausset (1770-1835) fut nommé préfet du palais des Tuileries en février 1805, puis grand-maître de la Maison de Marie-Louise. Il suivit celle-ci à Vienne en 1814, puis à Parme (1815-1816). Le marquis de Bausset, que Napoléon fit baron d'Empire en 1810, publia en 1827-1929, des Mémoires anecdotiques sur l'intérieur du Palais [...] pour servir à l'histoire de Napoléon qui rencontrèrent un grand succès, mais qui, en fait remaniés par des « teinturiers » dont Honoré de Balzac, sont sujets à caution. David travailla de 1805 à 1808 à son célèbre Sacre de Napoléon et couronnement de Joséphine à Notre-Dame de Paris, et l'exposa au Salon de 1808. « Je ne puis trop vous exprimer ma surprise, je dirai plus ma juste indignation, en lisant ce matin l'article du Journal de l'Empire où il rend compte de la visite dont Sa Majesté l'impératrice a daigné honorer mon atelier. Dans la note que j'avais envoyée, je n'y parlois d'aucune autre personne que de Sa M[ajesté] l'impératrice et de la satisfaction qu'elle m'avoit témoignée à la vue de mon ouvrage. Dans le cas... où Sa Majesté voudroit s'en convaincre par elle-même, j'aurais l'honneur de vous envoyer la note que j'en ai remise aux journalistes et qu'il a complettement dénaturée. Elle étoit rédigée et signée par Mr [Alexandre] Lenoir administrateur du Musée des Augustins. Quant à la manière délicate, et pas assez prisée par vous, avec laquelle vous louez mon tableau..., nous ne pensons pas de même... j'en fais grand cas, votre cœur et votre visage expriment naturellement ce qu'ils sentent ; on [n']en diroit pas également à tous les hommes. Avisés-les dans la semaine prochaine, ou de mardi ou mercredi, devant travailler lundi avec Mr de Beaumont... » Dans son entrefilet du 30 novembre 1807, le Journal de l'Empire avait adopté la formulation suivante : « Le tableau du Couronnement, par M. David, est achevé, S. M. l'impératrice est allée le voir hier 28. Les ducs de Mecklenbourg et de Cobourg, et plusieurs autres étrangers de distinction, sont aussi allés admirer ce tableau que l'on dit être un des plus beaux ouvrages du premier de nos peintres. » Le général de division Marc-Antoine Bonin de La Boninière de Beaumont figure sur le tableau du sacre dans la Loge de Madame Mère : son effigie était achevée le 4 janvier 1808 quand l'impératrice accompagna Napol

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 20 - DELISE (Dominique-Jean). Pièce signée en qualité de commandant de la presqu'île de Quiberon, contresignée par des officiers républicains de sa garnison dont Gabriel-Constant Maire, René-Jacques Berthelot, Jean-Henry Skjölsdarm, Louis Sujol, adressée à la Convention nationale. Tavistock [dans le Devonshire en Angleterre], 12 thermidor an III [30 juillet 1795]. 27 pp. dans un cahier in-folio broché de soie rose ; longues fentes aux pliures. L'affaire de Quiberon. En juin 1795, une armée de soldats émigrés fut débarquée par des navires anglais et, appuyée par des Chouans, tenta une incursion visant à provoquer un soulèvement général. Après quelques succès, dont la prise du fort de Penthièvre (verrou défensif de la presqu'île), les royalistes furent entièrement défaits en juillet : le fort fut repris, puis toute la presqu'île de Quiberon, et des exécutions sommaires eurent lieu. Récit de la prise de la presqu'île par les émigrés. Dominique-Jean Delise, qui était chef de légion de la Garde nationale de Fougères, avait été placé à la tête de la garnison de Quiberon et se retrouva au centre de l'action : dans le présent document, il fait d'abord un tableau de la situation avant le débarquement, insistant sur le dénuement de l'armée républicaine (mal armée et presque sans vivres), puis relate les événements qui se déroulèrent à partir de l'arrivée des navires anglais dans la rade de Quiberon le 7 messidor (25 juin 1795). Il souligne l'isolement du fort Sans-Culotte (nom révolutionnaire du fort de Penthièvre) en raison de l'attaque de Carnac, et raconte les engagements militaires, les pourparlers entamés pour une reddition du fort avec les honneurs militaires, et enfin la reprise des hostilités par les émigrés en violation de la trêve obtenue. Le commandant Delise explique ensuite comment, saisi et enfermé avec d'autres soldats et officiers républicains dans l'église de Quiberon, ils furent sauvés d'un sort tragique par les Anglais qui les embarquèrent prisonniers le 16 messidor (4 juillet 1795). « ... Voici les détails de l'attaque que nous avons soutineu. Le 12 messidor [30 juin 1795], vers les 5 heures et demie du matin, deux frégattes, un vaisseau rasé, et six chalouppes canonières mirent à la voile et se dirigèrent vers nos forts établis sur la côte de l'Est. Deux frégattes et le vaisseau rasé attaquèrent le fort Bec-Ruberenn [aujourd'hui Fort-Neuf, au-dessus de Port-Haliguen] qui est situé presque dans l'intersection des lignes du Sud et de l'Est de Quiberon ; ils firent dessus un feu d'enfer. Cette batt[e]rie armée de quatre pièces de 24 et d'un mortier riposta de son mieux et toucha l'enemi, ce qui l'obligea de s'éloigner. La batt[e]rie du Port-Aliguen fut également attaquée, les maisons voisines criblées ; elle riposta aussi, mais son feu ne fit pas grand mal à l'enemi, son calibre étoit trop petit... Le reste des batt[e]ries fut attaquée ; l'enemi, après les avoir reconnues touttes se porta sur le fort Sans-Culotte sur les dix heures et demie du matin. Il cessa son feu sur les autres points. Il attaqua ce dernier fort avec beaucoup de vigueur. Il tira plus de 150 coups de canon dessus. Ce fort ne riposta que pour lui faire voir qu'il étoit sur ses gardes, et comme il n'avoit que des pièces de 12, il vouloit les laisser approcher plus près, mais l'enemy cessa totalement son feu sur les midy. Restant cependant dans la même position, jusqu'alors nous n'avions personne de morts ny de blessés, seulement un canonier légèrement atteint à la main, et une pièce de 24 démontée. La station de l'enemi dans ces mêmes points d'attaque, nous fit craindre qu'il n'en voulût au fort Sans-Culotte pour s'emparer plus infailliblement de la presqu'île. Ce qui justifioit cette crainte, c'étoit une centaine de petits bateaux plats chargés d'hommes qui, à la suitte des vaisseaux attaquants sembloient être préparés pour débarquer du côté de ce fort. Dans ce même moment, je reçus du commandement du fort l'avis suivant : "Nous voyons en fallaise trois colonnes enemies. les vaisseaux semblent s'embosser devant nous pour nous attaquer. Envoye nous des forces et des vivres pour résister. Signé Marie". Dans cet état de choses, je vis qu'il n'y avoit d'autre party à prendre que d'abandonner la côte et de faire reployer les forces qui la gardoient sur le fort Sans-Culotte... » Un autre exemplaire du présent texte, signé par les mêmes personnes, est mentionné par Charles-Louis Chassin comme étant conservé aux archives de l'armée, mais comportant 34 pp. d'un format différent (ƒtudes documentaires sur la RŽvolution fran aise. Les Pacifications de l'Ouest, Paris, P. Dupont, Ier vol., 1896, pp. 16-17).

Estim. 7 000 - 8 000 EUR

Lot 21 - DERIOT (Albert-François). Lettre autographe signée au futur maréchal Jean-Baptiste Bessières. Le Caire, 30 fructidor an VII [16 septembre 1799]. 3 pp. 1/2 in-4, trace d'onglet en marge de la dernière page. Très belle lettre illustrant le désarroi des hommes restés en Égypte après le départ de Bonaparte accompagné d'officiers comme Bessières le 22 août 1799. « J'ai reçu, mon cher command[an]t votre lettre en datte du 6 courant, laquelle m'apprend votre départ pour France ; cette nouvelle m'a surpris car je ne m'y attendoit nullement. Vous me dittes que vous ne saviez pas où vous alliez ; cependant vous me dittes un jour, lorsque je vous di[s] que je me portois bien et que je me sentois assez de force pour faire le voyage, qu'il faloit que je restasse au Caire pour prendre des forces, et que [j]'irois dans la Haute-Égypte avec vous. Tout cela doi[t] me faire croire que vous aviez décidé que je resteroi[s] avec le restant du corps. Cependant vous connoissiez l'état où se trouve mes affaires en France et le désire que j'avais de revoir ma famille qui ne peut subsister que du fruit de mes épar[g]nes. Mais je ne dois plus me plaindre, puisque je pense que vous l'avez fait pour le bien de ceux qui sont avec moi, et cela ne diminuera rien de l'amitié... que je vous ai vouée pour jamais, et j'espère que vous n'oublierez pas les braves gens que vous avez laissez. Ils content tous sur vous pour accellérer notre retour en France. [Deriot donne ensuite des détails sur les modifications intervenues dans la composition du corps des Guides depuis le départ de Bessières...] Le g[énér]al Kléber avoit d'abor dit qu'il seroit obligé de nous incorporer, car on avoit volé toute[s] les selles des chevaux que vous aviez laissé en vous embarquant, mais heureusement qu'il s'en est trouvé de faite[s] à l'atellier de Gizeh. Ce qui fait que nous sommes conservés. On a monté la musique et ces jeunes gens ne paroissent pas contens de ce que vous les avez laissez ici ; mais il faut qu'ils fas[s]ent comme les autres, c'est de prendre leur parti. Vous savez qu'en partant vous avez emporté tout ce qu'il restoit en caisse, et nous n'avons pu toucher un denier, et je ne sais même pas quand on nous payera. [Il donne ensuite des garanties sur le maintien de la comptabilité, de la tenue et de la discipline de la troupe...]. On a vendu tous les effets des officiers, et le q[uarti]er-m[aît]re a été chargé de tout ce que chaque vente a produit. Il a fait des doubles, des inventaires, et des paquets de l'argent de qu'il revient à chacun. Quand au sujet des dettes que vous avez laissez, vous pouvez être tranquille ; elles seront acquitté[e]s, mais vous ne me les avez pas toutes annoncées. Caillet réclame beaucoup plus, Laroche idem, Gasquet demande cent francs pour un cheval. Et d'autres personnes dont je n'ai pas le nom présent à la mémoire. Adieu, mon cher command[an]t, je vous prie de ne pas nous oublier auprès du général en chef [Napoléon Bonaparte] affin que nous puissions bientôt vous rejoindre. Je vous embrasse... Si vous allez à Paris, je vous prie de passer chez ma femme... et si elle avoit besoin de quelque chose, vous voudriez bien lui avancer. Je vous en tiendrai compte en arrivant... Tous les officiers me charge[nt] de vous dire bien des choses de leur part... Tout est bien calme ici... » Chef de bataillon puis chef de brigade des Guides du général en chef de l'armée d'Orient, Albert-François Deriot s'illustra dans plusieurs engagements importants, fut blessé au siège de Saint-Jean-d'Acre (1799) comme à la bataille d'Héliopolis (1800), et demeura en Égypte jusqu'à la fin de la campagne. Il y servit d'abord sous les ordres de Jean-Baptiste Bessières, commandant des Guides jusqu'à son départ. À son retour en France à la fin de la campagne, il occupa diverses positions, notamment au sein de la Garde. Il fut fait général de brigade en 1811, général de division en 1812, chambellan de l’empereur en 1813, et chef d’état-major de la Garde impériale sous les Cent-Jours.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 22 - DESAIX (Louis-Charles-Antoine). Manuscrit autographe. [Égypte, entre 1798 et 1800]. 12 pp. in-folio. Long mémoire sur les moyens de pérenniser la conquête de l'Égypte, par le vainqueur de la Haute-Égypte. « Dans toutes les circonstances possibles d'une conquête, le conquérant doit chercher à l'augmenter par tous les moyens possibles afin d'avoir plus le moyen de contenir le vaincu, réparer ses pertes. L'armée d'Égypte doit plus chercher ce moyen que tous les autres, il faut donc s'occuper avant tout du soin de l'augmenter le plus possible. Dans un pays de plaine d'une très vaste étendue où la chaleur est excessive, les marches doivent être très longues pour les troupes, très fatiguantes et capables de consommer beaucoup de monde. Il faut donc chercher à éviter les marches à l'infanterie, et augmenter la cavalerie. On parviendra à faire le premier en ayant beaucoup de dromadaires pour les colonnes mobiles et beaucoup de cavalerie. Je voudrais donc m'occuper à recruter cette dernière, l'armer parfaitement et la mettre très en état de bien combattre, surtout par une perfection dans ses exercices et dans le maniement de ses armes qui la rendent capables de combatre un plus grand nombre d'hommes qu'elle n'en a et les vaincre. Il faut donc s'occuper... : 1° de la recruter, 2° de l'armer de lances, 3° de [la] défendre par des armes défensives, 4° de trouver les moyens d'exercice... 5° remonte... » Le général Desaix entre ensuite dans les plus grands détails au sujet de son plan. Pour le recrutement, notamment, il suggère d'incorporer des Grecs, des Syriens et des « Barbaresques » avec promesse d'attributions de terres en échange, propose aussi de recueillir les esclaves (noirs ou autres), les jeunes mamelouks, les orphelins dans la misère, mais envisage aussi des enrôlements forcés parmi les populations des villages révoltés. Il recommande d'alphabétiser les recrues pour en augmenter l'efficacité. Rare manuscrit autographe de ce brillant général mort à 31 ans à la bataille de Marengo (1800). Sur le général Desaix, voir également ci-dessus les n° 12 et 13, Bonaparte (Napoléon).

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Lot 23 - [DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume)]. Ensemble d'environ 30 pièces. 1793-1847. Quelques unes de ces pièces collées à d'autres en marge. Concernant la carrière du maréchal. — Brevet de capitaine signé notamment par le Directeur Étienne-François Le Tourneur et par le ministre de la Guerre Claude-Louis Petiet (1796) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de capitaine de 1ère classe, signée par le général François-Étienne Damas (Le Caire, 1799) ; lettre lui annonçant sa nomination à l'emploi de sous-directeur des fortifications, signée par le ministre de la Guerre Louis-Alexandre Berthier (1801) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de chef de bataillon, signée par le ministre de la Guerre Louis-Alexandre Berthier (1802) ; brevet confirmatif de chef de bataillon, signé par Napoléon Bonaparte (secrétaire), contresignée par le ministre de la Guerre Louis-Alexandre Berthier et par le ministre secrétaire d'État Hugues-Bernard Maret (1803) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de colonel, signée par le ministre de la Guerre Louis-Alexandre Berthier (Schönbrunn en Autriche, 29 décembre 1805) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de général de brigade, signée par le major général de la Grande Armée Louis-Alexandre Berthier (1809) ; 2 lettres lui annonçant sa nomination au grade de général de brigade, signée par le ministre de la Guerre Henry Clarke (1809) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade honorifique de lieutenant-général, signée par le général Pierre-Antoine Dupont de L'Étang en qualité de ministre de la Guerre (24 août 1814) ; brevet de lieutenant-général, signé par Louis XVIII (griffe) et contresigné par le ministre de la Guerre Nicolas Jean-de-Dieu Soult (31 janvier 1815) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de lieutenant général, autographe signée par Louis-Victor de Blacquetot de Caux (30 avril 1815) ; lettre lui annonçant sa nomination au grade de lieutenant général, signée par le ministre de la Guerre Louis Nicolas Davout (4 mai 1815) ; lettre lui annonçant son élévation à la dignité de maréchal de France (1847) ; extrait de l'ordonnance de Louis-Philippe Ier l'élevant à la dignité de maréchal de France, signé notamment par le directeur au ministère de la Guerre Marie Joseph François Mahérault (1847). — 5 livrets militaires : remplis et signés notamment durant l'expédition d'Égypte (à Alexandrie de juin à octobre 1800), durant la première campagne d'Autriche (à Donauwörth en Bavière le 22 octobre 1805, à Stockerau près de Vienne le 23 novembre 1805, Brünn aujourd'hui Brno en République tchèque près d'Austerlitz le 2 janvier 1806). — États de services, etc.

Estim. 1 200 - 1 500 EUR

Lot 24 - [DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume)]. Ensemble d'une vingtaine de pièces. 1808-1824. Quelques unes de ces pièces collées à d'autres en marge. Concernant les titres du maréchal. — Baron de l'Empire : lettre lui annonçant qu'il a été nommé baron de l'Empire, signée par Jean-Jacques Régis Cambacérès en qualité d'archichancelier de l'Empire (1808) ; décret de Napoléon Ier lui attribuant un majorat attaché au titre de baron sur des biens situés en Westphalie, en copie signée par Jean-Jacques Régis Cambacérès et contresignée par Jean-François Pierre Dudon en qualité de secrétaire général du Conseil du sceau des titres (1809) — Pair de France : extrait de l'ordonnance de Louis XVIII l'élevant à la dignité de pair du royaume, signé par le président du Conseil des ministres Joseph de Villèle (1823) ; lettre lui annonçant son élévation à la dignité de pair du royaume, signée par le président du Conseil des ministres Joseph de Villèle (1823) ; lettre lui annonçant que le roi lui a accordé une pension sur les fonds de la Chambre des pairs, signée par le président du Conseil des ministres Joseph de Villèle (1824). Joint, 3 lettres de félicitations à l'occasion de son élévation à la pairie, par Charles Dorlodot Des Essarts (qui participa comme lui au siège de Saragosse en 1809, au combat de Polotsk en 1812, dans la campagne d'Italie de 1814, et fut auprès de lui comme aide de camp lors du blocus de Cadix en 1823), Antoine Héraclius Agénor de Gramont, duc de Guiche (qui servit en Espagne comme aide de camp du duc d'Angoulême), etc

Estim. 700 - 900 EUR

Lot 25 - [DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume)]. Ensemble d'une vingtaine de pièces. 1807-1843. Quelques unes de ces pièces collées à d'autres en marge. Concernant les décorations du maréchal Dode de La brunerie. — Ordre de la Légion d'Honneur : lettre lui annonçant que le maréchal Massena a demandé son avancement dans l'Ordre, signée par le général Nicolas Léonard Bagert Beker en qualité de chef de l'état-major général du Ve corps (Prasnitz, actuellement Przasnysz au Nord de Varsovie en Pologne, 1807) ; lettre lui annonçant que Napoléon Ier l'a fait officier (château de Finkenstein, actuellement Kamienec en Pologne, 1807) ; brevet de commandeur signé par Louis XVIII (griffe) et contresigné entre autres par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier (1817) ; lettre accompagnant l'envoi de son brevet de commandeur, signée par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier (1817) ; lettre lui annonçant que le duc d'Angoulême, général en chef de l'armée des Pyrénées, l'a nommé grand-officier, signée par le général Armand Charles Guilleminot en qualité de major-général de cette armée (Madrid, 1823) ; lettre confirmant sa nomination comme grand-officier, signée par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier (1823) ; brevet de grand officier signé par Louis XVIII (griffe) et contresigné entre autres le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier (1823) ; lettre accompagnant l'envoi de son brevet de grand officier, signée par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand chancelier (1824) ; 2 lettres lui annonçant qu'il a été élevé à la dignité de grand-croix, signée par le maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult en qualité de président du Conseil puis de ministre de la Guerre (1843) ; lettre lui annonçant l'envoi du brevet de grand-croix signée par le maréchal Maurice Gérard en qualité de grand-chancelier (1843). Avec un plan autographe en couleurs par Guillaume Dode de La Brunerie représentant « la disposition des troupes de l'armée des Côtes, au camp de Boulogne, à l'occasion de la distribution des 1700 décorations de la [Légion d'honneur] remises par l'empereur en personne » le 28 thermidor an XII [16 août 1804]. — Ordre de Saint-Louis : lettres de chevalier, document signé par Louis XVIII contresigné par le général Pierre-Antoine Dupont de L'Étang en qualité de ministre de la Guerre (27 juin 1814) ; lettre lui annonçant que le duc d'Angoulême, commandant en chef de l'armée des Pyrénées, l'a nommé commandeur, signée par le général Armand Charles Guilleminot en qualité de major-général de cette armée (1823). — Ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière : décret le nommant chevalier, signé par le roi Maximilien Ier de Bavière (1807). — Ordre du mérite militaire de Bavière : lettre lui annonçant que Louis XVIII l'a autorisé à porter le décoration de chevalier, signée par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier de la Légion d'honneur (1823). — Ordre de Charles III d'Espagne : brevet de chevalier grand-croix signé par le roi Ferdinand VII et contresigné par plusieurs personnes (1823) ; lettre lui annonçant que le roi a confirmé l'autorisation provisoire que lui avait accordée le duc d'Angoulême de porter la décoration de chevalier grand-croix, signée par le maréchal Étienne Macdonald en qualité de grand-chancelier de la Légion d'honneur (1824). — Ordre de Saint Alexandre Nevski de Russie : brevet de chevalier signé par le tsar Alexandre Ier (1824, en russe avec traduction jointe) ; lettre lui annonçant que Louis XVIII l'a autorisé à porter la décoration de chevalier (1824).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 26 - DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume et famille). Important ensemble d'environ 850 lettres et pièces. XVIIIe-XIXe siècles. Très important ensemble, riche d'enseignements sur le maréchal, sa famille, mais aussi l'histoire du Dauphiné dont le maréchal fut une notabilité. — Dode de la Brunerie (Guillaume). Ensemble d'environ 130 lettres à sa famille, dont 2 d'Égypte, 3 du lazaret de Marseille au retour de l'expédition d'Égypte, 2 de la campagne d'Autriche (octobre 1805 et janvier 1806), une de la campagne de Prusse (novembre 1806, « ... depuis la bataille, il n'y a plus de résistance de la part des Prussiens... on a pris presque tous les corps de l'armée prussienne, en gros ou en détail... c'est une véritable chasse, on les traque de tous côtés comme des bêtes fauves, et ils se rendent comme des moutons »), une de la campagne de Pologne (1807), 3 d'Espagne (1809-1810, « ces enragés de Saragosse qui nous ont donné tant de tablature pendant deux mois se sont enfin lassés d'une guerre dont il n'y a pas d'exemple par son acharnement ; ils ont capitulé... Je ne regrette point cette circonstance, parce que j'y ai pris part d'une manière assés active et que je crois avoir contribué pour quelque chose au succès... »), 2 de la campagne de Russie (Königsberg et Elbing, décembre 1812), une d'Italie (mars 1814, « Tu voudrais voir en France cette armée d'Italie, mais elle rend bien plus de services ici. Elle contient deux armée ennemies du double plus nombreuses... »), une d'Espagne (1823, « Nous continuons notre marche triomphale au milieu des acclamations, des danses, des chants et des démonstrations de toute espèce d'une joie portée jusqu'au dernier degré de l'exaltation... Je pensais que sept ans de guerre et d'occupation de l'Espagne par les François et les Anglois... avoient beaucoup changé les idées du peuple espagnol et considérablement réduit l'influence du clergé sur son opinion... Les villes sont rares dans ce pays et dans les villes les gens éclairés encore plus rares. Aussi l'influence du clergé n'a eu aucune peine à faire crier à ce peuple ignorant et abruti "Vive le roi absolu"... »). Avec quelques notes autographes et dessins concernant des affaires privées. — Correspondances reçues, principalement par Guillaume Dode de La Brunerie, soit environ 230 lettres de personnalités françaises et étrangères : le grand-maréchal Henri-Gatien Bertrand (1841), le ministre de l'Intérieur Lazare Carnot (1815, signature du secrétaire, concernant l'envoi d'un exemplaire de la Description de l'Égypte), le général François Joseph Kirgener de Planta (1809-1810), le ministre de l'Intérieur Camille de Montalivet (1837), le général Nicolas Oudinot (1849, remerciements pour des félicitations concernant l'expédition de Rome qu'il a commandée en chef), le général Joseph Rogniat (1823), le général duc Ignacio Jaime de Sotomayor (1811, chambellan et grand-maître des cérémonies du roi Joseph Bonaparte), l'homme politique et historien Adolphe Thiers (1841, concernant le prêt de documents relatifs à l'histoire de la Révolution et de l'Empire), le futur maréchal Jean-Baptiste Philibert Vaillant (1849), etc. Une centaine environ de ces lettres expriment des félicitations pour l'accession de Guillaume Dode de La Brunerie à la dignité de maréchal (1847). Elles lui sont adressées par le futur maréchal de Castellane, le baron Pierre-Paul Denniée, Charles Auguste Frossard (futur général, futur aide de camp de Napoléon III et futur gouverneur du Prince Impérial), le général Gaspard Gourgaud (ancien compagnon d'exil de Napoléon Ier à Sainte-Hélène), le général d'Empire Jean-Gabriel Marchand, le général Auguste Moreau, le futur maréchal Adolphe Niel, l'amiral Albin Roussin, le futur maréchal Jean-Baptiste-Philibert Vaillant, etc. Quelques-unes de ces lettres concernent l'envoi de son portrait lithographié ou la rédaction de notices biographiques. — Correspondances familiales, soit environ 300 lettres dont près de 110 lettres de la maréchale et quelques-unes du comte Guéheneuc, beau-père du maréchal Lannes ; correspondances concernant le neveu du maréchal, Guzman Dode, etc. — Papiers divers, xviiie-xixe siècles, soit environ 120 pièces : livre de raison et de comptes de Jean Dode, ancêtre du maréchal (première moitié du xviiie siècle, relié en un volume in-folio de parchemin, complété d'autres mains), testament du maréchal, testament de la maréchale et inventaire de ses biens, pièces notariées, lettres d'affaires, etc. — Imprimés, xixe siècle, soit environ 70 plaquettes brochées : Guillaume Dode de La Brunerie, rapports et opinions à la Chambre des pairs de 1826 à 1836 (plusieurs doubles) ; Auguste Moreau, Notice sur le vicomte Dode de La Brunerie, maréchal de France, 1852, 2 exemplaires brochés, chacun avec envoi manuscrit ; quelques plaquettes par d'autres auteurs concernant principalement les sujets ab

Estim. 4 000 - 5 000 EUR

Lot 27 - ÉGYPTE (campagne d') et autres. – DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume). Manuscrit autographe. 21 floréal an VI-5 thermidor an XI [10 mai 1798-24 juillet 1803] et s.d. Environ 165 pp. in-12 dans un carnet broché sous couverture de carton souple couvert de papier dominoté. Journal tenu principalement à Alexandrie durant la campagne d'Égypte. Le futur maréchal a d'abord écrit une courte introduction à la manière des récits historiographiques, nommant encore la campagne « Expédition dite des côtes de la Méditerranée », avec liste de navires, d'officiers (dont des « camarades »), ou de savants. Ensuite, le corps du texte prend véritablement la forme d'un journal. Stationné à Alexandrie, Guillaume Dode de La brunerie consigne les actions des Français, des Turcs et des Anglais telles qu'il en a eu connaissance, évoquant par exemple les batailles d'Aboukir (1799 et 1801), d'Héliopolis, de Canope, ce qui est fort utile pour comprendre ce qu'un officier sur place pouvait savoir et penser des événements de la campagne. Ce journal s'avère une source de première main pour la période finale de la campagne quand le général en chef Menou vint se replier sur Alexandrie avant de capituler. Guillaume Dode de La Brunerie relate les bombardements anglais depuis les navires de la rade et depuis une hauteur à terre, les ravages du scorbut parmi les soldats, les discussions parmi le commandement et les négociations jusqu'à la capitulation. Guillaume Dode de La Brunerie se rembarqua pour la France en octobre 1801 sur le même navire anglais que le futur grand-maréchal Bertrand. En fin de volume, il a consacré quelques pages à recueillir un itinéraire de ses déplacements, un compte de dépenses, une liste commentée des officiers de mineurs ou du Génie qu'il connut durant cette campagne. Le futur maréchal Dode de La Brunerie ajoute enfin quelques indications sur ses mouvements professionnels et privés après son retour en France, jusqu'à son départ pour le camp de Boulogne. illustration de 5 dessins originaux (plume et encre) : croquis de la bataille d'Héliopolis (1800), plan de la bataille d'Aboukir (1801), 2 plans de la bataille de Canope (1801), un petit plan de niveau des environs d'Alexandrie. Joint, du même, un plan autographe intitulé « Plan de la rade et presqu'isle d'Aboukir avec la position et les mouvemens des vaisseaux français et anglois au combat du 14 thermidor an 6e [1er août 1798], ainsi que celle de l'armée turque débarquée le 27 messidor et détruite à la bataille du 7 thermidor an 7e [25 juillet 1799] ». Encre noire, brune et rouge, avec rehauts au lavis d'aquarelle, 52 x 43 cm, feuillet découpé en 4 parties, entoilé et replié au format in-4 avec pièce de titre autographe ; quelques accrocs. Ce plan fut gravé sur cuivre et publié chez Denain et Delamare vers 1830-1831.

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 30 - ÉGYPTE (campagne d'). Ensemble de 8 pièces imprimées. — Bonaparte (Napoléon). Convention arrêtée entre la République française représentée par le citoyen général en chef Bonaparte d'une part. Et l'Ordre de des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. [Malte, juin 1798]. S.l.n.n., [1798]. In-folio, 4 pp. ; marges froissées avec accroc. — Bonaparte (Napoléon) et al. Expédition de Syrie jusqu'à la prise de Jaffa. À Alexandrie, de l'Imprimerie orientale et française, an VII [1799]. 18-(2 blanches) pp., mouillures dues aux opérations prophylactiques effectuées au lazaret. Ordres du jour et rapports. — Bonaparte (Napoléon). [...] au Directoire exécutif. [Égypte, 1799]. In-8, 8 pp., en feuilles. Sur sa campagne de Syrie. — Kléber (Jean-Baptiste) et François-Étienne Damas [son aide de camp]. Rapport fait au Gouvernement français. Au Kaire, de l'Imprimerie nationale, [1800]. In-8, (2 dont la seconde blanche)-65-(une blanche) pp., broché ; mouillures dues aux opérations prophylactiques effectuées au lazaret. — [Kléber (Jean-Baptiste)] : Recueil des pièces relatives à la procédure et au jugement de Soleyman el-Hhaleby, assassin du général en chef Kléber. Au Caire, de l'Imprimerie nationale. An VIII [1800]. In-8, 47-(une blanche) pp., broché ; mouillures dues aux opérations prophylactiques effectuées au lazaret. — [Kléber (Jean-Baptiste)] : Courrier de l'Égypte. N° 72. 9 messidor an VIII [28 juin 1800]. Au Kaire, de l'Imprimerie nationale [1800]. Petit in-4, 4 pp. Récit des obsèques du général Kléber. — [Marcel (Jean-Joseph)]. Vocabulaire français-arabe. Au Kaire, de l'imprimerie nationale. An VII [1798 ou 1799]. Petit in-8, 80 pp., broché sous couverture de papier fort ; quelques salissures et mouillures. — Menou (Jacques-François de Boussay de). Ordre du jour. Décembre 1800. 2 pp. in-folio, en-tête imprimé illustré d'une vignette gravée sur cuivre à l'effigie de la République française. Sanctions à prendre, sur plainte du Divan des cheikhs et oulémas du Caire, contre les Français (hommes ou femmes) qui exposeraient en public leur nudité.

Estim. 1 000 - 1 200 EUR

Lot 31 - ESPAGNE. – [DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume)]. Manuscrit et 3 cartes, autographes. Le futur maréchal Dode de La Brunerie participa activement au siège de Saragosse (1808-1809, achevé sous les ordres du maréchal Lannes), œuvrant aux travaux de tranchées, d'abord sous la direction du général Lacoste puis seul. – Manuscrit autographe intitulé « Rapport historique sur les attaques de la rive droite ». 3 pp. 1/2 in-folio. Mémoire très détaillé : « ... Nos troupes ayant pénétré dans la ville par deux points différents, l'état des choses changea de nature, et l'artillerie ne put plus aussi efficacement seconder le progrès des attaques et de la guerre de chicane à laquelle on fut réduit, pour s'avancer de maison en maison, et se loger dans les convents. Cependant des bouches à feu furent transportées dans la ville par les brèches, plusieurs batteries furent construites dans les rues et dans les décombres des maisons, tant à l'attaque de droite que celle de Saint-Ingracio [la basilique Santa-Engracia]... Du 30 janvier au 8 février, les attaques de la ville ont fait constamment des progrès ; mais quoique bien secondées par l'emploi des mines, et le feu bien dirigé du peu d'artillerie qu'il était possible d'employer, ces progrès étoient lents et surtout très meurtriers... » – Carte autographe intitulée « Siège de Saragosse. Plan des attaques exécutées contre le faubourg de Saragosse sur la rive gauche de l'Èbre par les troupes du 5e corps aux ordres [du] duc de Trévise du 31 janvier au 21 février 1809, jour de la capitulation ». In-folio oblong, encre noire, bleue et rouge avec rehauts d'aquarelle, 64 x 46,5 cm. – Carte autographe intitulée « Croquis des environs de Saragosse ». Encre noire et rouge avec rehauts de lavis d'aquarelle, 34 x 29 cm sur papier calque monté sur papier fort ; quelques accrocs. – Carte autographe intitulée « Plan de la ville et des environs [de] Saragosse indiquant la position [des] 3e et 5e corps de l'armée d'Espagne ainsi que les travaux du siège depuis le 21 décembre 1808, époque de l'investissement jusqu'au 21 février 1809, jour de la reddition de la place ». Encre noire, rouge et bleue avec rehauts d'aquarelle, 42 x 48 sur papier calque monté sur papier fort ; quelques manques.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 32 - ESPAGNE (campagne d') et autour. Ensemble d'environ 25 pièces. Intéressant ensemble autour de la campagne de 1823. — Tofiño de San-Miguel (Vicente). Ensemble de 13 cartes gravées sur cuivre extraites de son Atlas marítimo de España [Madrid, Dirección de hidrografía, 1789]. In-plano ou in-folio, la plupart de format oblong. Soit : Carta esférica de la costa de las Asturias desde Punta Calderón hasta Punta de Mugeres. Accroc. — Carta esférica de una parte del océano Atlántico comprehendida entre 14° 00' y 44° 10' de latitud N[orte] y desde 11° 00' de longitud al E[ste] de Cádiz hasta 48° 10' al O[este]. — Carta esférica desde c[ab]o S[a]n Vicente hasta c[ab]o Ortegal. — Carta esférica de las islas de los Azores ò terceras. — Carta esférica de la costa de España, desde cabo de Gata hasta cabo de Oropesa. — Plano de la plaza y puerto de San Sebastián, capital de la provincia de Guipuzcoa ; situado el castillo de La Mota en la lat[itu]d n[orte] 43° 19' 30' y longit[u]d 4 18 00 oriental de Cadiz. Mouillures marginales. — Plano de la concha de Gijón situada la hermita de S[an]ta Catalina. — Plano de la ciudad, puerto, y arsenal de Cartagena. 1788. Mouillure. — Plano del puerto de pasages, situada su embocadura en latitud N[orte] 43° 20' 10'' y longitud de 4° 21' 30'' al E[ste] de Cadix. — Plano del puerto de Santander situado muelle de la ciudad en lat[itu]d n[orte] 43° 28' 20'' y longit[u]d oriental de Cadiz 2° 36' 10''. — Plano del puerto de Cadiz. — Plan del puerto de Cadiz. Échelle différente du plan ci-dessus. Carte complétée d'une partie manuscrite ; quelques fentes aux pliures dont une avec restauration, quelques mouillures marginales. — El Puerto de Mahon y su costa, desde cala Murta hasta cala Rafalet, ruinas del Castillo de Sn Felipe, baterias existentes y los campamentos, trincheras, y baterias del ultimo sitio. Ces cartes demeurèrent les plus précises de ces lieux jusqu'au milieu du xixe siècle, et s'avèrent par exemple très utiles pour visualiser le siège de Saint-Sébastien par Wellington, par exemple, ou le blocus de Cadix et la prise du Trocadéro en 1823. — Rosily de Mesros (François-Étienne de). Plan hydrographique de la baie de Cadiz levé en 1807, sous la direction du vice-amiral Rosily par le lieutenant de vaisseau [Ange] Raoul, et l'élève hydrographe [Alexandre-Pierre] Givry. [Paris], au dépôt général de la Marine, 1811. In-folio oblong gravée sur cuivre. Étiquette du libraire parisien Jean Goujon. — Plan de la nueva y antigua división de España, de su población actual, y distancias de unas capitales de provincia á otras. Madrid, imprenta de D. M. de Burgos ; se vende en las librerías de Rodriguez y Matute, y en la imprenta del editor, 1823. Une p. in-folio oblong imprimée. — Angoulême (Louis-Antoine d'Orléans, duc d'). Ordre général de l'armée. [Espagne, novembre 1823]. Une p. in-folio imprimée ; armoiries de France gravées sur bois en en-tête. Ordre daté d'Oiartzun au Pays Basque espagnol le 22 novembre 1823 : « La campagne étant heureusement terminée par la délivrance du roi d'Espagne et par la prise ou la soumission des places de son royaume, je témoigne à l'armée des Pyrénées, en la quittant, ma vive satisfaction pour le zèle, l'ardeur et le dévouement qu'elle a montrés dans toutes les occasions, ainsi que pour la parfaite discipline qu'elle a constamment observée. Je me trouve heureux d'avoir été placé par le roi à la tête d'une armée qui fait la gloire de la France [...] » — Letras para canto, en obsequio de S. A. R. el señor duque de Angulema á su triunfante de regreso por la M. N. y M. M. L. ciuda de Burgos. Cantico de gratitud. Burgos : imprenta de Ramon de Villanueva, año de 1823. Une p. in-folio, impression sur soie avec liseré de soie rose. — Hauptoul (Anne-Marie de Montgeroult, comtesse d'). Vers à Son Altesse Royale monseigneur le duc d'Angoulême, libérateur de l'Espagne. Paris, de l'imprimerie de Firmin Didot, 1823. Plaquette imprimée in-8, 8 pp., broché sous papier d'attente rose. Envoi manuscrit de la part de l'auteur. — Dode de La Brunerie (Guillaume). Précis des opérations militaires dirigées contre Cadix, dans la campagne de 1823. À Paris, chez Anselin et Pochard, 1824. In-4, (4 dont les 2 aux versos blanches)-60 pp., bradel cartonné (Devillers relieur) à couvrure de papier imprimé de l'éditeur ; reliure un peu frottée. Édition originale. 2 planches lithographiées hors texte, soit : une carte des environs de Cadix et un plan de l'attaque du Trocadéro. Envoi manuscrit de la part de l'auteur au chef de bataillon du Génie Bertin-Henri-Joseph Bayart. Provenance : Albert de Rochas d'Aiglun (1837-1914), qui fut lieutenant-colonel du Génie, administrateur de l'École polytechnique, et épousa une petite-nièce du maréchal Dode de La Brunerie. — Ensemble de 9 lettres reçues par Guillaume Dode de La Brunerie comme suite

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 33 - ITALIE (Campagne d'). 2 placards imprimés et un plan manuscrit. Avril 1814. Quand le prince Eugène espèrait encore conserver le royaume d'Italie. Le vice-roi résista longtemps contre la poussée autrichienne en Italie, remporta la bataille du Mincio, mais dut constamment reculer. La déchéance de Napoléon Ier par le Sénat le 3 avril 1814 et l'abdication de l'empereur sanctionnée par le traité de Fontainebleau le 11 avril, décidèrent le prince Eugène à signer le 17 avril un armistice avec les Autrichiens, garantissant le retour des troupes françaises en France sous la direction du général Paul Grenier. Malgré le mécontentement sourd du peuple depuis de longs mois, notamment contre la conscription, le vice-roi espérait pouvoir se maintenir en Italie, et fit un appel en ce sens aux Alliés, comptant sur l'appui de son beau-père le roi de Bavière. Cependant, le Sénat du royaume se divisa entre partisans des Français, partisans des Autrichiens, et tenants de l'unité italienne sans aucun tutelle étrangère, et une émeute anti-française finit par éclater alors que l'armée avait quitté la capitale. Le 23 avril, le prince Eugène signa une convention avec l'Autriche pour lui céder ses places fortes, et le 30 mai le traité de Paris remit le royaume d'Italie à l'Autriche. — Beauharnais (Eugène de). Proclamation de S. A. I. le prince vice-roi d'Italie ». Mantoue de l'imprimerie de l'héritier Pazzoni, [avril 1814]. Petit in-plano. Proclamation datée de Mantoue le 17 avril 1814 : « Soldats français ! De longs malheurs ont pesé sur notre patrie. La France, cherchant un remède à ses maux s'est replacée sous son antique égide [i.e. le régime monarchique des Bourbon]. Le sentiment de toutes ses souffrances s'efface déjà pour elle dans l'espoir du repos si nécessaire après tant d'agitations. En apprenant la nouvelle de ces grands changements, votre premier regard s'est porté vers cette mère chérie, qui vous rappelle dans son sein. Soldats français, vous allez reprendre le chemin de vos foyers. Il m'eût été bien doux de pouvoir vous y ramener. Dans d'autres circonstances, je n'eusse cédé à personne le soin de conduire au terme du repos les braves qui ont suivi avec un dévouement si noble et si constant les sentiers de la gloire et de l'honneur. Mais en me séparant de vous, d'autres devoirs me restent à remplir. Un peuple bon, généreux et fidèle [le peuple italien] réclame le reste d'une exist[e]nce qui lui est consacrée depuis près de dix ans. Je ne prétends plus disposer de moi-même, tant que je pourrai m'occuper de son bonheur, qui a été et sera l'ouvrage de toute ma vie. Soldats français, en restant au milieu de ce peuple, soyez certains que je n'oublierai jamais la confiance que vous m'avez témoignée au milieu des dangers, ainsi que dans les circonstances politiques les plus épineuses. Mon attachement et ma reconnaissance vous suivront partout, comme l'estime et l'affection du peuple italien [...] » — GRENIER (Paul). Ordre du jour. [Mantoue], de l'héritier Pazzoni, [avril 1814]. In-folio. Ordre du jour pris à Mantoue le 18 avril 1814 en qualité de commandant en chef des troupes françaises de l'armée d'Italie : « Soldats français ! La proclamation de Son Altesse Impériale le prince vice-roi d'Italie, a fait connaître à l'armée les motifs qui l'obligent à retourner en France. On annonce que des grands changements ont eu lieu dans notre patrie, mais rien d'officiel à ce sujet ne nous est encore parvenu. En attendant que la ligne de nos devoirs nous soit tracée, continuons de marcher dans le chemin de l'honneur, conservons cette attitude calme, noble et fière qui nous a mérité l'estime du prince, celle des peuples d'Italie, de son armée et même de l'ennemi. Les ordres du Gouvernement nous parviendront sans doute avant d'arriver à nos frontières, notre devoir est d'obéir, nous n'avons pas à délibérer ; en ne nous livrant pas à des suggestions étrangères, en ne déviant pas du sentier de l'honneur, en conservant cette discipline qui distingue l'armée française, la patrie reverra une armée digne d'elle et toujours prête à défendre sa cause [...] » — Pizzighettone : plan manuscrit en couleurs. Encre noire avec rehauts d'aquarelle, 24,5 x 33,5 cm. Cette place forte du royaume d'Italie contrôlait le passage de la rivière Adda au nord de Plaisance.

Estim. 400 - 500 EUR

Lot 34 - [JOSÉPHINE (impératrice)]. Ensemble de deux lettres à elle adressées. Belles lettres de l'épouse et du beau-père du prince Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie, fils de l'impératrice et fils adoptif de Napoléon Ier. — Bavière (Augusta de). Lettre autographe signée à l'impératrice Joséphine. Palais de Monza [près de Milan], 18 septembre 1806. « Mr de La Feuillade [Pierre-Raymond-Hector d'Aubusson de La Feuillade, chambellan de l'impératrice Eugénie, en route pour prendre son poste à Florence comme ministre de France auprès de la reine d'Étrurie, Élisa Bonaparte] m'a remis la lettre de Votre Majesté, elle ne pouvoit être plus aimable, aussi m'a-t-elle comblée de joie, et celle que vous daignez témoygner au bonheur que je vais bientôt éprouve[r] en devenant mère ne l'a point diminuée [Augusta de Bavière allait bientôt accoucher le 14 mars 1807 du premier enfant du prince Eugène, Joséphine, futur reine de Suède]... Mes respectueux hommages à Sa Majesté l'empereur... » (3 pp. in-4 sur papier de la firme anglaise de Charles Dobbs portant un encadrement gaufré avec liseré teinté sur la première page). — MAXIMILIEN Ier DE BAVIÈRE. Lettre autographe signée à l'impératrice Joséphine. Château de Nymphenburg près de Munich, 3 juin 1807. « Votre Majesté Impériale ne cesse de me donner des marques de bonté et d'amitié, le dernier envoi de plantes exotiques qui m'a été fait par ses ordres en est la preuve... » Il évoque ensuite la mort du petit-fils de l'impératrice Joséphine, Napoléon-Charles Bonaparte, fils d'Hortense de Beauharnais et de Louis Bonaparte, mais aussi la naissance de Joséphine de Beauharnais, premier enfant du prince Eugène et d'Augusta de Bavière (une p. 3/4 in-4).

Estim. 200 - 300 EUR

Lot 35 - LOUIS XVI. Testament de Louis XVI. À Londres : imprimé par W. Bulmer. Pour M. Peltier, [probablement 1816]. Environ 51,5 x 47,5 cm ; encadrement sous verre. Tirage sur soie, exemplaire nominatif de madame Hantley. Le monarchiste Jean-Gabriel Peltier, éditeur des Actes des Apôtres, émigra à Londres en 1792, rentra temporairement à Paris à la chute de l'Empire, puis définitivement en 1820. L'imprimeur londonien William Bulmer exerça de 1790 à 1819. En-tête, portrait gravé de Louis XVI Mariano Bovi d'après Pierre-André Le Suire. Il avait déjà été employé à Londres en 1792 pour orner un ouvrage de Jean-Gabriel Peltier publié par ses soins, Dernier tableau de Paris, ou Récit historique de la Révolution du 10 août. Cet exemplaire fut présenté au château de Versailles dans l'exposition Marie-Antoinette archiduchesse, dauphine et reine, bi-centenaire, tenue du 16 mai au 2 novembre 1955 (étiquette imprimée avec ajouts manuscrits du château de Versailles, et lettre signée du conservateur en chef du musée exprimant ses remerciements pour le prêt). Estampe manquant à la collection De Vinck. Provenance : Prince Jean-Louis de Faucigny-Lucinge (nommé sur l'étiquette apposée lors de l'exposition), avec note de sa main au verso du cadre précisant : « Le Testament de Louis XVI, imprimé sur soie à Londres [...] était dans les archives de mon grand-père Charles ». Joint : [Louis XVI. Testament]. S.l.n.n., [1816]. 4 pp. in-4, timbre sec aux armoiries royales et au nom de Louis XVIII. Envoi signé d'Élie Decazes, en qualité de ministre de la Police générale, à Napoléon Bessières, pair de France et fils du maréchal.

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 36 - LOUIS XVIII (Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, comte de Provence, futur). Lettre autographe signée « Louis Stanislas Xavier » [probablement à Ivan Matveïevitch Mordvinov, ministre de Russie à Venise]. Vérone, 11 mai 1795. In-8 carré. « J'apprends avec plaisir... votre arrivée dans ce pays-ci ; une occasion de communiquer avec une personne honorée à aussi juste titre que vous de l'estime et des bontés de Catherine II et de faire parvenir mes vœux à cette auguste souveraine par une voye directe sûre, m'est infiniment précieuse. Cependant comme je crains que la mission dont vous êtes chargé ne vous permette pas de vous détourner pour venir jusqu'ici, je vous envoye M. le comte d'Avaray, qui sçait le contenu de la lettre cy-jointe, qui pourra suppléer à tout ce que je pourrois avoir omis et vous donner toutes les explications que vous pourrez désirer. Vous l'envoyer, c'est pour moi (au plaisir près de faire personnellement votre connoissance) la même chose que d'aller vous trouver moi-même, je lui dois la vie et la liberté, c'est le plus cher ami que j'aye au monde, il connoît mes pensées comme moi-même, il est parfaitement discret, il a l'esprit aussi juste que la tête bien faite, ainsi vous pouvez prendre en lui, soit pour ce qu'il vous dira de ma part, soit pour ce que vous jugerez à propos de lui communiquer, le même degré de confiance qu'en moi. Je vous prie... de ne jamais douter de ma parfaite estime, ni de tous mes autres sentimens pour vous... » C'est le comte Mordvinov qui obtint de l'Autriche la permission pour Louis XVIII de se fixer à Vérone. Un des plus proches amis de Louis XVIII en émigration, Claude-Louis de La Châtre (1745-1824) appartenait à une famille de très haute noblesse du Berry. Maréchal de camp avant la Révolution, il fut élu député aux États généraux mais partit rapidement en émigration. Il fit plusieurs tentatives militaire, formant d'abord une armée d'émigrés (licenciée en 1793) puis le régiment Loyal-Émigrant (laminé à Quiberon en 1795). Il se mit au service de Louis XVIII, qui l'accrédita notamment en en 1807 comme agent confidentiel auprès du roi Georges III. À la première Restauration, il fut fait général et ministre plénipotentiaire à Londres, puis, sous la seconde, duc puis pair de France, premier gentilhomme de la chambre, ministre d'État et membre du Conseil privé. Lettre écrite un mois avant la mort de Louis XVII le 8 juin 1795, et la proclamation du comte de Provence comme roi sous le nom de Louis XVIII.

Estim. 400 - 500 EUR

Lot 39 - NAPOLÉON Ier. Lettre signée « Np » au grand-maréchal Henri-Gatien Bertrand. Portoferraio, 30 juin 1814. Une p. in-4. L'empereur faisait alors aménager une résidence à Longone, et y prévoyait un appartement pour l'impératrice qu'il pensait encore pouvoir faire venir près de lui. Napoléon Ier résida d'abord à l'hôtel de ville de Portoferraio, puis fit l'acquisition de trois résidences : la principale à Portoferraio, la villa des Mulini, une seconde dans les terres à San-Martino (où était logé également le grand maréchal Bertrand), et une troisième à Longone sur la côte Sud, ancienne citadelle espagnole où il logea du 5 au 21 septembre 1814. Il résida par ailleurs temporairement à Monte-Giove, près de l'ermitage de La Madonna del Monte, du 23 août au 4 septembre – il y reçut la visite de Marie Walewska. Enfin, à Portoferraio, il réserva un autre logement à sa mère, la « Casa Vantini ». « Je vous renvoie le plan de la maison de Longone [aujourd'hui Porto-Azzurro, localité portuaire sur l'île d'Elbe] ; j'ai fait la distribution autant qu'on peut le faire sur un plan. Il n'y a place au 1er étage que pour 3 appartemens, un grand appartement de 8 pièces, 1 de 6 pièces pour l'impératrice et l'autre de 3 pièces. Je pense qu'au rez-de-chaussée on peut en faire 4. Il faut faire une autre distribution et qu'on y puisse faire au moins 8 ou 10 appartemens qui logent toute la Maison, en conservant un bel appartement pour le grand-maréchal, un sallon et une salle de billard pour la Maison. Il y a un emplacement pour les cuisines, offices et magasins. Je désire que vous me présentiez la distribution définitive. Il sera nécessaire pour cela que vous alliez avec le plan à Longone. Vous y verrez, en même temps, les dépenses qui ont été faites et vous vous arrêterez le budget pour la mise en état, avec celui qui en est chargé... » Le traité de Paris du 30 mai 1814 accorda l'île d'Elbe en toute souveraineté à l'empereur déchu, et celui‑ci y débarqua le 3 mai 1814. Il y organisa immédiatement un régime de type monarchique, secondé par plusieurs hautes personnalités du Premier Empire dont l'ancien Bertrand comme ministre de l'Intérieur, en charge des affaires civiles – il déploya comme à son habitude une activité inlassable pour organiser son domaine, jusqu'au 26 février 1815 où, malgré un actif réseau d'espions autour de lui, il parvint à quitter l'île pour rejoindre la France avec une poignée de fidèles dont encore Henri-Gatien Bertrand.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 42 - RUSSIE (campagne de). – DODE DE LA BRUNERIE (Guillaume). 3 manuscrits autographes signés et 2 cartes autographes. — Manuscrit autographe signé intitulé « Note rectificative de ce qui a été publié sur l'incendie de Polotsk, lorsque dans la nuit du [19] novembre le 2ème corps a évacué cette position pour repasser sur la rive gauche de la Dwina ». Juin 1849. Cette note rectificative se rapporte à un passage des Mémoires pour servir à l'histoire militaire sous le Directoire, le Consulat et l'Empire publiés par le maréchal Laurent de Gouvion Saint-Cyr en 1831 et repris par le marquis Georges de Chambray dans son Histoire de l'expédition de Russie (édition de 1838), qui incriminait la division Legrand d'avoir signalé les positions françaises en ayant mis le feu à ses baraquements, alors que ce feu était un leurre allumé sur l'ordre de Guillaume Dode de La Brunerie dans le cadre de la réorganisation d'une ligne de défense à travers la ville, et que ce stratagème facilita l'évacuation de la ville par les Français. Le maréchal Dode de La Brunerie apporte ici son témoignage direct : « ... Voici comment les choses se sont passées sous mes yeux ! (5 pp. in-folio dans un cahier broché de soie rose). — Manuscrit autographe signé intitulé « Note complétive de celle qui se trouve au bas de la page 179 volume 5 des Mémoires militaires du maréchal Gouvion St-Cyr, campagne de Russie ». Juin 1849. Guillaume DOde de La Brunerie explique comment, extraordinaire hasard, le capitaine de vaisseau anglais Willoughby fut reconnu sous uniforme russe parmi 1400 hommes faits prisonniers par le général von Wrede (chef de la cavalerie bavaroise puis de toute la troupe bavaroise), par un officier français ayant déjà croisé ce personnage lors de combats à l'île Maurice (2 pp. in-folio, sur un feuillet broché avec le manuscrit ci-dessus). — Manuscrit autographe signé intitulé « Notes historiques sur quelques circonstances de la campagne de Russie et de la retraite de Moscou ». Juin 1849. Concernant la prise de décision par Napoléon Ier de poursuivre la retraite par Borissov sur la Bérézina alors qu'une forte présence russe y était signalée. Le maréchal Dode de La Brunerie entre dans de grands détails, décrit le désordre de la retraite, l'effarement des hommes, et sa rencontre avec Napoléon Ier à Orcha : « ... Admis à remettre les dépêches dont il étoit porteur, le général Dode répondit aux diverses questions que l'empereur lui adressa dans un conseil où se trouvèrent le major-général [Louis-Alexandre Berthier], le roi de Naples [Joachim Murat], le prince Eugène et le général [Antoine-Henri de] Jomini. C'est là que fut débattue la question de savoir par quelle route on gagneroit désormais Wilna, celle qui passe par Minsk étant occupée par Tchitchagof qui s'étoit emparé de cette ville le 6... [Il transcrit ensuite le dialogue qu'il eut avec Napoléon Ier dans une maison peu avant d'entrer dans Toloczyn :] L'empereur : ... Ce n'est qu'en suivant la direction par Borisow que nous pouvons espérer d'éviter ces dangereuses rencontres et c'est la seule route par laquelle je tourne le dos à tous ceux qui me poursuivent... [Guillaume Dode de La Brunerie explique avoir voulu présenter à l'empereur le choix pour lui supérieur d'attaquer le général Wittgenstein pour s'ouvrir la voie de Vilnius par Lepel, mais dit avoir été interrompu par l'arrivée de Berthier et de Murat et avoir dû quitter les lieux]... » Une mention autographe précise : « Remis une copie de ces notes à Mr Thiers, en juin 1849 » (8 pp. in-folio, dans un cahier broché de soie rose). — Carte autographe de Polotsk et de ses environs. Encre noire et rehauts d'aquarelle, 62 x 68 cm, fentes aux pliures avec restaurations au verso. Avec indication des positions des troupes, et des batteries ainsi que le champ qu'elles couvraient — Carte de Viazma à Moscou, décalquée de sa main par Guillaume Dode de La Brunerie. Encre noire avec rehauts d'aquarelle. In-folio étroit oblong avec appendice dépliant sur papier calque, monté sur papier fort. Joint : — Carte intitulée Tableau des opérations de la Grande Armée depuis le 8 août jusqu'au 20 8bre 1812 (marche de Smolensk à Moscou). [Paris, Jean-Baptiste-Étienne-Élie Lenormand, vers novembre 1812]. Planche gravée sur cuivre rehaussée de couleurs à la main. In-folio oblong. Seconde carte d'un ensemble de deux. Avec 2 feuilles imprimées, l'une de légende pour cette carte, l'autre de légende pour la première carte absente ici.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 43 - SAINT-DOMINGUE. – HUMBERT (Jean-Joseph-Amable). Lettre signée au président ou au vice-président de la Chambre de commerce de Paris. Château du Crévy près de Ploërmel [dans le Morbihan], 15 ventôse an XII [6 mars 1804]. Une p. in-folio ; rousseurs et marges empoussiérées. Traiter avec les noirs vainqueurs à Saint-Domingue pour sauver ce qui pouvait l'être du commerce colonial. Après l'insurrection des esclaves en 1791, et l'échec de l'expédition de 1802-1803 commanditée par Bonaparte, la partie occidentale de l'île passa sous le contrôle du général noir Jean-Jacques Dessalines qui proclama l'indépendance le 1er janvier 1804. Il demeurait cependant encore quelques troupes françaises sous les ordres du général Ferrand dans la partie orientale de l'île. « Citoyen, l'impossibilité de soumettre la colonie de Saint-Domingue par la force des armes, la crainte de voir les grands avantages qu'offre cette colonie passer en des mains étrangères, m'engagent a vous proposer les moyens de la rappeller à la mère patrie. Quoique les agens du Gouvernement, aussi ineptes qu'infidèles à leurs devoirs ayent exercé [d]es vexations de tous genres envers les noirs, je ne doute nullement que, par une négociation habile et en leur adressant un agent à qui ils puissent accorder leur confiance, on ne déjourait les projets des États-Unis de l'Angleterre même d'une grande partie des créoles qui ne sont point dans le cas et qui ne désirent même pas remplir leurs engagemens envers le commerce de France. Le peu de tems que j'ai resté dans la colonie m'a mis à même d'apprécier et même d'appercevoir que les chefs étaient dévoués au commerce de France et toujours dans l'intention de le servir de préférence à tout autre. S'il entrait dans vos vues de faire la demande au Gouvernement que vous puissiez y envoyer un agent, je me chargerais de lui indiquer la marche et les moyens convenables à la réussite d'une entreprise qui vous rendrait une partie de vos fortunes, que vous devez regarder comme perdues sans cette marche. D'ailleurs la marche que je propose ne peut qu'accélérer un promp[t] rétablissement dans la colonie, la continuation d'une guerre ne peut qu'entraîner sa destruction totale... » La Chambre de commerce de Paris, fraîchement créée par arrêté de Bonaparte en date du 25 février, était placée sous la présidence nominative du préfet de la Seine Nicolas Frochot, et sous la direction effective du vice-président Pierre Vignon, par ailleurs président du Tribunal de commerce de Paris. Dominée par la grande bourgeoisie des négociants-banquiers, cette Chambre était liée aux économistes libéraux, et intéressée à la commandite des grandes opérations maritimes, favorable aux entreprises coloniales. Républicain et abolitionniste, le général Humbert (1767-1823) mena une vie haute en couleurs : après avoir participé aux opérations contre les émigrés débarqués à Quiberon (1795), il s'illustra dans l'expédition d'Irlande (1798) et servit en Helvétie (1799) puis à Saint-Domingue (1802) : il y fut accusé de prévarications, de liaisons avec des gérants d'habitations et avec des chefs rebelles. Il semble qu'il ait protesté contre le supplice du général noir Morpas (Maurepas) et la flagellation des prisonniers, et qu'il ait parfois pris des initiatives sans ordre, indisposant ainsi une partie du haut commandement. En tous les cas, le général Leclerc le renvoya en France, où il fut destitué – le fait d'avoir partagé le même bateau de retour que Pauline Bonaparte qui ne serait pas restée insensible à ses charmes aurait, lit-on souvent, précipité sa disgrâce. Il rejoignit alors un temps la piraterie de Jean Lafitte dans le golfe du Mexique, puis servit dans la guerre de 1812 aux côtés des États-Unis contre l'Angleterre (dans l'état-major du futur président Andrew Jackson), ainsi que dans la guerre d'Indépendance du Mexique contre l'Espagne. Il finit ses jours à La Nouvelle-Orléans.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 44 - TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice de). Lettre signée « ch mau taleyrand prince de benevent » en qualité de ministre des Affaires étrangères, adressée à Édouard Bignon, ministre plénipotentiaire à Cassel en Hesse. Mayence, 14 octobre 1806. Une p. in-folio. Annonce des brillants succès français ouvrant la campagne de Prusse : la bataille de Schleiz (9 octobre) remportée par le maréchal Bernadotte avec le concours de la cavalerie de Murat, sur les forces prusso-saxonnes du général prussien Bogislav Friedrich Emanuel von Tauentzien, et la bataille de Saalfeld (10 octobre) remportée par le maréchal Lannes sur l'avant-garde prussienne du prince Louis-Ferdinand de Prusse qui y perdit la vie. « J'ai l'honneur de vous informer, Monsieur, que de premiers engagements ont eu lieu contre les Prussiens : qu'ils ont été entièrement à notre avantage et qu'ils ont déjà donné des résultats très importants. Ce n'est que pour votre propre information que je vous transmets les premiers rapports : vous pourrez toutefois les communiquer de vive voix au ministère de l'Électeur, mais vous remarquerez que rien de ce que je vous écris ne doit être imprimé. Le corps du général Tauenzien composé de six mille Prussiens et de trois mille Saxons a été attaqué et culbuté par l'avant-garde de l'armée française que commandait le Grand-Duc de Berg [Murat, à la bataille de Schleiz]. Les Saxons ont éprouvé une perte considérable. On a remarqué que les Prussiens avaient placé un bataillon saxon entre deux bataillons prussiens pour s'assurer d'eux et pour les contraindre à combattre contre leur volonté. D'autres engagements ont eu lieu sur toute la ligne. Ils ont été tous également brillants. L'ennemi a perdu beaucoup de monde. Le prince Louis-Ferdinand de Prusse a été tué [à la bataille de Saalfeld]. On a pris trente-deux pièces de canon sur les Prussiens et on leur a fait un grand nombre de prisonniers... » Belle missive réinterprétant les faits de manière orientée pour servir les vues de Napoléon ier en Allemagne. La teneur de cette lettre était à communiquer oralement à l'électeur de Hesse, allié peu sûr de la France aux frontières de la Prusse : Talleyrand insiste donc sur les pertes prussiennes, sur la mauvaise volonté des Saxons à se battre contre les Français et accorde tout le mérite de la victoire de Schleiz à Murat devenu prince souverain en Allemagne comme grand-duc de Berg aux portes de l'électorat de Hesse. À l'issue de la campagne, l'Électorat de Saxe entrerait dans la Confédération du Rhin sous contrôle français et serait élevé au rang de royaume, tandis que l'Électorat de Hesse, qui ne s'opposa pas au passage des Prussiens, fut envahi par les troupes du maréchal Mortier et en grande partie transformé en un royaume de Westphalie confié à Jérôme Bonaparte.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 51 - Sacre de Louis XV (Le), roy de France et de Navarre dans l’église de Reims le dimanche 25 octobre 1722.[Paris, Imprimerie Royale, 1731] ; in-plano de [73] ff., reliure de l’époque maroquin vert, décor doré en encadrement sur les plats, armes dorées au centre, chiffre couronné aux angles, dos à nerfs orné de chiffres L couronnés, roulette intérieure, tranches dorées, chemise de plexiglas à dos et rabats de toile rouge (Relié par Padeloup jeune, place Sorbonne à Paris). Magnifique relation illustrée du sacre de Louis XV. Il fallut attendre neuf ans après l’événement pour voir publié ce fleuron des livres de fêtes d’ancien régime. Il est entièrement gravé et se compose de 34 feuillets de texte (titre, dédicace, légendes et descriptions, tables), 9 planches doubles représentant les scènes clés de la journée, du lever du Roi au festin nocturne, et 30 planches simples représentant les principaux acteurs du sacre dans leur habit de cérémonie. Le texte par Antoine Danchet décrit précisément le décorum des différentes étapes du sacre. Les figures sont gravées par Cochin, Tardieu, Larmessin et certains autres des meilleurs graveurs du royaume, d’après Pierre Dublin et Pierre Josse. Etiquette de papier portant le nom de Padeloup jeune au dernier feuillet.- Greffon de papier à la planche 6. Très bel exemplaire relié aux armes et au chiffre de Louis XV, en maroquin vert signé Padeloup. Les exemplaires de cette couleur sont d’une grande rareté.- Il semble s’agir de l’exemplaire de la collection Ruggieri (n°546), décrit en maroquin vert de Padeloup. Le catalogue précise : « Fort recherché pour la beauté des 9 grandes planches, des nombreux portraits et des encadrements du texte dont il est orné ».

Estim. 12 000 - 15 000 EUR

Lot 54 - PATAS Charles-Emmanuel. Sacre et Couronnement de Louis XVI à Reims le 11 juin 1775 ; précédé de recherches sur le sacre des rois de France, depuis Clovis jusqu’à Louis XV et suivi d’un journal historique de ce qui s’est passé à cette auguste cérémonie… Paris, Vente et Patas, 1775 ; in-4 de xii-148 pp., 91-[1] pp., [19] ff. de légende, 8 pp. (transport de la Sainte Ampoule), maroquin rouge de l'époque, filets dorés en encadrement sur les plats, fleurs de lys aux angles, armes au centre, dos à nerfs orné de fleurs de lys avec pièce olive, tranches dorées, étui moderne réservant une fenêtre laissant voir le blason. Célèbre livre de fête que Louis XVI avait, par une humilité qui ne lui portera pas bonheur, souhaité moins somptuaire que ceux de ses prédécesseurs. Il avait notamment demandé que le format, traditionnellement in plano ou in-folio, soit réduit au format in-4. Le volume contient le récit exact de l’éprouvante cérémonie du sacre, une brève histoire du sacre de chaque Capétien, la description du rôle de chaque officiel durant la cérémonie, etc. Il est orné d’un titre gravé, d’un frontispice, de 39 planches de costumes, de 9 belles scènes de cour à double page, d’une planche double d’armoiries et de 14 vignettes en en-tête, le tout gravé sur cuivre par Patas. Le plan replié de Reims, qui manque souvent, est bien présent. Luxueux exemplaire en grand papier, couvert d'une fraîche reliure aux armes de Louis XVI. Ruggieri, 606.- Il existe aussi un tirage plus petit, mais dans les exemplaires in-4 « les épreuves sont très supérieure (…) et les figures ont des encadrements » (Cohen II, 785). Provenance : Collection Chaponnière, Sotheby’s, 2019, n° 134.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 59 - Sacre de S. M. l'Empereur Napoléon (Le) dans l’église métropolitaine de de Paris, le XI frimaire an XIII, dimanche 2 décembre 1804. Paris, vers 1810-1815, petit in-plano de 39 pl., reliure anglaise vers 1830, maroquin à long grain aubergine, succession d’encadrements dorés et à froid sur les plats avec aigles, abeilles et N dans la dentelle intérieure, armes napoléoniennes au centre, dos à nerfs orné des mêmes motifs symboliques, filets intérieurs gras et maigres, doublures et gardes de moire rose vif, tranches dorées, chemise moderne de plexiglas. Très rare suite des gravures destinées à illustrer le récit du sacre. Ce livre fut victime de l’excès de zèle de ces concepteurs qui voulaient égaler en somptuosité les volumes publiés pour les sacres de Louis XIV et Louis XV ; à la chute de Napoléon, il n’était toujours pas achevé. Sous la Restauration Louis XVIII en offrit quelques exemplaires gardés à l’Imprimerie Royale, souvent composés différemment, en feuilles ou reliés et le livre sombra dans l’oubli. Le volume présenté est bien complet des 39 planches prévues, pour l’illustration, tirées avant la lettre, état particulièrement rare. La première planche formant titre présente des différences avec celle décrite par Monglond (Bibliographie des livres publiés sous la Révolution et l’Empire) : dans le cartouche où Monglond décrit le couple impérial dans un char, nous avons Napoléon posant la couronne sur la tête de Joséphine. Sept grandes figures montrent différentes scènes de la journée ; les suivantes donnent le portrait de personnages en costume de cérémonie. Elles sont gravées par une pléiade des meilleurs graveurs d’après Isabey, Percier et Fontaine Très précieux exemplaire relié pour Pauline Bonaparte avec inscription manuscrite de la première moitié du XIXe siècle : Pauline Bonaparte copy, Proofs (c’est-à-dire état d’épreuves) sur la première garde. Il semble être passé avant ou après la mort de Pauline dans les collections des amis Lord et Lady Holland. Montholon voit le livre lors d’une visite en 1821 à Holland House. Il est ému et écrit à ses hôtes : « à voir le nombre et la qualité des souvenirs et rappels innombrables de ce que fut la gloire de l’Empereur (…) mais surtout la découverte de l’ouvrage, désormais magnifiquement relié par vos soins, du Sacre de Sa Majesté le 2 décembre 1804… » (lettre en mains privées). D’après des recherches menées par un précédent propriétaire, Henry Fox Stangways, comte d’Ilchester, un cousin, hérita des biens de Lady Holland en 1845. On trouverait dans une liste successorale de 1959 – après la mort du 6e comte d’Ilchester – des ouvrages épargnés par les flammes consécutives au bombardement allemand en 1940 qui avaient détruit Holland House, le Boxer Codex de 1501, mais aussi, le Sacre de l’Empereur… Il figurerait encore après la mort du 7e comte d’Ilchester en 1964 dans l’inventaire de succession.-Quelques rousseurs.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 67 - [GÉNÉRAL CAZALS] Minutes autographes. 1801, 80 pp. in-4 et in-8, nombreuses ratures, croquis de carte, 5 pp. in-8 et 7 pp. de croquis de plan. (gc12). Minutes éparses des notes du futur général Cazals sur la Sicile et l’Italie à son retour d’Egypte à la fin de l’année 1801. Après avoir servi aux campagnes de l’armée en Hollande puis en Allemagne sous Kléber et Championnet, Louis-Joseph-Elisabeth Cazals (1774-1813) avait été employé à l’Armée d’Orient en mai 1798 peu après avoir été promu chef de bataillon. Il servit à la prise de Malte en juin 1798, puis à la prise d’Alexandrie, nommé commandant le génie de la division Kléber, fut aux Pyramides et au combat de Gemyleh en septembre ; nommé commandant du fort d’El Arich, il sera forcé de capituler à la suite de la révolte de la garnison en janvier 1800. Il fut promu chef de brigade provisoire par Kléber peu après Héliopolis, et servit à la reprise du Caire et d’Alexandrie. D’après Six, il rentra en France fin 1801, où il sera nommé directeur des fortifications à Perpignan puis commandant du Génie au camp de Montreuil. Notes sur Herculanum et Naples : « Herculanum couverte aujourd’huy de lave, de cendre et de terre jusqu’à la hauteur de 100 pieds était fondé sur la lave ; elle fut détruite à la même époque que Pompeïa mais ses habitants moins infortunés eurent le tems de se sauver (…). On ignorait encore il y a 50 ans l’emplacement d’Herculanum (…). Tous les objets trouvés à Herculanum, Pompéia et Stabine ont été réuni dans le musée ; dans le cours de la guerre, tout ce qu’il y avait de plus précieux a été emporté à Palerme(…) ». Joints : des notes extrait de Scamori, sur les différents ordres d’architecture, un croquis des côtes de la Sicile depuis Syracuse jusqu’à Messine, d’après Mr de Laborde, avec indication des principales villes et du volcan de l’Etna et des croquis de plans de maisons romaines avec atrium, plan d’un amphithéâtre romain, ébauche d’un portique.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 74 - LAS CASES (Emmanuel de). Mémorial de Sainte-Hélène par le CTE de Las Cases : suivi de Napoléon dans l’exil, Par MM. O’Méara et Antomarchi, et de l’histoire de la translation des restes mortels de l’Empereur aux Invalides. Paris : Ernest Bourdin, 1842. — 2 volumes in-8, 259 x 171 : frontispice, (2 ff.), vij, 828 pp., 16 planches, 2 cartes, frontispice, (2 ff.), 935 pp., 11 planches. Chagrin violet, plaque spéciale dorée sur les plats, composée des armes impériales au centre d’un semé d’abeilles dans un encadrement de feuillages, filets à froid en encadrement à l’extérieur, dos lisse orné d’une plaque spéciale dorée, tranches dorées (Boutigny). Frottements. Première édition illustrée de l’un des beaux livres de l’époque romantique, ornée de centaines de vignettes dans le texte, de deux cartes et de 29 planches tirées sur Chine appliquée, dont deux frontispices, gravés sur bois essentiellement d’après Nicolas Charlet et A. Sandoz, en collaboration avec Horace Vernet. Le Mémorial est complété par trois textes : Napoléon en exil par O’Méara, Derniers moments de Napoléon par Antomarchi et Historique de la translation des restes mortels de l’Empereur Napoléon aux invalides par F. Fayot. Ces deux derniers textes sont entrecoupés du testament de Napoléon. L’ouvrage se termine par un appendice donnant le Rapport de monseigneur le prince de Joinville au ministre de la marine daté de Cherbourg, 30 novembre 1840, l’Acte d’exhumation et de remise des restes de Napoléon et le Procès-verbal du chirurgien-Major de la frégate La Belle-Poule. Bel exemplaire en reliure de l’éditeur signée de Boutigny, l’une des conditions les plus recherchées pour ce livre.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 81 - . Deux cachets sceaux à cire aux armes du Baron Eschasseriaux (1753-1824) a-ovale, en laiton, poignée en buis. 28 x 24 mm. b-ovale, en argent, manque la poignée. 19 x 15 mm. B.E. Époque Ier Empire. Biographie : Eschassériaux se rallie aux idées nouvelles et devient commandant de la Garde Nationale de Corme-Royal, sa ville natale. En 1790 il est élu administrateur du district de Saintes puis entre au Directoire du département de la Charente-Inférieure. En 1791, devenu l'une des figures révolutionnaires de la Charente-Inférieure, il est élu député de ce département à l'Assemblée législative. Le 5 septembre 1792 il est réélu à la Convention Nationale En 1795 il est réélu au Conseil des Cinq-Cents par la Charente-Inférieure, ainsi que par quinze autres départements comme suppléant. Il est réélu pendant tout le Directoire et devient même secrétaire du conseil en mai 1796.Eschassériaux se rallie avec enthousiasme au coup d'État du 18 brumaire et entre ensuite au Tribunat. Il y siège pendant sept ans et fait preuve d'une grande fidélité envers le Premier Consul devenu empereur. En 1806 Napoléon le nomme chargé d'affaire auprès de la République du Valais, puis l'envoie comme ministre plénipotentiaire dans la Principauté de Lucques et Piombino jusqu'en 1809. Ses services sont récompensés par la Légion d'Honneur (le 4 frimaire an IX) puis par le titre de Baron de l'Empire le 14 février 1810. En 1816 la Restauration l'exile comme régicide.

Estim. 400 - 600 EUR