DROUOT
mardi 02 juil. à : 14:00 (CEST)

Archéologie & Arts de l'Islam et de l'Inde

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Salle 2 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
samedi 29 juin - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
lundi 01 juillet - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
mardi 02 juillet - 11:00/12:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
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295 résultats

Lot 201 - Vahshi Bafqi (1532-1583), Shirîn et Farhad, Iran qâjâr, 1842 Manuscrit sur papier de 12 lignes par page réparties en deux colonnes, le texte en persan nasta’liq sheskate à l’encre noire sur fond poudré d’or. Manuscrit richement enluminé à l’or et en polychromie de plusieurs frontispices sarlow au décor floral de rinceaux et semis de fleurettes surmontant un cartouche de titre doré, ainsi que de plusieurs cartouches séparant les différentes sections. Les titres non inscrits dans les cartouches mais en notes marginales. En fin de manuscrit, colophon nommant le commanditaire Mîrza Mohammad Ebrahîm, donnant la date de 1258 H / 1842 et achevé d’une formule religieuse contenant le nom de Hussein. Reliure en papier-mâché à décor peint et laqué sur ses deux faces de compositions gol-o-bolbol de rossignols posés sur des tiges de roses et dans des branches d’églantiers, un papillon complétant les compositions. 17,3 x 10,5 cm Légère usure, quelques taches et rousseurs, petits éclats et légères craquelures sur la reliure. Vahshi Bafqi (1532-1583) fut un poète iranien actif à Kashan à la période safavide. Shirîn et Farhad, dont les protagonistes ont été rendus célèbres par le poème Khosrow et Shirîn du Khamseh de Nezâmî, est sans doute son œuvre la plus connue. Comme cette histoire d’amour impossible interrompue par un suicide, le poème est demeuré inachevé. Il a été complété au XIXe siècle par des poètes shirazi. Nous remercions Mme Negar Habibi, Enseignante en arts de l’Islam à l’Université de Genève, pour l’identification du contenu de ce manuscrit. A Qajar Manuscript Copy of Shirîn and Farhad by Vahshi Bafqi, Iran, dated

Estim. 2 000 - 2 500 EUR

Lot 205 - Scène d’audience entre Shâh Tahmâsp et Humâyun, Iran qâjâr, signé et daté 1855 Plat de reliure en papier-mâché peint, doré et laqué représentant une scène d’audience dans un pavillon ouvert sur l’extérieur, entre le shâh safavide et son hôte moghol agenouillés au centre sur un tapis, en présence de plusieurs dignitaires debout ou agenouillés, deux danseuses s’agitant au premier plan. La scène entourée de cartouches calligraphiés de vers en thuluth. Entre les cartouches, médaillons circulaires garnis d’inscriptions donnant la date du vendredi 10 Rabi’ I 1272 H / 20 novembre 1855 et citant l’atelier d’Aghâ Mirzâ Nâser Dans un cadre en bois recouvert d’un tissage de soie. Dim. à vue : 35,5 x 53 cm ; dim. totales : 49,8 x 68,3 cm Accidents importants, craquelures, petits manques et bouchages. On joint un plumier qalamdan à décor gol-o-bolbol, Iran, XXe siècle ; long. : 26 cm, petits accidents. Cette scène d’audience accordée par le deuxième Shâh de la dynastie safavide (r. 1524-76) au deuxième empereur de la dynastie des Moghols (r. 1555-56) est inspirée d’une des fresques ornant les murs de la salle de banquet du pavillon du Chehel Sotoun au palais royal d’Ispahan, érigé au XVIIe siècle. La rencontre est historique : elle eut lieu en juillet 1544, et scelle la protection apportée par Shâh Tahmasp à son contemporain suite à la perte de son royaume. La scène inspira plusieurs artistes indiens comme persans. Un exemple moghol célèbre est le folio de l’Akbarnâmeh illustré par Sanvala en 1602-03 et conservé à la British Library de Londres (Or. 12988, f. 98r). Pour un autre exemple qâjâr, également réalisé sur papier-mâché, on peut citer le plat de reliure du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (Acc. no. VR-200). A Qajar Papier-mâché Panel depicting the Audience between Shah Tahmasp and Humayun, Iran, Signed and Dated

Estim. 1 000 - 1 200 EUR

Lot 210 - Coffret aux scènes du Khamseh de Nezâmî, Iran qâjâr, XIXe siècle Coffret quadripode ouvrant par un couvercle à doucine muni de charnières et d’une prise métallique en bouton. En papier-mâché peint, doré, argenté et laqué au décor couvrant sur chacune des faces. Sur le couvercle, plusieurs scènes de chasse au faucon, au sabre, à l’arc et au fusil, les chasseurs à pied accompagnés d’une meute de chiens ou à cheval s’attaquant à un gibier varié, cervidés, lions ou sangliers. Sur les côtés de la boîte se déroulent plusieurs scènes animées issues du Khamseh de Nezâmî : du poème Khosrow et Shirîn, on reconnaît la scène où le roi sassanide Khosrow II découvre son aimée Shirîn à sa toilette, ou encore l’épisode où Farhad creuse une route dans la montagne à la demande de son rival Khosrow. Du Haft Peykar, on reconnaît la servante Fitnah qui impressionne le roi Bahram Gur en portant une vache sur ses épaules. Les autres scènes, animées de multiples personnages, cavaliers, cavalières, ou encore un saint personnage au visage nimbé, sont ponctuées de portraits féminins dans des médaillons et séparées d’écoinçons et fleurons à décor végétal doré. Le dessous du coffret peint de rinceaux végétaux et d’animaux dorés sur fond rouge. L’intérieur peint en vert, l’intérieur du couvercle peint d’une assemblée de derviches en discussion avec un souverain couronné en présence d’un mollah et d’un soldat, un palais se dessinant à l’arrière-plan et la scène entourée d’animaux variés peints en noir sur fond ocre. 21 x 41 x 28,5 cm Quelques accidents, quelques retouches, des zones revernies. A Qajar Papier-Mâché Casket decorated with scenes from the Khamseh of Nezâmî, Iran, 19th century Les scènes représentées sur les parois de ce coffret sont issues du célèbre Khamseh du poète persan Nezâmî (m. 1209). Si l’œuvre inspira nombreux artistes persans, la sélection de plusieurs scènes des poèmes sur un coffret laqué de ce type est rare. Dans le corpus connu de boîtes luxueuses de ce type, les scènes de chasse sans référence littéraire précise ou de cour sont plus fréquentes. Par exemple, un coffret de même forme orné de la figure de Fath ‘Alî Shâh Qâjâr et de scènes de chasse est conservé au musée de la Castre à Cannes (2008.1.124). La scène de Shirîn au bain, sans doute la plus connue et la plus représentée du poème de Nezâmî, est visible sur un boîtier de miroir qâjâr laqué du Victoria and Albert Museum de Londres (1934,1115,0.6).

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 229 - Ali Zayn al-Abidîn, al-Sahîfa al-Sajjâdiyya, Les Cantiques de Sajjâd, Iran safavide, daté 1694 Manuscrit sur papier de 9 lignes de texte par page en arabe naskhi, la traduction persane interlinéaire en nasta’liq à l‘encre rouge, les titres de section à l’encre rouge. Manuscrit introduit par un frontispice enluminé à l’or et en polychromie en double-page, le texte inscrit en réserve sur fond d’or sur la première page, chapeauté d’un sarlow à décor de lambrequins et d’un cartouche doré, et entouré d’une marge à décor floral hatayi incluant des inscriptions marginales. A la dernière page, colophon donnant la date de 1106 H / 1694 et le nom du copiste Darwish Mohammad. Un cachet en toute première page comportant le nom “Mohammadi”. Reliure qâjâr du XIXe siècle en papier-mâché à décor peint, doré et laqué d’une composition florale sur les plats, de narcisses sur fond rouge sur les contreplats. Dim. reliure : 18 x 12,3 cm Usures, taches, restaurations, mouillures, reliure remplacée au XIXe siècle, son dos restauré. Provenance : Collection de M. Mohajer Le Sahîfa Sajjâdiya (Les Cantiques de Sajjâd) également connu sous le nom de Zabour-e Ahl al-Bayt, est un recueil de prières et de supplications attribuées à l’Imam ‘Alî Zayn al-Abidîn (658-713) surnommé as-Sajjâd (le prosterné), quatrième imam de l’islam chiite. Composé de cinquante-sept prières, cet ouvrage est très populaire dans les milieux chiites. A Safavid al-Sahîfa al-Sajjâdiyya, Psalms of Islam, by ‘Alî Zayn al-Abidîn’s, Iran, dated

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 233 - Deux compositions calligraphiques en ta’liq, Iran, XVIe siècle et XXe siècle Calligraphies sur papier en persan ta’liq manuscrites à l’oblique et montées plus tardivement en pages d’album. La première, attribuable à Khâje Ekhtiyâr Monshi, composée de 5 lignes alternativement à l’encre noire et à l’or. Montée en page d’album avec deux écoinçons enluminés à l’or et en polychromie et un cartouche à décor floral, l’ensemble ceint de bordures enluminées et d’une large marge brune poudrée d’or ; la seconde, de format presque carré, de 6 lignes horizontales et 2 lignes verticales à l’encre noire, montée en page d’album avec plusieurs bordures enluminées et une large marge rouge. Dim. calligraphies : 10 x 18,5 cm et 12,5 x 12,2 cm ; dim. pages d’album : 29,7 x 21,4 cm et 28,6 x 24,1 cm Pliures, usures, légères taches et rousseurs, quelques accidents. Provenance : Collection de M. Mohajer Khâje Ekhtiyâr ibn Alî Gunabadi Monshi (m.1567), est considéré comme l’un des plus grands calligraphes du style ta’liq. En plus de son métier de calligraphe, il a travaillé comme secrétaire à la cour du prince safavide Sultan Mohammad Mîrza, fils de Shah Tahmasp. Ses pièces signées sont datées entre 1538 et 1562. Pour un exemple de calligraphie signée par cet artiste, voir la page d’album F1929.63 du National Museum of Asian Art, Freer Gallery of Art de Washington datée de 1541. Two Calligraphic Compositions in Ta’liq, Iran, 16th and 20th centuries

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 247 - Coran, Inde des Sultanats, XVe - XVIe siècle Manuscrit sur papier de 13 lignes de texte par page en arabe behârî, aux encres noire et rouge orangé. Double-pages introductive et finale enluminées à l’or et en polychromie, le texte encadré de cartouches garnis de médaillons sur fond rouge et entouré d’une marge à décor de fleurons sur fond bleu ciel. D’autres enluminures dans le texte : les versets séparés par des rosettes dorées, les sourates par des cartouches rectangulaires colorés et dorés, et les marges agrémentées de médaillons, certains indiquant les divisions du texte. Quelques notes marginales. Reliure postérieure en maroquin brun à décor estampé d’un bandeau floral. Dim. reliure : 30,6 x 19,9 cm Restaurations, mouillures, quelques folios coupés, taches, quelques notes manuscrites postérieures, reliure plus tardive et restaurée. Les copies du Coran produites dans l’Inde dite « des Sultanats », à savoir la période d’occupation islamique de l’Inde précédant l’Empire moghol (1526-1857), sont rares à nous être parvenues. Si la majorité des témoignages de l’art du livre coranique pré-moghol se réduit à des folios isolés, les Corans complets comme le nôtre, sont exceptionnels. Le plus ancien Coran indien complet connu à ce jour est le Coran de Gwalior daté du 11 juillet 1399, signé et conservé aujourd’hui dans la collection de l’Aga Khan de Toronto (AKM 281). On peut aussi citer le Coran en deux volumes du XVe siècle conservé dans la Collection Khalili de Londres (QUR 237). La production indienne entre la fin du XIVe et le XVIe siècle se caractérise par cette calligraphie cursive aux longues lettres horizontales laissant de grands espaces entre les mots, que l’on qualifie de behârî ou bihari. L’usage de l’encre rouge-orangé qui vient animer le texte à l’encre noire est également très fréquent sur les manuscrits connus de cette période. Le rythme donné ici avec une alternance régulière d’une ligne rouge pour cinq noires s’observe aussi sur des pages d’un Coran conservé à l’Ashmolean Museum d’Oxford (EA 1990.1271. a-f). Ce rouge vif se retrouve également dans les décors enluminés, tels que les cartouches séparant les versets et les médaillons marginaux, aux côtés d’autres couleurs plus pâles telles que le mauve ou le bleu ciel. Lorsqu’elles nous sont parvenues entières, les copies du Coran au format généralement grand, ont souvent perdu leur reliure d’origine comme c’est le cas pour cet exemplaire, laissant entier le mystère de son aspect d’origine. Beaucoup de questions au sujet de cette production restent alors non soldées et chaque pièce nouvelle apparaissant sur le marché vient compléter la connaissance sur ces chefs-d’œuvre souvent victimes de l’instabilité politique de leur pays d’origine ou des difficultés de conservation de leurs matériaux fragiles. Bibliographie : BRAC DE LA PERRIERE, Eloïse, L’art du livre dans l’Inde des sultanats, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne : 2008.

Estim. 8 000 - 12 000 EUR

Lot 248 - Firman de Dârâ Shikôh, Inde moghole, daté du 11 octobre 1657 Grand document papier manuscrit de 5 lignes de texte en persan nasta’liq à l’encre noire. Le texte précédé de la Bismillah puis des deux tughra respectivement de l’Empereur Shah Jahan et du Prince Dârâ Shikôh, de format carré et calligraphiées à l’or et à l’encre rouge avec des lettres cursives aux hautes hampes. A côté, cachet daté 30 [année de règne] 1066 H / 1655 au nom complet du prince accompagné de ses titres : “Shah Buland Iqbal Muhammad Dara Shikuh Ibn Shah Jahan Padishah Ghazi”. Ce firman s’adresse à un certain Hari Singh pour le remercier de ses services. La dernière phrase de l’édit donnant sa date de rédaction le 3 Muharram de la 31e année de règne, 1068 H / 11 octobre 1657. Au revers, phrase en sanskrit en partie supérieure et cachet indiquant “Wazîr Khân bi Sind Shâh Buland Iqbâl” et la date du 31 [année de règne] 1067 H / 1656. 82,5 x 41 cm Mouillures, taches, pliures, petites déchirures, usure. Provenance : - Spink & Son LTD, Londres, Novembre 1995, lot 36. - Sotheby’s, Londres, 8 octobre 2014, lot 222. Dârâ Shikôh (20 mars 1615 - 30 août 1659) fut l’aîné des quatre fils de l’empereur moghol Shah Jahan et de Mumtaz Mahal. Détrôné par son frère Aurangzeb pour succéder à leur père, il mena une vie tournée vers la spiritualité et œuvra au dialogue entre Musulmans et Hindous. A Mughal Firman of Dârâ Shikôh, India, dated

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 249 - Brève du Bengale posée sur une branche, Inde, probablement XVIIIe siècle Encre et aquarelle sur papier représentant un oiseau identifiable comme une brève du Bengale posée sur une branche, la ligne d’une colline bordée de petits arbustes se dessinant au loin, le ciel peuplé d’une file d’oiseaux en vol. Montée en page d’album avec plusieurs bordures colorées sur papier cartonné. Dimensions : dessin : 18,6 x 9,2 cm ; page d’album : 27,5 x 27,3 cm Usure, petites pliures, petit bouchage au niveau de la ligne d’horizon. Les portraits animaliers dans la peinture indienne se sont développés et sont devenus particulièrement à la mode durant le règne de l’Empereur moghol Jahangir (r. 1605-1627). Les animaux, finement observés et dépeints avec beaucoup de réalisme, sont devenus de véritables muses pour les artistes qui les mirent en valeur en les prenant comme sujet central de leur peinture souvent montée en page d’album avec des bordures et des marges enluminées. Sur ce portrait animalier, le talent de l’artiste anonyme se révèle dans la finesse des traits de l’oiseau, la douceur de sa palette colorée et le naturalisme de son traitement, permettant l’identification de l’espèce des Brèves du Bengale à laquelle il appartient. Cet oiseau au plumage coloré et à la face embrassée d’une longue bande noire, est particulièrement présent en Inde et dans plusieurs pays d’Asie du Sud Est. Un autre portrait moghol de brève, attribué aux années 1625, est connu dans la Sir Cowasji Jahangir Collection de Bombay, l’oiseau représenté dans la même posture mais posé sur l’herbe, toujours sous une file d’oiseaux en vol dans le ciel, au loin. An Indian Painting with a Pitta on a Branch, Mughal India, probably 18th century

Estim. 2 000 - 4 000 EUR

Lot 252 - Le mariage de Nala et Damayanti, Inde du Nord, Haut Penjab, école Pahari, Kangra ou Guler, début XIXe siècle Crayon, encre, gouache, aquarelle et or sur papier représentant un groupe d’hommes et de femmes sur la terrasse d’un palais, sous un dais, tendant leurs mains vers la fumée s’échappant d’un feu, sous le regard de personnes présentes sur la terrasse ou dans les pavillons latéraux. A l’extérieur de l’enceinte du palais, une procession d’hommes à pied, à cheval ou à dos d’éléphant est accueillie par des courtisans se prosternant. Dim. totales : 33,2 x 35,1 cm ; dim. peinture : 28,7 x 29,9 cm Peinture inachevée, pliure, taches, contrecollée sur carton. Cette peinture au caractère hautement narratif avec plusieurs actions représentées sur la même page illustre le mariage de Nala et Damayanti réunis autour du feu sacré qui brûle au centre, sous un dais. L’histoire d’amour entre Nala roi de Naishadha et Damayanti, fille du roi de Vidarbha est l’une des plus populaires des légendes indiennes. Les deux héros vivent un amour paisible jusqu’au jour où Nala se trouve possédé par un démon... Cette aventureuse histoire est contée dans plusieurs poèmes épiques en sanskrit, notamment le fameux Mahabharata. Elle a inspiré de nombreux artistes, et plusieurs séries de peintures éponymes issues des ateliers du Haut Penjab sont connues. Elles ont toutes la caractéristique d’une lecture narrative et plusieurs montrent un même aspect inachevé, notamment dans le remplissage des couleurs. Cinq peintures d’une série plus ancienne sont conservées au National Museum of Asian Art de Washington, l’une d’elle illustrant le mariage sous un dais de forme similaire (1923.11). Notre peinture, qui semble avoir eu pour modèle une œuvre conservée au Musée National de New Delhi (47,11), pourrait faire partie de la même série qu’une peinture vendue aux enchères à Mumbai le 3 mars 2017, lot 53, qui montre une autre étape du mariage, les préparatifs de Nala et son départ pour épouser Damayanti. Nala and Damayanti Wedding, North India, Punjab Hills, Pahari School, Kangra or Guler, Early 19th century

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 259 - Deux portraits d’homme et de femme, Inde du Sud-Est, Tamil Nadu, peut-être Pondichéry, Company School, fin XIXe siècle Gouaches sur papier filigrané représentant chacune un portrait. Le premier, portrait d’homme en pied vêtu d’un long jama blanc et coiffé d’un turban assorti et tenant une canne dans la main gauche. Portrait légendé en français en bas à l’encre noire “Interprète, Caste Cavaré” et numéroté n°86 en haut. Le second, portrait de femme en pied, richement parée et aux vêtements colorés enveloppés dans un sari blanc à galon rouge. 39 x 28 et 39 x 25 cm Quelques rousseurs, traces de passe-partout et légères déchirures en bordure, contrecollées sur carton. Ces deux portraits, dont l’un est légendé en français, peuvent entrer dans la catégorie de ce que l’on appelle les « Company Paintings », à savoir des œuvres exécutées par des artistes indiens à destination des Européens vivant en Inde. Dans ce cas précis, la langue de la légende nous met sur la piste de l’Inde française, une piste étayée par la désignation de la caste Cavaré qui était bien représentée à Pondichéry, capitale de cette région de l’Inde occupée par la France de la fin du XVIIe siècle au milieu du XXe siècle. Par ailleurs, la fonction d’interprète attribuée à cet homme est un témoignage concret de la cohabitation des Indiens et des Français au XIXe siècle. Two Portraits, South-East India, Tamil Nadu, perhaps Pondichery, Company School, late 19th century

Estim. 300 - 500 EUR

Lot 260 - Le dinandier, Inde du Nord, Penjab, vers 1860-80, attribué à l’atelier de Bishan Singh Gouache et argent sur papier représentant un dinandier accroupi devant un bâtiment, tenant un vase lota du bout de sa pince au-dessus d’un foyer qu’il attise avec un grand soufflet. Autour de lui, plusieurs outils et au premier plan, des pièces qu’il a confectionnées. Scène encadrée de trois lignes bleues. 26,4 x 20,6 cm Rousseurs, oxydation de l’argent, partie supérieure du folio contrecollée. A Painting with a Coppersmith, North India, Punjab, c. 1860-80, attributed to Bishan Singh Workshop Sous l’apparente simplicité de cette peinture qui choisit pour sujet une modeste scène d’artisanat, l’œil s’attarde avec délectation sur des détails qui révèlent un pinceau d’une grande maîtrise. L’échantillonnage d’outils et d’artefacts facilement identifiables grâce à leur réalisme, offre un témoignage presque documentaire de l’artisanat penjabi du métal dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’artiste a également soigné l’image du protagoniste de la scène, le dinandier à la barbe fournie mais néanmoins très ordonnée, presque peignée, comme sa chevelure dont on peut quasiment compter les bouclettes tombant dans sa nuque. L’attention aux matières se ressent dans les plis de la chemise et du pantalon retroussé, mais aussi dans le tressage de la natte sur laquelle l’artisan est assis et dans les ondulations de la peau du soufflet qu’il actionne de la main gauche. Avec ses panneaux moulurés, l’encorbellement orné de sa toiture et l’effet général de profondeur qui lui est donné, le pavillon se trouvant derrière lui n’a pas non plus été négligé par le peintre qui semble même suggérer d’où brille le soleil avec l’ombre portée du foyer central. Bien que l’artiste ait choisi de garder l’anonymat, tous ces éléments stylistiques ainsi que l’emploi ponctuel de couleurs vives pour traiter le pantalon, le bonnet et les montants du soufflet, suggèrent un rapprochement avec l’œuvre du peintre Bishan Singh (vers 1836-1900) et de son entourage. Bishan Singh, issu d’une famille d’artistes du Penjab dans la seconde moitié du XIXe siècle, a une renommée importante dans le milieu sikh. Son impressionnante représentation du Lieu Saint le plus important du sikhisme, le Temple d’Or d’Amritsar conservée dans la collection Davinder Toor est un beau témoignage de son attachement à cette culture. Il est également connu pour ses nombreuses représentations de la cour du premier Maharaja sikh Ranjit Singh (r. 1801-1839). Que ce soit dans les lignes architecturales, le rendu des matières, des visages, des objets, Bishan Singh fait toujours preuve d’une grande précision de trait couplée à l’usage de couleurs parfois chatoyantes. Au-delà des milieux religieux et princiers, l’artiste s’est aussi intéressé à la vie quotidienne du peuple indien et notamment à l’artisanat et aux métiers. La peinture d’un atelier de tisserands de châles conservée au musée Guimet (n° MA 12702), signée et datée de 1874-75 en est un exemple connu. Notre dinandier semble constituer une série avec d’autres peintures de métiers attribuées à l’artiste et apparues sur le marché ces dernières semaines : l’une présentée chez Bonham’s, Londres, le 21 mai 2024, lot 190 représentant un boucher, une seconde présentée chez Daguerre, Paris, le 7 juin 2024, lot 5, représentant des cuisiniers. Toutes trois ont des dimensions sensiblement égales, le même encadrement de lignes bleues et présentent un métier devant un pavillon architecturé dont la douceur contraste avec la vivacité de quelques rehauts colorés.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR