DROUOT
jeudi 04 juil. à : 13:30 (CEST)

VENTE CLASSIQUE

Pestel-Debord - +33176215500 - Email CVV

Salle 14 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
mercredi 03 juillet - 11:00/18:00, Salle 14 - Hôtel Drouot
jeudi 04 juillet - 11:00/12:00, Salle 14 - Hôtel Drouot
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405 résultats

Lot 68 - Yvette GUILBERT. Ensemble de 9 lettres autographes signées "Yvette" ou "Yvette Guilbert". Quatre sont adressées à son ami l'écrivain Charles Morice, deux à l'en-tête du 26 bd Berthier, une de l'Hôtel Bristol à Vienne, dans laquelle elle évoque l'organisation en commun de conférences pour lesquelles elle a commandé "une chaire". "Quant aux prédicateurs (que je désire nommer : "Les Conseillers du cœur", ils auront une large place dans mes programmes. J'en désire de philosophiquement intéressants, d'agréablement graves, de plaisamment tendres, bref un chapelet de tous grains ! ... Et puis j'ai une idée de "confessions publiques" dont je vous parlerai" "Nos concerts à Budapest comme ici furent de vrais somptuosités...et quelle compréhension des choses graves dites Rasoir à Paris...ah! quel réconfort". La dernière lettre est à l'en-tête du Grand Hôtel à Marienbad. Une lettre autographe signée est adressée à Laurent Tailhade en mars 1868, avec enveloppe timbrée. "Ah! si vous vouliez rimer une belle satire sur la Veulerie moderne...comme je la dirais avec amour ! - Mais voilà, vous ne voulez pas! et pourtant tout les gens de lettres me disent de m'adresser à vous pour inaugurer l'ère nouvelle de la chanson. Ah si vous vouliez! que de beaux succès populaires nous aurions tous les deux". Une autre, à l'en-tête de la Maison de santé Velpau, datée du 28 février 1915, où elle informe être tombée gravement malade et avoir subi une grave opération. Et trois autres lettres, dont deux adressées à une amie, une datée du 14 octobre 1898. L'ensemble de ces lettres forme 16 pages in-8 et une page in-4, toutes rédigées à l'encre brune.

Estim. 400 - 600 EUR

Lot 73 - Georges LORIN - [Autographes - Correspondance] (Auxerre 7 avril 1850 - Paris, 9 avril 1927), artiste polyvalent, à la fois peintre, sculpteur, illustrateur, caricaturiste, musicien et poète dit "de Montmartre". Importante correspondance qu'il entretint avec son grand ami Jules Lévy, célèbre éditeur et écrivain. En 1878, Georges Lorin avec le poète Émile Goudeau, fondent le fameux groupe des Hydropathes, club littéraire parodiant les salons bourgeois. C'est là qu'ils se lient d'amitié et Jules Lévy rejoindra le club six mois après sa fondation. A travers cette imposante correspondance, on découvre la personnalité multiple de l'artiste, ses amis tel que Maurice Rollinat à qui il dédia plusieurs poèmes et dont il réalisa un buste. En 1882, il y évoque le procès Rollinat: "Tu sais que Rollinat entre en procès avec son éditeur de musique Hartmann. Or pour éviter toute surprise, il faudrait s'assurer qu'après la sommation d'huissier, Hartmann n'a rien fait paraître". Ainsi que ses inimitiés notamment avec le journaliste et poète Félicien Champsaur : "Je suis désolé de te dire que je ne veux être d'aucune complicité dans une collaboration actuelle avec Champsaur. Il ne se gêne pas assez à certains points de vue. Je ne suis pas mal avec lui (...) mais ses procédés sont parfois trop sans gêne, et son nom à côté du mien dans une oeuvre artistique ne peut que me compromettre." Il cite dans sa correspondance quelques unes de ses œuvres, et ses relations avec d'autres éditeurs: "Ollendorff ne m'a donné que 15 Gens [fantaisie rimée, éditée par Ollendorff en 1882]. Il m'en faut 15 autres. Prends les chez lui en une ou deux fois, sans en dévoiler la destination. Ça fera son petit effet, et en somme cela me coutera fort peu, puisqu'il me reviendra mes droits d'auteur... Promets moi de ne montrer cette lettre à personne, pas même à toi. Détruis-la". "Moi je peins des femmes nues dans des montagnes éclairées par des soleils couchants. C'est épatant (c'est moi qui le dit). Ça va peut-être me rendre célèbre". Certaines de ses lettres sont signées "Cabriol" du pseudonyme utilisé dans ses illustrations du journal Les Hydropathes. La correspondance est formée de 38 lettres, de tout format, écrites à l'encre brune, parfois sur papier à l'en-tête de la Lithographie Artistique Vallet, Minot et Cie, toutes adressées à Jules Lévy, surnommé "Mon p'tit Jules", "Mon cher Vieux", "Mon cher ami", "Mon cher Lévy". On trouve également 2 lettres autographes signées "Bibi-Lolo" agrémentées d'un petit dessin, et 4 pièces autographes en vers signées et une non signée de 4 vers mais illustrée, ainsi que le texte dactylographié de son poème "Le Marché aux Fleurs", dédicacé, à la main, à l'écrivain Fernand Icres (3 pages in-4). Enfin, il est joint un dossier posthume à l'artiste composé d'un texte dactylographié en son hommage par l'écrivaine Myriam Aghion (3 pages in-4, de 1929), d'un courrier de l'administrateur Morael informant de la levée des scellés au domicile de Georges Lorin, daté du 4 octobre 1927, de deux articles de journaux et d'un texte anonyme dactylographié : "Le 14 avril 1927 / Je suis disparu depuis trois jours dans l'Infini / Ne m'invitez plus à dîner, j'arriverais trop tard... / Ne me regrettez pas, j'étais bien fatigué... / Trinquez à mon repos total et à votre santé prolongée. / Agréez, je vous prie, mes souhaits de très-retardataire Eternité. / Ex - Georges Lorin / rue de Nulle part, Zéro-Ville".

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 77 - Eugène PELLETAN - (1813-1884), écrivain, journaliste et homme politique. Ensemble de 8 lettres autographes signées adressées au directeur du Journal L'Estafette Auguste Dumont, à propos de leurs opinions, d'articles divers, rédigées dans les années 1855, et différentes affaires. "Depuis deux mois, j'ai rompu toute solidarité de collaboration avec le Siècle. Contre les précédents acquis en pareille circonstance, le rédacteur en chef de ce journal a refusé de faire connaître ma retraite à des lecteurs... puisque vous avez bien voulu me donner l'hospitalité à l'Estafette, mon temps vous est acquis". "je vous envoie ci jointe la lettre que je vous prie d'insérer la veille ou le jour de la publication de ma première variété. Au dessus de cette lettre vous pourrez mettre si le cœur vous en dit cette simple note : "nous pouvons annoncer à nos lecteurs que M. Eugène Pelletan donnera dorénavant à l'Estafette deux articles de variétés par semaine ". Pas de compliment je vous en prie, pas de réclame. Je pense que les hommes comme vous et nous doivent faire les choses simplement et virilement". "Il parait que M. Havin [directeur politique et rédacteur en chef du quotidien national Le Siècle] revient à la charge. Je l'admire en vérité. Il refuse toute insertion dans son journal et il veut nous forcer à insérer sa prose, néanmoins vous avez bien fait d'insérer sa queue de lettre, vous l'avez pris au traquenard". L'ensemble forme 12 pages in-8, petit accroc sur une page au niveau de la signature dû au cachet de cire.

Estim. 100 - 150 EUR

Lot 80 - SAVARY - [Correspondance amoureuse] Très importante correspondance entre Marie René Napoléon Savary, 2e Duc de Rovigo (1813-1872), militaire puis journaliste littéraire et politique, notamment au Figaro, et deux de ses maîtresses Stéphanie de Nicolaÿ, Comtesse da Porto (1815-1886), et Marie Pauline de Meneval (1810-1889), fille du Baron d'Empire Meneval, collaborateur de Napoléon Ier, mariée à Gaetan Murat (fils du frère du Roi Murat). Cette correspondance s'étend de 1846 à 1850 et comporte plus de 450 lettres, parfois aux chiffres couronnés des épistoliers, parfois repliées avec enveloppes cachetées de cire, et certaines par manque de place ont les écritures superposées formant un quadrillage. La première correspondance avec Stéphanie de Nicolaÿ (qui ne signe jamais ses lettres), se compose de 117 lettres autographes d'elle et de 137 lettres autographes, la plupart signée, de René de Savary. Elle montre l'attachement de ce dernier à celle qu'il nomme très souvent "chère aimée petite femme". Ce sont des lettres de désespoir, à la limite du suicide parfois, où il se lamente de son exil, de l'absence de réponse, et pleine de sa jalousie. Stéphanie de Nicolaÿ est mariée et reste très prudente dans ses écrits, utilisant de nombreux subterfuges pour correspondre, en y mêlant diverses personnes. Ils ont ensemble un fils illégitime "Petit René". On trouve également deux lettres autographes signées de Savary, dont une datée d'avril 1847, véritables déclarations de mariage. Cette correspondance quasi-quotidienne montre l'évolution des rapports entre les amants, et l'intérêt qu'ils portent à leur enfant. La seconde partie se compose essentiellement de lettres autographes, rarement signées, de Marie de Meneval à son amant René de Savary, de 1848 à 1850, au nombre de 195. On y découvre son caractère très jaloux, impétueux, exigent, très direct. Elle se plaint des courtes lettres de René, de ses nombreux rendez-vous non honorés, etc. On y apprend le duel opposant Savary à Emile de Girardin, homme d'affaires duelliste, à propos d'un article, et les démêlés et disputes qu'elle a avec son frère Napoléon. On trouve également une vingtaine de pièces autographes signées des membres des familles respectives. Cette impressionnante correspondance témoigne de la vie tumultueuse de René de Savary et des évènements politiques contemporains.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 81 - Jérôme et Jean THARAUD. - [MANUSCRIT] "Un voyage au Maroc". Manuscrit signé de 11 feuillets in folio, rédigé à l'encre violette. Comme d'habitude les feuillets ont été découpés par les auteurs puis recomposés pour former l'état définitif du manuscrit. Les frères Tharaud dont l'amour du Maroc n'est pas un mystère, font l'éloge de ce beau pays, proche, "que l'on s'embarque à Marseille ou à Bordeaux, ce n'est que trois jours de mer..." et "aussi lointain que les Indes ou la Chine" mais toujours avec "l'agrément du confort et de la sécurité la plus complète" "C'est toujours en auto que le touriste circule - ce qui lui permet de prendre un contact plus intime avec le pays et les gens"... "des hôtels parfaitement confortables voire même du luxe le plus charmant..." "la meilleure saison pour le voyage, c'est le début du printemps...". "Ce qu'il y a de plus étonnant au Maroc, ce sont les villes qu'on y voit et la civilisation qui s'y conserve - Fez, Meknès, Rabat, Marrakech sont des villes d'une originalité merveilleuse, et toutes différentes dans leur beauté" - Tout au long du manuscrit on ressent le profond engouement des frères Tharaud pour le Maroc, le comparant parfois avec la Turquie ou l'Egypte où la vie moderne s'est installée "avec brutalité" à l'inverse du Maroc. Ils décrivent ensuite les grandes villes marocaines, leurs joyaux et le bonheur d'y résider. Ils donnent ainsi les raisons qui font qu'un voyage au Maroc est un des plus beaux voyages au monde.

Estim. 700 - 900 EUR