DROUOT
mardi 09 juil. à : 17:00 (CEST)

Mobilier et objets d’art, vente du soir

Artcurial - +33142992020 - Email

7, rond-point des Champs Elysées 75008 Paris, France
Exposition des lots
jeudi 04 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
vendredi 05 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
samedi 06 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
lundi 08 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
mardi 09 juillet - 11:00/16:00, Artcurial, Paris
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111 résultats

Lot 15 - CABINET D’ÉPOQUE LOUIS XIII En placage d’ébène et bois noirci, la façade ouvrant par deux tiroirs en partie haute, deux vantaux illustrant Le Repos pendant la Fuite en Egypte et La Sainte Famille avec Jean Baptiste enfant découvrant un intérieur muni de quatorze tiroirs autour des deux portes centrales, un théâtre intérieur en bois de violette, amarante et satiné muni de huit tiroirs, le piètement ouvrant par deux tiroirs, soutenu par six montants fuselés réunis par un plateau d’entretoise et terminé par des pieds en boule aplatie d’époque postérieure;accidents et manques H.:184,5 cm (72 ½ in.) l.:155 cm (61 in.) P. : 59 cm (23 ¼ in.) A Louis XIII ebony, ebonised, kingwood, amaranth and satinwood cabinet on stand Ce lot est vendu au profit de la Fondation reconnue d’utilité publique, 30 Millions d’Amis. This lot is being sold in aid of 30 Millions d’Amis. * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. L’ébène, utilisé dès le Moyen Âge pour la création de petits objets, se répand au XVIe siècle dans la fabrication de petits meubles. Ce n’est qu’au XVII e siècle, avec le développement de son commerce, que son emploi se généralise pour les cabinets. Bois précieux et très difficile à sculpter, il est utilisé en placage et cet usage donnera naissance au mot ébéniste, pour désigner les artisans qui ornent les meubles d’ébène et plus généralement de bois placage, en opposition au menuisier qui travaille le bois massif. Notre cabinet est caractéristique de la production parisienne de la première moitié du XVIIe siècle, alliant les influences allemandes par la forme du meuble, l’usage de l’ébène et le décor ondé des moulures, et françaises par le décor sculpté. Meuble d’apparat, ses proportions sont imposantes, la partie supérieure surmontée d’une corniche et de tiroirs, ouvrant par deux vantaux découvrant des tiroirs et une niche ornée d’un décor polychrome en perspective contrastant avec la sobriété de l’ensemble ménageant ainsi un effet de surprise. Orné de scènes sculptées tirées de gravures, dont le commerce est intense à Paris au XVIIe siècle, elles reprennent des sujets religieux de l’Ancien et Nouveau Testament ou des sujets mythologiques. La mode de ces cabinets remonte aux années 1620-1630 pour atteindre son apogée dans les années 1640-1650 et s’éteindre après 1660. Elle toucha aussi bien les grands personnages du royaume tels que Richelieu, Mazarin ou le chancelier Séguier, les membres de la cour ou de l’aristocratie et de la bourgeoisie en France et en Angleterre. Parmi les quelques rares pièces comparables apparues sur le marché ces dernières années, rappelons l’exemplaire vendu chez Christie’s Londres, le 27 avril 2016, lot 226 ou bien celui provenant de la collection Gustav Leonhardt, vendu chez Sotheby’s Amsterdam, le 29 avril 2014, lot 432.

Estim. 7 000 - 10 000 EUR

Lot 27 - DUCHESSE BRISÉE À OREILLES D’ÉPOQUE LOUIS XV Attribuée à Jean-Baptiste I Tilliard En hêtre mouluré et sculpté, à décor de cabochons rocailles, rosaces et rinceaux feuillagés, les pieds cambrés surmontés d’un éventail et terminés en enroulement feuillagé, garniture de damas de soie à décor floral polychrome sur fond crème;petits accidents Dimensions bergère : H.:104 cm (41 in.)l.:75 cm (29 ½ in.) Dimensions bout de pied : H.:64 cm (25 in.) l.:71 cm (28 in.) P. 97 cm (38 in.) A Louis XV carved beechwood duchesse brisee a oreilles, attributed to Jean-Baptiste I Tilliard Ce lot est vendu au profit de la Fondation reconnue d’utilité publique, 30 Millions d’Amis. This lot is being sold in aid of 30 Millions d’Amis. Bien que non estampillée, cette remarquable duchesse brisée à oreilles, est caractéristique de la production de Jean Baptiste I Tilliard (1686-1766), l’un des plus importants menuisiers parisiens actifs pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Une duchesse brisée identique (cfr. Fig.1) à la nôtre et estampillée par Tilliard, s’est vendue chez Christie’s Paris, le 13 avril 2017, lot 139 (€ 18.750). Le motif du cœur sculpté inscrit dans un cartouche qui orne la ceinture et le dossier de notre duchesse pourrait être la signature de Tilliard;on le retrouve avec d’infimes variations sur un grand nombre de sièges exécutés par ce célèbre menuisier tels : - Une paire de fauteuils vendue chez Christie’s Paris, le 19 décembre 2007, lot 531. - Une paire de fauteuils attribuée vendue chez Christie’s Londres, le 24 octobre 2013, lot 700. - Une suite de quatre fauteuils à la reine, provenant de l’ancienne collection Elie et Inna Nahmias, vendue chez Christie’s Paris, le 6 novembre 2014, lot 227. - Une bergère vendue chez Christie’s Paris, le 25 avril 2018, lot 65. - Une paire de fauteuils à châssis vendue à Paris chez Maître Ader, le 2 avril 1974 et illustrée dans G.B.Pallot, L’Art du Siège au XVIIIe siècle, A.C.R. Gismondi Editeurs, 1987, p.139. Les pieds sont ornés en partie haute d’un décor d’éventail, autre motif cher à Tilliard et que l’on retrouve par exemple sur une paire de fauteuils à la reine vendue chez Christie’s Paris, le 6 novembre 2015, lot 845, sur une bergère provenant de l’ancienne collection Fradier et illustrée dans G.B.Pallot, L’Art du Siège au XVIIIe siècle, A.C.R. Gismondi Editeurs, 1987, p.137 ou encore sur une bergère conservée au Musée des Arts Décoratifs et illustrée dans G.Janneau, Les Sièges, Paris, 1993, fig. 175.

Estim. 7 000 - 10 000 EUR

Lot 28 - COMMODE ROYALE D’ÉPOQUE TRANSITION Attribuée à Simon Oeben En satiné et placage de satiné, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre des Flandres restauré, la façade à ressaut ouvrant par cinq tiroirs sur trois rangs, les montants à pans coupés, les pieds cambrés terminés par des griffes en bronze Marques : F N 183 (marque du garde-meuble du château de Fontainebleau F sous couronne royale fermée) au dos et au revers du plateau de marbre, le bâti et le revers du plateau de marbre numérotés au pochoir N°9 ; petits accidents et manques, le placage éclairci par le soleil H. : 86 cm (33 ¾ in.) l. : 148 cm (58 ¼ in.) P. : 65 cm (25 ½ in.) Provenance : Très probablement livrée pour Étienne François, Marquis de Stainville, duc de Choiseul au Château de Chanteloup, vers 1765 ; Mentionnée en 1786 au Château de Fontainebleau dans la chambre du Dauphin Louis Joseph (1781-1789) ; Mentionnée en 1787 au Château de Fontainebleau dans la chambre du Dauphin Louis Joseph (1781-1789). Bibliographie comparative : V. Moreau, Chanteloup, un moment de grâce autour du duc de Choiseul, Paris, 2007, p.248-249. A Transitional royal gilt-bronze mounted and satinwood commode, attributed to Simon Oeben Ce lot est vendu au profit de la Fondation reconnue d’utilité publique, 30 Millions d’Amis. This lot is being sold in aid of 30 Millions d’Amis. La marque au pochoir F (couronné) N°183 présente au dos ainsi qu’au revers du plateau en marbre de notre commode correspond à l’inventaire du château de Fontainebleau en 1787 : « N°183. Une commode à deux grands tiroirs et 3 petits dans la frise plaquée de bois satiné uni, anneaux et sabots de bronze de couleur, dessus de marbre de Flandre de 4 pieds 1/2 de large [1m46] » (1). Lors de l’inventaire du château l’année précédente (1786, O1 3397), la commode est décrite dans les mêmes termes dans la même chambre du Dauphin Louis Joseph, sans numéro d’inventaire ni numéro du Journal du Garde-Meuble de la Couronne qui pourrait permettre d’identifier sa date livraison. Il apparaît certain que cette commode ne fit pas partie des livraisons des fournisseurs habituels du garde meuble royal (Joubert puis Riesener), dûment consignées au jour le jour dans le registre du garde meuble. Il est plus probable qu’elle fit partie de lots de meubles achetés à un marchand. Une commode en bois satiné analogue, elle aussi par Simon Oeben et avec la marque de Fontainebleau F (couronné) N°976, était placée en 1787 dans la chambre de la duchesse d’Orléans (Vente Sotheby’s Monaco, les 26-27 février 1992, n°220, puis collection Edmond Safra, puis vente Christie’s Londres, Exceptional sale, le 6 juillet 2023, lot 27) (fig. 1). Comme la commode ici présentée, elle ne pouvait être identifiée par un numéro du journal du garde meuble royal, mais présentait sur son bâti des numéros au pinceau (n°I Chambre). Son marbre était celui de la commode N°974, qui formait son pendant dans la chambre de la duchesse d‘Orléans avec les mêmes marques au pinceau (du N°I C de la chapelle). On avait donc là trois commodes analogues, par Simon Oeben, sans repère dans le journal du Garde-Meuble, mais avec des marques au pinceau correspondant à un inventaire antérieur. Sachant que Simon Oeben eut pour principal client Étienne-François, duc de Choiseul (1719-1785) dont il meubla le château de Chanteloup et la résidence parisienne, on ne manquera pas de rapprocher ces commodes de l’ameublement de Chanteloup. Après la mort de Choiseul, lors de la vente du château au duc de Penthièvre en 1786, le mobilier fut en partie conservé, toutefois la comparaison entre l’inventaire de Choiseul et celui de Penthièvre montre que nombre de pièces furent alors vendues, les dates coïncidant avec l’apparition des commodes à Fontainebleau. Dans l’inventaire de Choiseul de 1786 (2), on ne recensa pas moins de trente commodes dans les appartements du château, dont trois en acajou, trois en satiné et vingt-quatre en «bois des Indes», terme vague désignant alors les placages de bois exotiques. Leurs descriptions trop brèves ne permettent pas d‘affirmer qu’elles correspondent à ce type de commode, toutefois les inventaires ultérieurs pointent vers ce modèle. Il est donc probable qu’une partie de ces meubles a été vendue par la succession Choiseul au Garde-Meuble de la Couronne, c’est l’hypothèse de Christian Baulez (3). Seules deux commodes dans la chambre de la duchesse de Choiseul avaient leurs ornements en bronze doré. Dans la chambre à coucher du n°9, on inventoria : «une table de bois des Indes, une commode de pareil bois» qui furent prisés, avec un mobilier de lampas cramoisi, la somme importante de 1800 livres. Cela pourrait donc correspondre au numéro 9 que l’on retrouve sur le bâti et au revers du plateau en marbre de notre exemplaire.

Estim. 30 000 - 50 000 EUR

Lot 39 - PAIRE DE TABLES EN CHIFFONNIÈRE D’ÉPOQUE LOUIS XVI Estampille d’André-Louis Gilbert En placage de bois de rose, amarante, filets de houx et bois teinté, ornementation de bronze ciselé et doré, le plateau ceint d’une galerie ajourée, la façade ouvrant par trois tiroirs, les pieds fuselés à cannelures simulées, estampillées A.L.GILBERT sous la traverse antérieure;petits accidents et manques, deux entrées de serrure manquantes H.:76 cm (30 in.) l.:43 cm (17 in.) P.:32 cm (12 ½ in.) André-Louis Gilbert, reçu maître en 1774 A pair of Louis XVI gilt-bronze mounted, tulipwood, amaranth and hollywood tables en chiffonniere, stamped by André-Louis Gilbert Ce lot est vendu au profit de la Fondation reconnue d’utilité publique, 30 Millions d’Amis. This lot is being sold in aid of 30 Millions d’Amis. * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. Ce type de petite table en chiffonnière présentant une marqueterie de quartefeuilles dans un treillage connaît un réel succès aux alentours des années 1775. Bien que notre paire soit estampillée par André-Louis Gilbert, maître en 1774, la paternité de ce modèle ne lui est pas exclusive. En effet des modèles comparables furent exécutés par d’autres ébénistes tels Godefroy Dester (Fig. 1 : vente Christie’s Paris, le 8 novembre 2013, lot 202) ou bien Jacques Laurent Cosson (Fig. 2 : vente Sotheby’s Monaco, le 4 mars 1989, lot 233).

Estim. 5 000 - 8 000 EUR

Lot 43 - PAIRE DE CANDÉLABRES DE STYLE LOUIS XVI Par Denière En bronze ciselé, doré et cristal, le fût à motif de putti adossés retenant un bouquet d’où s’échappent trois bras de lumière et trois coupelles en cristal, reposant sur une base à décrochement, ceint d’un tor de laurier, la base signée DENIÈRE à PARIS et ANVERS. 1885;manques H.:89 cm (35 in.) D.:39 cm (15 ¼ in.) A pair of Louis XVI style gilt-bronze and crystal three-light candelebra, signed by Deniere Ce lot est vendu au profit de la Fondation reconnue d’utilité publique, 30 Millions d’Amis. This lot is being sold in aid of 30 Millions d’Amis. Cette élégante paire des candélabres, comme en témoigne sa signature, fut réalisée par la Maison Denière, l’une des plus réputées dans la fabrication de bronzes de qualité et active tout au long du XIXe siècle. Quant à la mention «ANVERS.1885» présente sur la base de nos candélabres, elle correspondrait davantage à la participation de celle-ci à l'Exposition Universelle tenue à Anvers cette même année. Comme en témoigne René Corneli «La Maison Denière, de Paris, brille aussi d’un vif éclat; elle s’occupe principalement de la reproduction des modèles Louis XIV, Louis XV et Louis XVI; toutes ses créations ont un cachet particulier«(cfr. R. Corneli «Anvers et l’Exposition Universelle de 1885», Bellemans Frères, Anvers, 1886, p. 354). Rappelons enfin que Denière fut mentionné dans le « Catalogue officiel de la section industrielle et commerciale de la République française», publié sous le patronage du Ministère du Commerce. En outre, à titre de la qualité de son stand et des œuvres d’art exposées, il reçut un «diplôme d’honneur » (cfr. «Exposition Internationale. Section française (1885, Anvers), Catalogue officiel de la section industrielle et commerciale de la République française», Edition Monnier, 1885, p. 28 et 41).

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 50 - CABINET DIT «KUNSTSCHRANK», ALLEMAGNE DU SUD, PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE Attribué à Matthias Walbaum En ébène, placage d’ébène et incrustations d’ivoire à décor toutes faces, le couvercle légèrement bombé découvrant un intérieur garni de velours de soie cramoisi et muni de dix-huit compartiments, la façade et les côtés architecturés ornés de niches inscrites dans des arcades et rythmées par des colonnes, découvrant un intérieur muni de quinze tiroirs dont quatre à secret autour d’un vantail central, la ceinture ouvrant par deux tiroirs dont un découvrant une écritoire à pupitre, reposant sur des pieds en boule aplatie ; restaurations, traces d’anciennes montures en argent aujourd’hui manquantes H. : 47 cm (18 ½ in.) l. : 74 cm (29 in.) P. : 36,5 cm (14¼ in.) Provenance : Collection privée, Île-de-France. A Southern German ebony and ivory inlaid cabinet, first half of the 17th century, attributed to Matthias Walbaum *Autorisation de commercialisation au sein de l'Union Européenne. *Authorisation to sell within the EU. * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. Dès 1600, Augsbourg devint un centre important de cabinets en Allemagne du sud. Ces cabinets étaient souvent réalisés en ébène et en ivoire avec des montures en bronze doré, argent ou vermeil. Compte tenu de la valeur de ces matériaux, ils étaient considérés à l’époque comme des trésors destinés aux princes et à la haute aristocratie. Certains faisaient aussi l’objet de cadeaux diplomatiques que l’on offrait et qui contenaient déjà dans leurs tiroirs d’autres trésors, venant aussi bien du monde naturel –naturalia-, tel que des coraux, coquillages, pierres, animaux, que de l’artisanat –artificialia– tels que des pièces en ivoire tourné, de l’orfèvrerie, de l’horlogerie ou de la joaillerie. Les consuls d’Augsbourg en offrirent ainsi un rempli de trésors au roi de Suède Gustave Aldolphe (conservé aujourd’hui à l’université d’Uppsala).Tout haut dignitaire de l’époque se devait d’avoir son propre cabinet de curiosités qui montrait l’érudition de son propriétaire. Les collections de ce type furent très prisées dès 1570 et étaient la plupart du temps réservées aux princes, comme le duc de Poméranie, pour qui les Baumgartner père et fils en livrèrent un en 1617 aujourd’hui disparu (cfr. fig. 1), et le grand-duc Ferdinand II de Toscane dont le Palazzo Pitti conserve aujourd’hui son cabinet. La réputation d’Augsbourg comme centre de création d’articles de luxe provient en grande partie des talents du marchand (cfr. fig. 2) Phillipp Hainhofer (1578-1647) qui propagea dans toute l’Europe ce type de cabinet et qui assura à Augsbourg la première place pour la qualité de sa production. Dans son ouvrage Der Pommersche Kunstschrank des Aubsburger Unternehmers Philipp Hainhofer für den gelehrten Herzog Philipp II von Pommern, Barbara Mundt énumère les cabinets issus des activités de Hainhofer. Parmi le premier groupe de cabinets datables du premier quart du XVIIe siècle entièrement réalisés en ébène et enrichis par des riches applications en argent, notons le Pommersche Kunstschrank, le Walbaum-Kabinett conservé au Kunstgewerben Museum de Berlin (cfr. fig. 3) (vers 1610-1615) ou le cabinet conçu pour la grande-duchesse Marie Madeleine de Toscane (vers 1611-1613), ce dernier disparu depuis longtemps. Se succèdent ensuite des créations avec des incrustations en pierres précieuses pour le Grand-Duc de Toscane Ferdinand II (1619-1625), pour le roi de Suède Gustave Adolfe (1628-1632), et enfin celui pour le Général Wrangel. En particulier, notre cabinet est très étroitement lié au Walbaum-Kabinett du Musée de Berlin avec lequel il partage tant le choix des matériaux, la composition générale, la riche structure architecturée des façades et l’aménagement de sa structure intérieure (cfr. fig 4). Sous le décor extérieur en ivoire et sur les façades de l’intérieur on peut observer des traces qui indiquent un système décoratif antérieur comparable à la décoration en argent du Walbaum-Kabinett. On peut donc en déduire, que l’aspect d’origine de notre cabinet était lui-aussi le fruit d’une collaboration entre Ulrich Baumgartner et Matthias Walbaum (actif 1590-1632) et qu’il peut en conséquence être associé au corpus des premiers grands cabinets de Hainhofer. L’apparence actuelle du cabinet est caractérisée par son décor en ivoire d’une finesse remarquable qui remplaça l’ornementation en argent. La datation de ce changement de décor peut être fixée aux alentours des années 1620-1625, lorsque la Guerre

Estim. 40 000 - 60 000 EUR

Lot 53 - CONSOLE D’ÉPOQUE RÉGENCE En bois sculpté et doré, dessus de marbre des Flandres, la ceinture ornée au centre d’un tournesol inscrit dans un cartouche flanqué de dragons et volutes feuillagées, les pieds en console réunis par une entretoise en X ornée en façade d’une coquille et surmontée d’un tournesol H.:83 cm (32 ¾ in.) l.:137 cm (54 in.) P.:72 cm (28 ¼ in.) A Regence giltwood console Réalisée vers la fin du règne de Louis XIV ou pendant les premières années de la Régence, cette console garde encore dans son aspect des réminiscences du style louis-quatorzien d’après 1700. La parfaite symétrie de l’agrafe médiane et des volutes qui s’étalent en dessous de la ceinture, ainsi que la forme des traverses de l’entretoise sont autant d’éléments qui rappellent les compositions des tables et des consoles de l’époque Louis XIV. Par sa qualité d’exécution et la richesse de son vocabulaire ornemental, elle peut être mise en relation avec la production des artistes décorateurs du bois qui travaillaient pour la Couronne. En effet, les sculpteurs Jules Degoullons (v.1671-1738),André Legoupil (1660/5-1733), Martin Bellan (†1714) et Pierre Taupin (v.1692-1739) fondèrent, le 21 janvier 1699, la Société pour les Bâtiments du Roi dont le premier but était de travailler pour le souverain, les princes et les princesses de sang, et les principaux membres de la famille royale, mais qui exécutèrent avec le temps, également des ouvrages pour la noblesse, les grands seigneurs et les financiers. Hélas, comme à l’accoutumé pour les meubles en bois doré, sauf une indication précise de provenance, telle celle des consoles pour le Palais Royal par exemple, connues grâce à des dessins contemporains à leur fabrication, il est presque impossible de les retrouver dans les inventaires de l’Ancien Régime.

Estim. 25 000 - 40 000 EUR

Lot 54 - Laurent Delvaux (Gand 1696 - Nivelles 1778), Rome, 1728-1732 L’Hercule Farnèse Figure en terre cuite Reposant sur une base carrée entièrement moulée; signée L.D. F. ROMAE et gravée de la signature de l’Hercule antique: ΓλyκωnΑθηναίος εποίει (Glykon Athenaios epoiei) Dimensions: 51,8 x 20 x 17,5 cm (20 ½ x 7 ¾ x 6 ¾ in.) Provenance : Succession de Laurent Delvaux: le 2 mars 1778, l'œuvre est dévolue par héritage à Jean-Godefroid Delvaux; Bruxelles, collection Laurent Delvaux-de Saive ; Collection Louis Delvaux-Lauwers ; Ixelles, collection Octave Delvaux-de Breyne (Willame); Bruxelles, collection Mme Madeleine Verstraete; Puis par descendance au propriétaire actuel. Bibliographies : G. Willame, Laurent Delvaux, 1696-1778, Bruxelles-Paris : G. Van Oest et Cie, 1914, p. 57, n° 51. M. Devigne, De la parenté d'inspiration des artistes flamands du XVIIe et du XVIIIe siècle. Laurent Delvaux et ses élèves, Mémoire de l’Académie royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts, 2e série, II, fasc. 1, 1928, p. 10. A. Jacobs, Laurent Delvaux 1696-1778, Paris, Arthena, 1999, p. 106, fig. 32, p. 246, cat. n°S. 29, p. 206. A terracotta figure of the Farnese Hercules, by Laurent Delvaux (Gand 1696 - Nivelles 1778), Rome, 1728-1732 Laurent Delvaux (1696-1778) est, avec son élève Gilles-Lambert Godecharle, le sculpteur flamand qui incarne le mieux l’esprit du XVIIIe siècle. Il fut l'un des premiers sculpteurs flamands de son époque à quitter son pays natal à la recherche d'un patronage anglais. Il arriva à Londres en 1717, à l'âge de 21 ans, et obtint rapidement des commandes pour des monuments funéraires à l'Abbaye de Westminster. Les années 1720 furent prospères, et il travailla activement seul ou en collaboration avec Peter Scheemakers le Jeune (Anvers 1691-1781), expatrié pour d'importants amateurs et collectionneurs d'art anglais tels que Lord Castlemaine, le Comte de Rockingham, Sir Andrew Fountaine et enfin le 4ème Duc de Bedford à Woburn Abbey, où est actuellement conservée la plus importante collection privée de sculptures par Delvaux. Grâce à la recommandation de sir Andrew Fountaine auprès du puissant cardinal Lorenzo Corsini, qui montera sur le trône pontifical en juillet 1730 sous le nom de Clément XII, Delvaux n’eut guère de difficulté à s’insérer dans le milieu artistique romain. Lorsqu’il arrive à Rome en 1728, il est déjà un artiste confirmé, un sculpteur maîtrisant pleinement son art. Son intention en effectuant le voyage à Rome était l’étude des antiques et de la statuaire baroque. Delvaux demeura quatre années à Rome, de 1728 à 1732 et logea au Palazzo Zuccari, Via Gregoriana, actuel siège de la Bibliotheca Hertziana (Max-Planck-Institut). Plusieurs terres cuites, certaines signées ou monogrammées de Rome, témoignent de son désir de pénétrer les secrets de l’émotion que le contact avec les originaux antiques en marbre peut susciter chez un artiste sensible à l’idéal classique. Il s’agit de copies de l’Apollino (coll. part.), du Porcellino (loc. inc.) et de la Vénus accroupie (loc. inc.) conservés alors à la Villa Medici, de la Jeune fille Vénus à la coquille (Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts), l’Hermaphrodite (loc. inc.) et de l’Éros et la Centaure (loc. inc.) appartenant à la galerie Borghèse, de la Flore (Namur, musée Groesbeek de Croix) et de l’Hercule visibles au palais Farnèse avant qu’ils ne soient transférés à Naples dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ces interprétations réduites en terre cuite de Delvaux, notablement l’Hercule Farnèse, sont de consciencieuses études qui attestent de sa pleine maîtrise du travail de modelage, ainsi que de sa dextérité à rendre avec finesse et délicatesse les moindres détails de la statue originale, la musculature, la chevelure bouclée et la barbe chenue, la peau du lion, jusqu'aux nœuds du bois de la lourde massue. Cette figure d'Hercule se réfère à un célèbre marbre romain, datant du IIIème siècle après J.-C., actuellement au Museo Nazionale de Naples, lui-même tenant son origine d'une sculpture en bronze datant du IVème siècle avant J.-C., probablement réalisée par le sculpteur grec Lysippe de Sicyone. La sculpture romaine fut découverte dans les Thermes de Caracalla à Rome, en 1556, et acquise par le Pape Paul III Farnèse, d'où son appellation Hercule Farnèse. Elle fut exposée par la famille Farnèse sous les arcades de la cour du Palais Farnèse à Rome. Ce marbre antique fut très certainement étudié par Delvaux d'après des gravures petits bronzes, ou copies en marbre lors de son séjour en Angleterre, avant que celui-ci l'observe de visu lors de son voyage à Rome en 1728. Son talent de copiste se traduit ici également dans le rendu de l'expression grave du héros. Malgré sa taille modeste, cette terre cuite n'a pas perdu pour autant l'allure monum

Estim. 50 000 - 80 000 EUR

Lot 55 - Laurent Delvaux (Gand 1696 - Nivelles 1778), Rome, 1728-1732 Sphinge Modèle en terre cuite Coiffé du Némès ; reposant sur un socle rectangulaire entièrement moulé; monogrammée D Dimensions : 21,5 x 42 x 16,5 cm (8 ½ x 16 ½ x 6 ½ in.) Provenance: Succession de Laurent Delvaux: le 2 mars 1778, l'œuvre est dévolue par héritage à Jean-Godefroid Delvaux ; Bruxelles, collection Laurent Delvaux-de Saive ; Collection Louis Jacques Delvaux ; Ixelles, collection Octave Delvaux-de Breyne (Willa me) ; Bruxelles, collection Mme Madeleine Verstraete, puis par descendance au propriétaire actuel. Bibliographies : G. Willame, Laurent Delvaux, 1696-1778, Bruxelles-Paris : G. Van Oest et Cie, 1914, p. 59, n° 68. M. Devigne, De la parenté d'inspiration des artistes flamands du XVIIe et du XVIIIe siècle. Laurent Delvaux et ses élèves, Mémoire de l’Académie royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts, 2e série, II, fasc. 1, 1928, p. 8. A. Jacobs, Laurent Delvaux 1696-1778, Paris, Arthena, 1999, p. 206, p. 249, n°S 35. A terracotta model of a Sphinx, Laurent Delvaux (Gand 1696 - Nivelles 1778), Rome, 1728-1732 "La Sphinge" est monogrammée D mais ne porte pas la mention de Rome. Cependant, la terre cuite, d’une jolie couleur blonde, est romaine et non flamande. Si l’œuvre présente un travail tout aussi délicat et consciencieux ainsi qu’un aspect fini, Delvaux semble avoir fait preuve d’une liberté plus assumée dans l’interprétation d’un modèle antique. La sculpture antique qui se rapproche le plus de sa figure est l’un des deux " Sphinx" qui ornaient alors les jardins de la Villa Borghèse à Rome (Paris musée du Louvre, inv. N 32). Il a transformé l’archétype égyptien en une image plus gracile et vivante, d’un naturalisme et d’une sensualité plus affirmés, propres au goût du XVIIIe siècle. Une seconde Sphinge en terre cuite de Delvaux, plus tardive, est répertoriée dans son œuvre (loc. cit.). La sphinge dans la mythologie grecque est un monstre féminin, une divinité infernale ayant un visage et une poitrine de femme et un corps de lion (androcéphale) a inspiré au cours des siècles les artistes. Le sphinx / sphinge avait été envoyé en Béotie pour punir la cité du crime de son roi, Laïos, le père d’Œdipe qui avait aimé de manière contre nature Chryssipos. Installée sur un mont rocheux, le monstre posait une question à tous les voyageurs qui passaient. Ceux qui n’arrivaient pas à résoudre l’énigme étaient immédiatement tués et dévorés. Dans l’Égypte ancienne, le sphinx était une figure mythique, un symbole de puissance et de vigilance. La plus ancienne représentation est le sphinx de Gizeh, à l’est de la pyramide de Khephren, daté de 2500 avant Jésus-Christ environ. Cette œuvre à cheval entre la sculpture et l’architecture figure un lion couché monumental dont la tête est celle du souverain Khephren ou de son père Khéops, coiffé du Némès, la coiffe royale. Il est ici représenté en tant que gardien de la nécropole, chargé de la défendre contre les assaillants éventuels ou les forces malfaisantes. Il est le symbole de la force souveraine, protecteur et redoutable pour les ennemis. Cette terre cuite témoigne de son désir de pénétrer les secrets de l’émotion que le contact à Rome avec les originaux antiques en marbre peut susciter chez un artiste sensible à l’idéal classique. La réalisation à Rome de ces sculptures d’après l’antique en terre cuite avait pour but premier, chez Delvaux, de se constituer une réserve de modèles de travail pour la suite de sa carrière dans les Pays-Bas. Il les a conservés dans son atelier jusqu’à la fin de sa vie. La sphinge ici présente est d’une importance majeure dans l’appréciation de l’œuvre du célèbre sculpteur flamand. Son apparition sur le marché de l’art est un évènement important pour les collectionneurs, amateurs et historiens d’art. La sculpture était dans la succession de Laurent Delvaux du 2 mars 1778 et a été transmise de génération en génération où elle a demeuré, jusqu’à nos jours. Nous remercions le Professeur Alain Jacobs pour sa collaboration. We thank Professor Alain Jacobs for his collaboration.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR

Lot 56 - PAIRE DE FAUTEUILS À LA REINE D’ÉPOQUE LOUIS XV En bois sculpté et redoré, le dossier et la ceinture ornés au centre de cartouches rocaille asymétriques parmi des rinceaux feuillagés, les épaulements à motif de feuillage, les pieds en console renversée surmontés d’un cabochon feuillagé, garniture de tapisserie d’Aubusson du XVIIIe siècle à décor polychrome de pavots sur fond bleu, étiquette numérotée «357/46» sous la ceinture d’un des deux, «357» pour l’autre H.:94,5 cm (37 ¼ in.) l.:71 cm (28 in.) A pair of Louis XV giltwood fauteuils a la reine Bien que non estampillée, cette paire de fauteuils à la reine, par ses proportions générales et par la richesse ornementale de ses sculptures, est un témoignage de la meilleure production de menuiserie parisienne au XVIIIe siècle. Les ornements asymétriques de la ceinture et du dossier dans le plus pur esprit rocaille sont associés à des pieds « en rouleau » d’inspiration classique, ce qui nous permet de dater ces sièges des années 1730-1740. En particulier, leur profil nous renvoie au répertoire du célèbre ornemaniste parisien Nicolas Pineau (1684-1754), célèbre architecte et sculpteur qui exprimera pendant la première moitié du XVIIIe siècle un savoir-faire remarquable dans l’art de l’ornement, contribuant largement à la définition des lignes du style rocaille. En effet, nos sièges peuvent être rattachés à un dessin (cf. fig. 1) de Nicolas Pineau aujourd’hui conservé au Musée des Arts décoratifs (Inv. A 4501) et illustré dans B.G.B. Pallot « L’Art du Siège au XVIIIe siècle en France », A.C.R. Gismondi Éditeurs, 1987, p. 121. Rappelons enfin que ces fauteuils sont agrémentés d’une précieuse tapisserie du XVIIIe siècle à décor de pavots caractérisée par une rare vivacité et fraîcheur des couleurs ; une tapisserie comparable se retrouve sur un canapé attribué à Foliot conservé au Palais du Quirinal à Rome, illustré dans B.G.B. Pallot, « L’Art du Siège au XVIIIe siècle en France », A.C.R. Gismondi Éditeurs, 1987, p. 147, ou sur une paire de fauteuils à châssis provenant de l’ancienne collection Dassault, vendue chez Artcurial Paris, le 16 juin 2022, lot 4.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR

Lot 70 - TABLE DE CHEVET D’ÉPOQUE LOUIS XV En vernis Martin à décor polychrome sur fond crème d’oiseaux et bouquets fleuris dans des encadrements à motif de rubans noués, dessus de marbre brèche violette restauré, la façade ouvrant par un vantail, les pieds cambrés;petits accidents et manques H.:71 cm (28 in.) l.:41 cm (16 ¼ in.) P.:31 cm (12 ¼ in.) Provenance : Ancienne collection Madame André Tastet ; Vente à Lyons-la-Foret, le 13 mars 2005, lot 337 ; Acquise au cours de cette dernière par le propriétaire actuel. A Louis XV vernis Martin table de chevet Cette table de chevet est un témoignage de l’art des vernisseurs au XVIIIe siècle, dont les plus connus sont les frères Martin qui ont donné leur nom à ce type de vernis. Au nombre de quatre, ils fondèrent en 1748 la Manufacture Royale de vernis à la façon de la Chine. Le décor naturaliste sur fond blanc qui orne cette ravissante table en fait un modèle rare. Il est en effet fort éloigné des exemples de laques venues d’Orient, que les artisans prenaient comme modèle tant elles étaient à la mode sous le règne de Louis XV. En effet, la plupart des meubles en vernis de cette époque sont ornés de décors de chinoiseries, traités plus ou moins librement, parfois même sur un fond de couleur bleu, vert ou blanc. Par son rare décor typiquement occidental, où toute référence stylistique à l’Orient est abandonnée, cette ravissante petite table est à mettre en relation avec une commode livrée par Gilles Joubert en 1755 pour Madame Adélaïde, aujourd’hui conservée au Château de Versailles. Ornée d’un bouquet de fleurs et illustrée dans A. Forray-Carlier et M. Kopplin, Les secrets de la laque française, le vernis Martin, catalogue d’exposition, Musée des Arts décoratifs, 13 février-8 juin 2014, p.107, cat. 63. Cette dernière est le seul meuble en vernis dont on puisse être certain de l’intervention de l’un des frères Martin, Etienne-Simon.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 71 - TABLE DE SALON DE STYLE RÉGENCE, MILIEU DU XXe SIÈCLE Estampille de la Maison Jansen En bois sculpté et doré, le plateau en laque de Chine à décor or sur fond noir de paysage lacustre animé d’architectures, les écoinçons à motif de coquilles, les pieds cambrés terminés en enroulement, estampillée deux fois JANSEN au revers, marque gravée sous le plateau « BN96 »;petits accidents et manques H.:36 cm (14 ¼ in.) l.:151 cm (59 ½ in.) P.:109 cm (43 in.) Provenance : Succession Princesse Lilian de Belgique, château d’Argenteuil, Belgique. Bibliographie : J. Archer Abbott, Jansen, Acanthus Press, New York, 2006, p.196-203. Bibliographie comparative : J. Archer Abbott, Jansen Furniture, Acanthus Press, New York, 2007, p.267. A Regence style giltwood and Chinese lacquer occasional table, mid-20th century stamped by Jansen Cette table de salon, mêlant un plateau en laque de Chine sur une structure en bois doré d’inspiration Régence, est l’un des modèles emblématiques de Jansen, célèbre maison de décoration crée en 1880 par Jean-Henri Jansen. La Maison Jansen eu des liens très étroits avec la famille royale belge dès sa participation aux travaux de rénovation du Château de Laeken dans les années 1890.En 1959 le Roi Léopold III et son épouse, la princesse Lilian, firent appel à Stéphane Boudin, directeur de la Maison, afin de lui confier les importants travaux de réaménagement et d’ameublement de leur nouvelle résidence d’Argenteuil, près de Waterloo (cfr. J. Archer Abbott, Jansen, Acanthus Press, New York, 2006, p.196-203.). C’est dans l’un des salons d’Argenteuil, lieu emblématique et en pleine nature, qui provient donc l’élégante table que nous présentons.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 72 - CARTEL "AU CHINOIS" D’ÉPOQUE LOUIS XV En bronze ciselé et redoré, le mouvement rapporté signé Roger/ A Versailles, inscrit dans un boîtier surmonté d’un chinois retenant un parasol entouré de volutes feuillagées et guirlandes fleuries;restaurations H.:60 cm (23 ½ in.) l.:32 cm (12 ½ in.) Provenance : Collection d’un amateur belge. Bibliographie comparative : H. Ottomeyer, P. Proschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p.119, fig. 2.6.4. Tardy, La Pendule Française, Ie partie, p.196, fig. 4. G. Wannenes, A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises de Louis XIV à l’Empire, Edizioni Polistampa, Florence, 2013, p.101. A Louis XV gilt-bronze cartel-clock Sur la base des exemplaires qui ont survécus jusqu’à nos jours, tous comportant quelque petite différence au niveau de la composition générale et la qualité de la ciselure, ce modèle semble avoir eu un certain succès dès le XVIIIe siècle. Un modèle comparable, signé par Fortin est illustré dans H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol I, p.119, fig. 2.6.4 tandis qu’un deuxième, le cadran signé par François Autray, est conservé dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 8587). Enfin rappelons aussi qu’un cartel de ce modèle est visible dans une aquarelle de Olaf Fridsberg (1728-1795) conservé au Musée National de Stockholm représentant le salon de la Comtesse Ulla Tessin (cfr. fig. 1). Parmi les rares pièces comparables apparus dans le marché ces dernières années, rappelons l’exemplaire vendu chez Sotheby’s New York, le 2 février 2019, lot 809 ou celui vendu chez Christie’s New York, le 19 octobre 2007, lot 205. Plus récemment, un exemplaire s’est vendu chez Artcurial Paris, les 13-14 décembre 2023, lot 26.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 74 - CARTEL ET SA CONSOLE D'APPLIQUE D'ÉPOQUE RÉGENCE, VERS 1720 En placage d’écaille, ornementation de bronze ciselé et doré, le sommet orné d’un coq et de Jupiter faisant face à l’Aurore, flanqué par deux sphinges, le cadran signé «N. DELAUNAY/A PARIS», chiffres romains pour les heures sur plaques émaillées, arabes pour les minutes gravées sur le pourtour du cadran, le mouvement signé «AParis/Nicolas Delaunay», au-dessus d’un bas-relief représentant Jupiter tenant une lyre et Hercule, reposant sur quatre chevaux cambrés, la console à cinq montants surmontés d’une volute, rosaces et chutes de feuillage, reposant sur une base à quatre pans terminée par une graine;restaurations au placage H.:133 cm (52 ¼ in.) l.:58 cm (22 ¾ in.) P.:22 cm (8 ½ in.) Nicolas Delaunay (mort avant 1738) mentionné horloger dès 1709. Provenance : Ancienne collection Akram Ojjeh (1918-1991) ; Vente Christie’s Monaco, les 11-12 décembre 1999, lot 18 ; Ancienne collection Djahanguir Riahi (1914-2014). A Regence ormolu-mounted and tortoiseshell cartel and its wall-bracket, circa 1720, the dial and the movement signed by Nicolas Delaunay. * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. Le dessin d’un cartel par André-Charles Boulle, proche de ce modèle, présentant également des sphinges émergeant de la caisse est illustré dans H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p.42, fig. 1.3.1. Un cartel d’un modèle diffèrent, dont la caisse repose sur des pieds en forme de chevaux identiques à ceux présents sur le nôtre, le mouvement signé par Nicolas Delaunay, est conservé dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Prague. Rappelons enfin qu’un autre cartel par Nicolas Delaunay s’est vendu chez Christie’s New York, le 15 octobre 1988, lot 30. Ce dernier présentait un piètement similaire à celui du cartel que nous proposons.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Lot 75 - BUREAU PLAT D’ÉPOQUE RÉGENCE Attribué à Charles Cressent (1685-1768) En placage de satiné et amarante, ornementation de bronze ciselé et redoré en partie rapportée, dessus de cuir gainé doré aux petits fers ceint d’une lingotière en bronze, la ceinture ouvrant par trois grands tiroirs et deux tiroirs secrets flanquant le tiroir central encastré, les côtés ornés de masques de Bacchus et volutes d’acanthe, les montants galbés surmontés de têtes de chinoises et terminés par des griffes;restaurations, accidents et manques au placage H.:76 cm (30 in.) l.:202 cm (79 ½ in.) P.:95 cm (37 ½ in.) Provenance : Baron Alfred de Rothschild (1842-1918) à Halton House, Buckinghamshire ; Son neveu, Baron Lionel Nathan de Rothschild (1882-1942) ; Le fils de ce dernier, Baron Edmund de Rothschild (1916-2009); Sa Vente, Christie’s Londres, le 3 juillet 1975, lot 65 (Fig. 1); Vente à Paris, Hôtel Meurice, le 1er décembre 1976, lot 177; Ancienne collection Akram Ojjeh (1918-1991); Sa Vente, Christie’s Monaco, les 11-12 décembre 1999, lot 53 (FF. 4,192,500) ; Ancienne collection Djahanguir Riahi (1914-2014). Bibliographie : B.E. Escott, The story of Halton House, Country Home of Alfred de Rothschild, 2008, p.70 (illustré). A. Pradère, Charles Cressent, sculpteur, ébéniste du Régent, Éditions Faton, Dijon, 2003, p.265, fig. 44 (illustré). A Regence gilt-bronze mounted, satinwood and amaranth bureau plat, attributed to Charles Cressent Au sein de l’œuvre de Cressent les bureaux plats restent les meubles les plus connus et même si leur proportion est relativement faible dans son corpus, ils laissent l’image la plus nette de l’art de Charles Cressent chez ses contemporains. À ce titre, rappelons qu’un bureau de Cressent d’un modèle comparable au notre est illustré sur le célèbre portrait de l’Ambassadeur de Turquie Saïd Mehmet Pacha peint en 1742 par Jacques-André-Joseph-Camelot Aved (cfr. fig. 2). Notre bureau appartient à la toute première partie de l’œuvre de Cressent, au début de années 1720. L’influence de l’œuvre de André-Charles Boulle est claire dans le choix des ornements en bronze, le galbe puissant des pieds et la forme générale du bureau. En effet, les têtes de femmes aux angles coiffés d’un chapeau chinois, se retrouvent sur des bureaux plats en marqueterie d’écaille et laiton produits par l’atelier de Boulle dans les mêmes années tout comme les masques de faune ou les chutes feuillagés qui décorent la partie basse du bureau. Cependant comme on remarque en observant notre pièce, Cressent s’éloigne de l’œuvre de Boulle avec un allègement de la ligne de la ceinture ainsi que l’allongement des tiroirs latéraux au détriment du tiroir central. Notre bureau appartient à un groupe de six pièces qui ont été identifiées par Alexandre Pradère dans la monographie qu’il dédia à l’œuvre de Cressent sous la section «Bureaux Plats à Têtes de Chinoises» (cfr. A. Pradère, Charles Cressent, Éditions Faton, Dijon, 2003, p.265) : - Un premier exemplaire provenant de l’ancienne collection Charles Dupleix de Bacquencourt, duc de Camaran, au Château deCourson (muni jusqu’au début du XXe siècle de son cartonnier) - Un deuxième acquis par J. Paul Getty en 1949 et aujourd’hui conservé au Getty Museum de Los Angeles - Un troisième autrefois dans la collection Josse vente à Paris, le 29 mai 1894, lot 152, puis collection Doucet, puis collection Ernest Cronier, vente à Paris, le 4 décembre 1905 et enfin collection François Coty, vente le 1er décembre 1936, lot 84 (disparu pendant la Guerre) - Un quatrième bureau autrefois chez le Duc de Sutherland à Trentham (vente le 6 juillet 1925, lot 485). - Un dernier exemplaire provenant de la collection Béhague ou il se trouve toujours aujourd’hui. Comme tous les exemplaires mentionnés hormis celui de l’ancienne collection Sutherland, notre pièce présente une péculiarité que l’on retrouve sur des autres grands bureaux de Cressent:les masques d’homme barbu qui entourent le tiroir central dissimulent deux tiroirs secrets de la même profondeur que les autres. Cette particularité, qui semble avoir été une invention propre de Cressent afin de permettre à un secrétaire de renouveler l’encre, la cire à cacheter ou le papier, sans avoir accès aux trois autres grands tiroirs, qui pouvaient ainsi rester fermés à clef. Une Provenance prestigieuse : Rothschild-Ojjeh La rareté de ce modèle est accrue par sa Provenance prestigieuse;en effet on le retrouve sur une photo de 1892 illustrant le salon de Halton House (cfr. fig. 3), la résidence située dans la comté anglaise du Buckinghamshire appartenant au Baron Alfred de Rothschild (1842-1918). Alfred hérita Halton de son père, le Baron Lionel de Rothschild (1808-1879);cependant c’est Alfred qui donna à la propriété son aspect actuel de château dans le plus

Estim. 70 000 - 100 000 EUR

Lot 76 - PAIRE D’APPLIQUES D’ÉPOQUE LOUIS XV Attribuées à Jean-Joseph de Saint Germain En bronze ciselé et doré, à deux bras de lumières à décor de feuilles de chêne, le fût d’une des deux orné d’une hure de sanglier, l’autre d’une tête de cerf;restaurations H.:58 et 56,5 cm (22 ¾ and 22 ¼ in.) l.:28,5 et 26,5 cm (11 ¼ and 10 ¼ in.) Provenance : Collection aristocratique Neuchâtel, Suisse. Bibliographie comparative : H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p.109, fig. 2.2.5. A pair of Louis XV gilt-bronze two-branch wall-lights, attributed to Jean-Joseph de Saint Germain Cette extraordinaire paire d’appliques à décor cynégétique est caractérisée par une extrême finesse de ciselure peut être attribuée à Jean-Joseph de Saint Germain (1719-1791), maître fondeur en 1748.Le traitement naturaliste des branches à motif de feuilles de chêne finement déchiquetées tout comme les courbes et contrecourbes des bras de lumière sont caractéristiques de son œuvre dans les années 1750. Il est intéressant de rappeler qu’il existe une paire d’appliques d’un modèle proche du nôtre signée Saint Germain;cette dernière est réalisée entièrement en bronze argenté et est illustrée dans H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p.109, fig. 2.2.5. Parmi les exemplaires comparables apparues dans le marché ces derniers années, mentionnons : Une paire à deux bras de lumière et signée Saint Germain vendue chez Sotheby’s Londres, le 11 décembre 1970, lot 34. Une deuxième paire à deux bras de lumière vendue chez Sotheby’s Monaco, les 11-12 février 1979, lot 216. Une troisième paire à deux bras de lumière vendue à Paris, Hôtel Drouot, le 10 décembre 1993, lot 71. Une quatrième paire à deux bras de lumière vendue à Paris, Hôtel Drouot, le 31 mars 2015, lot 66. Une dernière paire à trois bras de lumière vendue chez Sotheby’s Paris, le 05 mai 2015, lot 171. Rappelons enfin qu’un rare cadre d’époque Louis XV entièrement réalisé en bronze doré et comportant un décor comparable de trophées de chasse et têtes de sanglier se trouvait dans la collection Alexander avant d’être vendu chez Christie’s New York, le 30 avril 1999, lot 127. La frise extérieure du cadre comportait notamment le même motif d’oves que l’on retrouve dans le fût de nos appliques.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 77 - COMMODE D’ÉPOQUE LOUIS XV Attribuée à Gilles Joubert, trace d’estampille, probablement Roger Vandecruse dit Lacroix ou RVLC En placage de satiné, bois de violette et amarante, ornementation de bronze ciselé et doré au C couronné, dessus de marbre gris veiné, la façade à décor marqueté de croisillons ouvrant par deux tiroirs, les pieds cambrés terminés par des sabots en bronze, deux traces d’estampille très effacées (...) L.C et plusieurs poinçons de jurande JME sur le montant avant gauche H.:88,5 cm (39 ¾ in.) l.:126,5 cm (49 ¾ in.) P.:66 cm (30 in.) Le poinçon au C couronné fût apposé sur les ouvrages en bronze entre mars 1745 et février 1749. A Louis XV gilt-bronze mounted, satinwood, kingwood and amaranth commode, attributed to Gilles Joubert, probably stamped by Roger Vadrecruse, called Lacroix or RVLC * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. La probable présence de l’estampille de Roger Lacroix sur cette commode, stylistiquement antérieure à la date d’accès à la maîtrise de ce dernier en 1755, est un intéressant exemple de la pratique de la sous-traitance sous l’Ancien Régime. En effet, notre commode peut être rapprochée davantage à l’œuvre de Gilles Joubert. Admis à la maîtrise à l’époque de la Régence, bien avant que l’usage de l’estampille n’ait été imposé par les statuts de 1743, il commence à travailler dès 1748 pour le Garde-Meuble de la Couronne devenant par la suite ébéniste ordinaire du Roy. L’ampleur des commandes reçues l’oblige à sous-traiter une partie de sa production en faisant appel à ses confrères;c’est ainsi qu’un certain nombre des pièces livrées par Joubert pour le Garde Meuble de la Couronne sont estampillées par Roger Lacroix ou bien par Mathieu Criaerd. Une commode estampillée par Gilles Joubert comportant un décor de croisillons marqueté inscrit dans une frise en amarante comparable ainsi que les mêmes chutes en bronze et le même bronze au niveau du tablier s’est vendue chez Christie’s Paris, le 19 décembre 2007, lot 418 (cfr. fig. 1). La présence très discrète de l’estampille de Lacroix nous laisse supposer que l’ébéniste travailla à la demande de Joubert intervenant en tant que restaurateur.

Estim. 5 000 - 8 000 EUR

Lot 79 - BUREAU À CYLINDRE D’ÉPOQUE LOUIS XVI Attribué à Claude-Charles Saunier En satiné et placage de satiné à décor toutes faces, ornementation de bronze ciselé et doré, le cylindre ouvrant par un abattant découvrant une écritoire, trois tiroirs et deux compartiments, deux tablette coulissantes latérales, la ceinture ouvrant par quatre tiroirs, reposant sur huit pieds en gaine;petits accidents et manques Dimensions (fermé) : H.:115 cm (45 ¼ in.) l.:191,5 cm (75 ½ in.) P.:95 cm (37 ½ in.) A Louis XVI gilt-bronze mounted and satinwood cylinder desk, attributed to Claude-Charles Saunier Stylistiquement datable des années 1775-1780, ce très grand bureau à cylindre s’inscrit parmi les exemplaires les plus aboutis de ce nouveau type de meuble d’écriture qui fut créé dans les années 1760 par Jean-François Oeben avant de connaitre un vif succès en raison de son côté pratique. Avec ses lignes résolument architecturées plaquées d’une veine de satiné de la meilleure qualité et agrémenté de sobres ornements en bronze finement ciselé, il peut être mis en relation avec la production des bureaux à cylindres des meilleurs ébénistes de l’époque Louis XVI, tels Claude-Charles Saunier. À ce titre, rappelons que le rare motif du soleil rayonnant que l’on retrouve sur le cylindre de notre exemplaire, est présente sur un bureau à cylindre estampillé par Saunier et illustré dans P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Les Éditions de L’Amateur, Paris, 1999, p.821. Mentionnons aussi que les mêmes entrées de serrure ainsi que la même chute en bronze ornent la partie haute des pieds dans un bureau à cylindre estampillé par Jean Caumont et vendu chez Sotheby’s Paris, le 4 avril 2023, lot 79.

Estim. 12 000 - 18 000 EUR

Lot 81 - PAIRE DE FAUTEUILS À LA REINE D’ÉPOQUE LOUIS XV Attribués à René Cresson En hêtre mouluré et sculpté, le dossier et la ceinture à décor de grenade parmi des rinceaux feuillagés, les épaulements à motif d’écailles, les pieds cambrés terminés en enroulement, garniture de velours vert à décor floral H.:96 cm (37 ¾ in.) l.:67cm (26 ¼ in.) René Cresson, reçu maître en 1738 A pair of Louis XV carved beechwood fauteuils a la reine, attributed to Rene Cresson Stylistiquement datable des années 1740, cette élégante paire de fauteuils à la reine peut être rattachée à l’œuvre de René Cresson (vers 1705-avant 1749), maître en 1738 et membre de l’éminente dynastie des menuisiers parisiens actifs dans la première moitié du XVIIIe siècle. Le motif de grenade éclatée qui orne le dossier et la ceinture de nos fauteuils pourrait être considéré comme une de leurs signatures;on le retrouve avec d’infimes variations sur un grand nombre de sièges exécutés par ce célèbre menuisier tels une paire de fauteuils à la reine estampillée par René Cresson (maître en 1738) vendue à Paris, Hôtel Drouot, le 15 décembre 1998 et illustrés dans P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Les Éditions de l’Amateur, Paris, p.241, fig. 1 ou une paire de fauteuils attribuée à René Cresson et vendue chez Sotheby’s Paris, le 19 avril 2016, lot 62. Plus récemment, une dernière paire s’est vendue chez Artcurial Paris, les 14-15 juin 2023, lot 40.

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Lot 90 - PAIRE D’APPLIQUES D’ÉPOQUE LOUIS XVI Dans le goût de Jean-Charles Delafosse En bronze ciselé et doré, à trois bras de lumière en enroulement retenant des guirlandes de laurier, le fût à cannelures rudentées d’asperges orné d’une tête de bélier et surmonté d’un pot à feu ; restaurations H. : 50 cm (19 ½ in.) l. : 30 cm (11 ¾ in.) A pair of Louis XVI gilt-bronze three-branch wall-lights, in the taste of Jean-Charles Delafosse Cette paire d’appliques s’inscrit parfaitement dans le courant néoclassique des années 1760 et 1770. Leur fût, surmonté d’un pot à feu, agrémenté de guirlandes de laurier rappelle un dessin attribué au célèbre architecte et ornemaniste Jean-Charles Delafosse (cfr. H.Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p.186, fig. 3.9.5.). Une paire d’appliques à trois bras de lumière, le fût orné au centre d’une tête de bélier, est conservée au Musée du Louvre et illustrée dans ibid p.186, fig. 3.9.2. D’autres exemplaires à deux bras de lumière sont répertoriés à la Residenz de Munich. Parmi les exemplaires comparables passés en vente ces dernières années, rappelons : la paire vendue par Christie’s Londres, le 5 juillet 2013, lot 185 et celle, à cinq bras, vendue chez Sotheby’s New York, le 20 mai 2010, lot 65. Enfin, une variante comportant une tête de satyre à la place du bélier, s’est vendue chez Christie’s Paris, le 19 décembre 2007, lot 726.

Estim. 5 000 - 8 000 EUR

Lot 92 - PENDULE LYRE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE LOUIS XVI-DÉBUT DE L’ÉPOQUE REVOLUTIONNAIRE En porcelaine tendre de Sèvres beau bleu, ornementation de bronze ciselé et doré, le cadran émaillé polychrome indiquant les heures, les minutes, les secondes, les jours du mois, les mois et les signes du Zodiaque, signé «Vaillant à Paris» et signé «Dubuisson cour des barnabites» sous la lunette, surmonté d’un masque féminin rayonnant, reposant sur un socle en marbre blanc en doucine et terminé par des pieds toupie, munie d’une cloche en verre (non illustrée) H.:69 cm (27 ¼ in.) l.:30 cm (11 ¾ in.) Jacques François Vaillant, maître horloger en 1784 Étienne Gobin, dit Dubuisson, émailleur rue de la Huchette et aux Barnabites à partir de 1795 Provenance : Acquise auprès de la Pendulerie, Paris. Bibliographie comparative : P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe siècle, Les Éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.230. H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, Vol. I, 1986, p.252, fig. 4.6.26. P. Verlet, Les Bronzes Dorés Français du XVIIIe siècle, Picard, Paris, 2003, p.41, fig. 32. A late Louis XVI-early revolutionary period ormolu-mounted and Sevres blue porcelain lyre mantel-clock, the dial by Jacques François Vaillant, the enamels by Dubuisson Les pendules lyres en porcelaine commencent à être produites par la Manufacture de Sèvres en 1785;ces pièces exceptionnelles étaient dès leurs créations destinées aux amateurs les plus fortunés de l’époque et déclinées en quatre couleurs:bleu turquoise, vert, rose et bleu nouveau ou beau bleu, tel l’exemplaire que nous présentons. Parmi les exemplaires en beau bleu conservées dans des collections publiques, rappelons : Un premier (cfr. Fig.1) livré en 1828 pour George IV à Carlton House par le marchand Parisien Lafontaine et qui fait aujourd’hui toujours partie des collections royales anglaises (cfr. C. Jagger, Royal Clocks, The British Monarchy & its Timekeepers 1300-1900, 1983, p.130, fig.176). Un deuxième (cfr. Fig.2), probablement livré pour le Salon des Jeux de Louis XVI à Versailles et aujourd’hui conservé dans les collections du Musée du Louvre (inv. O.A.R. 483) ; ce dernier est illustré dans P. Verlet Les Bronzes Dorés Français du XVIIIe siècle, Picard, Paris, 2003, p.41 fig. 32. Un troisième (cfr. Fig.3) au Victoria and Albert Museum de Londres (cfr. H. Ottomeyer, P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, Vol. I, 1986, p.252, fig. 4.6.26.). Un dernier (cfr. Fig.4), provenant de la collection Hodgkins, conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore (no. 58 2 32). Quelques pièces apparaissent exceptionnellement sur le marché de ventes publiques;parmi les dernières passées en vente, mentionnons l’exemplaire de l’ancienne collection Segoura (cfr. Fig.5) vendu chez Christie’s New York, le 19 octobre 2006, lot 124 (cadran indiquant les signes du Zodiaque et émail par Dubuisson) ou la pièce de la collection Dalva (cfr. Fig.6) vendue chez Christie’s New York, le 22 octobre 2020, lot 203 (émail du cadran par Dubuisson).

Estim. 40 000 - 60 000 EUR

Lot 96 - PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES D'ÉPOQUE LOUIS XVI Dans le goût de Georges Jacob En bois sculpté et redoré, le plateau circulaire ceint d’une frise de perles, le fût en balustre, surmonté de bagues à frise de perles, godrons et feuilles d’acanthe, à cannelures rudentées de feuillage, reposant sur un polygone orné de rinceaux soutenu par un vase flanqué de trois sirènes, la base triangulaire à côtés incurvés ornée au centre d’une corolle de feuillage, l’une des deux inscrites à l’encre L. Figini au revers;restaurations H.:161 cm (63 ¼ in.) l.:52 cm (20 ½ in.) A pair of Louis XVI giltwood porte-torcheres, in the taste of Georges Jacob D’un modèle exceptionnel par son iconographie, notre paire de torchères se remarque par la richesse et la variété des ornements, ainsi que par la finesse et la précision de la sculpture. Datable des années 1780, elle fit sans doute l’objet d’une commande destinée à un haut personnage, membre de la Cour ou de la Finance, amateur d’art et au fait des modes en matière de décoration intérieure. Les figures de femmes, sous forme de sirène, sont en effet associées à la mode des turqueries que le comte d’Artois lança à Paris dès le milieu des années 1770, lors de l’aménagement de son premier boudoir turc au Palais du Temple en 1776. Témoignage parmi les plus connus de cette mode, la table console réalisée par Georges Jacob en 1781 pour le second cabinet turc du Comte d’Artois au château de Versailles, est ornée de sirènes adossées au sommet de chacun des quatre pieds(1). Georges Jacob employa ce motif pour d’autres de ses meubles, comme sur la chaise longue brisée, estampillée, qu’il réalisa vers 1780-1785, provenant de l’antiquaire parisien Seligmann, puis de la collection de Nélie Jacquemart, aujourd’hui conservée au Musée Jacquemart André(2). Il est intéressant de remarquer qu’une sirène, elle aussi très proche de figures présentes sur nos torchères, a été sculpté pour former l’une des consoles d’accotoir sur la maquette en cire d’une bergère, réalisée vers 1780 par Jacques Gondoin (1737-1818), dessinateur du Garde Meuble de la Couronne, pour les sièges de Marie-Antoinette au pavillon de Belvédère à Versailles, aujourd’hui au musée du Louvre(3). Enfin, deux autres exemples sont constitués par une console demi-lune d’époque Louis XVI, en bois sculpté et doré, provenant de l’ancienne collection Eugène Kraemer(4), qui repose sur des caryatides en terme comparables aux nôtres, ainsi que par une veilleuse provenant de l’ancienne collection Diane de Castellane(5), qui présente elle-aussi une sirène adossée au sommet du dossier. Jean-Demosthène Dugourc et le goût arabesque L’originalité du décor et la combinaison des multiples ornements à la turque laissent supposer l’intervention d’un ornemaniste. Il faut penser tout d’abord à François Joseph Bélanger (1744-1818), premier architecte du Comte d’Artois depuis 1777, ou encore son beau-frère Jean-Demosthène Dugourc (1749- 1825) nommé en 1780 «dessinateur du Cabinet de Monsieur, frère du Roi». Il fit de la même manière pour Laborde, banquier de la Cour, et pour Saintes James, Trésorier de la Marine, les deux plus riches particuliers de France, des maisons de plaisance et des jardins du genre anglais d’une vaste étendue. En 1782, Dugourc publia un recueil d’ornements sous le titre Arabesques, nom d’appellation qui finira par caractériser la mode ornementale du début des années 1780. Y figurent des personnages féminins terminés en enroulements d’acanthe, adossées ou affrontées de part et d’autre d’un vase. Ces motifs envahissent les murs peints des cabinets ou les bronzes d’ameublement(6). Également, sur un Projet de décoration de cabinet à la française pour le Pardo dû au même Dugourc, qui ne fût jamais réalisé, sont représentées des torchères placées de part et d’autre d’une alcôve dont le schéma n’est pas sans rappeler celui de nos torchères(7) ou celui des torchères de l’hôtelparisien de la princesse Kinsky, rue Saint Dominique(8). (1) Inv. OA 5234, voir Décors, mobilier et objets d’art du Musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, Louvre Éditions, 2014, pp 432-433, cat. 179. (2) Inv. MJAP-M 1445, voir B.G.B. Pallot et al, Le Mobilier français du Musée Jacquemart André, Tome 1, Dijon, 2006, pp.182-185. (3) Musée national des châteaux de Versailles et des Trianon, dépôt au musée du Louvre, inv. V 6159, voir C. Gougeon, Deux exceptionnelles maquettes de meubles en cire provenant du Garde-Meuble de la Couronne, La revue des musées de France. Revue du Louvre, 3, 2014, p.88-93 et notamment fig. 4. (4) Vente Galerie Georges Petit, 28-29 avril 1913, n° 168;vente à Paris, hôtel Drouot, Couturier Nicolay, le 31 mars 1994;S. de Ricci, Le style Louis XVI, Paris 1913, reproduit p.74. (5) Sotheby’s Monaco,

Estim. 30 000 - 50 000 EUR

Lot 97 - PAIRE DE PLAQUES DU XVIIIe SIÈCLE Attribuées à Enrico Hugford (1695-1771) En scagliole sur fond en ardoise, représentant des vues de ports animées d’architectures, dans des cadres en bois doré d’époque postérieure, cachets de cire rouge armoriés accidentés au revers Marques (sur l’une):l’inscription «salottino vicino al salone N°4», et «(…)ford», une étiquette imprimée numérotée «100» Marques au revers (sur l’autre):l’inscription «salottino piccolo vicino al salone N°3» Dimensions (sans cadre):17,5 x 48,5 cm (6 ¾ x 19 in.) Provenance : Ancienne collection Azzoni, Sienne. A pair of 18th century scagliola plaques, attributed to Enrico Hugford (1695-1771) Cette paire de plaques peut être attribuée à Enrico Hugford (1695-1771), l’un des plus talentueux maîtres dans l’art de la scagliole au XVIIIe siècle. Né de parents anglais partis s’installer en Italie vers 1686 et entrés au service du grand-duc Cosimo III de Medici, Enrico Hugford (1695-1771) et son frère Ignazio (1703-1778) furent des figures importantes dans la Florence du milieu du XVIIIe siècle. Enrico entra à l’abbaye de Vallombrosa en 1711 comme moine. Formé à l’art de la scagliole par les moines de l’abbaye de Sainte-Réparate de Marradi, il retourna à Vallombrosa où son talent fut vite apprécié et reconnu. Enrico Hugford joua un rôle novateur fondamental dans l’art de la scagliole. Grâce à une technique raffinée, il atteignit une extrême précision. Il traita des sujets variés comme des thèmes paysagers, des vues de mer et de rivière avec des architectures et des personnages (cfr. A.M. Massinelli, Scagliola:l’arte della pietra di luna, Rome, 1997, pp.28-32), des fleurs, des animaux, des scènes de genre, des portraits ainsi que des histoires de saintes et saintes. Ses vues élégantes puisent dans le répertoire du védutisme du XVIIIe siècle dont il put avoir accès au travers des œuvres graphiques conservées dans la bibliothèque du monastère de Vallombrosa et parmi les dessins et peintures collectionnés et commercialisés par son frère. Il est en effet bien connu que son frère Ignazio, collectionneur passionné, marchand, restaurateur et figure éminente de la Florence du XVIIIe siècle, réussit à promouvoir et diffuser les scaglioles d’Enrico, notamment dans la capitale toscane. La diffusion de son œuvre fut également possible grâce à la venue au monastère de Vallombrosa d’Anglais et plus largement d’Européens de passage lors de leur Grand Tour. Immédiatement après sa mort en 1771, les œuvres de Hugford sont devenues des objets de collection recherchés:une de ses vues de mer a été offerte au pape Clément XIV par Monseigneur Cesare Massa Salazzo de Tortona et placée dans les musées du Vatican. Le grand-duc de Toscane, Pietro Leopoldo, a également acheté quatre paysages pour la Galerie des Offices en 1779, par l’intermédiaire du directeur de l’époque, Giuseppe Pelli Bencivenni, aux héritiers de son frère Ignazio. Une Provenance aristocratique siennoise Au dos des cadres des panneaux se trouvent deux cachets de cire rouge fragmentaires qui, une fois reconstitués, permettent de reconnaître les armoiries de la famille Azzoni de Sienne. Les ascendants de cette illustre famille furent Azzone di Tocchi et Pietro di Ghino qui donnèrent naissance à la branche Ghinazzoni. La présence des Azzoni est attestée dès le XIVe siècle à Monticiano, sur le territoire de Sienne, où ils avaient développé une activité rentable d’extraction de fer et de sidérurgie. Ils financèrent l’édification de la façade de l’église du couvent des Augustins de Monticiano en 1380 et résidèrent dans un palais sur la place principale de la cité. Nous remercions le Docteur Anna Maria Massinelli pour ses recherches ayant permis la rédaction de cette notice.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 100 - SUITE DE QUATRE PLAQUES, TRAVAIL ITALIEN DU XVIIe SIÈCLE, PROBABLEMENT FLORENCE En marqueterie de pierre dures, illustrant un éléphant, un chameau, un lion et un autre félin, le fond en marbre noir entouré d’une bordure en marbre jaune de Sienne, dans des cadres en bois noirci d’époque postérieure Dimensions (sans cadre):11 x 14,5 cm (4 ¼ x 5 ¾ in.) A set of four Italian 17th century pietra dura panels, probably Florence Cet ensemble de quatre panneaux en pierres dures datables du XVIIe siècle est attribuable à la Galleria de’ Lavori, la célèbre manufacture florentine crée par le Grand-Duc Ferdinand I de Toscane en 1588 et qui sera connue par la suite sous le nom de Opificio delle Pietre Dure. Nos plaques ont été réalisées en suivant la technique du commesso qui consiste à assembler des pierres dures de formes, couleurs et dimensions variées, puis à les appliquer sur un fond de marbre, simulant ainsi les effets d’un tableau. Ces plaques sont un précieux témoignage de l’engouement prononcé aux XVIIe et XVIIIe siècle pour les animaux exotiques dans les arts décoratifs. Lions, chameaux et éléphants sont décrits par les explorateurs, puis repris dans les gravures, avant d’être réinterprétés par des artistes qui s’empressent de les incorporer dans les arts décoratifs. À ce propos, il est intéressant de souligner que la plaque représentant l’éléphant que nous présentons ici est à rapprocher d’une gravure conservée au British Museum de Londres (cfr. fig. 1) d’Adriaen Collaert (1560-1618), artiste flamand originaire de la ville d’Anvers. Les sujets animaliers de nos plaques peuvent être rattachés à ceux que l’on retrouve sur d’importants cabinets florentins du XVIIe siècle tel l’exemplaire vendu chez Christie’s Londres, Exceptional Sale, le 13 octobre 2021, lot 2 ou celui vendu chez Christie’s Londres, le 23 juillet 2020, lot 42.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR