DROUOT
mardi 02 juil. à : 14:00 (CEST)

Archéologie & Arts de l'Islam et de l'Inde

Ader - +33153407710 - Email CVV

Salle 2 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
samedi 29 juin - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
lundi 01 juillet - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
mardi 02 juillet - 11:00/12:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
Information Conditions de vente
Live
S'inscrire à la vente
295 résultats

Lot 167 - Ensemble d’archives ayant appartenu à l’orientaliste Jean-Jacques Pierre DESMAISONS (1807-1873) L’ensemble comportant : - diverses lettres manuscrites (correspondance privée, lettres de condoléances, de compliments, etc…) en persan, en turc, en russe, en français, en arménien ; - des exercices linguistiques d’apprentissage du persan et du turc ; - des cahiers d’étude d’objets : armes, numismatique, pierres gravées du musée de l’Ermitage de Saint Pétersbourg, plaques ; - des notes sur des ouvrages littéraires, des bibliographies, des listes de noms et de titres ; - plusieurs écrits en arabe, peut-être des cahiers de lois, datés du XVIIIe siècle ; - des factures de livres ; - des livrets de poésie en français et en arabe ; - un croquis de personnage qâjâr ; - quelques brouillons et documents divers griffonnés ; - des journaux imprimés et notes manuscrites sur des sujets d’actualité ; - des lettres plus officielles souvent adressées à « Son Excellence », cachetées et datées : parmi elles, 3 lettres cachetées de cachets royaux et datées : l’une au nom de Nâser Mohammad (?) et datée 1264 H/ 1847 comme le cachet, une deuxième cachetée au nom de Mohammad Shâh Qâjâr et datée 1202 H / 1787, le cachet daté 1250 H / 1834, une troisième cachetée au nom de Mohammad Shâh Ghâzî et datée 1202 H / 1787, le cachet daté 1250 H / 1834. - Quatre firmans ottomans cachetés et datés. Jean-Jacques Pierre DESMAISONS naît en 1807 à Chambéry et devient sujet du duc de Savoie en 1815. Vers 1826, il part pour Saint-Pétersbourg étudier les langues orientales. Après des études à Saint-Pétersbourg puis à Kazan, il enseigne les langues orientales à l’école militaire Nepliouev d’Orenbourg. En 1833-1834, sur ordre du gouverneur militaire d’Orenbourg, il entreprend un voyage d’exploration à Boukhara au sein d’une caravane, déguisé en mollah tatar sans être démasqué. À partir de 1836, à Saint-Pétersbourg, il est professeur de turc puis chef de la section de l’enseignement des langues orientales. En 1846, il participe à la fondation de la Société impériale russe d’archéologie dont il est le trésorier. Le 14 décembre 1847, le roi Charles Albert I de Sardaigne lui confère le titre de baron qu’il est autorisé à porter en Russie le 30 novembre 1857. Il entreprend l’édition et la traduction de l’Histoire des Mongols et des Tatares par Abû al-Ghâzî Bahadûr (khan de Khiva), basée sur un manuscrit découvert par Vladimir Ivanovitch Dahl à Orenbourg ainsi que l’élaboration d’un dictionnaire persan-français. Il prend sa retraite en 1872 et meurt à Aix-les-Bains en 1873. Plusieurs archives de Jean-Jacques Pierre DESMAISONS ont été présentées à la vente chez Ader & Nordmann dans le cadre de la vente d’Art russe du 22 février 2019 (lots 76 à 85). Nous remercions M. Nicolas Filatoff, expert en art russe, pour sa prose biographique sur l’orientaliste. A Group of Archives belonging to the Orientalist Jean-Jacques Pierre Desmaisons

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 168 - Chandelier mamluk, Egypte ou Syrie, milieu du XIVe siècle Chandelier à panse tronconique, épaule concave et col cylindrique en alliage cuivreux martelé à décor repoussé, gravé et en partie incrusté d’argent et de pâte noire. Sur la panse se déploie une monumentale inscription arabe en calligraphie thuluth, suite de louanges à un propriétaire ou un commanditaire qui n’est pas nommé : “Le grand prince universel, le juste, [al-ghânim / le gagnant], le combattant, le partisan [de l’islam], le maître très haut”. Sur l’épaule, plusieurs frises de rinceaux feuillagés gravés et sur le col, plusieurs médaillons circulaires alternant un décor de palmipède surmonté d’un rapace aux ailes déployées et un décor de fleur de lotus épanouie. Le col surmonté d’une bobèche tronconique rapportée postérieurement et gravée de frises décoratives. Hauteur : 20,5 cm ; diam. de la base : 21,4 cm Bobèche remplacée postérieurement, nombreux sauts d’incrustation, accident en partie haute du col, taches et traces d’oxydation. Ce chandelier, qui a gardé de nombreux restes d’incrustations d’argent, est un beau témoignage des productions mamluk du XIVe siècle. Il présente une forme et une technique de fabrication et de décor caractéristiques des objets issus des ateliers de dinanderie du Caire ou de Damas pendant ce brillant sultanat. En plus de la grâce de la calligraphie thuluth courant sur son corps, des motifs de son décor permettent d’affiner sa datation au milieu du XIVe siècle : c’est le cas du lotus présent sur le col dans des médaillons. Cette fleur venue d’Asie a fait son apparition dans l’art mamluk au cours du XIVe siècle, suite à un traité de paix conclu en 1323 entre Mamluks et Mongols. Par ailleurs, le traitement des rinceaux garnis de palmettes bifides déployés sur l’épaule s’observe sur plusieurs pièces du XIVe siècle comme le chandelier au nom de l’émir Salar conservé au Musée du Louvre (AA 101) ou le bassin OA 7433 de la même collection. Si le commanditaire de cette pièce reste dans l’anonymat, la série de qualificatifs courant sur la panse du chandelier trahit son haut rang social. A Brass Mamluk candlestick, Egypt or Syria, mid-14th century

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 178 - Broche en ambre gris misk-i amber au nom du Sultan Mahmoud Khan (Mahmoud II r., 1808 - 1839), Turquie, XIXe siècle Plaquette d’ambre gris moulé d’un décor floral et perlé, enserrant deux médaillons émaillés et dorés inscrits en arabe “Sultan Mahmoud Khan, ‘izz nasrahu” (Sultan Mahmoud Khan, la gloire de sa victoire). En partie basse, cinq pampilles constituées d’une boule d’ambre striée et de perles métalliques. Montée en broche. 6,4 x 4,3 cm Petites fissures et traces de colle, attache oxydée. Nombreuses légendes se sont développées autour de l’ambre gris, rendant cette matière toujours plus mystérieuse : si les Chinois, 2000 ans avant J.-C. le dénommaient « parfum de la bave de dragon », Avicenne pensait que l’ambre gris provenait d’une fontaine sous-marine, sans doute inspiré par les Mille et Une Nuits où Sindbad le marin voit jaillir de l’ambre d’une source avant qu’il ne soit avalé par des monstres marins… Il s’agit en réalité d’une sécrétion qui se forme dans l’estomac ou les intestins du cachalot et rejetée ensuite par les voies naturelles de l’animal. Fossilisé par le temps, le sel de mer et le soleil, il est repêché à la surface de l’eau ou s’échoue sur les plages où il est ramassé par blocs. Depuis la plus Haute Antiquité, les hommes lui trouvent des vertus médicinales mais aussi odoriférantes et aphrodisiaques. D’un point de vue médical, il a longtemps été utilisé comme remède à l’asthme et à l’épilepsie. Les Arabes l’utilisaient aussi pour soigner les articulations, les troubles digestifs, le cœur et le cerveau. Arrivé en Europe au Moyen-Age à prix d’or, il était porté en collier et respiré pour renforcer ses défenses immunitaires contre les fléaux sanitaires tels que la peste. Puissant fixateur d’odeurs, l’ambre gris était un composant essentiel des parfums du XXe siècle ; il est aujourd’hui remplacé par des accords de synthèse. L’effet aphrodisiaque de la résine a été reconnu très tôt, déjà en Chine antique. Au XVIIIe siècle en Europe, les libertins, à l’image du grand Casanova, en parfumaient leur chocolat chaud pour être revigorés. La résine embaumait également les gants des femmes et pouvait être consommé sous forme de pastilles à sucer. Le pouvoir de séduction de l’ambre gris n’a pas échappé aux sultans ottomans qui en consommaient quotidiennement sous forme de tablettes dissoutes dans du café chaud. L’historien Evliya Çelebi, mentionne, au milieu du XVIIe siècle, l’existence à Constantinople de 35 magasins vendant de l’ambre gris. Parfois mélangé à du miel, une autre recette ottomane lui ajoute du parfum (attar) de rose, du bois de santal, de la résine d’épicéa, du riz en poudre, de la gomme arabique et de l’eau de jacinthe. La pâte était travaillée au rouleau pour lui donner une fine épaisseur, pressée ensuite dans des moules finement ornés et séchée pour donner des tablettes dures. Un petit morceau était alors détaché, placé dans une petite boîte en or ou en argent fixée à l’intérieur de la tasse à café. Les inscriptions telles que « bien-être », « santé » fréquemment trouvées sur ces tablettes rappellent leur pouvoir guérisseur et stimulant qui leur valurent leur surnom français de « pastilles du sérail ». Bibliographie : - BAYTOP Turhan, ‘Forever ambergris’ in Cornucopia 21, Ottoman Damascus, 2000, pp 42-44. BUQUET Thierry, « De la pestilence à la fragrance. L’origine de l’ambre gris selon les auteurs arabes », Bulletin d’études orientales [En ligne], LXIV | 2016, pp 113-133. - FEYDEAU (de), Elisabeth, Les parfums : histoire, anthologie, dictionnaire, Paris : 2011. LE GUERER, Annick, Le parfum de ses origines à nos jours, Paris : 2005. MONTAGU Lady Mary, L’islam au péril des femmes. Une Anglaise en Turquie au XVIIIe siècle, Paris : 2001. An Ambergris Misk-i Amber Brooch, Ottoman Turkey, 19th century

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 193 - Portrait d’échanson, dessin attribué à Mo’in Mosavver, Iran safavide, XVIIe siècle, daté 1674 Dessin sur papier à l’encre rehaussée de gouache représentant un homme, en buste et de trois quarts, vêtu d’une chemise à large col et boutonnière jaunes et coiffé d’un bonnet pointu aux larges bords. Il tient dans la main une coupe et serre contre son buste une fine canne à l’extrémité enroulée. En partie supérieure, inscription en persan nast’aliq à l’oblique donnant la date du 2 Shawwal 1084 H / 10 janvier 1674 et le nom de Mo’in Mosavver. Monté plus tardivement, probablement fin XIXe siècle, en page d’album avec de fines bordures florales, des cartouches obliques inscrits à l’encre de vers persans en nasta’liq de part et d’autre du dessin, et une large marge beige à décor peint à l’or de fleurs et de branchages animés d’oiseaux. Au dos, texte en persan nasta’liq à l’encre noire sur fond poudré d’or de 14 lignes réparties en deux colonnes de vers du Tuhfat al-Ahrar du Haft Awrang de Jami’ (1414-1492). Autour, fine bordure à décor floral doré sur fond jaune entourée de plusieurs lignes colorées et d’une bande dorée. L’ensemble ceint d’une marge à décor peint de rinceaux végétaux dorés pigmentés de vert et rose pastel, des cartouches et des fleurons enluminés sur fond saumoné ou bleu collés par-dessus. Dim. page : 27,9 x 17,7 cm ; dim. dessin : 8,8 x 4,9 cm ; dim. calligraphie : 13 x 6,1 cm Quelques taches, petits repeints dans les vers enluminés de bordure, usures, traces d’arrachement et d’adhésif en bordure. Provenance : Vente Mes Laurin-Guilloux-Buffetaud, Hôtel Drouot, Paris, 21 juin 2000, lot 119. A Safavid Portrait of a Cupbearer, attributed to Mo’in Mosavver, Iran, 17th century, dated

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

Lot 194 - Femme au tambourin, dessin attribué à Mo’in Mosavver, Iran safavide, XVIIe siècle, daté 1691 Dessin sur papier à l’encre rehaussée de gouache représentant une femme en buste et de trois quarts, la tête couverte d’un voile surmonté d’une coiffe à aigrette, et duquel s’échappent de longues mèches de cheveux. Elle est parée de trois rangs de colliers de perles et joue du tambourin. En arrière-plan se dessinent les moulures d’une fenêtre et une arcature. Dans le tambourin, inscription en persan nast’aliq donnant la date de Rabi’ II 1103 H / décembre 1691. Monté plus tardivement, probablement fin XIXe siècle, en page d’album avec de fines bordures florales, des cartouches obliques inscrits à l’encre de vers persans en nasta’liq de part et d’autre du dessin, et une large marge beige à décor peint à l’or de fleurs et de branchages animés d’oiseaux. Au dos, texte poétique en persan nasta’liq à l’encre noire sur fond poudré d’or de 14 lignes réparties en deux colonnes de vers issus du Tuhfat al-Ahrar du Haft Awrang de Jami’ (1414-1492). Autour, fine bordure à décor floral doré sur fond orangé entourée de plusieurs lignes colorées et d’une bande dorée. L’ensemble ceint d’une marge à décor peint de rinceaux végétaux dorés pigmentés de vert et rose pastel, des cartouches et des fleurons enluminés sur fond beige ou bleu collés par-dessus. Dim. page : 27,8 x 17,8 cm ; dim. dessin : 8 x 6,3 cm ; dim. calligraphie : 13 x 6 cm Petites taches, légers accidents, petites restaurations, usures, traces d’arrachement et d’adhésif au revers. Provenance : Vente Maîtres Laurin-Guilloux-Buffetaud, Hôtel Drouot, Paris, 21 juin 2000, lot 118. A Safavid Portrait of a Lady with a Tambourine, attributed to Mo’in Mosavver, Iran, 17th century, dated.

Estim. 2 000 - 4 000 EUR

Lot 200 - Sheikh Bahai, Nân va Halvâ, Iran qâjâr, signé et daté 1293 H / 1875 Manuscrit sur papier de 10 lignes par page majoritairement réparties en deux colonnes, le texte en persan nasta’liq à l’encre noire, les titres et quelques termes et signes à l’encre rouge. Quelques notes marginales d’une autre main. Frontispice sarlow enluminé à l’or et en polychromie d’une frise de lambrequins, suivi du titre et du nom de l’auteur calligraphiés à l’encre rouge de part et d’autre de la Bismillah. En fin de manuscrit, colophon enluminé de tiges végétales à l’or encadrant le texte inscrit dans un triangle donnant le nom du copiste Abôl Qâsem ibn Mohammad Tâher Al-Asadâbâdî et la date de 1293 H / 1875. Une enluminure dans le texte et plusieurs cachets, celui de la dernière page donnant le nom du copiste Abôl Qâsem. Reliure en cuir noir estampé de lignes de cadres et d’une frise de esses. 19,5 x 12,5 cm Usure, taches et mouillures, petites retouches. Baha’ Al-Dîn Al-’Amilî, dit Cheikh Bahai (1547-1621) était un poète soufi, philosophe, mathématicien, astronome, et alchimiste libanais. A 13 ans, il émigre en Iran qu’il ne quittera plus à l’exception de quelques voyages au Proche-Orient et en Egypte. A Ispahan, il devient un personnage public important sous le règne du souverain Shâh Abbas Ier et participe à la conception de la mosquée du Shâh où il élabore l’horloge solaire qui indique l’heure de la prière. On lui doit également un bel œuvre littéraire comptant des poèmes épiques et des recueils juridiques. Son ouvrage Nân va Halvâ (littéralement « Pains et sucreries ») est un ensemble de poèmes moralisateurs sur les mérites de la vie ascétique. A Qajar copy of Nân va Halvâ by Sheikh Bahai, Iran, signed and dated

Estim. 300 - 500 EUR