DROUOT
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Mobilier et objets d'art

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37, rue des Mathurins 75008 Paris, France
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238 résultats

Lot 35 - LOUIS XII ET ANNE DE BRETAGNE 1498-1515 + FELICE. LVDOVICO. REGNATE.DVODECIMO. CESARE. ALTERO. GAVDET. OMNIS. NACIO. "Sous l'heureux règne de Louis douze toutes les nations jouissent d'un autre César" Buste du roi Louis XII, coiffé du mortier couronné et portant le collier de l'ordre de Saint Michel. Champ fleurdelisé. Dessous, lion marchant à gauche. R/. + LVGDUN. REPUBLICA. GAVDETE. BIS. ANNA. REGNANTE. BENIGNE. SIC. FVI. CONFL. ATA. 1499. " Lorsque la République de Lyon se réjouissait du second règne de la bonne reine Anne, je fus ainsi fondue 1499 ". Buste couronné et voilé de la reine Anne. Champ semé de lis et de mouchetures d'hermine. Dessous, lion marchant à gauche (emblème de la ville de Lyon). Mazerolle 27. 140. Médaille en bronze 1499. Fonte postérieure. Ø 113,68 mm ; 472 g Deux beaux portraits réalistes. Bel exemplaire de cette très rare médaille avec une jolie patine brune. (Les flans ont été nettoyés et grattés ; quelques coups sur la tranche et rayures derrière le portrait d'Anne de Bretagne) Cette médaille fut offerte aux souverains par la ville de Lyon en 1499 lors de leur entrée dans la ville le 15 mars 1500. Elle a été réalisée par plusieurs artistes lyonnais Nicolas Leclerc, Jean de Saint-Priest, Jean et Colin Lepère Rappel historique : En 1491, Anne de Bretagne épouse Charles VIII. Mais elle reste duchesse et souveraine de Bretagne. Puis en 1498, Charles VIII meurt accidentellement. Anne retourne dans son duché. En 1499 Anne redevient reine de France en se mariant avec Louis XII qui, en hâte, a répudié sa première femme. Le duché reste toujours distinct de la couronne. Enfin en 1514, Anne de Bretagne meurt et sa fille, Claude de France, hérite du duché. Elle épouse François d'Angoulême, futur François Ier. En 1532 Claude cède son duché à la couronne. François Ier fait ratifier cette union définitive de la Bretagne et de la France par le Parlement de Vannes. A bronze medal depicting the King and Queen Louis XII and Anne of Brittany, 1498-1515

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 52 - ENSEMBLE DE TROIS SCULPTURES DE CHASSEURS, SÈVRES, FIN DU XIXe SIÈCLE en biscuit, deux tenant un fusil et le troisième une trompe de chasse. Ils reposent sur des socles ovales à fond bleu ornés d'une couronne princière en or. Les figures marquées en creux : D. 90, D. 92 et D. 99, Les bases marquées : RF doré à Sèvres 92 en rouge. (Accidents et manques aux trois figures, éclats sur un socle.) (Sonneur : la trompe cassée en trois morceaux, éclats sur le pavillon, le pavillon détaché). (Chasseur au fusil n° 1 : le fusil cassé en plusieurs morceaux et anciennement restauré, manques). (Chasseur au fusil n° 2 : le fusil cassé en plusieurs morceaux et anciennement restauré, main gauche cassée et recollée, manques). A Sèvres biscuit set of three hunters, dated 9, late 19th century H. des figures : 36 CM - H. 14,17 IN. H. totale avec base : 42 CM - 16,5 IN. L. des bases : 27,5 CM - 10.8 IN. Le 3 novembre 1846, le secrétariat des commandes du duc d'Aumale faisait savoir au directeur de la manufacture de Sèvres que le prince avait l'intention de venir le lendemain à Sèvres "pour y choisir le dessin du service de dessert que le Roi a bien voulu accorder à Son Altesse Royale". Une note du 4 novembre 1846 détaille les pièces du "surtout de table commandé par S.A.R. Mgr le duc d'Aumale": à cette date. L'ensemble fut livré à Chantilly le 10 mai et est toujours actuellement conservé dans l'office au Château de Chantilly. Le surtout des chasses, modèle original a été sculpté par Blondeau, d'après Jean-Baptiste Oudry dont la composition pouvait varier, a continué d'être produit à la manufacture de Sèvres jusqu'à la fin du XIXe siècle

Estim. 1 500 - 2 500 EUR

Lot 69 - MARIUS JEAN ANTONIN MERCIÉ (1845-1916) David vainqueur de Goliath Modèle créé à Rome 1869-70 ; édition de Barbedienne (1810-1892) à partir de 1875 Bronze à patine brune Signé "A MERCIE" sur la terrasse Porte le cachet du fondeur "F. BARBEDIENNE. Fondeur" à l'arrière de la base (Petite déformation de l'épée) David defeating Goliath, bronze sculpture with brown patina by Marius Jean Anthonin Mercié HAUT. 62,50 CM - LARG. 24,6 IN. Œuvre en rapport Antonin Mercié, David, vers 1872, bronze, H. 184,1 ; L. 76,8 ; P. 83,2 CM, Paris, musée d'Orsay, inv. RF 186. Littérature en rapport Florence Rionnet, Les bronzes Barbedienne, l'œuvre d'une dynastie de fondeurs (1834-1954), Paris, Arthena, 2016, modèle répertorié sous le n° 1072, p. 372. Avec cet envoi de Rome, Antonin Mercié rencontre un succès immédiat ainsi que la reconnaissance de l'État qui lui décerne la Légion d'honneur et lui commande en 1872 une version en bronze placée au musée des artistes vivants en 1874. Le succès est également populaire : l'œuvre est reproduite dans tous les journaux. Les réductions en bronze se multiplient et la fonderie Barbedienne en édite six versions de tailles différentes. Le journal l'Écho rapporte le 18 décembre 1916 un fait divers résumant assez bien l'engouement général pour cette figure : "La statue la plus populaire qu'ait faite Antonin Mercié est certainement son "David vainqueur". Les petits italiens qui vendent des plâtres dans les rues de Paris portent presque toujours dans leur panier plusieurs modèles de cette figure. […] " Les contemporains d'Antonin Mercié ont vu dans cette sculpture, envoyée depuis Rome en 1870, un écho aux évènements qui secouaient alors la France. Après la victoire prussienne, l'esprit français se lève et attend déjà une reconquête prochaine. Mercié voit dans le héros biblique une expression de cet espoir. Il fait de David une personnification de la France et de Goliath un symbole de l'oppresseur prussien. Par cet emploi du sujet biblique, Mercié s'inscrit dans la lignée des sculpteurs florentins de la Renaissance, notamment de Donatello qui avait donné à son David une dimension civique et politique. Du maître florentin, Mercié reprend aussi l'allure gracieuse donnée par le canon du corps et le léger contrapposto. Mercié ajoute à cette douceur juvénile des détails plus dynamiques et réalistes qui feront de ses sculptures des créations appréciées de la Troisième République. Ainsi, à la suite de ce David, Mercié recevra de nombreuses commandes de monuments publics exaltant la patrie et ses héros.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 73 - ALBERT-ERNEST CARRIER-BELLEUSE (1824-1887) La source Bronze à patine brune Signé "A.CARRIER" au revers à gauche The source, bronze with brown patina by Albert-Ernest Carrier-Belleuse HAUT. 45 CM - h. 17,71 in. terrasse HAUT. 63 - LARG. 20 CM - H. 24,8 - W. 7,87 IN. sur une base en bois 9,5 x 80 x 36 CM - 3,7 x 31,5 x 14,1 in. Œuvres en rapport - Groupe de l'Abondance, pierre, façade du musée du Louvre, Paris - Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Enfant source, 1864, terre cuite, H.41 x 70 CM, signé "A. Carrier. 1 864", Düsseldorf, collection Ralph Gierhards ; - Albert-Ernest Carrier Belleuse, Putti représentant la Terre et l'Eau, 1865, terre cuite, Cleveland, The Cleveland museum of Art, inv. 1986.67. Littérature en rapport - June Ellen Hargrove, Gilles Grandjean, Carrier-Belleuse, Le Maître de Rodin, cat. Exp., Compiègne, Palais de Compiègne, 22 mai-27 octobre 2014, Paris, RMN, 2014, modèle répertorié sous le n° cat. 85, p. 125 ; - June Ellen Hargrove, The life and work of Carrier-Belleuse, Garland Pub, 1977, pl. 148. Ce charmant groupe de putti entourant un vase d'où coule de l'eau s'inspire directement d'un relief de la façade du palais du Louvre illustrant l'Abondance. Dans les années 1860, Carrier Belleuse s'adonne à la création de petits groupes d'enfants s'ébattant joyeusement, dans l'esprit de Clodion et des terracottistes du XVIIIe siècle. Ces groupes décoratifs de petites dimensions connaissent un franc succès et sont diffusés par son atelier dans tous les matériaux.

Estim. 1 500 - 2 500 EUR

Lot 79 - PIERRE JEAN DAVID D'ANGERS (1788-1856) Suite de six médaillons en bronze à patine brune dans des pourtours en bronze doré - Portrait de Jacques-Antoine Manuel (1775-1825) Titré "MANUEL" sur le côté gauche et signé et daté "DAVID 1831" sous la tranche du cou Diam. 14 CM - 5,5 IN. et diam. total 15,9 CM - 6,2 IN. - Portrait de François-Vincent Raspail (1794-1878) Titré "Raspail" sur le côté gauche et signé "DAVID" sous la tranche du cou Diam. 15,1 CM - 5,9 IN. et diam. total 16,9 CM - 6,6 IN. - Portrait de Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) Titré "Chevreul" sur le côté droit et signé "DAVID" et daté (illisible) sous la découpe du cou Porte un numéro "1435" à la peinture blanche au revers Diam. 15,7 CM - 6.1 in. et diam. total 16,9 CM - 6.6 IN. (Usures à la patine) - Portrait de François Arago (1786-1853) Titré "F. Arago" sur le côté droit et signé et daté "DAVID 1832" sous la tranche du cou Diam. 14,9 CM - 5,8 IN. et diam. total 16,3 CM - 6,4 IN. - Portrait de Friedrich Stammann (1807-1880) Titré "Friedrich Stammann" sur le côté gauche et signé et daté "DAVID 1833" sous la découpe du cou Diam. 14,6 CM - 5,7 IN. et diam total : 15,9 CM - 6,2 IN. - Portrait de Casimir Périer (1847-1907) Titré "Casimir Périer" sur le côté gauche et signé et daté "DAVID 1833" sous la découpe du cou Usures à la patine Diam. 15,4 CM - 6 IN. et diam. total 16,9 CM - 6,6 IN. A suite of six patinated bronze medallions by Pierre Jean David d'Angers Œuvre en rapport - Pierre Jean dit David d'Angers, Manuel, avant 1856, médaillon en bronze, diam. 14 CM, Paris, musée du Louvre, inv. DA 62 E. - Pierre Jean dit David d'Angers, Raspail, 1833, médaillon en bronze, diam. 16,3 CM, Paris, musée Carnavalet, inv. S.1876. - Pierre Jean dit David d'Angers, Eugène Chevreul, 1834, médaillon en bronze, diam. 16,1 CM, Paris, musée du Louvre, inv. DA 15 B. - Pierre Jean dit David d'Angers, François Arago, 1832, médaillon en bronze, diam. 15,5 CM, Paris, musée du Louvre, inv. DA 36 A. - Pierre Jean dit David d'Angers, Friedrich Stammann, 1833, médaillon en bronze, diam 14,7 CM, Paris, musée du Louvre, inv. DA 9 E. - Pierre Jean dit David d'Angers, Casimir Périer, 1833, bronze, diam. 15,8 CM, Paris, musée du Louvre, inv. DA 61 F.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 81 - ÉCOLE ITALIENNE, DU XIXe SIÈCLE, D'APRÈS PIETRO TACCA (1577- 1640) Captifs enchainés Paire de bronzes à patines brune et dorée Sur des bases en bois peint à l'imitation du marbre et du porphyre Pair of bronze sculptures with brown and gilded patina, 19th century Italian school, after Pietro Tacca HAUT. 44 CM - H. 17,3 IN. Œuvre de référence Pietro Tacca, Monument à Ferdinand Medicis, 1620-1623, Piazzetta della Darsena, Livourne Auguste Bartholdi (1834-1904) Natif de Colmar où sa famille s'était établie au XVIIe siècle, Auguste Bartholdi se forme dans l'atelier d'Ary Scheffer, ce dernier lui décelant un talent certain pour la sculpture qu'il étudie ensuite auprès de Jean-François Soitoux. Après un voyage très formateur en Orient réalisé en compagnie du peintre Jean-Léon Gérôme dans les années 1850, Bartholdi, de retour en France, participe à de nombreux concours publics. Il est particulièrement sollicité par sa ville natale pour laquelle il érige en 1854 un monument au Général Rapp. En 1857, la ville de Colmar lui confie le soin d'ériger un monument en l'honneur de l'amiral colmérien Armand Joseph Bruat, héros de la Marine nationale et de la guerre de Crimée décédé deux ans plus tôt. Tout en devant se conformer au souhait du maire de Colmar d'ériger la toute première fontaine à jet continu de la municipalité, le sculpteur conçoit un premier projet de monument ambitieux en cinq parties : la figure du victorieux amiral est debout à son poste de commandement sur le pont du bateau, tenant une longue-vue et une carte avec une ancre à ses pieds. La statue surplombe un bassin circulaire orné de quatre armoiries de la Ville encadrées de monstre marin et divisé en quatre parties sur lesquelles sont allongées des figures allégoriques inspirées de l'antique. L’eau doit s'écouler par quatre proues de trirèmes antiques. Le projet connaît immédiatement un avis favorable de la municipalité mais le manque de perspective financière soulève des objections et des atermoiements à son érection. Le projet devant être simplifié, Bartholdi y apporte des modifications, notamment les figures du bassin qui symbolisent les quatre continents parcourus par l'Amiral en sa qualité de serviteur de la France. Toujours pour des raisons de coût, le Comité demande en 1861 à Bartholdi d'abandonner ces figures allégoriques qui ne sont finalement pas retirées grâce à une heureuse donation anonyme (en réalité provenant de sa mère). En 1863, Bartholdi en expose la maquette au Salon. Le monument est finalement érigé en bronze pour la statue de Bruat et en grès des Vosges pour les éléments du bassin et inauguré le 21 août 1 864. Le monument dans son état originel n'est malheureusement plus connu car il a été détruit partiellement le 30 août 1940 par l'occupant allemand. Les têtes des Continents ont été toutefois récupérées et sont aujourd'hui conservées au musée Bartholdi de Colmar. En 1958, le monument est réédifié autour de la statue en bronze de Bruat, unique élément d'origine préservé, sur une fontaine entourée par de nouvelles allégories en pierre exécutées par le sculpteur Gérard Choain et l'architecte Michel Porte. Ces deux têtes en plâtre patiné correspondent aux versions préparatoires et définitives pour ces têtes de l'Afrique et de l'Amérique qui ont connu, depuis leur conception jusqu'à leur préservation de véritables rebondissements. Ces deux œuvres sont d'ailleurs de rares témoignages du processus de création de l'artiste et complètent très heureusement, le maigre corpus d'œuvres, avec la maquette préparatoire en plâtre patiné et les têtes en grès des Continents conservés au musée Bartholdi de Colmar, concernant la conception de ce monument qui est considéré comme une œuvre-jalon dans la carrière de l'artiste. Comme l'indique le spécialiste de l'artiste, Robert Belot, Bartholdi conçoit, au-delà de ce monument en hommage à un héros local, sa première œuvre 'à résonance philosophique et à portée mondiale', en y passant le message, à qui veut bien le voir, de son engagement politique contre l'esclavage, son adhésion aux pensées abolitionnistes et aux valeurs universalistes.

Estim. 5 000 - 8 000 EUR

Lot 82 - AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Amérique Vers 1856-1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of America, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1856-1863 HAUT. 58 CM – H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. D'une rare modernité et aux formes puissantes, cette tête en plâtre de l'Amérique correspond à l'état définitif de l'Allégorie du Nouveau Continent. L'Amérique est " figuré par un jeune homme dont l'aspect a encore quelque chose de sauvage ; il repousse du pied gauche de vieilles idoles, sous son coude une roue à engrenage symbolise l'industrie, et un aviron, le génie de la navigation ". Son front est coiffé d'une étoile. Or cette étoile ornait initialement le front de la femme qui devait représenter l'Europe " comme symbole de la lumière dont l'Europe est le centre ". S'il a été indiqué que cette étoile ajoutée était un signe maçonnique, témoin discret de l'engagement franc-maçon de Bruat, son transfert du front de la " Vieille Europe " à la " Jeune Amérique " prend une dimension tout à fait symbolique et précurseur dans la Geste de Bartholdi qui, dès cette époque souhaite émettre, à travers l'art, un message humaniste. Plus d'une décennie avant que Bartholdi, proche du courant abolitionniste, ne se soit rapproché d'Édouard de Laboulaye, républicain modéré qui voit l'Amérique comme un modèle de liberté en 1865 et ne propose son projet de statue de la Liberté, il présente ici une image optimiste du Continent symbolisant l'idéal démocratique et l'accueil des immigrés.

Estim. 30 000 - 50 000 EUR

Lot 83 - AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Afrique Vers 1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of Africa, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1863 HAUT. 58 CM - H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. Cette tête représentant un homme noir aux traits puissants et dures, figés dans une expression à la fois digne, fière et amère. Dans le contexte abolitionniste des années 1860, Bartholdi offre ici à la fois une image forte de l'Africain victime de l'esclavage mais déterminé à se libérer de ses chaînes opprimantes et sa première œuvre véhiculant son engagement politique et son attachement aux valeurs universalistes. L'impact de cette représentation de l'Afrique fut d'ailleurs immédiat chez certaines personnalités adhérant aux mêmes valeurs, tel le docteur Schweitzer, médecin et philosophe, futur Prix Nobel de la paix en 1952 dont le musée Bartholdi conserve un émouvant témoignage, intitulé 'Suis-je sous l'emprise d'un rêve ou d'une hallucination " et entièrement retranscrit dans la biographie de Robert Belot de 2019 : "… Ce que je regarde comme le plus noble joyau de Colmar c'est "le Nègre" (terme de l'époque retranscrit tel quel pour rester fidèle au texte original) qui avec ses mains croisées au-dessus des genoux le regard hébété et profond est couché au pied de l'Amiral. Oui, ce " Nègre " est la plus noble, la plus originale œuvre de notre époque sculpturale. Je ne connais point de statue qui m'ait causé une émotion aussi merveilleuse, qui m'émeut si vivement jusqu'au fond de mon âme. La vérité de la nature et (celle) de l'idéal se trouvent confondues à un degré aussi merveilleux… "

Estim. 30 000 - 50 000 EUR