Description

ÉCOLE ITALIENNE, DU XIXe SIÈCLE, D'APRÈS PIETRO TACCA (1577- 1640) Captifs enchainés Paire de bronzes à patines brune et dorée Sur des bases en bois peint à l'imitation du marbre et du porphyre Pair of bronze sculptures with brown and gilded patina, 19th century Italian school, after Pietro Tacca HAUT. 44 CM - H. 17,3 IN. Œuvre de référence Pietro Tacca, Monument à Ferdinand Medicis, 1620-1623, Piazzetta della Darsena, Livourne Auguste Bartholdi (1834-1904) Natif de Colmar où sa famille s'était établie au XVIIe siècle, Auguste Bartholdi se forme dans l'atelier d'Ary Scheffer, ce dernier lui décelant un talent certain pour la sculpture qu'il étudie ensuite auprès de Jean-François Soitoux. Après un voyage très formateur en Orient réalisé en compagnie du peintre Jean-Léon Gérôme dans les années 1850, Bartholdi, de retour en France, participe à de nombreux concours publics. Il est particulièrement sollicité par sa ville natale pour laquelle il érige en 1854 un monument au Général Rapp. En 1857, la ville de Colmar lui confie le soin d'ériger un monument en l'honneur de l'amiral colmérien Armand Joseph Bruat, héros de la Marine nationale et de la guerre de Crimée décédé deux ans plus tôt. Tout en devant se conformer au souhait du maire de Colmar d'ériger la toute première fontaine à jet continu de la municipalité, le sculpteur conçoit un premier projet de monument ambitieux en cinq parties : la figure du victorieux amiral est debout à son poste de commandement sur le pont du bateau, tenant une longue-vue et une carte avec une ancre à ses pieds. La statue surplombe un bassin circulaire orné de quatre armoiries de la Ville encadrées de monstre marin et divisé en quatre parties sur lesquelles sont allongées des figures allégoriques inspirées de l'antique. L’eau doit s'écouler par quatre proues de trirèmes antiques. Le projet connaît immédiatement un avis favorable de la municipalité mais le manque de perspective financière soulève des objections et des atermoiements à son érection. Le projet devant être simplifié, Bartholdi y apporte des modifications, notamment les figures du bassin qui symbolisent les quatre continents parcourus par l'Amiral en sa qualité de serviteur de la France. Toujours pour des raisons de coût, le Comité demande en 1861 à Bartholdi d'abandonner ces figures allégoriques qui ne sont finalement pas retirées grâce à une heureuse donation anonyme (en réalité provenant de sa mère). En 1863, Bartholdi en expose la maquette au Salon. Le monument est finalement érigé en bronze pour la statue de Bruat et en grès des Vosges pour les éléments du bassin et inauguré le 21 août 1 864. Le monument dans son état originel n'est malheureusement plus connu car il a été détruit partiellement le 30 août 1940 par l'occupant allemand. Les têtes des Continents ont été toutefois récupérées et sont aujourd'hui conservées au musée Bartholdi de Colmar. En 1958, le monument est réédifié autour de la statue en bronze de Bruat, unique élément d'origine préservé, sur une fontaine entourée par de nouvelles allégories en pierre exécutées par le sculpteur Gérard Choain et l'architecte Michel Porte. Ces deux têtes en plâtre patiné correspondent aux versions préparatoires et définitives pour ces têtes de l'Afrique et de l'Amérique qui ont connu, depuis leur conception jusqu'à leur préservation de véritables rebondissements. Ces deux œuvres sont d'ailleurs de rares témoignages du processus de création de l'artiste et complètent très heureusement, le maigre corpus d'œuvres, avec la maquette préparatoire en plâtre patiné et les têtes en grès des Continents conservés au musée Bartholdi de Colmar, concernant la conception de ce monument qui est considéré comme une œuvre-jalon dans la carrière de l'artiste. Comme l'indique le spécialiste de l'artiste, Robert Belot, Bartholdi conçoit, au-delà de ce monument en hommage à un héros local, sa première œuvre 'à résonance philosophique et à portée mondiale', en y passant le message, à qui veut bien le voir, de son engagement politique contre l'esclavage, son adhésion aux pensées abolitionnistes et aux valeurs universalistes.

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ÉCOLE ITALIENNE, DU XIXe SIÈCLE, D'APRÈS PIETRO TACCA (1577- 1640) Captifs enchainés Paire de bronzes à patines brune et dorée Sur des bases en bois peint à l'imitation du marbre et du porphyre Pair of bronze sculptures with brown and gilded patina, 19th century Italian school, after Pietro Tacca HAUT. 44 CM - H. 17,3 IN. Œuvre de référence Pietro Tacca, Monument à Ferdinand Medicis, 1620-1623, Piazzetta della Darsena, Livourne Auguste Bartholdi (1834-1904) Natif de Colmar où sa famille s'était établie au XVIIe siècle, Auguste Bartholdi se forme dans l'atelier d'Ary Scheffer, ce dernier lui décelant un talent certain pour la sculpture qu'il étudie ensuite auprès de Jean-François Soitoux. Après un voyage très formateur en Orient réalisé en compagnie du peintre Jean-Léon Gérôme dans les années 1850, Bartholdi, de retour en France, participe à de nombreux concours publics. Il est particulièrement sollicité par sa ville natale pour laquelle il érige en 1854 un monument au Général Rapp. En 1857, la ville de Colmar lui confie le soin d'ériger un monument en l'honneur de l'amiral colmérien Armand Joseph Bruat, héros de la Marine nationale et de la guerre de Crimée décédé deux ans plus tôt. Tout en devant se conformer au souhait du maire de Colmar d'ériger la toute première fontaine à jet continu de la municipalité, le sculpteur conçoit un premier projet de monument ambitieux en cinq parties : la figure du victorieux amiral est debout à son poste de commandement sur le pont du bateau, tenant une longue-vue et une carte avec une ancre à ses pieds. La statue surplombe un bassin circulaire orné de quatre armoiries de la Ville encadrées de monstre marin et divisé en quatre parties sur lesquelles sont allongées des figures allégoriques inspirées de l'antique. L’eau doit s'écouler par quatre proues de trirèmes antiques. Le projet connaît immédiatement un avis favorable de la municipalité mais le manque de perspective financière soulève des objections et des atermoiements à son érection. Le projet devant être simplifié, Bartholdi y apporte des modifications, notamment les figures du bassin qui symbolisent les quatre continents parcourus par l'Amiral en sa qualité de serviteur de la France. Toujours pour des raisons de coût, le Comité demande en 1861 à Bartholdi d'abandonner ces figures allégoriques qui ne sont finalement pas retirées grâce à une heureuse donation anonyme (en réalité provenant de sa mère). En 1863, Bartholdi en expose la maquette au Salon. Le monument est finalement érigé en bronze pour la statue de Bruat et en grès des Vosges pour les éléments du bassin et inauguré le 21 août 1 864. Le monument dans son état originel n'est malheureusement plus connu car il a été détruit partiellement le 30 août 1940 par l'occupant allemand. Les têtes des Continents ont été toutefois récupérées et sont aujourd'hui conservées au musée Bartholdi de Colmar. En 1958, le monument est réédifié autour de la statue en bronze de Bruat, unique élément d'origine préservé, sur une fontaine entourée par de nouvelles allégories en pierre exécutées par le sculpteur Gérard Choain et l'architecte Michel Porte. Ces deux têtes en plâtre patiné correspondent aux versions préparatoires et définitives pour ces têtes de l'Afrique et de l'Amérique qui ont connu, depuis leur conception jusqu'à leur préservation de véritables rebondissements. Ces deux œuvres sont d'ailleurs de rares témoignages du processus de création de l'artiste et complètent très heureusement, le maigre corpus d'œuvres, avec la maquette préparatoire en plâtre patiné et les têtes en grès des Continents conservés au musée Bartholdi de Colmar, concernant la conception de ce monument qui est considéré comme une œuvre-jalon dans la carrière de l'artiste. Comme l'indique le spécialiste de l'artiste, Robert Belot, Bartholdi conçoit, au-delà de ce monument en hommage à un héros local, sa première œuvre 'à résonance philosophique et à portée mondiale', en y passant le message, à qui veut bien le voir, de son engagement politique contre l'esclavage, son adhésion aux pensées abolitionnistes et aux valeurs universalistes.

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