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lun. 29 juil.

ANDRÉ KERTÉSZ (Budapest, 1894-New York, 1985). "Danseur satirique". Paris, 1926. Gélatine argentique, tirage ultérieur. Signé, titré et daté au crayon (au verso). Provenance : De la collection privée de Schroeder New Jersey. Dimensions : 20,6 x 25,5 cm (image) ; 21 x 26 cm (papier). André Kertész appréciait énormément la capacité de l'appareil photo à capturer la danse et les personnes en mouvement. La personne allongée sur le canapé dans cette photographie, dans une pose tout à fait anti-archétypale, est la danseuse et artiste de cabaret Magda Förstner, que Kertész avait invitée au studio spécialement pour la prise de vue. L'image a été prise dans l'atelier du sculpteur István Beöthy, comme l'indique le buste sculptural à côté du fauteuil, qui sert d'inspiration au modèle. Kertész lui-même raconte la situation : "Je lui ai dit : "Fais quelque chose dans l'esprit du coin de l'atelier", et elle a commencé à bouger sur le canapé. Elle a juste fait un mouvement. Je n'ai pris que deux photos... C'est merveilleux de photographier des gens en mouvement. Il n'est pas nécessaire de tirer des centaines de pellicules comme c'est le cas aujourd'hui. Il s'agit de capturer le bon moment. Le moment où quelque chose se transforme en quelque chose d'autre". Le photographe André Kertész était connu pour ses approches novatrices de la composition et des angles de prise de vue, bien que son style unique ait d'abord entravé sa reconnaissance au début de sa carrière. Autodidacte, ses premiers travaux ont été publiés principalement dans des magazines, qui constituaient à l'époque une plate-forme importante. Après avoir participé à la Première Guerre mondiale, il s'installe à Paris, où il travaille pour VU, le premier magazine illustré de France. Il se lie avec de jeunes artistes immigrés et le mouvement Dada, ce qui lui vaut la reconnaissance de la critique et un succès commercial. En 1936, il émigre aux États-Unis où il présente son exposition personnelle à New York à la PM Gallery et travaille brièvement pour l'agence Keystone. C'est là qu'il a refusé une offre de travailler pour Vogue, estimant que ce n'était pas fait pour lui. Il choisit alors de travailler pour le magazine Life. Sa période new-yorkaise se caractérise par le fait qu'il prend des photos depuis la fenêtre de son appartement, immortalisant des moments de la vie quotidienne, toujours avec la conviction que "Tout est un sujet. Chaque sujet a un rythme. Le sentir est la raison d'être. La photographie est un moment fixe de cette raison d'être, qui vit en elle-même". En 1963, il retourne à Paris et prend plus de 2 000 photographies en noir et blanc et près de 500 diapositives qui capturent l'essence de la ville de Montmartre, des rives de la Seine, de ses jardins et de ses parcs.

Estim. 4 500 - 5 000 EUR

sam. 03 août

Benjamin GOMEZ (1885-1959) SUITE DE SIX FAUTEUILS en chêne mouluré et sculpté, à dossier plat en gradin à décor stylisant les éléments, pieds antérieurs droits godronnés, postérieurs en compas. (Une assise dégarnie) Ce mobilier de salon reprend tous les éléments décoratifs propres à Benjamin GOMEZ. Dans sa structure, dans les formes et dans l’usage, il s’inscrit dans la continuité des créations de Benjamin GOMEZ. Il est ainsi comparable au buffet commandé par Jean Borotra en 1926, que nous avions vendu sous le lot 341 lors de la vente de 31 octobre 2020 et aujourd’hui exposé au Musée Basque de Bayonne. Cependant, le sujet des ornements sculptés est tout à fait exceptionnel dans la création artistique de Benjamin GOMEZ : les sculptures en bas-relief reprennent en effet les symboles de la mythologie assyrienne, du royaume de Babylone en Mésopotamie au VIIIe siècle avant J.-C. L’esthétique de ces sculptures est par ailleurs assez différente de l’œuvre du sculpteur Lucien DANGLADE avec qui Benjamin GOMEZ avait l’habitude de collaborer pour son mobilier. Que signifient ces figurent assyriennes ? Quel est le propos de ce mobilier décoratif ? Il est très difficile d’affirmer la volonté du décorateur. Tout d’abord, nous n’avons pas d’information sur l’identité du commanditaire. La tradition familiale veut que cet ensemble de mobilier ait été acquis vers 1938-1939 aux héritiers d'un militant Basque d’origine espagnole décédé. La devise « Qui dit plus tard, dit jamais » peut renvoyer à la fois au caractère ambitieux d’un homme politique, mais aussi à des promesses d’indépendance jamais consacrées pour le Pays Basque. Enfin, la mythologie assyrienne est délicate à analyser et toute interprétation symbolique du décor dans le contexte Basque des années 1920-1930 serait aussi hasardeuse. Le Lamassu, figure explicitement représentée sur le dossier du divan, est une divinité protectrice contre des forces maléfiques ou des ennemis. Elle est souvent présente à l’entrée des édifices. Elle prend le plus souvent la forme d’un taureau ailé androcéphale couronné d’une tiare mais d’autres déclinaisons existent. Comment rattacher ces éléments à la culture Basque ? Y a-t-il des liens entres la langue Basque et la Mésopotamie ? L’image du berceau de l’humanité et du riche royaume reculé de Mésopotamie renvoient certainement à un idéal de civilisation dont la traduction symbolique reste toutefois encore incertaine. Bibliographie : - Jean Idiart (dir.), Catalogue de l’exposition Louis et Benjamin Gomez architectes à Bayonne, ed. Musée Basque, Bayonne, 2009. - Isabelle Saphore, Le Style Gomez, ed. Atlantica, Biarritz, 2017.

Estim. 700 - 1 000 EUR