A Soba chair - Chaise Soba, bois, brancards sculptés et " figures ", dossier sculpté et " motifs géométriques " et " masque Mwana Pwó ", autres décorations sculptées " motifs géométriques ", assise en cuir, Angola - Tshokwe, 20e s. (1ère moitié), divers défauts dans les sculptures, autres défauts et vices, usure, usure de la patine, achetée à Soba Minganjo de Cangonga le 29 mars 1968, Provenance : Collection de l'ingénieur Elísio Romariz dos Santos Silva, pièce nº 10, mentionnée dans le carnet du collectionneur "Angola - Black Art, List and description of the pieces", identifiée comme "Cadeira de Soba - (Txituamo Txa Muata)" : "Elle appartenait à Soba Cangonga, qui a donné son nom au village de Cagonga, situé au km 877,0 de la ligne de chemin de fer de Benguela. [...] Les brancards latéraux et antérieurs étaient sculptés de figures en frise qui sont très abîmées. [...] Celle de droite, en meilleur état (bien que les figures soient décapitées), représente le soba de Cangonga avec ses deux épouses : le soba dans l'angle ; à droite la première épouse nommée NACAFUXE et à gauche la seconde nommée NAMASSÊHÔ. [...] possède un masque Muana Púo sculpté au centre, de "bonne qualité", avec les yeux et la bouche perforés ; au dos, l'espace occupé par le masque est creusé et recouvert d'une plaque de métal gravée avec des ouvertures correspondant aux yeux et à la bouche. Le reste du châssis est décoré d'encoches formant des triangles (à l'arrière) et des rectangles (à l'avant) [...]. Achetée à la Soba MINGANJO de Cangonga, par le contremaître du chemin de fer de Cangonga, Deolindo Anciães, le 29 mars 1968, qui l'a offerte. Cette chaise appartenait à Soba Cangonga, premier Soba du village qui porte son nom, grand-père de Soba MINGANJO. A sa mort, la chaise est passée à son successeur, son fils et oncle du dernier Soba propriétaire. [...] Un jour, alors que je traversais le regroupement de population de Cangonga, vers la mi-1966 ou le début de 1967, j'ai vu le Soba de Cangonga, assis sur sa chaise. J'ai demandé à prendre une photo [...] et je lui ai proposé de la vendre, ce qui n'a pas marché malgré tous mes efforts. Elle avait été héritée de son grand-père, la première soba, et il ne pouvait pas s'en passer. J'ai donc demandé au contremaître Anciães et au chef de la 9e section (Munhango), Emílio Augusto de Carvalho, d'essayer d'acheter la chaise. Le commandant du détachement de l'époque [...], Alferes Costa Pereira, qui m'accompagnait lors de la visite et qui a vu l'intérêt que je portais à la chaise, s'y est également intéressé, offrant même 1 500 Escudos, mais il n'a pas réussi à l'acquérir. La façon dont la chaise est arrivée entre les mains d'Anciães est curieuse. Après plusieurs jours de discussions, de secrets de temps en temps et d'offres toujours plus nombreuses, Anciães a perdu l'espoir d'obtenir la chaise. De manière inattendue, l'initiative est venue de Soba lui-même. Un jour, alors qu'Anciães travaillait sur la ligne, loin du village, il envoya chercher la femme du contremaître Anciães. Celle-ci fut déconcertée, ne comprenant pas le sens de la très étrange demande de Soba. Elle hésite à y aller, elle a peur ; mais c'est une femme intrépide : elle prend le fusil, le charge et appelle sa servante pour qu'elle l'accompagne jusqu'à la maison du Soba afin de découvrir ce qu'il veut, peut-être même un peu emportée par sa curiosité. Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'elle s'aperçut que le Soba l'avait appelée pour qu'elle dise à son mari, en secret, qu'il lui vendait la chaise. L'affaire a été menée à bien par Anciães avec les plus grandes précautions, mais il n'a jamais réussi à savoir comment elle s'est déroulée, ni combien la chaise a été payée. [Anciães ne savait pas pourquoi le Mingajo Soba avait pris l'initiative de lui remettre la chaise. J'y ai réfléchi à plusieurs reprises, mais je n'ai pas trouvé de justification claire, d'autant plus que je pense que le Soba aurait eu de meilleures offres que celles que mon ami lui a faites. L'explication de ce fait réside peut-être dans le comportement de certains vieux Sobas par rapport au Musée Dundo (Lunda) qui m'ont été signalés par le conservateur du Musée de l'époque, Mário Fontinha (1965). Certaines des plus belles pièces du musée avaient été données de manière inattendue par leurs propriétaires, après que tout espoir d'achat ait été perdu. Les anciens Sobas expliquaient toujours la raison de leurs offrandes de la même manière : ils étaient vieux et prêts à mourir et voulaient quitter ce monde en s'assurant que ces objets, qui leur étaient si chers (certains liés à leur fonction de commandement ou à leur usage personnel), seraient bien estimés, à l'abri de l'abus et même de la destruction. Car, disaient-ils, les hommes qui allaient en hériter ne savaient plus apprécier ces objets chargés de prestige, non seulement pour leur valeur artistique, mais surtout pour la force vitale de ceux qui les utilisaient. En les remettant au Musée, ils savaient que ces objets seraient bien choyés et conservés et qu'ils continueraient, à travers eux, dans la mémoire des hommes. Soba Miganjo a-t-il aussi senti que sa fin était proche [...] ? Je ne peux pas l'affirmer, mais c'est une hypothèse possible." Ces chaises révèlent une architecture bantouisée des archaïques "chaises en cuir" du XVIIe siècle, introduites par les Portugais, et des "chaises en cuir" du XVIIIe siècle, introduites par les Portugais.
Estim. 1 000 - 1 500 EUR