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Arts du monde

Au top ten des enchères, les arts premiers ne sont pas les derniers. Qu’on les appelle art du monde, arts tribal ou arts tribaux, ces trésors d’Arts d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie vendus aux enchères ont fasciné les collectionneurs d’André Breton à Pablo Picasso, de Pierre Vérité à Jacques Kerchache, lequel a contribué à faire entrer au Louvre en 2000 les productions de ces peuples jugés « sans écriture et sans histoire » en préfiguration de l’ouverture du musée du Quai Branly à Paris.
« Les chefs-d’œuvre du monde entier naissent libres et égaux », disait cet amateur au sujet de ces objets magiques venus des quatre coins du globe : d’Afrique (Côte d'ivoire, République du Congo, République démocratique du Congo, Nigeria, Angola, Burkina-Faso, Gabon, Madagascar …), d’Océanie (Papouasie Nouvelle-Guinée, Îles Marquise, Îles Cook, Îles Salomon, Nouvelle-Zélande, Polynésie …) des Amériques (Taïnos des Iles Caraïbes, Inuits du golfe de l’Alaska) et d’Insulinde (Bornéo, Indonésie …).
S’ils ont acquis tardivement le rang d’œuvres d’art, les arts premiers provoquent depuis 2000 le feu (sacré) des enchères en ligne, qu’il s’agisse de masques Dogon, de statues Fang ou de figures de reliquaires Mbulu Ngulu Kota ; de pendentifs Maori ou de sculptures Eskimo…
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Lots recommandés

Statue, Fang, Gabon Bois Hauteur: 36,5 cm Provenance: Charles Ratton, Paris Collection André Derain, Paris Sidney Burney, Londres Collection Arthur S Rothenberg, New York Sotheby's, New York, 20 janvier 1982, n° 242 Douglas Drake, New York Collection privée, Hawaii Bonham's, New York, 12 novembre 2014, n° 299 Collection Seymour Lazar, Palm Springs Transmis par descendance Lempertz, Bruxelles, 1 février 2023, n° 30 Collection Richard Vinatier (inv. n° 546) Ce témoin archaïque de la statuaire des Fang méridionaux dénote, dans la singularité de son expression sculpturale, toute l'individualité de son auteur. Destinée à évoquer symboliquement les ancêtres - ici probablement un chef de lignage - cette effigie eyema byeri avait pour fonction de protéger les reliques des défunts importants du clan (cf. Perrois, Fang, 2006, p. 25). Elle se distingue par la facture particulièrement expressive de la tête. L'impact de la face « en coeur », aux traits resserrés sous le haut front bombé, est accentué par l'ampleur des yeux autrefois signifiés par des plaques circulaires de cuivre, et dont la présence demeure dans les traces de la résine qui servait à les fixer. Ce trait anatomique est pertinent au regard d'un ensemble d'oeuvres anciennes des Fang, notamment de la région Okak/Mekè/Betsi (Rio Muni et Nord Gabon). Cette particularité est probablement à mettre en rapport avec la symbolique du regard des statues d'ancêtres, doté de clairvoyance magique. La tête se distingue également par l'interprétation de la coiffe à crête axiale (nlo-ô-ngo), dont le sculpteur a singulièrement amplifié la forme des chignons latéraux, pour venir servir d'écrin au visage. Associant ancienneté, originalité de la composition et équilibre subtil des volumes, cette statue illustre l'individualité et la maîtrise d'un artiste Fang, dont le talent était au service de la survie des communautés.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR

Couvercle de coupe Hogon Dogon Mali Dimensions: 54.5 x 23 x 25 cm Provenance: Collection privée, France Collection Christine Valluet, France Galerie Schoffel de Fabry, France Ce couvercle de coupe cérémonielle provenant du Nord-Ouest du Plateau de Bandiagara, dans la région centrée sur Fombori et la Douenza, appartient à un corpus rare et restreint de coupes surmontées d'une figure équestre, nommées communément coupe à Hogon. Le Hogon, éminent responsable religieux, personnage investit de puissance et de pouvoirs, était rare. Destinées à contenir la nourriture partagée lors de son investiture et des grandes cérémonies. Cet objet sacré, dont seulement une vingtaine existantes sont référencées, intimement lié à la personne du Hogon ou ôgô, cet homme devenu aux yeux de sa communauté grand prêtre du Lêwe (ou Lèbè), souverain spirituel et « ancêtre vivant » désigné par ses semblables en raison de son aînesse. De cette coupe, ne demeure que le couvercle finement gravé, de motifs en chevrons symboliques, relatifs à l'eau, source de fertilité de la terre « Desservant des cultes agraires, sa nature est celle de la Terre, féminine lorsqu'elle est fertile, masculine lorsque, durant les longues semaines qui précèdent l'hivernage, elle n'est qu'aridité ». Le sommet animé d'un homme à cheval, élancé, le bras brandissant une lance disparue. Les Djennenké, immigrés sur le plateau de Bandiagara vers 1475, furent sans doute à l'origine de l'adoption du cheval maure, le seul à s'être acclimaté au rude environnement de la savane soudanaise et surtout à avoir résisté au trypanosome. Mode de transport privilégié par les Dogons autochtones ayant inspiré les sculpteurs de la falaise qui ont gravé son image dans tous les matériaux, à des époques différentes, dans des styles et sur des supports très variés. L'animal incarne le Nommo, fils de dieu, sacrifié et ressuscité, descendu sur terre dans une arche (Paudrat, J.-L., Dogon, Paris, 1994, p. 72) (aduno koro) en compagnie des huit ancêtres primordiaux de l'humanité. Il est souvent représenté avec son cavalier, le Hogon, « grand prêtre naturel des esprits ancestraux [...] autrefois son pouvoir était absolu comme grand chef politicien, justicier et religieux. » (Desplagnes, L., Le Plateau Central Nigérien, Paris, 1907, p. 314). Un large consensus est depuis réuni pour faire de ce Hogon le cavalier représenté sur le couvercle de la coupe étudiée ici et son utilisateur exclusif, en particulier lors de cérémonies impliquant un partage d'aliments. L'image du cavalier est associée à la puissance du Hogon et à ses pouvoirs. Au grand classicisme de cette oeuvre répond le détail singulier du cavalier levant son bras gauche, et la patine sombre et huileuse, témoin de son archaïsme. De multiples réparations indigènes et notamment à l'arrière au niveau de la queue de l'animal, révèlent la volonté de préserver des outrages du temps cette coupe sacré afin de la transmettre aux descendants. Ce type de coupe n'est pas unique mais, rare, Tristan Tzara et Michel Périnet en collectionnaient. La richesse de son décor où les chevrons se mélangent aux lignes d'eau et autres motifs traditionnels, le parfait équilibre de la composition, et la précision du trait sont sublimés par une patine profonde, luisante et veloutée 1Légende complète: « Récipient porté par un quadrupède et fermé par un couvercle taillé dans la même pièce de bois que la monture et le cavalier qui le décorent. » in Level, A. et Clouzot, H., Sculptures africaines et océaniennes. Colonies françaises et Congo belge, Paris, 1923, p. 21, pl. XIX

Estim. 15 000 - 30 000 EUR

Fétiche Kongo, République Démocratique du Congo Bois, verre, perles, métal, clou, ficelle, matière octionnelle Dimensions: 46 x 14 x12 cm Provenance: Marc Léo Félix, Bruxelles Collection privée Espagnole L'existence de la statuaire à clous du Bas-Congo, rapportée dès la fin du XVIIe siècle par Olfert Dapper qui mentionne des sculptures dans lesquels sont enfoncés des morceaux de métal (Dapper, Dictionnnaire de l'Afrique, 1686: 336) fait partie des monuments de l'art africain. Connue du grand public en Europe et aux Etats-Unis depuis les premières expositions des années 0, celle de l'Art Nègre (Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1930), l'Exposition d'art africain et d'art océanien (Galerie du Théâtre Pigalle, Paris, 1930). Impressionnant, captivant, déstabilisant par sa présence singulière, sa patine épaisse, les clous irréguliers, les yeux dont le regard sertis de verre transpercent, le fétiche était créé par le nganga, forgeron-sorcier, afin d'être l'intermédiaire entre le visible et l'invisible, entre le monde des vivants et celui des ancêtres. L'action d'enfoncer un clou ou une lame dans la statue, dénommée koma nloko, scellait une requête auprès de l'esprit nkisi dont l'objet est investi et activait son pouvoir afin notamment de formaliser une demande d'aide, de guérison, afin de placer un contrat sous les auspices du nkisi, de se protéger contre un mauvais sort et les mauvais esprits. - Les clous sont incrustés à certains endroits témoignent des invocations répétées, la patine crouteuse du visage résulte des nombreuses onctions propitiatoires réalisés pendant la récitation de la prière (Lehuard, Fétiches à cloius du Bs-Zaire, 1980: 188-189). Ce nkonde, comme c'est souvent le cas, a été dépourvu de sa charge magique ventrale autrefois composé d'un miroir qui permettait au nganaga de visualiser le monde invisible, porte magique permettant de pénétrer l'autre monde. A l'importance de rôle de défenseur de la communauté et arbitrant celle-ci des conflits correspond son expressivité, sa gestuelle son attitude. Le visage empreint d'une expression saisissante, dure et intimidante, les yeux en verres, l'air austère et impassible. Le corps auquel le sculpteur portait une attention particulière afin de lui conférer un aspect naturaliste est campé fièrement(Lagamma, Kongo. Power and Majesty, 2015: p. 241)

Estim. 20 000 - 25 000 EUR

Planche votive Gope, Village de Wowolo. District d'Urama, Golfe de Papouasie Papouasie Nouvelle-Guinée Bois sculpté. Pigment ocre, chaux, traces de pigment noir Inscription au dos à la mine de plomb: 203 / 25.2.66 Dimensions: 144 x 29 cm Provenance: - Collection Thomas Schultze Westrum - The Jolika Collection de Marcia & John Friede. Rye, New York Réceptacle des esprits puissants les planches votives Gope étaient conservées dans la maison cérémonielle, siège du monde spirituel, afin de permettre aux esprits de communiquer avec les hommes de la communauté. Comme l'indique la note de Thomas Schultze Westrum, cette planche fut collectée dans le village de Wowolo, sur l'affluant de la rivière Kikori le 25 février 1966, indiquant que son style proche de la culture Urama est d'une belle facture. Rare témoin de l'art ancien du district d'Urama. La remarquable dynamique du décor linéaire, curviligne en léger relief jouant subtilement avec les alternances de pigments rouges et blancs, est accentuée par la ligne élancé du support en écorce. Le riche décor, constitué de formes géométriques, insuffle au personnage schématisé représenté une superbe dynamique. Le petit visage en amende étirée en horizontalité surmonté d'une coiffe conique ou un trou circulaire d'accroche apparaît. Les bras réhaussés de pigments blancs semblent repliés sous le menton. Pour un modèle, de structure très similaire provenant de la collection Ernst Beyeler, voir Christie's New York. 10.5.2012, lot 2.

Estim. 8 000 - 10 000 EUR

Casse-tête Kanak Nouvelle Calédonie Bois sculpté à patine sombre XIX° siècle Hauteur: 82 cm Longueur du bec: 34 cm. Provenance: Collection Mackie, Paris, Nouméa Le nom généralement utilisé pour désigner ces massues, gö-poropwä-rä-märü en langue Paicî, fait référence au centre de la Grande Terre. Notre objet présente les caractéristiques stylistiques propres aux casse-têtes stylisés dit « à tête d'oiseau », se distinguant ici par l'extrême finesse et la longueur de son bec. Il se présente sous la forme d'un long manche de section circulaire, dont l'extrémité supérieure est recourbée en angle droit et taillée en forme de pointe effilée, évoquant le un bec d'un oiseau. Sculptée dans le prolongement du bec, tout en finesse et subtilité, une crête retombe à l'arrière de la nuque. Les yeux sont signifiés par deux protubérances renflées. L'oiseau représenté serait le cagou, une espèce portant une crête de plumes à l'arrière de la tête. Il est également admis que dans certaines régions, la représentation pourrait suggérer la tête becquée de la tortue à écaille, l'objet étant alors désigné en langue d'Houailou par l'appellation ‘goc-goc'. La stylisation et l'épure de ces casse-tête sont sublimées par la patine brillante brune aux reflets mordorés, qui serait obtenue par l'application de feuilles de fougères enveloppées de tapa ou de fourrure de chauve-souris. La finesse de ces créations indiquerait un usage plus cérémoniel que militaire. Réservés aux chefs, ces objets de prestige affirmaient la richesse et le statut de leur propriétaire, et constituaient des présents de choix à l'occasion d'événements cérémoniels.

Estim. 1 200 - 1 500 EUR

Planche votive Gope Village de Kesemba. District de Kerewa Golfe de Papouasie Papouasie Nouvelle- Guinée Bois de diomo (Pterocarpus indicus), trace de pigment ocre, chaux Inscription au dos à la mine de plomb: 286 / 21.3.66 Dimensions: 139 x 26 cm Provenance: - Collecté in situ par Thomas Schultze Westrum - The Jolika Collection de Marcia & John Friede. Rye, New York Objets sacrés matérialisant artistiquement les lignages et les clans ancestraux, les planches votives du golfe de Papouasie, appelées gope par les Urama et les Wapo,abritaient temporairement les êtres-esprits représentés (Welsh, Webb et Harara, Coaxing the Spirits to Dance, Art and Society in the Papouan Gulf of New Guinea, 2006, p. 42). A la grande rareté des planches gope attribuées aux Kerewa s'ajoute ici le caractère historique de celle-ci collectée par Thomas Schultze Westrum dans le village de Kesemba le 21 mars 1966, comme l'indique ses notes. Inscrite dans une forme ovale allongée, élancée, cette planche votive représentant un personnage masculin stylisé, présente un décor alternant reliefs sculptés et formes incisées, réhaussées de traces de pigments ocres, noirs et de chaux, conférant à sa surface un rendu graphique sophistiqué et rythmé. Son décor très particulier, se distingue incontestablement du corpus classique. Reposant sur un axe médian symbolisant la colonne vertébrale, de part et d'autre un décor successif, répétitif, constitué de formes ondulées, représenterait les côtes de l'esprit-ancêtre incarné. Dans une dynamique fabuleuse et poétique d'élévation spirituelle, magnifiant, enlaçant le pourtour de la pensée, la gestuelle des bras fins encerclant le visage rond schématisé. Le pourtour de la tête décoré de rayures alternativement noires et blanches, symboliserait probablement le rayonnement de l'esprit incarné.

Estim. 12 000 - 15 000 EUR

Masque Punu, Gabon Bois Dimensions: 30.5 x 15 x 16.5 cm Provenance: Collection privée, France Emblème incontournable des arts d'Afrique depuis la fin du XIXe siècle le corpus des masque Punu a été l'un des premiers célébrés par les modernistes (William Rubin «Primitivism» in 20th Century Art, 1984, p. 300). Le masque Okuyi était porté lors de danses acrobatiques par des hommes perchés sur des échasses, l'existence de ces rituels fut rapportée dès le milieu du XIXe siècle par l'explorateur Paul du Chaillu. Leur beauté est un écho, un hymne, une résonance au pouvoir et à l'importance de la femme dans l'organisation sociale chez les Punu. Incarnant subtilement, tour à tour, l'esprit de l'ancêtre et la beauté féminine, par son apparence idéalisée, sa douceur et sa beauté ce masque parvient à allier et célébrer deux entités opposées, deux dualités: la jeunesse et la mort, la beauté sensuelle et la sérénité de l'ancêtre et du monde des esprits. Se distinguant du corpus classique, la face, la surface traditionnellement poudrées de kaolin, présente sur ce rare exemplaire, une patine brune claire, quasi miel selon la lumière. A la douceur uniforme, de cette couleur, répondent ses courbes, et ses traits délicats emprunts d'une profonde quiétude, d'une douce sérénité. Sensibilité du regard, soulignée par ses sourcils arqués rehaussés, en léger relief, ses yeux en « grains de café » mi-clos, finement scarifiés, expriment et symbolisent une vision intérieure, un lien entre les vivants et les morts. La bouche légèrement ourlée, asymétrique esquisse un léger sourire. La délicate coiffe raffinée, constituée sobrement d'une coque axiale ciselée. Ce type de coiffe d'apparat était répandu au XIXe siècle, dans la partie occidentale du Gabon, chez les Aduma, et les Punu de Ngounié.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Bassin au nom d'un grand émir (officier) du Sultan Malik as-Salih - Syrie ou Egypte mamlouque, Seconde moitié du XIVe siècle En cuivre, de forme cylindrique profonde avec un large bord évasé. Le bord intérieur est inscrit d'un large bandeau calligraphique thuluth séparée par des médaillons circulaires animés de canards en vol. Le fond du bassin est gravé de sept médaillons à décor géométrique. L'extérieur du bassin est décoré d'un large bandeau épigraphique, en calligraphie thuluth sur fond d'arabesques spiralées, entrecoupé de trois mandorles foliées. Etat : fissures et restaurations ancienne, patine brune ajoutée. 18 x 45 cm Ce bassin témoigne d'une élégance calligraphique emblématique du travail des artisans mamelouks, héritiers des artisans ayyoubides. Les bandeaux calligraphiques en thuluth allongé sont devenus le principal élément décoratif des objets en métal produits pour les souverains d'Égypte au cours des premières décennies du XIVe siècle. Les deux registres épigraphiques importants, à l'extérieur et sur le bord intérieur donnent les longs titres d'un émir anonyme au service du sultan al-Malik al-Salih. Ce nom peut faire référence à trois sultans mamelouks du XIVe siècle : al-Malik al-Salih Isma'il (r. 1342-5), al-Malik al-Salih Salih (r. 1351-4), al-Malik al-Salih connu sous le nom de al-Mansur Hajji II (r. 1382 et 1389-90). Provenance : Collection particulière française. En prêt à l'Institut du Monde arabe, Paris, de 2005 à 2023. Inscriptions : - Sur le marli / Around the inside of the rim: al-jana[b] al-karim al-‘a/li al-mawlawi al-amiri al-kabir[i] a/l-ghazi al-‘ahidi [sic] [al-mujahid] al-mur[abiti] al-‘aw[ni] / al-‘amili al-sayyidi al-sanadi a / …li al-dhukhri al-humami al-‘alimi / al-maliki al-malali [sic] al-nasiri "Sa noble excellence, le haut, le seigneur, le grand émir, le saint guerrier, le champion de la foi, le défenseur, l'aide, le diligent, le chef, le soutien ... la maison du trésor, l'héroïque, le savant, le possesseur, l'affilié à al-Malik al-Nasir". - à l'extérieur sur la panse : al-janab al-‘ali al-mawlawi al-amiri al-ghazi al-mujahid[i] al-murabiti al-mu’ayyadi al-‘adudi al-dhukhri al-muhtarami / al-makhdumi al-humami al-qawami al-nizami al-nasiri al-kafili al-as’adi al-arshadi / al-iftikhari al-sayyid al-zahidi al-‘abidi al-khashi‘i al-nasiki al-maliki al-nasiri Sa haute excellence, le seigneur, l'émir, le saint guerrier, le champion de la foi, le défenseur, l'assisté (par Dieu), l'aide, le trésor, le vénéré, le bien servi, l'héroïque, le pilier, l'ordre, le vainqueur, le vice-roi, le plus chanceux, le plus juste, la fierté, le chef, l'ascète, l'adorateur, l'humble, le dévot, l'affilié à al-Malik al-Nasir.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Masque Vuvi, Gabon Bois, pigments, fibres végétales Hauteur: 24 cm Provenance: Collection privée, France Demeurés longtemps mystérieux et méconnus, issus d'un corpus restreint, les masques Vuvi, peuple bantu isolé dans la région montagneuse du massif du Chaillu s'apparentent à travers l'abstraction de leurs traits, et de la sérénité qui en émane, aux masques blancs des Fang et des Tsogho dont ils partagent l'univers culturel. Caractérisés, selon Charlotte Grand-Dufay, par « leur face ‘presque plane' en forme d'écu, rectangulaire ou ovale et par les traits du visage concentrés dans la partie supérieure [...]. Ils représentent des entités mythico-légendaires, tel le masque blanc figurant la lune [et relèvent] des sociétés initiatiques du Bwete Disumba et du Mureli » (Charlotte Grand-Dufay, Tribal Art, 2013. Voir Les forêts natales - Arts de l'Afrique équatoriale atlantique (2017, p. 324) ils apparaissaient lors des funérailles des per- sonnages importants, évoquant le monde de l'au-delà, et faisant le lien entre les êtres disparus et leurs descendants. Rare exemplaire, la face plane, allongée, les éléments du visage épais, aplanis, en très léger relief, réhaussés de pigments bruns foncés, s'imposent sur la partie supérieure. Le nez épaté, relié à de belles et imposantes arcades sourcilières arquées s'étendant sur toute la largeur du masque. La quiétude, le calme et la sérénité de son expressivité renforcés par les yeux mi-clos, légèrement incisés, dont les pourtours sont ourlés. Une patine brune variant du foncé à l'orangé anime sa surface. Le pourtour du visage a conservé sa riche ornementation de fibres végétales.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR