DROUOT
dimanche 25 août à : 11:00 (CEST) , reprise à 14:00

MONTIGNAC – 29e VENTE DE LIVRES - 5e jour sur 5 (n°2086 à 2608)

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5, rue Cruche-d'Or 87000 Limoges, France
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Lot 2193 - BAÏF (Jean Antoine de). Euvres en rime de Ian Antoine de Baïf. Paris, pour Lucas Breyer, 1573. Petit in-8 (dim. ff. 155 x 104 mm) de [8]-272 ff (chiff. par erreur 171). Veau havane moderne, dos à nerfs orné de filets à froid avec titre doré, plats ornés d'un double encadrement à froid avec fleurons à froid en écoinçon, tr. dorées (reliure contemporaine dans le goût du XVIe s., réalisée par l’atelier Dala à Caen en 2016). Édition originale sauf pour le premier Livre des Météores, ici en 2e édition. Manque, comme souvent, in-fine le privilège daté de juillet 1571 et la marque typographique du libraire ; le cahier N relié en désordre. Légère mouillure claire sur l’ensemble des ff., plus marquée sur les 40 premiers ; galeries de vers colmatés au papier Japon entre les ff. 70 et 190 (les lettres manquantes ont été réécrites au crayon à papier). Marge de tête un peu courte. On y ajoute du même auteur : Les Amours de Ian Antoine de Baïf. A Paris, pour Lucas Breyer, 1572. Petit in-8 (dim. ff. 155 x 105 mm) de [8]-232 ff. Veau havane moderne, dos à nerfs orné de filets à froid avec titre doré, plats ornés d'un double encadrement à froid avec fleurons à froid en écoinçon, tr. dorées (reliure contemporaine dans le goût du XVIe s., réalisée par l’atelier Dala à Caen en 2016). Édition en partie originale, renfermant les deux livres des Amours de Méline, les quatre livres de l’Amour de Francine (parues respectivement en 1552 et 1556) et les trois livres de diverses amours qui paraissent ici pour la première fois. Mouillure claire sur l’ensemble des ff., plus marquée sur les 30 derniers ; infimes trous de vers colmatés au papier Japon sur quelques feuillets entre les ff. 50 à 120 (les lettres manquantes ont été réécrites au crayon à papier). Marge de tête un peu courte. Malgré les quelques petits défauts signalés, bon exemplaire dans une reliure moderne bien établie. (Tchemerzine I, 271.)

Estim. 500 - 800 EUR

Lot 2194 - BANDELLO (Matteo). XVIII histoires tragiques, extraictes des oeuvres Italiennes de Baudel, & mises en langue Françoise. Les six premières, par Pierre Boisteau, surnommé Launay natif de Bretaigne. - Les douze suivans, par Franc. de Belle-Forest, Comingeois. Turin, Cesare Farina, 1582. In-16, 436 ff., [3] ff., veau fauve, dos à faux-nerfs orné, triple filet doré encadrant les plats, tranches dorées, dentelle intérieure (Thompson). Reprise de la première traduction de Bandello donnée par Pierre Boaistuau (1517-1566), et qui parut en 1559 à l'adresse de Paris, avec la continuation de Belleforest, parue d'abord en 1560 et qui constituait la première traduction en français de Roméo et Juliette. Les 214 Novelle del Bandello étaient parues en italien pour la première fois en 1554 (trois premières parties, à l'adresse de Lucques) et 1573 (quatrième partie, à celle de Lyon). Boaistuau et Belleforest ne s'intéressèrent qu'à une petite partie du corpus - dont l'histoire de ROMEO ET JULIETTE, qui fait sa PREMIERE APPARITION EN LANGUE FRANCAISE « Histoire troisième de deux amans, dont l'un mourut de venin, l'autre de tristesse ». La pièce s'inscrit dans une tradition d'histoires d'amour tragiques remontant à l'Antiquité. Son intrigue est issue d'un conte italien de Luigi da Porto traduit en anglais et en vers par Arthur Brooke en 1536 sous le titre The Tragical History of Romeus and Juliet. En 1582, William Painter en propose une version en prose dans son Palace of Pleasure. Shakespeare emprunte aux deux mais il approfondit l'intrigue en développant les personnages secondaires, notamment Mercutio et le comte Pâris. Probablement rédigée entre 1591 et 1595, la pièce est publiée pour la première fois en in-quarto en 1597. Evêque d'Agen depuis 1550, Matteo Maria Bandello (1480-1561) fut une personnalité littéraire et mondaine à la fois italienne et française : ayant fait une visite à la cour de France dès 1510, il fréquentait aussi les Sforza à Milan, et résida dans notre pays depuis sa nomination à l'évêché d'Agen. Il mourut au château de Bazens, propriété de la mense épiscopale. (Brunet I, 638. Cioranescu, XVI, 4092 (pour la première édition).) Bel exemplaire provenant de la bibliothèque de M. F. Clicquot de Reims n° 602 (ex-libris manuscrit) et des frères Heirisson (ex-libris).

Estim. 2 200 - 2 500 EUR

Lot 2196 - [BOUCHET (Jean)]. [Les annales d’Aquitaine. Faicts et gestes en sommaire des Roy de France et d'Angleterre, pays de Naples et de Milan par Jean Bouchet, augmentées de plusieurs pièces rares et historiques extraictes des bibliothèques et recueillies par A. MONIN.] [Poitiers], [Abraham Mounin], [1644]. [23] ff., 666 pp. Sans le feuillet de titre. A la suite dans le même volume : - Les mémoires et recherches de France et de Gaule Aquitanique du Sieur Jean de LA HAYE, baron de Coutaux, lieutenant général en la Séneschaussée de Poictou, & siège présidial de Poictier, contenant l’origine des Poictevins [...] Poitiers, Abraham Mounin, 1644. 69 pp. - De l'Université de la Ville de Poictiers, du temps de son érection, du recteur, et officiers et privilèges de ladite université. Extraict d'un ancien manuscript latin, gardé en la bibliothèque de Me Jean Filleau [...] Poitiers, Mounin, 1643. [5] ff., 75-[6] pp. (les pp. 13 à 24, 37-38, 47-48 sont en copie manuscrite). Qqs restaurations marginales. - FILLEAU (Jean), La preuve historique des litanies de la grande Reyne de France Saincte Radegonde contenant par abrégé les actions miraculeuses de sa vie tirée des historiens françois. Poitiers, A. Mounin, 1643. 162 (mal ch. 172) pp. incomplet des derniers ff. remplacés par des ff. vierges. Fortes mouillures et rousseurs, nombreuses galeries de vers et ronges, restaurations. In-4, veau brun, dos à nerfs orné. Reliure post. en mauvais état, coiffes arrachées, mors fendus, frottés et épidermures.

Estim. 100 - 150 EUR

Lot 2197 - BOURDIGNÉ (Jean de). Hystoire agregative des annalles et cronicques Danjou contenant le commencement et origine, avecques partie des chevaleureux et marciaulx gestes des magnanimes princes consulz contes et ducs Danjou. Et pareillement plusieurs faicts dignes de memoire advenuz tant en France, Italie, Espaigne, Angleterre, Hierusalem et autres royaulmes tant chrestiens que sarrazins, depuis le temps du deluge iusques a present, tres utille, proffitable et recreative a tous nobles et vertueux espritz. Recueillies et mises en forme par noble et discret missire Jehan de Bourdigne prestre, Docteur es droicts, et depuis reveues et additionnees par le Viateur [Jean PELERIN]. Paris, Couteau & Angers, Clément, 1529. In-folio, veau brun, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, filets dorés encadrant les plats avec motifs en écoinçons et médaillon central, tranches dorées (reliure de l'époque). Belle édition en caractères gothiques de cette célèbre chronique d'Anjou, composée par le chanoine Jean de Bourdigné et terminée par un confrère angevin du nom de Jean Pélerin, dit le Viator, l'auteur du célèbre Livre de perspective. L'illustration se compose d'un joli titre en rouge et noir, dans un grand encadrement architectural de Galliot du Pré avec au verso l'écu de France, d'un grand bois à pleine page représentant l'auteur offrant son livre à Louise de Savoie mère de François Ier, d'un bois dans le texte montrant les Troyens édifiant la ville d'Angers, de quelques autres figures sur bois dans le texte, de très nombreuses lettrines et de la marque de Galliot du Pré sur le dernier feuillet. Oeuvre unique de Jean de Bourdigné, né à Angers vers la fin du XVème siècle et mort dans cette même ville en 1547 ; docteur en droit, chanoine de Saint-Laud puis de Saint-Maurice. Cette chronique qui s'étend depuis le temps du déluge jusqu'en 1529 est reconnue pour ce qui est des derniers chapitres, comme une source historique de réelle valeur (sur les événements voisins de lui, il a des souvenirs ou des renseignements personnels : son père était a Ravenne, il a vu l'entrée du Roi a Angers en 1518. Il s'étend naturellement sur les hommes et les choses de l'Anjou. Il insiste sur les actes de Louise de Savoie, à qui le livre est dédié comme duchesse d'Anjou). Bel exemplaire présenté ici dans sa reliure d’époque, ce qui est rare, celle-ci adroitement et anciennement restaurée. Le texte a été anciennement lavé mais a conservé un excellent encrage. Il est à noter des restaurations dans les parties supérieures et inférieures de la page de titre et dans les marges supérieures des feuillets III., IV., VIII. à XI., XXXIII., XXXIV., XXXIX., XL., XLV. & XLVI. sans manque, des restaurations aux feuillets XCIX. & C avec perte de quelques lettres au sur-titre mais sans atteinte au texte ainsi qu’un trou de vers dans le sur-titre sur la majeure partie de l'ouvrage, plus prononcé sur les 10 derniers feuillets (mais toujours sans atteinte au texte).

Estim. 4 500 - 5 000 EUR

Lot 2207 - DU PEYRAT (Guillaume) & FENOLLIET (Pierre). Les Oraisons et Discours funèbres de divers autheurs, sur le trespas de Henry Le Grand. Par G. Dupeyrat. Paris, Robert Estienne et Pierre Chevalier, 1611. [ET] Discours funèbre sur la mort de Henry le Grand Roy de France & de Navarre Par Messire Pierre Fenolliet. Paris, Pierre Chevalier, 1611. 2 ouvrages, le 2nd en 2 parties, le tout en un très fort volume in-8 de [16]-951-[1 bl.] ; et 2 parties de 72-255-[1 bl.] p. (sign. ã8, A-Zz8, Aaa-NNn8, OOo4 ; A-D8, E4, a-o8, p4, q8, r4). Vélin de l'époque, dos lisse, tranches lisses. Armes de France et de Navarre gravées sur bois aux titres. Le Discours funèbre de Pierre FENOILLET est doté d'une page de titre particulière, non mentionnée dans la table, placée en tête du volume. Outre cette pièce de Pierre Fenoillet, évêque de Montpellier, ami de François de Sales, on trouve dans ces deux ouvrages (en un volume) 37 discours, oraisons, sonnets et stances en français, latin, italien et espagnol ; ces pièces ont été rassemblées et publiées sous l'autorité du poète lyonnais et aumônier du roi, Guillaume Du Peyrat, qui s'était rendu célèbre par ses Essais poétiques, parus à Tours en 1593. Très bel exemplaire portant au titre un ex-libris manuscrit du noviciat de Clairvaux et, de la même main, qqs corrections dans la table. Bien complet de ses deux parties, ce qui est rare : 2 exemplaires complets des deux parties répertoriées au CCfr. (Brunet, II-890.)

Estim. 200 - 300 EUR

Lot 2210 - GIOVIO (Paolo). Dialogue des devises d'armes et d'amours, du S. Paulo Iovio, avec un discours de M. Loys Dominique sur le mesme subiet. Traduit d'Italien par le S. Vasquin Philieul. Auquel avons adjousté les Devises héroïques & morales du seigneur Gabriel Syméon. Lyon, Guillaume Rouillé, 1561. In-4 de 255 pp., [4] ff., un f. vierge, texte entièrement imprimé en caractères italiques, avec vignette de l'éditeur au titre, portrait de l'auteur gravé dans un médaillon au verso du titre et 137 bois gravés d'emblèmes à demi-page, par le "Maître à la capeline". Maroquin havane, dos à nerfs orné, encadrement de triple filet doré sur les plats, double filet doré sur les coupes, tranches dorées sur jaspure, large encadrement sur les contreplats (Hardy). Taches brunes sur les plats. Première édition française. Le livre des devises de l'humaniste italien Giovio forme une adaptation du Ragionamento sopra i motti e disegni d'arme e d'amore, (Venise, 1560). Elle a été établie par le chanoine et juge carpentrassien Vasquin Philieul (1522-1582), connu pour avoir publié le premier une traduction complète en français de l'oeuvre de Pétrarque. L'ouvrage contient également le Discours de Louis Dominique sur les devises militaires et d'amour (pp. 157-212) et les Devises, ou emblèmes heroïques et morales de l'humaniste florentin Gabriele Simeoni (pp. 213-251), lesquelles possèdent une page de titre propre avec l'emblème et la devise de l'auteur gravés au verso. Les emblèmes sont placés dans huit différents encadrements, au décor richement ornementé d'entrelacs, de signes astronomiques, d'animaux fabuleux, d'arabesques et de grotesques, directement inspirés de ceux qu'utilisa Jean de Tournes pour ses Métamorphoses d'Ovide en 1557. (Baudrier IX, 277-278.) Ex-libris de Constantin N. Radoulesco [Radulescu]. Bel exemplaire.

Estim. 1 600 - 1 800 EUR

Lot 2218 - Incunable - EUSÈBE de CÉSARÉE. Chronicon. Venise, Erhard Ratdolt, 1483. In-4 gothique de [170] ff. coll. a-v8 x10 (le premier et le dernier feuillets blancs), imprimés en noir et rouge, en caractères gothiques et romains, qqs lettrines gravées sur bois. Sans les 12 feuillets liminaires de table/index (dont le premier blanc). Qqs petits trous de vers. Qqs mouillures claires marginales. Tache rousse en marge de tête de qqs ff. Vélin ivoire postérieur, titre manuscrit à l'encre brune au dos. Deuxième édition incunable (après l'édition princeps de 1475 à Milan) des Chroniques d'Eusèbe de Césarée (c. 265-339), évêque de Césarée en Palestine, le père de l'Histoire ecclésiastique, éditée par J. L. Santritter, conservée uniquement dans la traduction de Jérôme. Elle renferme les continuations de Prosper Aquitanus (jusqu'en 448), Matthaeus Palmerius Florentinus (jusqu'en 1448) et ici pour la première fois celle de Matthias Palmerius Pisanus (jusqu'en 1481) qui mentionne (au verso de la feuille 155, à la date de 1457) Gutenberg et l'invention de l'imprimerie (qu'il fait remonter à 1440). Imprimeur allemand établi à Venise avant son retour en Allemagne en 1486, Erhard Ratdolt fut l’un des premiers à utiliser conjointement plusieurs couleurs pour l’impression dont le Kalendarium magistri (dû à Johannes Muller dit Regiomontanus) imprimé à Venise en 1476, puis repris à Augsbourg en 1499 et ces Chroniques d’Eusèbe de Césarée témoignant de sa maîtrise précoce de l'alternance du noir et rouge. La Chronique ou Histoire universelle (depuis Abraham jusqu'à Constantin Ier en 325) d'Eusèbe de Césarée se divise en deux volumes : le livre 1 renferme des extraits d'écrivains plus anciens ; le livre 2 consiste en une liste de dates et d'évènements présentés sous forme de tableau. Si le texte original en koinè (grec "commun") est perdu, le texte du livre 2 (les Canons) a été entièrement transmis dans la traduction latine (augmentée jusqu'en 379) de Saint Jérôme, avant la découverte bien plus tardive en 1782, d'une traduction arménienne des deux parties (bien que lacunaire). Le Κανών d'Eusèbe constitue le plus grand travail chronologique de toute l'Antiquité et marque la naissance d'un nouveau genre historique : la chronique, qui inscrit la compilation de dates et d'évènements dans une tradition de continuation des travaux des chroniqueurs précédents. Il reste ainsi un socle et une source longtemps incontournable pour la connaissance de l'histoire antique.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 2240 - ACKERMANN (Louise-Victorine). Contes et Poésies. Nice, Imprimerie Caisson et Comp., 1862. In-12 de 59-[1] pp., en ff., couv. imprimée. Manque restauré à l'angle sup. de la couverture. Très rare deuxième édition, en partie originale, non mise dans le commerce (les Contes de Louise Ackermann ont connu quatre éditions en 1855, 1861, 1862 et 1863 avec des modifications plus ou moins importantes selon les éditions). Corrections manuscrites à la mine de plomb p. 44 et p. 54. "Dans les années 1830, Louise-Victorine Choquet voyage à Berlin où elle parfait sa connaissance des langues anciennes et étrangères. Elle y retourne quelques années plus tard et rencontre Paul Ackermann alors engagé dans la publication des œuvres de Frédéric II. Les deux jeunes gens tombent bientôt amoureux l’un de l’autre et ils se marient en 1843. […] Mais son bonheur dure moins de trois ans. Atteint d’une tuberculose pulmonaire, Paul disparaît en juillet 1846 et plonge Louise Ackermann dans un 'affreux malheur'. Elle se réfugie alors dans la région niçoise où elle va peu à peu trouver le réconfort dans le spectacle de la nature, les travaux agricoles, la lecture et la création poétique. Elle écrit ainsi les Contes où elle offre un 'kaléidoscope de la relation amoureuse' qui marque sa consolation et ouvre la réalisation d’une vocation littéraire." "C’est en mai 1874, grâce à un article d’Elme-Marie Caro dans La Revue des deux mondes, qu’elle accède à la notoriété. Le critique littéraire fait l’éloge des Poésies Philosophiques dans un article intitulé 'Un Poète positiviste'. Son succès lui vaudra le surnom de 'Muse du pessimisme' et de 'Sapho de l’athéisme' chez le comte d’Haussonville dans la monographie qu’il lui consacre en 1892. À un moment où la création poétique est en pleine effervescence, où les approches parnassiennes la renouvellent profondément, les poèmes de Louise Ackermann se distinguent en puisant leur inspiration dans des écrits philosophiques de Spinoza, d’Auguste Comte ou du pessimiste Giacomo Léopardi." Quatrième de couverture et préface de l'édition critique de Victor Flori au Livre unique, 2011.

Estim. 60 - 80 EUR

Lot 2245 - Anonyme. Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes tant en prose qu'en vers. Utrecht, Antoine Schouten, 1699. In-12 de [2] ff. 96-65 pp. Basane brune mouchetée, dos à nerfs orné, p. de titre, armes dorées au centre des plats (reliure de l'époque). "Voici la note placée par M. Ch. Nodier à la suite du n° 1639 du Catalogue Guilbert de Pixérécourt, Paris, 1838, in-8 : 'Ce petit recueil est très-connu, mais il mérite de l'être, car il se distingue de toutes les collections du même genre par le choix des pièces, et aucune autre n'en peut tenir lieu. C'est l'album d'un homme de beaucoup d'esprit, qui avait beaucoup de goût. Je suis porté à croire, sans en avoir aucune preuve, que ce volume, joliment imprimé, est sorti cependant d'une industrie particulière, ou tout au moins d'une imprimerie soumise au bon plaisir de l'éditeur, et qui me parait être celle des Cavelier, de Caen. La disposition en est tout à fait bizarre et se ressent plutôt du caprice d'un bibliophile que de la spéculation d'un libraire. Il commence par 96 pages, sans le titre, signature A-I et se termine à la 96° par la réclame GROS, qui annonce le conte intitulé 'Gros-Jean et son Curé'. Ici l'impression est interrompue et se renouvelle à la page 1 signature A. Le conte de Gros-Jean n'arrive qu'à la page 9. Le livre se continue ensuite jusqu'à la page 65, dont le verso est blanc. La chiffrature est exacte, mais la signature est exprimée avec l'inexpérience étourdie d'un écolier qui ne sait pas qu'on signe les feuillets un à un, qu'on chiffre les pages une à une, et que, par conséquent, la signature représente une chiffrature double; ainsi, la signature saute d' A1 à A3, 5 et 7. Il n'y a qu'un amateur qui puisse imprimer de la sorte. Le titre est rapporté après coup, et la table des pièces, imprimée au revers donne l'ordre vrai, mais sans rappel à aucun chiffre. J'aurais moins insisté sur ces détails si ce petit volume n'avait d'autre mérite que celui de la rareté." Barbier IV, 88. Bel exemplaire relié aux armes de Louis Urbain LE FEVRE seigneur de CAUMARTIN (1653-1720), conseiller au Parlement de Paris, maître des requêtes, commissaire pour les grands jours de Poitou, intendant des finances et conseiller d'État. Il laissa à sa mort "une bibliothèque remarquable tant par le choix des ouvrages que par la beauté des reliures" (O.H.R. 651 fer n°4). Ex-libris Robert Samuel Turner.

Estim. 80 - 120 EUR

Lot 2254 - BAUDELAIRE (Charles). L'Art romantique. Paris, Michel Lévy frères, 1868. In-12 de [1] f., 442 pp. Cartonnage percaline chagrinée rouge, titre doré au dos (reliure de l'époque). Sans le feuillet de faux-titre (tome III des Œuvres complètes). Coiffes usées, bande sombre tachée par l'humidité au bord du premier plat, rousseurs sur les premières et dernières pages sinon bon exemplaire de l'édition originale, enrichi d'une dédicace de Arthur SYMONS, traducteur de Baudelaire, à Richard Le Gallienne, tous deux membres du Rhymers Club, club de jeunes poètes fondé par W.B. Yeats. (Vicaire I, 349.) On y joint : - BAUDELAIRE (Charles), Vers retrouvés (Juvenilia - Sonnets). Manoël. Introduction et notes par Jules Mouquet. Paris, Émile-Paul frères, 1929. In-12 broché, couv. imprimée. Édition originale sur papier d'édition. E.A.S. de J. Mouquet. - BAUDELAIRE (Charles), Œuvres en collaboration. Idéolus. Le Salon caricatural. Causeries du tintamarre. Avec un dessin inédit de Baudelaire et le fac-similé du Salon caricatural de 1846 donnant les soixante caricatures gravées sur bois par Raymond Pelez. Introduction et notes par Jules Mouquet. 6e édition. Paris, Mercure de France, 1932. In-8 broché, couv. imprimée. Frontispice et ill. in-t. - BAUDELAIRE (Charles), Poëmes, illustrés de documents d'art. Préface de G.-Y. Le Dantec. Paris, Éditions d'Art et d'Histoire, Librairie Plon, 1946. In-8 broché, couv. impr. ill. Tirage à 980 ex. numérotés (n°838).

Estim. 180 - 250 EUR

Lot 2261 - [BÉROALDE de VIERVILLE (François)]. Le Moyen de parvenir, contenant la raison de tout ce qui a été, est & sera. Dernière édition. Exactement corrigée, & augmentée d'une Table des matières. Nulle part [Hollande], sn, 1000700407 [1747]. 2 volumes in-12 demi-veau brun moucheté à petits coins, p. de titre et de tomaison (reliure de l'époque). Qqs restaurations aux reliures. Qqs petits rongés aux premières gardes du tome I. Bonne édition hollandaise de ce "sottisier". Le Moyen de parvenir est un répertoire de petits contes joyeux et de quolibets auxquels ont amplement puisé non seulement Tabarin et le pseudo-Bruscambille, mais encore d’Aubigné dans son Baron de Faeneste, et Sorel dans son Francion. "On attribue généralement le Moyen de parvenir à François Beroalde de Verville, auteur des divers ouvrages que nous venons de décrire, et qui sont aujourd'hui presque oubliés; en effet, Beroalde s'en est déclaré le père a la page 461 de son Palais des Curieux impr. en 1612 (voir ci-après), en désavouant cependant, par prudence, les copies subreptices qui s'en étaient répandues. Malgré cela plusieurs critiques modernes lui contestent ce livre et le donnent soit a Fr. Rabelais, soit à Henri Estienne, auxquels, à la vérité, Beroalde a fait de fréquents emprunts (surtout à l'Apologie pour Hérodote de ce dernier qui, d'ailleurs, était mort avant la fin de la publication du livre de Beroalde). De son coté, l'auteur des Mélanges tirés d'une grande bibliothèque, volume P., p. 163, doute que "ce recueil de facéties et de contes, quelquefois tresplaisants et toujours fort libres, soit effectivement de Beroalde, chanoine de Tours. Ce qui le lui aura fait attribuer, ajoute-t-il, c'est que son nom se trouve à la tête d'un livre intitulé du Moyen de parvenir. Le livre dont il est ici question est peu connu, et ni La Monnoye ni le P. Niceron n'en ont parlé. Il a pour titre De la Sagesse [...] Mais ce qui est peut-être encore moins connu que ce dernier ouvrage, c'est la première édition du célèbre Moyen de parvenir. [...] Il est à regretter que La Monnoye, à qui l'on doit une bonne notice sur le recueil de Beroalde, ne se soit pas occupé d'en examiner les premières éditions, qui se trouvaient plus facilement de son temps que maintenant." Ex-libris JM. (Brunet I 806 pour l'édition de 1732 ; Tchemerzine II, 215.)

Estim. 80 - 100 EUR

Lot 2282 - CHATEAUBRIAND (François René, vicomte de). Ensemble de 2 belles L.A., à la fois littéraires et intimes, adressées à son amie la duchesse de DURAS (qu'il appelait sa "sœur") rédigées alors qu'il achève l'Itinéraire de Paris à Jérusalem : - sl, "jeudi 8" [novembre 1810], 3 pp. petit in-4 : "Vous n'aurez point de sujet d'être jalouse. Je n'irai à Paris qu'au 1er décembre et peut-être plus tard encore. Je ne vois personne. Je ne sors pas dema retraite. Je travaille du matin au soir parce que je veux finir à fin de donner tout mon temps à ma sœur cet hyver et d'arranger mon avenir. Ceci est un grand et véritable adieu à la muse et peut-être à la patrie. Mais ne nous affligeons point d'avance et surtout espérons. Je ne cause point dans mes lettres ? Je ne fais que cela. Je bavarde à faire peur. Ma sœur n'a pas bonne mémoire. Je lui ai déjà dit que la nouvelle [Les Aventures du dernier Abencérage] ne serait point dans l'Itinéraire. Il n'y aura dans celui-ci que des choses raisonnables et non de grandes folies. Vous ferez très bien de venir à Paris. On ne vit pas quand on a peur de tout. Et puis est-il bien sûr que les personnages qui vous engagent à la retraite n'ont pas d'autres motifs que vos dangers ? Je suis devenu d'une défiance ridicule et je crois toujours qu'on veut me tromper. Il est minuit. Je suis accablé de travail et ma main est si fatiguée que je puis à peine tenir ma plume. J'entends le vent gémir dans ma petite solitude où je veille seul avec le souvenir de ma sœur. Je lui souhaite toute sorte de bonheur et je mets à ses pieds ma tendre et respectueuse amitié. […]" - Vallée, "ce lundi" [26 novembre 1810], 2 pp. petit in-4 (+ adresse sur la 4e page) : "Je ne puis dire qu'un mot à ma sœur. Je suis dans les derniers moments de mon travail. J'aurai tout fini samedi prochain. Ensuite j'ai la tête renversée de ces prix [décennaux] dont on parle de nouveau. Je ne sais ce que cela deviendra." Il s'inquiète de l'incertitude du retour de la duchesse à Paris. "Je n'ai deviné les idées de vos amis que parce que c'est là la manière dont les hommes sont faits. Il faut être bon et dupe dans le monde, mais il faut savoir qu'on est trompé, sans cela c'est pure sottise. J'aime beaucoup les gens, je n'estime presque personne. Pardon, chère sœur, vous direz encore que je ne cause point. Mais il faut avoir pitié de moi, je suis accablé de travail. Dieu merci cela va finir et j'espère pour la vie. Désormais je n'imprimerai plus rien de mon vivant à moins de changemens […]" Claire de Duras, née de Coëtnempren de Kersaint (1777-1828) émigra aux États-Unis puis à Londres où elle épousa en 1797 Amédée-Bretagne-Malo de Durfort, futur duc de Duras. Elle revint en France en 1800, mère de deux enfants, et rencontra Chateaubriand dans le salon de Nathalie de Noailles, qui était alors la maîtresse de l'écrivain. Très sincèrement et profondément attachée à cet homme qu'elle admire, la duchesse de Duras deviendra l'une de ses correspondantes les plus fidèles et une amie dévouée (à défaut d'une amante), usant de son influence pour favoriser sa carrière politique et diplomatique. Elle fut l'une de ces "Madames" comme les appelait Mme de Chateaubriand, dont son mari aimait s'entourer. Partageant son temps entre son château d'Ussé et son hôtel parisien, rue de Varenne, elle recevait les plus grandes personnalités littéraires et politiques, tout en publiant elle-même des romans sentimentaux précurseurs des questions féministes.

Estim. 2 000 - 2 500 EUR