Tous les lots "Lettres et autographes" Recherche avancée

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dim. 02 juin

MIRABEAU, Honoré Gabriel Riquetti de (1749-1791). Lettre autographe signée « Mirabeau fils », adressée à Monsieur Boucher. S.l. [Donjon de Vincennes], 19 août 1780. 1/2 page in-4 + 10 lignes sur 1 feuillet d’enveloppe in-4, avec nom du destinataire et fragment de cachet (plis sans gravité ; petit mq. de papier touchant une lettre au bord de l’enveloppe et accroc en marge, coins contrecollés sur support moderne). Touchant témoignage des échanges secrets de correspondance entre Mirabeau, alors détenu depuis près de trois ans au donjon de Vincennes, et sa maîtresse Sophie de Monnier, enfermée au couvent des sœurs de Sainte-Claire, à Gien. Le pli est adressé à un dénommé Boucher, secrétaire du lieutenant de Police Lenoir, qui avait accepté de transmettre les missives, à la condition qu’elles puissent être lues au passage par les services de police. Ledit Boucher avait été surnommé par les deux amants : « le bon ange ». Mirabeau mentionne un courrier qui devait être joint (« … Voilà une lettre pour Dupont que vous voudrez bien envoyer à Paris à l’adresse de M. Turgot… »), puis se plaint du petit nombre de lettres transmises : « Songez mon cher ange que je n’ai point la lettre de Sophie que vous m’avez annoncée ; et qu’il y a un siècle que je n’en ai eu… ». il récidive sur l’enveloppe : « Mon ami, vous donnez beaucoup d’inquiétude à moi et à Sophie. Celle-ci a écrit à son amie pour savoir si je n’étois pas malade […]. Il y a trois semaines que nous vous demandons mutuellement de nos nouvelles, il y a six semaines que nous n’en avons eues… » Expertise par Mr Ludovic MIRAN, bibliographe.

Estim. 400 - 500 EUR

mar. 04 juin

PAPIERS ET AUTOGRAPHES HISTORIQUES. Ensemble d'environ 30 pièces diverses : -LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU (Michel Etienne). Ensemble de 2 Lettres signées de remerciements pour les voeux de nouvelle année. Paris, le 15 Janvier, 1767-1770, 2 lettres in-8. -MOLE (Louis-Mathieu, Comte) (1781-1855). Très belle et touchante Lettre Autographe Signé à Louise dans laquelle le ministre exprime ses remerciements des condoléances reçues et toute la douleur devant le décès de son épouse (Caroline-Joséphine de La Live, 1781-1845). Paris, (1845), In-8, 27 lignes. Lettre de deuil encadrée d'un filet noir. -BERTHIER DE GRANDRY (Alexandre, colonel). Ensemble de 4 pièces concernant la carrière militaire du colonel Alexandre Berthier de Grandy (1745-1832). Paris, 1801-1823. -FICQUELMONT (Charles-Louis, comte de) (1777-1857). Lettre Autographe Signée au comte Valentin Philippe Esterhazy de Galantha (?). , s.d., 1 page 1/2 in-8 pliée. -4 Lettres Autographes Signées adressées à Michel Simon CHEVALIER, négociant drapier à Colmar. Nancy, 1802-1812, 4 lettres petit in-4. Marques postales et cachets. -Dunkerque. Ensemble de 3 Lettres entre un père inquiet et les autorités de Dunkerque, concernant la fuite de sa fille à Paris sous un nom d'emprunt et ses activités. Lille et Dunkerque, 1825. -3 pièces, dont une manuscrite, concernant l'élargissement des prisonniers sous le Ier Empire. Lille, le 25 Janvier 1811. -Belle Lettre Autographe Signée adressée à Claude GROUX, Conseiller du Roy, Trésorier général de S.A.R. madame la duchesse d'Orléans, Ecuyer, receveur général et payeur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, par un certain L. VUATIER (?). Paris, 16 Janvier 1747, 2 feuillets in-4. Cachet de cire rouge. -BULLY (Charles Joseph-Augustin). Lettre Autographe Signée de Charles Bully, député du Nord, adressée au marquis de Vaulchier, directeur général des Postes. Lille, 1er septembre, 1828, 2 feuillets in-8. + diverses pièces manuscrites historiques signées du début du XIXe siècle concernant des nominations, demandes ou recherches.

Estim. 80 - 120 EUR

mer. 05 juin

CELINE (Louis-Ferdinand). LAS signée "LFer. votre ami", adressée à son défenseur, le journaliste Charles Deshayes, le 23 [février 1950, Klarskovgaard]. 1 page in-folio, enveloppe jointe. Avec la réponse de Deshayes. 3 pages in-4, 28 mars 1950. - Et une enveloppe autographe de Céline, datée 4 octobre 1950, postée vide. Céline et Deshayes ont échangé plusieurs années au sujet d'un mémoire de réhabilitation, mais Céline provoque et tergiverse : "Voyons ! Ne soyons pas si naïfs ! Votre manuscrit chaque fois que vous le déposerez chez un éditeur sera immédiatement communiqué à la police, aux polices de la Résistance ! (...) Du coup les libelles contre moi, rectifiées, ajustées, y gagnent en mordant (...) Vous êtes dans un état policier canaille - où tout est flic." Un mois après, Deshayes se défend : "Je me bornerai à vous préciser que ce titre de L'Affaire Céline (...) n'a jamais figuré nulle part sur mon manuscrit. (...). Je me suis contenté à ce moment-là de vous dire "d'accord" me réservant de prévenir l'éditeur (...). Polices ? Hélas ! Je sais bien qu'il y en a partout. Mais des indiscrétions, je crois avoir tout fait pour en réduire le risque au maximum (…). Curieusement, ce titre "L'Affaire Céline" sera choisi en 1952 pour l'ouvrage à charge contre Céline. Deshayes sera définitivement exaspéré lorsqu'il recevra une enveloppe vide (4 oct. 1950, jointe à ce lot) : il y écrivit ce commentaire au crayon : "la dernière goujaterie de Ferdinand".

Estim. 400 - 600 EUR

mer. 05 juin

KESSEL (Joseph). L'Empire d'Alexandre. Manuscrit autographe signé, non daté (1934). 23 pages et demie (environ 13,5 x 21 cm), trace de trombone rouillé aux premiers feuillets. Manuscrit de premier jet, avec de nombreuses ratures et corrections, et variantes par rapport au texte imprimé. Entre plaidoyer et histoire policière, ce récit parut d'abord dans Marianne, dans 5 numéros, n° 65 à 69, du 17 janvier au 7 février 1934. Il fut ensuite publié chez Gallimard au mois d'avril de la même année, sous le titre "Stavisky, l'homme que j'ai connu". Financier d'origine russe, Stavisky est à l'origine d'importantes affaires de détournement de fonds. Il venait de mourir à Chamonix le 8 janvier 1934, de deux balles dans la tête (suicide ou assassinat ?). Dans cette série d'articles, au coeur même des affaires financières, Kessel détaille les conditions dans lesquelles, en 1932, il le rencontra et comment il vint à accepter d'Alexandre Stavisky, avant de la lui rendre, la "somme de vingt-cinq-mille francs, pour faciliter le montage financier d'un hebdomadaire de reportages. L'affaire ne se fit pas. Kessel rendit l'argent, mais resta intrigué et séduit, comme souvent, par un personnage aux multiples facettes, un aventurier en somme". (Album Kessel, pp. 132-134). Devant la commission d'enquête parlementaire, en mai 1934, il prouvera qu'il avait bien remboursé Stavisky en 1933. Intéressant manuscrit antérieur aux émeutes antiparlementaires de droite du 6 février, et à l'audition de Kessel.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

mer. 05 juin

KESSEL (Joseph). Le Repos de l'équipage. Manuscrit autographe complet, en 4 chapitres, signé et daté in fine "Paris, 20 juin 1934". 27 ff. recto (13,5 x 21 cm) numérotés. Manuscrit complet de premier jet, avec ratures et ajouts ; très compact et sans marges. Découpé en 5 épisodes (distincts des chapitres numérotés par Kessel), il servit à la publication dans l'hebdomadaire Gringoire : - 8 juin (ff. 1 à 6, jusqu'aux 6 premières lignes : "...injurieux") - 15 juin (du f. 6 à partir de la ligne, au f. 10) - 22 juin 1934 (du f. 11 au f. 16, les 2 premiers tiers : "... désagrégation.") - 29 juin 1934 (du f. 16, dernier tiers, au f. 21, les 3 quart : "...sans comprendre.") - 6 juillet 1934 (du f. 21, dernier quart, au f. 27). Le Repos de l'équipage est un récit réunissant 4 nouveaux épisodes de L'Équipage, le premier grand roman de Kessel (Gallimard, 1923) ; l'édition originale parut chez Gallimard en 1935. Ces nouveaux épisodes ont été composés pour l'adaptation cinématographique du roman, réalisée par Anatole Litvak en 1935. Ils seront remaniés et intégrés au roman L'Équipage, en 1964. La dernière version de 1964 ampute Le Repos de l'équipage du premier chapitre (paru dans Gringoire le 8 juin puis pour la fin (sur 2 colonnes), le 15 juin 1934 ; seul chapitre publié dans La Pléiade (I, p. 143), il correspond aussi aux pages 7 à 40 de l'édition originale de 1935). Petites taches. Trace de trombone rouillé, avec petits manques aux premier et dernier feuillet atteignant quelques lettres.

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

mer. 05 juin

BEAUHARNAIS Hortense de [Paris, 1783 - Arenenberg, Suisse, 1837], fille de Joséphine de Beauharnais, femme de Louis Bonaparte, reine de Hollande et mère de Napoléon III. Ensemble de documents relatifs à la Reine Hortense : - Copie conforme du procès-verbal du Conseil de famille du 24 décembre 1809 sur la séparation du Roi et de la Reine de Hollande (à en-tête de la Chancellerie de France). - 1 Lettre autographe signée du chancelier Dambray à la duchesse, 2 novembre 1824 ; 2 pages 1/2 in-4°. Concerne la garde de ses enfants : « L'intention du Roi en vous reconnaissant duchesse, en vous donnant un grand titre et une dotation héréditaire de mâle en mâle, a été sans doute que l'enfant destiné à les recueillir fut élevé dans son royaume, qu'il reçût une éducation françoise, propre à lui former des sujets fidèles et dévoués ; mais si le père de cet enfant est assez aveugle sur ses vrais intérêts pour le soustraire à la domination du roi, et l'exposer à perdre ce qu'il pouvoit espérer de sa royale protection, Sa Majesté ne peut que plaindre et l'enfant et sa mère ». C'est aux tribunaux à se prononcer. On joint Consultation et copie de jugement à ce sujet. - Partition titrée "Départ des Alpes", annotée par Valérie Masuyer : « Mélodie populaire recueillie et notée par la Reine elle-même. Les paroles françaises sont de moi. Arenenberg 1833 V.M. » (2 p. in-fol., défauts et réparations). - Manuscrit autographe des mémoires des dépenses faites par le conservateurs de la garde-robe de la Reine Hortense pendant le mois d'avril 1812. - Lettre de recommandation pour Madame Hogestein, couturière de la ville de la Haye. - Un ensemble de 4 documents qui listent les personnes présentées. - 3 lettres adressées à la famille Pierlot. - Plusieurs documents adressés à elle ou à son intendant le baron Devaux ou la concernant, la plupart comme Duchesse de Saint-Leu.

Estim. 600 - 800 EUR

mer. 05 juin

CAMPAN Jeanne-Louise-Henriette Genest [Paris, 1752 - Mantes, 1822], éducatrice française. Ensemble de 2 lettres et 2 documents relatifs à la Maison de la Légion d'honneur et au lycée de Napoléonville. - Lettre autographe signée de Mme Campan, adressée au colonel Bruny. Ecouen, 27 Février 1809 ; 3 pages in-8° sur papier à en-tête " Légion d'honneur, Maison impériale Napoléon ". " La Dame Directrice ". Mme Campan écrit au colonel Bruny que sa fille Adélaïde à été victime de la rougeole. « Nous avons eu à la fois 115 malades de la rougeole. Elle a été grande et [...] puisque malgré nos plus tendres soins et les talents des officiers de santé qui les ont veillées nuit et jours, nous avons à regretter deux blessés. Vous devez savoir déjà Monsieur le Colonel que votre pauvre petite Adélaïde a été une des deux victimes de l'épidémie. [...] un bouton ou deux qu'elle avait à la chute des reins et qu'elle avait caché quoiqu'il existait quinze jours avant la rougeole ont fixé le départ de cette maladie dans cet endroit et les suites en ont été des plus funestes malgré les secours de l'art. Sa soeur ignore encore la perte qu'elle a faite, les dames l'y préparent depuis huit jours en la lui disant plus mal de jours en jours, mais comme elle est délicate malgré sa très bonne santé nous avons voulu prendre toutes les précautions possibles. » - Lettre autographe signée d'une jeune fille adressée à un ami. Saint-Germain-en-Laye, 20 may 1799 ; 2 pages in-8° avec marque postales . Elle est très fâchée car sa " bonne maman " lui laisse entrevoir de la mettre dans une nouvelle pension qui va s'établir aux loges ; c'est un endroit à un quart de lieu de Saint-Germain. - Pièce autographe signée " Genet Campan " adressée Mme Mélanie Rotou. Juin 1805 ; 1 page in-4° en partie imprimée avec en-tête " Maison d'Education de Madame Campan " ; Compte-rendu aux parents, le premier de chaque mois. Mme Campan remplit les rubriques : " Douceur, Soumission, Ordre, Exactitude, Propreté, Lecture, Écriture, Dictée, Calculs, ..." - Pièce en partie imprimée à en-tête " Université Impériale - lycée de Napoléonville , Académie de Rennes ". 1 page in-4° avec adresse et marque postale. Avec les rubriques suivantes et rempli par le proviseur du lycée " M. Polonceau Officier de l'université impériale " : Nom, Santé, Age, Caractère, Taille, Disposition, Langue grecque ....

Estim. 400 - 500 EUR

mer. 05 juin

DIVERS - LIVRES - DOCUMENTATION - Extrait d'un procès-verbal en parti imprimé.1 page in-folio. Rédigé le 14 septembre 1793, l'an II de la République unie et indivisible. Le citoyen Joseph Morion, chasseur dans la légion des France compagnie première natif de Chombron district de Toul Département « de la Meurthe, est attaqué d'une ankylose du bras, avec l'avant bras, suite d'un coup de Feu ». Cinq signatures en bas de page dont le Général Thirion. - Ensemble de trois manuscrits reliés XIX° et XX°. - 2 recueils de partitions (valse, mazurca, polka) anonymes. - 1 recueil manuscrit de formules médicinales pour soigner : fièvre gastrique, fièvre inflammatoires, rhumatisme et goutte... - Exemplaire du "Journal des scavans" pour l'année 1788. Juin second volume. Broché, Paris. In-folio. Table des articles contenus dans le journal : Le sage dans la solitude, Mémoire concernant l'histoire, mes sciences, les arts, les moeurs, les usages, des chinois... Légères piqûres de rouille et d'humidité. On joint différents exemplaires de la Gazette Nationale ou Moniteur Universel 1789. On joint : Ensemble de trois documents, "Certificat de bonne conduite " du marin Boutin, de 1856, 1865 et 1869. - Ensemble de divers documents manuscrits et imprimés du XVIII et XIX ème. (région de Figeac, Toulouse, Cahors...) - Lettre autographe avec en-tête du paquebot " La Seyne ". - Lettres de comptes. - Imprimés Département du Lot. " Avertissement pour l'acquit des contributions 1871 ". - Plaquette de la voiture DELAGE D6.11 a roues avant indépendantes. Joint deux illustrations de voitures. - Lettre autographe signée de Jean Doumergue (père de Paul Doumergue). Il déclare avoir personnellement payer une dette de 204 francs et 60 centimes d'une certaine dame Lezet. On joint : CHEVREUSE Henriette-Nicole Pignatelli d'Egmont [1719 - 1782], duchesse de Chevreuse. Dame d'honneur de la reine Marie Leczinska. Epouse de Charles Louis d'Albert, duc de Luynes et de Chevreuse. Lettre signée « DEGMONT Duchesse de Chevreuse » à une dame. 9 octobre 1775 ; 1 page 1/2 in-8°. Charmante lettre d'amitié puis elle parle de M. de Cordoue des Cordes. On joint un billet autographe signé par Marie Paule d'Albert de Luynes Duchesse de Chaulnes, 1779. On joint : Ensemble de 5 manuscrits reliés cuir, vélin ou cartonnage ; XVIII° et XIX° ; In-8° et In-4°. - Art poétique, livret de 14 pages manuscrites de Camille Pyart. - 1 volume de recopie de poèmes ou pensées ( St François de Sales, Goethe, Anatole France...) relié cartonnage. - Livre de comptes d'un certain (Lombart Casreres) XVIII° relié en vélin. - Livre manuscrit "Philosophie, Etymologie du terme philosophie" par Chabant, 26 octobre. - Recueil de voyage d'un jeune soldat en partance pour le Tonkin, Hanoï du 3ème régiment d'infanterie de marine appartenant au soldat Tailleur. Rochefort, 20 juin 1891. Il a décrit son voyage, écrit des chansons et poèmes. Quelques pages sont détachées.

Estim. 80 - 100 EUR

mer. 05 juin

Du MARTROY Officier d'état Major du Maréchal Lefebvre. Bataille de Wagram Lettre autographe adressée à son père Mr de Martroy au Château de Balagny, Département de l'Oise. Linz, 8 juillet 1809 ; 2 pages in-4° avec adresse et marques postales. Petites perforations sur le côté gauche. « [...] grande et bonne nouvelle qu'un page de sa Majesté vient de transmettre au duc de Dantzig et que ce dernier a eu la bonté de me faire dire presque aussitôt : une grande bataille a eu lieu sous les murs de Vienne ... Le combat a duré plus de deux jours et deux nuits, je crois même trois jours. L'ennemi a été chassé de toutes ses positions, son aile gauche et son centre sont tournés et en pleine déroute, tout fuit devant notre Empereur, qui est en bonne santé grâce à Dieu ; nous avons fait une quantité énorme de prisonniers à tel point qu'on en ignore encore le nombre, voici jusqu'à présent les résultats connus : 100 pièces de canon, 10 drapeaux sont en notre pouvoir, 20 généraux ennemis ont été tués, les Archiducs Louis et Charles ont tous deux été blessés, on dit que le dernier l'est mortellement. Notre armée poursuit ses succès qui seront immenses attendus qu'il parait que presque tous les corps sont coupés et divisés... D'autres nouvelles m'apprennent à l'instant que nous avons 30000 prisonniers, mais sûrement le nombre s'en sera bien augmenté à l'heure à laquelle je vous écris. Ce n'est pas le Maréchal qui m'a envoyé dire la nouvelle, il est absent depuis 3 jours. » On joint : un certificat de décès de Jean-Baptiste Rouge, décédé à Vienne en Autriche, le 8 juillet 1809. Fait à Paris le 24 décembre 1810.

Estim. 400 - 600 EUR

mer. 05 juin

FABRE D'ÉGLANTINE (Philippe-François-Nazaire Fabre, dit) [Limoux, 1755 - Paris, 1794], comédien, écrivain poète, Conventionnel. Lettre autographe signée à M. de Cotte. Sedan, 6 novembre 1777. 8 pages. In-4°. REMARQUABLE PLAIDOIRIE SUR LA DIGNITÉ HUMAINE. « Je suis jeune, sensible, aimant l'ordre, la justice, le bien public, et surtout les infortunés qui sont mes frères à plus d'un titre, c'est par de tels motifs que je hasarde cette lettre. Nul intérêt particulier (car je ne demande rien) nul esprit de méchanceté (car je suis étranger ici), ne m'engagent à la démarche que je tente ; il me suffit d'être homme... ». Son objet est de signaler que certaines gens, aux environs de Sedan, enlèvent le mortier et le gravier des chemins. La remise en état des chaussées ainsi dégradées est une pénible corvée à la charge des paysans, d'autant plus qu'ils sont obligés de concasser de grosses pierres pour en faire du gravier artificiel. « N'est-il pas cruel pour un pauvre paysan qui gagne son pain avec son bras, et qui se contente d'une chaumière, de sacrifier vingt journées de plus tous les ans pour remplacer le mortier dont Monsieur Un Tel se sert pour terrasser le jardin où il fait croître ses tulipes ? Il est certain Monsieur, que mon observation ne porte point à faux. Outre l'inconvénient de la réparation, dont le poids retombe sur le cultivateur, et qui intéresse grandement l'économie politique et surtout l'humanité... Au lieu d'ôter ce ciment, je crois qu'il faudrait en profiter pour le soulagement du convoyeur. Il suffirait pour cet effet d'y incorporer, tandis qu'il serait frais, les pierres, destinées à faire du gravier, broyées assez grossièrement ; cela formerait un sol bien mastiqué, qui n'aurait pas, sans doute, toute la solidité d'un ouvrage des Romains, mais qui tout au moins épargnerait beaucoup de sacrifices aux pauvres villageois ».

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

mer. 05 juin

Général De VEDEL Comte Dominique Antoine ( 1771 -1848) Général, Commandant de la 3ème Brigade Lettre autographe signée, adressée à un ami faisant un récit de la bataille d'Iena. 16 octobre 1806 ; 4 pages in-8°. « Grande armée, 5ème Corps, 1ère Division » « Bataille le 14 8bre, Victoire emportée sur les prussiens dans la plaine de Weimar " « Le combat du 10 à Saalfeld n'était que le prélude de nos succès. Le génie du grand Napoléon, la bravoure de se troupes ont planté dans les champs de la Saxe nos aigles victorieuses.... Le 13 au soir l'Empereur arriva à Iéna... Plusieurs corps d'armée sous les ordres des maréchaux Soult, Lannes, Ney et Augereau s'y réunirent. La garde impériale arriva dans la nuit. La cavalerie du Prince Murat n'arriva que le 14 au matin... Le 14 à 6 heures du matin l'Empereur passa dans les rangs de l'armée et y fut accueilli par des acclamations réitérées de Vive l'Empereur. L'Armée ennemie, nous dit l'Empereur, est cernée, il faut que sous peu de jours elle capitule... » Le Général de Vedel décrit méthodiquement la bataille : « il était 2 heures après midi, le prince Murat arriva avec sa cavalerie. Les prussiens déjà repoussés de leurs positions et fortement ébranlés, plièrent sur tous les points... Partout on charge l'ennemi... le champ de bataille nous reste. L'ennemi en fuite est poursuivi jusqu'au-delà de Weimar... » Il dresse alors le bilan de la bataille : « Le Duc de Brunswick a été tué, le Général Blucher ne survivra pas de ses blessures... Nous attendons avec une curieuse impatience la proclamation de l'Empereur... Le même jour les Maréchaux Bernadotte et Davout qui commandaient à notre extrême droite ont battu l'ennemi complètement... Voilà ce que le Roi de Prusse gagne à nous faire la guerre. Encore une pareille leçon et nous verrons Berlin. » On joint : 3ème et 4ème bulletins de la grande Armée. 13 octobre 1806. 41 x 54 cm.

Estim. 500 - 700 EUR

mer. 05 juin

[HISTOIRE MILITAIRE] — CLERGÉ - RÉVOLUTION Lettre autographe, non signée, adressée à l'abbé de Seyssel, à Münster. 27 août 1797 chez Mde Henen, près la porte d'Auguste ; 3 pages in-12°, adresse, petit cachet de cire noire (petites déchirures par bris de cachet). Très intéressante missive sur la soumission du clergé, après la loi du 19 fructidor an V qui imposa un nouveau serment républicain aux ecclésiastiques. — DAMAS Ange-Hyacinthe-Maxence, baron de [Paris, 1785 - id., 1862], officier et homme politique français. Lettre autographe signée d'un paraphe adressé à un baron. Menou 7 avril 1823 ; 2 pages et demie petit in-4°. Belle lettre amicale, datée du château de Menou, dans la Nièvre où le baron de Damas fait réaliser des aménagements. Nommé ministre de la Guerre en octobre 1823, après des actions d'éclat menées pendant l'expédition d'Espagne, le baron de Damas remplacera Chateaubriand après l'éviction de ce dernier en juin 1824, puis deviendra le précepteur du jeune duc de Bordeaux en 1828 ; sa femme et lui partageront l'exil de la famille royale après l'abdication de Charles X. On joint : une lettre autographe signée de la baronne de Damas, née Charlotte Laure d'Hautefort, adressée à M. de Villarmois. Paris le 31 mars 1830. À propos d'une terre appartenant à sa famille, qu'elle a été contrainte de céder mais qu'il serait envisageable de racheter, avec l'aide de son correspondant (3 p. in-4°). — [Empire] - JALRAS, François (1750-1817), général et baron d'Empire. Lettre autographe signée, adressée à son épouse. Quartier général de Legnago 15 janvier 1806 ; 3 pages in-4° sur un biffeuillet à son en-tête comme général de brigade (tâche rouge en marge). — [Garibaldi] / Abbé Cazeneuve Lettre autographe signée. « Baie de Naples à Bor de l'Algeciras », 2 septembre 1862 ; 6 pages in-8°. Magnifique lettre. Il informe son correspondant de l'équipé de Garibaldi. « Si Garibaldi n'a pas été aussi plus promptement en Sicile disait le général La Marmora, la faute doit être imputée à Cugia. Il s'est laissé complètement induire en erreur pendant les premiers jours, par les protestations de Garibaldi ; je le regrette pour lui, car c'est un homme que j'estime et que j'aime ». — [LANREZAC Charles Louis Marie [Pointe-à-Pitre, 1852 - Neuilly-sur-Seine, 1925], général français.] 19 lettres, la plupart à lui adressées, parfois accompagnées de notes de sa main, 1904-1935. Officier des troupes coloniales et photographe de terrain, Henri Lanrezac servit notamment au Soudan français et en Algérie. Fils du général Charles Lanrezac qui commandait la Ve armée en 1914, il était membre de la Société des Amis des pays de la Sarre. On joint un ensemble de notes préparatoires pour présenter une conférence que Lanrezac fit à l'hôtel de La Tremoille sur l'idée de l'impérialisme. — [Militaire - Gibraltar] Lettre de soldat à sa mère. [Pontivy], 29 novembre [1759]. 3 pages in-4°. Manques dans le bas et déchirure dans le pli du haut.

Estim. 300 - 400 EUR

mer. 05 juin

JOUBERT Barthélémy Catherine [Pont-de-Vaux, 1769 - Novi, Italie, 1799], général français. Lettre autographe signée [adressée à son père]. 24 ventôses an IV (11 mars 1796), 3 pages in-folio. « Ce n'est que 3 mois, mais bien deux que j'ai passé à final et me voilà à présent à la montagne. J'ai été au fait tous deux mois, ce fait m'a aigri sur l'estomac à la fin, je l'ai quitté, et j'ai craché le sang, le bouillon de veau a fait cesser le crachement [...]. L'air de la montagne me va mieux que celui de la mer., mais vous en croirez ce que vous voudrez. » il parle ensuite de sa nourriture. Il parle ensuite de la campagne militaire d'Italie et d'un commissaire du gouvernement qui demande 20 millions. « L'envoyé anglais qui à l'affut s'est réuni aux autres envoyés des coalisés, ils ont adressé une note au Sénat pour s'opposer à cet emprunt contraire à leur neutralité. La réponse du Sénat a été vague, il a dit n'avoir point d'argent ; on sait en effet que le gouvernement génois est pauvre mais que les particuliers sont riches et qu'il autorise ou tolère les fournitures ou prêts fait par les particuliers. "Les coalisés" ont ensuite formellement demandé qu'on leur livrât la forteresse de Gavi, cette forteresse placée dans une gorge qui défend l'important passage de la [Boquetta] par où on arrive force vive du Pô d'où l'on menace le piémont et le milanais qui rend celui qui la garde-maitre des montagnes qui domine Gênes. [...] Le résultat des intrigues du cabinet qui finiront par des opérations militaires, mais sans les vingt millions il faudra garder le statu quo »

Estim. 500 - 600 EUR

mer. 05 juin

JOURDAN Jean-Baptiste, comte [Limoges, 1762 - Paris, 1833], maréchal de France. Lettre autographe signée. Paris 29 germinal an 7 (18 avril 1799) ; 3 pages in-4°. « J'ai vu hier au soir, mon cher ami, les directeurs Barras, Reubel et Treilhard, les deux autres n'étaient pas chez eux. J'ai vu ce matin le ministre. Massena est définitivement nommé général en chef des armées du Danube et d'Helvétie. Le directoire m'a nommé inspecteur de l'infanterie de l'armée d'Angleterre mais j'ai refusé et j'ai dit au Directoire qu'ayant été nommé député par une des deux assemblées électorales de mon département, j'attendais la décision du corps législatif ; que si ma nomination était confirmée, j'accepterais que dans le cas contraire je me retirerais à la campagne et tacherais de m'y faire entièrement oublier. Le Directoire aurait désiré que j'eusse accepté la place d'inspecteur, mais je persiste dans mon refus. [...] J'ai même répondu à cet égard au ministre, qu'ayant commandé des armées avec avantages, je ne voulais pas m'exposer à me faire moquer de moi à la place d'inspecteur [...] Je ne peux pas te dissimuler, mon cher ami, que tes honneurs t'ont desservi auprès du gouvernement : Je désire bien ton retour afin que tu puisses confondre les calomniateurs et conserver l'estime publique qu'ils cherchent à te faire perdre. Je te prie mon cher camarade de donner des ordres pour la vente de tous mes équipages ; Je ne désire conserver que mon cheval blessé et celui qui me vient de toi avec deux harnais. Tu me feras plaisir de faire vendre tout le reste, voiture, chevaux »

Estim. 300 - 400 EUR

mer. 05 juin

MASERS DE LATUDE (Jean Henry, dit Danry, dit) [Montagnac, 1725 - Paris, 1805], aventurier, emprisonné pour ses machinations contre Mme de Pompadour, il passa 35 ans en prison malgré ses spectaculaires évasions. Lettre autographe signée (brouillon), adressée « à Monsieur le Président et à Messieurs les représentants des peuples de la Chambre des Congrès à Washington ». Paris, 29 août 1804 ; 2 pages in-folio (31,5 x 20 cm). « La renommée ne cessant de publier dans toute l'Europe, vos sublimes vertueux et le bonheur du Grand Peuple qui a mis son sort entre vos mains quel est l'homme au monde, qui par son esprit et ses talents, ne désire point d'être connu et de mériter l'attention, des hommes aussi sages. Je suis Latude, ingénieur : j'ay été enfermé pendant trente-cinq années dans les cachots de la Bastille, et le premier qui ait échappé de cette terrible prison, et après le duc de Beaufort, je suis le second prisonnier qui parvins à me sauver deux fois de la Tour de Vincennes. Pendant que je gémissais dans les cachots de ces deux prisons, je fis des observations, sur tous les objets, qui se présentèrent à mon imagination et je fixai mon esprit, sur l'objet le plus noble, c'est à dire sur les armées qui décident du sort de toutes les nations. J'observai que jusqu'en 1758 tous les officiers et sergents, de toutes les armées des potentats et des Républiques, n'avaient pour attaquer et se défendre, les officiers que des spontons, et les sergents des hallebardes. Dans toutes les batailles, on n'en venait pas toujours à l'arme blanche et que dans ce cas, dans deux armées composées de cent mille hommes chacune, il s'en trouvait vingt mille, qui étaient précisément les plus adroits et les plus courageux qui ne pouvaient atteindre l'ennemi. Bien assuré que l'intention de tous les souverains, était de rendre utiles tous leurs guerriers, je cru devoir composer un mémoire à ce sujet. En 1758, j'étais dans un cachot de la Bastille, avec les fers aux pieds et aux mains, et il m'était impossible d'obtenir de mes persécuteurs, du papier, de plumes et d'encre, pour venir à bout de faire ce que je désirais, il fallût que je devinsse créateur, pour cet effet, de la mie de mon pain, pétrie avec ma salive, je fis des tablettes de six pouces carrés, qui me servirent de papier, et de l'arrête triangulaire, que les carpes sont sous le ventre, j'en fis une plume et à défaut d'encre, je me servis de mon sang. Mon mémoire fini, je demandai un confesseur, le Gouverneur m'envoya le père Griffet jésuite, qui à ma prière, prit mon projet sous sa protection, depuis ce moment il me fut impossible de revoir ce confesseur. A ma sortie de prison, j'appris que tous les souverains avaient mis mon projet à exécution. Comme ce projet vit son utilité généralement reconnue a sans doute mérité l'approbation de toutes les nations, je m'estimerais heureux, si en voyant des fusils entre les mains de vos officiers et sergents, vous disiez, Messieurs, ce changement d'armes est une production de l'esprit d'un prisonnier, l'infortuné Latude » … On joint un volume « Mémoires de Henri Masers de Latude, ancien ingénieur, prisonnier pendant trente-cinq années à la Bastille et à Vincennes, sous le nom de Daury ; à Charenton sous celui de Danger ; et à Bicêtre, sous celui de Jedor. » Paris, chez Latude, rue de Grenelle, de l'imprimerie de la veuve Lejay. 1793 ; 20,5 x 13 cm, 2 tomes en un volume in-8°, reliure plein maroquin rouge, dentelle dorée sur les plats, dos lisse, titre en lettres dorées. Exemplaire revêtu de la signature de Latude. L'illustration comprend deux portraits gravés au pointillé, celui de Latude gravé par Canu d'après Vestier, et celui de Madame Legros par Clément d'après Pujos. Quelques feuillets uniformément roussis. Première édition sous ce titre des célèbres mémoires de « l'une des plus touchantes victimes du despotisme royal ». La première édition vit le jour en 1791, sous le titre de Despotisme dévoilé ou Mémoires de Latude, publiée par Thierry. Victime de lui-même, Latude a croupi dans les cachots pendant trente-cinq ans pour avoir envoyé, pour se faire remarquer, un colis piégé à la Pompadour, tout en prévenant à l'avance l'entourage de la favorite du complot dont elle allait être la cible. Arrêté, soumis à un interrogatoire en règle, Latude avoua la supercherie. À la faveur de circonstances rocamboles- ques, une mercière de Paris, Madame Legros, fit de la libération de Latude le combat de sa vie jusqu'à obtenir pour ce malheureux l'élargissement définitif.

Estim. 1 500 - 1 800 EUR

mer. 05 juin

NAPOLÉON Ier (Napoléon Bonaparte) [Ajaccio, 1769 - île de Sainte-Hélène, 1821], empereur des Français. Lettre signée « Napol », adressée au général Clarke. Schönbrunn, 10 juin 1809 ; 3 pages 1/3 in-4°. « Monsieur le général Clarke, je reçois une lettre de monsieur Lacuée1 du 1er juin où je trouve la répartition des 40 000 conscrits2. Voici les changements que j'ai jugés nécessaires d'y faire (je les fais relever en détail dans les états A. B. et C. ci-joints). Les 1 500 hommes des conscrits des 4 années destinés pour la cavalerie, et les 1 500 hommes des mêmes années destinés pour l'artillerie ; formant 3 000 hommes seront employés à renforcer le corps d'Oudinot3. Les trois régiments des côtes de la Rochelle fourniront trois autres mille hommes qui auront la même destination ; ce qui renforcera de 6 000 hommes le corps d'Oudinot conformément à l'état A. Les trois mille hommes qui étaient destinés pour le dépôt de Grenoble seront distribués entre les différents corps du duc de Rivoli4, conformément à l'état B. Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante [...] Mais, pour recruter promptement l'armée voici les revirements à faire : 1° : 3 000 soldats des plus exercés, des 82e, 26e et 66e régiments formant 3 bataillons de marche se mettront en route pour Strasbourg, avec le nombre d'officiers et sous-officiers nécessaires pour les conduire, et delà seront dirigés sur Vienne pour y être incorporés dans les différents corps d'Oudinot conformément à l'état A. 2° : Les 3 000 conscrits des 4 années, qui étaient destinés pour la cavalerie et l'artillerie se rendront aux dépôts des corps indiqués dans l'état A, et ces mêmes corps feront partir sans délai soit des demi-brigades provisoires, soit de leur dépôt, un même nombre d'hommes choisis parmi les plus exercés et les dirigeront sur leur 4e bataillon au corps d'Oudinot. 3° : Vous ferez partir la 4e demi-brigade provisoire 600 hommes qui seront dirigés sur Vienne pour être incorporés dans le 3e régiment d'infanterie légère. Ils feront route sous le titre de bataillon de marche du 3e d'infanterie légère. Ces 600 hommes seront tirés : 200 hommes du 2e d'infanterie légère, 200 du 4e idem et 200 du 12e idem : ils seront remplacés dans ces régiments par 600 conscrits pris sur les 3 000 qui étaient destinés au dépôt de Grenoble. 4° : Vous ferez partir de la 3e demi-brigade provisoire 1 600 hommes [...] »

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

mer. 05 juin

ROBESPIERRE Maximilien Marie Isidore de [Arras, 1758 - Paris, 1794], homme politique français. L. A. S. à un « cher ami », habitant à Béthune. Paris, 12 juin 1791 ; 1 page 1/4 in-4°. EXTRAORDINAIRE PROFESSION DE FOI, entièrement rédigée de sa main. Le 10 juin 1791, Robespierre était élu comme accusateur public du tribunal criminel de Paris. Le 12 juin, date de cette lettre, commençaient des élections primaires pour désigner les électeurs chargés de choisir les députés de la future Assemblée législative. Dans la nuit du 21 au 22 juin, le roi sera arrêté à Varennes avec sa famille. « Pardon, mon cher ami, mille fois pardon. Si personne n'a de plus grands torts que moi, personne n'a de meilleures excuses. Je ne vous envoie point d'avis du Comité de Constitution, qu'aurais-je pu espérer de ce tripot, de cette association d'hommes presque tous gangrénés ? S'il existe un moyen d'anéantir les droits du peuple, ils ne le laisseront jamais échapper. Vous devez toujours faire valoir les vôtres. Ils sont suivis. Si l'aristocratie voulait vous les contester, les assemblées primaires ou électorales... vont en votre faveur ; vous les conserviez un mois pour provision, et leurs décisions seraient sans doute irrévocables ; comme elles doivent être souveraines. Quant à l'affaire de M. Laurent, M. Laurent fils a dit à mon frère qu'il partait pour son pays ; que dans son voyage, il arrangerait cette affaire. Voilà tout ce que j'ai pu obtenir aujourd'hui. Je ne crois pas cependant que ce monsieur manque de bonne volonté. Les départements de Paris vient de me nommer accusateur public sans que j'y songeasse, et malgré la cabale ministérielle et autres ; l'honneur de ce choix ne me déguise pas la pesanteur d'un tel fardeau. Adieu, mon cher ami, je suis toujours accablé ; il ne me reste que le temps de vous embrasser et de vous prier de présenter le témoignage de mes sentiments fraternels aux amis de la constitution et aux bons citoyens de Béthune ».

Estim. 8 000 - 10 000 EUR

mer. 05 juin

SALLE Jean-Baptiste [, 1759 -, 1794], conventionnel (Meurthe), proscrit avec les Girondins, guillotiné à Bordeaux. Lettre autographe signée adressée à Monsieur Granier. Paris, 2 avril 1790 ; 3 pages in-4°. « J'ai reçu, monsieur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Malgré mon extrême penchant dans la circonstance actuelle à favoriser les opérations des Municipalités et à les encourager, je ne puis cependant pas approuver celle de Rosières (les salines). Elle a très évidemment outrepassé les pouvoirs, et quoi qu'elle en dise l'institution des médecins …. Est bien aussi importante à soutenir, si cette dépense si faible en elle-même est bien aussi utile que toute autre dépense publique. Je dis qu'elle a outre passé ses pouvoirs ce ne sont pas en Lorraine les Municipalités qui ont institué les médecins …, c'est le législateur [...] il y a plus, c'est que des Municipalités ne doivent pas même influer sur le choix de ces Médecins ; c'est au collège des médecins de ... à distribuer ces places au concours. [...] Si une municipalité sous prétexte qu'elle manque de revenu, pourrait revenir sur une concession qu'elle aurait faite de biens communaux pour la fondation d'un hôpital et qui serait sûrement revêtue de lettres patentes certainement la loi qui autoriserait la fondation et qui sanctionnerait la concession étant désormais le bénéfice non pas de la commune entière, mais de la portion souffrante de cette commune, le Législateur ... pourrait intervenir en révoquer son ouvrage »

Estim. 150 - 200 EUR