DROUOT
lundi 13 mai à : 18:00 (CEST)

Écrin de Madame G.

Pierre Bergé & Associés - 01.49.49.90.00 - Email CVV

21, avenue Kléber 75116 Paris, France
Information Conditions de vente
Live
S'inscrire à la vente
31 résultats

Lot 29 - LACLOCHE, Paris. Vers 1950. Bague en platine 950 ‰ ornée en son centre d'un rare diamant naturel de taille anglaise pesant 13,44 cts en serti doubles griffes. Non signée, poinçon d'Helluin-Mattlinger. Petites égrisures sur le rondiste facetté et poli et certaines arêtes. Poids brut : 8,7 g ; TDD : 55. Rapport gemmologique du laboratoire français de Gemmologie n°409056 précisant : - Couleur : I ; pureté : VS1 ; Fluo : aucune ; type : 1a ; masse : 13,44 cts. Expert : Emeric BUFFETAUD Bien que nous ne puissions pas avoir de certitudes sur l'époque de la taille de ce diamant, les preuves à apporter seraient en effet peu nombreuses (traces de taille d'un matériel ancien mal équilibré), cette magnifique pierre nous apporte quelque chose sur l'évolution de la taille du diamant. Il existe en effet une petite publication reliée, sous la forme d'un traité sur les diamants, en plusieurs éditions, prenons celle de 1753, par David Jeffries, un Anglais, tailleur et marchand de diamants. Il a lui-même traduit en français ce traité (la France était alors le pays le plus riche du monde...) Dans la nature, il n'y a ni hasard, ni vide : Jeffries dédie donc son traité au Prince de Condé et, bien sûr, à son magnifique diamant rose, toujours à Chantilly, acquis et offert par Louis XIII pour les services rendus par le Grand Condé pendant la guerre de trente ans. Ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c'est qu'il explique que la première taille brillant dite "brillant quarrée" arrive à la fin du XVII ème siècle, soit un bon siècle avant la création de la Manufacture Royale de taille de diamants aux quinze-vingts à Paris par Louis XVI, révélée par la thèse de Bleue-Marine Massard il y a quelques années ; Jeffries expose qu'en fait, on taille surtout des roses, des naïves, des portraits et toute opportunité permettant de conserver le maximum de la masse du diamant brut de base dont les formes d'origine sont multiples, suivant la catégorie du gisement (primaire, secondaire etc...) A l'époque, c'est une véritable obsession : on part d'un diamant brut, par exemple deux pyramides soudées par la base : un octaèdre avec une masse de départ. Ce qu'on veut alors, c'est le tailler en perdant le moins de poids possible ; on gagne du temps en taillant moins, on en casse moins aussi et, in fine, on en fait commerce. Pour les petites pierres et les roses, on compte sur le travail du "jouaillier", qui sertit à fond (cf les bijoux Moghols de l'époque), qui pose des paillons d'argent etc... Mais vers 1670, Tavernier comprend qu'il faut "brillanter" les diamants pour en améliorer les feux, c'est-à-dire ajouter géométriquement de petites facettes triangulaires inclinées avec un angle précis autour de la table ; à l'époque, nos 4C d'aujourd'hui se résument à la transparence et à la pureté de la matière. On parle alors d'eau : regarder un diamant taillé se compare à la vue d'une petite rivière de source. Avec une échelle (1ere eau, 2eme eau etc...), à laquelle on ajoute éventuellement la beauté de la teinte : "Ils doivent ressembler à une goutte d'eau de roche parfaitement claire..." On conserve donc la ceinture de l'octaèdre de départ (quand il s'agit d'un octaèdre), qu'on polit et on "brillante" la table après clivage, ainsi que la culasse, pour façonner ce qu'on appelle alors le "brillant quarré". Pour nous aujourd'hui, ce brillant quarré, c'est une taille anglaise, le fameux "coussinet anglais", la première "taille brillant" régulière, celle du Régent, rapporté en 1698. Le diamant que nous présentons aujourd'hui est un exemple de cette taille. En regardant attentivement les photographies de face, on peut voir d'évidentes "usures" des arêtes de table, comme un témoignage d'une certaine ancienneté du dernier passage de cette pierre sur un plateau.

Estim. 200 000 - 300 000 EUR

Lot 30 - Georges LENFANT [Jacques]. Vers 1950. Collier sautoir en or 750 ‰ de trois tons, à maille marine, texturée et entrelacée. Fermoir goupille sécurisé. Poinçon de Maître de l'atelier. Poids : 167 g ; longueur : 83 cm. Dans un écrin de la maison Van Cleef & Arpels. Expert : Emeric BUFFETAUD Georges (1872-1945) et Jacques (1904-1996) LENFANT, un siècle de perfection d'après les douze travaux de Jean-Jacques Richard consultables sur son blog au ton unique : www.richardjeanjacques.com De Cartier, d'abord, pour avoir été son chaîniste attitré avant 1900 (Georges) à la maison Lacloche, de Van Cleef & Arpels à Boucheron, mais aussi du British museum au MAD de Paris, ou encore les plus belles collections de bijoux du XXème siècle à travers le monde, ces deux techniciens hors-normes, Père et fils, fils et petit-fils de bijoutiers (dont un boîtier, spécialité ô combien délicate...) n'ont échappé à aucun succès. Tous deux avec la même énergie dévorante de faire bien et beaucoup, d'inventer à chaque fois qu'on ne sait pas, de racheter des ateliers prestigieux, dont celui de Gustave-Roger et Gérard Sandoz en 1928 et, après la seconde guerre mondiale, pardonnez du peu, la maison Verger Frères (fondée en 1872), lui donnant accès à son légendaire fournisseur de mouvements horlogers Vacheron-Constantin ou à des spécialistes de la complication comme Jaccard (système rétrograde). Ils se sont formés à toutes les spécialités de la joaillerie pour savoir tout dessiner, tout fabriquer et tout proposer sous toutes les coutures et toutes les textures, et rendre ainsi les trente encore plus glorieuses que prévu... Avec des brevets jusqu'aux Etats-Unis pour Tiffany & Co... La chaîne que nous présentons est un exemple de façon, avec une régularité d'enchevêtrement méticuleuse, une masse et une souplesse qu'on ressent tout de suite à son contact, le tout en trois couleurs et dans une texture brute qui est la marque de l'atelier.

Estim. 15 000 - 30 000 EUR