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mercredi 05 juin à : 14:30 (CEST)

Arts d'Asie

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Aguttes Neuilly
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Lot 73 - CHINE DYNASTIE MING, XVIe SIÈCLE - = Rare statue de Shakyamuni en bronze doré Le bouddha assis en vajrasana sur une double base lotiforme aux imposants pétales, les mains en dhyanamudra, vêtu d'une robe monastique couvrant les deux épaules aux bords finement ciselés de rinceaux floraux, le torse nu avec un motif de svastika. La chevelure implantée en couronne autour de la tête et formée de délicates boucles. Le visage animé par une moustache et petite barbe aux fines bouclettes. La base non scellée. H. 20 cm NOTE Cette exceptionnelle statue en bronze doré repré­sentant le Bouddha Shakyamuni en méditation, datant du XVIe siècle, présente une iconographie rare et singulière aux confluences des traditions artistiques Yuan et Ming. Elle mêle l'héritage iconographique et technique de la dynastie Yuan (1279 - 1368) aux innovations stylistiques de la dynastie Ming (1368 - 1644). Une pièce extrêmement proche, de même dimen­sion et probablement issue du même atelier, est conservée dans les collections de la Chang Foundation et illustrée dans « Buddhist Images in Gilt Metal » Taipei, 1993, pl. 5. Il s'agit également d'une représentation de Shakyamuni, mais le Bouddha y est représenté en bhumiparshamudra (« prise de la Terre à témoin »). La période Yuan est le théâtre d'importants chan­gements artistiques et culturels, rompant totale­ment avec la tradition lettrée de la dynastie Song. Dans le domaine de la statuaire bouddhique, l'influence himalayenne, et notamment tibétaine, devient omniprésente. En effet, la nouvelle dynas­tie donne sa faveur au bouddhisme vajrayana en accordant le contrôle de l'ensemble des boudd­histes au chef de la lignée des Sakyapa, une des quatre grandes écoles tibétaines. L'emploi du bronze doré se généralise dans la production d'images bouddhiques ainsi que l'emploi de la double base lotiforme. Ce sont ces éléments introduits à l'époque Yuan et d'inspiration tibétaine que l'on retrouve dans la présente pièce, où le Bouddha historique est représenté assis en vajra­sana sur une imposante double base lotiforme dont les pétales présentent une importante styli­sation. Il est également intéressant de noter que notre pièce emprunte quelques caractéristiques physiques aux modèles de la dynastie Yuan, notamment le traitement de la barbe en fines bouclettes et la chevelure composée de mèches aux boucles détendues formant une couronne autour du crâne. Ces caractéristiques sont à mettre en rapport avec la statue en bronze doré de l'arhat Bhadra conservée au Musée National des Arts Asiatiques Guimet (MG 9729) et datée du XIVe siècle. Après moins d'un siècle d'existence, la dynastie Yuan disparaît au profit de la dynastie Ming, d'origine Han. Les premières années de la sta­tuaire bouddhiste Ming sont marquées par une lente évolution stylistique et la poursuite des modèles himalayens. Le XVIe siècle marque une réelle rupture artistique avec l'apparition de styles et d'iconographies qui perdureront jusqu'à l'avènement des Qing en 1644 et le retour du bouddhisme tibétain sur le devant de la scène. Ces choix stylistiques s'inscrivent dans une volonté dynastique d'un retour à un classicisme chinois, à la fois politique et culturel, poursuivant les modèles initiés notamment sous la dynastie Song. Ainsi, d'un point de vue iconographique, on constate notamment un changement dans le vêtement, qui s'éloigne de la simple robe monastique couvrant une épaule, iconographie issue des modèles lamaïstes. Le Bouddha revêt désormais une robe (uttara­sanga), un manteau couvrant les deux épaules (sanghati), et une jupe nouée haut sur le torse (antaravasaka). De même, le fin décor de rin­ceaux incisés sur le bord du vêtement et la marque auspicieuse sur le torse (svastika) sont des caractéristiques iconographiques récurrentes e la seconde moitié de la dynastie Ming. Enfin, on soulignera la richesse de la dorure et l'excel­lente qualité de la fonte, typique du milieu de la dynastie Ming, où le soin accordé aux détails et au modelé donne une réelle présence à la figure du Boudha

Estim. 25 000 - 35 000 EUR

Lot 84 - TIBET XVIIIe SIÈCLE - = Statue de lama en bronze doré Assis en vajrasana, vêtu d'une robe monastique composée d'un patchwork de pièces séparées par des bandes incisées d'élégants rinceaux floraux, les mains devant la poitrine en dharmachakra mudra. Le visage rond au nez proéminent, les lèvres charnues et les yeux étirés, le crâne nu rehaussé de pigment noir. L'expression sereine et bienveillante. H. 49,5 cm NOTE Cette statue, rare et spectaculaire par ses dimen­sions mais également par sa qualité, témoigne de la maîtrise atteinte par les artisans himalayens. Ceux-ci sont passés maîtres dans l'art de la fonte, mais également dans la ciselure et le repoussé. Une riche dorure au mercure caractéristique de la région rehausse l'ensemble. Cette oeuvre s'inscrit dans un contexte de renouveau de l'influence du bouddhisme tibétain au sein de l'empire chinois. Le bouddhisme tibétain avait connu une expan­sion sans précédent au XIIIe siècle au travers des conquêtes mongoles, notamment auprès des nomades d'Asie extrême-orientale, mais était également devenu religion d'état en Chine sous la dynastie Yuan (1279 - 1368). En 1644, les Mandchous, population nomade du nord de la Chine, prennent le pouvoir en Chine et fondent la dynastie Qing (1644 - 1911). Leurs empereurs, fervents bouddhistes, vont s'employer à large­ment diffuser et mécéner le bouddhisme tibé­tain dans leur empire, dont le territoire atteint au XVIIIe siècle une taille inégalée. Il s'ensuit d'importants échanges artistiques, politiques et diplomatiques entre les monastères tibétains et le pouvoir chinois comme en témoigne notre pièce, dont la qualité la destinait probablement à un riche temple ou monastère.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR