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mar. 11 juin

École française ; début du 20e siècle. "Louis XIV reçoit l'ambassadeur de Perse. Huile sur toile. Elle présente des défauts et des restaurations. Dimensions : 140 x 235 cm. L'ambassade persane auprès de Louis XIV a provoqué un bouleversement dramatique à la cour de Louis XIV en 1715, année de la mort du Roi-Soleil. Mohammed Reza Beg, ou dans les sources françaises Méhémet Riza Beg, était un haut fonctionnaire du gouverneur perse de la province d'Iravan (Erivan). Il avait été choisi par l'empereur perse safavide, le sultan Husayn, pour cette mission et voyageait avec un large entourage, digne d'un diplomate d'un puissant empire. La scène de l'entrée de l'ambassadeur persan à Paris le 7 février 1715 a été décrite par François Pidou de Saint-Olon (1646-1720). Dix Perses ou Arméniens à cheval portant de longs fusils ornés. Deux Arméniens chargés des cadeaux du roi de Perse. Deux pages de l'ambassadeur, son maître de cérémonie, son secrétaire et interprète, etc. Pendant plusieurs mois passés à Versailles, Mohammed Reza Beg mène des négociations visant à établir des traités commerciaux entre la Perse et la France, ainsi que des accords spécifiques concernant l'installation de consulats. Il consulte les Français sur d'éventuelles opérations militaires conjointes contre l'Empire ottoman. Mais les négociations sont entravées par la mauvaise santé de Louis XIV. Mohammed Reza Beg retourne néanmoins en Perse à l'automne 1715 avec des traités de commerce et d'amitié entre la France et la Perse. Pendant son séjour à Paris, cependant, des spéculations fiévreuses abondent sur ce personnage exotique, ses factures impayées, son mode de vie luxueux mais exotique, les possibilités d'aventures amoureuses, toutes concentrées sur une liaison avec la belle Géorgienne enlevée à plusieurs reprises. Amanzolide, par M. d'Hostelfort, Amanzolide. Le sujet a été popularisé par la manière dont il a été représenté dans la littérature et la peinture, comme le montre l'étude d'Antoine Coypel, vers 1715. Le thème historique du tableau, qui se situe dans un passé glorieux lié à l'histoire du pays du peintre, l'Espagne, peut être rapproché de l'historicisme pictural du XIXe siècle, principal courant de l'époque, lié aux Académies des beaux-arts. Le terme "historicisme" (Historismus) a été inventé par le philosophe allemand Karl Wilhelm Friedrich Schlegel. Au fil du temps, ce qu'est l'historicisme et la manière dont il est pratiqué ont pris des significations différentes et divergentes. Des éléments de l'historicisme apparaissent dans les écrits de l'essayiste français Michel de Montaigne (1533-1592) et du philosophe italien GB Vico (1668-1744), et ont été plus amplement développés avec la dialectique de Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), influente dans l'Europe du XIXe siècle.

Estim. 2 200 - 2 500 EUR

ven. 14 juin

Divân de Âsafî Heravî Iran oriental, Khorassan, probablement Herat, période timouride ou safavide, début XVIe siècle Double page initiale enluminée d'un manuscrit sur papier, chacune contrecollée sur un support cartonné. Gouache polychrome, or et encre noire. Large marge ornée d'arabesques dorées et large cadre orné de motifs floraux encadrant six cartouches de texte d'un poème sur l'amour avec une invocation à Dieu, le priant de donner satisfaction à un coeur amoureux, en écriture nasta'liq disposés en quinconce. Ancien n° 101 collé au dos sur le support cartonné sur lequel sont fixées les deux pages. (Usures, double page séparée, légères décolorations, marges légèrement coupées, pages contrecollées sur un support cartonné. 27,4 x 17,2 cm et 27,7 x 16,8 cm Provenance: Ancienne collection Mihran Sevadjian (1884- 1964 ?); Vente Maîtres G. Muel et E. Ader, Art persan. Collection Sevadjian. 2eme vente, Hôtel Drouot, Paris, 23 novembre 1960, lot 101. Rare et belle double page d'un poème de Âsafî Heravî. Âsafî Heravî, Âsaf b. Na'îm-al-dîn Ne'matallâh b. ‘Alâ-al-dîn ‘Ali Qohestânî, est un poète de la période timouride, décédé en 923H./1517. Son père était le vizir du sultan timouride Abû Sa'îd (r. 1451-69) et son nom de plume Âsafî vient du nom Âsaf, un titre conventionnel pour un vizir. Il fut à Herat l'élève du grand poète ‘Abdal- Rahmân Jâmî (Jami) sous le règne de la dynastie Shaybanide. Il a aussi résidé une partie de sa vie à Shiraz et porte parfois la nisba Shîrazî. Son oeuvre comporte un mathnawî et plus de 400 gazals (poèmes lyriques) d'un total de plus de 2.000 vers rassemblés en un Dîvân (Recueil de poèmes) (Encyclopaedia Iranica, Âsafî Heravî, https: //iranicaonline.org/articles/asafi-heravi-asaf-b). Cette double page somptueusement enluminée d'un poème continu correspond au tout début du premier gazal du Dîvân de Âsafî Heravî car la fin de chaque distique se termine par la lettre alif. Ce Dîvân fut copié probablement juste après la mort du poète. ARTS D'ISLAM Rare ensemble de peintures et enluminures safavides du XVIe siècle provenant de l'ancienne collection Sevadjian (Lots 17 à 22) Mihran Sevadjian (1884-1964 ?) était un marchand arménien d'art oriental et d'archéologie, originaire d'Egypte et installé à Paris près de Drouot, successivement au 19 rue Buffault, 37 rue de Châteaudun et 17 rue Le Peletier. Il prêta de nombreuses oeuvres aux expositions d'art musulman de 1903 et 1907 à Paris, ainsi qu'à celle de Munich en 1910 et vendit à des musées, notamment au Louvre. Une partie de sa collection fut vendue à Drouot, Paris, le 1er juin 1927 et les 13-14 avril 1932. La totalité de sa collection fut ensuite dispersée à Drouot le 23 novembre 1960, les 18-20 avril 1961 et le 31 octobre 61, alors que Sevadjian était âgé et connaissait des difficultés financières. Lors de la vente du 23 novembre 1960, où étaient présentés les cinq lots cidessous, le musée du Louvre fit l'acquisition de neuf miniatures (lots 2, 29, 33, 36,150, 151, 52 et 154) maintenant inventoriées MAO 367 à MAO 375 Plusieurs de ces pages provenaient très certainement des mêmes albums (muraqqa') que celles présentées ici. Nous remercions Francis Richard, conservateur honoraire de la Bibliothèque Nationale de Paris pour son aide lors de la rédaction de ces notices, et Armen Tokatlian, historien d'art pour ses informations sur Sevadjian

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

ven. 14 juin

Princesse lisant Iran oriental, Khorassan (Herat), période safavide, vers 1575 Grande page d'album. Gouache polychrome et or sur papier montée sur page cartonnée représentant une jeune femme portant une couronne sur la tête et tenant un livre à la main, agenouillée sur un tapis bleu foncé, sur un fond uni bleu ciel. Encadrement moucheté d'or. Marge à décor doré, ornée de cinq lions parmi des arbustes sur fond bleu-vert. Encadrée sous verre. Étiquette au revers reprenant la description du catalogue: « Collection Sevadjian. Achat Hôtel Drouot 23 novembre 1960. Mtre Ader. Exp[ert] Densmore. [Portrait.] Prince lisant. Il est vêtu d'une robe verte et d'une jaquette rouge bordée d'or. Ecole Séfévide. XVIe siècle » et le prix d'adjudication: 1650 Frs. (Usures, éclats de peinture, manque dans le ciel, notamment sur le tapis, page contrecollée sur un support cartonné). 35,8 x 23,3 cm ; dessin: 18,6 x 11,7 cm Provenance: Ancienne collection Mihran Sevadjian (1884-1964 ?) ; Vente Maîtres G. Muel et E. Ader, Art persan. Collection Sevadjian. 2eme vente, Hôtel Drouot, Paris, 23 novembre 1960, lot 7. Cette miniature provient d'un muraqqa' (album à peintures généralement disposé en accordéon). Le thème de la jeune femme lisant se trouvait souvent illustrée en début de muraqqa', en vis-à-vis d'un jeune prince. Ce dessin ressemble à celui d'une princesse, anciennement dans la collection Louis Cartier, maintenant au Fogg Art Museum, Harvard Museum, Cambridge (no. inv. 1958.60) attribué à Mirza ‘Ali, vers 1540. Une autre princesse est dans la Art and History Trust Collection (Abolala Soudavar, 1992, cat. 92, p. 237), attribuée à Mohammadi. Ces deux princesses portent la même couronne safavide et se tiennent agenouillées, avec le genou gauche relevé, tenant un brin de fleurs à la main. La présente page provient peut-être du même album que la page actuellement au musée du Louvre (inv. no. MAO 369) représentant le lion dévorant le boeuf Shanzaba (Makariou (ed.), Les Arts de l'Islam au musée du Louvre, 2012, cat. 269, p. 446). En effet, cette dernière page d'album mesure approximativement la même taille (34,5 x 22,7 cm) et provient de la même vente Sevadjian du 23 novembre 1960, lot 33

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

ven. 14 juin

Princesse retenue par un jeune homme agenouillé Iran oriental, Khorassan (Herat) dans le style de Mohammadi, période safavide, vers 1575. Page d'album. Gouache polychrome et or sur papier montée sur page cartonnée représentant un jeune homme tenant une coupe à la main et retenant par le pan de son manteau une princesse qui veut s'en aller, sur fond uni bleu. Encadrement poudré d'or. Marges ornées de grandes fleurs et palmes dorées sur fond bleu-vert. Encadrée sous verre. Étiquette au revers reprenant la description du catalogue: « Collection Sevadjian. Achat Hôtel Drouot 23 novembre 1960. Mtre Ader. Exp[ert] Densmore. Portrait d'un jeune prince Séfévide, à qui un jouvenceau présente une coupe. Ecole de Sultan Muhammad. XVIe siècle » et le prix d'adjudication 1.100 Frs. Etat: usures, petits manques, cachet ovale effacé en bas à gauche, page contrecollée sur un support cartonné. Page: 31,8 x 19,8 cm - Dessin: 18,7 x 12 cm Provenance: Ancienne collection Mihran Sevadjian (1884-1964 ?) ; Vente Maîtres G. Muel et E. Ader, Art persan. Collection Sevadjian. 2eme vente, Hôtel Drouot, Paris, 23 novembre 1960, lot 5. Le sujet de cette peinture est celui d'un poème très connu de Shâhî, datant de la fin du XVe siècle, représentant un jeune homme qui retient une jeune femme par le pan de son manteau, et ce thème est très fréquent notamment dans la peinture de Boukhara. Mohammadi, actif à Herat vers 1560-91, était certainement le plus talentueux peintre de la seconde moitié du XVIe siècle. Cette page d'album provient probablement du même muraqqa' que celui du personnage au turban fleuri et celui des deux jeunes hommes échangeant une poire, ainsi que celui de trois pages du musée du Louvre, Paris (MAO 367, MAO 368 et MAO 370)

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

ven. 14 juin

Deux jeunes pommes échangent une poire Iran oriental, Khorassan (Herat), période safavide, vers 1575 Page d'album. Gouache polychrome et or sur papier montée sur page cartonnée représentant deux jeunes garçons, dont l'un porte un long manteau jaune et l'autre une tunique rouge, chacun coiffé d'un turban, sur fond uni beige. Double encadrement, l'un de cartouches bleus à arabesques dorées alternant avec des rosaces dorées sur fond rouge, et l'autre poudré d'or. Marge de nuages ondulants « tchi » et larges fleurs sur fond bleu-vert. Encadrée. Étiquette au revers reprenant la description du catalogue: « Collection Sevadjian. Achat Hôtel Drouot 23 novembre 1960. Mtre Ader. Exp[ert] Densmore. [Portrait.] Un jeune homme au surtout doré sur une robe bleue offre une poire à son ami. École Séfévide XVIe siècle » et le prix d'adjudication 1.400 Frs. (Usures, petits éclats de peinture, page contrecollée sur un support cartonné). Page: 32,2 x 20 cm - Dessin: 16,7 x 8,8 cm Provenance: Ancienne collection Mihran Sevadjian (1884-1964 ?) ; Vente Maîtres G. Muel et E. Ader, Art persan. Collection Sevadjian. 2eme vente, Hôtel Drouot, Paris, 23 novembre 1960, lot 4. Les deux turbans portés par les jeunes hommes sont légèrement différents, celui de gauche étant safavide et celui de droite ouzbek. Cette page d'album provient probablement du même muraqqa' que celui du personnage au turban fleuri et celui de la princesse retenue par un jeune homme agenouillé, ainsi que celui de trois pages du musée du Louvre, Paris (MAO 367, MAO 368 et MAO 370)

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

ven. 14 juin

Personnage au turban fleuri tenant une fleur Iran oriental, période safavide, vers 1575 Page d'album. Gouache polychrome et or sur papier montée sur page cartonnée représentant un jeune homme enturbanné, agenouillé parmi des plantes dorées, tenant un brin dans sa main sur fond ocre. Large encadrement moucheté d'or et marge ornée de tiges végétales et florales dorées sur fond ocre beige. Encadrée sous verre. Étiquette au revers reprenant la description du catalogue: « Collection Sevadjian. Achat Hôtel Drouot 23 novembre 1960. Mtre Ader. Exp[ert] Densmore. Personnage au turban fleuri. Il est assis au milieu d'arbustes dorés. Ecole Séfévide. Fin XVIe siècle » et le prix d'adjudication 900 Frs. (Usures, légères brunissures, page contrecollée sur un support cartonné). Page: 31,6 x 19,8 cm - Dessin: 15,6 x 8,8 cm Provenance: Ancienne collection Mihran Sevadjian (1884-1964 ?); Vente Maîtres G. Muel et E. Ader, Art persan. Collection Sevadjian. 2eme vente, Hôtel Drouot, Paris, 23 novembre 1960, lot 8. Cette page d'album provient probablement du même muraqqa' que trois pages qui sont maintenant au musée du Louvre (no. inv. MAO 367, MAO 368 et MAO 370), mesurant respectivement 30,5 x 19,5 ; 31,5 x 19,5 et 31,5 x 19,8 cm, et qui étaient toutes trois dans la même vente Sevadjian de 1960 (lots 2, 29 et 36). La première, attribuée à Kamal Tabrizi, représente un jeune derviche aux cheveux roux, et pouvait peut-être avoir été placée en vis-à-vis de la page présentée ici. Ici les effets de l'or et des camaïeux de beige sont remarquables, et font ressortir la gouache blanche du turban, de la ceinture et du visage du jeune homme

Estim. 4 000 - 6 000 EUR