DROUOT
miércoles 21 ago a : 11:00 (CEST) , reanudación 14:00

MONTIGNAC – 29e VENTE DE LIVRES - 1er jour sur 5 (n°1 à 537)

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5, rue Cruche-d'Or 87000 Limoges, Francia
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mercredi 21 août - 09:00/11:00, Etude Limoges
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538 Resultados

Lote 3 - CONDILLAC (Étienne Bonnot de). Le Commerce et le Gouvernement, considérés relativement l'un à l'autre. Amsterdam & Paris, Jombert & Cellot, 1776. 2 parties en un volume in-12 basane marbrée, dos à nerfs orné, titre doré, tr. marbrées (reliure de l'époque). Manques aux coiffes restaurés, coins usés, frottés et épidermures. Lég. salissures à qqs endroits. Édition originale de premier tirage, avec l'errata page VI, de cet important ouvrage d'économie politique moderne salué comme tel par Schumpeter et Macleod pour sa défense du libéralisme économique et de la liberté des échanges, à mi-chemin entre les physiocrates et l'école dite classique. Le succès d'Adam Smith qui publia seulement quelques mois plus tard ses "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations" fit malheureusement de l'ombre à Condillac ; le philosophe grenoblois était pourtant comparativement à l'Écossais en avance sur des points cruciaux, notamment sur la théorie de la valeur. Dans cet ouvrage de vulgarisation parmi les plus aboutis du siècle des Lumières érigeant l'économie politique en science, Condillac explique comment l'égalité et la prospérité naissent de la liberté et pourquoi l'intervention du gouvernement trouble cet ordre spontané. "Ouvrage dans lequel on trouve "les conceptions les plus modernes" (Gide)." Tchemerzine III, 482. In fine : "La troisième Partie de cet ouvrage n'est pas faite. L'Auteur y travaillera, si les deux premiers la font desirer." Cette troisième partie annoncée ne fut jamais publiée.

Valorac. 200 - 300 EUR

Lote 28 - NECKER (Jacques). Compte rendu au Roi. A Paris, De l'Imprimerie Royale, 1781. In-4 de [2] ff., 116 pp. Demi-basane marbrée, dos lisse orné, p. de titre (reliure de l'époque). Coiffes, mors et coins usagés. Édition originale de ce célèbre ouvrage illustré d'un frontispice allégorique ("Le compte rendu" représentant le buste de Necker posé sur deux livres et un exemplaire du Compte rendu, écrasant le corps de l’envie renversée, autour sont éparpillés les divers pamphlets contre Necker), de 2 cartes en couleurs ainsi que d'un grand tableau dépliant. Nommé directeur général des finances le 29 juin 1777, Jacques Necker recourt à des emprunts très lourds pour faire face à un déficit de 30 millions et subvenir aux dépenses de la guerre avec l’Angleterre en 1778. En 1781, il publie le Compte-rendu au Roi, où se trouve formulée la critique du système existant avec l’amorce des projets rénovateurs dont la révolution s’emparera. Les exemplaires de cet ouvrage vendus en France suscitèrent un grand enthousiaste : pour la première fois on faisait directement connaître au public l’état financier du pays ce qui valut d'ailleurs à Necker son renvoi. Ouvrage divisé en 3 parties : La première est consacrée à l’état des finances, au crédit public, aux anticipations, à la comptabilité et à la caisse d’escompte ; la seconde aux dons, croupes et pensions, à l’organisation des receveurs, aux dépenses de la maison du Roi ; la troisième aux différentes natures de taxes.

Valorac. 150 - 200 EUR

Lote 46 - VAUBAN (Jacques-Anne-Joseph Le Prestre, comte de). Projet d'une dixme royale qui, supprimant la taille, les aydes, les doüanes d'une province à l'autre, les décimes du clergé, les affaires extraordinaires & tous les autres impôts onéreux et non volontaires ; Et diminuant le prix du sel de moitié & plus, produirait au roi un revenu certain et suffisant, sans frais et sans être à charge à l'un de ses sujets plus qu'à l'autre, qui s'augmenterait considérablement par la meilleure culture des terres. sl [Rouen?], sn (à la sphère), 1707. In-12 de viii-268 pp., 4 tableaux dépliants. Veau brun, dos à nerfs orné (reliure de l'époque). Manque de cuir en tête. Une des nombreuses contrefaçons à la date de la rarissime édition originale in-4, réputée comme étant une impression rouennaise, d'après une note manuscrite du précédent propriétaire qui ajoute "mais qui ?..." Dans cet ouvrage publié sans autorisation royale, Vauban propose de substituer aux impôts royaux existants un impôt unique, la dîme royale, frappant le revenu de tous les habitants du royaume, dans une proportion variant du vingtième au dixième suivant les ressources de chacun. Louis XIV ordonna la saisie de cet ouvrage le 14 février 1707. "La Révolution française aurait-elle eu lieu si Louis XIV avait suivi les conseils de Vauban et appliqué son projet de dîme royale ? Même si cette question d'histoire contre-factuelle (que se serait-il passé si ?...) peut paraître incongrue, l'hypothèse mérite d'être posée. Le tricentenaire de la mort de Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707) permet ainsi de redécouvrir l'extraordinaire personnalité de l'homme et le contenu « révolutionnaire » d'un « petit » livre dont Schumpeter écrira dans son Histoire de l'analyse économique qu'il constitue « l'un des travaux les plus remarquables dans le domaine des finances publiques, inégalé avant comme après dans la clarté et la force de l'argument ». Infatigable concepteur et ingénieur de la « ceinture de fer » entourant le royaume, homme de guerre réputé comme preneur de villes […] Vauban fut aussi attentif aux réalités économiques et sociales de son temps. […] En 1706, à la suite d'une nouvelle crise économique et financière qui provoque une dysenterie mortelle en Anjou, Vauban, devenu maréchal, fait imprimer, sans autorisation, son Projet d'une Dixme royale, composé peut-être à Lille et diffusé à 276 exemplaires dans la capitale. […] Cette dîme royale, qui renouvelait de fond en comble la fiscalité du royaume, était triplement originale. En premier lieu, cette « contribution générale », divisée en « quatre fonds », reposerait, proportionnellement à la richesse de chacun, sur l'ensemble des forces vives du royaume : une « dîme de tous les fruits de la terre », perçue en nature ; une dîme du revenu des immeubles, des rentes, des bénéfices des artisans et des marchands ; une gabelle uniforme et généralisée ; une taxe sur les produits des douanes et de la consommation des denrées considérées comme des produits de luxe (tabac, thé, café…) Surtout, et c'était la dimension « révolutionnaire » du projet, cette dîme royale supposait l'abolition des avantages fiscaux des deux ordres privilégiés qu'étaient la noblesse et le clergé. Enfin, il impliquait la suppression de tous les autres prélèvements, en particulier la taille personnelle et les aides, considérées comme « autant de pestes publiques ». […] " Jacques Marseille, "Vauban un fiscaliste révolutionnaire", in Les Enjeux, Les Échos, juin 2007. Ex-libris JM.

Valorac. 80 - 100 EUR

Lote 51 - [AUGER (Émond)]. Les Status de la Congregation des Penitens de l'Annonciation de Nostre Dame. Paris, Jamet Mettayer, 1583. Petit in-8 de 34-[1] pp. Cartonnage bradel fin 19e s. en papier marbré, p. de titre au dos. Belle vignette gravée sur bois au titre. Rare édition originale de cet ouvrage du prêtre jésuite Émond Auger (1530-1591) prédicateur et confesseur du roi Henri III, très certainement à l'origine de la dévotion particulière qu'avait Henri III pour le Saint-Esprit. Après la paix de Saint-Germain, Auger essaya de développer les confréries de pénitents à l'image de celles qui existaient en Italie. Il a aidé à créer celles de Toulouse en 1575, de Lyon et de Dôle en rédigeant leurs règle et statuts. Henri III l'avait connu dès 1568 et le choisit comme confesseur juste avant la bataille de Jarnac. Il l'avait accompagné dans son voyage d'Avignon à la fin de 1574 et avait participé avec lui à la procession des confréries de pénitents dans cette ville peu avant Noël. Quand en mars 1583 il se sépara de son confesseur, le père Claude Mathieu, provincial de France des jésuites, qu'il jugeait trop proche des intérêts espagnols, il le choisit pour son confesseur; il est le second Jésuite qui ait rempli cette fonction délicate. Il aida le roi qui avait des penchants mystiques à créer des confréries de Pénitents à Paris. Les contemporains, la reine mère, les ministres, le pape et le nonce trouvaient excessive la dévotion du roi. On a reproché à Auger d'être à l'origine de ces excès de piété, ce qu'il a nié. Malgré son action pour promouvoir les congrégations de pénitents, il était convaincu qu'il était nécessaire d'essayer de vivre en paix avec les réformés dès 1583. Auger fut éloigné progressivement d'Henri III par les Ligueurs, et se retira en Italie où il mourut à Côme. (source Wikipédia.) Ex-libris d'Édouard Pelay. Ex-libris JM. (Barbier IV, 566.)

Valorac. 60 - 80 EUR

Lote 64 - [CARRÉ (Rémi)]. Recueil curieux et édifiant sur les cloches de l’Eglise, avec les cérémonies de leur Bénédiction. A l’occasion de celle qui fut faite à Paris le 3 juin 1756, à l’abbaye de Penthemont, en présence & aux noms de Monseigneur le Dauphin et de Madame Adelaïde de France, et le 14 septembre suivant, à l’abbaye aux Bois, en présence & aux noms de Monseigneur le prince de Condé et de Madame la princesse son épouse. Cologne [Paris], sn, 1757. In-12 de [4] 104 pp. Veau marbré, dos à nerfs orné, p. de titre maroquin bordeaux, tr. rouges (reliure de l’époque). Rare petit traité de campanologie que l’on doit à Rémi Carré (1706-1775), bénédictin né à Troyes. Qu’entend-on par cloche, d’où provient l’usage des cloches dans les églises, à quelles occasions les utiliser, pourquoi les bénit-on, d’où vient l’usage de leur donner un nom ? L’auteur répond, en autres, à ces questions dans une première partie. La seconde partie de l’ouvrage traite plus spécifiquement des cloches de Paris. Parmi les points abordés par l’auteur se trouve une partie en rapport avec les exorcismes : « On exorcise les Créatures inanimées, parce que le Démon peut en abuser, & qu’il en abuse souvent pour nuire aux hommes. Par ces Exorcismes l’Eglise demande à Dieu qu’il ne permette pas que les Démons abusent de ces Créatures qui ont été faites pour sa gloire, & dont elle veut se servir pour des usages saints » (p. 33). On trouve à la fin les « Cérémonies du rituel de Paris, pour la bénédiction du métal ou fonte destinés à faire une Cloche » et les « Cérémonies du Rituel de Paris, pour la bénédiction d’une Cloche. » Manque angulaire de papier sur deux feuillets (pp. 69-70 et 71-72) sinon bel exemplaire. De la bibliothèque des ducs de Luynes avec l’ex-libris armorié du château de Dampierre au contreplat.

Valorac. 120 - 150 EUR

Lote 85 - Manuscrit - Port-Royal. Histoire abbrégée de l'abbaye de Port Royal des Champs, Depuis la fondation en 1204. Jusqu'à l'Enlevement des Religieuses en 1709. sl, 1711. In-4 de 144 pp. d'une très belle écriture très soignée et très lisible à l'encre brune. pp.79-124 "Gémissement d'une âme vivement touchée de la destruction du St Monastere du Port Royal des Champs". pp. 125-132 "Réflexions de la Mère Angelique de Saint Jean Arnauld pendant sa captivité au monastère des Religieuses annonciades de paris en l'année 1664, sur la conformité de l'État ou etoient alors les religieuses du port Royal avec Celuy de jesus Christ dans l'Eucharistie". pp. 133-143 "Satire douzième sur l'Equivoque" [Boileau] suivie d'une dernière page "Monsieur Boileau Despréaux ayant composé sa douzième satyre sur l'Equivoque la communiqua manuscrite à quelques personnes qui en firent part aux jesuites qui s'en plaignirent et harzardement même d'en faire la Critique qui n'a pas encre parû, mais Mr Boileau en aiant eu la connoissance, y fit la reponce suivante […] ".A la suite nombreux feuillets blancs. Veau brun, dos à nerfs orné, p. de titre en mar. rouge (reliure de l'époque). Manques aux coiffes, coins usagés, taches et frottés. Précieux manuscrit anonyme touchant l'histoire de l'abbaye de Port-Royal, copiant plusieurs pièces de l'époque. L'histoire abrégée est rédigée par Michel Tronchay et publiée en 1710 (sn). Il fournit de nombreux détails sur les procédures, l'abus du pouvoir royal et les évènements survenus lors de sa suppression. Quant aux "Gémissements", on connaît quatre textes portant ce titre ("Premier gémissement d'une âme vivement touchée de la destruction du saint monastère de Port-Royal-des-Champs. [Second gémissement… Troisième gémissement… Quatrième gémissement… 1714]") attribués au père P. Boyer et à l'abbé J. B. Le Sesne d'Etemare parus anonymement entre 1710 et 1717. Le texte de ce manuscrit correspond bien au texte du "Premier Gémissement" du père Pierre Boyer dont la première édition parut en 1710. Le texte de la mère Angélique Arnauld d'Andilly parut lui aussi en 1710. Petit ex-libris manuscrit en page 1 "Mme V[euv]e Belier[?]". Ex-libris JM.

Valorac. 600 - 800 EUR

Lote 90 - [MAZOT (François)]. Le Tableau de la Croix représenté dans les cérémonies de la Ste messe. Ensemble le tresor de la dévotion aux soufrances de Nre. S. J. C. le tout enrichi de belles figures. Paris, Mazot, 1653. In-8, maroquin grenat, dos à nerfs finement orné aux petits fers, quadruple encadrement de triple filet doré avec fleurons doré en écoinçons, roulette sur les coupes, tranches dorées, petits fermoirs conservés (reliure de l'époque). Les 6 premiers feuillets sont montés sur onglets. Deuxième édition. (1) f. titre frontispice (de J. Colin représentant le Christ au jardin des oliviers), [1] f. d'avis au lecteur gravé avec portrait de Charles de l'Aubespine gravé au verso, [1] feuillet de dédicace gravé, 1 suite de 35 gravures de cérémonies et scènes de la Passion gravées au verso des ff., 1 suite de 40 gravures d'oraisons et litanies par J. Collin, portrait du Christ et de la Vierge et 2 pp. de litanies, 1 suite de 20 gravures recto-verso 'Histoire de David', (1) p. Privilège gravée. Très charmant ouvrage publié par le graveur et imprimeur François Mazot, entièrement gravé sur cuivre, dont les curieuses scènes de la messe figurant l'officiant debout devant l'autel tout au long de l'office, auxquelles répondent en vis-à-vis les portraits en pied des apôtres, saints et grands dignitaires de l'Eglise. Très soigné, l'ouvrage fut considéré à son époque comme précieux et ses exemplaires dignes d'être confiés aux meilleurs relieurs parisiens. Il figure pour cette raison dans les plus grandes collections du XIXe siècle.

Valorac. 300 - 400 EUR