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Photographie

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Lot 501 - Dr. Richard Neuhauss - Dr. Richard Neuhauss Autoportrait 1901 Photographie interférentielle (procédé Lippmann). 6,9 x 4,7 cm (8,5 x 6,3 x 1,9 cm). Signé à l'encre au dos, daté, titré et inscrit "Procédé Lippmann". Provenance Propriété privée, nord de l'Allemagne Supplément : Anonyme Tableau de couleurs étagées (Agfa), sans date. Photographie interférentielle (procédé Lippmann) 6,7 x 8 x 1,5 cm L'objet dont il est question ici est une photographie couleur précoce, réalisée selon le procédé Lippmann. Son inventeur, Gabriel Lippmann (1845-1921), physicien, mathématicien et professeur à la Sorbonne à Paris, a reçu le prix Nobel de physique en 1908 pour son nouveau procédé photographique basé sur l'interférence, qu'il a présenté pour la première fois à l'Académie des Sciences de Paris en 1891. Peu après son annonce, l'invention de Lippmann se répandit au-delà des frontières nationales. D'autres photographes expérimentèrent également son procédé non breveté. Entre 1894 et 1900, des concours furent organisés par la 'Société française de photographie' afin - entre autres procédés - de "favoriser la diffusion de la méthode de Lippmann". Parmi les admirateurs renommés de la méthode Lippmann, on compte entre autres les Français Louis et Auguste Lumière ainsi que le médecin et anthropologue allemand Dr Richard Neuhauss, qui a reconnu très tôt les avantages de la photographie couleur pour son travail. Après avoir visité l'Europe du Sud, l'Afrique du Nord et l'Europe du Nord jusqu'au Cap Nord pendant ses études, il entreprit en 1884 un voyage de recherche dans la région du Pacifique afin de collecter du matériel anthropologique. Outre l'anthropologie, sa deuxième grande passion était la photographie. Entre 1894 et 1907, il fut l'éditeur de la "Photographische Rundschau" et expérimenta dès 1895 le procédé Lippmann. En 1898, il rédigea un traité de 70 pages contenant des instructions techniques détaillées pour la réalisation de photographies Lippmann, dans la préface duquel il écrit : "Parmi les procédés de réalisation de clichés photographiques en couleur, celui de G. Lippmann est jusqu'à présent le seul qui mérite à juste titre le nom de "photographie couleur"". [Dr. med. R. Neuhauss, Die Farbenphotographie nach Lippmann's Verfahren. Neue Untersuchungen und Ergebnisse (Encyklopädie der Photographie, Heft 33), Halle Saale 1898]. Comme il ressort de ses notes de laboratoire, Neuhauss a réalisé plus de 2500 photographies Lippmann, principalement d'objets inanimés. Une prise de vue couleur interférentielle est une photographie unique, non reproductible, qui se caractérise par une brillance maximale des couleurs, qui ne peuvent toutefois être perçues que sous un certain angle. Elle se compose d'une plaque de verre d'environ 2 mm d'épaisseur, recouverte d'une émulsion argentée, qui sert de support optique à l'image et dont le verso est recouvert d'un vernis noir. Un prisme en verre est collé sur la face enduite de la plaque de verre. Pour faciliter la manipulation et protéger l'image, les bords sont scellés avec des bandes de papier adhésif noir. L'enregistrement d'une onde lumineuse sur une plaque Lippmann est comparable à celui d'une onde sonore sur un disque vinyle. Dans les deux cas, la vibration (lumière ou son) laisse son empreinte dans une substance. Dans le cas de la photographie interférentielle, le faisceau de lumière blanche dirigé selon un angle approprié sur cette empreinte permet à l'œil de percevoir toute couleur correspondant à la longueur d'onde enregistrée. Le procédé Lippmann est à ce jour le seul procédé photographique qui permet de fixer toutes les couleurs du spectre au lieu de les décomposer en trois couleurs. Cependant, en raison de la complexité de sa fabrication, de son temps d'exposition long (au moins 5 à 10 minutes), de son coût élevé (dû à l'utilisation de mercure) et de son utilisation limitée en raison de son angle de vision étroit, il n'a pas pu s'imposer à long terme et a été remplacé par d'autres procédés. Sur la photographie présentée ici, Richard Neuhauss se présente dans la pose du savant sûr de lui, au sommet de sa carrière scientifique, dans un environnement privé, en robe de chambre, dont le motif aux couleurs vives se prête particulièrement bien à la démonstration du procédé. Une deuxième version du même motif se trouve à l'Albertina de Vienne en tant que prêt permanent du 'Höheren Graphische Bundes-Lehr- und Versuchsanstalt'. L'objet présenté ici est d'une grande importance non seulement en raison du caractère unique du motif, mais aussi et surtout en raison de sa pertinence pour l'histoire des sciences. Nous remercions Manuel Sigrist, Photo Elysée Lausanne, pour ses précieuses indications.

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Lot 507 - Albert Renger-Patzsch - Albert Renger-Patzsch Le petit arbre 1929 Vintage, tirage gélatino-argentique sur papier Kodak Royal. 53,3 x 38 cm (56,5 x 40,6 cm). Monté sous passe-partout original, où il est signé au crayon en dessous de l'image à droite. - Dans le cadre original. Provenance Du photographe à Arno Nowka (chef de la publicité du Rheinisch-Westfälischen Kohlesyndikat, Essen), de celui-ci aux propriétaires actuels. Littérature Hans Windisch, Knipsen - aber mit Verstand ! Ein Wegweiser für Amatöre, die guten Bilder wollen machen ("Neue Reihe", Ullstein-Sonderheft Nr. 9), Berlin 1933, sans p. avec ill. (intitulé ici : Vorfrühling) ; Albert Renger-Patzsch, Kleines Landschaftsbuch mit einem Geleitwort von Helene Henze, Münster 1947, p. 15 avec ill. ; Fritz Kempe, Albert Renger-Patzsch. Le photographe des choses, cat. d'expo. Ruhrland- und Heimatmuseum Essen 1966, planche 9 (intitulée ici : Kirschbäumchen) ; Albert Renger-Patzsch. Bilder aus der Fotografischen Sammlung und dem Girardet-Foto-Archiv der Ruhr-Universität Bochum im Museum Folkwang, Essen, Essen 1997, p. 85 avec ill. ; Albert Renger-Patzsch. Joy Before the Object, cat. d'expo. J. Paul Getty Museum, Malibu, New York 1993, p. 13 avec ill. et ill. sur la couverture du livre ; Ann et Jürgen Wilde/Thomas Weski (éd.), Albert Renger-Patzsch. Chefs-d'œuvre, Munich 1997, ill. 91 Le format exceptionnellement grand de l'épreuve présentée ici laisse supposer que Renger-Patzsch l'a réalisée en 1933, alors qu'il enseignait depuis quelques mois à l'école Folkwang d'Essen, où il disposait des moyens techniques pour réaliser des tirages sur papier au format 60 x 50 cm. Comme d'habitude, lorsqu'il offrait des photographies à des commanditaires ou à des amis, Renger-Patzsch encadrait ici aussi le tirage sous un passe-partout qu'il avait lui-même découpé et qu'il signait soigneusement au crayon. Nous remercions Jürgen Wilde, Zülpich, pour ses informations utiles.

Estim. 40 000 - 50 000 EUR

Lot 548 - John Heartfield - John Heartfield Plus jamais ça ! 1930-32/1959 Tirage gélatino-argentique vers 1960. 95,2 x 68 cm. Provenance Christie's New York, 8 avril 1998, lot 258 ; collection privée, Rhénanie Littérature Wieland Herzfelde (éd.), John Heartfield. Leben und Werk, Dresde 1962, p. 225 avec ill. (variante) ; Deutsche Akademie der Künste, Berlin (éd.), John Heartfield. Photomontages, cat. d'expo. Institute of Contemporary Arts, Londres 1969, planche 136 (datée ici : 1960) ; John Heartfield, Plakate/Fotomontagen, Berlin 1978, ill. sur la couverture du livre ; cf. Angela Lammert (éd.), John Heartfield. Fotografie plus Dynamit, Ausst.kat. Akademie der Künste, Berlin u.a., München 2020, p. 2, 4/5, 266/267, 287 avec ill. (variantes) Le motif de la colombe de la paix sur une baïonnette était à l'origine un collage avec le texte "Le sens de Genève. Là où vit le capital, la paix ne peut pas vivre !" en couverture du journal socialiste AIZ (Arbeiter-Illustrierte-Zeitung, 11e année, 1932, cahier 48). En 1939, elle a été utilisée une nouvelle fois sur la couverture de la revue britannique 'Direction' (2e année, 1939, cahier 8) sous le titre 'Exiled German Writers'. Dans la forme présentée ici, avec la formule anti-guerre "Plus jamais ça !", il s'agit d'un projet d'affiche de 1959, basé sur une version repeinte de 1941 que Heartfield avait conçue à l'occasion de l'invasion allemande de la Russie. Heartfield était rentré en Allemagne en 1950 après son exil britannique, où il vivait en RDA. Après sa réhabilitation politique, il a pu travailler comme dessinateur et recevoir une reconnaissance artistique, notamment grâce au soutien de Bertold Brecht.

Estim. 2 500 - 3 000 EUR