VLADIMIR DAVIDOVITCH BARANOV-ROSSINÉ (1888-1944)
Etude pour Rythme - Adam et Eve
Aquarelle sur trait de crayon sur papier
64 x 64 cm.
Dessiné en 1910
Provenance :
Atelier de l’artiste puis par descendance au
propriétaire actuel.
Collection privée.
Владимир Давидович Баранов Россине
(1888-1944)
акварель, карандаш, бумага
Эта работа является первой известной
версией для шедевра художника « Адам и
Ева »
Cette oeuvre est la première version connue
pour le chef-d’oeuvre de l’artiste Adam et Eve.
C’est à Paris que le jeune peintre créa l’une de
ses plus belles compositions, Adam et Eve.
L’oeuvre est contemporaine des recherches
du peintre sur le sens des couleurs et les
essais du cubisme de représenter le réel en
multipliant les points de perspective, afin
de rendre sensible l’idée de mouvement et
de rendre palpable le rythme de la nature.
La pose d’Adam s’inspire de la célèbre
gravure de Dürer (1504), mais il brise la
symétrie du couple originel pour l’inscrire
dans la sphère cosmique rythmée par
six pétales qui symbolisent les six jours
de la création et confèrent au cercle une
dynamique. Ces moments de l’acte créateur
trouvent leur plénitude dans le troisième
cercle, chiffre de la perfection et image du
repos paradisiaque du septième jour. Ce
shabba mystique précède la chute et donne
une vision optimiste de l’homme en harmonie
avec l’univers. La position d’Eve est celle
du repos et de l’amour. Tous ces éléments
confèrent à l’oeuvre un accent orphique qui
transparaît dans les trois cercles, allusion
aux univers de la Divine comédie de Dante.
Le dessin préparatoire est plus simple que le
tableau exposé au Salon des indépendants
en 1913 et qui inspirera les autres versions
connues de l’oeuvre. Cette pureté nous fait
pénétrer dans un monde de couleur, où
sont absentes les formes de la création si
ce n’est l’homme aboutissement du rythme
cosmique. Apollinaire qui fut l’observateur
et le critique éclairé de ce mouvement y
voit une recherche de synthèse entre le
sentiment et la forme. Ici, par la pureté
géométrique des traits et la douceurs des
coloris, l’artiste atteint une extraordinaire
intensité d’où irradie la lumière créatrice du
premier jour. Dix ans plus tard Baranoff réalise
son Disque optophonique (Collection du
Centre Pompidou, inv. AM 2006-12) ou ne
demeure que le rythme et la couleur dans
l’harmonie de la sphère universelle.