VASSILI VASSILIEVITCH VERECHTCHAGUINE (1842-1904)
Esquisse pour Napoléon devant
Moscou
Mine de plomb sur papier
Monogrammé en cyrillique V en bas à droite
Василий Васильевич Верещагин (1842—1904)
Эскиз для картины Перед Москвой в
ожидании депутации бояр
карандаш, бумага, монограмма справа
внизу, номер 3/4
Провенанс:
Коллекция супруги художника Людмилы
Васильевны.
Частная коллекция, Париж
На оборотной стороне собственноручное
подтверждение супруги художника
« Свидетельствую что сонный рисунок
« Наполеон » моего покойного мужа Вас.
Вас. Верещагина. », Л. Верещагина
Issu d’une vieille famille de la noblesse
Vereschaguine termina le Corps des Cadets
et l’Académie navale avant de rejoindre
l’Académie des Beaux-arts de Saint-
Pétersbourg. Il voyagea ensuite en France
pour parfaire son art auprès de Gérôme. A la
recherche de nouvelles nouvelles inspirations
il effectua de très nombreux voyages militaires
durant la campagne au Turkestan (1867-
1870) où il reçut la Croix Saint Georges
et en Anatolie pendant la guerre Russoturque
(1877-1878). Il suivit la campagne
des Balkans, illustra la libération des Bulgares
et finit héroïquement pendant la bataille de
Tsushima où il périt lors de l’explosion du
cuirassé Pétropavlosk avec l’amiral Makarov.
L’artiste étudia dans le détail la campagne de
Russie. De 1887 à 1900 il créa près de vingt
toiles consacrées à l’épopée napoléonienne.
En 1891-2 Vereschaguine réalisa Devant
Moscou en attendant la députation des
boyards. Ces oeuvres furent exposées à
Paris, Londres, Berlin, Vienne et New-York
avant de rejoindre le Musée historique de
Moscou. Le peintre réalisa de nombreuses
esquisses pour cette série de tableau.
Son traitement des scènes de bataille
s’écarte des canons académiques de son
temps, puisqu’il se concentre non sur les
effets de masses des charges de cavalerie,
mais sur les acteurs des grandes batailles,
mettant au premier plan l’empereur Napoléon
ou encore Koutouzov.
Le 2 septembre à deux heures de l’aprèsmidi
Napoléon approche de la colline du
Mont-Chauve. Devant lui se dessine la
silhouette de Moscou, la Troisième Rome
aux bulbes dorés. Le Kremlin semblait inviter
le vainqueur d’Austerlitz après la longue
traversée de la steppe russe. L’empereur se
pose et contemple sa futur conquête. En ce
moment Napoléon attend qu’une délégation
vienne lui demander d’épargner l’ancienne
capitale. Mais nul voix ne vient combler ses
espérances…
Verescahaguine immortalise ce silence devant
une ville vide d’âmes et une conquête qui lui
échappe à l’instant même de son triomphe.