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BIBLIOPHILIA - Livres et Autographes du XVIe siècle à nos jours

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345 résultats

Lot 204 - Aquitaine. Anciens et nouveaux statuts de la ville et cité de Bourdeaus. Bordeaux, Millanges, 1612. In-4 de [8]-342 pp. Saut de page sans manque entre la p. 72 et la p. 87. Belle vignette gravée au titre. Notes manuscrites en page de titre. Ex-libris manuscrit ancien au titre de Joseph de Pomiès. Relié à la suite : - LURBE (Gabriel de), Chronique bourdeloise [...] depuis continuée & augmentée par Jean DARNAL [...] Bordeaux, Millanges, 1619. 65 ff. (dont la deuxième partie en pagination continue mais avec titre à part ""Discours sur les Antiquitez trouvées près le prieuré Sainct Martin les Bourdeaux en Juillet 1594"") et [2] ff. portant 4 bois gravés à pleine page. - DARNAL (Jean), Supplément des Chroniques de la Noble Ville & Cité de Bourdeaus. Bordeaux, Millanges & Mongiroud, 1620. 104-[1] ff. (nombreuses erreurs de foliation). Belle vignette de titre gravée aux armes de la ville de Bordeaux. Vignette héraldique gravée au verso du f. 3. Qqs pages brunies. - Remarques et notes à corriger en la Chronique de Bourdeaus, composée par le feu Sieur Delurbe [...] 1619. 8 ff. Grand cul-de-lampe gravé sur bois. Demi-veau brun, dos à nerfs orné, p. de titre, tr. rouges (rel. 18e s.). Reliure usagée, mors fendus, frottés, coiffe de tête manquante. Ex-libris armorié de la bibliothèque du château de Mony (famille de Gères). Qqs galeries de vers marginales.

Mise à prix  150 EUR

Lot 206 - Aquitaine. Chronique bourdeloise corrigée & aumentée depuis l'année mil six cens vingt jusques à present, estant en charge de maire & jurats, Messire Godefroy d'Estrades [...] Bordeaux, Millanges, 1672. In-4 de [2]-47 ff. et [3] ff. portant 4 bois gravés à pleine page. Relié à la suite : - DARNAL (Jean), Supplément des Chroniques de la Noble Ville & Cité de Bourdeaux. Bordeaux, Millanges, 1666. 72 pp. puis ff. 73-80, pp. 81-176. - Terres et Juridictions de la ville de Bourdeaux [...] ff. 177-198 (plusieurs erreurs de pagination sans manque). - [PONTELIER], Continuation de la Chronique bourdeloise. 108 pp. - TILLET, Chronique bordeloise, corrigée & augmentée depuis l'année 1671, jusqu'au passage du Roy d'Espagne & de Nosseigneurs les Princes, ses frères, en cette Ville l'année 1701 […] Bordeaux, Boé, 1703. 240 pp. [mal ch. 238]. - Privilèges des Bourgeois de la Ville et Cité de Bourdeaux […] Bordeaux, Millanges, 1667. 55 pp. - Lettres patentes du Roy Charles VII […] pp. 57-64. - Table alphabétique du contenu en la Chronique Bordeloise. 35 pp. Basane brune, dos à nerfs orné (reliure de l'époque). Qqs frottés. Feuillet de garde détaché. Rousseurs. Papier bruni par endroits. Ex-libris déchiré (avec manque) au titre. Ex-libris manuscrit ""De Biré"". Cachet humide ex-libris Bibliothèque de M. G. Ripery. Recueil bien complet de la très rare table établie par Tillet en 1703.

Mise à prix  20 EUR

Lot 216 - Nantes - TRAVERS (Nicolas). Histoire civile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes, imprimée pour la première fois sur le manuscrit original, appartenant à la Bibliothèque publique de la ville de Nantes. Avec des notes et des éclaircissemens. Sous la direction de Aug. Savagner, professeur d'histoire au College royal de Nantes. Nantes, Forest, 1836-1841. 3 forts volumes in-4 carrés de [4]-VII-31-592 pp., un f. ch. 583 (corrigeant le feuillet correspondant en ajoutant une note) ; [4]-589 pp. ; [4]-507 pp., demi-basane fauve racinée, dos lisses ornés de filets, guirlandes et fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison vertes, tranches mouchetées (rel. du Second Empire). Bon exemplaire, grand de marges. Un des dix seuls exemplaires de tête sur papier de Hollande (cf. L.A.S. de Forest reliée au début du volume I). Édition originale, parue sur souscription, de ce qui demeure finalement la seule histoire complète de la ville de Nantes : l'abbé Nicolas Travers (1674-1750) ne vit quasiment aucun de ses ouvrages historiques paraître de son vivant; il faut dire qu'il avait été abondamment censuré par la Faculté de théologie pour ses ouvrages doctrinaux, où il développait des théories fondamentalement richéristes, puis condamné par lettre de cachet à résider chez les Augustins de Candé, puis au couvent des Cordeliers de Savenay. Exemplaire de la bibliothèque des Luynes au château de Dampierre, avec vignette ex-libris contrecollée sur les premières gardes. Ex-libris Franck Villard.

Enchère actuelle 150 EUR

Lot 226 - DUPLESSI-BERTAUX (J.). [Cris de Paris] Recueil de cent sujets de divers genres composés et gravés à l'eau-forte. A Sett of one hundred original etchings drawn and engraved. Paris, Chez les Éditeurs, rue Boucher n° I, 1814. Petit in-4 oblong, demi-chagrin brun, dos à nerfs orné, titre doré, tr. dorées (reliure fin XIXe s.) Dos très frotté. 3 ff. (faux-titre, titre bilingue, avis), pp.(5)-14 (bilingue), le portrait de l'artiste dans un médaillon ovale, une large vignette au frontispice représentant un atelier de graveur et 8 suites pittoresques sur la vie urbaine et militaire au début du XIXe siècle gravées à l'eau-forte: - Ouvriers de différentes classes: 12 pièces (tailleurs de pierre, maçons, serrurier posant la grille de la terrasse des Tuileries, etc.) - Militaires de différentes armes: 12 pièces (dragons de l'Impératrice, grenadier de la garde impériale, sapeur, etc.) - Métiers: 12 pièces (tonnelier, couvreur, charron, décrotteur, etc.) - Cris des marchands ambulants de Paris: 12 pièces (marchands de parapluie, cardeuses de matelas, marchande de plaisirs) - Suite variée: 12 pièces (parade de comédiens ambulants, noce de village, gendarmes, abreuvoir, duels, etc.) - Comédiens et comédiennes dans des rôles célèbre du répertoire: 12 pièces (M. Grand-Ménil dans l'Avare, Mlle Mézeray en Rosine, Mr de Vigny dans le Tartuffe, Mr Thénard en Sganarelle, etc.) - Spectacles urbains: 10 pièces (le jeu de volan, l'épileptique, l'arracheur de dents, l'escamoteur, etc.) - Mendiants: 12 pièces - 3 Scènes militaires - 2 médaillons frappés sur une seule planche. Les différentes suites qui constituent le recueil avaient paru peu auparavant en livraisons séparées. La date de 1814, comme les notes liminaires bilingues français / anglais indiquent clairement les visées commerciales de l'ouvrage. Ces petits cahiers sont une des plus jolies productions de Duplessi-Bertaux. Petites rousseurs à quelques endroits, bon état intérieur général. (Béraldi VI, 73; Cohen, 338; Colas, 914; Bénézit III, 416.) Y est joint une suite de 12 vues de marine gravées par Israël HENRIET d'après Stefano della BELLA éditée par Daumont, Paris (tirage XIXe s.).

Mise à prix  200 EUR

Lot 243 - TERNISIEN D'HAUDRICOURT (A. F.). Fastes de la nation française. Ouvrage présenté au Roi et honoré de l'accueil flatteur de Sa Majesté, ainsi que de la souscription des Empereurs, Rois, Princes, ministres et principaux personnages de l'Europe. Paris, Decrouan, sd [1825]. 3 vol. in-folio, demi-chevrette rouge, dos lisses ornés de guirlandes et fleurons dorés, titre et tomaison dorés, encadrement dorés sur les plats, tr. dorées (reliure de l'époque). Qqs taches, qqs restaurations, certains coins usés. I. [2] ff. titre, 76 pl., [2] ff. table. II. [2] ff. titre, 85 pl., [1] f. table. III. [2] ff. titre, 46 pl., [1] f. bl. et [35] ff. interfoliés de ff. bl. ("Lettres des souverains, princes, ministres, et autres personnages illustres de l'Europe adressées à M. Ternisien d'Haudricourt"). Petites rousseurs éparses. Deuxième édition de ce bel ouvrage destiné à glorifier les faits d'armes de l'armée française à travers les siècles, comportant un certain nombre d'ajouts correspondant à la période de la Restauration. 206 planches gravées abondamment légendée d'un texte sous chacune d’entre elles, et mettant en scène soit des batailles (par ex. Bataille d'Austerlitz) soit des événements politiques (par ex. Baptême du Roi de Rome), soit des personnages historiques. L'ensemble couvre approximativement toutes les périodes de l'histoire, mais avec une prédilection marquée pour la Révolution et l'Empire.

Mise à prix  180 EUR

Lot 246 - Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). 2 L.A.S., 1836-1840, à André IMBERDIS à Ambert ; 3 et 2 pages in-8, adresses (qqs mots effacés et fente réparée à la 1ère). Fontainebleau 17 avril 1836. Longue lettre remerciant Imberdis pour son recueil de poésies qu’il lui a dédié [Cri de l’âme, avec une introduction par l’abbé de La Mennais, Paris Renduel 1835] : « Rien ne prouve mieux l’esprit de démocratie de notre tems que cette dédicace d’un jeune poëte à un vieux chansonnier ». Il applaudit ses inspirations « si souvent heureuses, pleines d’une chaleureuse facilité et d’une poësie de cœur trop rare dans ceux de nos écrivains qui ne voient dans le style qu’une satisfaction d’artiste ». Il a vu dans cet ouvrage « la critique la plus mordante des lois absurdes dont on nous a dotés », mais il fait remarquer, au risque de passer pour un « vieux pédant », quelques erreurs… « Plus on tient à inculquer ses idées et ses sentimens aux autres, plus, selon moi, c’est un devoir de travailler la forme qui doit servir de passe-port »… Au vu de la situation politique, il l’entretient du sort de leur ami TRELAT et ajoute : « Espérer est le mot qu’il faut le plus répéter aujourd’hui et dans sa lettre, M. de LAMENNAIS vous en donne les meilleures raisons. Espérons donc pour T., espérons pour la France, et pour elle surtout, espérons que la jeunesse reconnaitra enfin quelle est la route qu’il convient de suivre pour lui être utile et la maintenir à la tête des nations »… 21 février 1840. Il félicite Imberdis pour son Histoire des guerres religieuses en Auvergne, pendant les XVIe et XVIIe siècles : « C’est un chant de gloire et de douleur pour votre Auvergne chérie […]. Votre style a toute la chaleur qui convient à la peinture des drames sanglants que déroule l’époque choisie »… Quant à lui il serait peut-être plus de l’école de MICHELET, mais souhaite « que toute la France et Paris surtout rendent à cette histoire de l’Auvergne toute la justice qui lui est due »… On joint : – 4 l.a.s. d’Adolphe CREMIEUX à Imberdis (1858-1867) ; – une l.a.s. d’Auguste VALETTE ; – un contrat de Charles Lahure pour l’impression du livre sur l’Auvergne d’Imberdis (1857, plus lettre d’envoi de Ch. Lahure) ; – et un cahier d’épreuve d’une introduction à L’Auvergne, avec coupure de presse collée.

Enchère actuelle 50 EUR

Lot 247 - Emmanuel CHABRIER . 5 L.A.S., février-décembre 1891, à divers ; 6 pages in-8, une adresse. Paris 8 février, à Mme ROBERT : « Je vous prie de vouloir bien, en venant mardi, me régler les cinq leçons déjà données à Mlle Robert »…. – 19 avril, à Henri LAVEDAN. « J’aurais 2 mots à vous dire, urgents, importants peut-être. Seriez-vous homme à me donner rendez-vous – chez moi – si vous le voulez bien (je vous montrerai pour la peine q.q. jolies toiles) »… La Membrolle 30 mai, à l’éditeur Félix MACKAR. « Ah ! Ce n’est pas d’hier que nous nous connaissons, il y a q.q. jolis 30 ans – et même mieux que ça, car j’arrivais en potache, changer ma musique, chez Brandus – et ça n’a pas changé –, je vous vois encore, dans ce même magasin, au fond, à droite ; – il y a bien longtemps que je n’y ai plus fourré les pieds. Vous étiez toujours si complaisant, si aimable pour moi ! Et puis, chacun poursuit sa voie, on reste des temps infinis sans se voir, – c’est Paris, que voulez-vous ! »… – 2 octobre, probablement à un librettiste : « les réponses catégoriques étant les meilleures, je m’empresse de vous faire savoir qu’il m’est impossible d’entreprendre une besogne quelconque avant d’avoir achevé l’ouvrage que je fais en ce moment. J’ai encore à bûcher là-dessus plus d’un an ; vous voyez que ça nous mènerait loin »… – 23 décembre, à Armand RAYNAUD (chef d’orchestre du Capitole de Toulouse), au sujet de la prochaine représentation du Roi malgré lui : « Et quand cette débauche de contre-point, ma mie ? –Tapiau ne se hâte guère de réclamer à mes brav’ éditeurs la paperasserie du Roi... ! Par traité, il doit jouer ça en mars, au plus tard. Je vous en prie, et vous aussi, cher Raynaud, secouez ce pionçard et commençons les études ! »…

Mise à prix  70 EUR

Lot 249 - Emmanuel CHABRIER . 7 L.A.S. « Emmanuel » ou L.A., 1891-1892, à SA FEMME ALICE ; 21 pages in-8, 4 à en-tête Casino du Mont-Dore, une enveloppe Lettres à sa femme sur sa cure au Mont-Dore et ses ennuis financiers. [Correspondance 91-36, 57, 72 (et 2 l. inédites) ; 92-8] [La Membrolle] 9 mai 1891. « Oui, à côté de choses très sensées que tu dis et fais souvent, tu me lâches parfois des bourdes si énormes que je bondis comme un fauve. Mais, ça n’a pas d’importance, maman ; il faut s’user comme on est, et se raccrocher aux milliers de branches affectueuses qui nous relieront toujours et pour toujours. Elle le sait bien, la petite femme. – Mais notre existence est si tourmentée, et il y a si peu de foin au râtelier ! que veux-tu, on ne sait plus ce que l’on dit, ou plutôt, on va trop loin, car il y a tant à dire ! Si je ne te dis pas de venir, c’est parce qu’il a été convenu que tu ne bougerais pas de Paris ce mois-ci ; sinon ce n’est pas sérieux : argent dépensé, Marcel livré à lui-même pendant 4 à 5 jours, car si tu venais je te garderais le plus possible, nous ne devons pas le faire […] Enfin, comme état général je suis mieux, mais aussi quel changement de régime ! Pour ce que tu sais, les chauds et froids me sont pernicieux, les courants d’air, les portes ouvertes, tout ça est odieux »… Il doit faire examiner ses yeux. Il se plaint de ses fils… – 16 juillet. Il se plaint à nouveau de ses yeux : « ce ne sont pas des lunettes qu’il me faut, ou du moins, ce n’est pas suffisant. Mon œil se renfonce, il n’y a pas à dire, et les paupières ont une tendance très marquée à ne pas obéir comme il le faudrait »… Mont-Dore 21 août 1891. « Je crois, en somme, que mon séjour ici n’aura pas été profitable, mais j’ai besoin de beaucoup de soins, surtout si je veux travailler utilement – et ce travail-là me fatigue »… Il a « l’honneur de renifler, chaque matin, la vapeur, avec Lassalle et les Reszké, tout le gratin barytonnant »… On doit chanter Le Roi malgré lui à Toulouse en janvier. « C’est Renaud [Raynaud] et Marcel qui ont enlevé ça avec le Conseil mal ; car il y a un nouveau directeur ; le traité est signé, Costallat m’a confirmé la nouvelle ». – 23 août. Les journaux annoncent qu’on va représenter l’opéra de Bourgault-Ducoudray : « le pauvre Lamoureux n’a pas pu réussir et notre vieille amie [Gwendoline] est encore dans le sac ! […] c’est triste et très malheureux pour moi, mais j’en ai assez de tant de platitudes sans réussite »… – 24 août. « Et l’on joue Lohengrin le 4 7bre probablement, et Lamoureux m’a dit qu’il comptait sur moi pour assister à la première ! »… – 27 août, à Marcel, « à faire lire à ma petite femme ». Instructions pour son retour : « il est plus sage, plus commode que tu viennes avec Mariette qui, après tout, me fera mon pot-bouille sans fatigue pour la maman. – C’est égal, si j’avais écrit à ta pauvre mère de venir, mon Dieu qu’elle aurait été contente ! Ah ! ravoir son loup ! Je t’en souhaite une comme elle, mon pauvre petit ! […] Mon Dieu ! Du repos, du repos, qu’on me foute donc un peu de repos ! »… 15 janvier 1892. Soirée chez Luzeau ; problèmes pour ouvrir la malle ; courses pour trouver Catulle Mendès : « je fais la chasse à Catulle » ; retrouvailles avec Marcel ; etc.

Mise à prix  100 EUR

Lot 250 - Emmanuel CHABRIER . 9 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », [mars-novembre 1888], à SA FEMME ALICE ; 18 pages in-8 et 1 page in-12, 3 enveloppes (qqs légères fentes aux plis).. Belle correspondance à sa femme, alors qu’il commence à travailler à Briséïs. [Correspondance 88-35, 62, 101, 105, 110, 116bis, 119, 127, 134, 136]. [Paris] jeudi [29 mars] (en-tête La Vie populaire). « Maman, Hier, j’ai vu Marcel, qui continue à convalescer. Ce matin, j’ai été reçu par CARNOT qui a été charmant ». Il va travailler avec Catulle MENDES : « que de tourments pour arriver à avoir un livret qui vous emballe à fond ! Blau, Gramont, Wilder, Gallet, Thierry, tout ce monde-là va me traiter de pignouf, et pourtant je ne veux et ne dois écrire que sur le sujet qui convient le mieux à ma nature et qu’y puis-je faire si ces messieurs ne m’ont pas servi le plat de mon choix... – Ce soir, je dîne chez Enoch, puis j’irai à l’Opéra-Comique. Un Requiem [de Verdi], dans ma situation d’esprit, ne peut que me faire beaucoup de bien »… – Dimanche [17 juin]. « Ce matin, j’ai travaillé avec Gabriel Marie à propos d’un arrangement d’España »… [La Membrolle, 9-10 octobre]. « Je reçois ta lettre et celle du divin Marcel. Dis à ce jeune élève de m’envoyer, telle quelle, sa narration »… Dîner « composé d’un joli canard et de choux de Bruxelles qui me reviennent et que je rote actuellement ; RRRR ! ça y est —, le dernier, j’aime à croire ! On dirait du Zola. […] Je scie le bois de grand’mère de 7 h. à 7 h. ½, pour me dégourdir les membres. Une bourrée par jour. C’est excellent. […] Rien de nouveau ce matin. Je trime. Le papa qui vous aime tant »… [La Guérinière] Samedi [27 octobre]. Soirée « où tous les châtelains des alentours se pressaient avec leurs familles. Un monde fou et d’assez jolies femmes. […] On a dansé jusqu’à 4 h. du m. ; je dansais le cotillon avec Made de Maupas ; de 4 à 5, on a supérieurement soupé, puis une ribambelle de 80 à 100 voitures est arrivée prendre les invités ; à 6 h., avec le jour naissant, nous étions de retour à la Guérinière »… [La Membrolle] Mercredi [31 octobre]. Nouvelles diverses, et commentaire des nouvelles parisiennes. Il n’a pas fait travailler sa nièce Isabelle : « Si elle y mettait de la passion, ou simplement du goût, j’irais de tout cœur ; mais ça lui est égal ; pourvu qu’elle reste jusqu’à des dix heures du matin dans sa chambre, à tournailler, à brossailler, à se regardailler, elle est satisfaite : la musique arrivera, aura son bout de tour quand les ongles auront été passés en revue pendant une heure ; – alors ça m’exaspère ; zut. Elle me connaît, ce n’est pas malin de me coller au piano, dieu merci ; qu’elle s’y prenne bien et elle m’aura. [...] Tous les morceaux joués l’autre soir chez Lamoureux, le seront dimanche à Angers. Je suis très en train et cette petite diversion angevine avec répétitions vendredi, samedi et dimanche matin, – puis le concert à 1 h. ½, – tout ça va faire qu’à partir de lundi, je vais piquer vigoureusement des deux sur Briséïs, relue vingt fois depuis mon arrivée »… – Mardi [6 novembre]. « Me voilà à mon établi, ma petite femme ; je vais trimer ferme jusqu’au terme que je me suis fixé pour aller vous retrouver à Paris. […] jamais je ne pourrai, sans vous, passer l’hiver ici ; – c’est un genre de vie tout nouveau qu’il faudra que nous adoptions à Paris, afin que je puisse travailler tranquille et n’être dérangé par personne »… – Jeudi [8 novembre]… « Quand tu parles de la femme timide qui souvent remplace avantageusement le gros roublard, tu as parfaitement raison, mais tu me fais l’effet de blaguer ton vieux loup de mer, maman ! […] Je suis affiché pour dimanche ; tu vas, j’espère, te payer le prélude de Gwendoline et tu m’en rendras compte »… – [15-16 novembre]. Mariage de Mlle Réty avec Gandrey. « Made de Narbonne ayant eu besoin, pour une de ses amies, d’un bout de professeur de ton sexe, je lui ai recommandé la jeune Racot […] Reçu les petits pessons ; on dirait que ces harengs se sont pochardés tant ils ont le nez en rubis. Ta mère n’a rien vu, ne soupçonne rien ; on va, au déjeuner, lui faire la surprise des crevettes. Ce qu’elle va tortiller ses didis ! »… – Mardi [20 novembre]. « Les enfants n’écrivent pas... Ça m’embête... Et cette place en narration ? hélas ! si elle était bonne, on m’aurait plutôt envoyé une dépêche... Est-ce que Marcel se ralentirait... Je suis inquiet, maman ! […] Il y aura des passages très chic dans mon affaire : je suis content ; mais, si c’était en été, ce serait mieux encore ; j’aime mieux le soleil qu’une paire de bûches »…. – Mardi [27 novembre]. Les Jacmart [la belle-sœur de Chabrier avec sa fille] sont arrivées : « J’ai déjà fait hurler

Mise à prix  180 EUR

Lot 251 - Emmanuel CHABRIER . 8 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », La Membrolle mars-juillet 1889, à SA FEMME Alice ; 24 pages la plupart in-8, une enveloppe (qqs. légères fentes aux plis). Belles et amusantes lettres à sa femme sur sa vie à La Membrolle pendant la composition de Briséïs. [Correspondance 89-19, 58, 60, 67, 68, 72, 73] [Bordeaux] Mercredi [13 mars]. Séjour à Bordeaux pour un concert de ses œuvres, avec des airs du Roi malgré lui chantés par Rose Delaunay et Frédéric Boyer : « je leur fais répéter ce soir la Chanson tzigane, l’entrée du Roi, & le duo des Gondoles. […] Ce soir, j’irai passer un moment au Tribut de Zamora, une roustissure du père Gounod […] demain, à 8 h. ½, répétition au théâtre de tous mes morceaux »…. [La Membrolle] Jeudi matin [20 juin]. Amusant récit d’une noce villageoise… « Gayet et moi sommes les témoins du marié ; nous aboulons nos noms, prénoms, âges et qualités ; après le pas de l’écharpe dansé par le maire et l’instituteur qui lui sert de secrétaire, on se reprend le bras et en route pour l’église ; […] sur la demande du marié, je me précipite sur un bout d’harmonium ; entrée ! – Je lâche quelques nouveaux accords à l’Offertoire, à l’Élévation, et à l’Agnus. Entre temps, le père de la mariée, qui est chantre, et un autre bonhomme, père, celui-là, de la fille à Nanie Chenesseau, ton ancienne amie, chantre aussi, gueulaient des Kyrie assortis. À la fin, j’ai joué encore un petit n’importe quoi ; il se faisait midi et de plus en plus chaud. – On avait faim et encore plus soif. – 70 à table […] À 3 h. danse, jeu de boules, billards &a ; j’ai dansé comme un pantin jusqu’à 8 h. du soir. J’étais infatigable ! […] À 8 h. ½, dîner ; 100 personnes ; des gueules à tout casser, des vieux comme on n’en voit qu’à la campagne ; les petites ont rechanté leurs romances aux petits oiseaux […] À 11 h ½, on est allé redanser. J’ai rebondi comme un jeune jaguar sur mes danseuses »… – 23 juin. « C’est la Fête-Dieu, et le coup des reposoirs. […] Enfin, il fait du soleil ; c’est toujours ça ! car il est bon de te dire que nous avons écopé, il y a 4 jours, d’un orage épouvantable ; la route, devant la maison, n’était plus qu’un torrent furieux, charriant des arbres entiers, des charrettes, des bestiaux et des volailles, des machines à battre le blé, sans compter une grande quantité de femmes, d’enfants et vieillards, parfaitement noyés et plus ou moins dépouillés de leurs vêtements. C’était un horrible spectacle. Moi, de mon bureau, je me foutais de ça. […] Dans q.q. instants, la fanfare de la localité annoncera l’arrivée du très-saint Sacrement et la petite fête suivra son cours ». Il filera à Bayreuth le 19 juillet ; « le 5 août, je suis de retour et nous partons pour Cusset. A la fin d’août, retour général à La Membrolle, jusqu’en 8bre. En 8bre, je rentre à Paris avec vous. J’en ai assez de rester seul. J’ai un truc pour ne pas être embêté à Paris »… – Dimanche [30 juin]. Intsructions et recommandations financières. – Mardi [2 juillet]. « Ta mère t’écrira pour les coings. Mais il faut reconnaître que l’ouverrier est un être incompréhensible : il boit de l’eau de vie, ça lui fait du mal ; s’il boit du lait, ça ne lui fait pas de bien ; il vaut mieux ne pas être ouverrier ». Nouvelles diverses… –5 juillet. Plaintes sur ses fils : « En voilà deux malheureux paresseux qui peuvent se vanter de m’en donner, de l’ennui ! Je vais les prendre en grippe, sûrement. Quand ce grand lâche de Marcel comprendra-t-il tous les sacrifices que l’on fait pour lui et tous les embêtements qu’il me crée, en allant relancer les uns et les autres à son triste sujet ! C’est navrant ! […] Oh ! ces 2 flémards, ces 2 propres à rien à l’engrais me dégoûtent absolument. – C’est fort triste d’avoir à parler ainsi de ses enfants »… – Samedi [6 juillet]. « Jamais de la vie je n’ai voulu donner le bras à Angèle. Ce serait idiot. Je reste pour ne pas froisser ta mère, mais ça m’embête. Je donne le bras à Made Grandin, M. Sérée le donne à ta mère et M. Froget à sa nièce. Et je file le lendemain. – N’en inventez pas plus qu’il n’y en a ; c’est bien assez comme ça. – Ah ! fichtre ! hier, à déjeuner, j’ai voulu hasarder timidement que Jean (qui s’est acheté un chapeau haut de forme de 18 F qu’il ne mettra plus jamais) aurait bien pu se marier en chapeau de feutre rond qui lui aurait servi par la suite... Ah ! je t’assure que je n’étais pas frais ; la grand’mère m’aurait avalé ; elle m’a fait cette réponse épique : Eugène portait bien de grands chapeaux, et vous, vous vous êtes bien marié en grand chapeau !!! – On ne répond rien à ça. Et je me suis tu afin de ne pas hurler ! »… Strasbourg [18 juillet 1889], voyage

Mise à prix  200 EUR

Lot 252 - Emmanuel CHABRIER . 4 L.A.S. et 1 L.S., 1891-1893, à M. et Mme Henri BRUSSEL, 1891-1893 ; 8 pages in-8 et 2 pages in-12, enveloppes. Paris 20 mars 1891... « Puisque vous voulez bien vous emplâtrer de mon pauvre grand dadais de fils, soyez punie par où vous avez péché ! Je vous le donne ! »... 14 avril 1891. Il n’est pas question que les garçons sortent seuls le soir... « Que Robert vienne samedi [...] je verrai avec lui son petit morceau de musique ; il dînera avec nous [...] nous filons en fiacre chez Erard », et on le raccompagnera... 1er janvier 1892. Lettre de vœux, souhaitant le rétablissement de M. Brussel : « Enfin espérons ; si l’on n’avait pas l’espérance, ce serait à se casser la tête après les murs ! » Chabrier dit sa joie d’avoir retrouvé son fils Marcel : « je l’embrassais comme un imbécile »... Puis, à propos de son travail sur Briséis : « Je commence à en avoir assez de grognasser tout le temps ; je tournais en bourrique, je ne modifiais rien, on prenait un homme excellent pour l’antéchrist, ah ! ça m’embête [...] La Membrolle et l’horrible temps qu’il y fait, n’est pas le Paradis de Mahomet, mais que voulez-vous, j’y travaille tranquillement et Paris m’éreinte »... Il aimerait aller à Alger : « j’ai assez trimé dans ma vie, un peu d’extase ne me déplairait pas. – Hélas, où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute »... 27 mars 1893. Il voudrait emmener Robert à La Membrolle : « Je lui montrerai le salon où j’ai composé España, la Sulamite, À la Musique, Gwendoline, Le Roi malgré lui, le 1er acte orchestré de Briséis, la Bourrée fantasque, les Pièces pittoresques p. piano, etc... J’aurai probablement une petite émotion en y entrant ! »... 30 décembre 1893 [lettre écrite par Alice Chabrier, signée par elle et Chabrier], après la première de Gwendoline à l’Opéra (27 décembre) : « Soirée d’hier tout à fait décisive : succès encore plus grand »... On joint un billet a.s. au crayon, 19 février 1891 (1 p. in -8, enveloppe), à Robert Brussel.

Mise à prix  60 EUR

Lot 258 - Généraux et Maréchaux. Ensemble de 5 lettres de généraux et maréchaux du Second Empire : - AMBERT (Joachim, général, 1804-1890), L.A.S., Tours, 17 juin 1835, 3 pp. in-8, adressée à son oncle, directeur de l'enregistrement des domaines à Melun, à propos de l'affaire La Roncière (accusé, à tort, de viol par la fille du commandant de l'École de cavalerie de Saumur, le général de Morell, proche parent du Maréchal Soult, Émile de la Roncière (lui-même fils du célèbre général d'Empire, ennemi du maréchal Soult) est condamné le 10 juillet 1835 à 10 ans de prison. Il est finalement libéré et réhabilité au bout de quatorze ans et entame une brillante carrière coloniale.) : ""[…] cette affaire a un prodigieux retentissement et je ne doute pas que son importance ne m'appelle à Paris comme témoin. […] Je vous avoue que je suis tout attristé de cette pensée de paraître devant un tribunal, et d'occuper de moi des journalistes & un public. Je sais que je suis là dans l'Intérêt de la société et j'ai besoin de me rappeller cette devise que les Ambert de la première souche ont toujours mis en pratique : 'fais ce que dois advienne que pourra'.[…]"" Il continue en se disant épuisé du surcroît de travail donné par le nombre important de recrues. Il est découragé et pense parfois abandonner ""un métier si ingrat et si pénible, et de m'aller occuper à la Guadeloupe auprès de mon père des intérêts pécuniaires de toute la famille. ""[…] Mais je chasse ces idées et je reprends courage. Car les injustices m'ont rendu énergique. J'avance en âge et mon avenir ne se dessine pas, et tous mes rêves de bonheur disparaissent un à un ; tout cela est triste. […]"" - BONNAL (Henri, général, 1844-1917), L.A.S., slnd (mardi matin 9 heures), vers 1910 (selon une note manuscrite postérieure au crayon), lettre d'amour à sa ""Germaine adorée"". - GALLIFET (Gaston Alexandre Auguste, marquis de, général, 1830-1909), B.A.S., sl, 11 février 1896, 1 p. in-8 (""Monsieur, il n'a jamais été 'sérieusement' question de faire paraître mes mémoires […]"") + B.A.S., slnd (jeudi soir tard), à un ami à qui il donne rendez-vous (""[…] vous pourrez prendre, sur l'original, copie de 'L'Incident est clos'."") - TROCHU (Louis Jules, général, 1815-1896), L.A.S., Versailles, 28 février 1872, 1 p. in-8 à un collègue (demande 2 cartes d'entrée pour la séance de vendredi).

Mise à prix  15 EUR

Lot 263 - Théophile Malo de LA TOUR D’AUVERGNE-CORRET (1743-1800) célèbre guerrier et érudit, Premier Grenadier de la République. - 2 MANUSCRITS autographes ; 1 page oblong in-8 et 1 page et demie in-4. Note sur la maison d’Auvergne ; depuis 1423 avec Marie de Boulogne jusqu’à Catherine de Medicis, en passant par Jean STUART « duc d’Albanie ». Notes concernant la maison de Stuart. Le premier STUART, roi d’Écosse, est Robert II, fils de Walter Stuart, dont suit la descendance, et la liste des rois d’Angleterre. La Tour d’Auvergne note : « Jacques Stuart, exclu de la couronne à cause de sa Religion né le 21 juin 1688, marié en 7bre 1719 à Marie Clémentine fille du prince SOBIESKI. Nota. Il y a eu des Rois de Pologne de ce nom. Marie Charlotte autre fille du prince Sobieski avoit épousé Charles Godefroi duc souverain et prince de BOUILLON pere de Godefroi Charles Henri duc regnant d’aujourdhui »... - L.A.S. « La Tour d’Auvergne Corret volontaire à l’armée du Rhin », Bâle 23-24 prairial VIII (12-13 juin 1800), au citoyen Dhyesme Paulian l’aîné à Passy ; 2 pages et quart in-4, adresse. Belle lettre écrite quelques jours avant sa mort (27 juin, au combat d’Oberhausen ; à 56 ans, il s’était porté comme volontaire). Il est en route pour rejoindre le quartier général du général MOREAU en Bavière… « Du train dont vont les Français qui ne marchent pas, mais qui semblent voler, ils pourraient bien en 8 jours, et avant qu’il m’ait été possible de les rejoindre, se trouver à 80 ou 100 lieues de Bâle »… Il prendra la route la plus sûre par Zurich et Constance. « Je fais état d’être rendu en 3 ou 6 jours à ma destination à Memmingen où se trouve le quartier général. […] L’armée de Moreau obtient chaque jour quelques nouveaux succès, et le Télégraphe nous annonce que le général SUCHET est parvenu à couper 5000 hommes de l’armée aux ordres du général Mélas, les mêmes qui s’étaient avancés jusqu’au Var, et qu’il les a faits prisonniers ». Il ajoute : « S’il vous parvient des lettres à mon adresse sous la dénomination de 1er grenadier des armées je vous prie de supprimer ce titre ». Il a laissé à Huningue un grand portemanteau en cuir aux soins du commissaire des guerres Pauly : « il est aussi le dépositaire de mon arme d’honneur ; en cas de mort je vous prierai d’en instruire mes parens »… - P.A.S., « Observations additionnelles, et faites depuis la présentation au Directoire »…, 14 germinal VII (3 avril 1799) ; demi-page in-fol. avec ratures et corrections. « L’acte de bapteme du citoyen La Tour d’Auvergne Corret, dans lequel il n’est désigné sous le nom de Corret, n’était qu’un acte provisoire, qui attendait la reconnaissance du père, ou de son représentant. Son diplome de reconnaissance est donc le véritable acte de sa naissance »… Il explique que son vrai nom est La Tour d’Auvergne, et que Corret est devenu son surnom… On joint 2 L.S. à lui adressées par le général de brigade DUMAS (Elizondo18 frimaire III) et du commissaire ordonnateur LE FEUVRE (25 floréal VIII), concernant sa solde qui sera doublée en hommage à « votre bravoure, à vos vertus et au courage que vous n’avez cessé de déployer pour la défense de la République ». - L.A.S., Perpignan 24 décembre 1785, à M. de LA SALLE CEZEAUX, à Montréal du Condomois ; 2 pages et demie in-4, adresse avec cachet de cire rouge aux armes, avec 2 pages in-4 jointes. Il veut partager avec son ami ce qui le concerne. « J’ay reçu pour ma conduite en Espagne un plan des plus sages de la main de Monsieur de Fremeux, et j’espère qu’en le suivant je pourrai obtenir un heureux succès de mon voyage, qu’il me mande d’ailleurs approuver beaucoup ». On va le recommander au ministre de la guerre en Espagne. De plus, il espère obtenir satisfaction « touchant ma dénomination de La Tour d’Auvergne, sur ma commission de capitaine » ; l’affaire semble en bon train… Il part pour l’Espagne : « en m’éloignant […] des personnes qui me sont si chères dans ma patrie, je sens que je ne m’en séparerai pas ; mon cœur restera toujours tout entier auprès du prince qui m’a comblé de tant de bontés, d’une sœur à laquelle je suis tendrement attaché, de mes camarades et surtout de ceux qui comme vous m’ont témoigné un véritable attachement »… Il a joint à sa lettre la copie autographe d’une lettre d M. de Mirbeck et de deux lettres du duc de CRILLON, l’une à lui adressée, l’autre pour le comte de Florida Blanca, recommandant La Tour d’Auvergne Corret : « il descend d’un fils naturel de S. A. le prince Henri de La Tour d’Auvergne, souverain de Sedan et de Bouillon » ; il le présente comme un « homme de bien, par sa probité et ses vertus sociales ; comme général, par sa valeur, et ses talens militaires »… On joint une l.a.s. à lui adressée par son ami Anne-J

Mise à prix  100 EUR

Lot 276 - Dominique Dufour de PRADT. L.A.S. et MANUSCRIT autographe, Paris 13 février 1819 ; 1 et 6 pages in-4. Révélations au sujet de son ambassade à Varsovie. Il envoie à une dame des « suplemens à l’ambassade de Varsovie », comptant sur sa discrétion… [Pradt a publié en 1815 son Histoire de l’ambassade dans le grand-duché de Varsovie, où Napoléon l’avait nommé en 1812.] « Les égards dus aux personnes, ou commandés par les circonstances peuvent forcer un écrivain au sacrifice de quelques parties de ces récits, toutes les fois que la vérité historique n’est pas altérée par ces restrictions. […] L’auteur de l’ambassade de Varsovie a éprouvé cette espèce de remords par lequel la prudence se venge en quelque sorte de la précipitation, et rappelle sur ses pas l’écrivain qui s’est abandonné à un premier mouvement […] Par exemple comment faire paraître avec convenance, sous les yeux de l’empereur de Russie, arrivé à Paris pour la seconde fois l’épée à la main, et s’y trouvant lorsque l’ambassade parut, la phrase que l’on lira plus bas […] De même pour M. de TALLEYRAND. Le mot de Napoléon sur lui étoit sanglant, et d’autant plus fâcheux qu’il retraçait une chose vraie »… Pradt a donc retranché de son manuscrit certaines phrases qu’il retranscrit ici, notamment des propos de NAPOLEON qu’il restitue ici. Ainsi : « L’Empereur Alexandre fait le petit mutin, mais je l’écraserai » ; ou sur Talleyrand, qu’il voulait nommer à Varsovie : « mais il a été le bavarder à un tas de vieilles femmes, c’est un homme fini » ; ainsi qu’un propos cruel sur l’impératrice d’Autriche. Pradt donne également ici un développement sur le général SEBASTIANI et la défense de Paris contre les alliés… On joint un manuscrit : « Lettres de M. de Pradt à M. de Bassano depuis le 9 mai » (6 p. petit in-4, sous chemise titrée), analyse de cette correspondance du 9 mai au 13 juillet 1812.

Mise à prix  70 EUR

Lot 277 - Eugène ROUHER (Riom 1814-1884) homme d’État, ministre. - 7 L.A.S. et 4 L.S., 1846-1869 ; 11 pages in-8 et 6 pages in-4, plusieurs à en-tête, qqs adresses et enveloppes (portrait et photos joints). 22 janvier 1846, à son ami le Dr Ernest Chapus à Volvic, démarches pour le mariage d’un jeune homme avec la sœur de Chapus. Comme ministre de l’Agriculture et du Commerce. – 30 septembre 1855 au sujet des « machines à battre »… – 15 août 1856, sur l’attrait des ouvriers vers l’industrie qui risque de mettre en péril l’agriculture…– Brouillon de télégramme pour l’Empereur concernant les inondations.– 1855-1860, 4 l.s. à VATTEMARE concernant les échanges avec les États-Unis. Comme ministre d’État. – 30 septembre 1864, conseils à un ami pour une démarche près de l’Empereur. – 28 mai 1869, à m’ancien député Bourlon, sur les vacances au Sénat. On joint des lettres et documents de la famille Rouher. - 4 L.A.S., 1870-1873 ; 19 pages in-8 (qqs défauts à la 2e). Richmond 23 janvier 1870, à Clément DUVERNOIS. « Je crois un plébiscite confirmant l’Empire, non moins nécessaire que celui qui ratifiera le traité de paix [...] La correspondance entre Bruxelles et Londres n’est exposée à aucune indiscrétion. [...] Les événements marchent avec une douloureuse rapidité »... Bruxelles 13 mai 1871, longue lettre (10 p.) à un ami, donnant des nouvelles de Chislehurst et de la santé de Napoléon III, et réflexions sur la situation politique de la France, et les éventualités d’un rétablissement de l’Empire ou d’une monarchie. Paris 7 avril 1872, à H. Villa, concernant Clermont et un journal. Chislehurst 27 janvier 1873, à M. Benazet, sur le sentiment des campagnes dans l’Indre après le décès de l’Empereur, et l’éventuelle montée du Prince impérial sur le trône… On joint 3 L.S., 1874-1876.

Mise à prix  60 EUR