Null Tapisserie de Bruxelles, du milieu du XVIe siècle.
Caractéristiques techniq…
Description

Tapisserie de Bruxelles, du milieu du XVIe siècle. Caractéristiques techniques : Laine et soie. Dimensions : Hauteur : 280cm ; Largeur : 430cm. Faisant probablement partie d’une Tenture de 12 panneaux, « Animaux Fabuleux », d’après les cartons de Pieter Coecke van Aelst le Jeune. Tapisserie de Bruxelles de 1550-1560, appartenant à une exceptionnelle tenture d’« Animaux fabuleux » tissée probablement d’après des cartons de Pieter Coecke van Aelst le Jeune ; à rapprocher des 8 panneaux (de Jean Tons II) de la tenture qui est conservée dans les collections du château de Serrant (France); à rapprocher aussi du panneau (de Jean Tons II), qui porte la marque du négociant Catherine van den Eynde, présenté au Palais Savelli Orsini, Siège de l’Ordre Souverain de Malte, à Rome (Italie) ; et à rapprocher également des 3 tentures jagellonne, totalisant 44 panneaux (de William Tons), conservées au château du Wawel de Cracovie (Pologne). Tissée à Bruxelles dans la seconde moitié du XVI° siècle, la tapisserie ressemble plus à un bestiaire mélangeant : animaux de nos contrées, animaux fantastiques et exotiques dans une compositions exubérante et sauvageonne. Le XVI° siècle voit prospérer les guerres de religion et naître les grandes découvertes. Les artistes (anglais, français, portugais, hollandais, flamands) prennent le chemin de l’Italie et reviennent avec des idées et des techniques nouvelles. Charles Quint et François I° alterne les périodes où ils se combattent avec celle où ils rivalisent plus pacifiquement à travers leurs passions communes : la chasse et les tapisseries. Dans ce siècle de turbulence, où les schismes religieux vont déchirer l’Europe, on tente de trouver de nouvelles explications du monde et des mythes, dans des descriptions souvent symboliques de la nature. Ainsi au-delà de la simple représentation de merveilleux paysages, s’inspirant des planches de zoologie en vogue, les lissiers flamands ont-ils voulu illustrer des histoires morales. Il arrive que ces animaux soient engagés dans un combat au rapport avec le Christ ou l’âme humaine. Ainsi : Bien et Mal, Dieu et Diable, faibles et forts, sont incarnés sous les traits d’animaux réels, exotiques, mythologiques ou parfois monstrueux. Ici, la tapisserie est plus fabuleuse que les 8 panneaux de la tenture du château de Serrant ou même que des 44 panneaux des 3 tentures jagellonne du Wawel. Le paysage à la végétation luxuriante, où fougères arborescentes côtoient palmiers et autres plantes, nous présente à gauche au premier plan : un dragon combattant un phénix, est-ce pour suggérer le combat du diable contre le Christ qui mort ressuscitera (concomitance entre le temps de Pâques et le signe astrologique du bélier, 21 mars-20 avril). Ce combat se passe sous le regard d’un oiseau éléphant (Aepyornis Maximus, mesurant dans la réalité 2,50m de haut) animal en soit fabuleux, espèce aujourd’hui disparue, qui vivait à Madagascar dont la découverte par les Portugais en l’an 1500, impressionna sans nul doute les populations européennes de l’époque. Juste à sa droite un ibis rouge, oiseau de feu par excellence, cherchant sa pitance dans un marais au bord duquel une poule d’eau défend son nid contre un varan. Tout à fait à droite un bélier semble être là comme pour figurer le signe astrologique auquel est attribué ce panneau. Au second plan dans le sous-bois on aperçoit un marsupial, n’est-ce pas là encore un animal bien étrange à cette époque pour les habitants des Flandres, et sur toute la largeur allant vers la gauche, de nombreux animaux plus « communs » : canards, chevreuils, licorne, chouette, écureuil, sanglier, loup-cervier (lynx), cerf, lion, héron, loup, lapin, et même un aurochs pour signifier que c’est bien le monde dans le lequel nous vivons. Afin de n’en point douter, on peut apercevoir un cavalier, situé un peu au-dessus du dragon, à l’allure d’un prince, pour confirmer que l’homme évolue bien parmi toutes ces créatures. Dans les riches bordures, qui débordes astucieusement sur le panneau principal, apparaissent des grotesques, des oiseaux et d’autres animaux et personnages, des fruits et des fleurs plus extraordinaires les uns que les autres, des signes astrologiques. Sans doute l’auteur de ces cartons, probablement de William Tons, a-t-il voulu mêler les vieux symboles païens aux valeurs chrétiennes, omniprésente à cette époque, inspiré par la cruauté du monde ici-bas et l’espérance à laquelle appelle le cantique de David (« Le lion et l’agneau vivront ensemble ») et ce afin de délivrer différents messages sur la création et le devenir de l’homme. Sources : Les tapisseries Flamandes au château du Wawel à Cracovie, Fonds Mercator, Anvers/Belgique-1972. Les routes de la Tapisserie en Val de Loire, Edwige Six et Thierry Malty, Hermé, Paris/France-1996. La Tapisserie Flamande, Iannoo,

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Tapisserie de Bruxelles, du milieu du XVIe siècle. Caractéristiques techniques : Laine et soie. Dimensions : Hauteur : 280cm ; Largeur : 430cm. Faisant probablement partie d’une Tenture de 12 panneaux, « Animaux Fabuleux », d’après les cartons de Pieter Coecke van Aelst le Jeune. Tapisserie de Bruxelles de 1550-1560, appartenant à une exceptionnelle tenture d’« Animaux fabuleux » tissée probablement d’après des cartons de Pieter Coecke van Aelst le Jeune ; à rapprocher des 8 panneaux (de Jean Tons II) de la tenture qui est conservée dans les collections du château de Serrant (France); à rapprocher aussi du panneau (de Jean Tons II), qui porte la marque du négociant Catherine van den Eynde, présenté au Palais Savelli Orsini, Siège de l’Ordre Souverain de Malte, à Rome (Italie) ; et à rapprocher également des 3 tentures jagellonne, totalisant 44 panneaux (de William Tons), conservées au château du Wawel de Cracovie (Pologne). Tissée à Bruxelles dans la seconde moitié du XVI° siècle, la tapisserie ressemble plus à un bestiaire mélangeant : animaux de nos contrées, animaux fantastiques et exotiques dans une compositions exubérante et sauvageonne. Le XVI° siècle voit prospérer les guerres de religion et naître les grandes découvertes. Les artistes (anglais, français, portugais, hollandais, flamands) prennent le chemin de l’Italie et reviennent avec des idées et des techniques nouvelles. Charles Quint et François I° alterne les périodes où ils se combattent avec celle où ils rivalisent plus pacifiquement à travers leurs passions communes : la chasse et les tapisseries. Dans ce siècle de turbulence, où les schismes religieux vont déchirer l’Europe, on tente de trouver de nouvelles explications du monde et des mythes, dans des descriptions souvent symboliques de la nature. Ainsi au-delà de la simple représentation de merveilleux paysages, s’inspirant des planches de zoologie en vogue, les lissiers flamands ont-ils voulu illustrer des histoires morales. Il arrive que ces animaux soient engagés dans un combat au rapport avec le Christ ou l’âme humaine. Ainsi : Bien et Mal, Dieu et Diable, faibles et forts, sont incarnés sous les traits d’animaux réels, exotiques, mythologiques ou parfois monstrueux. Ici, la tapisserie est plus fabuleuse que les 8 panneaux de la tenture du château de Serrant ou même que des 44 panneaux des 3 tentures jagellonne du Wawel. Le paysage à la végétation luxuriante, où fougères arborescentes côtoient palmiers et autres plantes, nous présente à gauche au premier plan : un dragon combattant un phénix, est-ce pour suggérer le combat du diable contre le Christ qui mort ressuscitera (concomitance entre le temps de Pâques et le signe astrologique du bélier, 21 mars-20 avril). Ce combat se passe sous le regard d’un oiseau éléphant (Aepyornis Maximus, mesurant dans la réalité 2,50m de haut) animal en soit fabuleux, espèce aujourd’hui disparue, qui vivait à Madagascar dont la découverte par les Portugais en l’an 1500, impressionna sans nul doute les populations européennes de l’époque. Juste à sa droite un ibis rouge, oiseau de feu par excellence, cherchant sa pitance dans un marais au bord duquel une poule d’eau défend son nid contre un varan. Tout à fait à droite un bélier semble être là comme pour figurer le signe astrologique auquel est attribué ce panneau. Au second plan dans le sous-bois on aperçoit un marsupial, n’est-ce pas là encore un animal bien étrange à cette époque pour les habitants des Flandres, et sur toute la largeur allant vers la gauche, de nombreux animaux plus « communs » : canards, chevreuils, licorne, chouette, écureuil, sanglier, loup-cervier (lynx), cerf, lion, héron, loup, lapin, et même un aurochs pour signifier que c’est bien le monde dans le lequel nous vivons. Afin de n’en point douter, on peut apercevoir un cavalier, situé un peu au-dessus du dragon, à l’allure d’un prince, pour confirmer que l’homme évolue bien parmi toutes ces créatures. Dans les riches bordures, qui débordes astucieusement sur le panneau principal, apparaissent des grotesques, des oiseaux et d’autres animaux et personnages, des fruits et des fleurs plus extraordinaires les uns que les autres, des signes astrologiques. Sans doute l’auteur de ces cartons, probablement de William Tons, a-t-il voulu mêler les vieux symboles païens aux valeurs chrétiennes, omniprésente à cette époque, inspiré par la cruauté du monde ici-bas et l’espérance à laquelle appelle le cantique de David (« Le lion et l’agneau vivront ensemble ») et ce afin de délivrer différents messages sur la création et le devenir de l’homme. Sources : Les tapisseries Flamandes au château du Wawel à Cracovie, Fonds Mercator, Anvers/Belgique-1972. Les routes de la Tapisserie en Val de Loire, Edwige Six et Thierry Malty, Hermé, Paris/France-1996. La Tapisserie Flamande, Iannoo,

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