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Description

CLÉMENTINE, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, née princesse d'Orléans (1817-1907)

Manuscrit autographe, Neuilly 19-23 juillet 1835, 4 pages in-4°, fragment du journal intime de la princesse, paginé au crayon 13 à 16, texte en français, pliures, petites déchirures. On y joint une petite gravure représentant la princesse à cette époque. Fin de Mardi 19: Heureusement on ne le donnait pas, il avait été remplacé par les huguenots auxquels nous sommes aussi retournés. Je me suis fort amusée, ce dîner chez Chartres d'abord m'a fait grand plaisir, je l'aime tant! puis je trouve toujours du plaisir à entendre la musique des huguenots, elle est si belle, et elle gagne tant à être entendue plusieurs fois. Nous sommes partis au milieu du 4e acte (...). - Mercredi 20: Hier j'ai passé une journée fort agitée.Il s'agit de savoir si la revue aura lieu oui ou non, c'est une grave question difficile à résoudre. Mon père a de tristes pressentiments. Il croit qu'on tirera sur lui, il s'est même laissé aller à faire entendre à mon frère aîné qu'il avait peur de n'avoir pas le temps d'ici là de lui dire tout ce qu'il voudrait lui dire, mais comme il est l'homme le plus (...) que je connaisse, il n'en ira pas moins à la revue s'exposer au danger avec calme et sang-froid. Il me semble cependant qu'il ne faut pas marcher contre de tels pressentiments. Parmi les motifs d'inquiétude: la Société des Familles est en permanence; Marrast et Carmignac ont été à Ramsgate, voulant passer en France; des réfugiés se sont réunis à Bruxelles, tout annonce qu'ils préparent quelque chose. Une revue au milieu de tout cela me semble nous exposer au plus grand danger. Il faut mettre dans la balance les avantages de la revue et les dangers auxquels elle expose et comparer. Pour moi les avantages sont bien minimes. Quand la revue sera terminée, serons-nous plus avancés? Le Roi en sera-t-il moins exposé aux assassins? L'opinion sera-t-elle rassurée? Non, peut-être y gagnerons-nous seulement une réaction contre les pressentiments qu'on éprouve aujourd'hui et qu'on trouverait peut-être inutiles après une revue heureusement passée. Que de dangers ne court-on pas, un coup tiré sur le Roi quand même (...) Comment connaître tous les Gardes nationaux? Comment importer tous leurs fusils? Pour moi je désirerais ardemment que cette revue n'eût pas lieu, elle m'inquiète beaucoup. Les pressentiments de mon Père et ceux des rois qui arrivent de tous côtés, le départ du Prince royal de Wurtemberg qui déjà s'était éloigné de Paris avant le 28 de l'année dernière, tout cela m'effraie beaucoup. Quelle triste vie toujours dans les soupçons et les craintes! Mon pauvre frère aîné est si agité pour tout cela que j'ai vraiment peur qu'il en tombe malade. Je me recommande à Dieu pour qu'il termine tout du mieux possible! Les ministres commencent à croire eux-mêmes qu'en faisant cette revue, ils prennent sur eux une trop grande responsabilité. Je ne suis pas allée à Paris. - Jeudi 21: On a été hier encore dans les alternatives pour savoir si la revue aurait bien lieu oui ou non. Rien n'a été décidé au conseil des ministres d'hier soir, mais de tous côtés ils nous font croire de plus en plus à la nécessité de ne pas le faire. Il y a certainement à ce dernier parti de grands inconvénients. Cela jettera l'alarme dans les départements, à l'étranger, mais tout cela ne peut pas, il me semble, être mis en balance avec les dangers auxquels on s'expose en la faisant. Nous avons été au spectacle hier au soir, voir le ballet Les Diables boiteux. - Vendredi 22: Au conseil qu'il y a eu hier au soir, rien n'a été encore décidé, mais tous les ministres sont inquiets. Il est «positif» qu'il y a un coup monté. Lequel, on ne le sait pas. Dans les hôtels garnis seulement, il est entré à Paris depuis quelques jours, 900 personnes suspectes. (...) les rapports de police parlent tous de complot, d'attentats. Comment après cela se risquer à une revue. Gisquet [Henri (1792-1866), préfet de police] cependant était encore très rassuré; mais le soir il est venu chez Thiers [Adolphe (1797-1877), Président du Conseil], avant le conseil, pour lui dire qu'il arrivait en hâte pour rétracter ce qu'il avait donné le matin, qu'il ne pouvait plus compter sur ses agents dans la société des Familles parce qu'on s'en méfiait. Il a même signé un billet ainsi conçu: je réponds de mon dévouement, de mon zèle et de mon activité; mais je ne réponds pas d'autre chose. Le conseil du soir a décidé que la revue n'aurait pas lieu,mais qu'on ne l'annoncerait pas encore.L..., recommandant la revue parce qu'il était un de ceux qui l'avait le plus désiré (...). Pour moi, si la revue a lieu, le danger me paraît certain. J'ai fait mes dévotions ce matin, j'ai prié Dieu de mon mieux pour mon salut, pour l'amélioration de mon âme, et pour qu'il nous desserve sa protection dont nous avons hélas plus besoin que jamais - Samedi 23: Nous quittons Neuilly aujourd'hui; les minis

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