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Description

AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Afrique Vers 1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of Africa, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1863 HAUT. 58 CM - H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. Cette tête représentant un homme noir aux traits puissants et dures, figés dans une expression à la fois digne, fière et amère. Dans le contexte abolitionniste des années 1860, Bartholdi offre ici à la fois une image forte de l'Africain victime de l'esclavage mais déterminé à se libérer de ses chaînes opprimantes et sa première œuvre véhiculant son engagement politique et son attachement aux valeurs universalistes. L'impact de cette représentation de l'Afrique fut d'ailleurs immédiat chez certaines personnalités adhérant aux mêmes valeurs, tel le docteur Schweitzer, médecin et philosophe, futur Prix Nobel de la paix en 1952 dont le musée Bartholdi conserve un émouvant témoignage, intitulé 'Suis-je sous l'emprise d'un rêve ou d'une hallucination " et entièrement retranscrit dans la biographie de Robert Belot de 2019 : "… Ce que je regarde comme le plus noble joyau de Colmar c'est "le Nègre" (terme de l'époque retranscrit tel quel pour rester fidèle au texte original) qui avec ses mains croisées au-dessus des genoux le regard hébété et profond est couché au pied de l'Amiral. Oui, ce " Nègre " est la plus noble, la plus originale œuvre de notre époque sculpturale. Je ne connais point de statue qui m'ait causé une émotion aussi merveilleuse, qui m'émeut si vivement jusqu'au fond de mon âme. La vérité de la nature et (celle) de l'idéal se trouvent confondues à un degré aussi merveilleux… "

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AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Afrique Vers 1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of Africa, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1863 HAUT. 58 CM - H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. Cette tête représentant un homme noir aux traits puissants et dures, figés dans une expression à la fois digne, fière et amère. Dans le contexte abolitionniste des années 1860, Bartholdi offre ici à la fois une image forte de l'Africain victime de l'esclavage mais déterminé à se libérer de ses chaînes opprimantes et sa première œuvre véhiculant son engagement politique et son attachement aux valeurs universalistes. L'impact de cette représentation de l'Afrique fut d'ailleurs immédiat chez certaines personnalités adhérant aux mêmes valeurs, tel le docteur Schweitzer, médecin et philosophe, futur Prix Nobel de la paix en 1952 dont le musée Bartholdi conserve un émouvant témoignage, intitulé 'Suis-je sous l'emprise d'un rêve ou d'une hallucination " et entièrement retranscrit dans la biographie de Robert Belot de 2019 : "… Ce que je regarde comme le plus noble joyau de Colmar c'est "le Nègre" (terme de l'époque retranscrit tel quel pour rester fidèle au texte original) qui avec ses mains croisées au-dessus des genoux le regard hébété et profond est couché au pied de l'Amiral. Oui, ce " Nègre " est la plus noble, la plus originale œuvre de notre époque sculpturale. Je ne connais point de statue qui m'ait causé une émotion aussi merveilleuse, qui m'émeut si vivement jusqu'au fond de mon âme. La vérité de la nature et (celle) de l'idéal se trouvent confondues à un degré aussi merveilleux… "

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AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Amérique Vers 1856-1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of America, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1856-1863 HAUT. 58 CM – H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. D'une rare modernité et aux formes puissantes, cette tête en plâtre de l'Amérique correspond à l'état définitif de l'Allégorie du Nouveau Continent. L'Amérique est " figuré par un jeune homme dont l'aspect a encore quelque chose de sauvage ; il repousse du pied gauche de vieilles idoles, sous son coude une roue à engrenage symbolise l'industrie, et un aviron, le génie de la navigation ". Son front est coiffé d'une étoile. Or cette étoile ornait initialement le front de la femme qui devait représenter l'Europe " comme symbole de la lumière dont l'Europe est le centre ". S'il a été indiqué que cette étoile ajoutée était un signe maçonnique, témoin discret de l'engagement franc-maçon de Bruat, son transfert du front de la " Vieille Europe " à la " Jeune Amérique " prend une dimension tout à fait symbolique et précurseur dans la Geste de Bartholdi qui, dès cette époque souhaite émettre, à travers l'art, un message humaniste. Plus d'une décennie avant que Bartholdi, proche du courant abolitionniste, ne se soit rapproché d'Édouard de Laboulaye, républicain modéré qui voit l'Amérique comme un modèle de liberté en 1865 et ne propose son projet de statue de la Liberté, il présente ici une image optimiste du Continent symbolisant l'idéal démocratique et l'accueil des immigrés.