Null ROUSSEAU (Jean-Jacques). 
Manuscrit autographe. 2 pp. Sur colonnes à mi-pag…
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ROUSSEAU (Jean-Jacques). Manuscrit autographe. 2 pp. sur colonnes à mi-page. Témoignage des travaux préparatoires effectués par Rousseau pour madame Dupin qui méditait une défense de la condition féminine. Il s’agit ici d’une synthèse en français d’un passage du CODE JUSTINIEN (paragraphe XIV du titre LVIII, De legitimis heredibus, c’est-à-dire « Des héritiers légitimes », du livre VI), établie, d’après une mention autographe, à la lecture de l’édition du Corpus juris civilis publiée en 1663 conjointement à Amsterdam par Joan Blaeu, Lodewijk et Daniel Elsevier, et à Leyde par Franz Hack. « Il a été pourvu au bien du genre humain par la loy des 12 tables, qui n’a établi qu’[u]ne semblable règle pour LES H[OMMES] ET LES F[EMMES] légitimes, pour leur succession, et pour leurs enfans, sans aucune distinction de sexe dans la manière de succéder, PUISQUE LA NATURE A FAIT L’UN ET L’AUTRE POUR SE PERPETUER MUTUELLEMENT, QUE CHACUN D’EUX A BESOIN DE L’AUTRE, ET QUE L’UN NE SÇAUROIT ETRE RETRANCHE, QUE L’AUTRE NE PERISSE. Mais la postérité, par une subtilité outrée, s’est écartée de cette humaine indifférence, comme l’enseigne manifestement Julius Paulus dans le livre qu’il a mis à la tête du senatus-consulte Tertullien. À quoi il faut rapporter cet usage que les filles ainsi que les garçons succédant à leurs parens, et les sœurs à leurs frères, les f[illes] qui sont dans un degré plus éloigné ne soient plus admises aux successions ouvertes aux mâles dans le [m]ê[m]e cas ; d’où vient par exemple que la sœur du père n’est pas admise co[mm]e le frère du [m]ê[m]e père à la succession de son neveu, mais que le droit des oncles est différent de celui des tantes, ou que le frère à l’exclusion de la sœur est admis à la succession de son oncle ? Nous, donc, par respect pour l’ancienne loy, avons cru devoir nous opposer à la nouvelle, et nous ordonnons que tous les descendans légitimes, c’est-à-dire, par le sexe masculin, soit mâles soit femelles, soient admis de la même manière aux droits d’une succession légitime selon la prérogative du degré, et qu’on n’en exclurra point les f[illes] pour être d’un degré de consanguinité plus éloigné que des sœurs. Car les droits du sang demeurant entiers par la transmission masculine, pourquoi offensons-nous la nature, et dérogeons-nous au droit légitime ? » MADAME DUPIN, MECENE ET AMIE DE ROUSSEAU. Épouse du fermier général Claude Dupin, propriétaire du château de Chenonceau, Louise-Marie-Madeleine de Fontaine (1706-1799) était fille naturelle du grand financier Samuel Bernard et tint le plus brillant salon parisien de son temps, où fréquentèrent le cardinal de Bernis, Buffon, Fontenelle, l’abbé de Saint-Pierre ou Voltaire. Rousseau lui fut présenté en 1743, s’en éprit, lui déclara sa flamme puis s’en excusa dans une lettre d’excuse. Madame Dupin ne lui en tint pas rigueur et l’engagea comme secrétaire en 1745 pour l’aider dans ses travaux littéraires. Rousseau demeura longtemps auprès d’elle, ne quittant son service qu’en 1751, et lui conserva toujours une tendre amitié. LES ANNEES PASSEES PAR ROUSSEAU AU SERVICE DE MADAME DUPIN FURENT « DECISIVES QUANT A LA FORMATION ET A LA PREMIERE FORMULATION DE SES IDEES » (Jean-Pierre Le Bouler, article sur madame Dupin dans Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau, Raymond Trousson et Frédéric Eigeldinger dir., p. 263).

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ROUSSEAU (Jean-Jacques). Manuscrit autographe. 2 pp. sur colonnes à mi-page. Témoignage des travaux préparatoires effectués par Rousseau pour madame Dupin qui méditait une défense de la condition féminine. Il s’agit ici d’une synthèse en français d’un passage du CODE JUSTINIEN (paragraphe XIV du titre LVIII, De legitimis heredibus, c’est-à-dire « Des héritiers légitimes », du livre VI), établie, d’après une mention autographe, à la lecture de l’édition du Corpus juris civilis publiée en 1663 conjointement à Amsterdam par Joan Blaeu, Lodewijk et Daniel Elsevier, et à Leyde par Franz Hack. « Il a été pourvu au bien du genre humain par la loy des 12 tables, qui n’a établi qu’[u]ne semblable règle pour LES H[OMMES] ET LES F[EMMES] légitimes, pour leur succession, et pour leurs enfans, sans aucune distinction de sexe dans la manière de succéder, PUISQUE LA NATURE A FAIT L’UN ET L’AUTRE POUR SE PERPETUER MUTUELLEMENT, QUE CHACUN D’EUX A BESOIN DE L’AUTRE, ET QUE L’UN NE SÇAUROIT ETRE RETRANCHE, QUE L’AUTRE NE PERISSE. Mais la postérité, par une subtilité outrée, s’est écartée de cette humaine indifférence, comme l’enseigne manifestement Julius Paulus dans le livre qu’il a mis à la tête du senatus-consulte Tertullien. À quoi il faut rapporter cet usage que les filles ainsi que les garçons succédant à leurs parens, et les sœurs à leurs frères, les f[illes] qui sont dans un degré plus éloigné ne soient plus admises aux successions ouvertes aux mâles dans le [m]ê[m]e cas ; d’où vient par exemple que la sœur du père n’est pas admise co[mm]e le frère du [m]ê[m]e père à la succession de son neveu, mais que le droit des oncles est différent de celui des tantes, ou que le frère à l’exclusion de la sœur est admis à la succession de son oncle ? Nous, donc, par respect pour l’ancienne loy, avons cru devoir nous opposer à la nouvelle, et nous ordonnons que tous les descendans légitimes, c’est-à-dire, par le sexe masculin, soit mâles soit femelles, soient admis de la même manière aux droits d’une succession légitime selon la prérogative du degré, et qu’on n’en exclurra point les f[illes] pour être d’un degré de consanguinité plus éloigné que des sœurs. Car les droits du sang demeurant entiers par la transmission masculine, pourquoi offensons-nous la nature, et dérogeons-nous au droit légitime ? » MADAME DUPIN, MECENE ET AMIE DE ROUSSEAU. Épouse du fermier général Claude Dupin, propriétaire du château de Chenonceau, Louise-Marie-Madeleine de Fontaine (1706-1799) était fille naturelle du grand financier Samuel Bernard et tint le plus brillant salon parisien de son temps, où fréquentèrent le cardinal de Bernis, Buffon, Fontenelle, l’abbé de Saint-Pierre ou Voltaire. Rousseau lui fut présenté en 1743, s’en éprit, lui déclara sa flamme puis s’en excusa dans une lettre d’excuse. Madame Dupin ne lui en tint pas rigueur et l’engagea comme secrétaire en 1745 pour l’aider dans ses travaux littéraires. Rousseau demeura longtemps auprès d’elle, ne quittant son service qu’en 1751, et lui conserva toujours une tendre amitié. LES ANNEES PASSEES PAR ROUSSEAU AU SERVICE DE MADAME DUPIN FURENT « DECISIVES QUANT A LA FORMATION ET A LA PREMIERE FORMULATION DE SES IDEES » (Jean-Pierre Le Bouler, article sur madame Dupin dans Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau, Raymond Trousson et Frédéric Eigeldinger dir., p. 263).

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