Tableaux

Le temps, vite ! Dans les ventes live et ventes online de Tableaux, les tableaux anciens règnent sur un vaste domaine couvrant sept siècles, des icônes gréco-byzantines aux paysages romantiques.
Après 1870, les tableaux impressionnistes et modernes leurs emboîtent le pas jusqu’à la Seconde Guerre mondiale avec les écoles impressionniste et néo-impressionniste suivis des fauves, des cubistes, des surréalistes…
A partir de 1945, les tableaux d’après-guerre et contemporains recouvrent les productions artistiques de l’expressionnisme abstrait à l’Arte Povera, en passant par le Spatialisme et le Pop art.
Les peintures proposées dans les ventes online de Tableaux font défiler de façon étourdissante toute l’histoire de l’art : tableaux religieux, natures mortes, vanités, tableaux de fleurs et tableaux de genre des écoles hollandaises et flamandes, sujets historiques et scènes mythologiques, tableaux d’histoire, paysages de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles…Les révolutions picturales de la fin du XIXe et l’aventure des avant-gardes du XXe siècle se rejouent aussi sous nos yeux aux enchères, jusqu’aux subversions de l’art le plus actuel de Soulages, Combas, Vasarely, Arman,Capron, Mitoraj, Sonia Delaunay, Garouste, Hartung, Tal coat , etc.
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Lots recommandés

WYBRAND DE GEEST (Hollande, 1592 - vers 1661). "Madeleine en extase". D'après CARAVAGGIO (1571 -1610). Huile sur toile. Signée et datée dans le coin inférieur droit. Avec inscription "Michealem/ Angelum Caravaggio.../Mediolan./". Littérature : -J. Ainaud, "Ribalta y Caravaggio", in Anales del Boletin de los Museos de Barcelona, 1947, p. 394, no. 32 ; -E . Valdivieso, Pintura Holandesa de Siglo XVII en Espana, 1973 ; -B . Nicolson, "Recent Caravaggio Studies", in Burlington Magazine, vol. CXVI, no. 859, octobre 1974, p. 624, reproduit fig. 94 ; -M . Cinotti & A. Dell'Acqua, "Michelangelo Merisi detto il Caravaggio. Tutte le opere", in I pittori bergamaschi dal XIII al XIX secolo. Il Seicento, vol. I, Bergamo 1983, p. 542, no. 64 ; La pintura holandesa del siglo de oro : la escuela de Utrecht, catalogue d'exposition, Madrid, Bilbao, Barcelona 1992-3, pp. 158-9, no. 32 ; -M . Marini, Caravaggio, "Pictor Praestantissimus", Rome 2001, p. 508, n° 76 ; -V . Pacelli, L'Ultimo Caravaggio, Naples 2002, p. 66, reproduit fig. 74 : -S . Cassani (ed.), Caravaggio, L'Ultimo tempo, catalogue d'exposition, Naples 2004-2005, p. 164- 5, no. 25b, reproduit. Expositions : -Madrid, Bilbao, Barcelone, Peinture hollandaise du siècle d'or : l'école d'Utrecht, 1992-3, no. 32 ; -Naples Naples, Museo di Capodimonte, Caravaggio. L'Ultimo ? ???? 1606-1610, 23 octobre 2004- 23 janvier 2005, n° 25b. Dimensions : 110 x 87 cm ; 124 x 144 cm (cadre). Wybrand de Geest était un portraitiste exceptionnel du Siècle d'or néerlandais, particulièrement lié au caravagisme néerlandais. Le présent tableau est en fait une version de la Madeleine en extase que le Caravage a peinte en 1606. De Geest a dû connaître le tableau de première main, car il était un disciple du maître italien lorsqu'il vivait à Rome. Il faisait partie de son atelier et il est donc possible qu'il ait peint cette huile sous la supervision du Caravage. Comme dans le tableau original, Marie-Madeleine semble endormie, vivant une extase mystique comme un ravissement intérieur. Elle hérite du Caravage le traitement expressif du clair-obscur. La lumière modèle les contours avec des ciselures nettes. Virtuose est aussi l'utilisation des glacis, appréciable dans les larmes qui glissent sur une pommette. La bouche entrouverte et les paupières closes expriment l'abandon langoureux à l'extase. Les longs cheveux bruns tombent comme un fil de soie sur ses genoux. Les tissus veloutés rivalisent d'onctuosité avec la douceur de la chair. L'extase mystique devient érotique, tant chez le Caravage que chez De Geest, dont les tableaux exhalent une grande sensualité. Le Caravage avait dépouillé le décor de tout ornement. De Geest ajoute deux éléments symboliques (la fiole d'onguent et le crâne), qui n'enlèvent rien à la nudité de la contemplation intime d'une expérience sublime. Wybrand de Geest est né et mort à Leeuwarden. Il apprend la peinture avec son père, Simon Juckesz, verrier. Plus tard, il étudie avec Abraham Bloemaert. De 1614 à 1618, il effectue un Grand Tour à travers la France et l'Italie. En 1616, il rencontre Leonard Bramer à Aix-en-Provence. Pendant son séjour à Rome, il fait partie du cercle de peintres connu sous le nom de Bentvueghels et travaille comme élève dans l'atelier du Caravage. De Geest épouse Hendrickje Fransdr Uylenburgh, nièce de Saskia van Uylenburgh, épouse de Rembrandt. En 1634, juste avant leur mariage, Rembrandt rendit visite à De Geest. De Geest était le plus grand portraitiste de Frise et a peint de nombreux portraits des citoyens aisés de son époque, dont beaucoup sont conservés au musée frison. Les portraits les plus intimes qu'il a peints sont peut-être ceux de sa famille proche. De Geest a influencé Jacob Adriaensz Backer, et ses élèves étaient Jan Jansz. de Stomme et Jacob Potma. Ses fils Julius et Frank étaient également peintres. Son petit-fils Wybrand écrivit des pièces de théâtre, un guide de voyage à Rome et publia "Het Kabinet der Statuen" (1702).

Estim. 100 000 - 110 000 EUR

Anna Eva BERGMANN (1909-1987) N°60-1962 Clavecin doré Tempera et feuille de métal Signée et datée en bas à droite AEB 1962 et annotée au verso no 60-1962 65 x 100 cm Cette oeuvre est incluse dans le catalogue raisonné de l'oeuvre d'Anna-Eva Bergman. « Je ne peins pas vraiment à l'or ». Anna-Eva Bergman naît à Stockholm le 29 mai 1909, de mère norvégienne et de père suédois. Ses parents se séparent six mois après sa naissance et sa mère la ramène en Norvège où elle passe son enfance et son adolescence. Elle fait ses études à l'Académie des Beaux-Arts d'Oslo (1927) et à l'École des Arts Appliqués de Vienne (1928). Ses écrits et dessins, dès l'âge de quatorze ans, témoignent de son sens de l'humour et de l'observation. En quelques traits, elle saisit un visage, une attitude ou un mouvement. En avril 1929, elle part à Paris et s'inscrit à l'Académie André Lhote. En mai, elle rencontre Hans Hartung. Ils se marient la même année à Dresde. Son art est marqué à ses débuts par les artistes allemands de la Neue Sachlichkeit, comme George Grosz ou Otto Dix. Ses dessins de personnages emblématiques de la bourgeoisie allemande et française traduisent un regard plein d'humour, mais elle passe volontiers à la satire quand ses dessins évoquent la montée du nazisme en Allemagne au début des années 1930 ou caricaturent le Général Franco en 1935 ou encore l'occupation allemande en Norvège. De 1933 à 1934, le couple s'installe dans l'île de Minorque, aux Baléares. Les peintures et aquarelles de cette période montrent son intérêt pour le nombre d'or ou l'architecture et annoncent les formes simples, construites de son travail futur. Le couple divorce en 1938, Anna-Eva Bergman retourne en Norvège et retrouve sa nationalité norvégienne ; elle était devenue allemande lors de son mariage en 1929. De 1935 à 1945, elle se consacre essentiellement à l'illustration et à l'écriture. En 1946, elle recommence à peindre avec intensité et s'engage à la fin des années 1940 dans une voie non figurative. Peinture et écriture sont alors étroitement liées. Les « carnets » qu'elle a tenus de 1941 à 1951 décrivent son cheminement intime, jour après jour, dans la construction d'un monde pictural symbolique et abondent de questions théoriques ou techniques, de réflexions sur l'art, sur l'esthétique ou la philosophie. La ligne et le rythme y deviennent fondamentaux. Cette période marque un tournant majeur dans sa création. Elle invente et construit peu à peu un univers singulier. Elle réalise son premier tableau à la feuille d'or. En 1951, elle abandonne définitivement l'illustration. En 1952, elle s'installe à Paris et retrouve Hans Hartung. Ils décident de vivre à nouveau ensemble, puis se remarient en 1957. Ils emménagent dans une maison-atelier rue Gauguet, près du Parc Montsouris en 1959. En 1958, dans une série d'oeuvres sur papier de même format, à la tempera et feuille de métal, Anna-Eva Bergman décline pour la première fois en peinture le répertoire de formes qu'elle a développé dans son travail depuis 1952 : pierre, lune, astre, planète, montagne, stèle, arbre, tombeau, vallée, barque, proue ou miroir. Elle en fera l'inventaire complet à la fin des années 1960 sous forme de listes qui détaillent ses thèmes, décomposent son alphabet, fabriquent des ensembles et montrent leurs transformations dans ses peintures et ses estampes. En 1962, le couple Hartung-Bergman acquiert un terrain recouvert d'oliviers sur les hauteurs d'Antibes. Bergman et Hartung effectuent leur premier séjour à Carboneras, sur la côte andalouse, en Espagne, un lieu « resté sauvage et inchangé, occupé uniquement par des paysans, des pêcheurs et des bohémiens, comme nous l'aimions tant Hans et moi ». Elle peint également dans son atelier parisien de la rue Gauguet. L'oeuvre de 1962 que nous présentons chez Aponem ce jour témoigne de l'éclosion de cette nouvelle période chez l'artiste. Intitulée Clavecin doré, cette toiles aux reflets métalliques mouvants, emprunte de musicalité, illustre parfaitement la maturité de la seconde période de l'artiste qui s'impose comme maître de l'abstraction (1950 à 1987). La première oeuvre connue de l'artiste utilisant l'or date officiellement de 1950 « N°ca - 1948-50 ». Cette matière en particulier distingue la production de Bergman de celle de ses contemporains: la feuille de métal. De nombreux auteurs tels que Moe ont expliqué que l'artiste avait appris à utiliser la feuille de métal avec Christian Lange. Architecte d'Europe centrale par son éducation et ses origines, Lange serait intervenu dans la restauration de la cathédrale Sainte-Élisabeth de Kosice et celle de la basilique Saint-Gilles de Bardejov, en Slovaquie (anciennement Kaschau et Bartfeld). Dans une lettre à Hans Hartung, datée du 24 août 1949, Bergman décrit Lange comme un formidable professeur et architecte gothique

Estim. 40 000 - 60 000 EUR

Konstantin Andreïevitch SOMOV (Saint-Pétersbourg, 1869 - Paris, 1939) - Jeune femme allongée sur un divan (1917) Aquarelle, encre, mine de plomb et rehauts de gouache sur carton marouflé sur soie H. 16,5 x L. 22,8 cm. Provenance Acquis directement auprès de l’artiste par Vladimir Girshman (1867-1936), collectionneur et ami proche de K. Somov en 1918. Galerie Raydon, New York. Acquis auprès de la galerie susmentionnée en 1996 et conservé jusqu’en 2017. Vente Christie’s Londres, 27 novembre 2017, lot n°11 (adjugé 75,000 GBP). Collection privée européenne. Oeuvre en rapport Une autre aquarelle de K. Somov, intitulée “Jeune femme endormie”, peinte en 1909, et figurant la même jeune femme à la différence qu’elle a les yeux clos, faisait également partie de la collection de Vladimir Girshman. Il l’avait acquise auprès du collectionneur P. Barichnikov et est depuis conservée dans les collections de la galerie Trétiakov à Moscou suite à la nationalisation de sa collection en 1919. (Ill 1) Une huile sur toile, récemment redécouverte, figure également la même jeune femme dans la même position et a été commandé par Bernhard V. Elkan (?-1937) que Somov achève le 21 août 1919 et qu’il vend 7000 roubles (Vendu chez Sotheby’s Londres, le 1er décembre 2022, lot n°59, adjugé 1,128,200 GBP). (Ill. 2) Historique Alexandre Benois définissait Somov comme le "créateur du style idyllique d’une vie passée", notamment grâce à son style tout à fait particulier largement influencé par l’esthétique du XVIIIe siècle. Il joue entre les influences du mouvement symboliste et l’Art Nouveau, caractérisant sa peinture par l'utilisation de couleurs délicates, de lignes fluides et de compositions élégantes. Il excelle notamment dans la représentation de scènes intimistes, mettant en scène des personnages aristocratiques dans des environnements raffinés. Ses œuvres sont souvent empreintes d'une atmosphère mélancolique et évocatrice, créant ainsi une ambiance poétique. Élégance, délicatesse et raffinement sont les maîtres mots pour définir l’oeuvre de Somov, et ils sont parfaitement incarnés dans notre “Jeune femme allongée sur un divan”. Selon le journal de l’artiste, notre tableau a été débuté le 19 décembre 1917, mais insatisfait de ses progrès, l'artiste décide de mettre ce tableau de côté jusqu’au 18 avril 1918 où Vladimir Girshman, collectionneur et ami proche de Somov lui demande de le terminer : « G[irshman] est passé ce matin et m'a demandé de terminer l'aquarelle « Dormir » pour trois mille » (Musée d'État russe, collection de manuscrits, folio 133, inventaire 1), unité 118). L'œuvre est finalement vendue le 5 mai 1918 et notée dans l’inventaire de l’artiste comme “À VO Girshman : Dame allongée sur un divan, aquarelle[couleur]. 3000 r[oubles]” (Musée d'État russe, collection de manuscrits, folio 133, unité 80, revers de la p. 72). L’autre “Jeune femme endormie” de 1909 et faisant également partie de la collection de V. Girshman, a rejoint les collections de la Galerie Trétiakov à Moscou après la nationalisation de sa collection en 1919. Elle devait former pendant avec notre tableau qui, lui, a traversé les frontières. Tout au long de sa carrière artistique, Konstantin Somov reprend souvent le motif de jeunes femmes endormies, paisiblement allongées ou somnolentes. Ces représentations, très prisées des collectionneurs, suscitent constamment un grand intérêt auprès des connaisseurs, permettant à l'artiste de connaître un brillant succès de son vivant. Il affectionne répéter les scènes, mais ne manque jamais de jouer avec les détails, à l’instar de la garniture du canapé, la couleur des robes, ou le moment de la journée, comme dans notre tableau où l’on peut aisément imaginer, à travers la fenêtre, le froid et la neige d’une soirée d’hiver à Saint-Pétersbourg dans les années 1920.

Estim. 80 000 - 120 000 EUR

Ignacio ZULOAGA (1870-1945) - Portrait d'Erik Satie Huile sur toile, signée en bas à gauche et dédicacée A mon cher ami Erik Satie 50 x 61 cm Petit enfoncement Exposition : - Erik Satie, Arcueil, Maison de l'enfance, 15 au 22 mai 1966, BNF Paris, mai-juin 1966, n° 50 - De Chat noir à Dada, IVAM, Centre Julio Gonzalez, Valence, 19 septembre - 11 novembre 1966 - Zuloaga (1870-1945). Musée des Beaux-Arts de Bilbao, 29 mai 2019 au 20 octobre 2019 « Conrad Satie nous demande ainsi qu'à Desormiere à Wiener et à Caby de l'aider à trier les affaires personnelles de son frère avant sa vente publique... le jour de la vente, les amis de Satie décidèrent d'acquérir tout ce qui revêtait un caractère personnel. Déso [Désormière], à côté du commissaire-priseur, tout en poussant les enchères, surveillait et rachetait ce qui était suscptible de nous intéresser. C'est ainsi que le comte de Beaumont se rendit possesseur du grand portrait de Satie, jouant de l'orgue - genre vitrail - par Antoine de la Rochefoucauld ; Braque acheta le portrait de Satie par Desboutins ainsi que le vieux piano ; je revins chez moi avec toutes sortes de souvenirs : des cannes, des dessins à l'encre rouge représentant des personnages du ballet Upsud, sans doute ; des figurations graphiques, genre plain-chant, peinturlurées et encadrées et un grand tableau qui, je le constatai en le nettoyant, était le portrait de notre ami par Zuloaga... » DM, Ma vie heureuse.

Estim. 5 000 - 8 000 EUR

JEAN-MICHEL ATLAN (1913-1960) - Composition Abstraite, 1954 Pastel sur papier signé en bas à gauche Dimensions : 46 x 55 cm Accompagné d'un certificat d'authenticité daté 2016. Peintre, dessinateur et poête français d'origine judéo-Berbère né à Constantine en Algérie, il arrive à Paris en 1930 où il étudie la philosophie à la Sorbonne. Il commence à peindre une première fois en 1941 mais il est arrêté pour son engagement dans la résistance et parce qu'il est juif. Ayant échappé aux camps d'extermination en simulant la folie, il est interné jusqu'à la libération, à l'instar de Léon Schwarz-Abrys, à l'hôpital Sainte-Anne. Ami de Jean Duvignaud, Alain Robbe-Grillet et René de Obaldia, il se consacre désormais à la peinture et expose en 1944 au Salon des surindépendants dans un style expressionniste. Quelques mois plus tard, en novembre 1944, il publie un recueil de poème. En 1946, Atlan rencontre Asger Jorn et rejoint le mouvement CoBrA en se rapprochant de l'abstraction. Cette même année 1946, Maeght publie l'ouvrage Description d'un Combat de Franz Kafka et dont les lithographies en noir ont été réalisées par Atlan. Il participe à la création du groupe CoBrA, grâce à l'intervention de Guillaume Corneille et en 1955, il expose à la galerie Charpentier à Paris. Atlan commence à peindre sans ordre ou structure formelle préconçus, tout fasciné qu'il est par la matière rendue en empattements de couleurs, frottages et autres ratures comme dans Peinture (1947). Il ne se forge un style pensé qu'à partir de 1950, où l'informel cède la place à une organisation plastique. Victime d'une hémorragie en 1959 pendant une exposition à Londres, il décèdera le 12 février 1960 d'un cancer foudroyant, peu de temps avant de présenter ses toiles à New York.

Estim. 5 000 - 10 000 EUR

Vassili Dmitrievitch POLENOV (1844-1927) - Bateau de pêche à Étretat, Normandie (1874) Huile sur panneau, porte les traces d’une ancienne inscription au dos du panneau. Dans son cadre d’origine avec cartouche en argent. H. 10,5 x L. 18 cm. Provenance Ancienne collection E. Miller (Finlande) Acquis auprès du propriétaire susmentionné par le Dr Vladimir Fiala (1922-1997), historien d’art, en Finlande en 1930. Vente Christie’s Londres, le 25 novembre 2013, lot n°18 (adjugé 15,000 GPB). Collection privée européenne. Oeuvre en rapport Notre tableau est très vraisemblablement une œuvre préparatoire pour “Bateau de pêche à Étretat, Normandie”, également peint en 1874, une huile sur carton, mesurant 40 x 65 cm, conservé à la Galerie Trétiakov à Moscou (Inv.6234) et donné par l’artiste au musée en 1926. (Ill 1) Exposition Prague, Galerie Nationale, Exposition “Art Russe”, 1953, n°120. Littérature Catalogue d’exposition “Art Russe” Galerie Nationale de Prague, p. 22, n°120. V. Fiala, “Vystavka ruskeho umeni v Narodni galerii [Exposition d’Art Russe à la Galerie Nationale], Prague, 1953, p. 372. V. Fiala, “V. D. Polenov”, Bratislava, 1956, illustré p. 17 et listé p. 25, n° 4. V. Fiala, “Les paysages russes dans les collections tchécoslovaques”, Moscou, 1970, illustré p. 100, listé pp. 108-109. V. Fiala, “L'art Russe dans les collections tchécoslovaques”, Leningrad, 1974, listé p. 93, n°193. Catalogue de la Galerie nationale Tretiakov : Peintures de la seconde moitié du XIXe siècle, Moscou, 2006, vol. 4, n° 2, p. 91. Historique Notre tableau est le fruit des recherches de Vassili Polenov, artiste académique et naturaliste, qui fut fortement influencé par la peinture impressionniste à la suite de son voyage en France entre 1872 et 1876, une période qui marqua un tournant décisif dans sa carrière artistique. À cette époque, Paris était le théâtre des premières expositions des impressionnistes, creuset des discussions et des controverses au sein des milieux spécialisés. Sensible à la modernité, Polenov se passionna pour la pratique novatrice de la peinture en immersion dans la nature et partit, accompagné d’Ilya Repin, pour la Normandie. De juillet à septembre 1874, Polenov partagea la résidence de I. Repin et y produisit une série de paysages et de croquis, parmi lesquels se trouve “Bateau de pêche à Étretat, Normandie”. Dans cette œuvre préparatoire au tableau final, aujourd’hui conservée à la Galerie Trétiakov, Polenov s’affirme en tant que maître de la peinture en plein air. Il restitue avec une minutie remarquable les vagues vertes, la mousse de l’écume, et l’humidité de l’air marin en toile de fond de la célèbre falaise d’Aval. À la différence de l'œuvre définitive, Polenov n’a pas représenté ici les pêcheurs occupés à démonter les filets près du bateau. Douze ans plus tard, de retour en Russie, Vassili Polenov livra la version achevée de “Bateau de pêche à Étretat, Normandie” lors de la cinquième exposition de la Société des amateurs d'art de Moscou, qui fut accueillie avec enthousiasme par le public et les critiques. En 1926, l’artiste fit don de l’œuvre à la Galerie Trétiakov où elle est toujours conservée aujourd'hui, honorant ainsi les plages normandes.

Estim. 12 000 - 15 000 EUR

CHARLES CAMOIN (1879-1965) - Mère et l'enfant Huile sur toile signée en bas à droite Dimensions : 47,5 x 55,5 cm Provenance: - Collection Georg Hartmann, Frankfurt, - Christie's Londres, - Collection privée Monaco Peintre postimpressionniste et fauve de nus, de portraits, de paysages, de marines et de natures mortes, il est également aquarelliste, pastelliste et graveur. Il s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et intègre brièvement l’atelier de Gustave Moreau et c’est là qu’il rencontre Matisse, Marquet et Manguin, élèves en même temps que lui et dont il dit qu’il a beaucoup plus appris d’eux que du maître qui disparaît la même année. Ils décident d’ailleurs tous les quatre de quitter l’atelier repris par Cormon pour rejoindre l’atelier libre Camillo, rue de la Grande Chaumière. A l’instar de ses amis, Camoin fait déjà évoluer sa palette vers des tonalités claires, influencé par la découverte de l’impressionnisme. De cette période datent les premiers paysages de Paris et d’Ile de France qui témoignent d’une très grande proximité avec Matisse et Marquet. Intégré dans un régiment à Aix-en-Provence, il rencontre Cézanne pourtant connu pour son caractère difficile. Mais Cézanne se prend d’amitié pour le jeune peintre et l’invite régulièrement lui prodiguant des conseils précieux. C’est après un voyage en Italie et un franc succès dans les galeries parisiennes où il est en tête des ventes dont une toile achetée par Signac que Camoin participe à la Salle VII du Salon d’Automne en 1905 au lancement du fauvisme en compagnie de Matisse, Marquet, Derain et Vlaminck. Ses paysages et notamment ses vues de Saint-Tropez dégagent alors une lumière propre au groupe des Fauves. Toutefois, Camoin ne met jamais en péril la cohésion de l’image peinte et ne transpose que rarement ses couleurs. La femme lui inspire aussi des portraits particulièrement délicats et sensibles, où elle apparaît pensive et lointaine. A partir de 1908, sa peinture évolue dans une veine plus expressionniste et il réintroduit le noir dans sa palette. Moins attentive aux détails et à la structure, l’écriture colorée accorde une importance croissante à la gestualité de la touche. A la suite de sa rupture avec Charmy, Camoin rejoint Matisse à Tanger où il passe la saison d’hiver 1912-1913 auprès de son ami qui lui redonne le goût du travail. Il ramène du Maroc des paysages dans lesquels il renonce au noir pour évoluer vers une gamme de teintes beaucoup plus tendres et cette évolution se confirme à son retour en France avec des vues de Marseille, Cassis et Martigues peintes dans la même veine. Après la guerre, Camoin se marie et il débute une nouvelle vie, partageant son temps entre son atelier de Montmartre et de longs séjours dans le midi, surtout à Saint-Tropez où il s’installe en 1921. Il peint de nombreuses vues du Golfe et de ses environs comme la Baie des Canoubiers, Le Favouillou, Les Vendanges, Ramatuelle entre les pins, La Place des Lices, Les Joueurs de boules. Il trouvera l’aboutissement au terme de sa carrière à travers d’une série de Baigneuses, qui constitue aussi son ultime hommage à Cézanne.

Estim. 8 000 - 15 000 EUR

Modigliani, Amedeo - (1884 Livourne - 1920 Paris). nu assis. Cire sur vergé, avec filigrane "Old Mora Mill" et monogr. "CV." 39,5 X 53 cm. Signé et daté. "Lundi 7 juillet" en bas à gauche. En bas à droite également signé. - Restauré . ╔Provenance╗ : Collection du Docteur Gaillard, Aix-les-Bains. Collection privée, France. Vente, Tajan, Paris, Espace Tajan, 7 mai 2010, lot 212. ╔Répertoire des œuvres╗ : Christian Parisot, Modigliani, Catalogue raisonné, Dessins, Aquarelles, tome III, Edizioni Carte Segrete, Rome : 2006, n° 69-10, p. 76 (illustration en noir et blanc) et p. 265 (décrit). ╔Expositions╗ : Modigliani, Hébuterne et les artistes de Montmartre et Montparnasse, Ancône et Caserte, 2003 ; Modigliani y la escuala de Paris. Caixa, Girona, Segovia et Barcelona, 2002, n° 64 - Les documents existants seront remis à l'acheteur ("Extrait des Archives" et autres). - Crayon de cire sur papier layé marqué à l'eau 'Old Mora Mill' avec un monogramme "CV". Signé et daté 'lundi 7 juillet' en bas à gauche, signé à nouveau en bas à droite. - restorations . - L'acheteur recevra tous les documents ("Extrait des archives, copy from Catalogue Raisonné and others). "La personnalité artistique d'Amedeo Modigliani se révèle dans son travail de dessinateur, dès le début de son activité, commencée à Paris à l'âge de vingt-deux ans. Avant son départ pour Paris en 1906, il a exécuté en Italie quelques peintures et quelques dessins ; mais ce ne sont que de simples souvenirs ou témoignages d'essais scolastiques, nés de sa brève visite à l'atelier du peintre macchiaiolo Guglielmo Micheli, entre deux maladies, ou de sa présence irrégulière aux cours de l'Académie des Beaux-Arts de Venise. Les vrais maîtres de Modigliani sont les chefs-d'œuvre du passé qu'il a vus et aimés à loisir dans sa jeunesse dans les musées de Rome, Naples, Florence et Venise. [...] Modigliani est ce que nous appelons un dessinateur-né ; dès le début, son coup de crayon est basé sur la valeur de la ligne pure, toujours dessiné sans hésitation, sans jamais rien regretter, parfait et déjà original". (Ambriogo Ceroni, "Amedeo Modigliani, Peintre, Suivi des 'Souvenirs' de Lunia Czechowska", Edizioni del Milione, Milan : 1958). Cette feuille appartient à cette catégorie de "[...] dessins jetés rapidement et d'une assurance stupéfiante" (Werner Schmalenbach, "Amedeo Modigliani : Malerei, Zeichnungen, Skulpturen", Munich : Prestel 1990), souvent caractérisée comme la quintessence de la mise en forme de l'artiste : le corps, plus une idée qu'une apparence physique réelle, formulé par le contour et la surface, l'œil fermé - assez souvent, même dans les portraits peints, des formes en amande vides irritantes, ici seulement une petite croix. D

Estim. 65 000 - 100 000 EUR

Tadeusz STYKA (1889-1954). - Portrait d’Elisabeth Balletta (c.1870-1959). Huile sur toile, signée en bas à gauche. Encadré. H. 92,2 x 72,5 cm. Provenance Commande d’Elisabeth Balletta au peintre Tadeusz Styka à Paris. Collection privée de ses descendants, Paris. Historique Ce superbe portrait représentant Elisabeth Balletta, dite la Balletta, est le tableau le plus connu de la célèbre ballerine du Théâtre Michel à Saint-Pétersbourg. Il est pour la première fois présenté au public et a été conservé jusqu’à présent dans la famille des descendants. Elisabeth Balletta a connu un succès fulgurant en embrassant une brillante carrière de danseuse de ballet au Théâtre impérial Michel appelé “le Théâtre français” à Saint-Pétersbourg. Elle en devient la Prima Donna et est remarquée par le Tsarévich Nicolas Alexandrovich, avant de faire la rencontre de l’oncle de ce dernier, le Grand-Duc Alexis Alexandrovich (1850-1908). Cette relation amoureuse très décriée marque un tournant dans la vie de celle qu’on appelle “La Balletta”. Couverte de bijoux par le tsar, la plupart commandés chez les plus grands joailliers et notamment chez Fabergé, elle les arbore fièrement lors de ses représentations au théâtre. Elle est notamment connue pour avoir reçu ou commandé des pièces exceptionnelles chez les fournisseurs de la cour impériale, notamment un bracelet par F. Koechli, qu’elle porte sur ce portrait au poignet droit, et qui a été vendu en 2008 (Vente Artcurial). Après avoir été accusée d’être la responsable de la débâcle de Tsushima, Elisabeth Balletta quitte la Russie après vingt-cinq ans de carrière au Théâtre Michel et s’installe à Paris dans son somptueux appartement de l’avenue Bosquet. Héritière d’une importante fortune suite à la mort du Grand-Duc, c’est au cours de cette période parisienne qu’elle fait la rencontre de Tadeusz Styka et qu’elle lui commande ce grand portrait. Comme incarnation de sa nouvelle vie, elle se fait portraiturer sereine et accomplie, lovée dans une large étole de fourrure et de bijoux symboles de sa réussite.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR