Null PRINCESSE DE BACTRIANE Art bactrien fin du IIIe - début du IIe millénaire a…
Description

PRINCESSE DE BACTRIANE Art bactrien fin du IIIe - début du IIe millénaire avant J.-C. Chlorite (ou stéatite ?), pierre calcaire H. 8,2 cm Statuette complète, excellent état pied droit perdu (inséré à l'origine dans le trou carré visible) pas de traces des bras conservées. Par endroits éclats perdus, ébréchures. Visage légèrement abîmé. Provenance Ancienne collection particulière, Londres (Grande-Bretagne) Ancienne collection Bill et Linda Beierwaltes, Colorado (Etats-Unis), années 80-90 Le corps, les jambes et les cheveux sont en chlorite, tandis que la tête et le pied sont en calcaire blanc. Le décolleté, dont la surface est moins lisse, était probablement décoré par des éléments rapportés (une parure ?) faits d'un autre matériau. Le fond est lisse sans aucun détail sculpté. Ces divers éléments étaient certainement assemblés à l'aide d'un matériau collant dont il ne reste pas de traces. Cette statuette représente une femme assise sur le sol, vêtue d"une ample robe qui l'enveloppe tout entière. Le buste est vertical, fin et de forme rectangulaire, le contour des épaules est arrondi ; les jambes forment un plateau ; l'extrémité pointue, dans la partie postérieure à gauche, correspond probablement à un pli du tissu derrière le pied. Le large trou ovale, pratiqué entre les épaules, servait pour insérer le cou et la tête de la statuette. Le traitement du visage et les formes montrent d'excellentes compétences artistiques. Les détails sont rendus de manière très élaborée mais stylisée : les yeux sont en amande, la bouche est une simple fente horizontale, le long nez est pointu, les oreilles - un peu trop grandes - sont sculptées en forme de feuille. La chevelure forme une calotte finement décorée de cercles gravés qui indiquent probablement des cheveux bouclés, avec deux mèches relevées juste au-dessus des tempes. La femme est enveloppée dans un long vêtement, dont la texture est rendue par une série de losanges en léger relief, disposés en rangées régulières et décorées de chevrons incisés. Cette tunique, ou du moins sa matière, rappelle le kaunakes (les traditionnelles robes mésopotamiennes à l'Âge du bronze) ; elle est composée de longues stries en épi qui auraient imité un mouton ou une peau de chèvre. Les statuettes de Bactriane portent les kaunakes d'une manière différente des autres figures mésopotamiennes : ici, le vêtement composé d'éléments pointus recouvre indistinctement tout le corps. La seule bordure de tissu visible apparaît au niveau de la poitrine, traversée en écharpe par une ligne droite en très faible relief (de l'épaule gauche jusqu"au flanc droit). Ces statuettes composites forment une classe d'objets uniques et appartiennent spécifiquement à la civilisation de l'Ouest de l'Asie centrale (ils viennent d'une zone très large allant de Margiana - Turkménistan moderne - au Pakistan, avec une grande concentration en Bactriane). Ils mesurent rarement plus de 15 cm de hauteur. Ils se caractérisent par leur nature composite tenant à l'utilisation de divers matériaux polychromes et à l'assemblage de divers éléments démontables. Il existe cependant d"importantes différences dans l'attitude des figures parmi lesquelles celle-ci est l'une des plus raffinées et des plus complètes conservées aujourd"hui (fig. 1). l'absence d"attributs propres aux figurines bactriennes et le fait que peu de contextes archéologiques précis soient connus (le plus souvent elles proviennent de nécropoles, mais quelques exemplaires ont été mis au jour dans des habitats), nous empêchent de définir avec précision leur signification. Si leur rapport avec le monde funéraire est certain, nous ne savons pas s"il s"agit d"une divinité, d"un porteur d"offrande, d"une figure protectrice, d"un intermédiaire entre le fidèle et la divinité, etc. Par ailleurs, l'existence de plusieurs types de statuettes pourrait indiquer que plusieurs personnages sont représentés sous ces traits ou qu"on est en présence de différents aspects de la même figure. Bien qu"aucune étude typologique complète de ce matériel n"ait encore été publiée, on peut indiquer l'existence de quelques catégories distinctes comme celles des statuettes debout, des statuettes assises sur un tabouret visible ou caché par le kaunakès, des statuettes assises sur le sol aux genoux pliés (comme ici) ou des statuettes au corps schématique, plat et triangulaire (sans buste). Leur aspect apparaît comme la transposition en trois dimensions des divinités et des reines élamites contemporaines, telles qu"elles sont représentées sur les sceaux-cylindres de Suse et d"autres centres en Iran, ou sur le célèbre gobelet en argent du Fars (Marv Dasht, Téhéran, Musée Bastani). Les affinités iconographiques avec les objets mésopotamiens et iraniens et leur distribution nous aident à bien définir le cadre chronologique : les archéologues s"accordent à dater ces figurines de la fin du IIIe millénaire ou du début du IIe millénaire avant J.-C. Elles sont donc contemporaines des autres remarquables pro

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PRINCESSE DE BACTRIANE Art bactrien fin du IIIe - début du IIe millénaire avant J.-C. Chlorite (ou stéatite ?), pierre calcaire H. 8,2 cm Statuette complète, excellent état pied droit perdu (inséré à l'origine dans le trou carré visible) pas de traces des bras conservées. Par endroits éclats perdus, ébréchures. Visage légèrement abîmé. Provenance Ancienne collection particulière, Londres (Grande-Bretagne) Ancienne collection Bill et Linda Beierwaltes, Colorado (Etats-Unis), années 80-90 Le corps, les jambes et les cheveux sont en chlorite, tandis que la tête et le pied sont en calcaire blanc. Le décolleté, dont la surface est moins lisse, était probablement décoré par des éléments rapportés (une parure ?) faits d'un autre matériau. Le fond est lisse sans aucun détail sculpté. Ces divers éléments étaient certainement assemblés à l'aide d'un matériau collant dont il ne reste pas de traces. Cette statuette représente une femme assise sur le sol, vêtue d"une ample robe qui l'enveloppe tout entière. Le buste est vertical, fin et de forme rectangulaire, le contour des épaules est arrondi ; les jambes forment un plateau ; l'extrémité pointue, dans la partie postérieure à gauche, correspond probablement à un pli du tissu derrière le pied. Le large trou ovale, pratiqué entre les épaules, servait pour insérer le cou et la tête de la statuette. Le traitement du visage et les formes montrent d'excellentes compétences artistiques. Les détails sont rendus de manière très élaborée mais stylisée : les yeux sont en amande, la bouche est une simple fente horizontale, le long nez est pointu, les oreilles - un peu trop grandes - sont sculptées en forme de feuille. La chevelure forme une calotte finement décorée de cercles gravés qui indiquent probablement des cheveux bouclés, avec deux mèches relevées juste au-dessus des tempes. La femme est enveloppée dans un long vêtement, dont la texture est rendue par une série de losanges en léger relief, disposés en rangées régulières et décorées de chevrons incisés. Cette tunique, ou du moins sa matière, rappelle le kaunakes (les traditionnelles robes mésopotamiennes à l'Âge du bronze) ; elle est composée de longues stries en épi qui auraient imité un mouton ou une peau de chèvre. Les statuettes de Bactriane portent les kaunakes d'une manière différente des autres figures mésopotamiennes : ici, le vêtement composé d'éléments pointus recouvre indistinctement tout le corps. La seule bordure de tissu visible apparaît au niveau de la poitrine, traversée en écharpe par une ligne droite en très faible relief (de l'épaule gauche jusqu"au flanc droit). Ces statuettes composites forment une classe d'objets uniques et appartiennent spécifiquement à la civilisation de l'Ouest de l'Asie centrale (ils viennent d'une zone très large allant de Margiana - Turkménistan moderne - au Pakistan, avec une grande concentration en Bactriane). Ils mesurent rarement plus de 15 cm de hauteur. Ils se caractérisent par leur nature composite tenant à l'utilisation de divers matériaux polychromes et à l'assemblage de divers éléments démontables. Il existe cependant d"importantes différences dans l'attitude des figures parmi lesquelles celle-ci est l'une des plus raffinées et des plus complètes conservées aujourd"hui (fig. 1). l'absence d"attributs propres aux figurines bactriennes et le fait que peu de contextes archéologiques précis soient connus (le plus souvent elles proviennent de nécropoles, mais quelques exemplaires ont été mis au jour dans des habitats), nous empêchent de définir avec précision leur signification. Si leur rapport avec le monde funéraire est certain, nous ne savons pas s"il s"agit d"une divinité, d"un porteur d"offrande, d"une figure protectrice, d"un intermédiaire entre le fidèle et la divinité, etc. Par ailleurs, l'existence de plusieurs types de statuettes pourrait indiquer que plusieurs personnages sont représentés sous ces traits ou qu"on est en présence de différents aspects de la même figure. Bien qu"aucune étude typologique complète de ce matériel n"ait encore été publiée, on peut indiquer l'existence de quelques catégories distinctes comme celles des statuettes debout, des statuettes assises sur un tabouret visible ou caché par le kaunakès, des statuettes assises sur le sol aux genoux pliés (comme ici) ou des statuettes au corps schématique, plat et triangulaire (sans buste). Leur aspect apparaît comme la transposition en trois dimensions des divinités et des reines élamites contemporaines, telles qu"elles sont représentées sur les sceaux-cylindres de Suse et d"autres centres en Iran, ou sur le célèbre gobelet en argent du Fars (Marv Dasht, Téhéran, Musée Bastani). Les affinités iconographiques avec les objets mésopotamiens et iraniens et leur distribution nous aident à bien définir le cadre chronologique : les archéologues s"accordent à dater ces figurines de la fin du IIIe millénaire ou du début du IIe millénaire avant J.-C. Elles sont donc contemporaines des autres remarquables pro

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