Null Théophile-Alexandre STEINLEN. 30 L.A.S. (la plupart « St. »), dont 2 avec d…
Description

Théophile-Alexandre STEINLEN. 30 L.A.S. (la plupart « St. »), dont 2 avec dessins (plus une incomplète), Saint-Ay et Paris 1921-1922, à ses nièces Marguerite Steinlen et Germaine Perrin ; 65 pages formats divers, plusieurs adresses. Charmante et amusante correspondance du « petit oncle » à ses nièces turbulentes, illustrée de quelques dessins à la plume. Les lettres du « petit oncle » sont adressées aux inséparables Marguerite Steinlen (souvent désignée par un petit dessin de fleur), dite Margoton ou Hérisson, et Germaine Perrin, dite G.P., la plupart lors de leurs vacances à Champanges Saint-Martin près Évian, et à qui il donne souvent des nouvelles de sa fille Colette. Nous ne pouvons donner ici que quelques courts extraits de ces lettres pleines d’une aimable fantaisie. 14 Juillet 1921 « An 128 de la Liberté », à G.P. : « Recette : du bon sens, de la raison, du cœur (un bon morceau de boeurre – sifflet – cœur) saupoudrer le tout d’un grain (écrasé au mortier) de folie (condiment indispensable, découvert par Montaigne, comme savez) et ça y est – de la foi ne nuit pas et donne au tout une particulière efficacité. – Jamais désespérer ,! Je suis dans le cas particulier, je crois bien le seul à n’avoir pas désespéré – et c’est moi, c’est lui le vieux petit oncle qui avait raison »… 23 juillet 1922. « Pim ! Ba da boum zing ! voilà Zeus qui se fout en colère – une sale rogne ! que lui avons-nous fait ? C’est y parce que je me suis moi-même foutu en colère le 12 au soir à St Cloud – ou c’est-il Saint Cloud qui n’aimait pas entendre gueuler dans son domaine »…. – 31 juillet. « C’est pas le tout de ne penser qu’à de petites histoires sentimentales, amoureuses et papillonnesques –c’est du romantisme tout ça, c’est pas sérieux – la voilà bien la cruelle, la prosaïque réalité : le Cirex, le Cirex ! aussi ce petit oncle qui chevauche si bien malgré ses âges avancés – Pégase, les chimères et l’âne de la foire – s’est mis dès hier au Cirex »… Il se dessine écrivant au lit « sur son genou »…Sur la lettre suivante, il dessine une chenille. – 2 août. Déjeuner avec Colette et Massa chez Anatole France, « le bon Maître qui fut admirable de jeunesse, de gaité et son petit-fils le jeune Julien (Psichari) curieux bonhomme gentil comme tout, comme tout aussi (voir nièces de Champanges) paresseux, il fait l’admiration de ses professeurs du Lycée de Tours par son absolue fainéantise »… Le 7 août, il écrit au dos d’une carte postale en négatif le représentant chevauchant un âne, « dans une lumière irréelle, apocalyptique »… – 8 août. « C’est-il Dieu possible G.P. que j’aie pu être aussi impioudik que vous les dites ? […] Ne vous méprenez pas sur tout – Homo Erectus n’a rien de libidineux, c’est l’un des deux termes scientifiques qui sert, en histoire naturelle à désigner l’homme – Homo erectus signifie l’homme debout, qui se tient debout, l’autre terme est Homo sapiens – l’homme sage (?) l’homme qui sait – Hélas ! Hélas ! il est le pauvre homme souvent encore bien près, trop près du singe »… On joint 5 L.A.S. de Colette Steinlen aux mêmes ; une L.A. de Germaine à sa « sœur chérie » ; une L.A.S. de D.-E Inghelbrecht à Marguerite Steinlen, « Margotton la jolize » (1915), alors que Steinlen repart au front ; plus une fleur séchée.

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Théophile-Alexandre STEINLEN. 30 L.A.S. (la plupart « St. »), dont 2 avec dessins (plus une incomplète), Saint-Ay et Paris 1921-1922, à ses nièces Marguerite Steinlen et Germaine Perrin ; 65 pages formats divers, plusieurs adresses. Charmante et amusante correspondance du « petit oncle » à ses nièces turbulentes, illustrée de quelques dessins à la plume. Les lettres du « petit oncle » sont adressées aux inséparables Marguerite Steinlen (souvent désignée par un petit dessin de fleur), dite Margoton ou Hérisson, et Germaine Perrin, dite G.P., la plupart lors de leurs vacances à Champanges Saint-Martin près Évian, et à qui il donne souvent des nouvelles de sa fille Colette. Nous ne pouvons donner ici que quelques courts extraits de ces lettres pleines d’une aimable fantaisie. 14 Juillet 1921 « An 128 de la Liberté », à G.P. : « Recette : du bon sens, de la raison, du cœur (un bon morceau de boeurre – sifflet – cœur) saupoudrer le tout d’un grain (écrasé au mortier) de folie (condiment indispensable, découvert par Montaigne, comme savez) et ça y est – de la foi ne nuit pas et donne au tout une particulière efficacité. – Jamais désespérer ,! Je suis dans le cas particulier, je crois bien le seul à n’avoir pas désespéré – et c’est moi, c’est lui le vieux petit oncle qui avait raison »… 23 juillet 1922. « Pim ! Ba da boum zing ! voilà Zeus qui se fout en colère – une sale rogne ! que lui avons-nous fait ? C’est y parce que je me suis moi-même foutu en colère le 12 au soir à St Cloud – ou c’est-il Saint Cloud qui n’aimait pas entendre gueuler dans son domaine »…. – 31 juillet. « C’est pas le tout de ne penser qu’à de petites histoires sentimentales, amoureuses et papillonnesques –c’est du romantisme tout ça, c’est pas sérieux – la voilà bien la cruelle, la prosaïque réalité : le Cirex, le Cirex ! aussi ce petit oncle qui chevauche si bien malgré ses âges avancés – Pégase, les chimères et l’âne de la foire – s’est mis dès hier au Cirex »… Il se dessine écrivant au lit « sur son genou »…Sur la lettre suivante, il dessine une chenille. – 2 août. Déjeuner avec Colette et Massa chez Anatole France, « le bon Maître qui fut admirable de jeunesse, de gaité et son petit-fils le jeune Julien (Psichari) curieux bonhomme gentil comme tout, comme tout aussi (voir nièces de Champanges) paresseux, il fait l’admiration de ses professeurs du Lycée de Tours par son absolue fainéantise »… Le 7 août, il écrit au dos d’une carte postale en négatif le représentant chevauchant un âne, « dans une lumière irréelle, apocalyptique »… – 8 août. « C’est-il Dieu possible G.P. que j’aie pu être aussi impioudik que vous les dites ? […] Ne vous méprenez pas sur tout – Homo Erectus n’a rien de libidineux, c’est l’un des deux termes scientifiques qui sert, en histoire naturelle à désigner l’homme – Homo erectus signifie l’homme debout, qui se tient debout, l’autre terme est Homo sapiens – l’homme sage (?) l’homme qui sait – Hélas ! Hélas ! il est le pauvre homme souvent encore bien près, trop près du singe »… On joint 5 L.A.S. de Colette Steinlen aux mêmes ; une L.A. de Germaine à sa « sœur chérie » ; une L.A.S. de D.-E Inghelbrecht à Marguerite Steinlen, « Margotton la jolize » (1915), alors que Steinlen repart au front ; plus une fleur séchée.

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