Wilhelmine Luise von Hessen Darmstadt,

Wilhelmine Luise von Hessen Darmstadt, en tant qu'héritière du trône russe Natalia Alexejewna. 25 lettres autographes signées "Natalie". Saint-Pétersbourg, Tsarskoïe Selo et Moscou, octobre 1773-octobre 1775. 74 p. sur feuilles doubles et simples, 7 lettres avec des bordures de deuil à l'encre, 2 avec des bordures florales imprimées au tampon. Entre 15,5 x 10 cm et 24 x 20 cm (principalement au format in-quarto). En français, à sa sœur Amalie ("Amelie"). Wilhelmine de Hesse-Darmstadt (1755-1776) épousa en 1773 le futur tsar Paul Ier (1754-1801) et mourut à la naissance de son premier enfant. Sa sœur Amalie (1754-1832) fut mariée en 1774 au prince héritier Karl Ludwig de Bade (1755-1801). La situation conjugale - heureuse pour Wilhelmine, difficile pour Amalie - joue un rôle essentiel dans la suite de lettres confiées par les sœurs. La première lettre, datée du 20.10.1773, porte un script postal autographe d'une demi-page avec la signature "Paul" ; elle est en outre accompagnée d'une liste d'objets appartenant à Wilhelmine qu'elle souhaite voir distribués à des parents et amis nommément cités. Le 31.01.1774 "a 11 heures et 1/2 du Soir", elle félicite sa sœur pour son prochain mariage et espère qu'Amalie sera aussi heureuse qu'elle. Elle-même vit recluse avec son mari et n'aime plus les bals endiablés. "Vous verrez dans une année d'ici qu'il n'y a rien de si heureux que de trouver dans son mari son meilleur ami et de pouvoir avoir en lui toute confiance". Dès le 15.03.1774, Wilhelmine/Natalie doit réprimander sa sœur : "J'ai appris avec peine la froideur avec laquelle vous traitez mon cousin de Bade. L'amitié et l'attachement que ce Prince a depuis si longtemps pour vous Ma chère Soeur meriteroit un peu de retour je dis pas que vous devez sentir de l'amour pour lui ... mais de lui marquer une vraie amitié ... puisque vous n'avez jamais marqué aucune répugnance à l'épouser". En raison de la mort presque simultanée de la mère et de la grand-mère, les lettres écrites entre avril et juillet 1774 sont marquées par des bords de deuil. Une lourde perte : "Je voudrais volontiers donner ma Vie pour les faire vivre". La lettre du 21.05.1774 est un rare double autographe pour l'anniversaire d'Amalia, commencé par la Schester : "Dieu veuille que vous soyez aussi heureuse et aussi contente que moi je puis dire avec verité que mon attachement pour le Grand Duc augmente tout les jours ...". A la deuxième page, le Grand Duc Paul prend brusquement la plume (sans signature de Natalie) : "J'ai été chargé chère belle soeur de continuer la lettre et de Vous dire, que ma femme n'a pu Vous écrire d'avantage à cause de très fort saignement de nés ... Je profite de ce moment pour Vous réiterer les assurances de ma tendre amitié ... Paul". Après l'été 1774, Natalie annonce : "Nous irons cet hiver à Moscou je suis anxieuse de voir cette ville". En juin 1775, elle s'enthousiasme : "Je suis enchantée des environs de Moscou, il sont de toutes beautés - S. M. a acheté une terre qui appartenait autrefois à un prince Cantemir c'est la plus belle situation du monde, des collines fort hautes, des valons, des bois ... enfin cela est charmant et tout a fait naturel, l'on n'y a jamais travaillé, c'est un parc à l'anglois". La dernière lettre est datée du 21.10.1775, six mois avant la mort de Natalie : "Je voudrois bien ma chere Amélie que vous puissiez venir dans 1 an ici ...". - Quelques poussières éparses, quelques petits manques de papier, dans l'ensemble très bien conservé. #