DROUOT
mardi 09 juil. à : 17:00 (CEST)

Mobilier et objets d’art, vente du soir

Artcurial - +33142992020 - Email

7, rond-point des Champs Elysées 75008 Paris, France
Exposition des lots
jeudi 04 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
vendredi 05 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
samedi 06 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
lundi 08 juillet - 11:00/18:00, Artcurial, Paris
mardi 09 juillet - 11:00/16:00, Artcurial, Paris
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111 résultats

Lot 105 - GUÉRIDON IMPÉRIAL RUSSE D’ÉPOQUE NÉOCLASSIQUE, FIN DU XVIIIe SIÈCLE Attribué à Christian Meyer En marqueterie florale de charme teinté sur fond de palissandre, le plateau orné au centre de l’allégorie d’un Dieu Fleuve sous forme de Vieillard allongé parmi des rinceaux feuillagés déchiquetés, la bordure en érable, citronnier et charme teinté à motif de chutes fleuries au naturel, la ceinture ouvrant par un tiroir, les montants en gaine à cannelures simulées terminés par des roulettes Marques au revers:ancienne étiquette imprimée inscrite en cyrillique «Царскосельскаго / Дворцового Правленiя141», et nombreux numéros d’inventaire H.:70 cm (27 ½ in.) l.:86 cm (34 in.) P.:62 cm (24 ½ in.) Provenance : Livrée pour le Palais de Tsarkoïe Selo ; Très probablement vendue sur ordre du gouvernement soviétique entre la fin des années 20 et le début des années 30 ; Collection privée suisse depuis 1935. A Russian Imperial Neoclassical floral marquetry, rosewood, maplewood, and bois citronnier gueridon, late 18th century, attributed to Christian Meyer * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. Cette élégante table de salon est une réminiscence de l’excellence du travail des ébénistes travaillant pour la haute aristocratie et la famille impériale russe et actifs à Saint Petersbourg à la fin du XVIIIe siècle. La superbe marqueterie de notre pièce nous permet de la rapprocher du travail de Christian Meyer, considéré à juste titre comme le meilleur ébéniste de l’époque et qui travaillera activement pour la cour impériale, livrant des pièces pour l’Ermitage ainsi que pour le Château Michel, Pavlosk ou Tsarkoïe Selo. Notre table se caractérise par une structure alliant des lignes néoclassiques sobres avec un décor très épuré, le plateau se distinguant par l’utilisation de placages de couleurs contrastant, entourant un cartouche central. Le fin travail de marqueterie du plateau mêlant rinceaux feuillagés extrêmement déchiquetés et bouquets fleuris d’un naturalisme saisissant est influencé par le travail de l’architecte Charles Cameron (1745-1812) et de l’italien Michelangelo Pergolesi, qui seront une grande source d’inspiration dans l’œuvre de Christian Meyer. Des marqueteries comparables se retrouvent sur un certain nombre de tables livrées par Meyer pour la cour impériale (cfr. N. Guseva, T. Semyonova, Russian Eighteenth Century Furniture in the Hermitage Collection, The State Hermitage Publishers, 2015, p.330-348). Rappelons aussi que le décor de la ceinture de notre table, ornée d’une marqueterie à motif de feuillage stylisé, se retrouve sur une paire de meubles à hauteur d’appui conçus par Christian Meyer pour le Palais d’Hiver et illustrés dans N. Guseva, T. Semyonova, Russian Eighteenth Century Furniture in the Hermitage Collection, The State Hermitage Publishers, 2015, p.374-375. Le motif du tableau central du plateau de notre pièce est encadré de rinceaux et ornements très en vogue dans la décoration d’intérieure et que l’architecte Cameron déclinera dans beaucoup de ses projets pour les palais impériales russes (cfr. fig. 1 et fig. 2). Quant au décor central représentant l’allégorie d’un Dieu Fleuve, très probablement le Tibre ou une autre rivière italienne, Meyer semble s’être inspiré ici par le grand nombre de gravures du XVIIIe siècle qui illustrent ce sujet (cfr. fig. 3, 4 et 5). Comme illustré par les nombreux numéros d’inventaires et l’étiquette imprimée sous le plateau de notre table, elle fut exécutée pour le Palais de Tsarkoïe Selo, résidence d’été de la famille impériale russe, située à une vingtaine de kilomètres de Saint Petersbourg. Le domaine impérial de Tsarkoïe Selo se compose du Palais Catherine, bâti au milieu du XVIIIe par l’impératrice Elisabeth par l’architecte italien Francesco Bartolomeo Rastrelli (1700-1771) et du Palais Alexandre, demeure Néoclassique bâtie entre 1792 et 1796;cette dernière sera la résidence préférée du dernier Tsar Nicolas II, son épouse, la Tsarine Alexandra et ses enfants. L’étiquette imprimée, datable de l’entre-deux-guerres, démontre que la table se trouvait encore à Tsarskoïe Selo au début du XXe siècle. Quant à son destin après la révolution de 1917, il est très probable qu’elle suivra le sort d’autres nombreuses pièces de mobilier impérial russe qui quitteront le pays entre 1928 et 1932 quand les autorités soviétiques organiseront des ventes massives d’œuvres d’art.

Estim. 25 000 - 40 000 EUR

Lot 106 - ENCRIER D’ÉPOQUE EMPIRE En placage de ronce de frêne et ébène, ornementation de bronze ciselé et doré, de forme rectangulaire, le plateau orné de trois encriers dont le central retenu par deux putti ailés, la façade ornée d’une frise en bas-relief à motif de masque d’Apollon et rinceaux de feuillage stylisés et ouvrant par un tiroir latéral, reposant sur des pieds en griffe H.:20 cm (7 ¾ in.) l.:38,5 cm (15 ¼ in.) P.:20 cm (7 ¾ in.) Provenance : Par tradition familiale, Michel Goudchaux (1797-1862) ; Vente à Royan le 14 juin 2022, lot 68; Acquis au cours de cette dernière par le propriétaire actuel; Collection privée, Paris. An Empire gilt-bronze mounted, ashwood and ebony inkstand * Information aux acheteurs : Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Information to buyers : For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense. La composition générale de cet élégant encrier n’est sans rappeler les dessins de Charles Percier et de Pierre François Léonard Fontaine, les architectes et décorateurs de Napoléon qui ont fourni certains des motifs les plus connus de l’époque. Le célèbre orfèvre Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), grand partisan de Percier et Fontaine, est connu pour avoir conçu un certain nombre d’écritoires pour l’Empereur et sa famille (cfr. P. Arrizoli-Clémentel, Burlington Magazine, mars 1998, p.195-201). Notre exemplaire peut être mis en relation avec l’encrier provenant du bureau de l’Empereur Napoléon (cfr. fig. 1) et aujourd’hui conservé au Musée National de Malmaison (inv. MM40.47.7227). Un encrier très proche, comportant une différence au niveau du décor de la frise de la façade, s’est vendu chez Artcurial Paris, le 20 octobre 2023, lot 64. Un deuxième en placage de ronce et ébène, les putti remplacés par deux victoires ailées, s’est vendu à Paris, Hôtel Drouot, le 18 décembre 2015, lot 72. Michel Goudchaux (1797-1862) Selon la tradition familiale, notre pièce aurait appartenu à Michel Goudchaux (1797-1862), banquier, payeur aux armées et président du Consistoire israélite de Paris de 1827 à 1832. Cet encrier serait un cadeau personnel de sa banque lorsqu’il l’a quittée pour prendre en 1848 ses fonctions de Ministre des finances.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 110 - GUÉRIDON D’ÉPOQUE CONSULAT Attribué à Bernard Molitor En acajou et placage d’acajou, dessus de marbre gris royal des Ardennes, le fût en bois laqué et en partie doré à l’imitation du bronze, reposant sur des pieds en griffe en bois noirci terminés par des roulettes ; petits accidents H. : 79 cm (31 in.) D. : 98 cm (38 ½ in.) Provenance : Par tradition familiale, Comte François Marie de Bastard d’Estang (1783-1844). Bibliographie comparative : U. Leben, Molitor Ebéniste de Louis XVI à Louis XVIII, Éditions d’Art Monelle Hayot, 1992, p. 165, fig. 114. An Consulat parcel-gilt, ebonised and mahogany gueridon, attributed to Bernard Molitor Ce type de guéridon circulaire monopode qui avait existé sous l’Antiquité réapparait au lendemain de la Révolution dans une volonté de sobriété imitée de l’antique. En particulier la superposition des motifs géométriques, tels que le fleuron inscrit dans un losange ou la palmette stylisée qui ornent les trois faces du fût, sont inspirés de Pompéi. Le dessin peu courant du fût rapproche notre exemplaire du modèle «Table de Déjeûner» (cfr. fig. 1) tiré du recueil de La Mésangère, Paris, 1802, pl. 49(1). Un guéridon du même modèle que le nôtre est attribué à Bernard Molitor (cfr. fig. 2) par le professeur Ulrich Leben dans la monographie que ce dernier dédia à l’œuvre de cet ébéniste(2) ; en particulier les reliefs sculptés du pied central peuvent être rapprochés des ornements d’un lit de repos estampillé par Molitor provenant de l’ancienne collection Lefèvre(3). Rappelons aussi qu’un guéridon comparable au nôtre s’est vendu chez Christie’s Paris, le 29 novembre 2017, lot 149 (cfr. fig. 3). Mentionnons enfin l’existence d’un modèle comportant quelques légères variantes au niveau du décor du fût ; ce dernier est conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 36218) et est illustré dans M.N. De Grandy, Le Mobilier Français Directoire Consulat et Empire, Massin, Paris, 1996, p. 64. Selon la tradition familiale, ce guéridon faisait partie du mobilier du Comte François Marie De Bastard d’Estang (1783-1844). Le comte fut conseiller à la Cour Impériale de Paris en 1810 avant de devenir président de la Cour de Lyon en 1815. Pair de France en 1819, il instruit le procès de Louvel, assassin du Duc de Berry. (1) P.M. Kenny, F.F. Brettet et U. Leben, Honoré Lannuier, Cabinet Maker from Paris, Harry N. Abrams, New York, 1998, p. 193, pl. 97. (2) U. Leben, Molitor Ébéniste de Louis XVI à Louis XVIII, Éditions d’Art Monelle Hayot, 1992, p. 165, fig. 114. (3) ibid. p. 204 fig. 156 A.

Estim. 6 000 - 8 000 EUR