DROUOT
mercredi 26 juin à : 14:00 (CEST)

Grands décors, siècles classiques

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Salle 5 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
mercredi 26 juin - 11:00/12:00, Salle 5 - Hôtel Drouot
mardi 25 juin - 11:00/18:00, Salle 5 - Hôtel Drouot
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292 résultats

Lot 315 - Lippo D’ANDREA (Florence C. 1370 – post 1447) - Saint Philippe et autre saint martyr Tempera et or sur panneau 36,8 x 26,5 x 2 cm Quelques restaurations et usures Ancienne étiquette au dos portant une inscription en allemand : um 1420 lunentino (?) . Trace d’une ancienne étiquette sur le coté supérieur portant une autre inscription : A 19. Suite à sa formation dans le cercle artistique autour d’Agnolo Gaddi (documenté à Florence entre 1369 et 1396), Lippo d’Andrea semble avoir rapidement adhéré au phénomène du néo-giottisme, diffusé à Florence à la fin du XIVe siècle. Par la suite, la peinture raffinée de Lorenzo Monaco (documenté à Florence entre 1391 et 1422) semble avoir orienté Lippo vers un style diffèrent. Notre panneau devrait en effet appartenir à ce dernier moment de la carrière de l’artiste (autour des années 1430), lorsqu’il conjugue l’élégance mystique et les couleurs vives et délicatement nuancées des miniatures de Lorenzo Monaco, mais dans une version plus détendue et accommodante, au nouveau gout de la Renaissance inspiré par Giovanni del Ponte (Florence, 1385 – 1437/38) et Masolino da Panicale (Panicale, San Giovanni Valdarno 1383 – Firenze 1440 circa). La composition de notre « altarolo » est très proche de celle choisie par Lippo dans sa miniature du Brigettine Gradual (Bernard H. Breslauer, New York, circa 1435), elle aussi divisée en deux parties. Aux yeux d'un collectionneur contemporain novice en matière de primitifs, notre panneau devrait être tout à fait fascinante tant sur le plan de la composition que sur celui du style. En effet, la lecture de la première se base sur la même logique qu'une bande dessinée, avec la division en plans superposés et en compartiments distincts. Le développement du second, en revanche, résulte de la fusion pure et simple de deux traits stylistiques opposés : d'une part, le réalisme issu de Giotto et, d'autre part, l'abstraction encore typiquement gothique. Le charme poétique de Lippo se dégage aussi du lyrisme presque extatique de ses personnages. Nous remercions le Professeur Alessandro Delpriori et le Professeur Alessandro Tomei d'avoir confirmé chacun de son côté l’attribution de notre tableau à Lippo d’Andrea sur la base de photographies. Bibliographie de référence : L. Pisani, Pittura tardogotica a Firenze negli anni trenta del Quattrocento: il caso dello Pseudo-Ambrogio di Baldese, “Mitteilingen des Kunsthistorischen Institutes in Florenz”, XLV, ½, 2002, p. 2-36 S. Chiodo, Lippo d’Andrea: problemi di iconografia e stile, “Arte Cristiana”, XC, N. 808, 2002, p. 1-16. H: 36.5 x L: 26.5 cm

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 316 - Antonio CICOGNARA (actif à Cremona, vers 1480 – 1516) - Condamnation de sainte Lucie et la sainte traînée par des bœufs, vers 1490 Huile et tempera ( ?) sur panneau 43 x 71 cm Restaurations En tant que peintre et miniaturiste, l’œuvre d’Antonio Cicognara résume parfaitement les innombrables influences existantes à Cremone à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Son style "expressionniste", avec ses draperies métalliques et anguleuses et ses physionomies typiques, est lié à celui de Mantegna à Mantoue et de Cosmè Tura à Ferrare, à travers l'influence très personnelle d'artistes milanais tels que Bernardino Butinone (Treviglio, 1450 - 1507) et Giovanni Antonio Piatti (Milan, 1447 ou 1448 - Crémone, 1480). Sculpteur, Piatti avait travaillé également à Crémone aux plaques de marbre de l'Arche des Martyrs Perses de San Lorenzo (achevées en 1482 par Amadeo et partiellement remontées en 1820 dans les deux chaires de la cathédrale de Crémone) : les personnages figurant sur ces plaques pourraient facilement prendre la place des personnages de notre tableau, sans en altérer le style ou la composition, dans certains cas étant presque superposables. La préciosité des couleurs et de certains éléments qui rappellent la miniature, l'originalité des détails architecturaux, les formes nettes des personnages et l’exubérance générale de la composition font de ce panneau un exemple rare de l'un des moments les plus fascinants de la Renaissance au Nord de l'Italie et de Cicognara un peintre certainement non conventionnel. Raisons stylistiques, dimensions, sujet et fortes similitudes physionomiques des personnages, tout nous suggère que notre panneau puisse constituer la partie centrale d’une prédelle dont les autres éléments sont conservés à Boston (Sainte Lucie et sa mère priant devant le tombeau de saint Agathe, Isabelle Stewart Gardner Museum, comme suiveur de Cosmè Tura, 43 x 32 cm) et Florence (Deux anges veillant le corps de saint Lucie, The Harvard Center for Italian Renaissance Studies, Villa I Tatti, comme Antonio Cicognara, 38 x 27 cm). Nous remercions le Professeur Michele Danieli et le Professeur Marco Tanzi d'avoir chacun de son côté confirmé l’attribution de notre tableau à Antonio Cicognara sur la base de photographies. Bibliographie de référence : M. Tanzi, in Pittura a Cremona dal Romanico al Settecento, Milano, 1990, p. 239. M. Tanzi, Antonio Cicognara. Section of an altarpiece, dans The Bernard and Mary Berenson Collection of European Paintings at I Tatti, 2015, p. 199 – 202, n. 23. H: 43 x L: 71 cm

Estim. 8 000 - 12 000 EUR

Lot 317 - École SIENNOISE de la fin du XVe - début du XVIe siècle, atelier de Benvenuto di GIOVANNI - Sainte Famille avec sainte Claire et saint Jean-Baptiste enfant avec les symboles de l’Eucharistie et du baptême 69 x 42 cm Dans un cadre néo-gothique en bois sculpté et doré (93 x 57 cm) Le style de ce panneau reflète la culture artistique de l’école siennoise du XVe siècle, dominée par l’influence de Lorenzo di Pietro dit Il Vecchietta (Castiglione d'Orcia, près de Sienne, 1410 - Sienne 1480) de Giovanni di Paolo (Sienne, 1398 - 1482). Le choix d’une composition asymétrique, de volumes plus dilatés, de contours moins graphiques et de formes plus relâchées fait penser que notre artiste puisse avoir connu les œuvres que Luca Signorelli (Cortone, après 1441 - 1523) et Pinturicchio (Pérouse 1454 - Sienne 1513) exécutèrent pour Sienne à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. A ce moment-là, l’atelier plus en vogue de la ville était celui de Benvenuto di Giovanni (Sienne 1436 - 1518 circa) et de son fils Girolamo di Benvenuto (Sienne 1470 - 1524). Notre panneau devrait avoir été réalisé dans cet atelier. L’iconographie de notre panneau est très rare et, sauf erreur de notre part, ne trouve pas de similitudes dans d’autres tableaux. Il semblerait le fruit d’une commande très spéciale pour une dévotion privée. Dans une atmosphère très intime, un ange apparait dans le ciel portant un pain dans ses mains : ce serait le pain descendu du ciel (Jean 6:58 : « Voici le pain qui est descendu du ciel …. celui qui mange de ce pain vivra éternellement »). A gauche, la Vierge et saint Joseph avec sainte Claire d’Assise sont en contemplation de l’enfant Jésus et de saint Jean-Baptiste enfant, à droite. Ces derniers sont débout à coté l’un de l’autre, l’un habillé en rouge, couleur de la Passion, l’autre avec une tunique en peau de bête nouée à la taille, portant chacun dans leurs mains une petite cruche. Celle de Jésus contiendrait le vin (Jean : 15,1-8 : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire »). La cruche de saint Jean-Baptiste enfant contiendrait par contre l’eau : elle est inclinée dans l’action de celui qui baptise. Au-dessus de la tête de Jésus apparait un fleuve, possible allusion au Jourdain dans les eaux duquel il avait été baptisé. Notre tableau est un exemple parfait de l'inépuisable richesse et habilité iconographique des ateliers artistiques dans les anciens États italiens, ainsi que de la force d'attraction que la peinture religieuse ancienne parvient encore à susciter. . Nous remercions Monsieur Angelo Loda pour avoir suggéré l’interprétation du sujet H: 69 x L: 42 cm

Estim. 8 000 - 10 000 EUR

Lot 324 - Giuseppe CESARI dit Il CAVALIER d'ARPINO (Arpino, 1568 - Rome, 1640) - La sainte Famille adorée par saint François avec un ange Huile sur cuivre en grisaille 42 x 34,5 cm Petites restaurations Cadre Carlo Maratta en bois sculpté et doré du XVIIIe siècle (restaurations et quelques manques) Provenance : Sestieri, Rome Italo Faldi, Rome Né dans une famille d’artistes, Ercole Procaccini est originaire de Milan, là où son grand père homonyme (1515 – 1595) s’était transféré en 1586 pour y fonder une académie de peinture. Ercole y travailla avec son oncle, Giulio Cesare Procaccini (Bologne, 1574 – Milan, 1625), qui lui donna le goût d'un style inspiré par les émotions du Corrège et la grandiloquence de Rubens. On sait désormais que Ercole le Jeune eut une position de toute importance dans l’univers artistique lombard au milieu du XVIIe siècle : grâce au soutien de la puissante famille Arese et du gouverneur espagnol à Milan, le marquis de Caracena, il participa aux principaux chantiers artistiques de l’époque. Ses compositions de sujet religieux, au style sobre et au message direct, avaient certainement attiré les faveurs des protagonistes de la Contre-Réforme milanaise. Il put également exceller dans les tableaux au sujet mythologique, comme c’est le cas de cette séduisante toile déjà attribuée à son oncle et qui représente une redécouverte majeure de la peinture païenne lombarde. Le thème était très cher aux artistes du Nord Europe, et il connut également un certain succès en Lombardie. Remontant au dramaturge romain Térence, la devise « Sine Cerere et Baccho friget Venus » signifie que pour ne pas perdre ses forces, l'amour a besoin de nourriture (Cérès) et de vin (Bacchus). Dans ce tableau, Ercole choisit la composition serrée qu’on retrouve particulièrement dans les exemples nordiques. Cependant, son interprétation est toute jouée sur des effets envoûtants d’ombre et lumière et d’une palette ambrée dévoilant son affinité avec les œuvres de Giovanni Stefano Danedi dit il Montalto (1612 – 1690). La touche dense, les tons bruns et rouges, les personnages au premier plan animés par une lumière chaude tandis que Bacchus, à l’arrière-plan, est au crépuscule : autant de caractéristiques typiques de cet admirable créateur d’images ensorcelantes et très éloquentes. Bibliographie : H. Roettgen, Il Cavalier Giuseppe Cesari d’Arpino. Un grande pittore nello splendore della fama e nell’incostanza della fortuna, Rome, 2002, p. 379, n. 137 M.S. Bolzoni, Il Cavalier Giuseppe Cesari d’Arpino. Maestro del disegno. Catalogo ragionato dell’opera grafica, Rome, 2013, p. 343, n. 222 (cit.). H. Roettgen, Cavalier Giuseppe Cesari d'Arpino. Die Zeichnungen. I disegni. III Reife und Alter. Maturita' e anzianita' 1605-1640, Stoccarda 2013, pp. 16-17, n. 427 (publié en noir et blanc). Œuvres du Cavalier d’Arpino en rapport : Le panneau au sujet identique (42 x 32 cm) du Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou (voir image n° 1). Le retable La Vierge à l’Enfant avec saint François et sainte Catherine dans l’église Santa Maria della Tomba (chapelle Rotoli) à Sulmona (Abruzzes, Italie). Le dessin La sainte Famille adorée par saint François aux Offices (Gabinetto Disegni e Stampe). H: 45 x L: 36.5 cm

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 358 - Ercole PROCACCINI LE JEUNE (Milan 1605 - Milan 1680) - « Sine Cerere et Baccho friget Venus » Allégorie avec Venus, Cérès, Bacchus et Amour Huile sur toile 70 x 60 cm Quelques restaurations Cadre ancien en bois sculpté et doré Collection particulière, Brescia Collection particulière, France Né dans une famille d’artistes, Ercole Procaccini est originaire de Milan, là où son grand père homonyme (1515 – 1595) s’était transféré en 1586 pour y fonder une académie de peinture. Ercole y travailla avec son oncle, Giulio Cesare Procaccini (Bologne, 1574 – Milan, 1625), qui lui donna le goût d'un style inspiré par les émotions du Corrège et la grandiloquence de Rubens. On sait désormais que Ercole le Jeune eut une position de toute importance dans l’univers artistique lombard au milieu du XVIIe siècle : grâce au soutien de la puissante famille Arese et du gouverneur espagnol à Milan, le marquis de Caracena, il participa aux principaux chantiers artistiques de l’époque. Ses compositions de sujet religieux, au style sobre et au message direct, avaient certainement attiré les faveurs des protagonistes de la Contre-Réforme milanaise. Il put également exceller dans les tableaux au sujet mythologique, comme c’est le cas de cette séduisante toile déjà attribuée à son oncle et qui représente une redécouverte majeure de la peinture païenne lombarde. Le thème était très cher aux artistes du Nord Europe, et il connut également un certain succès en Lombardie. Remontant au dramaturge romain Térence, la devise « Sine Cerere et Baccho friget Venus » signifie que pour ne pas perdre ses forces, l'amour a besoin de nourriture (Cérès) et de vin (Bacchus). Dans ce tableau, Ercole choisit la composition serrée qu’on retrouve particulièrement dans les exemples nordiques. Cependant, son interprétation est toute jouée sur des effets envoûtants d’ombre et lumière et d’une palette ambrée dévoilant son affinité avec les œuvres de Giovanni Stefano Danedi dit il Montalto (1612 – 1690). La touche dense, les tons bruns et rouges, les personnages au premier plan animés par une lumière chaude tandis que Bacchus, à l’arrière-plan, est au crépuscule : autant de caractéristiques typiques de cet admirable créateur d’images ensorcelantes et très éloquentes. Bibliographie : F. M. Ferro, Giulio Cesare Procaccini: aggiunte agli ultimi anni milanesi, dans “Rivista d’Arte”, série V, volume 2, 2012, p. 279-280, n. 5 (comme Giulio Cesare Procaccini ; publié en noir et blanc) H. Brigstocke, O. d’Albo, Giulio Cesare Procaccini. Life and Work, 2020, RA11 p. 409, fig. p. 290 (comme suiveur de Giulio Cesare Procaccini ; publié en noir et blanc). H: 70 x L: 60 cm

Estim. 12 000 - 16 000 EUR