DROUOT
mercredi 22 mai à : 14:30 (CEST)

BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER - 3e Partie

Giquello - 01.47.42.78.01 - Email CVV

Salle 2 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
mardi 21 mai - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
mercredi 22 mai - 11:00/12:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
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140 résultats

Lot 2 - AUDEBERT (Germain). - Ad Sereniss. Ac. Sapientiss. Venetiarum principem Nicolaum Deponte... Venise, Alde Manuce le jeune, 1583. In-4, veau fauve, dos orné, pièce de titre verte, petite roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (Padeloup le jeune). Édition originale de ce poème sur Venise. Germain Audebert (1518-1598), qui avait connu Théodore de Bèze durant sa jeunesse à Orléans, séjourna longuement en Italie où il fit de solides études, suivant notamment les cours d'André Alciat à Bologne. Alors que son fils Nicolas partait suivre ses traces dans la péninsule, le poète rassembla ses souvenirs et entreprit de chanter les merveilles qu'il avait vues à Venise, à Rome et à Naples. Son premier poème fut consacré à Venise. Les Vénitiens, touchés de l'hommage qui leur était fait, conférèrent le jour même à l'auteur le titre de chevalier, lui firent don d'une chaîne d'or de 200 écus, et d'une médaille de Saint-Marc, enfin ordonnèrent que le poème serait imprimé à leurs frais (cf. Picot, Rothschild, IV, p. 92). Le poème est suivi de quelques pièces en vers, au nombre de 17, composés par l'auteur et son fils, Louis Aleaume, le médecin Raymond Massac, le poète lyonnais André Derossant ou encore un certain J. Stuart, jurisconsulte orléanais. Portrait en médaillon d'Alde Manuce, gravé sur bois, au titre. Plaisant exemplaire en reliure de Padeloup, signée de son étiquette à l'adresse place Sorbonne à Paris. Quelques légères rousseurs. Le titre, court en pied, a été mis aux dimensions des autres feuillets au moment de la reliure et porte, sur la bandelette de papier rajoutée, l'étiquette imprimée du relieur. The Aldine Press, n°955. - Renouard, Alde, p. 233. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°18.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 8 - BÈZE (Théodore de). - Les Vrais pourtraits des hommes illustres en piété et doctrine, du travail desquels Dieu s'est servi en ces derniers temps, pour remettre sus la vraye Religion en divers pays de la Chrestienté. [Genève], Jean de Laon, 1581. In-4, maroquin noir, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné avec même chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat, tranches lisses (Honegger). Première édition en français des Icones, traduite par le pasteur et polygraphe senlisien Simon Goulart. Elle est illustrée de 48 portraits de réformateurs dans de très jolis encadrements, dont une dizaine de nouveaux par rapport à l'édition originale latine de 1580, et de 44 beaux emblèmes, le tout gravé sur bois. Il y a eu deux émissions de cette édition, toutes deux avec le même nombre de pages et la même illustration, mais avec ou sans le nom de Genève dans l'adresse sur la page de titre : sur cet exemplaire, le nom de la ville, non imprimé, a été ajouté au composteur. Exemplaire lavé, relié au chiffre du collectionneur. Ex-libris de Charles-Louis Frossard (1827-1902), de Nîmes, pasteur de l'église réformée de France et archiviste du Synode général (rapporté de l'ancienne reliure). Une fente restaurée à un feuillet, et petites restaurations dans la marge du dernier feuillet. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°36. - Brun, p. 123. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°102. - GLN-2853. - Landwehr, Romanic, n°159-159a. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°74.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 9 - BILLARD (Claude). - Tragédies françoises. Paris, Denis Langlois, 1610. In-8, maroquin rouge orangé, triple filet doré, dos orné, les caissons décorés de petits fers s'agençant autour d'un petit ombilic de maroquin vert, dentelle intérieure, tranches dorées (Ch. de Samblanx). Édition originale, dédiée à Henri IV et publiée avant l'assassinat du roi la même année. Elle contient 7 tragédies : Polyxène, Gaston de Foix, Mérovée, Panthée, Saul, Alboin et Genèvre, respectivement dédiées à de hauts personnages du royaume (la princesse de Conti, le duc de Nevers, le duc de Rohan, etc.). Une des pièces liminaires, louant l'auteur, mérite d'être signalée puisqu'elle émane du fils de l'auteur, Claude Billard, escolier de quinze ans. Le dramaturge Claude Billard, seigneur de Courgenay, naquit au milieu du XVIe siècle à Souvigny, près de Moulins, et fut conseiller et secrétaire de la reine Marguerite. Il était un fervent disciple de Ronsard, qu'il glorifie dans son avis au lecteur, critiquant sévèrement ces petits cajoleurs de cour à simple tonsure de Minerve qui méprisent les plus honorables Manes des Champs-Elysées, ce grand Ronsard, le Phoenix, l'Apollon, & l'unique Prince des meilleurs Poëtes de la France, devant lequel ils n'oseraient paroistre s'il vivoit encore, qu'en simple qualité de petits secrétaires de Saint-Innocent. Exemplaire très bien relié. Il provient de la bibliothèque du général Jacques Willems et a figuré au catalogue de la librairie Berès, Des Valois à Henri IV, sous le n°32. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°38. - Picot, Rothschild, n°1105. - Soleinne, I, 1843, n°917. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°78.

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 11 - BONNEFONS (Jean). Pancharis. - [DURANT (Gilles, sieur de La Bergerie)]. - Imitations du latin de Jean de Bonnefons : avec autres gayetez amoureuses de l'invention de l'autheur. Paris, Abel L'Angelier, 1587. 2 parties en un volume in-12, veau granité, dos orné, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle). Édition originale de la Pancharis et des Imitations, œuvres indissociables de deux poètes et amis auvergnats, natifs de Clermont-Ferrand : Jean Bonnefons (1554-1614), lieutenant au baillage de Bar-sur-Seine, et Gilles Durant, sieur de La Bergerie (vers 1550-vers 1615), avocat qui connut une brillante carrière au Parlement de Paris. La Pancharis est un recueil de poésies amoureuses imitées des Baisers de Jean Second et dédiées à une «Pancharis» (qui signifie en grec «toute gracieuse») imaginaire ou idéalisée. Gilles Durant en fit une adaptation française, sous le titre Imitations. Les deux éditions de 1587 sont habituellement reliées ensemble, comme c'est le cas ici. On a relié à la suite : DU PEYRAT (Guillaume). Spicilegia poetica et Amorum libri III. Paris, Jeremie Périer, 1601. Unique édition de ce recueil de poésies latines de Guillaume du Peyrat (1563-1643), poète lyonnais nommé au début du siècle aumônier du roi Henri IV. Ce recueil illustre la culture et les goûts de la grande Robe ; aux pièces d'hommages aux principaux membres du parlement et des cours souveraines, s'ajoutent une collection d'épigrammes et trois livres de poésies amoureuses, inspirées principalement de Catulle et souvent assez libres. Ex-libris armorié gravé B. H. de Fourcy. Dans le Spicilegia, quelques feuillets portent des corrections manuscrites à l'encre et le papier est roussi. Manques aux coiffes et fentes aux mors. J. P. Barbier-Mueller, IV-2 n°25 (Imitations), IV-1 n°46-47 (Pancharis), et IV-5 n°21 (Spicilegia). - Balsamo & Simonin, n°169 et 171. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°92 (Bonnefont), n°305 (Du Peyrat), et n°312 (Durant).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 14 - BUTTET (Marc-Claude de). - L'Amalthée. Nouvellement par lui reveue, mise en ordre, et de la meilleure part augmentee. Lyon, Benoît Rigaud, 1575. In-8, maroquin fauve, décor à la Du Seuil, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Quinet). Première édition séparée de l'Amalthée, recueil de sonnets pétrarquistes du poète savoyard Marc-Claude de Buttet. Elle contient 320 sonnets et un dizain, dont 193 inédits ; les 127 autres sonnets ont d'abord été publiés à la suite des deux Livres des vers en 1560. Les quelques éléments donnés - allusions à Paris, mais aussi à un château des bords de Rhône, aux paysages de Savoie, à une autre maîtresse prénommée Anne - ont fait échafauder de nombreuses hypothèses sur l'identité d'Amalthée (Nicolas Ducimetière). Né à Chambéry vers 1530, Marc-Claude de Buttet fut l'un des acteurs les plus actifs du cénacle littéraire qui gravitait autour de Marguerite de France, duchesse de Savoie, dans la ville savoisienne. Ses vers furent loués par Ronsard qui lui fit d'ailleurs l'honneur de l'inviter au voyage vers les Îles Fortunées. Buttet était le cousin de Jean de Piochet, un admirateur de Ronsard qui possédait d'ailleurs dans sa bibliothèque de nombreux textes du Vendômois. Il décéda en 1586 à Genève. Agréable et fraîche reliure. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°58. - Baudrier, III, p. 319. - N. Ducimetière, Mignonne..., p. 203. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°109.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 22 - CONSTANT (Pierre). - La République des abeilles. Paris, Gervais Mallot, 1582. In-4, bradel vélin rigide (Reliure vers 1900). Très rare édition originale de ce poème de jeunesse de Pierre Constant, poète originaire de Langres. Sur le titre, jolie marque typographique de Gervais Mallot, libraire actif à Paris de 1570 à 1587 (Silvestre, n°315). Avocat au parlement et conseiller enquesteur au siège royal de sa ville natale, Pierre Constant n'était pas protestant mais fut un ennemi farouche du parti de la Ligue et consacra plusieurs ouvrages à la louange d'Henri IV. Déplorant les misères du pays, déchiré par les guerres de religion, il invite ici les François qui s'entrefont la guerre à la réconciliation et à vivre en paix, autour de leur roi, comme le font harmonieusement les petites mouches à miel dans leur ruche avec leur reine. Le poème se divise en quatre livres et débute par ces jolis vers : Je chante l'union, l'estat, aussi les mœurs, / De ces peuples aislez qui trafiquent de fleurs, / Ensemble les travaux, & de leurs Republiques / Le droict bien observé, leurs façons politiques, / Et le soucy qu'ils ont admirable de soy, / De conserver, cherir, & honorer un Roy [...]. On trouve à la fin 3 pièces en français et en latin, dont un sonnet adressé à M. de Chasteau-Guibert sur le noble surnom de sa maison, Taille fer de Montausier. Titre un peu bruni. Cahier I plus court en tête. J. P. Barbier-Mueller, IV-1 n°74. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°125. - Techener, Bibliothèque champenoise, n°1183 («Livre rare»). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°134.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 23 - CORROZET (Gilles). - Le Parnasse des poètes françois modernes, contenant leurs plus riches & graves Sentences, Discours, Descriptions, & doctes enseignemens. Paris, Galiot Corrozet, 1571. In-8, maroquin vert, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru). Très rare édition originale de ce fameux recueil poétique que Corrozet a dédié Aux Poëtes François : Vivez Poëtes sacrez, immortalisez vos noms, Chantez éternellement en ce Parnasse, & le grand Appollon tousjours vivant vous abreuvera d'une vive source, laquelle s'espandra par l'univers de siècle en siècle. Il renferme environ 400 poésies ou extraits de divers poètes (Passerat, Marguerite de Navarre, Melin de Saint-Gelais, Clément Marot, Tahureau, Bonaventure des Périers, Baïf, Du Bellay, Jodelle, Tyard, Des Autels, La Péruse, etc.) ; ceux de la Pléiade sont surtout mis en avant, en particulier Ronsard, le Prince des poètes, qui se taille la part du lion avec plus de la moitié des citations (174). Ce Parnasse n'est pas une anthologie. Vers tronqués, coupés, mis bout à bout : Corrozet s'est excusé de son audace avec tranquillité. Il a agi de la sorte pour «mieux lier et joindre le sens de la poësie et des sentences». [...] Mais Corrozet avait, en plus, l'ambition de forger, au moyen de ses citations, une vaste leçon de morale (J. P. Barbier-Mueller, II, n°78). Cote à l'encre inscrite dans le blanc du titre. De la bibliothèque Laurent Currie (ex-libris). Dos un peu foncé, nerfs frottés. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies du XVIe siècle, pp. 88-90. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°904.

Estim. 1 800 - 2 000 EUR

Lot 25 - DAVITY (Pierre). - Les Travaux sans travail. Avec le Tumbeau de Madame la Duchesse de Beaufort. Lyon, Thibaud Ancelin, 1601. In-12, vélin, filet doré, médaillon de feuillages doré au centre, traces de liens, dos lisse orné de filets et d'une fleurette répétée, tranches dorées (Reliure de l'époque). Seconde édition du premier recueil poétique de Pierre Davity (ou d'Avity), poète originaire de Tournon, en Vivarais, initialement paru en 1599 et dédié au duc de Vendôme. Précédé de pièces liminaires dues à des poètes dauphinois ou lyonnais, l'ouvrage comporte notamment deux petites histoires galantes, les dialogues La Courtisane mariée et La Belle dédaigneuse, 77 lettres missives, de nombreux sonnets, épigrammes, stances et épitaphes. On y trouve aussi deux charmantes pièces écrites pour la belette de Mademoiselle de Reynier : Petite follastre Belette, Bestelette follastrelette [...]. Gustave Reynier a souligné, dans Le Roman sentimental avant l'Astrée (p. 175, note 2), l'intérêt des lettres de Davity pour l'étude de la vie culturelle et mondaine de l'époque dans le Vivarais, le Dauphiné et la vallée de Rhône. Séduisant exemplaire, conservé dans son joli vélin doré de l'époque. Il a figuré au catalogue de la librairie Berès, Des Valois à Henri IV, sous le n°61. De la bibliothèque Genard (1882, n°192) (ex-libris endommagé). J. P. Barbier-Mueller, IV-1 n°79. - Lachèvre, Recueils collectifs de poésies, t. I, p. 159. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°143.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 28 - DES MASURES (Louis). - Tragedies sainctes. David combattant. David triomphant. David fugitif. Bergerie spirituelle. Eclogue spirituelle. S.l. [Genève], Gabriel Cartier pour Claude d'Augy, 1583. In-8, maroquin noir, triple filet doré, armoiries dorées au centre, dos orné avec chiffre répété, doublure de maroquin fauve serti d'un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Honegger). Rare édition genevoise, imprimée par Gabriel Cartier dont la marque typographique dite «à la femme arpenteur» orne le titre (Silvestre, n°718). Né à Tournai, le poète et humaniste Louis des Masures (1515-1574) fut le secrétaire de la maison de Lorraine, laquelle lui offrit protection durant sa jeunesse jusqu'à sa conversion au protestantisme. On lui doit notamment une fameuse traduction des douze livres de l'Énéide de Virgile. Exemplaire en maroquin doublé, aux armes et chiffre du collectionneur. Exemplaire lavé, avec le titre remonté. Les feuillets B2-3 sont rognés court de marge latérale, le couteau du relieur atteignant quelques lettres et la pagination. Petit manque de papier à l'angle inférieur du feuillet T4 touchant quelques lettres. Légère mouillure dans le fond des premiers et des derniers cahiers. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°93 («le présent volume est d'une grande importance pour qui se penche sur la poésie des protestants de langue française»). - GLN-2998. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°169.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 29 - DES ROCHES (Madeleine & Catherine). - La Puce de Madame Des-Roches. Qui est un recueil de divers Poëmes Grecs, Latins & François, composez par plusieurs doctes personnages aux Grans Jours tenus à Poitiers l'An 1579. Paris, Pour Abel L'Angelier, 1582. In-4, maroquin lie-de-vin, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition originale de ce célèbre recueil collectif, rassemblant les poésies badines et savantes des poètes «chante-puce». Un des quelques exemplaires à la date de 1582, caractéristique de première émission. L'histoire de la puce de Madame des Roches est bien connue ; plusieurs personnages de distinction, magistrats et gentilshommes, qui se trouvaient en 1579 aux Grands Jours (sessions extraordinaires de justice) de Poitiers, charmaient leurs heures de loisir en cultivant la poésie : Au bout de quelques temps, Pasquier, jetant un œil sur Catherine Fradonnet (ou plus exactement sur son corsage), aperçut «une Pulce qui s'estoit parquee au beau milieu de son sein». Galant, le magistrat déclara que l'insolent insecte, pour avoir eu le privilège de trottiner sur l'anatomie d'une aussi belle et docte personne, méritait «d'estre enchassée dans nos papiers». Le jeu était lancé. [...] à l'automne 1582, un gentilhomme poitevin nommé Jacques de Sourdrai ordonna les cent quinze pièces rassemblées et confia l'ensemble à l'éditeur attitré des dames des Roches, Abel L'Angelier (N. Ducimetière). Le recueil contient divers sonnets, épigrammes, odes, etc., en français, en grec et en latin, de la plume de Claude Binet, Jean Binet, Jacques Courtin de Cissé, Catherine des Roches, Achille de Harlay, Jacques Mangot, Pierre Pithou, Nicolas Rapin ou encore Joseph Scaliger. Le poème d'Étienne Pasquier, l'instigateur de cette curieuse joute littéraire, s'avère des plus savoureux et a donné le ton aux autres beaux esprits présents ce jour : [...] bien sûr, l'incident est prétexte à rêveries érotiques et déclarations d'amour. On va jusqu'à comparer l'animal à Cupidon. [...] On peut ainsi évoquer les charmes que la jeune fille tient cachés à ces messieurs et que la puce est seule à visiter. [...] Alors l'imagination et le désir s'expriment à la fois librement et avec préciosité. [...] (Dictionnaire des œuvres érotiques, pp. 422-423). Exemplaire grand de marges, bien relié par Trautz-Bauzonnet. Il est cité par Balsamo & Simonin, avec des belles provenances : Maximilien de Clinchamp (1860, n°250), Armand Cicongne (1861, n°890, bibliothèque achetée en bloc par le duc d'Aumale dont il revendit les doubles), Henri Bordes (1911, n°32) et Albert-Louis Natural (1987, n°48). Dos passé, mors fendu sur quelques centimètres. J. P. Barbier-Mueller, IV-5, n°56. - Balsamo & Simonin, n°76. - Cat. De Backer, I, 1926, n°372. - N. Ducimetière, Mignonne..., p. 266. - Tchemerzine, II, p. 909. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°213.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 32 - DORAT (Jean). - Magnificentissimi spectaculi, a regina Regum Matre in hortis suburbanis editi, in Henrici Regis Poloniae invictissimi nuper renunciati gratulationem, descriptio. Paris, Fédéric Morel, 1573. Plaquette in-4, maroquin noir, plats encadrés d'un filet doré et ornés d'un décor à la fanfare vide mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre, dos orné, doublure de maroquin fauve serti d'un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Semet & Plumelle). Édition originale, très rare, de ce beau livre de fêtes. Relation du ballet dit des Polonais, mis en scène par Balthasar de Beaujoyeulx, qu'offrit la reine Catherine de Médicis en 1573 à la délégation polonaise venue présenter au duc d'Anjou (futur Henri III) la couronne de Pologne. Dans ses Mémoires, Brantôme raconte qu'après un somptueux banquet dressé aux Tuileries, l'assistance se transporta dans une grande salle faite à poste, & toute entourée d'une infinité de flambeaux où eut lieu le plus beau ballet qui fust jamais fait au monde, qui fut composé de seize Dames & Damoiselles, [...] qui comparurent dans un grand roc tout argenté, où elles estoient assises dans des niches en forme de nuées de tous costez. Les seize Dames représentoient les seize Provinces de France, avec la musique la plus mélodieuse qu'ont eust sçeu voir [...], les violons montants jusques à une trentaine, sonnans quasi un air de guerre fort plaisant. Considérée comme le plus célèbre des ballets dansés à la cour sous le règne de Charles IX, cette fête marque la vogue et le triomphe en France de la danse figurée (Henry Prunières, Le Ballet de cour en France avant Benserade et Lully, pp. 55-56). L'édition est illustrée de gravures sur bois attribuées à Jean Cousin ou à Olivier Codoré : 3 grands bois à pleine page, l'un allégorique figurant Jupiter assis sous un trophée et entouré d'Athéna et d'Apollon, les deux autres représentant le monument construit pour le ballet et la salle de danse ; 16 vignettes en forme d'emblèmes accompagnent le Catalogus Nympharum. Outre la description des festivités, en vers latins, par Dorat, l'ouvrage contient aussi une ode d'Amadis Jamyn (La Nymphe angevine parle) et une ode inédite de Ronsard qui n'a pas été réimprimée du vivant du poète (La Nymphe de France parle). Exemplaire lavé, dans une belle reliure à la fanfare à compartiments vides au chiffre du collectionneur. J. P. Barbier-Mueller, II-1 n°81 et III n°79. - Dumoulin, Morel, n°218. - Mortimer, n°177. - Ronsard, la trompette et la lyre, n°245. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°220 et 753.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 42 - DU BELLAY (Joachim) et Michel de L'HOSPITAL. - Recueil de 6 ouvrages en un volume in-4, vélin rigide (Reliure du XIXe siècle). Recueil de 6 ouvrages imprimés par Fédéric Morel, dont 2 de Joachim du Bellay en édition originale. Il porte sur le titre de la première pièce cet ex-libris manuscrit (rayé) du XVIe siècle Ex libris Francisci Tartaretii, qui serait, selon J. P. Barbier-Mueller, celui de François Tartaret, chanoine de Mâcon, homme de lettres et poète à qui l'on doit notamment un sonnet en faveur de Pontus de Tyard paru dans le Solitaire premier (1552). C'est peut-être ce «rimeur occasionnel [qui] ne semble pas avoir eu la force de donner un recueil entier de ses œuvres» qui aurait rassemblé les ouvrages suivants : - DU BELLAY. Poematum libri quatuor. Paris, Fédéric Morel, 1568. Édition originale des Poemata, contenant 162 pièces inédites dont plusieurs «poèmes brûlants» rassemblés sous le titres Amores et inspirés par une certaine Faustine, patricienne ou courtisane romaine (J. P. Barbier-Mueller, III, n°16). - DU BELLAY. Xenia seu illustrium quorumdam nominum allusiones. Paris, Fédéric Morel, 1569. Édition originale, comprenant 36 pièces inédites : Badinages étymologiques [...], les Xenia sont autant de jeux sur les noms de contemporains illustres ou d'amis de l'Angevin (J. P. Barbier-Mueller, III, n°41). On signalera l'élégie à Jean de Morel qui clôt l'ouvrage, où Du Bellay livre notamment des éléments sur sa vie. - [DU BELLAY]. - In Joachimum Bellaium [...] carmina et tumuli. Paris, Fédéric Morel, 1560. Édition originale de ce tombeau poétique en hommage à Joachim du Bellay, composé de pièces écrites par Adrien Turnèbe, Claude d'Espence, Hélie André, Léger Duchesne et Claude Roillet : un bien petit cortège autour d'un si grand cercueil (J. P. Barbier-Mueller). - L'HOSPITAL. De Sacra francisci II. Galliarum regis initiatione... Paris, Fédéric Morel, 1560. Première édition de l'épigramme au cardinal de Lorraine ainsi que des deux poèmes, l'un sur le sacre du jeune François II, l'autre adressé à François Olivier, chancelier de France (J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°43). - L'HOSPITAL. De Meti urbe capta et ab hostium ingenti obsidione liberata. Paris, Fédéric Morel, 1560. Ode au duc François de Guise, héros de la défense de Metz en 1552 lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint (J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°42). - L'HOSPITAL. In Francisci illustriss. Franciae delphini, et Mariae Sereniss. Scotorum reginae nuptias, viri cuiusdam ampliss. Carmen. Paris, Fédéric Morel, 1560. Seconde édition, après l'originale de 1559, de ce poème composé à l'occasion du sacre du dauphin François, fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, et de Marie Stuart, reine d'Écosse (J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°41). Ex-libris manuscrit Ex biblioth. P. du Pelletier (XVIIIe siècle) en haut du titre des Poematum, et autres mentions rayées. Petite mouillure claire touchant le bord de quelques feuillets. Vélin restauré.

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 44 - DU TRONCHET (Étienne). - Lettres missives et familières. Paris, De l'Imprimerie de Nicolas du Chemin, 1569. In-4, maroquin noir, triple filet doré, armoiries dorées au centre, dos orné avec chiffre répété, double filet intérieur, doublure et gardes de moire chocolat, tranches dorées, étui (Honegger). Édition originale, fort rare, partagée entre Nicolas du Chemin et Lucas Breyer. L'édition de 1568 au nom seul de Lucas Breyer, signalée par Du Verdier, ne semble pas exister. Étienne du Tronchet, poète originaire du Forez, mourut vers 1585 à Rome où il avait passé les dernières années de sa vie. Ses Lettres missives et familières, en prose ou parfois en vers, sont adressées à un grand nombre de personnes dont la plupart résident ou exercent à Lyon et dans le Forez. Certaines des lettres sont signées de l'anagramme de l'auteur : En heur content se dit. On relèvera ces quelques poésies de l'auteur, dont le sonnet intitulé Pour exemple de chasteté, celui Sur les loüanges de sa maîtresse, et le Sonnet au Roy, sur la pacification des premiers troubles. Ses poésies n'ont jamais paru qu'ainsi, mêlées aux Lettres missives (voir la note manuscrite au début du volume, tirée du catalogue de la bibliothèque poétique d'Édouard Turquety, 1868, n°155). Très belle impression de Nicolas du Chemin. Le titre est placé dans un joli encadrement gravé sur bois orné de deux satyres supportant chacun une corbeille de fruits, le même que celui employé pour l'édition collective des œuvres de Pontus de Tyard publiée à Paris chez Galiot du Pré en 1573. Le texte, quant à lui, est agrémenté de belles et grandes initiales ornées, très décoratives. Exemplaire en maroquin aux armes du collectionneur. Ex-libris de Frédéric Lachèvre, sans doute rapporté de l'ancienne reliure. Manque le second feuillet, avec le portrait de l'auteur. Mouillure sur le bord des 30 derniers feuillets avec la marge inférieure des 2 derniers restaurée. Renouard, Breyer, n°7. - Picot, Rothschild, n°1876 (pour l'édition de 1615). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°324.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 45 - DU TRONCHET (Étienne). - Lettres missives et familières. Avec le Monologue de la Providence divine au peuple François. [...]. Reveües, corrigées & augmentées de plusieurs Lettres amoureuses, tirées tant de l'Italien du Bembe, que de plusieurs autres Autheurs. Paris, Hilaire Le Bouc, 1596. In-12, maroquin rouge, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition partagée entre plusieurs libraires, dont Hilaire Le Bouc, la veuve Drobet ou encore Marc Orry. Les Lettres missives et familières ont d'abord paru en 1568-1569 à Paris chez Lucas Breyer (voir le lot précédent), avant d'être réimprimées de nombreuses fois avec diverses additions. L'ouvrage était destiné aux praticiens du genre épistolaire à qui Du Tronchet souhaitait offrir des modèles de lettres. Dans sa préface, il invite ces derniers à réfléchir sur la manière d'être un bon secrétaire et en décrit trois sortes : les secrétaires bastards, engendrez par le maquerallage de l'ignorance, les secrétaires barbares et les secrétaires légitimes. Philippe Renouard, dans son répertoire des imprimeurs et libraires parisiens, n'avait pu retrouver qu'un seul exemplaire à l'adresse d'Hilaire Le Bouc : c'est celui-ci, qui provient de la bibliothèque Lignerolles (II, 1894, n°2106). Ex-libris gravé portant les initiales PR et la devise Notre-Dame protège la France et la lignée de nos rois, indéterminé. Renouard, Imprimeurs & libraires parisiens du XVIe siècle, III, n°339 bis. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°325.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 53 - GODARD (Jean). - Les Œuvres, divisées en deux tomes. Plus les Trophées du Roy composez & adioutez depuis l'impression des présentes œuvres. Lyon, [Jean Tholosan pour] Pierre Landry, 1594. 2 tomes en un volume in-8, maroquin rouge, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées, étui (H. Alix). Première édition collective des œuvres de Jean Godard, en partie originale, renfermant plus de 500 pièces. Dédiée à Henri IV, dont le portrait gravé sur bois en médaillon orne le verso des deux pages de titre, elle comprend La Flore ou les premières amours, La Lucresse ou les secondes amours, la tragédie La Franciade, la comédie Les Desguisés, les trois livres de La Fonteine de Gentilly, les trois autres de La Fonteine de Saint-Font, ainsi que les Trophées de Henri IV, série de 34 sonnets dans lesquels le poète chante de mille façons les exploits du roi de Navarre. Signalons également une série de 45 chansons, divers sonnets et autres poésies dont La Perdrix, La Pauvreté, Les Goguettes, Le Flascon, et L'Amitié, long poème adressé à son ami de longue date l'avocat Jean Heudon (voir n°57 et 58). Hormis les Amours de Flore et les Trophées, déjà publiés, le reste est inédit. Poète né à Paris dans les années 1560 et mort vers 1630, Jean Godard fut lieutenant au bailliage de Ribemont en Picardie, puis résida à Bordeaux, à Clermont en Auvergne, et à Villeneuve en Beaujolais. Exemplaire de premier état, longuement décrit par J. P. Barbier-Mueller dans sa Bibliothèque poétique. Il provient de la bibliothèque Edmée Maus (ex-libris). Tome I, petite déchirure restaurée sur le bord du feuillet N1 sans manque. Tome II, déchirure réparée au feuillet Bb1, et manque de papier à l'angle du feuillet Cc1 (restauré, la réclame recopiée à la plume). J. P. Barbier-Mueller, IV-2, n°48. - Baudrier, V, pp. 341-342. - Picot, Rothschild, n°760. - Soleinne, I, n°852. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°376.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 54 - GUY DE TOURS (Michel Guy, dit). - Les Premières œuvres poétiques et souspirs amoureux. Paris, Pour Nicolas de Louvain, 1598. In-12, maroquin rouge, petit motif doré dans les angles et cartouche arabisant au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1880). Édition originale, d'une grande rareté, des œuvres poétiques de Guy de Tours, dont les poésies sont principalement inspirées par l'amour et reflètent sa passion pour Pétrarque. Elle est proverbialement rare dit J. P. Barbier-Mueller qui ajoute que les exemplaires se vendirent mal et furent remis en circulation, tels quels, avec un nouveau titre à la date de 1602. Dédiée à Roger de Bellegarde, grand écuyer de France, elle est divisée en sept livres et comprend 482 pièces, réparties sous les titres de Souspirs amoureux, Mignardises amoureuses, Meslanges et Épitaphes. On y trouve notamment une série de 29 blasons anatomiques (Pourtrait de son Ente) et 2 pièces adressées à Ronsard roy des poetes françois. Le cinquième livre est terminé par Le Paradis d'amour, dédié aux Nymphes de Tours, poème vanté par Viollet-le-Duc dans lequel Guy de Tours nomme et loue agréablement les plus belles femmes de cette ville. Très jolie reliure, non signée. L'exemplaire possède quelques feuillets un peu courts, la foliotation de certains d'entre eux ayant été coupée par le couteau du relieur ; mais, comme le soulignait J. P. Barbier-Mueller, qui n'avait pas hésité à l'acquérir malgré la faiblesse de ses marges, ce n'est pas le genre de bouquin qu'on peut espérer trouver, plus beau, en attendant encore quelques années. J. P. Barbier-Mueller, IV-2, n°52 («Probablement le recueil de Guy est-il appelé à rester, toujours, la proie des bibliomanes, plutôt que des amateurs de beaux vers»). - Picot, Rothschild, n°2948. - Viollet-le-Duc, I, pp. 315-316. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°387.

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 56 - GUYDE (Philibert). - La Colombiere, & Maison rustique [...]. Paris, Jamet Mettayer, s.d. [vers 1586-1588]. In-8, veau brun, filet doré, cartouche doré au centre, dos orné, tranches dorées (Reliure de l'époque). Édition dédiée au cardinal Charles de Lorraine, duc du Maine et gouverneur du duché de Bourgogne, et augmentée par rapport à l'originale de 1583. Seule œuvre imprimée de Philibert Guide, dit Hégémon (1535-1595), poète et fabuliste originaire de Chalon-sur-Saône, la Colombière fait partie de ce corpus de textes littéraires du XVIe siècle qui célèbrent la vie rustique et les beautés de la campagne, le plus célèbre d'entre tous étant Le Plaisir de la vie rustique de Claude Gauchet (1583). Cet ouvrage, qui est rare et recherché, comprend une Description des douze moys & quatre saisons de l'année, avec enseignement de ce que le laboureur doit faire par chacun moys, et les Épithètes poétiques des arbres, plantes, herbes, animaux terrestres et aquatiques, des pierres précieuses et des métaux. On y trouve aussi les Fables morales qui ont fait la renommée de l'auteur, des cantiques et diverses poésies dont cet émouvant Chant funèbre sur le decez d'Estiennette Villemenot sa femme : [...] Je veux par cy apres, ainsi que le Butor, / Demeurer solitaire, & en vray Tourterelle / Plaindre, gemir, pleurer ma compagne fidele... Exemplaire réglé. Des rousseurs et taches, le dernier feuillet est un peu endommagé. Reliure très restaurée et défraîchie. Viollet-le-Duc, I, pp. 309-310. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°389.

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 59 - LA BODERIE (Guy Le Fèvre de). - Diverses meslanges poetiques. Paris, Pour Robert Le Mangnier, 1582. In-16, maroquin bleu nuit, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de la seconde moitié du XIXe siècle). Recueil de poésies de Guy Le Fèvre de La Boderie (1541-1598), poète normand qui fut un fervent disciple du kabbaliste Guillaume Postel et qui travailla à Anvers chez Plantin comme rédacteur, traducteur et correcteur d'épreuves. L'édition s'ouvre au verso du titre par un sonnet signé L'un guide orfée qui est l'anagramme du poète (Guidon Le Fèvre). Elle contient surtout des vers autobiographiques, des pièces consacrées à des ami(e)s de Normandie, et des poésies d'inspiration ésotérique et cabalistique (l'une d'elles s'adresse à Pic de La Mirandole). Trois épitaphes retiendront l'attention : le Scerafin volé, épitaphe de feu Jean Le Fèvre de La Boderie frère de l'auteur, l'épitaphe sur la fille de M. de Renouart qui par sinistre fortune fut brûlée en l'embrasement d'une maison à Rouen, et l'Épitaphe d'un hermaphrodite. On signalera aussi un sonnet Contre Machiavel et une ode au cosmographe André Thevet. Il existe trois éditions (ou émissions ?) de cet ouvrage à des dates différentes (1578, 1579 et 1582), toutes à l'adresse de Robert Le Mangnier et possédant le même nombre de pages, avec les mêmes coquilles (cf. l'édition critique de Rosanna Gorris parue chez Droz en 1993, pp. 36 et suivantes). Bel exemplaire. Picot, Rothschild, n°2930 (pour l'édition datée 1579). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°470 (indication de première édition).

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 60 - LA GESSÉE (Jean de). - Les Premières œuvres françoyses. Premier volume. Anvers, De l'Imprimerie de Christofle Plantin, 1583. 4 tomes en 3 volumes in-4, maroquin havane, décor à la Du Seuil encadrant les plats, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure de la seconde moitié du XIXe siècle). Première et unique édition collective, d'une extrême rareté, des œuvres du poète protestant Jean de La Gessée. Elle manquait aux riches collections poétiques de Nodier, Viollet-le-Duc et Herpin. Selon le minutieux dénombrement de J. P. Barbier-Mueller, ce gigantesque recueil de plus de 1500 pages comprend au total 1841 pièces, pour la plupart inédites. Il se divise en quatre parties, groupées sous les titres de Jeunesses, Meslanges, Amours et Discours poétiques. La première rassemble de longs poèmes dont plusieurs évoquent des écrivains et des poètes de l'époque (comme Postel, Du Bartas, Pierre de Brach, Robert Garnier, Baïf, Ronsard, Belleau ou Jean Dorat) ou sont dédiés à de grands personnages tels le roi de Navarre, Henri III, la reine Élisabeth, le duc de Joyeuse, etc. Le titre est imprimé dans un large cadre architectural gravé sur bois. Un beau portrait de l'auteur à l'âge de 31 ans, finement gravé sur cuivre par Jean Wierix, orne l'ouvrage : il sera réemployé au XVIIe siècle comme portrait de Ronsard et reproduit comme tel jusqu'à nos jours (J. P. Barbier-Mueller). Avec le Pegasides pleyn de Houwaert (1582), c'est le plus beau recueil de poésies imprimé par Plantin (cf. Anvers, ville de Plantin et de Rubens, cat. Bibliothèque nationale, 1954, n°284). Jean de La Gessée (dont le nom est parfois orthographié La Jessée) était le secrétaire de François, duc d'Anjou et d'Alençon, et avait accompagné son maître dans les Pays-Bas au début des années 1580 où ce dernier avait été appelé à devenir le nouveau souverain. C'est là-bas, à Anvers, sur les presses de Plantin-Moretus qu'il fit imprimer ses œuvres, sans nul doute grâce à la protection du prince. La mention Premier volume sur la page de titre laisse penser qu'une suite était prévue, mais celle-ci ne vit jamais le jour ; après l'échec de son règne, le prince François et les Français furent expulsés du pays, et Jean de La Gessée ne put poursuivre son entreprise éditoriale : il est même probable que les Anversois, dans leur ressentiment contre le prince français et contre les gentilshommes qui l'avaient entouré, détruisirent la plupart des exemplaires du tome premier restés en magasin chez Plantin ; on s'en expliquerait ainsi la grande rareté (Picot). L'exemplaire Rothschild contenait un feuillet imprimé en caractères de civilité, encarté après le titre, qui ne se trouve pas ici et qui ne figurait pas non plus dans l'exemplaire de la bibliothèque Hector de Backer (cf. cat. I, 1926, n°380). Superbe exemplaire, parfaitement établi au XIXe siècle. Les 15 feuillets de table et de privilège, à la fin de la quatrième partie, sont ici en fac-similé et réunis dans un troisième volume à part relié à l'identique des deux autres. L'absence de ces feuillets, constatée après l'acquisition de l'exemplaire lors d'une vente à Troyes en 2000, n'empêcha guère J. P. Barbier-Mueller de savourer pleinement son nouveau trésor poético-bibliophilique : [...] je considérai mon acquisition sous un jour moins cafardeux. Je possédais désormais la totalité des poésies contenues dans cette énorme publication. Le livre était d'une rareté inouïe et, sans aucun doute, un libraire m'aurait demandé un prix énorme, même avec un défaut qu'il faut accepter pour l'agrément de lire «tout La Gessée». Il y a des cas particuliers où l'on doit accepter une Vénus de Milo sans bras, ou une Victoire de Samothrace sans tête. Ma joie, aujourd'hui, est donc (presque) sans mélange ! Le fac-similé a été réalisé d'après l'exemplaire de la BnF, à la demande du collectionneur qui a porté cette note autographe au crayon au colophon du nouveau volume : L'extrême rareté du livre m'a engagé à considérer que le texte comptait seul... Jamais je n'aurais pu le posséder entier et les tables ne sont pas du «texte». Le deuxième volume, contenant les tomes III et IV, est réglé. J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°2. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°77. - Picot, Rothschild, n°750. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°418.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 62 - LA MOTTE-MESSEMÉ (François Le Poulchre de). - Les Sept livres des honnestes loisirs. [...] Intitulez chacun du nom d'un des Planettes. [...] Plus, un meslange de divers Poëmes, d'Elegies, Stances & Sonnets. Paris, Marc Orry [De l'Imprimerie de Pierre Hury], 1587. In-12, maroquin vert olive, triple filet doré, dos orné à la grotesque, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle). Édition originale du premier recueil poétique de ce poète landais, ancien soldat qui abandonna les armes pour se consacrer à la poésie. François Le Poulchre de La Motte-Messemé, né en 1546 à Mont-de-Marsan, intégra l'armée à l'âge de treize ans et combattit dans les troupes du roi, notamment en tant que capitaine de cinquante gens d'armes. Il fut de tous les assauts, de toutes les batailles, en particulier à Jarnac en 1569, face à Coligny, où il fut le témoin de la mort du prince de Condé, et au siège de Poitiers la même année. En 1572, des événements malheureux l'incitèrent à remiser ses armes et prendre la plume. Les armoiries de l'auteur, gravées sur bois, sur lesquelles on aperçoit le collier de l'ordre de Saint-Michel que lui décerna Charles IX, figurent au verso du titre. Les Honnestes loisirs consiste en une longue autobiographie de l'auteur, depuis sa naissance jusqu'à 1572, année du mariage de Marguerite de France (la reine Margot) avec Henri de Navarre, futur Henri IV. Ce poème forme en quelque sorte une chronique des premières guerres de religion. Il est complété par des vers amoureux et un mélange de divers poèmes dédiés à de grands personnages de la Cour et d'autres poètes du XVIe siècle. Agréable reliure du XVIIIe siècle. Le second feuillet de titre est en fac-similé. Les 12 premiers feuillets sont un peu plus courts de marge. Dos passé. J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°5. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°126. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°423.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 63 - LA NOUE (Odet de). - Paradoxe, que les adversités sont plus nécessaires que les prosperites : et qu'entre toutes, l'estat d'une estroitte prison est le plus doux et le plus proffitable. Par le Seigneur de Teligny. S.l. [Genève], Par Jean de Tournes, Imp. du Roy, à Lyon, 1588. In-8, maroquin brun, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet). Très rare première édition de ce long poème de 1200 alexandrins. Une édition a aussi été publiée la même année à La Rochelle, chez Haultin. Étonnante apologie de la prison, écrite par le poète-soldat Odet de La Noue durant sa captivité au château de Tournai. Le poème est dédié à son père, François de La Noue, célèbre capitaine que l'on surnommait le Bayard huguenot ou Bras-de-Fer. Odet, qui resta emprisonné dans les Flandres pendant quatre ou cinq ans, sous le joug espagnol, s'efforce de démontrer que le bon chrétien peut paradoxalement s'accommoder de la privation de liberté ; cette vie ascétique présente selon lui quelques avantages, en particulier celui de se tenir éloigné de toute forme de tentation, évitant ainsi de moisir en paresse au milieu des délices ou de «pourrir» de l'ordure du vice : On estime aujourd'huy le comble de misère / Une estroitte prison. Je soutiens le contraire. [...] Puis que, quoy que des maux, dont on a tant de crainte, / La prison soit celuy dont on fait plus de plainte, / C'est neantmoins l'estat plus comblé de plaisir, / Et plus utile encor que lon puisse choisir. Titre placé dans un encadrement d'arabesques et orné de la marque typographique de Jean de Tournes, lequel a utilisé des caractères de civilité pour imprimer une partie du titre et les deux pages de dédicace. Des bibliothèques comte de Lignerolles (1894, n°996), Édouard Moura (1923, n°298) et Albert-Louis Natural (1987, n°87). J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°7. - Cartier, n°677. - GLN-3323 (10 exemplaires répertoriés, dont celui-ci, les autres dans des institutions). - Picot, Rothschild, n°3276. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°425.

Estim. 2 000 - 2 500 EUR

Lot 64 - LA PÉRUSE (Jean de). - Les Œuvres. Avec quelques autres diverses Poësies de Cl. Binet. Lyon, Benoist Rigaud, 1577. 2 parties en un volume in-16, vélin souple de l'époque. Très rare seconde édition des Œuvres de ce poète angoumoisin, membre éphémère de la Pléiade, fauché à l'âge de 25 ans. Il s'agit de la réimpression de l'édition donnée à Paris en 1573 par Claude Binet. Jean Bastier de La Péruse apparaît comme une étoile filante dans la constellation des poètes gravitant autour de Ronsard. Né dans la région d'Angoulême vers 1529-1530, il arriva très jeune à Paris pour les études et entra en 1553 dans le cercle de Ronsard. Puis, en 1554, il se rendit à Poitiers où il fit la connaissance de Jean-Antoine de Baïf, Jacques Tahureau et Guillaume Bouchet, avec qui il noua une solide amitié ; c'est là-bas que sa fulgurante ascension prit fin, emporté dans les derniers mois de l'année par une maladie. La disparition de ce poète fut immense comme le suppose cette épitaphe écrite par Ronsard : Cours donc eschevelée, & dis que La Péruse / Est mort, & qu'auiourd'huy / Le second ornement de la Tragique Muse / Est mort avecques luy (ff. 85v°-86). L'édition se divise en 2 parties. La première renferme les cinq actes de la Médée - l'une des premières tragédies classiques françaises avec la Cléopâtre de Jodelle -, suivis d'une cinquantaine de poésies de La Péruse : entre toutes ces odes, chansons, sonnets, mignardises, élégies ou étrennes, relevons l'Ode à un vieux blasonneur, un sonnet à Ronsard, prince des poètes françois, d'autres à Muret, Tahureau, etc., les pièces À la Francine de De Baïf et sur J. Tahureau et son Admirée, etc. On signale aussi l'ode de Jean Boiceau de La Borderie à La Péruse, fuyans de Poytiers pour la peste, où celui-ci exhorte son ami de le rassurer par sa douce poésie et de dompter ses Hidres tragiques. Cette partie se termine par la Pitoyable histoire du prince de Albanie, infortuné d'Amour, en prose. La seconde partie, en pagination continue, est occupée par les Diverses poésies de Claude Binet, poèmes pleins de réminiscences ronsardiennes : deux d'entre elles traitent des plaisirs rustiques, intitulées Le Chant forestier ou le chasseur, pièce bucolique de neuf pages dédiée à Amadis Jamyn, et La Gaieté du printemps, à ses amis, les invitant aux champs. Séduisant exemplaire en vélin d'époque. Griffe à l'encre Nuper Leo sur la page de titre, qui serait celle de Pierre Noël de La Houssaye (1895-1966), homme de lettres blésien. Mouillures au début et à la fin du volume. Petite tache au dos. Baudrier, t. III, p. 337. - J. P. Barbier-Mueller, II-1 n°91, III n°70 et IV-1 n°41. - Viollet-le-Duc, I, pp. 206-207. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°81 et 427.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 65 - LA ROQUE (Siméon-Guillaume de). - Les Œuvres, reveues, et augmentées de plusieurs Poësies outre les précédentes Impressions. Paris, Veuve Claude de Monstr'Œil, 1609. In-12, veau marbré, armoiries dorées au centre, dos orné, pièce de titre rouge, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIIe siècle). Première édition complète des œuvres de ce poète clermontois dont les vers sont harmonieux et pleins de grâce. Siméon-Guillaume de La Roque fut un disciple de Desportes, dont il fit la connaissance au début des années 1570, et un imitateur des néo-pétrarquistes italiens du XVIe siècle. Dans sa dédicace à la reine Marguerite, il parle de la poésie comme d'un précieux don et la décrit comme une science qui se doit soigneusement appeler Maistresse de la vie, fleur de l'éloquence, lumière de la doctrine, doux aliment de l'âme, & trompe de la Renommée des Dieux. Imprimée en caractères italiques, l'édition comprend bon nombre de pièces inédites. Elle rassemble les Amours de Phyllis, les Amours de Caritée, les Amours de Narsize, la pastorale La Chaste bergère, des stances, des sonnets, chansons, élégies, œuvres chrétiennes, etc. On signalera aussi des sizains intitulés Mascarades des chasseurs (pp. 375-376). Exemplaire aux armes de Le Fèvre de Caumartin ; il provient de la bibliothèque du docteur Lucien-Graux. Manque le dernier feuillet liminaire contenant l'extrait du privilège. Titre restauré dans la marge intérieure. Petite trouée supprimant un mot au verso du feuillet C2, minime tache d'encre touchant le texte au feuillet O12 avec suppression de quelques caractères. Papier un peu roussi. Quelques galeries de vers marginales, sans gravité. Charnières, nerfs et coiffes restaurés. J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°20. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°139. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°441.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 71 - LA VALLETTRYE (sieur de). - Les Œuvres poetiques. Paris, Estienne Vallet, 1602. In-12, veau fauve, filet à froid, dos orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). Édition originale. L'ouvrage est dédié à Monseigneur de Rosny (c'est-à-dire le duc de Sully), surintendant des Finances & Grand-Maistre de l'Artillerie de France, et renferme de nombreuses pièces, surtout sur le thème de l'amour : sonnets, stances, devises, ballets, épitaphes, poésies chrétiennes, églogues, ainsi qu'une pastorelle intitulée La Chasteté repentie. Citons, parmi ces pièces : le Faux honneur des dames, l'Amour mercenaire et fripponnier, De la naissance du sein de Madame Gabrielle duchesse de Beaufort, De la chasse du merle, Pour un présent fait à une Damoiselle d'un boudin de pourceau, ou encore À deux laides. Signalons aussi des vers sur les poésies de Scévole de Sainte-Marthe. On ne connaît pas grand-chose du sieur de La Vallettrye (ou La Vallettrie), poète cité par Lachèvre dans sa bibliographie des Recueils collectifs de poésies libres et satiriques (pp. 259-261). Ses poésies sont recherchées en raison de leur tournure de langue et de figure. Il est vrai que certaines d'entre elles ne manquent pas de piquant, à l'image de ce sonnet intitulé À une dame, Comparaison d'Elle à une Montre : [...] ie vous promets bien que vous serez montée, / Le soir & le matin, & quelquesfois le iour (ff. 40-41). Sur le titre, jolie vignette gravée sur cuivre, avec une devise tirée de Virgile. L'exemplaire a appartenu à Joseph-Antoine de Crozat, marquis de Tugny (1696-1751), conseiller au Parlement, avec son ex-libris manuscrit au verso du titre (Ex-bibliotheca D. Crozat) (cat. 1751, n°1266). Trace d'ex-libris au contreplat supérieur. Mention manuscrite en bas d'une garde : cat. de Nyon, 17273, double à vendre. Quelques titres courants ont été coupés par le couteau du relieur. Fente en haut d'un mors. Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°455.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 73 - LE CARON (Louis). - La Claire. Ou, De la prudence de droit, Dialogue premier. Plus, La clarté amoureuse. Paris, Guillaume Cavellat, 1554. In-8, vélin souple, restes de liens (Reliure de l'époque). Rare édition originale, ornée sur le titre d'un portrait gravé sur bois de la muse de l'auteur, répété au dernier feuillet liminaire. Première œuvre littéraire en français de l'avocat et poète Louis Le Caron (1534-1613), publiée à Paris à son retour de l'université de Bourges. Elle contient des dialogues sur la philosophie du droit, échangés par l'auteur avec ladite Claire, une vertueuse et savante demoiselle dont il fut épris et qu'il prit pour guide en ses études (cf. Cécile Alduy, Politique des «Amours», Droz, 2007, p. 193 et seq.). De nombreux poèmes amoureux sont regroupés à la fin du volume, sous le titre La Clarté amoureuse, partie qui occupe 40 feuillets : on y trouve notamment une ode à Ronsard, prince des Poetes François. L'épître est dédiée à la cousine de Claire : [...] par ton conseil ie metz en lumiere, le dialogue fidel témoin de la constante amitié, que ta cousine & moi faisoit [...]. I'aioute quelques carmes François, non pour gaigner le nom de Poëte, & meriter la compagnie des divins esprits, qui par leurs chantz immortalisez eternissent leurs dames, mais pour decrire l'ardeur de mon desir amoureus, & en lui esteindre toute la mémoire du vulgaire amour [...]. Exemplaire en vélin de l'époque. Cahier h déboîté mais tenant encore à la reliure. Les deux portraits présentent des traces anciennes de caviardage. Jeu dans la reliure (ficelles cassées), petits manques de vélin aux recouvrements. J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°32. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°46. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°457.

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 74 - LE CARON (Louis). - La Poésie. Paris, Pour Vincent Sertenas, 1554. In-8, maroquin bleu nuit, médaillon de feuillages doré au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition en partie originale de ce recueil poétique publié dix mois après La Claire (voir le lot précédent). Sur les 143 pièces qui la composent, 94 sont inédites et 49 sont reprises de La Claire, souvent avec des modifications de vers. On y trouve notamment un long poème en décasyllabes, intitulé Le Démon d'amour (ff. 28v°-38). Près d'un an après la parution de La Claire, Le Caron décida de donner l'intégralité des vers écrits pour son amie dans un recueil baptisé La Poésie. [...] loin d'être un tombeau littéraire consacré à pleurer la disparue, [l'ouvrage] chantait une jeune femme toujours en vie, une amie tendrement aimée [...]. En définitive, le poète décida de publier ses poèmes comme s'il les avait présentés à la jeune fille de son vivant (N. Ducimetière, Mignonne..., pp. 174 et 177). La Claire et La Poésie sont les deux seules œuvres poétiques publiées par Le Caron qui se tourna ensuite exclusivement vers le droit et la philosophie : elles sont toutes les deux rares. Ex-libris manuscrit effacé en bas du titre. Ancienne mention manuscrite dans la marge du feuillet 67 v°, presque effacée. Très bel exemplaire, provenant des bibliothèques Chaponay (1863, n°309), Édouard Turquety (1868, n°137), Bancel (1882, n°273) et Édouard Moura (1923, n°259). J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°33. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°458.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 75 - LE DIGNE (Nicolas). - Les Fleurettes du premier meslange. Rassemblées par A. de La Forest, Écuyer, Sieur du Plessis. Paris, Jeremie Périer, 1601. In-12, maroquin bleu nuit, bordure dorée, dos orné, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru 1847). Édition originale de ces poésies amoureuses de Nicolas Le Digne, sieur de L'Espine-Fontenay, dont environ 220 sonnets, des stances, des pastorelles, des odes, une élégie, etc. Parmi ces pièces, citons le poème À un rossignol, des vers pour une Mascarade de six fous, une Mascarade rustique et une Mascarade des mariniers, ou encore les Eaux des fontaines de Pougues. Originaire de Champagne, né vers le milieu du XVIe siècle et mort en 1611, ce poète comptait parmi ses amis Béroalde de Verville, Durant de La Bergerie, ou encore le peintre-poète Daniel du Monstier dont il loue la «main sçavante» dans le premier poème. Le Digne porta les armes quelques années au début de sa vie ; on raconte même qu'il fut blessé par un boulet de canon, événement qu'il narre sans doute dans le sonnet LI (f. 38) : Au bruict tout foudroyant d'un canonnier tonnerre / [...] Au plus fort de la charge il tire contre moy. Bel exemplaire, de belles provenances : Duplessis (1856, n°391), Chaponay (1863, n°356), Turquety (1868, n°273), Bancel (1882, n°359) et Herpin (1903, n°255). Lachèvre, Recueils collectifs de poésies libres et satiriques, pp. 265-267. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°466.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 78 - LE ROCQUEZ (Robert). - Le Miroir d'éternité, comprenant les sept aages du monde, les quatre Monarchies, & diversité des regnes d'iceluy. En la fin duquel sont contenus le general Jugement de Dieu, la peine des Reprouvez, & la gloire des Predestinez. Caen, De l'Imprimerie de Pierre Le Chandelier, 1589. In-8, maroquin lavallière, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Hardy). Édition originale très rare de ce poème de jeunesse composé par un poète et prêtre originaire de Carentan (Normandie) pour une parfaite & vive cognoissance de ce souverain Dieu. Dédiée au prince François de Valois, elle a été publiée par son neveu de nombreuses années après la mort de l'auteur. L'auteur donne à voir le discours hystorial de tout le vieil & nouveau Testament, commençant à l'éternité de Dieu, la création de l'univers, & machine du monde, la nature & propriété de l'Ange, & de l'homme, & leur ruine, toutes les histoires les plus fameuses et mémorables depuis la création d'Adam jusqu'au XVIe siècle, l'origine et la dynastie de plusieurs monarchies, les fondations de plusieurs villes antiques, et la plus grande partie des ioyeuses, & fructueuses poësies, escrites & narrées au livre de la transformation des bestes. La vision prophétique du poète sur le Jugement dernier occupe les ff. 119-149. Impression de Caen. La marque typographique qui orne le titre est celle de Pierre Le Chandelier : elle est restée inconnue à Silvestre, Marques typographiques, lequel ne reproduit que deux autres marques de cet imprimeur normand. Titre restauré, avec quelques lettres refaites à l'encre au verso. Petite restauration à l'angle supérieur d'une quinzaine de feuillets à la fin du volume. Manquent les 4 derniers feuillets (Aa5-8), contenant des sonnets et autres poésies, notamment 14 sonnets de Pierre Lombard. Frère, t. II, p. 219 («Poème singulier»). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°480.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 79 - LORTIGUE (Annibal de). - Les Poemes divers, où il est traicté de Guerre, d'Amour, gayetez, Poincts de controverses, Hymnes, Sonnets, & autres Poësies. Paris, Jean Gesselin, 1617. 2 volumes in-12, relié en deux tomes, veau granité, filet à froid, dos orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du début du XVIIIe siècle). Édition originale, rare, de ce recueil de poèmes d'un poète-soldat provençal. Né et mort à Apt en Provence, Annibal de Lortigue (ou d'Ortigue) (1570-1630), fut un homme d'épée autant que de plume : il était un de ces gentilshommes galants, vaillants et dévots, qui tombaient aussi facilement à genoux devant un crucifix que devant un appétissant corsage (J. P. Barbier-Mueller), mais n'avait pas l'âme d'un poète selon Viollet-le-Duc qui qualifie ses sonnets amoureux de misérables. L'ouvrage renferme plusieurs pièces facétieuses, parmi lesquelles nous citerons la Louanges [sic] des femmes, la gloire & la perfection de leur sexe, le Vieillard amoureux, ou encore l'étrange Délice des galleux. On relèvera encore le Discours sur la nourriture des Princes, l'Hymne de l'ortie, le Plaisir rustique, le sonnet Pour le plaisir champestre, ainsi que l'intéressant et long poème intitulé L'Hymne du formage [sic] : Pour Lortigue, le fromage, aphrodisiaque absolu, agite les amants des plus chauds élancements, bien mieux que les truffes, les artichauts, crêtes de coq et autres pistaches (Oberlé). Exemplaire de Frédéric Lachèvre, spécialiste de la poésie et littérature facétieuse des XVIe et XVIIe siècles, avec son ex-libris. Ex-libris manuscrit datée 1688 au verso du titre. Mouillure aux 20 premiers feuillets. Petit manque à la coiffe supérieure, charnière supérieure un peu frottée. Oberlé, Fastes..., n°787 («de toute rareté»). - Picot, Rothschild, n°822. - Viollet le Duc, I, p. 382. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°491.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 80 - LOYS (Jean et Jacques). - Les Œuvres poétiques de Jean Loys, Douysien, licentié és droicts. - Les Œuvres poétiques de Jacques Loys, docteur és droits et poete lauré. Douai, De l'Imprimerie de Pierre Auroy, 1612. Ensemble 2 volumes petit in-8, maroquin brique, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (J. Prat). Édition originale collective, posthume, des œuvres de Jean et Jacques Loys, père et fils, jurisconsultes et poètes peu connus originaires de Douai. Les œuvres de ces deux poètes, morts respectivement en 1610 et 1611, contiennent principalement des chants royaux et des ballades sur des sujets pieux. Les pièces les plus intéressantes sont des pièces de circonstance comme des épitaphes, sonnets et autres vers, adressés à des amis ou à de grands personnages à l'occasion d'événements remarquables. On relèvera parmi les œuvres du père et du fils, les Honneurs de Jean & Jacques Loys, un Sonnet acrostichide de feu Jean Bellegambe en son temps peintre excellent, l'Épitaphe d'un hermaprodite (sic) qui par eau, par fer & croix... meure, / Masle femelle, & tous deux à mesme heure, un Discours sur la ruine advenue sur la ville de Hesdin par horrible tempeste le 25 juillet 1589, ainsi que ces deux pièces : Aux haineurs des muses et Aux thraistres. Des bibliothèques baron de Warenghien, Joseph Renard (1881, n°652) et Denis du Péage. Petite restauration dans le blanc du feuillet liminaire *3. Dos passé. Exemplaire court de marge latérale. Duthilloeul, Galerie douaisienne, pp. 260-263. - Viollet-le-Duc, I, pp. 356-357. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°493-494.

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 81 - MAISONFLEUR (Étienne L'Huillier, sieur de). - Les Cantiques. Œuvre excellent, & plein de pieté : Auquel de nouveau ont esté adioustez les Quatrains spirituels de l'honneste Amour, par Yves Rouspeau [...]. Paris, Matthieu Guillemot, 1584. 2 parties en un volume in-12, veau blond, double filet doré, dos orné, pièces de titre bordeaux, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure de la seconde moitié du XIXe siècle). Édition en partie originale de cette anthologie de poésies religieuses parue pour la première fois en 1580 à Anvers. Dédiée à Charlotte de Bourbon, princesse d'Orange, elle est augmentée des Quatrains spirituels de l'honneste amour du pasteur et poète saintongeois Yves Rouspeau (1540-1601), en foliotation séparée avec une page de titre particulière (36 feuillets). Les Quatrains spirituels, qui sont ici en édition originale, condamnent les plaisirs de la chair, l'ivrognerie, la gourmandise, les paillards et les lubriques : ils s'ouvrent par une préface dans laquelle le poète exhorte les poètes de ce temps et les sales escrivains à venir louanger l'Amour saint avec lui, au lieu de se repaître de fables poétiques et de chanter l'Amour impudique pour contenter l'oreille des pervers. Les autres pièces ont paru dans les éditions antérieures ; outre les Cantiques du Sieur de Maisonfleur, poète huguenot bordelais, se trouvent des Prières et sainctes doléances de Job par Rémy Belleau, des poèmes de Philippe Desportes, des sonnets chrétiens tirés de la Theanthropogamie de Marin Le Saulx, une complainte et une prière tirées du livre des Regrets & souspirs chrestiens de Th. de Sautemont, ou encore deux Hymnes chrétiens par Joachim du Bellay. De la bibliothèque de Mme Colin de Saint-Marc, à Coulommiers, avec son ex-libris imprimé du début du XIXe siècle. Petits frottements à la reliure, sinon agréable exemplaire, bien relié en veau blond. J. P. Barbier-Mueller, IV-5, n°61 (pour Rouspeau). - Lachèvre, Recueils collectifs de poésies du XVIe siècle, p. 207. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°499 et 784.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 85 - [MONTREUX (Nicolas de)]. - Les Amours de Cleandre et Domiphille. Par lesquelles se remarque la perfection de la vertu de Chasteté. Livre non moins delectable, que profitable à tous vrais amateurs de Chasteté. Le tout de l'invention d'Ollénix du Mont-Sacré. Paris, Veuve de Gabriel Buon, 1597. In-12, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition originale de ce roman d'aventures en prose mêlée de vers, publiée sous l'anagramme usuel de l'auteur Ollenix du Mont-Sacré. Elle est dédiée à Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et gouverneur de Bretagne, chez qui Nicolas de Montreux (1561-1610) trouva refuge à Nantes après avoir soutenu le parti de la Ligue. Il devint son bibliothécaire. L'ouvrage forme la seconde partie de la trilogie nommée L'Œuvre de la Chasteté. La première partie avait été publiée en 1595 sous le titre Œuvre de la Chasteté, qui contient les Amours de Criniton et Lydie, et la troisième, appelée Les Chastes et fidèles Amours de Criniton et Lydie, parut en 1599. Toutes les œuvres de ce poète sont très difficiles à trouver soulignait J. P. Barbier-Mueller. Joli exemplaire, avec de belles provenances : P. Desq (1866, n°703), comte de Lignerolles (II, 1894, n°1795), Pierre Louÿs (1930, n°213) et Edmée Maus. Quelques légers frottements à la reliure. J. P. Barbier-Mueller, IV-4, n°29. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°541.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 86 - MORENNE (Claude de). - Oraisons funèbres, et tombeaux. Paris, Pierre Bertault, 1605. 4 parties en un volume in-8, basane marbrée, filet à froid, dos orné, petites armoiries et chiffre SG répétés, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). Première édition collective, en partie originale, des œuvres de Claude de Morenne (1550-1606), prédicateur du roi Henri IV et évêque de Sées. Dédiée au secrétaire Villeroy, elle comprend, outre divers Oraisons funebres et tombeaux (124 ff.), les Cantiques spirituels (77 pp.), les Quatrains (20 pp.) et les Poemes divers (104 pp.). Chaque partie possède un titre et une pagination particuliers. Les quatrains sont au nombre de 102. Citons parmi les pièces diverses : le Printemps, poème célébrant le Printans [qui] d'un bel émail peinture le champ fleury, que l'ingrate froidure privoit de ses couleurs, une pièce intitulée Les Sorciers, un Adieu à la ville de Paris durant la peste (en latin), un dialogue Sur les remèdes contre l'amour charnel ou encore un poème sur les plaisirs de la vie rustique. Ex-libris manuscrit de la bibliothèque Ste Geneviève daté 1753 sur le titre, répété f. 41. Petite découpe en haut de la première garde, certainement pour ôter une mention d'appartenance. Reliure un peu usagée avec charnières fissurées, manque à la coiffe inférieure et armoiries grattées dans le dernier caisson. Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n° 546-549.

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 88 - MURET (Marc-Antoine). - Juvenilia. Paris, Veuve Maurice de La Porte, 1553. In-8, maroquin noir, plats encadrés par un filet doré et ornés d'un décor losange-rectangle mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre, dos orné avec le même chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Honegger). Édition originale des Juvenilia de Marc-Antoine Muret (1526-1585), recueil de jeunesse comprenant la tragédie Julius Caesar, 10 élégies, 2 satires, 107 épigrammes, 3 épîtres et 6 odes. Elle a paru en 1552-1553. Exemplaire de second état, à la date de 1553 (voir l'édition critique du texte par Virginie Leroux, Droz, 2009, pp. 26-27 et p. 494). L'humaniste Marc-Antoine Muret compta parmi ses élèves le jeune Michel de Montaigne, Remy Belleau, Jodelle, etc. Ami de Paul Manuce, il fut secrétaire d'Hippolyte II d'Este et professeur de philosophie morale à l'université de Rome. C'est au cours d'un séjour à Paris, de 1551 à 1553, où il noua des amitiés profondes avec Ronsard, Du Bellay, Dorat et leurs amis, qu'il rédigea cet ouvrage. Précieux exemplaire portant cet ex-dono manuscrit du poète sur la page de titre : Sexto Cal. Decemb. anno 1552 dabat Muretus Vivenotio. Il a appartenu à Pierre Louÿs (note autographe de sa main, au crayon, sur une garde rapportée de l'ancienne reliure), puis a été acquis par Jean Paul Barbier-Mueller qui l'a fait relier à son chiffre. J. P. Barbier-Mueller, IV-4, n°30. - Oberlé, Poètes néo-latins, n°164. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°551.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 96 - PASSERAT (Jean). - Recueil des œuvres poetiques. Augmenté de plus de la moitié, outre les precedantes impressions. - Kalendae Januariae, & Varia quaedam Poëmatia. Paris, Abel L'Angelier, 1606. 2 ouvrages en un volume in-8, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé). Éditions posthumes préparées par Jean de Rougevalet, cousin de Jean Passerat, secrétaire ordinaire de la chambre du roi et greffier en chef de l'élection de Troyes. Ces deux ouvrages se rencontrent généralement reliés ensemble, comme c'est le cas ici : le premier renferme les œuvres poétiques françaises et le Tombeau du poète, et le second rassemble, sous le titre Kalendae Januariae, les étrennes latines que le poète avait pris l'habitude d'envoyer chaque année depuis 1570 à son protecteur Henri de Mesmes (1532-1596), conseiller d'État et grand amateur d'art. Le Recueil des œuvres poétiques, dédié au duc de Sully, contient les grands poèmes qui ont fait la réputation de Passerat (1534-1602) : les longs poèmes sur la chasse (Le Chien courant, Le Cerf d'amour et Adonis ou la chasse du sanglier), le poème du cocu intitulé Métamorphose d'un homme en oiseau, celui sur La Divinité des procès, etc. Il est orné du beau portrait de Passerat gravé sur cuivre par Thomas de Leu. Bel exemplaire, provenant de la bibliothèque du baron de Lassus à Valmirande, dispersée en 1955. Balsamo & Simonin, n°436-437. - Picot, Rothschild, n°713. - Viollet-le-Duc, I, pp. 329-331. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°601-602. PASSERAT voir LA GUESLE

Estim. 2 000 - 3 000 EUR