DROUOT
vendredi 31 mai à : 14:00 (CEST)

UNE COLLECTION INEDITE - Première Vente

Daguerre - 01 45 63 02 60 - Email CVV

Salle 2 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
mercredi 29 mai - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
jeudi 30 mai - 11:00/20:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
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139 résultats

Lot 21 - Armand Désire GAUTIER (1825-1894) La folle de la Salpêtrière Papier marouflé sur toile. Annoté en bas vers la droite La folle de la Salpêtrière. 26 x 20,6 cm Armand Gautier est l'ami le plus fidèle de Gustave Courbet,avec lequel il partage la recherche du réalisme et l'intérêt pour des sujets modernes et sociétaux. Au début des années 1850, à Paris, il se lie d'amitié avec son compatriote lillois étudiant en médecine, Paul Gachet. Celui qui deviendra le protecteur des impressionnistes et recevra Cézanne et van Gogh dans sa maison d'Auvers-sur-Oise est, en 1854, externe à la Salpêtrière dans le service du docteur Falret, lequel délivre à Gautier "?une autorisation de réaliser de nombreuses études telle que une Gâteuse, une Mégalomane, Une princesse à la Salpêtrière?" (catalogue de l'exposition Armand Gautier 1825-1894. Une amitié à la Courbet, Ornans, musée Courbet, 2004, p. 29). Ces études préparent un grand format, Les Folles de la Salpêtrière, refusé au Salon de 1854?; perdu, sa composition est connue par une gravure. Fondé en 1656 en tant qu'hospice pour les femmes sans abri, l'hôpital de la Salpêtrière à Paris traverse des évolutions significatives au cours des siècles. Au XVIIIe siècle, le médecin visionnaire Philippe Pinel (1745-1826) instaure des réformes majeures dans l'approche du traitement des troubles mentaux au sein de l'établissement, tels que la suppression de l'enchaînement des patients. Puis, au XIXe siècle, le renommé Jean-Martin Charcot (1825-1893) prend les rênes du service de neurologie, se consacrant à l'étude de l'hystérie chez les femmes. Les années 1870-1920 sont marquées par les recherches approfondies de Charcot sur l'hystérie, impliquant fréquemment des femmes qualifiées de "folles de la Salpêtrière". Cette période est marquée par des avancées notables dans la compréhension de la santé mentale, toutefois, elle est également ponctuée par des pratiques médicales controversées et de stigmatisations associées aux troubles mentaux. Ces femmes sont régulièrement exposées lors de démonstrations cliniques, parfois devant un public, dans le but de présenter les symptômes de l'hystérie. A la fin du XIXe siècle, un bal notoire est organisé annuellement à l'hôpital, connu sous le nom de "bal des folles". Cet évènement attire de nombreuses personnalités, suscitant l'attention de la presse parisienne qui s'en fait l'écho.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Lot 23 - LOT DE QUATRE MEDAILLONS - D'après Jean-Baptiste NINI (1717-1786) Benjamin Franklin (1706-1790) au bonnet de fourrure Médaillon en bronze. Titré sur le pourtour?: B. Franklin. Americain et daté 1777 sous l'épaule. D. 8,7 cm OEuvre en rapport : Jean-Baptiste Nini, Benjamin Franklin, savant et ministre plénipotentiaire des États-Unis d'Amérique auprès de la cour de France, 1777, médaillon profil à gauche, terre cuite, D. 12 cm, Paris, musée du Louvre, inv. RF 4588. - D'après P. J. David dit DAVID d'ANGERS (1788-1856), François-René de Chateaubriand (1768-1848) Médaillon en galvanoplastie, porte une signature et une date David / 1830. Titré Chateaubriand. D. 12,5 cm OEuvre en rapport : David d'Angers, Chateaubriand, 1830, médaillon en bronze, fonte Richard Frères, D. 13,4 cm, Paris, musée du Louvre, inv DA 67 A - Henri CHAPU (1833-1891) Paul Sédille (1836-1900) Médaillon en bronze à patine brune. Signé h. chapu sur le pourtour, situé et daté Paris 1862, dédicacé Souvenir affectueux et titré Paul Sédille architecte. D. 12 cm Dès 1863, Henri Chapu travaille avec l'architecte Paul Sédille à la décoration d'hôtels parisiens. Il réalise notamment quatre statues représentant les quatre saisons pour la façade des Grands magasins du Printemps. Le sculpteur modèle également le portrait de l'architecte en terre cuite et en bronze. - Jules CAVELIER (1814-1894) Jean-Marie Saint-Ève (1810-1856) Médaillon en bronze à patine brune. Signé J. Cavelier sous le cou, daté et situé Rome 1846, titré St Eve / Graveur. D. 17 cm 200/300 le lot

Estim. 300 - 400 EUR

Lot 52 - Jean-Léon GEROME (Vesoul, 1824 - Paris, 1904) Une épave Toile. Signée en bas à gauche J. L. Gerome. 70,4 x 106,3 cm Exposition : Cercle de l'Union artistique, 5 rue Boissy-d'Anglas, n°?44 (appartient à l'auteur), 1901. Bibliographie : Arsène Alexandre, article dans Le Figaro, rubrique La Vie artistique, lundi 4 février 1901?: «?On peut assimiler à un paysage la marine avec une barque de naufragés qu'expose M. Gérôme. Il y a quelque analogie, pour le sujet, mais différence entre autres choses pour la mise en toile avec le chef-d'œuvre si émouvant de Delacroix au musée du Louvre.» Ce tableau inédit a échappé au catalogue raisonné de l'artiste par Gerald M. Ackerman, probablement parce que Gérôme l'a dévoilé au public privé et très choisi du Cercle de l'Union artistique (1), où il propose régulièrement des œuvres depuis les années 1860, et non pas aux salons officiels, où il expose tout au long de sa carrière avec des compositions plus académiques. Alors qu'on attend notre artiste sur des thèmes classiques et orientalistes, il se montre capable d'inventer des compositions inattendues, loin de la réputation d'ar¬tiste pompier qu'on lui prête. Notre image frappe par sa radicalité et appartient à ce petit groupe d'œuvres où Gérôme sort de sa zone de confort et de ses sujets habituels ; citons l'Enseigne pour un opticien de 1902, ou sa Vérité sortant du puit de 1896 : «Il y a en effet, chez Gérôme, bien que souvent perçu comme un artiste réactionnaire, une modernité paradoxale - qui tient à l'originalité de son regard, à son habileté, tout à la fois rehaussée et dissimulée par son métier académique - à créer des images, à donner l'illusion du vrai par l'artifice et le subterfuge» (in L. des Cars, D. de Font-Réaulx, E. Papet. Jean-Léon Gérôme (1824-1904). L'Histoire en spectacle, catalogue de l'exposition, Paris, musée d'Orsay, 2010, p,18). Le fond bleu-vert émeraude dominant se retrouve dans plusieurs de ses peintures, par exemple dans les carreaux émaillés au mur du Charmeur de serpents du Ster¬ling and Francine Clark Art Institute de Williamstown (1880), ou dans les cieux écla-tants de ses représentations de fauves dans le désert. Malgré l'aspect anachro¬nique qu'il y aurait à qualifier ce peintre de « moderne », l'effet du cadrage avec la mer très haute, la composition strictement partagée par la ligne d'horizon, tiennent presque de l'abstraction. Il accentue cet effet par les nuages étirés en longueur ou les lignes parallèles des vaguelettes. L'immensité de la mer d'huile n'est distraite que par la petite barque dans l'angle inférieur et son mât en biais. C'est là que se joue le drame, car Gérôme n'oublie pas d'être peintre d'histoire. Gérôme transforme la tradition de naufrages picturaux qui remonte à plus d'un siècle, allant des tempêtes de Joseph Vernet, au Radeau de la Méduse de Géricault de 1819, de la Barque de Dom Juan de Delacroix, ou par des sujets proches comme l'Evasion de Rochefort de Manet (1880, musée d'Orsay). Mais il place son esquif sur une mer calme, et non pas agitée comme chez les artistes précédents, éliminant toute note d'espoir d'être sauvé. Les passagers sont entassés ; morts ou agonisants, possiblement de maladie, laissés à la dérive sur un canot de sauvetage (2). Aucun détail, aucun nom sur leur embarcation ne permet d'identifier ces malheureux, ou un évènement historique précis. L'homme isolé face au spectacle de la nature, comme dans le romantisme, cède ici à une vision nihiliste de la condition humaine, à une prise de conscience de sa place minuscule dans l'univers, entrant en résonnance avec des préoccupations contemporaines, comme les boat-people et l'exil des migrants (3). 1. L'espace restreint du Cercle de l'Union artistique, rue Boissy-d'Anglas, réservé à une élite de bourgeois et de grands collection¬neurs, ne permettait pas d'exposer de grands formats d'histoire et pro¬posait à la vente des esquisses ou des oeuvres plus décoratives 2. On pense à l'accumulation de corps de La Barricade d'Ernest Meissonier (vers 1850, musée du Louvre). 3. A propos d'un autre tableau, Pierre Sérié, écrivait : « Au préci¬sionnisme de la facture répond l'absence d'image. Le drame atteint un maximum d'intensité dans l'abo¬lition même de sa représentation… ce spectacle, c'est le vide. (Pierre Sérié, La Peinture d'histoire en France 1860-1900, 2014, p.217).

Estim. 80 000 - 120 000 EUR