DROUOT
mardi 28 mai à : 14:30 (CEST)

Haute Époque

Aguttes - 01.47.45.55.55 - Email CVV

164 bis, avenue Charles-de-Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine, France
Exposition des lots
vendredi 24 mai - 10:00/13:00, Neuilly-sur-Seine
vendredi 24 mai - 14:00/18:00, Neuilly-sur-Seine
lundi 27 mai - 10:00/13:00, Neuilly-sur-Seine
lundi 27 mai - 14:00/17:30, Neuilly-sur-Seine
lundi 27 mai - 18:00/20:00, Neuilly-sur-Seine
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298 résultats

Lot 8 - GRANDE CLEF ANTIQUE DITE «CLEF DE TARARE» - en fer et bronze. Le canon est à accueillage circulaire, creux, et le panneton à deux bouterolles adossées, en fer. La poignée de la clef est particulièrement remarquable : totalement en bronze, elle représente Silène assis sur une outre dont il sert le col de sa main droite, ses yeux sont incrustés d'argent et ses tétons incrustés de cuivre. Sa main gauche tient une grappe de raisin. Le groupe est posé sur un grand cratère à panse quadrillée et à deux anses (l'une manquante). Période gallo-romaine. Gaule Lyonnaise, IIe siècle ap. J.-C. Longueur totale : 25,9 cm - Hauteur poignée : 12,8 cm Panneton : 9 cm (Oxydation, usures et manque) PROVENANCE - Découverte dans une vigne sur la montagne de Tarare (Rhône, France) au XIXe siècle. - Collection de Madame Napolier à Tarare (Rhône, France). - Exposition Universelle de 1867 (n°865). - Par héritage jusqu'à ce jour. BIBLIOGRAPHIE - «Une clef antique» in Le Magasin Pittoresque, 1867. Reproduite page 384. - F. Liger, La ferronerie ancienne et moderne, Tome II, Paris 1875. Reproduite planche 41. - E.-O. Lami, Dictionnaire encyclopédique et biographique, Tome III, Paris 1883. Reproduite page 516. - H.-R. d'Allemagne, La Serrurerie ancienne à l'Exposition Universelle de 1900, Saint-Cloud, 1902. P. 18. Clef de Tarare Les grandes clefs antiques sont très rares et les exemplaires conservés dans les musées ne peuvent en aucun cas rivaliser avec celui que nous présentons1, qui demeure «la plus célèbre des clefs romaines qui soit parvenue jusqu'à nous» selon ce qu'en écrit Henry-René d'Allemagne en 1902. Notre exceptionnelle clef dite «de Tarare» fut trouvée dans une vigne, à peu de distance de la ville de Tarare (Rhône) et a été l'objet de dissertations aussi longues que hasardées... On peut entrevoir d'après sa grandeur et sa qualité, qu'elle servait à fermer la porte d'une villa considérable. 1 Les trois seules autres clefs qui puissent être stylistiquement comparées à la nôtre sont respectivement conservées au Musée du Louvre [BR3665], au Cleveland Museum of Art [John L. Severance Fund 1952.586] et au Getty Museum [96.AC.197], elles sont néamoins toutes plus petites. La littérature relative à cet objet remarquable conjecture aussi que cette clef devait fermer la porte d'un cellier de type cella vinaria : dépendance d'une vigne, où l'on déposait, après la vendange, les vaisseaux remplis de vin nouveau. Tandis que d'autres archéologues ont pensé que cette clef devait être celle d'un temple... Quelle que fut la porte que devait ouvrir cet objet muséal, il s'était à nouveau perdu depuis le commencement du XXe et sa présentation en vente pour la première fois de son histoire constitue une précieuse redécouverte.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Lot 11 - RARE CHANDELIER DIT DE SAMSON - en alliage cuivreux représentant Samson à califourchon sur le dos du lion qui tourne sa tête vers lui, essayant de ses deux mains de lui maintenir la bouche ouverte. Le lion est solidement campé sur ses quatre courtes pattes. La crinière s'étale en mèches triangulaires gravées. La jambe droite de Samson est orientée vers l'avant de l'animal, tandis que la gauche est rejetée vivement vers l'arrière. Il est vêtu d'une robe fluide dont les plis gravés suivent le mouvement du corps. Ses longs cheveux emblématiques retombent derrière son dos et il en jaillit le binet hexagonal ajouré. Probablement un tavail rhéno-mosan de la fin du XIIe siècle ou début du XIIIe siècle. Hauteur : 21,1 cm - Largeur : 18,5 cm Profondeur : 9 cm (Usures, petits accidents) PROVENANCE - Collection Victor Sanson (1876 - 1948) - Par descendance jusqu'à ce jour. Notre chandelier appartient à une série de pièces très proches fabriquées à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle, probablement dans les ateliers de dinanderie qui ont alors été florissants dans la région de Basse-Saxe / Rhin-Meuse. On en connaît un exemplaire très similaire conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen [R.91.23], un autre approchant au musée du Louvre [OA 6937] et encore un autre du même sujet conservé au Walters Art Museum [54.784], ce dernier portant encore les traces d'une belle dorure dont il est permis de penser que notre exemplaire en était autrefois également pourvu. De la plus insigne rareté, il semblerait que notre chandelier soit à ce jour le seul connu détenu en main privée.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Lot 12 - CHANDELIER - en émail champlevé sur cuivre, la grande pique conique creuse issante du milieu d'une base hexagonale à six pans coupés d'émail champlevé et dorure. À la base de chaque face est une demi-pastille découpée dans le cuivre et dorée. Trois motifs héraldiques émaillés en plein sont répétés chacun deux fois sur la base : De gueules (rouge) à la couronne d'or surmontée en chef de deux fleurons et accompagnée en pointe de deux rinceaux le tout du même / D'or à trois fasces de sinople (vert), au pal d'argent (blanc) brochant sur le tout / D'azur (bleu) à la fleur de lys épanouie d'or. Limoges, fin du XIIIe siècle. Hauteur totale : 22 cm - Hauteur pique : 18,6 cm - Largeur au pied : 11 cm (Usures, déformations visibles, petits accidents et restaurations à l'émail) BIBLIOGRAPHIE - Anne-Clothilde Dumargne, «Les chandeliers et pique-cierges portatifs à décors émaillés de Limoges des XIIIe-XIVe siècles» in Cahiers LandArc, 2016 - N°18. Deux fois sont répétées les armoiries «fascé d'or et de sinople, au pal d'argent brochant sur le tout», qui sont à mettre en rapport avec les armoiries de la maison de Crussol (anciennement Bastet), le pal d'argent représentant peut-être une brisure de cadet. On retrouve des chandeliers comparables au Walter Art Museum [N°44.596] ; au Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg [N°HG 3499] ou encore au musée des Beaux-Art de Limoges [N°463 et 464] . Selon Anne-Clothilde Dumargne, cette typoligie de chandelier a longtemps fait hésiter les spécialistes de l'émail sur leur statut et leur usage. La configuration amovible de certains exemplaires conservés et le décor presque systématiquement héraldique a naturellement permis d'en déduire une utilisation individuelle et vraisemblablement domestique plutôt que religieuse..

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Lot 33 - ATELIER DU MAÎTRE DU TRIPTYQUE D'ORLÉANS - Plaque centrale de triptyque représentant le Jugement Dernier, émail peint sur plaque de cuivre avec rehauts d'or. Contre-émail fondant sombre hétérogène. Limoges, atelier du Maître du triptyque d'Orléans, vers 1500. Hauteur : 27,3 cm - Largeur : 24,6 cm (Petits accidents et manques, cheveux, restaurations ponctuelles) Dans un cadre adapté de cuivre doré, mouluré, à fleurons. Notre plaque doit être rapprochée du triptyque du Jugement Dernier attribué au même artiste et conservé au Metropolitan Museum de New York [Accession Number : 1975.1.1225] (Fig.1) dont elle se rapproche par les dimensions et le syle. À noter tout de même que notre plaque adopte tout à fait la même composition iconographique que celle d'une autre plaque (fragmentaire) que conserve le Metropolitan Museum de New York [Accession Number : 32.100.250] (Fig.2) en provenance de la Friedsam Collection et qui est, elle, attribuée à l'atelier de Monvaerni. On ne sait rien de l'artiste désigné sous l'appellation de Maître du triptyque d'Orléans, nom donné par Marquet de Vasselot en référence à son oeuvre maîtresse conservée au musée de cette ville. Si ce n'est qu'il fut un des premiers suiveurs du maître Monvaerni et visiblement étranger à l'influence italienne dont on ne décèle pour ainsi dire aucune présence dans sa production. Ses oeuvres sont rares et appartiennent aux premières productions des plaques emblématiques des productions limousines, ce qui rend d'autant plus remarquable la plaque présentée ici.

Estim. 5 000 - 7 000 EUR

Lot 41 - SAINTE HÉLÈNE - assise en majesté sur un trône, couronnée et auréolée, tenant de sa main droite les clous de la Sainte Croix et de sa main gauche un sceptre terminé par une croix. De part et d'autre un ange en prière. Espagne, seconde moitié du XVe siècle. Tempera sur bois. Hauteur : 98 cm - Largeur : 71 cm (Accidents, manques et restaurations) Dans un cadre de style gothique. Anciennement attribué au Maestro de Vielha (Bartomeu Garcia ?) et au Maestro de Arties. BIBLIOGRAPHIE - Josep Gudiol et Santiago Alcolea i Blanch, Pintura gòtica catalana, Barcelone, 1986, p. 191, no. 580 (comme du «Maestro de Viella» et identifiée comme la Mère de Dieu tenant les clous de la Passion, et non sainte Hélène ; non ill.) ; - Alberto Velasco Gonzàlez, Pintura tardogòtica a l'Aragó i Catalunya: Pere Garcia de Benavarri, thèse de doctorat, Universitat de Lleida, 2015, vol. 1, p. 310 et vol. 2, p. 75 (fig. 109, ill. en couleurs) Publié dans l'ouvrage de référence de la peinture gothique catalane, ce panneau faisait partie semble-t-il d'un plus vaste retable, dispersé au XIXe siècle, qui comportait également une représentation de saint Michel, la Naissance de la Vierge, sainte Anne Trinitaire et le miracle du mont Gargan (voir Bibliographie : Gudiol et Alcolea i Blanch, 1986). Une attribution au Maître d'Arties a depuis pu être suggérée. Ce maître anonyme a reçu ce nom de convention grâce au retable de l'église de Santa María de Artiés (près de Lleida) dans lequel on trouve sur le panneau central une Vierge à l'Enfant trônant, flanquée de deux anges, similaire à notre représentation hiératique de sainte Hélène

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 94 - GRAND BUSTE DE CATHERINE DE MÉDICIS - en terre cuite rouge patinée et à riche décor appliqué de perles et bijoux. La robe très richement traitée avec incisions. Elle porte une grande collerette passant derrière sa tête, un collier et une coiffe perlée, sur le devant une grande croix pectorale en relief, la tête haute, tournée légèrement vers sa droite. Sur la face du pied est incisée l'inscription : CATERI / MEDICI / REYNE / DE / FRANCE. Présumé de style Renaissance. Hauteur : 81 cm - Largeur : 55 cm - Profondeur : 29 cm (Accidents et manques) _x0008_ Notre buste est évidement à mettre en rapport avec le buste de la même Catherine de Médicis exécuté par Gemain Pilon vers 1583 et actuellement conservé dans les collections royales d'Angleterre [RCIN 20796]. Ce dernier est en bronze et offre un portrait de la reine plus âgée et couronnée. On retrouve néamoins tout à fait la forme générale, la croix pectorale, les multiples perles ainsi que les dimensions parfaitement similaires. Le notre reprend exactement les précisions iconographiques fournies par le portrait en pied de la reine par Germain Le Mannier conservé au Palazzo Pitti [Inv.1890 : inv. 2448]. Un test de thermoluminescence a été effectué par le CIRAM sur notre buste afin de déterminer scientifiquement son époque de création. Précisément quatre échantillons de terre cuite ont été analysés par thermoluminescence et seul l'échantillon dit P4 a montré un signal de thermoluminescence extrêmement faible. Selon le rapport scientifique rendu [N°0318-OA-94Z-1] si l'on prend en considération une dose annuelle moyenne de 5 mGy/an, l'âge approché de la dernière cuisson des prélèvements est de l'ordre de 460 ± 40 ans soit environ 1560 ce qui est tout à fait cohérent avec le style. Néamoins si le résultat obtenu sur P4 est compatible avec une date de création du vivant de Catherine de Médicis, l'absence de résultats sur tous les autres invite à la plus grande prudence.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR