DROUOT
mardi 30 avr. à : 15:00 (CEST)

ARTS DÉCORATIFS DU XXÈME SIÈCLE

Tessier & Sarrou et Associés - 01.40.13.07.79 - Email CVV

Salle 6 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Exposition des lots
lundi 29 avril - 11:00/18:00, Salle 6 - Hôtel Drouot
mardi 30 avril - 11:00/12:00, Salle 6 - Hôtel Drouot
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137 résultats

Lot 21 - Henri HUSSON (1852-1914) - Coupe au Grondin, circa 1906 Coupe en argent à décor d'un grondin dont le corps disparaît sous trois feuilles de nénuphar, sa tête cuirassée réapparaît sur l écume de l'eau comme sa queue à l'extrémité. Deux coléoptères s'agrippent à l'aile de la coupe qui se termine par un enroulement végétal. Signée au revers h.husson, cachet de fondeur Hebrard Paris. Poinçon Minerve Poids : 1226,43 g 42 x 30 cm Bibliographie : - Catalogue d'exposition d'orfèvrerie galerie A-A Hébrard rue royale, 50 oeuvres originales de H. Husson, mai-juin 1909 - L'Art Décoratif 1906-11-N°098 - L'Art et Les Artistes 1909 N°51 juin Les exemples de coupes ainsi travaillées en argent sont peu nombreux : A un plat, il donne la forme d'une coquille, une tête de Sirène forme le noeud de la coquille et la chevelure se répand parmi les algues ; à un autre il offre un insecte sur un éclaté végétal. (Deux plats du Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris). Notre coupe s'épanouit dans un vocabulaire tout aussi naturaliste mais la présence du rouget la rend unique en son genre. L'art du métal attire Husson tout particulièrement, il aime à le forger, à le repousser, à le ciseler... il fait preuve d'un sens des nuances tout à fait exquis tel qu on l'observe dans l écume de l eau ou la vivacité des traits du museau du grondin. Le collectionneur russe Jacques Zoubaloff, grand admirateur de l'artiste qu'il comparait aux plus grands orfèvres avait réussi à réunir une importante collection de ses oeuvres. Il l'offrit au Musée des Beaux-Arts de Paris (Petit Palais) en 1916, puis en 1922, procurant ainsi au musée la plus grande collection d'oeuvres d'Henri Husson. Parmi celle-ci nous trouvons seulement un vide-poche en forme de coquille de l artiste fondu par Adrien Aurélien vers 1909 qui peut être comparé à notre coupe en sa forme bien que moins riche en sculpture. - Le travail de l'argent : Husson improvise dans cette fine matière des détails charm ants (un scarabée dans notre exemple) qui font songer à l'art japonais. Husson travaillait d'après nature pour trouver ces sujets pourtant il utilisait les moindres possibilités du métal pour nourrir son inspiration. Ainsi conception rime avec exécution. - Husson et le naturalisme : Établie près de Mantes, henri Husson vit à la campagne au milieu des champs et des fleurs. Il collectionne les papillons et les coléoptères. Le décor de ses oeuvres sont inspirées par la nature qui l'entoure lui fournissant ses principaux thèmes. Il y reproduit, le plus fidèlement possible, les plantes qui l 'entourent ainsi que des insectes qui semblent être moulés sur le vif tant leur précision est remarquable. Ses créations, proches du symbolisme et du japonisme, empruntent donc tout le langage que la nature lui offre. HENRI HUSSON Henri Husson est né à Grand dans les Vosges en 1852 et meurt à l'âge de 62 ans en décembre 1914. Il est un des artistes les plus singuliers de son époque. Il travaille à l'écart des modes et des grands courants artistiques. Fils d'un serrurier, Husson a commencé par apprendre le métier de son père et l'art du fer est resté sa principale vocation. Une belle clef exécutée en cachette, montrée et vendue trois ou quatre louis à un amateur, voilà le point de départ de sa carrière. Entre temps, il suit les cours de dessin, le soir, travaille à des meubles dans le goût de la Renaissance, pour le compte d'entrepreneurs, abdique toute espèce d'individualité, renonce à sa signature pendant vingt-sept ans, jusqu'au jour où le fondeur Hébrard, discernant tout ce qu'il y avait en lui de talent dévoyé, d'originalité véritable et de sûreté technique, l'encourage et le rend pour ainsi dire à lui-même. Ainsi Henri Husson sort de l 'anonymat, encouragé par ce fondeur-éditeur au début des années 1900 et se lance dans l'orfèvrerie. Henri Husson et Hebrard Hebrard est le maitre incontestable dans l'art de cuisiner l'épiderme des métaux. Sa collaboration avec Husson produit une série d'admirables pièces en cuivre incrusté d'argent, coupes où s'incurve une branche de bryone, où s'étale la fine structure d'une scabieuse, d'où se dégage et pointe le museau camus d'un grondin. (L'Art Décoratif 1906-11-N°098, probablement notre coupe) Husson expose ses oeuvres d'orfèvrerie au Salon des Artistes français dès 1901 puis chaque année jusqu'en 1911. Il reçoit systématiquement une critique élogieuse de son travail. De par sa qualité d'exécution, il semble très probable que notre coupe ait été exposée lors des Salons de Paris et de Mulhouse en 1908. On constate en effet, dans le livret du premier que l'orfèvre y expose une «vitrine contenant des objets d 'art divers» qui «appartiennent à M. Hébrard fondeur» En 1909, Adrien Hébrard (1865-1937) lui consacre une première exposition dans sa galerie de la rue Royale à Paris.

Estim. 30 000 - 50 000 EUR

Lot 22 - Émile GALLE (1846-1904) - Pique-fleurs en faïence émaillée à décor de jardins japonisants de chrysanthèmes et d'un papillon Signé Vers 1890 H : 16 cm Diam : 20 cm Bibliographie : «La céramique de Gallé- Musée de Matsue Kitahori» pour un décor approchant reproduit page 49 EMILE GALLE Botaniste reconnu et scientifique de grand talent, Gallé vouait un véritable culte à la nature. Cet irrésistible attrait pour la nature et ses participations répétées aux expositions universelles dès 1867, conduisent Emile Gallé à s'intéresser à l'art du Japon et à s'imprégner de la culture japonaise que l'Europe découvre au milieu du dix-neuvième siècle. Il rejoint la sensibilité japonaise pour la nature et y puise une inspiration tout en préser vant ses propres conceptions. Émile Gallé va ainsi renouveler à la fois l ‘art européen et l'art japonais. S'il emprunte au Japon, c'est pour créer un art nouveau, synthèse des deux cultures. «La nature elle-même est le point de départ de tout» (Emile GALLÉ, 1884) C'est à l'art japonais que Gallé doit son élégance et une faculté de stylisation qui garde intacte l'essence de l'objet représenté. La mise en valeur de la silhouette et l‘ asymétrie délibérée furent les grandes leçons qu'il tira de l'art japonais. Le catalyseur de cette source d inspiration semble avoir été un certain Takacyma, étudiant japonais à l‘Ecole forestière de Nancy entre 1882 et 1885, dont E mile Gallé et Eugène Vallin admirèrent les croquis et avec lequel il est permis de supposer que les deux Nancéens eurent maints échanges d'idées. Dès 1871, Gallé n'avait pu manquer, lors de sa visite à Londres, d'observer l'engouement pour l'art japonais qui régnait alors dans les cercles artistiques et mondains de la capitale britannique. En 1867, Whistler et Godwin avaient déjà meublé leur demeure dans le style japonais; Rossetti, William Morris, Oscar Wilde et bien d'autres en devinrent les champions enthousiastes après la découverte qu'ils en avaient faite à l ‘Exposition de South Kensington de 1862. C 'est sur les créations de la maturité que l'influence de l'art japonais fut la plus importante et la plus significative. «La nature elle-même est le point de départ de tout» (Emile GALLÉ, 1884)

Estim. 1 800 - 2 200 EUR

Lot 25 - Carlo BUGATTI (1856-1940) & Riccardo PELLEGRINI (1863-1934), attribué à - Cabinet en bois naturel et bois noirci incrusté d'étain, de cuivre et d'os et partiellement gainé de parchemin peint. La partie supérieure présente une arcature à colonnes flanquées de deux portes représentant des saynètes à l'orientale figurant des personnages sur des tapis sous des branchages fleuries surmontée d'une arcature à toupies. Le piètement à colonnade cuivrée présente un plateau d'entrejambe et un casier à entourage niellé d'étain. Vers 1902 H : 165 cm L : 75 cm P : 38,5 cm (Usures) Bibliographie : - «Carlo Bugatti», pour une variante de forme et décor similaire reproduite p.85 - «Carlo Bugatti au musée d'Orsay, Catalogue illustré du fond d'archives et des collections» édition de la réunion des musées nationaux, Paris 2001. Modèle approchant reproduits aux pages 85 sous la référence 7.34 et 86 sous la référence 7.44 Notre meuble est l'un des rares exemplaires réalisés en collaboration avec Ricardo PELLEGRINI. Peintre orientaliste italien, PELLEGRINI eut une longue collaboration avec Carlo BUGATTI. Il insérait dans ses meubles des tableaux aux sujets exotiques. En retour, l'ébéniste fabriquait sur mesure pour le peintre des cadres d'exécution précieuse. Exhib. cat. Die Bugattis, Museum für Kunst und Gewerbe, Hamburg 1983, p.56, C6 CARLO BUGATTI A la fois dessinateur, ébéniste, décorateur et architecte, Carlo Bugatti, père de l'immense sculpteur Rembrandt Bugatti, est né à Milan en 1856 d'un père sculpteur qui lui inculqua les rudiments de l'art que le jeune homme complètera des 1875 à l'Académie de Brera puis à l'Académie des Beaux-Arts de Paris en 1870 et enfin en étudiant l 'ébénisterie auprès de Mentasti avant d'ouvrir son propre atelier vers 1880. Il est considéré comme l'un des représentants de l'Art Nouveau européen dit “stile Liberty ” en Italie L'artiste a toujours suivi ses propres visions et idées plastiques et formelles qui est unique en son genre : et immédiatement reconnaissable tant elle est atypique. Carlo Bugatti obtient ses premiers succès à l'Exposition des Beaux-Arts Italien de Londres en 1888. Il obtiendra ces mêmes années une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris en 1900 et un grand prix du jury lors de l'Exposition internationale d'Art Décoratif Moderne de Turin en 1902. En ce début de siècle, son travail se dépouille et l'influence de l'art nouveau se ressent dans ses nombreuses créations. À cette même époque Bugatti quitte Milan pour installer son atelier à Paris et va s'intéresser davantage à la sculpture et surtout à l'orfèvrerie dans son nouvel atelier parisien. En 1910, Bugatti s'installe à Pierrefonds dans l'Oise et devient maire de Pierrefonds pendant la Première Guerre Mondiale. Carlo Bugatti meurt en 1940 en Alsace au château de Dorlisheim, domicile de son fils Ettore, le grand constructeur automobile. Dès le début de sa production, Carlo Bugatti intègre le décor et la peinture dans ses créations. Deux répertoires se succèdent dans le travail de Carlo Bugatti. La première est caractéristique de son travail. Il s'agit d'une approche géométrique surtout représentée par un style mauresque aves des arcatures, des cercles avec des médaillons en cuivre repoussé et des incrustations de bois et/ou nacre. Le deuxième répertoire est plus naturaliste avec l'inspiration issue du répertoire du monde végétal tels que les plantes et les insectes. Le meuble que nous vous présentons est à lui seul une synthèse de son travail. On retrouve la palette de ses répertoires dans le décor sculpté et incrusté et dans les peintures qui ornent le parchemin. Ces multiples sources d'inspiration lui permettent de construire un style unique, plein de fantaisie, de liberté et d‘imagination.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR

Lot 74 - MANUFACTURE NATIONALE DE SEVRES Décor de Mlle NÉ - Rare vase de forme ovoïde à col étranglé en porcelaine à décor de motifs floraux et géométriques stylisés bleus et dorés sur fond blanc. Cachet de la Manufacture, Mlle Néa et lettre date H : 46 cm MANUFACTURE NATIONALE DE SEVRES La Manufacture Nationale de Sèvres, pendant la période Art Déco, a connu une période de créativité et d'innovation exceptionnelle. Située à Sèvres, en France, cette institution prestigieuse est réputée pour la production de céramiques de haute qualité depuis sa création en 1740. Pendant les années 1920 et 1930, la Manufacture de Sèvres a joué un rôle clé dans le mouvement Art Déco, qui était caractérisé par son esthétique moderne, géométrique et luxueuse. Les artisans de Sèvres ont su combiner les techniques traditionnelles de la céramique avec les influences de l'époque pour créer des pièces uniques et innovantes. Les artistes de renom tels que Jean Mayodon, René Buthaud et Henri Rapin ont collaboré avec la Manufacture de Sèvres pour créer des oeuvres d'art exceptionnelles. Les motifs géométriques, les lignes épurées et les couleurs vives étaient les caractéristiques distinctives des oeuvres produites pendant cette période. Les céramiques de Sèvres de cette époque étaient souvent utilisées pour la décoration intérieure, les meubles et les accessoires. Les vases, les assiettes, les sculptures et les objets décoratifs étaient très prisés par les amateurs d'art et les collectionneurs. Aujourd'hui, les pièces de Sèvres de la période Art Déco sont considérées comme des trésors de l'histoire de l'art et sont exposées dans de nombreux musées à travers le monde. La Manufacture de Sèvres continue de produire des céramiques de haute qualité et perpétue ainsi la tradition de l'artisanat d'art français.

Estim. 1 800 - 2 000 EUR