DROUOT
dimanche 05 mai à : 14:00 (CEST)

La Royauté à Versailles

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13, avenue de Saint-Cloud 78000 Versailles, France
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Lot 2 - BRISSOT DE WARVILLE (Jacques-Pierre Brissot, dit Jacques-Pierre). Lettre autographe signée à Camille Desmoulins. S.l., « 17 février » [1790 ou 1791]. « Je recommande à M. Desmoulins les deux mémoires ci-inclus et j'espère surtout que sa plume énergique défendra la cause des malheureux noirs qu'une cabale infernale poursuit maintenant. L'AMI DE LA LIBERTE NE DOIT PAS AVOIR DEUX MESURES. IL FAUT ETRE JUSTE SI L'ON VEUT ETRE LIBRE. La Société des amis des noirs compte infiniment sur le zèle que M. Desmoulins a déploié pour la Liberté. Je suis tout à lui, sans cérémonie... » Belle lettre écrite lors des virulents débats élevés autour de la question noire dans les colonies françaises. Littérateur et publiciste lié aux milieux d'affaires, franc-maçon, député à la Législative puis à la Constituante, il avait été en février 1788 un des fondateurs de la Société des Amis des noirs (à l'imitation des Anglais), et s'opposa aux intérêts des planteurs réunis en août 1789 dans la Société des colons français, dite aussi Club Massiac, du nom de l'hôtel particulier où elle se réunissait place des Victoires. Quoique reconnaissant la générosité des idées abolitionnistes, Camille Desmoulins n'en fit pas son cheval de bataille, et s'affronta bientôt avec Jacques-Pierre Brissot en raison notamment de leurs divergences sur la question de l'entrée en guerre de la France. Il publia même deux ouvrages hostiles à son égard : Jacques-Pierre Brissot démasqué (février 1792) et Histoire des brissotins (mai 1793).

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 3 - CHAUMETTE (Pierre-Gaspard). Lettre autographe signée à son ami Jean-Eugin Thomas. S.l.n.d. 2 pp. 1/4 in-4, adresse au dos ; petit manque dû à l'ouverture sans atteinte au texte, quelques restaurations anciennes. INTERESSANTE LETTRE SUR LA QUESTION RELIGIEUSE PAR CELUI QUI DEVIENDRAIT UN DES PORTE-PAROLES LES PLUS ACHARNES DE LA CAMPAGNE DE DECHRISTIANISATION MENEE EN 1793. « ... Je suis très sensible à votre souvenir, je voudrais être à portée de vous être utile, je le ferais de tout mon cœur, mais LE DIABLE EST A MES TROUSSES, LA POLITIQUE ME TOURNE LA TETE, à peine m'aperçois-je de mon existence, car je ne vis plus pour moi, mes jours et mes nuits sont consacrés à la chose politique. LES NOUVELLES LOIX [notamment sur la CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE, en juillet 1790] N'ONT CHANGE NI L'ORDRE, NI LA MISSION DES PRETRES, NI LE CULTE, NI LA MORALE, elles n'ont rien changé à l'harmonie intelligente, elles n'en ont changé que le mode vicié et l'ont rapproché des principes de la raison universelle. La France n'a pas démoli son église, elle en a poli les pierres, elle l'a rapellée à son origine et à la simplicité patriarchale. Le serment décrété par l'Ass[emblée] Nat[ionale] a été comme le crible qui sépare l'ivraye du bon grain ; CEUX QUI NE S'Y SONT PAS SOUMIS ON[T] DECELE UN CŒUR AVARE ET PERFIDE, ils ont montré qu'ils étaient indignes de leur mission... Vous me demandez comment il faut étudier la théologie. Ah, mon Dieu ! Tenez, mon ami, le meilleur moien de réussir à cette étude, c'est de se charger la mémoire de ce fatras insignifiant et se donner de garde de le soumettre aux lumières du bon sens. La théologie, bone Deus ! Apprenez votre leçon et puis c'est tout ; mais LISEZ LOCKE, ROUSSEAU, VOLTAIRE ET BERNARDIN DE ST-PIERRE. VOILA CE QUI VOUS FORMERA LE CŒUR ET L'ESPRIT, voilà les lectures qui vous rendront heureux dans quelque situation que vous vous trouviez... Ne m'oubliez pas... Je serai toujours votre ami car je saurai bien distinguer l'homme d'avec l'habit... » Jean-Eugin Thomas, qui était entré dans la carrière ecclésiastique, s'établirait finalement notaire à Chapallement dans la Nièvre (Chaumette est né à Nevers). PROCUREUR DE LA COMMUNE DE PARIS A PARTIR DE 1792, PIERRE-GASPARD CHAUMETTE (1763-1794) avait embrassé les idées les plus radicales de la Révolution, notamment en faveur des couches les plus déshéritées, et joua un rôle important dans la préparation de la journée du 10 août 1792 qui entraîna la chute de la royauté. Il fit par ailleurs partie de la Société des Amis des noirs et contribua fortement à faire adopter l'abolition de l'esclavage par la Convention. Quoique lui-même adversaire de la Gironde, il fut en butte à l'hostilité de Maximilien de Robespierre : accusé d'être un agent de l'étranger, il fut traduit devant le Tribunal révolutionnaire et exécuté en avril 1794.

Estim. 400 - 500 EUR

Lot 4 - CONDÉ(Louis de Bourbon, prince de). Lettre autographe signée « Louis de Bourbon » au duc de Longueville. Bruxelles, 23 décembre 1654. 1 p. in-4, adresse au dos. « Celuy qui vous randra cette lettre vous entretiendra d’une affaire que je vous ay faict recommender par Fontenay, et comme il est pressé de servir cette persone-la, je vous conjure de faire ce qui est en vostre pouvoir pour retarder le mal qu’on faict qui seroit irremediable si on le laissoit aler plus avant. Je vous despescheray aprés demain quelqu’un pour vous dire quand je vous pouray voir. En ce temps-la nous examinerons ensemble les moiens de tirer mon amy d’affaire, cependent je vous conjure de vous emploier de tout vostre pouvoir pour faire sursoir... » BROUILLÉ AVEC LA RÉGENTE, MAZARIN, LE CARDINAL DE RETZ, ET AVEC LE PARLEMENT, LE PRINCE DE CONDÉ ÉTAIT ALORS AU SERVICE DE PHILIPPE IV D’ESPAGNE. Ce n’est qu’après la paix des Pyrénées (1659) qu’il obtiendrait le pardon du pouvoir royal et pourrait rentrer en France. BEAU-FRÈRE DU PRINCE DE CONDÉ, LE DUC DE LONGUEVILLE, Henri d’Orléans, descendait de Charles V par son ancêtre le comte de Dunois, bâtard du duc Louis d’Orléans. Il se distingua au service des armées du roi mais participa au complot de Chalais contre Richelieu (1626) puis à la Fronde contre Mazarin (1649-1650). Après son incarcération (avec Condé) en 1650, il se retira dans son gouvernement de Normandie et y finit pieusement sa vie

Estim. 300 - 400 EUR

Lot 6 - MARAT (Jean-Paul). Lettre autographe signée « Le Dr Marat » [à Alexis Rochon]. Paris, 25 janvier 1788. Une p. 1/2 in-4 ; petites rousseurs, une fente restaurée. Médecin et physicien de son état, le futur publiciste et conventionnel Jean-Paul Marat critiquait certains aspects des théories d'Isaac Newton sur l'optique, notamment en ce qui concerne la réfrangibilité différentielle de la lumière. Il visait cependant pour ses propres travaux scientifiques une reconnaissance de l'Académie des Sciences, laquelle en tenait pour l'orthodoxie newtonienne. Il publia donc à la fin de 1787 une traduction du traité Opticks que le grand savant anglais avait publié en 1704 : il y affirmait son admiration pour ce dernier, mais exposait ses propres idées sur différents points dans un commentaire critique accompagnant sa traduction. « JE N’IGNORE PAS, MONSIEUR, QUE VOUS ETES LE PREMIER QUI AIT ATTAQUE, AVEC CONNAISSANCE DE CAUSE, LA DOCTRINE DE LA DIFFERENTE REFRANGIBILITE ; et je ne doute nullement que vous ne l’eussiés renversée, si vous aviés tourné vos vues du côté des faits qui lui servent de base. Le hazard m’a ménagé ce travail, et quoique nous différions encore de principes, l’amour du vrai nous unit, ET JE ME FLATTE QUE VOUS VOUDRES BIEN RECEVOIR MON OUVRAGE COMME UNE MARQUE D’ESTIME. Examinés-le, Monsieur, avec cette impartialité et ce discernement dont vous avés fait preuve tant de fois ; constatés les faits peu connus qu’il contient, pesés les preuves nouvelles qui y sont développées ; et s’il mérite votre suffrage, daignés concourir au triomphe de la vérité ; avec le zèle généreux d’un vrai scrutateur de la nature... » ALORS SOUS-DIRECTEUR DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, L'ABBE ROCHON (1741-1817) s'était acquis une certaine notoriété comme physicien, astronome et opticien. Né Alexis-Marie de Rochon de Fournoux, il fut nommé en 1765 garde des instruments et de la bibliothèque de l'Académie de Marine à Brest, remplit des missions scientifiques au Maroc, au Cap de Bonne-Espérance, dans les mers du Sud, à Madagascar, et devint membre associé de l'Académie de Marine (1774), garde du cabinet particulier de physique et d'optique du roi à La Muette (1775). Il inventa un micromètre prismatique utilisant la biréfringence du cristal de roche (1777), ce qui lui ouvrit les portes des l'Académie des Sciences en 1780, et lui permit d'obtenir le poste d'astronome opticien de la Marine en 1787. Un temps commissaire général des Monnaies pendant la Révolution (1791), il regagna sa Bretagne natale sous la Terreur, puis, ayant retrouvé sa place à l'Institut, fut nommé directeur de l'Observatoire de Paris (1795-1805).

Estim. 2 000 - 2 500 EUR

Lot 7 - MENUS. – Ensemble de 2 manuscrits DONT UN SIGNE PAR LE COMTE DE PROVENCE, FUTUR LOUIS XVIII. – « MENUZ DE LA MAISON DU ROY pour l'annee 1621 ». 16 pp. dans un cahier in-folio broché ; quelques mouillures marginales. Liste détaillant par le menu (d'où le titre) les provisions de bouche destinées aux différents officiers et employés de la Maison du roi : grand-maître, chambellans, maîtres d'hôtel, valets de chambre, huissiers, etc. Ces denrées comprennent le pain, le vin, et les viandes. Ces dernières sont indiquées en fonction des officiers auxquels elles doivent être servies, et selon les repas (« disner, antree et potages », « rost », « soupper ») : moutons, chevreaux, pigeons, chapons, poules, pintades (« poulle d'Inde »), etc. – « MENU GENERAL DE LA MAISON DE MONSEIGNEUR COMTE DE PROVENCE pour l'année mil sept cent soixante-quatorze composée de 365 jours, dont 220 en gras et 145 en maigre ». Versailles, 17 avril 1774. 68 pp. in-folio dans un cahier. Document détaillant par le menu les provisions nécessaires à la table du comte de Provence et à celles des différents officiers et employés civils et militaires de sa Maison : panneterie (pain), échansonnerie (vin), cuisine (viandes et poissons selon les repas et selon les jours gras ou maigres), pâtisserie (« fours » et pâtés), fournitures d'officiers (« sel, vinaigre, oranges, citrons, verjus, épices, sucre, truffes, champignons, morilles... herbes... »), cire, bois et charbon (pour l'été et pour l'hiver), livrées, etc. Pour les jours gras, par exemple, il est servi au prince un déjeuner et un bouillon, un dîner (deux potages, trois entrées, deux hors d'œuvre, un rôt), un souper (deux potages, des entrées, un rôt), avec chapons, poulets, poulardes, perdreaux, bécasses, lapereaux, gibiers, etc. Pour les jours maigres, on a recours aux saumons, carpes, perches, barbues, vives, maquereaux, soles, éperlans, écrevisses, morues, etc.

Estim. 400 - 500 EUR

Lot 8 - PAUL III (ALESSANDRO FARNESE, DIT). Lettre autographe signée de son initiale « .A. », AU ROI FRANÇOIS Ier. Château Saint-Ange à Rome, 8 février 1541 [1540 v. s.]. 1 p. in-folio. PAUL III PROMOTEUR INTERESSE DE LA PAIX. La rivalité entre François Ier et Charles-Quint conditionnait une grande part de la politique européenne du temps, particulièrement celle de l'Italie où les deux souverains avaient des intérêts. Paul III souhaitait réformer l'Église et réduire la question protestante, songeant à un grand Concile qui permettrait de jouer sur les deux tableaux. Il poursuivait également activement le projet d'assurer la fortune de sa famille et pratiquait un népotisme effréné, ayant par exemple nommé cardinaux deux de ses petits-fils. Élu en partie pour sa position de neutralité à l'égard de la France et de l'Empire, il poursuivit cette ligne qui seule servait ses projets publics et privés. Il fut par exemple à l'origine de la trêve de Nice entre François Ier et Charles-Quint. Un des grands papes de la Renaissance, Alessandro Farnese est surtout connu pour avoir lancé le Concile de Trente, approuvé la fondation de la Compagnie de Jésus, et, brillant mécène, pour avoir employé Michel-Ange à la décoration de la Chapelle Sixtine. L'AFFAIRE D'AVIGNON ET LE DUC DE MONTMORENCY. Le connétable, puissant ministre mais dont l'étoile pâlissait, voulait la légation d'Avignon pour son neveu le cardinal Odet de Coligny-Châtillon. Il avait obtenu du légat en poste, le cardinal de Clermont, sa résignation en faveur de Châtillon, mais Paul III la voulait pour son neveu Alessandro Farnese, déjà archevêque d'Avignon : le pape s'opposa donc à cette résignation, et, après avoir d'abord promis que Châtillon recevrait cette légation à la mort de Clermont, la donna finalement à Allessandro Farnese en mars 1541. Montmorency s'opposait déjà au pape dans une autre affaire, celle du mariage du duc d'Aumale, auquel Paul III proposait sa nièce, Vittoria Farnese. LA PRESENTE LETTRE EST UNE FIN DE NON RECEVOIR CONCERNANT LES VUES DU CONNETABLE SUR AVIGNON, auxquelles il ne peut accéder « sans scandale ». « Charissime in Christo fili salutem et apostolicam benedictionem. Monsr de Limoges, ambasciatore di Vostra Maestà, me ha data questa ultima lettera sua, e ne ha soggionto quel di più che da Lei haveva in commissione, e, perché con esso ne siamo satisfatti de la risposta, et l'habbiamo fatto bene capace de la verità, e de la mala informatione che e stata data a Vostra Maestà circa al negotio de la resignatione de la legatione de Avignone, e da poi ne havemo ancor ragionato con il protectore e con mons. de Ferara quali sonno bene resoluti, oltra questo che havemo fatto scrivere de novo al legato et al nuntio, non replicaremo altro per la presente a Vostra Maestà salvo che la pregamo a tenere per certo che noi la amamo et l'havemo amata sempre cordialissimamente, e che, si come fin qui havemo piena satisfatione de non havere mai pretermessa cosa con la quale habbiamo possuto COMPIACERLA E GRATIFICARLA, cossi speramo che in lo avenire quando si presenti altra occasione megliore e CHE SENZA SCANDALO SI POSSA FARE, COME HORA NON SI PÒ, sia per cognoscerece del medesimo bono animo verso Lei e MONS. CONESTABILE, il quale havemo conosciuto bono servitore di Vostra Maestà et affectionato a questa Sede apostolica et alle cose nostre particularmente, e TENEMO DESIDERIO DE FARLI COSA GRATA. QUANTO ALLA PACE, CHE SOPRA OGNIALTRA COSA DESIDERAMO, come sa Vostra Maestà, speramo che Lei, si come, con la prudentia e bontà sua, ha dato fin qui cossi bono principio, dil che la laudamo e ringratiamo molto, cossi la debbia condure al perfetto fine, per benefitio universale, dil [che] di bono core la pregamo – et il medesimo faremo con la Cesaria Maestà... »

Estim. 1 000 - 1 500 EUR

Lot 9 - LESZCZYNSKA (Marie). Lettre autographe signée « Marie » au principal ministre André-Hercule de Fleury. S.l., « ce 3 » [3 juillet 1729, d'après une mention ancienne à l'encre d'une autre main]. Une p. in-4, adresse au dos avec 2 cachets armoriés de cire noire conservés. « VOTRE LETTRE, MON CHER CARDINAL, M'A COMBLE[E] DE JOYE PAR TOUT CE QUE VOUS ME DITES AU SUJET DU ROY MON PERE [STANISLAS LESZCZYNSKI]. Comme je connois ses sentiments pour vous, rien ne me fait tant de plaisir que de sçavoir les vostres tel[s] que je désire. C'est une union intéressante pour le contentement de ma vie, que je n'aurois jamais d'attention plus vive que celle de l'entretenir de plus en plus. Quan[t] à mon départ, je me raporte à ce que je vous ay dit hier que je ne suis pas assez maîtresse de moi-même pour prendre le parti entre l'empressement que j'ay de voir le roy et la crainte des suites [peut-être une allusion à son état de grossesse, alors qu'elle donnerait naissance à un fils le 4 septembre 1729]... et il n'y a que l'ordre du roy qui puisse me déterminer pour me tranquiliser dans l'inquiétude où je suis. Je vous prie de me faire sçavoir sa volonté. Vous sçavez que je n'en ai point d'autre que la sienne et que celle que je réglerois toujours sur vos avis salutaires que j'attends avec impatience et suis, mon très chérissime cardinal, à vous de tout mon cœur... » LE CARDINAL FLEURY, UN DES GRANDS HOMMES D'ÉTAT DU XVIIIe SIECLE. Très pieux mais non moins rompu à l'exercice mondain, Hercule-André de Fleury (1653-1713) devint aumônier de la reine Marie-Thérèse puis aumônier trimestriel du roi, et accompagna le cardinal Forbin-Janson dans sa mission à Rome en 1690. En 1698, il obtint l'évêché de Fréjus qu'il ne gagna qu'en 1701, mais où il se montra un évêque apostolique proche des populations. Il travailla toujours en faveur de la paix, notamment en 1707 lors de la guerre de Succession d'Espagne, quand il reçut à son évêché Victor-Amédée de Savoie et le prince Eugène venus assiéger Toulon. Son attitude impressionna, et on lui proposa un archevêché qu'il refusa ; il renonça même à son siège de Fréjus et revint à Versailles où il reçut le titre de précepteur du futur Louis XV. Il gagna la confiance de celui-ci, et fut nommé en 1726 principal ministre (la même année le pape le faisait cardinal) : il mena une politique d'apaisement sur tous les plans, intérieur, extérieur et religieux.

Estim. 800 - 1 000 EUR

Lot 38 - Jean-François BLONDEL (1683-1756) « Elévation et décoration de la grande salle de bal », « Côté de l'orchestre », « Côté du grand balcon ». 49 x 67 cm (à vue) Aaquarelle gouachée et encre noire. Insolations et petites lacunes. Sous verre, cadre en bois et stuc doré. Magnifique aquarelle préparatoire pour le livre des « Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du Mariage de Monseigneur le Dauphin, les 23 et 26 février MDCCXLV» dont le Louvre, parmi d'autres grandes collections, conserve un exemplaire imprimé provenant des collections Edmond de Rothschild (L 198 LR). Pour célébrer le mariage princier, la ville de Paris ériga six grands édifices à des endroits choisis dont "la magnificence de leurs décorations tant intérieures qu'extérieures, paroissoient chacun en particulier devoir être l'objet unique d'une grande Fête". Les deux jours de fêtes dont le point d'orgue fut le 26 février à l'Hotel de Ville furent agrémentés de buffets, orchestres, illuminations, fleurs et cérémonies dont la somptuosité justifia la réalisation de ce recueil gravé. Pour les décors de l'Hotel de ville, Lange travailla à la décoration sculptée de la salle de bal, Duparc fournit les gobelets de faïence et le célèbre Gersaint le mobilier. En témoigne la commande du 30 juillet 1745: "payer comptant au sieur Gersaint, marchand bijoutier, la somme de dix huit cent quarante trois livres que nous lui avons ordonné et ordonnaons par ces présentes pour le loyer des meubles en porcelaine par lui fournis dans différentes chambres de l'Hotel de Ville lors du bal donné par la ville au mois de février dernier à l'occasion du mariage de M. le dauphin" (voir Guillaume Glorieux, "A l'Enseigne de Gersaint", Champ Vallon 2002).

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 39 - Jean-François BLONDEL (1683-1756) «Vue perspective de la salle de bal, construite dans la cour de l'Hôtel de Ville ». 50,5 x 78,2 cm Aquarelle gouachée et encre noire. Insolation, traces d'humidité, petites lacunes en bordure et taches. Sous verre, cadre en bois et stuc doré. Magnifique aquarelle préparatoire pour le livre des « Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du Mariage de Monseigneur le Dauphin, les 23 et 26 février MDCCXLV» dont le Louvre, parmi d'autres grandes collections, conserve un exemplaire imprimé provenant des collections Edmond de Rothschild (L 198 LR). Pour célébrer le mariage princier, la ville de Paris érigea six grands édifices à des endroits choisis dont "la magnificence de leurs décorations tant intérieures qu'extérieures, paroissoient chacun en particulier devoir être l'objet unique d'une grande Fête". Les deux jours de fêtes dont le point d'orgue fut le 26 février à l'Hotel de Ville furent agrémentés de buffets, orchestres, illuminations, fleurs et cérémonies dont la somptuosité justifia la réalisation de ce recueil gravé. Pour les décors de l'Hotel de ville, Lange travailla à la décoration sculptée de la salle de bal, Duparc fournit les gobelets de faïence et le célèbre Gersaint le mobilier. En témoigne la commande du 30 juillet 1745: "payer comptant au sieur Gersaint, marchand bijoutier, la somme de dix huit cent quarante trois livres que nous lui avons ordonné et ordonnaons par ces présentes pour le loyer des meubles en porcelaine par lui fournis dans différentes chambres de l'Hotel de Ville lors du bal donné par la ville au mois de février dernier à l'occasion du mariage de M. le dauphin" (voir Guillaume Glorieux, "A l'Enseigne de Gersaint", Champ Vallon 2002).

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 66 - Groupe équestre représentant Louis XIV d’après Martin van den Bogaerts, dit Martin Desjardins ; reposant sur une base en écaille brune et laiton gravé à décor de quartefeuilles dans des losanges, les montants à chutes en forme de corne d’abondance, à décor de canaux et mufles de lion (petit manque à l'arrière). Signé dans le bronze et dans le bois de l’Escalier de cristal à Paris. Style Louis XIV, XIXe siècle. H : 66 cm, L : 54 cm, P : 20 cm Références bibliographiques : M. Martin, Les Monuments équestres de Louis XIV, Paris, 1986. A. et D. Masseau, L’Escalier de cristal, Saint-Remy-en-l’Eau, 2021. Martins Desjardins avait originellement prévu de réaliser deux statues équestres de Louis XIV dans les années 1680. Seul le monument pour la ville de Lyon fut finalement exécuté (une réduction du modèle d’Aix en Provence a été vendu à Paris, Sotheby’s, le 18 octobre 2006, lot 18). La statue orne toujours la place Bellecour et illustre « l’entreprise de propagande » de la monarchie française par laquelle Louis XIV, au sommet de sa gloire, commande l’érection d’une statue équestre le représentant, dans une dizaine de grandes villes dont Paris (place des Victoires), Dijon, et Rennes. Plusieurs réductions ont vraisemblablement été réalisée dès la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle. La maison de l’Escalier de cristal, dirigée par les frères Henry et Georges Pannier, proposait le Louis XIV reposant sur des socles à choisir par le client, soit en marqueterie Boulle, soit en marbre ; le socle dit « riche » en marqueterie Boulle est bien décrit dans le « carnet bleu » d’Henry Pannier (1855-1935) à « cornes d’abondance » (A. et D. Masseau, L’Escalier de cristal, Saint-Remy-en-l’Eau, 2021, p. 263 (ill.). Collection Larminet Davioud.

Estim. 20 000 - 25 000 EUR