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dimanche 26 mai à : 14:00 (CEST)

Collection Jean Louis Noisiez - Partie VI - L'Empire à Fontainebleau

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9-11, rue Royale 77300 Fontainebleau, France
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Lot 1 - BONAPARTE (ÉLISA). Lettre signée « Elisa » en qualité de princesse de Lucques et de Piombino, en italien, contresignée par son époux Félix BACCIOCHI, par Luigi VANNUCCI en qualité de ministre secrétaire d’État, et par Luigi MATTEUCCI en qualité de ministre de la Justice en charge des Affaires étrangères, adressée A JOACHIM MURAT. Lucques, 24 septembre 1808. Une p. in-folio oblong sur peau de vélin, avec lien de double ruban de soie bleue et blanche conservée. « Appena ci pervenne LA FAUSTA NOTIZIA CHE L’AUGUSTO CAPO DELLA FAMIGLIA IMPERIALE AVEVA DESTINATO LA MAESTÀ VOSTRA A REGNARE SUL TRONO DELLE DUE SICILIE, noi riguardammo questo grande avvenimento come una delle più belle epoche de’ nostri giorni ; essendo ora la Maestà Vostra in mezzo de’ suoi popoli, che son felici di possederla, noi ci affrettiamo a presentarle l’omaggio delle nostre congratulazioni, alle quali associamo i più fervidi voti per la conservazione della Sua Sacra Persona, e per la gloria e la prosperità del suo regno. Il signor Lorenzo Montecatini, in qualità di nostro inviato straordinario presso la Maestà Vostra, sarà l’interprete di questi nostri veraci sentimenti, a cui unirà l’espression[e] della nostra più alta ammirazione per il sublime grado di riconoscenza che le sue luminose gesta, e le sue virtù politiche e militari, le hanno fatto acquistare nel secolo di Napoleone... » Traduction : « Aussitôt que nous est parvenue L’HEUREUSE NOUVELLE QUE L’AUGUSTE CHEF DE LA FAMILLE IMPERIALE AVAIT DESTINEE VOTRE MAJESTE A REGNER SUR LE TRONE DES DEUX-SICILES, nous avons considéré ce grand événement comme un des plus beaux moments de notre vie ; Votre Majesté étant maintenant parmi ses peuples, qui se réjouissent de la posséder, nous nous hâtons de lui présenter l’hommage de nos congratulations, auxquelles nous associons les vœux les plus fervents pour la conservation de Sa Personne Sacrée, et pour la gloire et la prospérité de son royaume. Monsieur Lorenzo Montecatini, en qualité de notre envoyé extraordinaire auprès de Votre Majesté, sera l’interprète de nos sentiments sincères, auxquels il unira l’expression de notre plus haute admiration pour le sublime degré de reconnaissance que ses hauts faits lumineux et ses vertus politiques et militaires lui ont acquis dans le siècle de Napoléon... »

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 3 - CAULAINCOURT (ARMAND-LOUIS-AUGUSTIN DE). Lettre autographe signée [à la maréchale Lannes]. Moscou, 11 octobre [1812]. Une p. in-4. RARE LETTRE DE MOSCOU du Grand Écuyer qui relaterait dans ses Souvenirs son retour de Russie en traîneau avec l’empereur. « Madame la duchesse, l’excellent chocolat m’est arrivé dans un moment où j’étois si accablé que ma reconnoissance s’est tu pour ne pas parler de mes malheurs à qui sait si bien aimer les siens. RIEN NE PEUT ME CONSOLER DE LA PERTE DE MON FRERE [A LA BATAILLE DE LA MOSKOVA] et l’éloignement où je vis de toute ma famille y ajoute encore par l’inquiétude que me donne la santé de ma malheureuse mère. Elle ne vivra qu’au milieu des larmes, car nous venons de perdre M. d’Aubusson le cadet près de Drissa. La lettre qui m’annonce ce nouveau malheur est du 12 septembre. On me mande que M. Guéheneuc se portoit bien [le père de la maréchale, François-Scholastique Guéheneuc, alors sénateur]. Voyez mon indiscrétion, madame la duchesse, je ne vous parle que de mon chagrin quand je ne voulais vous offrir que mes remerciemens. Excusez donc mon indiscrétion et agréez avec bonté l’hommage de mon respect... » Frère du Grand-Écuyer, le général de cavalerie Auguste Jean Gabriel de CAULAINCOURT permit la prise de la grande redoute à la bataille de La Moskowa en chargeant à la tête du 5e cuirassiers, mais fut tué dans l’action. Il avait épousé Henriette Blanche d’AUBUSSON de La Feuillade dont un jeune frère, lieutenant dans le corps de Sebastiani, fut blessé en Russie et un temps réputé mort. — LA MARECHALE LANNES, née Louise Guéheneuc (1782-1856), fut dame du Palais de Joséphine puis dame d’honneur de Marie-Louise. Son père fut fait sénateur et son frère aide de camp de Napoléon Ier.

Estim. 600 - 800 EUR

Lot 5 - LANNES (JEAN). Ensemble de 7 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. 1801-hiver 1804-1805. – Malmaison, 23 messidor an IX [12 juillet 1801]. « Oui, ma petite amie, je te demande pardon, sans sepandant avoir tort, tu dois pien pancer, ma petite Louise, que je n’ai pas de plus grand plaisir que celui de de t’écrire ; tue est parti[e] hier sans me l’avoir dit, tu vois don bien qu’on ne doit jamais juger sans entandre ; JE NE CROIS PAS QUE LE PREMIER CONSUL AILLE [A] PARIS AUJOURD’HUI, JE LE VOUDRAI[S] SEPANDENT BIEN... » (une p. in-4, adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). Chef de la Garde consulaire, le futur maréchal Lannes suivait alors Napoléon Bonaparte dans ses déplacements. – Malmaison, 23 thermidor an IX [11 août 1801]. « ... LE CITOYEN TALAYRAN M’A DIT QU’IL T’AVAIT RANDU VISITE ; IL T’A TROUVEE BIEN JOLIE, ET BIEN FRECHE. J’ai vu se matin le docteur Corvizard qui m’a donné des nouvelles de ton ami [le père de Louise], il doit se s[o]igner, il m’a assuré que cela le guérirait tout à fait ; tu sais, ma bonne amie, qu’il ne se trompe jamais ; ainsi tu dois être tranquile, et moi aussi... » (une p. in-4, adresse au dos). – Malmaison, 9 fructidor IX [27 août 1801]. « ... Que le tems est l[o]ng, ma chère amie, quand on est loin de ce qu’aime ; je t’avais dit que je n’yrais à Paris que le douze, c’est au moins un siè[c]le pour moi ; je sans que je ne tiendrai pas parole, j’irai t’embrasse[r] avant... Pour la vie tout à toi... » (3/4 p. in-4, adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). – Saint-Quentin [dans le département de l’Aisne], 22 pluviôse an IX [11 février 1801]. « ... C’est quand on est loin de ce qu’on aime, qu’on sant le bezoint de ce rapprocher ; oui, ma bonne Louise, JE PRESSE LE PREMIER CONSUL DE REVENIR A PARIS... Mille choses à ton ami [le père de Louise] et ta maman, je sans que je les aime beaucoup... » (1/3 p. in-4, adresse au dos, adresse du futur maréchal Bessières biffée, petites déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). – S.l.n.d. « C’est bien contre mon cœur, ma bonne amie, si je ne suis pas auprès de toi. Il me senble qu’il y a un s[ièc]le que je ne t’ai vue ; je serai à la maison de bonne heure. Je t’embrasserai avec bien du plaisir. Adieu, ma bonne Louise, pour la vie ton bon ami... » (1/3 p. in-4 ; petite déchirure au feuillet blanc due à l’ouverture). – Vitry, 19 fructidor an X [6 septembre 1802]. « Ton ami [le père de Louise Guéheneuc] t’a écrit, ma chère Louise, il y a deux jours, que DES AFFAIRES ME PRIVAI[EN]T DU PLAISIR D’ALLER TE JOINDRE... » (une p. petit in-4). – S.l., [hiver 1804-1805]. Suite d’instructions concernant leurs château et domaine de Maisons (aujourd’hui Maisons-Laffitte), acheté en octobre 1804 : il parle du tapissier, du maçon, de l’escalier des écuries, du colombier, de la bergerie, du jardin anglais, de l’avoine à vendre, des raves à arracher, des lapins et lièvres qu’il veut avoir, etc. (2 pp. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge ; petite déchirure marginale due à l’ouverture sans atteinte au texte). LA MARECHALE LANNES, née Louise Guéheneuc (1782-1856), fut dame du Palais de Joséphine puis dame d’honneur de Marie-Louise. Son père fut fait sénateur et son frère aide de camp de Napoléon Ier.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 6 - LANNES (JEAN). Ensemble de 3 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. [Portugal, 1804 et s.d.]. En poste à Lisbonne de mars à août 1802 puis de mars 1803 à juillet 1804, Jean Lannes servit les intérêts de la France avec vigueur et parfois naïveté, mais parvint à gagner l’amitié du Régent du Portugal – qui tenta d’abord de l’utiliser, mais parvint à négocier un traité de neutralité et de subsides. – « Ce jeudi » [probablement avril 1804]. « Je t’envoye... un état des personnes auxquelles tu distribueras les cinq [c]erfs que je te fais passer ; si tu crois de comprendre encore le marquis de Pombal, tu le fairas. NOUS AVONS FAIT UNE TRES BELLE CHASSE HIER. LE PRINCE EST D’UNE AMABILITE DONT ON NE PEUT PAS CE FAIRE IDEE... Aujourd’hui nous allons chasser le lièvre, ainsi demain je t’en enverrai... » (une p. in-8, adresse au dos). – « Ce vendredi » [probablement avril 1804]. « ... Demain nous allons finir notre chasse et après-demain je dînerai avec toi. LE PRINCE A VOULU ABSOLUMENT T’ENVOYER UN SANGLIER ET TROIS LIEVRES... » (3/4 p. in-4, adresse au dos). – « Ce samedi ». « ... LE PRINCE A VOULU ABSOLUMENT QUE JE T’ENVOYE DEUX VINS. TU POURRAS LES PART[A]GER AUX MINISTRES DE VIENNE, DE RUSSIE, DE HOLANDE, A L’AMBASSADEUR ET AU NONCE. Je ne te dis pas... combien je m’ameuse ici, il faut tout cela pour me faire rester aussi longtems loin de toi et de mon petit Alfred [second fils de Lannes, dont le Régent fut le parrain]... » (3/4 p. in-8, adresse au dos ; petites déchirures au feuillet d’adresse sans atteinte au texte).

Estim. 1 000 - 1 200 EUR

Lot 7 - LANNES (JEAN). Ensemble de 5 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. 1805. VICTOIRE DE DONAUWÖRTH – Donauwörth [en Souabe bavaroise, au Nord d’Augsbourg], « le 16 » [vendémiaire an XIV–8 octobre 1805]. « Je proffitte du départ d’un courier que Sa Majesté envoye à Paris pour te dire, ma bonne amie, que je me porte toujours bien. NOUS AVONS PASSE HIER LE DANUBE, L’ARMEE EN[NE]MI SE TROUVE ABSOLUMENT COUPEE. J’espère que dans deux jours nous aurons beaucoup de prisonnier[s]... » (3/4 p. in-4, adresse au dos ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Le 6 octobre 1805, Soult prit le contrôle du pont de Donauwörth tandis que Murat s’emparaient du pont de Rain-am-Lech. Napoléon Ier dirigea alors personnellement la traversée du Danube par ses troupes. VICTOIRES DE WERTINGEN ET DE GÜNZBURG – Augsbourg [en Bavière], 17 vendémiaire an XIV [9 octobre 1805], erronément daté « 18 ». « Tu vois... que nous marchons vite et que nous faisons du chemin ; LE CORPS D’ARMEE QUE JE COMMANDE A RENCONTR[E] L’ENNEMI HIER, nous nous sommes batus pendant environ quatre heures, J’AI FAIT TROIS MILLE PRISONIERS ET ENVIRON AUTANT DE TUES. C’est donc moi qui ai ouvert la campagne. … QUELLE TETTE QUE LA TETTE DE L’EMPEREUR. L’ARMEE ENNEMIE EST PLUS BLOQUEE QU’ELLE NE L’ETAIT A MARINGO. Nous espérons que dans huit jours elle sera toute an notre pouvoir. LE MARECHAL NAY A BATTU AUSSI L’ENNEMI, il lui a fait beaucoup de prisonier[s]. Ainsi, voilà les Autrichiens en plaine déroute [et] point de retraite ; LES RUSSES ARRIVERONT TOUT JUST[E] POUR CE FAIRE ROSSER apprès qu’il n’existera plus d’armée autrichienne... » (une p. 1/4 in-4 ; une marge et une déchirure restaurées). PRISE D’ULM – Nördlingen [en Souabe bavaroise, au Nord-Ouest de Donauwörth], 29 vendémiaire an XIV [21 octobre 1805]. « Je me porte bien, je suis bien fatigué, mais LA FATIGUE CE N’EST RIEN, QUAND ON EST VICTORIEUX COMME NOUS LE SOMMES. IL N’EXISTE PLUS D’ARMEE AUTRICHIENNE : nous avons fait plus de 50 mille prisoniers, pris plus de cent pièces de canon, et au moins 800 voitures. AINSI NOUS VOILA AVEC LES RUSSES DANS QUELQUES JOURS... Je te prie de voir la princesse MURAT et de lui dire que le prince ce porte bien, IL Y A TROIS JOURS ET TROIS NUITS QU’IL CE BAT. Il a fait dix mille prisonier(s] avec plus de trente officier[s] généraux et pri[s] tout le parc de l’ennemi, MON CORPS D’ARMEE ETAIT AVEC LUI, NOUS AVONS OUVERT LE BAL ENSEMBLE, et nous le fermons avec les Autrichiens. ON NE VOIT PAS UN PLUS BRAVE PRINCE. (3 pp. in-4 ; déchirure marginale avec perte de quelques mots.) Par une magistrale manœuvre d’encerclement, Napoléon Ier put couper l’armée du général Mack de ses arrières et l’enfermer dans Ulm, l’amenant à capituler le 20 octobre 1805. « J’ESPERE QUE NOUS SERONS DANS HUIT JOURS A VIENNE... » – Linz [en Autriche], « 14 [sic pour 13] » brumaire an XIV [4 novembre 1805]. Lettre écrite peu avant la victoire de Lannes et Murat à Amstetten, à l’est de Linz. « Je n’ai le tems... que de te dire que je me porte bien. J’espère que nous s[e]rons dans huit jours à Vienne. Mon corps d’armée est [à] huit [lieues] d’ici, je pars dans le moment pour aller le joindre. J’ai rencontr[é] Louis il y a quatre jours, il faisait si mauvais tems que je l’ai pris dans ma voiture, […][il s’agit du futur général Louis Guéheneuc, beau-frère et futur aide de camp du maréchal Lannes puis de Napoléon Ier]. Embrasse ton ami [son père] pour moi, dis-lui qu’il peut rester avec toi [Louise Guéheneuc tenait compagnie à l’impératrice à Strasbourg], que je le demanderai à l’empereur. Je l’aime de cœur et d’âme... » (une p. in-4, adresse au dos ; déchirure marginale due à l’ouverture sans atteinte au texte). « MON CORPS D’ARMEE S’EST BATU AVANT-HIER CONTRE CINQUANTE MILLE RUSSES, NOUS EN AVONS FAIT UNE BOUCHERIE... » – [Autriche], « ce 26 [sic pour 27] » [brumaire an XIV–17 novembre 1805]. SUR LA BATAILLE DE HOLLABRUNN. « Je me porte bien..., je suis bien impatient d’avoir de tes nouvelles. Je pence que tu auras fait ton voyage heureusement [la maréchale Lannes accompagnait l’impératrice Joséphine dans son déplacement, alors à Strasbourg]. Mon corps d’armée s’est batu avant-hier contre cinquante mille Russes, nous en avons fait une boucherie. DEPUIS QUE JE FAIS LA GUERRE, JE N’AI PAS EU D’AFFAIRE AUSSI CHAUDE. Je suis bien fatigué…» (une p. in-4). Le 16 novembre 1805, Lannes et Murat, appuyés par une partie du corps de Soult, remportèrent la rude victoire de Hollabrunn sur les Russes du prince Bagration, qui sacrifia une grande partie de ses effectifs pour protéger la retraite de Kutusov. FICHE COMPLETE A RETROUVER DANS LE CATALOGUE

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 8 - LANNES (JEAN). Ensemble de 5 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. 1806. – [Probablement Maisons, aujourd’hui Maisons-Laffitte], « ce jeudi » [probablement mars 1806]. « Je m’anuie bien de ne pas te voir, ma bonne Louise. Sans le mauvais tems , j’aurai[s] pu aller lundi à Paris pour ne plus revenir sans toi... Embrasse bien fort pour [moi] nos petis enfans. Je suis bien aise que tu me dises que la petite sera jolie. Adieu ma belle, je ne puis pas te dire combien je t’aime... » (une p. in-4, adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). Louise Guéhenneuc venait d’accoucher le 4 mars 1806 de leur fille Joséphine. – « Beurbourg » [probablement pour Würzbourg], « le 5 8bre » [1806]. « Je fais conduire des chevreuils par un [s]erg[en]t du régiment de Quiot. Tu verras... de les faire aller jusqu’à Étoge [propriété des parents de Louise Guéhenneuc, dans le département de la Marne] et de là à Paris après quelques jours de repaux...» (3/4 p. in-4 ; adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). La maréchale Lannes faisait partie de la suite de l’impératrice Joséphine en déplacement, alors séjournant à Mayence. Le futur général Joaquim-Jérôme Quiot Du Passage, aide de camp de Lannes pendant la campagne d’Austerlitz, était depuis le 2 décembre 1805 colonel du 100e régiment d’infanterie dans le Ve corps de la Grande Armée sous les ordres du même Lannes. « NOUS SOMMES EN MARCHE NUIT ET JOUR. MON CORPS D’ARMEE PASSE L’ELBE DANS CE MOMENT... » – Dessau [entre Leipzig et Berlin], 21 octobre [1806]. « Je ne puis pas te donner de mes nouvelles... comme je le voudrais. Nous [sommes] en marche nuit et jour. Mon corps d’armée passe l’Elbe dans ce moment, j’espère que nous serons à Berlin dans cinq jours. L’ARMEE ENNEMIE DEPUIS LA DERNIER[E] BATAILLE [IENA] A DISPARU. Je ne vois pas que nous puissions avoir une autre bataille... » (une p. in-4, adresse au dos ; petites déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). À LA POURSUITE DES DEBRIS DE L’ARMEE PRUSIENNE – Löcknitz, « à dis lieux de la mer » [en Poméranie prussienne, actuellement en Allemagne, à l’est de Stettin aujourd’hui Szczecin en Pologne], [1er novembre 1806]. « Je me porte bien,... NOUS FAISONS TOUJOURS BEAUCOUP DE PRISONNIERS, encore six mille ce soir, en voilà 30 mille prisonniers que nous faisons depuis hier. IL NE NOUS RESTE PLUS QU’A PRENDRE UN PETIT CORPS QUI EST BLOQUE POUR AVOIR TOUTE L’ARMEE PRUSSIENNE... » (3/4 p. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Napoléon Ier avait lancé cinq de ses maréchaux à la poursuite de l’armée prussienne en déroute. Murat et Lannes devaient se charger du général de Hohenlohe qui tentait avec ses troupes de rallier son roi en Prusse orientale : ils le rattrapèrent le 28 octobre 1806 à Prenzlau où il se battait déjà avec le général Lasalle, et le défirent entièrement, faisant de nombreux prisonniers. « NOUS AVONS PRIS TOUTE L’ARMEE PRUSSIENNE, C’EST-A-DIRE PLUS DE CENT VINGT MILLE HOMMES... » – Stettin [Poméranie prussienne, actuellement Szczecin en Pologne], [début novembre 1806]. Après le combat de Prenzlau, le maréchal Lannes laissa reposer les hommes quelques jours, le temps de reconstituer la logistique de son armée, tout en faisant battre le pays prussien par sa cavalerie légère, entre l’Oder et la Vistule. « Je t’écris bien souvent, ma chère amie, je ne conçois pas pourquoi tu ne reçois pas mes lettres, elles sont sepandent remises à des couriers de l’empereur. J’ai reçu par le courier de mon corps d’armée quatre de tes lettres. Je n’ai pas besoin, ma chère amie , de te dire le plaisir qu’elles m’ont fait... Je suis avec mon corps d’armée à Stettin, je viens des bords de la mer Baltique. JE NE SAIS PAS SI L’EMPEREUR V[O]UDRA FAIRE LA PAIX, tout ce que je puis te dire [c’est] que nous [avons] pris toute l’armée prussienne, c’est-à-dire plus de cent vingt mille hommes. Ainsi, il n’y aura plus un coup de fusil de tiré avec cette nation....» (in-folio, adresse au dos ; feuillet d’adresse presque détaché avec déchirures dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Le futur général Jean Guillaume Barthélemy Thomières était alors adjudant-commandant à l’état-major du 5e corps sous les ordres du maréchal Lannes. FICHE COMPLETE A RETROUVER DANS LE CATALOGUE

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 9 - LANNES (JEAN). Ensemble de 13 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. Actuelle Pologne, 1806-1808. – Stettin [alors en Prusse, actuellement Szczecin en Pologne], 4 novembre 1806. « Je croyais... que tout était fini et que je serai[s] bientôt auprès de toi ; nous partons dans deux jours pour la Pologne [en fait sa cavalerie partirait le 7 novembre et son infanterie le 8], mais tu peus être bien tranquile, on ne ce batera plus et que ce mouvement ne retardera le plaisir de t’embrasser que de quelques jours... Je t’engage, ma chère amie, à ne pas te chagriner. CECI EST LA DERNIERE CAMPAGNE QUE NOUS FERONS. Il vaut beaucoup mieux en finir puisque nous sommes en train, que de recommancer dans deux moi[s]. Ainsi, ma chère amie, une fois auprès de toi, ce sera pour la vie... Thomières et Louis se portent bien... » (une p. in-4, adresse au dos avec vestige de cachet de cire bronze ; déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). Louis Guéheneuc, beau-frère et futur aide de camp du maréchal Lannes, deviendrait général et aide de camp de Napoléon Ier. Le futur général Jean Guillaume Barthélemy Thomières était alors adjudant-commandant à l’état-major du 5e corps sous les ordres du maréchal Lannes – Bromberg [alors en Prusse, aujourd’hui Bydgoszcz en Pologne], 14 novembre [1806]. « Je n’ai pas reçu de tes nouvelles depuis plusieurs jours... Pourquoi ne m’écris-tu pas par le courier de l’impératrisse ? JE SUIS AVEC MON CORPS D’ARMEE SUR LA VISTULE. LES POLONAIS NOUS AIMENT BEAUCOUP. On parle de la paix. Tu ne doute pas... du plaisir qu’ele me ferait. Aussitôt qu’ele sera assurée, je t’expédierai un courier pour te l’anoncer. Et dans le cas où nous passerons l’hiver dans ce pays-ci, je te ferai venir à Berlin. Tu peux en être bien sûre... » (une p. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). – Thorn [alors en Prusse, aujourd’hui Toruń en Pologne], 24 novembre 1806. « Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que je t’envoye un joli courier pour t’acompagner à Berlin [Louis Guéheneuc, frère de la maréchale, futur aide de camp de Jean Lannes, également futur général et futur aide de camp de Napoléon Ier]. Je recommande à Louis de ne pas marcher de nuit. Je te le défans, entens-tu, viens à bien petites journées à cause du froit. Aussitôt que tu seras arrivée à Berlin, je partirai pour aller te rejoindre... ON A SIGNE UNE SU[S]PENSION D’ARMES A BERLIN, le maréchal Duroc est passé pour ce rendre auprès du roi [de Prusse], pour la ratiffication, et il n’y a aucun doute contre. Je pence... que la paix s’en suivra bientôt, et que nous reviendrons ensenble près de nos petits enfans... » (une p. in-4, adresse au dos). – « Au quartier impérial » [château de Finkenstein en Prusse, actuellement Kamienec en Pologne], 30 avril 1807. « Mr Quioq est arrivé, il a mis 13 jours en route, il m’a remis toutes vos lettres. Je suis bien étonné, ma bonne amie, que tu ne reçoives pas de mes nouvelles... J’ai reçu la lettre de monsieur Corvizard [Jean-Nicolas Corvisart, médecin personnel de Napoléon Ier, et grand ami de Jean Lannes], je suis jaloux que ma petite fille soit aussi amoureuse de lui qu’il me le dit... » (une p. in-4, adresse au dos ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Le futur général Joaquim-Jérôme Quiot Du Passage, aide de camp de Lannes pendant la campagne d’Austerlitz, était depuis le 2 décembre 1805 colonel du 100e régiment d’infanterie dans le Ve corps de la Grande Armée sous les ordres du même Lannes. – Devant Dantzig [en Prusse, actuellement Gdańsk en Pologne], 20 mai 1807. « ... Ma santé va toujours la même chose, IL N’Y A QUE LE COURAGE QUI ME SOUTIENT. J’AURAI BIEN DE LA PEINE A BIEN ME REMETTRE, MON CŒUR N’EST PAS CONTENT, tu sais mieux que personne que je ne suis pas heureux quand je ne fais pas les choses avec plaisir, et serte je ne suis pas payé pour cela ; ON N’AIME ICI LES GENS QUE QUAND ON A BESOIN D’EUX, je m’en suis bien convincu, heureux si on ne cherche pas à attaquer votre honneur... Je n’écris pas à ton ami [le père de Louise], je suis à cheval nuit et jour... » (une p. in-4, adresse au dos ; déchirures marginales dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Le maréchal, blessé à Pułtusk en décembre 1806, malade, avait dû quitter son commandement pour prendre un congé de convalescence à Varsovie, puis avait été mis à la tête du corps de réserve de la Grande Armée en mai 1807 pour couvrir les opérations du siège de Dantzig assiégée : il permit de repousser l’armée russe de secours. FICHE COMPLETE A RETROUVER DANS LE CATALOGUE

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

Lot 10 - LANNES (JEAN). Ensemble de 5 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. 1808-1809. À TUDELA : « ... J’AI BATU 50 MILLE HOMMES AVEC DIS MILLE FRANÇAIS... » – Tudela, 28 novembre 1808. « ... J’AI LIVR[E] BATAILLE LE 23 A CASTAGNOS, IL A ETE BATU COMPLAITEMENT, nous lui avons fait beaucoup de prisoniers, pris 45 piesses de canon. ON POURSUIT CASTAGNOS ET ON MARCHE SUR SARAGOSSE qui sera bientôt en notre pouvoir. Je compte revenir dans deux ou trois jours auprès de l’empereur ; je suis bien fatigué... Louis a eu un cheval tué sous lui et a été un [peu] égratigné à la figure [le futur général Louis Guéheneuc, beau-frère et aide de camp du maréchal Lannes, également futur aide de camp de Napoléon Ier] ; J’AI BATU 50 MILLE HOMMES AVEC DIS MILLE FRANÇAIS... » (une p. in-4, adresse au dos ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). Trois victoires importantes permirent à Napoléon Ier, venu en personne superviser les opérations d’Espagne, de rétablir la situation militaire dans le royaume de son frère Joseph : la présente victoire de Tudela remportée par le maréchal Lannes contre le général Francisco Javier Castaños, la bataille de Burgos remportée par le maréchal Soult contre le marquis de Belveder le 10 novembre, et le même jour la bataille d’Espinosa remportée par les maréchaux Lefebvre et Victor contre Blake. « TUDELA. CETTE BATAILLE EST LA PLUS BELLE QUE J’AI ENCORE VUE... » – Burgos, 4 décembre 1808. « Je n’ai que le tems de te dire que je me porte bien... ; je vais rejoindre l’empereur qui doit être à Madrid. Tu auras sans doute reçu ma lettre de Tudela. Cette bataille [es]t la plus belle que j’ai encore vu[e]. Je t’enverai le raport que j’ai fait à l’empereur... Louis [Guéheneuc] se porte bien... » (3/4 p. in-8, adresse au dos ; déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). – [Espagne], 14 décembre 1808. « ... Je suis bien fâché contre toi de ce que tu ne m’écris que deux mots ; tu sais, ma chère Louise, que j’aime que tu m’écrives de longues lettres ; je pense qu’on a beaucoup planté à Maison [le domaine de son château de Maisons, aujourd’hui Maisons-Laffitte], et que notre hôtel s’avance [conformément au désir de l’empereur de voir ses maréchaux dignement établis à Paris, le maréchal Lannes avait acheté en décembre 1807 l’hôtel de Rohan-Chabot, rue de Varenne]. Nos enfans doivent être bien aimables, Joséphine doit être une grande demoiselle, embrasse les tous bien fort pour moi ; je suis arrivé hier au soir bien fatigué, je crois que je resterai huit jours, je vais les employer à bien soigner ma santé, J’AI UN PEU SOUFFERT DE CETTE MAUDITE CHUTE DE CHEVAL... » (une p. in-8, adresse au dos avec vestiges de cachet de cire rouge ; déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). – Benavente, 5 janvier 1809 [erronément millésimée 1808]. « J’ai oublié de te dire... de te faire payer six mois de mes revenus en Vesphalie ; il faut s’adresser pour cela à Mr d’Arue qui doit être dans ce moment à Paris [Pierre Daru, qui avait été intendant général de la Grande Armée en Prusse et Pologne] ; tu diras à Gaudin de continuer de toucher mon traitement de m[aréch]al et de g[énéra]l en chef, je ne touche rien ici... Il fait un tems horrible dans ce pays... ICI, ILS NE SONT PAS FORTS, MAIS EN REVANCHE IL Y A DE LA BOUE JUSQU’A LA SINTURE... Louis [Guéheneuc] [es]t parti hier pour Vaillalody [Valladolid] ; je pense que [nous] prendrons demain cette route. ON [ES]T TOUJOURS A LA POURSUITE DES ENGLAIS, ON FAIT DES PRISONIERS, ILS SE RETIRENT DANS LE PLUS GRAND DESORDRE en abandonnant tous leurs bagages ; si le mauvais tems n’arrette pas la marche de nos troupes, il n’en échapera pas beaucoup... Adieu, ma chère Louise, je t’aime de cœur, et d’âme... » (une p. 1/2 in-4, adresse au dos, vestiges de cachet de cire rouge ; déchirures au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). – Valladolid, 8 janvier 1809. « Tu seras bien surprise... quand tu apprandras que mdame Frère a quité son mari [le général Bernard-Georges-François Frère, chef d’état-major du maréchal Lannes pour le siège de Saragosse], pour se mettre entre les mains d’un petit poliçon ; se pauvre diable est désolé, il envoit un aide de camp à Paris pour enpécher qu’elle ne touche le peu d’argent qu’il a plassé, au moins que les enfans ne soi[en]t pas ruinés. Nous sommes à Vailladoli[d] depuis deux jours ; JE PARS DEMAIN POUR ME RENDRE A SARRAGOSSE ; j’espère, apprès la prise de cette ville, me rendre à Paris [le siège ne s’achèverait que le 21 février 1809] ; TOUT ANONCE QUE SA MAJESTE PARTIRA SOUS PEU ; LES ENGLAIS SONT PARTIS, ... FICHE COMPLETE A RETROUVER DANS LE CATALOGUE

Estim. 2 500 - 3 000 EUR

Lot 12 - LARREY (DOMINIQUE-JEAN). Ensemble de 5 lettres et pièces. SYMBOLE DE LA CHIRURGIE D’URGENCE DU DEBUT DU XIXe SIECLE, DOMINIQUE-JEAN LARREY (1766-1842) fut chirurgien en chef de la Garde consulaire puis impériale, chirurgien en chef de la Grande Armée, inspecteur général du Service de santé, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine. Il participa à toutes les campagnes de Napoléon, de l’Italie (1796-1797) à Waterloo (1815). RARE PIECE ECRITE LORS DU PASSAGE DE BONAPARTE A MALTE – Pièce signée en qualité de chirurgien en chef de l’armée d’Orient, adressée au chirurgien Jean-Baptiste Labrunie. MALTE, 28 prairial an VI [16 juin 1798]. « Vous voudrez bien, citoyen, vous rendre sur le champ à l’hôpital nouvellement établi à Malte, pour y remplir les fonctions de votre grade, sous les ordres des off[icie]rs de santé en chef. Salut et fraternité... » (3/4 p. in-4, en-tête imprimé des « Hôpitaux militaires » ; taches dues aux opérations prophylactiques effectuées au lazaret, déchirure marginale atteignant 2 mots sans manque). En route pour l’Égypte, Napoléon Bonaparte fit la conquête de Malte : ses troupes débarquèrent le 10 juin et les chevaliers capitulèrent le 12 juin 1798. Il repartit de l’île le 19 juin, en y laissant une petite force d’occupation. – Pièce signée en qualité de chirurgien en chef de l’Armée d’Orient. Marseille, 25 frimaire [an X, 16 décembre 1801]. « D. J. Larrey [...] certifie que le citoyen Mainville, chirurgien de 3ème classe a servi dans l’expédition d’Égypte pendant tout le tems de sa durée, et qu’il y a constamment rempli les fonctions qui lui ont été confiées avec le zèle, l’activité et une intelligence dignes d’éloges... » (1/2 p. in-folio, en-tête à ses nom et qualité illustré d’une vignette gravée sur bois représentant une allégorie de l’Humanité). Dominique-Jean Larrey s’illustra particulièrement lors de l’expédition d’Égypte, par son courage, son activité et ses qualités d’organisateur : il fonda une école de chirurgie au Caire, soigna de très nombreux blessés, en ramena un sur ses épaules sous le feu de l’ennemi en pleine bataille de Canopé, apporta des soins à tous y compris les Mamelouks, étudia de près les faits pathologiques particuliers à cette contrée (scorbut, dysenterie, ophtalmie, etc.), fit embarquer les malades en premier pour le retour en France, quitta l’Égypte parmi les derniers, le 17 octobre 1801. Bonaparte le fit chirurgien en chef de la Garde des Consuls dès son retour. « L’ARMEE RUSSE... A ETE TERRIFIEE ET S’EST DISPERSEE DANS LE FONDS DE LA RUSSIE... » – Lettre autographe signée à son épouse Élisabeth-Charlotte Le Roux Delaville. VILNA [alors en Russie, actuellement Vilnius en Lituanie], 1er juillet [1812]. « Plusieurs circonstances fâcheuses... m’ont empêché de t’écrire depuis notre départ d’Eilsberg [actuellement Lidsbark Warmiński en Pologne] jusqu’à notre arrivée dans cette ville. D’ailleurs, NOS MARCHES ONT ETE SI FORCEES QUE LA POSTE N’A PU EXPEDIER AUCUN COURRIER POUR FRANCE. Ho quelles souffrances..., à peine j’ai été débarrassé de mon ophtalmie qu’il m’est survenu un abcès à l’aissèle droite que j’ai été obligé de faire inciser, mais tu dois penser les douleurs que j’ai dû éprouver pendant le travail de l’inflammation et de la suppuration ; j’ai failli tomber de mon cheval plusieurs fois par l’effet de l’extrême et HORRIBLE DOULEUR QUE JE CACHAIS AUTANT QU’IL M’ETOIT POSSIBLE PARCE QUE JE NE VOULAIS PAS QUE L’EMPEREUR PEUT SAVOIR QU’AU MOMENT D’UNE BATAILLE JE ME TROUVERAI[S] DANS L’IMPOSSIBILITE DE FAIRE MON DEVOIR, BIEN QUE J’EUSSE PREFERE MOURIR QUE D’Y MENQUER. Au milieu de ces tourments, j’ai été informé que mes équipages que je n’avois vu depuis plusieurs jours étoient perdus dans les campagnes. Cependant, ils se retrouvent, mais une roue de mon caisson a été arosée par l’artillerie parce que Dubreil, chargé de sa conduite, l’avoit nonchalament laissé au milieu du chemin. J’ai été obligé, étant au dépourvu de tout espèce de secours, de forger moi-même les fers pour la réparer et remettre cette voiture sur pied. Pour comble d’embarras, Mr Moreau de Danzik (ton cousin), pour obliger Mr de Menval [le secrétaire de Napoléon Ier, Claude-François Méneval] qu’il voulait faire conduire... au quartier impérial, lui a prêté sa calèche et ne sachant sans doute comment la faire retourner, le charge de me la remettre comme un cadot de sa part. J’ai acheté quelques mauvais chevaux, et j’ai voulu mettre les deux voitures en route, mais quelle misère, quelle peine et quelles difficultés !... FICHE COMPLETE A RETROUVER DANS LE CATALOGUE

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 13 - NAPOLÉON Ier. Lettre signée « Nap » à Jean-Baptiste Nompère de Champagny. Osterode [actuellement Ostróda en Pologne], 27 mars 1807. 3 pp. in-4 d’une fine écriture serrée. LONGUE LETTRE CONCERNANT DES COMMANDES A FAIRE AUX MANUFACTURES POUR EVITER QU’ELLES NE FERMENT. « JE VIENS DE METTRE 1 600 000 F. A LA DISPOSITION DE MR DARU [Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée] POUR FAIRE LES COMMANDES ci-après, savoir : 1 400 000 f. aux manufactures de Lyon, 50 000 f. aux manufactures de cristaux et 150 000 f. aux fabriques de serrurerie... Quant aux cinq cents mille francs que je fais payer par mois par le Trésor public, VOTRE CONSEIL A DONNE UN RAPPORT SI INSIGNIFIANT QU’AUTANT AURAIT VALU DE NE PAS LE CONSULTER. D’ailleurs, dans l’éloignement où je suis, je vous ai donné toute latitude pour cet objet et même pour les commandes de mon garde-meuble [ce qui s’appelait auparavant Mobilier de la Couronne]. Prescrivez à ce dernier égard les dispositions convenables en faisant néanmoins réunir les agens préposés au service de l’ameublement de mes palais et en les consultant. L’IDEE DE MEUBLER LES EVECHES, LES PREFECTURES ET LES PRETOIRES M’A PARU[E] RIDICULE. Depuis qu’une administration existe, on sait qu’il ne faut pas meubler les établissemens publics. Dans l’Ancien Régime, on avoit reconnu qu’il ne fallait pas même meubler les ministres et l’on est d’accord maintenant qu’il ne faut pas meubler les ambassadeurs et qu’il vaut mieux être dans le cas de payer à Vienne, à Madrid, quelques centaines de mille francs par an, que d’avoir des gardes-meubles ; et jamais on ne s’est avisé de meubler les intendans, les évêques, a. Ce qui me paraît le plus convenable pour venir au secours des manufactures, c’est le prêt sur consignation... Allez donc de l’avant ; prêtez aux manufactures encombrées de marchandises fabriquées en donnant moitié de la valeur de celles que vous ferez mettre en consignation dans un magazin de la manufacture. [Il décrit ensuite longuement le mécanisme qu’il souhaite voir mis en place, citant l’exemple de la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf à Jouy-en-Josas.] J’ai mis les fonds à votre disposition ; je vous ai autorisé par un devis ; IL NE VOUS RESTE PLUS QU’A VOUS GARDER DES INTRIGUES et à venir réellement au secours non des nécessiteux, mais des manufactures qui, faute de débit, seraient dans le cas de suspendre leurs travaux. MON BUT N’EST PAS D’EMPECHER TEL NEGOCIANT DE FAIRE BANQUEROUTE ; les finances de l’État n’y suffiroient pas ; mais d’empêcher telle manufacture de se fermer. Il vous sera aisé d’être bien informé par les Chambres de manufactures, par les préfets qui sont en général d’honnêtes gens, et par les municipalités... JE NE FAIS SORTIR L’ARGENT DU TRESOR POUR CETTE DESTINATION QU’AFIN D’EMPECHER LES OUVRIERS D’ETRE SANS TRAVAIL. S’il y d’autres commandes à faire pour ma maison et pour mes palais, qui puissent dépenser 3 à 4 millions, j’y consentirai. C’est à vous... à voir avec mes architectes et avec les agens de mon gard[e]-meuble ce que je serais dans le cas d’acheter d’ici à deux ans et qu’on peut commander par anticipation... » Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, vol. VII, 2010, n° 14924.

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Lot 14 - [NAPOLEON IER]. Manuscrit intitulé « Fontainebleau, 20 avril 1814. Discours... à la Vieille Garde », en copie autographe du général Jean-Martin PETIT. [sans doute avril 1814]. Une p. 1/2 in-4 ; petites perforations d’aiguille en marge. « Soldats de ma Vieille Garde. Je veux vous faire mes adieux. Depuis 20 ans, je vous ai trouvé constamment sur le chemin de l’honneur et de la gloire. Vous vous êtes toujours conduits avec bravoure et fidélité ; encore dans ces derniers tems vous m’en avez donné des preuves. Avec vous, notre cause n’étoit pas perdue ; j’aurois pu, pendant trois ans, alimenter la guerre civile, mais la France n’en eût été que plus malheureuse, sans aucun résultat. Les puissances alliées présentoient toute l’Europe liguée contre moi ; une partie de l’armée m’avoit trahi ; des partis se formoient pour un autre Gouvernement. J’ai sacrifié tous mes intérêts au bien de la patrie. Je pars... Vous la servirez toujours avec gloire et avec honneur. Vous serez fidèl[e]s à votre nouveau souverain ; recevez mes remerciemens ; je ne peux pas vous embrasser tous : je vais embrasser votre chef, j’embrasserai aussi le drapeau ; approchez, général (le g[énér]al Petit). Faites avancer le drapeau... que ce baiser passe dans vos cœurs ! Je suivrai toujours vos destinées et celles de la France. Ne plaignez pas mon sort ; j’ai voulu vivre pour être encore utile à votre gloire ; j’écrirai les grandes choses que nous avons faites ensemble. Le bonheur de notre chère patrie étoit mon unique pensée ; il sera toujours l’objet de mes vœux. Adieu mes enfans. » ALORS COMMANDANT LES TROUPES A FONTAINEBLEAU, LE GENERAL JEAN-MARTIN PETIT (1772-1856) REÇUT L’ACCOLADE DE L’EMPEREUR ET LUI PRESENTA LE DRAPEAU DE LA GARDE A EMBRASSER. Engagé en 1792, vétéran des guerres de la Révolution et de l’Empire, il était adjudant-général de la Garde impériale, et attaché depuis mars 1814 à la première division de la Garde (Grenadiers). UN TEXTE CELEBRISSIME MAIS CONSERVE A LA POSTERITE SOUS DIFFERENTES FORMES. Improvisée par Napoléon Ier au moment de son départ du château de Fontainebleau pour l’île d’Elbe, cette harangue fut d’abord connue dans ses grandes lignes, selon ce qu’on pouvait en trouver dans des ouvrages historiographiques dès 1814. Plusieurs versions littérales en sont cependant conservées, avec variantes : la première publiée, en 1822 dans les Œuvres de Napoléon Ier (Paris, Panckoucke, vol. V), fut établie par le secrétaire de Napoléon Ier, Fain, en collaboration avec le général Gourgaud, l’ancien ministre Maret et le premier commis Jouanne. La version la plus fréquemment retenue est celle que Fain a remaniée et publiée en 1823 dans la partie de ses mémoires intitulée Manuscrit de 1814, version qui serait reprise officiellement par les éditeurs de la Correspondance de Napoléon Ier sous le Second Empire. Une autre version, conservée sous forme manuscrite aux Archives Nationales, aurait été transcrite par un officier de la Garde, et une autre version encore, attribuée au général Petit fut publiée en 1842 dans le volume V consacré à Fontainebleau des Souvenirs historiques des rŽsidences royales de France, sŽrie donnŽe sous le nom de l’historien et bibliothŽcaire de Louis-Philippe Ier Jean Vatout, mais sans doute plut™t rŽdigŽe pour ce volume par l’Žcrivain François-Xavier Esteben (cf. Thierry Lentz, Les Vingt jours de Fontainebleau, Paris, Perrin, 2014, pp. 201-204 et 22-30). LA PRESENTE VERSION DU GENERAL PETIT DIFFERE DE CELLE QU’IL COMMUNIQUA EN 1842, mais comme elle, fait allusion à la trahison d’une partie de l’armée, à la possibilité de poursuivre une guerre civile pendant trois ans, et comporte le conseil de servir le nouveau souverain de la France. JOINT, BERTRAND (Henri-Gatien). Billet imprimé avec ajouts manuscrits. « Le Grand Maréchal aura l’honneur de recevoir M. le général Petit le 20 avril à 1 heure après-midi. Paris [...] 1815 » (une p. in-8).

Estim. 700 - 900 EUR

Lot 15 - TALLEYRAND-PÉRIGORD (CHARLES-MAURICE DE). Lettre signée « le pce de Benevent » en qualité de chef du Gouvernement provisoire, contresignée par Pierre de Riel de BEURNONVILLE, Émeric Joseph Wolfgang Héribert de DALBERG, Arnail-François de JAUCOURT, François-Xavier de MONTESQUOU-FEZENSAC, en qualité de membres du Gouvernement provisoire, et par Pierre-Samuel DUPONT DE NEMOURS en qualité de secrétaire général de ce Gouvernement, adressée AU MARECHAL JEAN-DE-DIEU NICOLAS SOULT. Paris, 5 avril 1814. 2 pp. in-4, cachet de cire rouge du Gouvernement provisoire. « Monsieur le maréchal, le Gouvernement provisoire vous envoye la relation la plus fidèle des événements qui se sont passés depuis plusieurs jours, car maintenant la vérité est le seul langage que l’autorité ait besoin d’employer. Vous verrez, Monsieur le maréchal, combien d’hommes considérables dans l’armée ont réuni leurs efforts et leurs services à la cause pure et glorieuse à laquelle nous nous dévouons ; le maréchal Marmont dans l’armée, au Sénat les maréchaux Kellermann, Serrurier, les généraux Legrand, Dupont, Dessoles, Nansouty c. c., plus près des événements, ont devancé tous les autres ; mais votre gloire, Monsieur le maréchal, votre amour pour la patrie, votre généreuse ardeur pour le repos de la France nous répondent de vos sentiments. En nous les faisant connaître et VOUS REUNISSANT A NOUS, VOUS PROCUREREZ AU GOUVERNEMENT UNE JOIE QUI SERA SENTIE PAR TOUS LES BONS FRANÇAIS. Recevez, Monsieur le maréchal, les assurances de notre haute considération... » CETTE INCITATION A REJOINDRE SON GOUVERNEMENT PROVISOIRE EST ADRESSEE ALORS QUE L’EMPEREUR N’A PAS ENCORE ABDIQUE. Le 1er avril 1814, Paris occupé par les Alliés, le Sénat avait placé le prince de TALLEYRAND à la tête d’un Gouvernement provisoire de 5 membres. Le même Sénat avait prononcé le 3 avril la déchéance de Napoléon Ier, et, le 6 avril, allait appeler Louis XVIII au trône de France. NAPOLEON Ier, replié sur Fontainebleau, abandonnerait l’idée d’attaquer Paris et, du 4 au 6 avril, rédigerait son acte d’abdication – il accepterait ensuite le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 qui entérinerait son abdication et qui lui confierait la souveraineté de l’île d’Elbe. Le Gouvernement provisoire y adhérerait le jour même. Le maréchal SOULT, quant à lui, était encore le 5 avril à la tête de ses troupes engagées contre l’armée anglo-hispano-portugaise : il se battrait contre Wellington devant Toulouse le 10 avril. Ce n’est que le 19 avril qu’il reconnaîtrait Louis XVIII.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

Lot 27 - RARE SABRE DE RECOMPENSE DE L’ARMEE D’ITALIE ATTRIBUE AU SOUS-LIEUTENANT GROUSELLE, DU 5E REGIMENT DE DRAGONS. Poignée recouverte de cuir avec filigrane de cuivre. Monture en laiton, dorée et ciselée. Pommeau à décor de corbeille de fruits. Garde à une branche et quillon à décor d’enroulements (réparé à queue d’aronde). Lame courbe à dos plat, pans creux et contre tranchant, avec restes de dorure, gravée sur une face « Armée d’Italie de l’an 4 et de l’an 5 – Sabre d’honneur » et « le général Bonaparte au nom de la République au C Grouselle Sous-lieutenant au 5e Régiment de dragons». Pointe à croc en hameçon. Fourreau recouvert de cuir avec garnitures en laiton ajourées de rinceaux feuillagés quadrilobés et garniture intermédiaire gravée « La Patrie reconnaissante » « A ses défenseurs ». Cuvette à décor feuillagé. Ancienne étiquette « 777 ». Avec deux bracelets en cuir à garnitures en laiton ciselé. Le côté du fourreau signé « Pe Landi Brescia ». A.B.E. Fin du XVIIIe siècle, vers 1797. Oeuvre en rapport: On ne connaît actuellement que quelques exemplaires des « Cent sabres pour l'armée d'Italie ». L'un se trouve au Musée de l'Armée à Paris, l'autre au musée de la Légion d'Honneur (provenant de la collection Bernard Franck, et signé lui aussi de Landi) et plusieurs en main privée. François-Antoine César GROUSELLE Né le 5 mars 1772 à Richemont dans l'Aisne. Entra comme dragon dans le 5° régiment le 2 mars 1792, et fit avec une grande bravoure les premières campagnes de la Révolution aux armées du Nord, des Ardennes, de Sambre-et-Meuse et du Rhin, depuis 1792 jusqu'à l'an III. Brigadier le 28 nivôse an IV, il passa avec son régiment à l'armée d'Italie, où il servit avec honneur jusqu'au commencement de l'an VI. Le 21 fructidor an IV, au passage de la Brenta, près du village de Sigismone, il traversa un peloton de hussards autrichiens qui protégeaient ce village, en sabra plusieurs, et étant entré dans Sigismone, il chargea sur un bataillon ennemi qui l'occupait, passa au travers et s'empara de plusieurs drapeaux qu'il rapporta à son régiment. Promu maréchal-des-logis le 28 nivôse an V, il obtint le grade de maréchal-des-logis-chef le 15 thermidor suivant. Envoyé vers le milieu de l'an VI à l'armée d'Angleterre, il fit partie en l'an VII de l'expédition contre les insurgés de la Belgique, et marcha, en l'an VIII, contre ceux de l'Ouest ; appelé au camp d'Amiens sous les ordres de Murat, il fut nommé sous-lieutenant le 13 pluviôse an VIII, et reçut un sabre d'honneur le 27 germinal an IX. Au corps d'observation de la Gironde, pendant les années IX et X, Grouselle obtint le grade de lieutenant le 9 prairial de cette dernière année, et servit à l'armée des côtes de l'Océan pendant l'an XII. A la création de la Légion d'Honneur, il fut classé comme membre de droit dans la 2° cohorte et fut nommé officier de l'Ordre le 25 prairial an XII. Investi des fonctions de capitaine-adjudant-major le 20 frimaire an XIV, Grouselle a pris sa retraite le 20 juillet 1807. Il meurt à Joigny le 1er janvier 1839. Historique : A Udine, le 16 fructidor an V (28 avril 1797), le général en chef de l'Armée d'Italie, « voulant donner un témoignage de la reconnaissance de la patrie envers les braves militaires qui se sont distingués par des actions d'éclat pendant les deux dernières campagnes », ordonne: Art. 1. Le général chef d'état-major (Berthier) fera faire quatre-vingt-dix sabres de grenadiers et dix de cavalerie, avec lames de Damas et la monture dorée et travaillée par les meilleurs ouvriers d'Italie. Art. 2. Sur un côté de la lame sera écrit en lettres d'or: Armée d'Italie, Division de., demi-brigade... Donné, de la part du Directoire Exécutif de la République Française, par le général Bonaparte au citoyen... Le... année de la République. » Sur l'autre côté de la lame sera écrit en lettres d'or: « Liberté, République française, Égalité » et ensuite l'action d'éclat pour laquelle a été donné ce sabre... De plus, l'attribution de ce sabre entraînerait le doublement de la solde. L'ordre de Bonaparte précisait encore que tout soldat estimant pouvoir mériter cette récompense devait déposer une demande au conseil d'administration de son Corps. Celui-ci, après enquête, devait transmettre au commandant en chef avec ses observations, afin que la liste définitive soit arrêtée par le commandant en chef pour le 1er vendémiaire (22 septembre 1797). [...] Fiche complète à retrouver dans le catalogue.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

Lot 60 - DONNE PAR LE DIRECTOIRE EXECUTIF AU GENERAL DE BRIGADE KELLERMANN. Grand coffret nécessaire de pistolets à silex du général Kellermann, en chêne, avec poignée de transport en laiton repliable sur le dessus. Entrée de serrure en écu, clé en acier. Gainé à l’intérieur de feutre vert. Il contient : -Une paire de longs et fins pistolets, à canons à pans, à rayures cheveux, tromblonnés aux bouches, ornés d’un liseré or, signés, à gauche, « Boutet Directeur Artiste » ; à droite, « Manufacture à Versailles » ; et, sur le dessus, « Le Directoire Exécutif au Général de brigade Kellerman », décorés à l’or aux tonnerres et poinçonnés « JBL », « NB » et toiles d’araignées or. Queues de culasse gravées de fleurs. Vis guillochées. Plaines signées « Boutet Directeur Artiste » sur l’un et, « Manufacture à Versailles », sur l’autre et chiens col de cygne à corps plats, finement gravés de rinceaux. Bassinets en fer à grands pare-étincelles. Ressorts à galets. Détentes réglables. Garnitures en acier, découpées, finement gravées de feuillages, écus, vases, fleurs. Contre platines à rosette, à frises dentelées. Montures en noyer choisi. Crosses à long fût finement sculptées et quadrillées. Pommeaux ovales gravés, décorés en suite. Baguettes en bois à embouts en os. Pastilles en fer et laiton. Long. : 44,6 cm. B.E. Époque Directoire (1795-1799). (Canons rebleuis, fêlure restaurée à un des fûts). -Et ses accessoires : moule à balles an acier à tête à pans et coupe-jet, poire à poudre en corne claire à bec en laiton, maillet, baguette de nettoyage et deux baguettes de bourrage en buis avec accessoires, tournevis, baguettes en acier pour décharger. (traces de mites notamment dans le couvercle). Dim coffret : 53 x 31 x ht 9,5 cm. A.B.E. Provenance : Collection Marsan, Toulouse (Chassaing-Rivet-Fournié), 12 juin 1994, n°27.

Estim. 35 000 - 45 000 EUR

Lot 62 - CASSETTE NECESSAIRE DE PISTOLETS A SILEX, EN BOIS, RECOUVERTE DE MAROQUIN VERT, ORNEE AU PETIT FER A L’OR D’UNE FRISE DE FEUILLAGES ET ENRICHIE DE QUATRE BONNETS PHRYGIENS DANS LES ANGLES. POIGNEE EN LAITON REPLIABLE. SERRURE A QUATRE POINTS D’ANCRAGE. AVEC SA CLE. Elle contient : -une fine paire de pistolets à silex d’officier. Canons à pans, à rayures cheveux, bleuis et décorés à l’or de feuillages, trophées d’armes, guirlandes et bouquets, grains d’orge en argent sur fond d’or rayonnant, poinçonnés aux tonnerres. Platines gravées « Bodin à Paris », ciselées aux queues de cornes d’abondance aux fruits et chiens col de cygne à corps plats. Bassinets ovales à grand pare étincelles. Détentes réglables. Garnitures en acier, découpées, gravées, ciselées. Devants de pontet en urne flammée. Longues queues de pontets unis. Pommeaux ovales ornés de médaillons ovales, gravés de coqs, serpents et laurier. Fines montures en noyer choisi. Crosses en noyer ciré à longs futs en partie sculptés de feuillages, roseaux, nœuds, trophées d’armes et branches de feuillage sculptés en bas. Dos des crosses sculptés d’un filet de perles reliant à la base des médaillons sculptés au chiffre « B », entouré de feuillages et de cornes d’abondance. Baguettes à embouts en corne et laiton. B.E. dans son bleu et or d’origine à 70% (petits coups d’usage, un petit fêle à l’avant de chacun des futs, l’intérieur du coffret en velours écarlate est ancien mais postérieur). Long: 37 cm. Diam canon : 14 mm. Coffret: 44 x 17 x Ht 6 cm. Bodin Paris, vers 1795-1798. Provenance : -Famille du général Henri Gatien BERTRAND. -Collection Robert Jean CHARLES, Hôtel Drouot (Ader-Tajan), le 13 mai 1993, 1ère vente, n°53. -Collection Jean Louis Noisiez Historique : Ces pistolets étaient présentés comme ayant appartenus par tradition au général Napoléon Bonaparte, dont nous retrouvons le chiffre en bas des crosses.

Estim. 25 000 - 35 000 EUR

Lot 63 - BELLE MONTRE DE POCHE A CLE, à double boîte en or repoussé avec répétition des heures et des quarts. La première est entourée d'une décoration d'entrelacs de feuillages gravés et repercée avec au centre, un médaillon finement repoussé représentant une scène mythologique. La deuxième est gravée d'entrelacs de branches, de fleurs et repercée sur la tranche. Sous la bélière et sur la lunette est inscrit le numéro « 364 ». Cadran émaillé blanc avec une double numérotation en chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes. Aiguilles style Louis XV. Cache poussière en argent signé « London ». Mouvement en laiton doré, coq repercé et gravé, balancier trois bras, piliers à balustresquadrangulaires, fusée avec chaîne et échappement à verge. Armement du mécanisme la répétition à deux marteaux sur cloche par le pendant. Sous la cloche les initiales « ICB » surmontés d'une couronne. La platine du mouvement est signée « Menuisier, London ». Deuxième partie du XVIIIe siècle. Diam. : 47 mm. Poids brut : 90,54 g. (usures d'usage sur la boîte). On y joint une petite chainette en or portant un clé en laiton rectangulaire à coins coupés, au profil de Bonaparte. Sonnerie à la demande En état de fonctionnement (sans garantie). Echappe et sonne Historique : D'après une tradition familiale, cette montre appartenant à Bonaparte aurait sonnée à la bataille de Rivoli. Frédéric Masson et Octave Aubry notent effectivement que le 1er janvier 1819, l'Empereur avait donné au Grand maréchal Bertrand, une de ses montres en or (en échange d’une des siennes), en lui disant : « Tenez, Bertrand, elle sonnait deux heures de la nuit à Rivoli, quand je donnai ordre à Joubert d'attaquer. » Provenance : -Succession du Général Comte Henri Gatien Bertrand. -Collection Delafosse. -Vente de la Collection Delafosse, Fontainebleau (Maître Osenat), 7 novembre 2004, n°505. -Collection Jean Louis Noisiez.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Lot 81 - RARE AIGLE DE DRAPEAU DU 2E REGIMENT MODELE 1815, PROVENANT DU MARECHAL OUDINOT, DUC DE REGGIO. En bronze doré, ciselé. Tête de profil droit, front légèrement relevé, court bec busqué fermé. Ailes plus ramassées que le modèle 1804, légèrement déployées, plus écartées, légèrement portées vers le bas. L’aile gauche légèrement plus basse nettement en-dessous du fuseau. Il repose dressé sur ses serres, la gauche reposant sur le caisson, la serre droite reposant sur le fuseau de Jupiter (plus épais et positionné différemment que sur le modèle 1804), reposant sur un caisson en laiton portant deux trous (pour le numéro du régiment qui a été subtilisé). Plateau inférieur fixé par trois pointes-vis, (postérieures), prolongées d’une douille à bourrelet à la base. Traces d’usage du temps. La dorure d’origine en partie apparente a été retouchée par endroits. Hauteur avant de l’aigle : 19,9 cm. Hauteur arrière de l’aigle : 21,3 cm. Largeur : 22,2 cm. Longueur terrasse : 11,3 cm. Hauteur caisson : 3,7 cm. Largeur : 9,9 cm. Hauteur douille : 7,7 cm. Poids : 2250g. B.E. Époque Ier Empire – période des Cent jours (Avril-Mai 1815). Biographie : « Drapeaux et étendards de la Révolution et de l’Empire ». Pierre Charrié. p. 111 et 112. Provenance : -Offert au Maréchal Oudinot, duc de Reggio. - Présenté depuis au château de Touvet, au-dessus du drapeau du 2e régiment des grenadiers à pied de la Garde modèle 1812. Le chiffre « 2 » du caisson perdu ou volé au XXe siècle. Une copie de l’attestation (2006) du descendant du maréchal Oudinot confirmant que ce souvenir est resté dans sa famille depuis le XIXe siècle sera jointe à l’aigle. -Collection Jean Louis Noisiez. Historique : Il est à noter que Pierre Charrié indique dans son ouvrage que le 2e régiment des grenadiers à pied de la Garde n’a pas reçu d’aigle ou de drapeau durant les Cent jours, notre aigle parfaitement authentique et d’époque devant correspondre à un 2e régiment de la ligne. Le général Regnault note que Oudinot aurait détenu de 1814 à 1815, deux aigles de drapeau et un drapeau de la vieille garde (il devait s’agir des deux aigles de drapeaux des chasseurs à pied de la Garde, ainsi que le drapeau du 2e régiment des grenadiers à pied). Biographie : Nicolas Charles OUDINOT, duc de REGGIO (1767-1847) Chef d'état-major de Masséna en Italie (1800), il participa à toutes les guerres de l'Empire et sa conduite lors de la campagne de 1809 lui valut le bâton de maréchal. Rallié à la Restauration, général en chef de la Garde nationale de Paris (octobre 1815), il fut grand chancelier de la Légion d'honneur (1839) et gouverneur des Invalides.8

Estim. 30 000 - 40 000 EUR

Lot 82 - 82. UNIQUE DRAPEAU MODELE 1812 DU 2E REGIMENT DES GRENADIERS A PIED DE LA GARDE IMPERIALE DONNE PAR LE ROI LOUIS XVIII AU MARECHAL OUDINOT. En soie double, composée sur les deux faces de trois bandes verticales, bleue, blanche et rouge, bordée sur trois pans de franges en passementerie dorée. L’avers et le revers sont très richement brodée de fils de soie, canetille, fils, paillettes et lamé d’argent doré à décor : - En haut et en bas de la partie centrale, d’un semis de seize abeilles entourant une couronne de lauriers à la grenade (modèle spécifique des grenadiers). - Sur les parties extérieures, de deux frises comportant en partie basse une importante aigle impériale, en partie centrale une couronne de lauriers au chiffre impérial encadré de deux motifs de palmettes et en partie haute d’une couronne impériale surmontée de deux étoiles à cinq pointes. Avers brodé en partie centrale : « GARDE IMPERIALE L’EMPEREUR NAPOLEON AU 2me REGIMENT DES GRENADIERS A PIED » Revers brodé en partie centrale : « MARINGO, ULM, AUSTERLITZ, JÉNA, EYLAU, FRIEDLAND, ECKMÜHL, ESSLING, WAGRAM, SMOLENSK, MOSKOWA.- VIENNE, BERLIN, MADRID, MOSCOU » 80 x 80 cm. Longueur des franges : 2,5 cm. Remis au régiment en mai 1813. Rapport d’état : Le drapeau est en assez bon état, au vu de la fragilité de ce type de souvenir. Les broderies sont complètes, et ont gardé leur dorure. Les couleurs de la soie sont insolées, avec des manques et des usures, particulièrement au revers sur la bande bleue. Provenance : -Offert au Maréchal Oudinot, duc de Reggio, par le Roi XVIII, au mois de mai 1814. - Présenté depuis au château de Touvet, avec l’aigle de drapeau modèle 1815. Une copie de l’attestation (2006) du descendant du maréchal Oudinot confirmant que ce souvenir est resté dans sa famille depuis le XIXe siècle sera jointe au drapeau. -Collection Jean Louis Noisiez. Œuvre en rapport : Les drapeaux d’époque Premier Empire sont rares, ceux de la Garde impériale rarissimes. On se doit d’évoquer le pendant de notre drapeau, celui modèle 1812 du 1er régiment des grenadiers à pied de la Garde. Conservé dans les collections du Musée de l’armée, c’est celui que l’Empereur serra contre lui lors de la cérémonie des Adieux. Il fut remis par Drouot au général Petit. Historique : Le drapeau mythique du 2e régiment des grenadiers à pied de la Garde, fut donné par le Roi Louis XVIII lors de la 1ère Restauration au Maréchal Oudinot. Le maréchal qui avait commandé dans la jeune garde en 1814, devint sous la 1ère Restauration commandant des grenadiers et chasseurs de France, les successeurs de l’infanterie de la garde. Hériter des grenadiers de la Garde royale hollandaise, le 2e régiment des grenadiers à pied de la Garde est commandé par le colonel Christiani. Il se distingue durant la campagne de France à Vauchamps et à Laon. Bibliographie : Général REGNAULT, « Les aigles impériales 1804-1815 », Peyronnet, 1967, reproduit figures 36 et 37, p.142 (documentation Raoul et Jean Brunon)

Estim. 100 000 - 150 000 EUR

Lot 83 - DEUX RARES ESPONTONS « DE PARADE » DE PORTE AIGLE MODELE 1811. Pointes d'estoc à deux tranchants, arêtes médianes et quatre pans creux. Montées sur une douille ronde traversant un fer de hallebarde en forme de hache d'un côté, prolongé d'un bec de corbin à l'oppose. La douille est prolongée par deux attelles incrustées dans la hampe, fixées par des vis à tête fraisée, avec sur un côté trois vis à tête en goutte de suif et en saillie, prévues pour fixer la flamme. Hampes en bois noirci se terminant par un sabot en fer. Fabriqués en 1812 par la Manufacture de Klingenthal à 400 exemplaires et deux exemplaires en 1815. Sur l'un: marquages sur le Fer: "K" étoilé - "B" - "27" - "53". marquages sur le Talon: "B" et deux poinçons illisibles. Sur l’autre: marquages sur le Fer: "K" étoilé - "B" - "32". marquages sur le Talon: "K" étoilé - "B" avec palmes - "C" étoilé. B.E. Époque Premier Empire. Longueur du Fer: 32 cm (sans attelles). Longueur totale: 2,44 m Provenance : Souvenirs et objets d'art des Princes de Bade au Château de Baden-Baden, Sotheby's, 5 au 21 octobre 1995. Historique : Lettre de Napoléon à Berthier du 30 novembre 1811 : « L’aigle de chaque régiment sera escortée par deux porte-aigles qui indépendamment de la paire de pistolets qu’ils portent sur la poitrine, auront un esponton. Il faut déterminer les dimensions de cet esponton, afin que ce soit une bonne arme de défense. On y ajoutera une girandole propre à effrayer les chevaux, et qui se voit de loin. » Bibliographie : Voir planche Ariès n°XXIV (1977).

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Lot 85 - PAIRE D’EPAULETTES DE MARECHAL DE FRANCE DU MARECHAL OUDINOT, DUC DE REGGIO. Pattelette recouverte de drap rouge, avec boutonnière, richement brodé d’un décor de chevron et d’une bordure à dent de loup en cannetille, torsades et paillettes d’argent doré. Corps à décor d’un écu canetille, torsades et lamé d’argent doré, orné de cinq étoiles en paillettes dorées et d’un motif en argent émaillé (éclats) aux bâtons entrecroisés noués par un ruban écarlate. Tournante à double rangées de grosses franges en « corde en puit » . Doublure en drap blanc, matelassé sous le corps, portant l’étiquette en papier du fabricant « n°32 Palais-Royal POUPARD-DELAUNAY Tient Magasin de chapellerie et dorure » Le motif aux bâtons entrecroisés, d’époque Restauration, a été modifié sous la Monarchie de Juillet. Les fleurs de lys ont été recouvertes de motifs d’étoiles (en vigueur sous la Monarchie de Juillet pour les bâtons de maréchaux) et les extrémités fleurdelisées recouvertes de sphères. Longueur : 14 cm. Largeur 11 cm. Hauteur : 7 cm. A.B.E. (Oxydation de la broderie, usures de service). Époque Restauration modifié Monarchie de Juillet. Provenance : -Souvenirs du Maréchal Oudinot, Hôtel Drouot (Piasa), vente du 4 décembre 2006, n°124. Historique : La célèbre maison Poupard Delaunay, qui fournira notamment les chapeaux de l’Empereur Napoléon Ier ainsi que la Garde impériale, naît sous cette dénomination en 1811, à l’emplacement que Poupard tenait depuis le Consulat : « Au temple du Gout » au n°32 des galeries du Palais Royal. La Maison est référencée sous la Restauration en 1816. Parallèlement, on retrouve la maison de broderie « Hébert, Poupard Jarre » sous l’Empire et la Restauration. La doublure rouge des épaulettes renvoie probablement à la fonction de commandant en chef de la Garde nationale parisienne d’Oudinot durant la Restauration. Œuvre en rapport : - Collections du Maréchal Oudinot au château de Malicorne, Vente Artcurial, le 13 juin 2017, n°118, Paire d’épaulettes du Maréchal Oudinot. D’un modèle très proche du nôtre.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Lot 86 - BOUTET A VERSAILLES. Belle paire de pistolets à silex de présent, offerte par le Premier Consul Bonaparte au général Duhesme. Canons à pans rubans, damas, bleuis, à rayures cheveux, gravés « Manufacture à Versailles Boutet Directeur Artiste », décorés à l’or aux bouches de frises dorées et points de mire réglables, ornés aux tonnerres sur fond d’or de losanges, guirlandes de fleurs et fleurettes, poinçonnés de quatre poinçons « LNB » et deux barrettes Boutet. Queues de culasse numérotées « 1 » et « 2 », finement gravées de trophées de chasse et de têtes de cervidés. Platines signées « Boutet à Versailles » et chiens col de cygne finement gravés de feuillages et de losanges, ornés de têtes de chien. Bassinets ovales à grand pare étincelles. Garnitures en acier. Pontets repose doigt gravés de personnages. Devants de pontet en urnes fleuries, coquilles et feuillages. Belles crosses à fût court, en noyer choisi, à quadrillage vannerie, sculptées de coquilles, fleurs et toiles d’araignée, à pommeaux en suite en ébène, sculptés, enrichis d’une garniture gravée, ciselée. Les dos des crosses portent d’origine une large plaque en argent, découpée, fixée par une quinzaine de petits clous et gravée : « Le 1er Consul lors de son voyage à Lion en l’an 11, au Gl Divre Duhesme ». A.B.E. Traces d’oxydation notamment sur les canons. Sera jointe une copie de la carte de visite et d’une attestation de vente de ces pistolets par le Comte Duhesme (1983). Historique : On retrouve sur une biographie de Duhesme de 1842 : « Appelé au commandement de la 19e division militaire en 1802, il s'établit à Lyon, qui en était le chef-lieu. Le premier consul lui décerna, en 1803, une paire de pistolets de la manufacture de Versailles. » Le bulletin de Lyon du 10 brumaire An XII précise : « Le général Duhesme, commandant la 19e division militaire, vient de recevoir une paire de pistolets de la manufacture de Versailles, sur lesquels est gravée cette inscription: Le Premier Consul au général de division Duhesme, lors de son, voyage à Lyon. » Œuvre en rapport : -Boîte de pistolets donnée par le Directoire au général DUHESME (collection du Musée de l'Armée) Il semblerait que le général ait reçu également reçu une « armure » complète à cette époque. Guillaume, Philibert Duhesme (1766-1815) Né à Bourgneuf (Saône-et-Loire), le 7 janvier 1766, il commandait la garde nationale de son canton en 1791, entra comme capitaine dans le 2e bataillon de Saône-et-Loire et fit la campagne du Nord. Général de brigade en 1793 et général de division en 1794, il passa à l'armée des côtes de Brest sous les ordres du général Hoche, fil avec lui la guerre de la Vendée, et servit ensuite à l'armée du Rhin sous Pichegru, à l'armée de Rhin-et-Moselle sous Moreau et à celle de Rome sous Championnet. Appelé en 1799 à l'armée de réserve, puis à l'armée gallo-batave, Duhesme eut en 1800 le commandement de la 19e division militaire à Lyon, fut en 1803 membre de la Légion d'honneur, grand officier de l'ordre, président du collège électoral de Saône-et-Loire et servit à l'armée d'Italie. En 1806, il fit partie de l'armée chargée de la conquête du royaume de Naples et commanda en Catalogne de 1808 à 1810. Comte de l'Empire en 1814, il fit la campagne de France, eut ensuite les fonctions d'inspecteur général de l'infanterie, et reçut la croix de Saint-Louis. Pair de France en 1815, il commanda la jeune a la bataille de Waterloo et y fut tué le 18 juin 1815.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Lot 87 - BEAU SABRE DE PRESENT OFFERT PAR LE GENERAL DE DIVISION MERLE (1766-1830), AU CAPITAINE ADJUDANT DE PLACE GUISSE. Poignée en ébène finement quadrillée. Monture en laiton, ciselée, dorée. Calotte à courte jupe ciselée en mufle de lion, se terminant en écailles de poisson et palmettes. Garde à deux quillons inversés à extrémités en fleur et deux oreillons ovales à tête de Bellone sur fond rayonnant. Superbe lame courbe, à dos rond, contre tranchant et gouttière courant le long du dos, marquée au talon « Coulaux Frères », gravée, dorée et bleuie au tiers, à motif sur une face de couronne de laurier, fleurs et feuillages, d’une aigle couronnée dans un cartouche, d'attributs militaires, faisceau de licteur, drapeaux, trompettes, haches, canons, bouclier décoré de l'œil et boulets ; sur l'autre face, d'un casque empanaché, de l'aigle couronnée sur couronne de laurier et dans un cartouche dédicacé « Don fait par Monsieur le Général de Division Merle Gouverneur de Braunau à Monsieur Guisse » et attributs militaires, lances, enseignes, faisceau de licteur, cuirasse, bouclier décoré du serpent, épée, canon, boulets, marquée au talon « Manufacture de Klingenthal », « Coulaux frères » ; l’ensemble sur fond d’or. Fourreau en fer bleui, patiné, à quatre garnitures en laiton, découpées, dorées, à décor repoussé dans des ovales, d'attributs militaires, faisceau de drapeaux, casque empanaché, rameaux de laurier, canon, bouclier, baril de poudre, boulets, timbales, carquois, urnes fleuries, motifs géométriques et feuillages. Dard en fer. Pitons des anneaux en fruits et feuillages, deux anneaux en fer doré. B.E. Époque Ier Empire. (fêle restauré à la poignée d’ébène au dos). Accompagné d'une lettre manuscrite de six pages à en tête du Ministère de la Guerre. « République française », en date du « 7 mars 1932 », relatant les états de service de Jean Louis Guisse. Signé du commandant Lasseray de l'état-major de l'armée.... citant l'opinion formulée par Merle le 10 décembre 1807 ...« Je soussigné, certifie que M. Guisse, capitaine adjudant de place, a pendant quinze mois été employé sous mes ordres dans la forteresse de Braunau, servi avec autant de zèle que d'intelligence, et en rendant hommage à la vérité, je dois dire que l'activité de ce militaire a supplié à un officier d'état-major qui aurait été indispensable pour la surveillance qu'exigeait le service de guerre de cette place, si le capitaine Guisse ne s'était dévoué jour et nuit à remplir ses pénibles fonctions. Outre sa blessure, (éclat d'obus à la jambe droite), il avait été blessé d'une balle à la joue gauche, le jour où il fut fait prisonnier par les prussiens. Il reçut encore une balle à la jambe......... ». Historique : Napoléon attachait un grand prix à la possession de la place de Braunau « qui peut être considérée comme une des plus belles acquisitions de l'armée » Il ajoutait dans sa correspondance : « suis enchanté de la prise de Braunau c'est une des clefs de l'Autriche » Pour diriger cette place clef, il fit le choix d'un commandant énergique et prudent, le général Merle. Le général Merle, sitôt sa nomination connue comme gouverneur de Braunau, dut compléter son état-major. Guisse avait un rôle majeur dans cette organisation puisqu’on retrouve un avis de 1807 mentionnant que le « général » Guisse, « commandant la place de Braunau » avait quitté cette place le 8 août 1807 pour rejoindre Paris. BRAUNAU-BROUMOU BRÜNN-BRNO, ville de Tchécoslovaquie de Moravie méridionale, à 148 Km au Nord Est de Prague.

Estim. 12 000 - 15 000 EUR

Lot 88 - EXCEPTIONNEL SABRE DE RECOMPENSE NATIONALE OFFERT PAR LE DIRECTOIRE EXECUTIF AU GENERAL LEFEBVRE. Travail de Boutet, directeur artiste de la Manufacture de Versailles. Monture en bronze doré, gravée et ciselée. Poignée en ébène à fin quadrillage, à dos rond. Pommeau en tête de lion à courte jupe ciselée de plumes et d’écailles. Garde à une branche ornée de feuilles de chêne et de glands, croisière à deux oreillons ciselés en suite en bordure, quillon droit se terminant en tête de lion. Lame courbe, à dos plat, signée au talon « Klingenthal », à contre tranchant et pans creux, gravée, bleuie et dorée au tiers de trophées d’armes et de musique, de rinceaux et couronne feuillagée. Fourreau à deux crevées, garni de chagrin noirci, à deux anneaux et à deux grandes garnitures reliées par deux baguettes de renfort. Chape à décor au trait, coquille et feuille de chêne, gravée sur le devant « Le Directoire Exécutif au Général Lefevre », souligné d’une raie de cœurs ; au dos, « Manufacture de Versailles Boutet Directeur Artiste ». Longue bouterolle à décor en suite d’un bracelet « rais-de -cœur », de médaillons ovales avec palmes et feuillages, feuillages stylisés à la base et de crosses. Dard en fer. B.E. Époque Directoire (petites traces d’usage, manque un anneau et son piton). Provenance : -Ce sabre aurait été offert par le maréchal LEFEBVRE à son ami le maréchal PÉRIGNON, qui l'aurait transmis à sa fille Marie-Agnès-Irma, mariée au vicomte Jacques-Marie CAVAIGNAC de BARAGNE; il provient de sa descendance. Œuvre en rapport : Sabre de récompense nationale donné par le directoire exécutif au Général Vandamme. Collections du Musée de l’Armée. Reproduit dans le Bottet. Nota : Deux sabres de ce type sont reproduits dans l'ouvrage du capitaine BOTTET sur la Manufacture de Versailles, édité en 1903: -N°VII, un modèle non attribué de la collection BOTTET. -N°VIII, celui du général VANDAMME, collection du Musée de l'Armée.

Estim. 30 000 - 40 000 EUR

Lot 90 - SABRE ET BREVET D’HONNEUR DE JEAN-BAPTISTE POUSSIN OFFICIER D’INFANTERIE A LA 57E DEMI-BRIGADE, D'EPOQUE CONSULAT. Monture en argent. Poignée recouverte de basane avec double filigrane. Calotte ovale à courte jupe découpée, gravée de toiles d’araignée. Garde à une branche évidée, à crochet enroulé, deux demi oreillons gravés. Long quillon courbe vers la pointe, se terminant par une palmette poinçonnée « D-BY », coq 1 et grosse garantie (1798-1809). Lame courbe à dos plat, contre tranchant, gouttière et pans creux, contre poli au talon. Fourreau et cuvette en fer, gravé sur la partie supérieure « Le Premier Consul au Cen Poussin sous-lieutenant à la 57è demi-brigade d’infanterie pour action d’éclat » ; au dos, « Mfture à Versailles Entpise Boutet » ; à deux larges bracelets en argent gravés de trophées d’armes et de trophées militaires sur les deux faces et deux anneaux en fer. Dard en fer. Long hors tout : 87,3 cm. Long lame : 73,9 cm. Et son brevet d’honneur sur parchemin en partie imprimé, à belle vignette : « le Citoyen Poussin Jean Baptiste sous lieutenant à la 57ème demi brigade, Bonaparte Premier Consul de la République d’après le compte qui lui a été rendu de la conduite à l’affaire qui eut lieu à la prise de Loire en Grison ; le 16 ventôse an 7, cet officier, à la tête de six grenadiers s’empara d’une pièce de canon défendue par vingt-deux autrichiens qu’il fit prisonnier de guerre. Le 19 floréal an 8 à Biberach, il fut blessé d’un coup de feu à la cuisse droite et ne voulut point abandonner son poste jusqu‘à ce que la bataille fut gagnée… lui décerne, à titre de récompense nationale, un sabre d’honneur… ». Cachet sec. Signatures de Berthier Ministre de la Guerre, du Secrétaire d’État Hugues de Maret et du Premier Consul Bonaparte. A.B.E. Epoque Consulat. Provenance : -Salle des ventes de Dinan 2006, puis négoce spécialisé. -Collection Jean Louis Noisiez. Jean-Baptiste Poussin Né le 6 novembre 1771, a Vendôme (Loir-et-Cher), entra au service le 30 septembre 1791 comme sergent-major dans le 1er bataillon de Loiret-Cher, devenu 83e-57e demi-brigades et 57e régiment d'infanterie de ligne. Il prit part en 1792 et 1793 aux opérations des armées du Nord et des Ardennes, fut sommé sous-lieutenant le 10 vendémiaire an II, et fit les guerres de l'an II a l'an IV aux armées d'Italie, d'Angleterre, d'Helvétie et du Rhin. Le 16 ventôse an VII, a la prise de Coire, avec 6 grenadiers de la 57, il s'empara d'une piece de canon défendue par 22 Autrichiens auxquels il fit mettre bas les armes et qu'il emmena prisonniers. A la bataille de Biberach, le 19 floréal an VIII, quoique blessé grievement d'un coup de feu a la cuisse gauche au commencement de l'action, il ne voulut pas se retirer du champ de bataille et combattit avec la meme énergie jusqu'a ce que la victoire fut proclamée. Le 10 vendémiaire an XI, le premier Consul lui décerna un sabre d'honneur. Employé a l'armée des côtes de l'Océan pendant les ans XII et XIII, il fut promu lieutenant le 12 vendémiaire an XII, et fut créé officier de la Légion d'Honneur le 25 prairial suivant. Passé avec son grade dans les grenadiers a pied de la garde impériale le 12 fructidor an XIII, c'est en cette qualité qu'il fit les guerres de la grande armée en Autriche, en Prusse et en Pologne depuis l'an XIV jusqu'a 1807. Nommé capitaine au 5e régiment d'infanterie légere le 3 avril 1806, il fit encore la campagne de 1809 en Allemagne, sous les ordres du maréchal Masséna, et y déploya la plus brillante valeur. Il rentra dans ses foyers le 11 octobre 1809, et devint électeur des Bouches-du-Rhône.

Estim. 25 000 - 35 000 EUR

Lot 92 - BATON DE MARECHAL DE L’EMPIRE DE MICHEL NEY, DUC D’ELCHINGEN, PRINCE DE LA MOSKOWA. En bois recouvert de velours bleu nuit, brodé d’un semis de 32 aigles brodés de fil, canetille et lamé d’argent doré, en quatre rangées de huit aigles, Chaque côté des extrémités est recouvert de velours bleu nuit en suite et brodé d’une couronne de feuilles de lauriers en canetille dorée Orné aux deux extrémités de bagues en or, gravée sur l'une "TERROR BELLI DECUS PACIS' (manque un petit rivet de fixation) et sur l'autre "Michel Ney Nommé par L’Empereur Napoléon Maréchal de l’Empire le 12 Floréal An 12e » (manque trois rivets de fixation) Longueur : 480 mm. Diamètre : 40 mm Les deux viroles portent les poinçons d’or : - de titre 750 Paris, de moyenne garantie Paris (1798-1809) Poinçon tête de chien ou d’ours 3 (non identifié) Traces de poinçon d’orfèvre. A.B.E Epoque Premier Empire. (Usures des inscriptions, velours du corps du bâton changé postérieurement, au vu du motif de broderie à l’aigle légèrement différent de celui du modèle 1804). Dans son écrin modèle 1804 en carton fort recouvert de maroquin rouge décoré au petit fer à l’or d’un semis de vingt-quatre aigles impériales, en six rangées de quatre aigles, et marqué aux deux extrémités « LE MARECHAL MICHEL NEY » fermant par trois crochets en argent découpés. Les côtés décorés de l’Aigle impériale sur fuseau enfoudré. L’intérieur est garni de soie ivoire et d’un tirant en moire. B.E. Epoque Premier Empire. (petites usures) Longueur : 495 mm. Diamètre : 505 mm. -Accompagné d’une lithographie du maréchal par Villain. Provenance : -Collections des Princes de la Moskowa. -Collection de M.Beaupère à partir de 1961. Il sera joint un certificat de provenance du bâton. -Collection Jean Louis Noisiez. Œuvres en rapport : Des 24 maréchaux d’Empire, seuls deux bâtons d’époque Premier Empire sont connus en mains privées : le nôtre et celui du maréchal Macdonald (collection Polaillon). Les autres sont conservés dans des musées français et étrangers. Expositions : - « Exposition historique et militaire de la Révolution et de l’Empire », 1895, n°340, « Bâton du maréchal Ney ». Alors dans les collections du Prince de la Moskowa. - « Napoléon », exposition au Grand Palais, 1969 ; n°403, « Bâton du maréchal de l’Empire du maréchal Ney (1804) ». La notice relève une date de nomination différente de celle des autres bâtons, le 12 au lieu du 29 floréal An XII. -Ce bâton était bien répertorié dans la documentation de Jean Brunon.

Estim. 200 000 - 300 000 EUR

Lot 99 - RARE PAIRE DE PISTOLETS DE COMBAT A SILEX ATTRIBUEE AU MARECHAL NEY, PRINCE DE LA MOSKOWA. Canons à pans légèrement tromblonnés aux bouches, bleuis, à rayures cheveux, décorés d'un filet d'or aux bouches et aux tonnerres, signés par incrustation d'or sur le pan supérieur « Ringeissen a Paris »; Ils portent trois poinçons aux tonnerres de « L.C. » (canonnier Leclerc), et une inscription à l'or sur le pourtour des bouches « Prenez Garde de m'approcher ». Sous les canons, une inscription a l’or « Maréchal N » (NEY), (seul Maréchal de l'Empire dont le nom commence par un N). Platines signées « Ringeisen à Paris » et chiens col de cygne à corps plats. Queues de détente réglables. Garnitures en argent uni découpé (poinçon illisible). Beaux pommeaux en acier, à pans, découpés au centre, en ovale, encadrant l'Aigle Impériale couronnée en argent ciselé. Crosses en noyer en partie sculpté et finement quadrillé, à longs fûts. (Petits coups) Baguettes à embouts en corne. Longueur totale : 370 mm. Longueur canon : 217 mm. Calibre 18 mm. Bon état. Vers 1805-1810. Provenance : « Cette paire de pistolets a appartenu à Monsieur Saint-Aubin, l'un des plus grands antiquaires parisiens de l'entre deux guerres, spécialiste en armes anciennes et souvenirs historiques, ce dernier n'avait gardé que cette paire de pistolets dans sa collection personnelle, étant donné leur qualité et leur prestigieuse appartenance; puis la fille de Monsieur Saint Aubin a cédé cette paire de pistolets à un grand collectionneur français qui, par la suite, me l'a confié pour la vendre, à l'époque de cette transaction, j'ai contacté Madame Denyse Saint Aubin qui a rédigé et signé une attestation à mon nom le 19 décembre 1993. IIs ont alors été vendus en 1993 à un grand collectionneur belge du Premier Empire et de souvenirs historiques puis dans la collection Noisiez » Jean-Claude Dey Ringeisen (Rengessen) : Armurier à Paris, 1795-1810. « Vu sur une paire de pistolets d'officier type Empire, calotte à 8 pans avec aigle impériale argent, marqué sur les canons avec poinçons de Leclerc ». « Le Qui est qui de l'arme en France » par J.J. Buigné et P. Jarlier. Éditions du Portail, 2001.

Estim. 10 000 - 15 000 EUR