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mer. 15 mai

Meissen Königliche Porzellanmanufaktur - Mops femelle assise sur un coussin rouge Porcelaine, décor en émail coloré, dorure. Assise vers la gauche, finement décorée d'un pelage clair et d'une incarnation vivante. Autour du cou, un ruban pourpre avec un nœud jaune et trois clochettes dorées. Le coussin rouge fer est orné d'un décor de feuilles noires en répétition et de quatre glands dorés. Fond dépouillé sans marque. Queue, grelots et minimes chips aux oreilles restaurés. H 11 cm. Meissen, le modèle de Johann Joachim Kaendler, vers 1743 - 45. Sur le thème rare de l'ordre des Mops, il est toujours recommandé de lire l'article d'Erich Köllmann dans Keramos 50/70, qui y fait référence à la seule publication connue sur l'ordre fondé par le prince électeur de Cologne, Clemens August, ainsi qu'à ses causes : Le livre "L'ordre des Francs-Macons trahi et le Secret des Mopses relevé" de l'abbé Gabriel Louis Calabre Perau, paru en 1745 à Amsterdam. Le rite d'admission solennel mais amusant de l'Ordre y est décrit de manière particulièrement détaillée, en satire de celui des francs-maçons. Dans l'ensemble, le livre se comprend probablement plutôt comme une incitation à un jeu de société critique, auquel la malédiction et l'excommunication des francs-maçons français par le pape Clément XII en 1738 donnèrent lieu. Dans le nouvel ordre, les femmes étaient également admises, l'une d'entre elles occupant le poste de Grande Mops avec le Grand Mops, le maître de la loge. Littérature Cf. Dumortier/Habets (éd.), The T&T Collection. Porcelain Pugs A Passion, Bruxelles 2019, cat. n° 12. Cf. Helke/Schandelmaier, Compagnons de cour. Möps et autres chiens en porcelaine et en faïence, Stuttgart 2020, cat. n° 21. Une femelle mop peinte de la même manière mais plus grande verst. Lempertz Köln vente aux enchères 1000 le 16 novembre 2012, lot 72.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

mer. 15 mai

Meissen Königliche Porzellanmanufaktur - Grande carpe avec son petit Porcelaine, décor sur glaçure en polychromie limitée. Représentation en pied d'un carlin femelle assis, la patte levée, avec le chiot en dessous. Les deux animaux sont finement décorés d'une fourrure naturaliste. Marque bleue des épées sur le côté, fond non émaillé. Déchirures de cuisson rebouchées, la patte levée rajoutée, les oreilles, quelques griffes et le bout de la queue restaurés. H 22,3 cm. Meissen, le modèle de Johann Joachim Kaendler, janvier 1741, le façonnage contemporain. Les nombreux modèles de figurines de vadrouille de Meissen s'expliquent par la nouvelle popularité de "l'ordre de la vadrouille" à la cour de Saxe. Sur ce sujet, nous recommandons toujours la lecture de l'article d'Erich Köllmann dans Keramos 50/70, qui y évoque la seule publication connue sur l'ordre fondé par le prince électeur Clemens August de Cologne ainsi que sa cause : Le livre "L'ordre des Francs-Macons trahi et le Secret des Mopses relevé" de l'abbé Gabriel Louis Calabre Perau (1700 - 1767), paru en 1745 à Amsterdam. La même année, le livre fut déjà traduit et publié sous le titre "Der verrathene Orden der Freymäurer, Und das offenbarte Geheimniß der Mopsgesellschaft" et à Leipzig par Arkstée et Merkus. Le rite d'admission solennel mais amusant de l'Ordre, qui devait singer celui des francs-maçons, y est décrit de manière particulièrement détaillée. Dans l'ensemble, le livre se comprend probablement plutôt comme une incitation à un jeu de société critique, auquel la malédiction et l'excommunication des francs-maçons français par le pape Clément XII en 1738 donnèrent lieu. Les femmes étaient également admises dans le nouvel ordre, l'une d'entre elles, en tant que Grande Vadrouille, occupant le poste de maître de loge avec le Grand Vadrouilleur. Le statut du mop en tant qu'animal de cour était établi - et perdure encore aujourd'hui pour les collectionneurs de sculptures en porcelaine et les détenteurs d'animaux vivants : "Une vie sans mop est possible, mais inutile" (Vicco von Bülow). Littérature Cf. Rückert, Meissener Porzellan 1710 - 1810, Munich 1966, n° 1094. Cf. Pietsch, Die figurürliche Meißener Porzellanplastik von Gottlieb Kirchner und Johann Joachim Kaendler, Munich 2006, cat. n° 299 (SKD Inv.Nr. P.E.577). Cf. Dumortier/Habets (éd.), The T&T Collection. Porcelain Pugs. A Passion, Bruxelles 2019, n° 6 et suiv.

Estim. 8 000 - 10 000 EUR

dim. 26 mai

Jean Baptiste II Lelarge (Français, 1711-1771) et suiveur Partie de salon aux Fables de La Fontaine 11 pièces en hêtre mouluré, sculpté et laqué blanc. Deux fauteuils et six chaises à dossier à la Reine d'époque, complétés postérieurement d'un canapé et de deux fauteuils de style. L'amortissement du dossier mouvementé est décoré de coquilles et d'acanthes ; les accotoirs en retraits sont à manchettes. Les pieds galbés sont à décor de fleurettes. Estampillés "J.B.Lelarge" sur les six chaises et deux fauteuils. Lelarge, reçu maître à Paris, le 14 janvier 1738. Garniture en tapisserie, laine et soie, Aubusson, XIXe siècle, possiblement Braquenié, à décor d'enfants chasseurs et de scènes champêtres sur le dossier et des fables de La Fontaine sur l'assise de neuf sièges : Le lièvre et la tortue ; La brebis et le renard ; Les deux rats, le renard et l'oeuf ; Le chien, le coq et le renard ; Le cheval et le loup ; Le cerf voyant dans l'eau ; Le lion, le singe et les deux ânes ; Les deux pigeons ; Le renard et le bouc. Chaises : Haut. 91,5 Larg. 59 Prof. 47 cm. Fauteuils : Haut. 95 Larg. 69 Prof. 55 cm. Canapé : Haut. 96,5 Larg. 177 Prof. 61 cm. (deux des six chaises garnies de velours vert, traces de dorure, usures à la laque) Provenance: collection d'un château du Lochois. Jean Baptiste II Lelarge and followers. A set of two carved and lacquered beechwood flat-back armchairs and six chairs as well as a couch and two armchairs (later additions). Nine pieces of furniture upholstered with Aubusson tapestries depicting La Fontaine's Fables on the seats and pastoral scenes on the backs. Fils de Jean Baptiste I, Jean Baptiste II Lelarge s'établit en 1738 rue de Cléry, dans la maison du menuisier Etienne Saint-Georges, mort deux ans auparavant. Son fils Jean Baptiste III, qui lui succède en 1775, conserve son estampille, d'où une difficulté quant à l'attribution des sièges entre la fin du style Louis XV et du début du style Louis XVI. Il est traditionnellement d'usage d'attribuer à Jean Baptiste II les sièges Louis XV estampillés "Lelarge". Il réalise des modèles aux lignes souples et élégantes, moulurés ou ornés de sculptures de bonne qualité, bien réparties et sans surcharge (in Le mobilier français du XVIIIe siècle, Pierre Kjellberg, les Editions de l'Amateur, Paris, 1989, pp. 499 à 501). La garniture de ce salon, aux Fables de la Fontaine et aux enfants chasseurs, est typique du goût français du XVIIIe siècle, cultivant l’art de la conversation et de la citation. Jean de La Fontaine (1621-1695) s’inspire des fabulistes antiques tels qu’Esope, Babrius et Phèdre pour composer les « Fables » entre 1668 et 1694. Evocation pittoresque du monde animal et transposition légère et perspicace de la vie en société et de ses travers, ses vers offrent un répertoire décoratif inépuisable pour les artistes, qui continue de séduire. Les fables deviennent ainsi un « rituel », un jeu de références et de citations pour la société éclairée des Lumières. C’est dans ce contexte que Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), membre de l’Académie Française et premier peintre animalier du roi, réalise une nouvelle version illustrée des Fables, mettant en scène son sujet de prédilection : les animaux. De 1729 à 1734, il dessine 275 compositions au crayon et à l’encre de Chine rehaussée de gouache. Devenu directeur de la Manufacture de tapisserie de Beauvais en 1734, il reprend ses dessins qu’il adapte sous forme de cartons pour ses lissiers. Quinze ans plus tard, Montenault décide de faire graver l’ensemble des dessins sous la supervision de Nicolas Cauchin. Le recueil est publié à compter de 1755, permettant à la Manufacture d’Aubusson de reprendre le thème qu’elle diversifie, pour créer, à son tour, les merveilleuses assises de ces sièges, parangons de l'Art de Vivre à la Française. La représentation des enfants chasseurs n’est pas sans rappeler les allégories des enfants jardiniers développées par François Boucher (1703-1770) pour la marquise de Pompadour (vente Rouillac, château d'Artigny, 10 juin 2018, n°64, aujourd'hui conservé au château de Sceaux) qui influenceront ensuite de nombreuses manufactures, dont celle d’Aubusson. Une combinaison des fables de La Fontaine pour l'assise et d’allégories enfantines sur le dossier se retrouve sur un fauteuil daté de 1765, conservé au musée des Arts Décoratifs de Bordeaux (numéro d'inventaire 11319).

Estim. 3 000 - 5 000 EUR