Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL (1751-1830) député de la noblesse de …
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Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL (1751-1830) député de la noblesse de Paris aux États-Généraux ; arrêté après le 10 août, il réussit à quitter la France pour l'Angleterre et se proposa de défendre Louis XVI à son procès ; il avait lutté pour réhabiliter son père, l'ancien gouverneur des Indes. 5 L.A. (2 signées « L »), Angleterremai 1792-septembre 1793, à Lord Sheffield ; 26 pages in-4, une adresse (une lettre avec bord effrangé). Intéressante correspondance d'émigration. 4 mai 1792. Lally relate l'assassinat du malheureux Théobald de Dillon, général de l'Armée du Nord, massacré par ses soldats, le 29 avril 1792, et fait état de la situation militaire des généraux Biron, Lafayette, Rochambeau. Il prie d'intervenir pour obtenir l'élargissement de son beau-frère, John Halkett, détenu au Temple, qui est de nationalité anglaise. - Richmond Lundi [7 décembre]. « Maret part pour la France. […] La République prétend qu'elle veut des communications officielles ou point. Noël son second reste encore. Il avait écrit à la fin de novembre que l'insurrection allait se faire ici. » Mais il n'en est rien. « Il meurt de peur de la suspension d'habeas corpus, il a mis déjà tous ses papiers à couvert ». À propos de l'interrogatoire de Louis XVI : « La bêtise des questions ne console pas de l'avilissement des réponses »… Twickenham 25 août 1793. « Il faut mourir sans remord et pour cela se dire en mourant qu'on a plaidé jusqu'à extinction contre le Maratisme des Souverains qui ne vaut pas mieux que celui des Sans culottes, et contre le brigandage couronné qui s'étend bêtement de la Pologne à la France, sans songer que le Brigandage déculotté qui a mille fois plus de bras et plus de ressorts que lui finira par le dévorer et avec lui l'Europe entière »…Il est amer et se demande « si cet inconcevable refroidissement » ne vient pas de « la stupide aristocratie de Coblentz ». La France se déchire : « Compter pour rien la mort de la Reine et peut-être calculer sur cette mort, les moyens de plus qu'elle donnera pour anéantir la France ; compter pour rien cinq cent mille familles que les loix agraires, la banqueroute et le démembrement réduiront à manquer de pain. C'est le machiavélisme le plus vil et le plus odieux dont on ait encore eu l'idée ; c'est un Brigandage plus détestable que celui d'Attila »… Lally cite longuement la lllettre de Mallet du Pan accompagnant son ouvrage analysant la Révolution [Considérations sur la nature de la Révolution de France]… - 10 septembre. « Mais ne voilà-t-il pas que je me sensAnglais ? Quelle que soit ma désapprobation du Siège de Dunkerque, actuellement qu'il est entrepris, je ne pourrais pas souffrir que les armes britanniques y reçussent un échec. Faites donc bien vite cette conquête inutile, et quand vous aurez donné ce petit amusement aux Badauds de la Cité, allez enchainer les monstres de la Convention. […] Vous me sommez, mon cher Lord, de vous dire quel droit a la France à l'Alsace, à la Flandre et à la Lorraine ? Un droit que vous allez trouver incontestable ; le droit qu'a une certaine Albion au Bengale, à Gibraltar et au Canada »... Il s'inquiète vivement du sort de la ReineMarie-Antoinette ; Mounier a offert ses services aux Princes qui l'ont repoussé, le trouvant « trop marquant » ; les combats sont partout meurtriers, à Dunkerque comme à Manheim ; il parait « que Sémonville, quand il a été arrêté, avait sur lui les diamants du garde-meubles »… - Londres 27 septembre 1793. Il a appris le désastre de Dunkerque, mais espère en Toulon : « Je crois que la France sera sauvée par Toulon, c'est à dire que l'Europe sera sauvée par l'Angleterre ». Il est allé à la Cour où « le Roi a écouté avec un intérêt prodigieux quelques détails que j'avais reçus la veille sur l'état du pauvre petit Roi de France [Louis XVII]et les a répétés avec sensibilité dans son Cercle. » Il a offert ses services au Roi, en grand secret, et espère être employé. Il revient sur le sort du « pauvre petit Joas », et transcrit « ce qu'on m'en a dit dans un papier écrit à l'encre blanche qui m'est arrivé avant-hier de Paris : « Vous avez tous été déchirés de la séparation de la mère et de l'enfant. Chacun a cherché à faire des conjectures, aucune ne parait solide ; ils ne sont pas malades. L'Enfant est bien traité, gâté même par ceux qui en sont chargés ; in n'a pas prononcé le nom de sa mère, il ne veut se promener quoù elle se promenait ; il a été triste d'abord, l'enfance l'a sauvé. Mais cette malheureuse mère ! à quels déchirements nous sommes livrés ! » ». Il précise que ce billet lui est arrivé « autour d'un soulier de Pauline ».On joint une L.A.S. de Pauline de Pully, ce 23, à Lady Sheffield : elle est bloquée à Boulogne avec sa tante et elles ne savent pas quand et comment elles pourront regagner l'Angleterre…

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Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL (1751-1830) déput

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[Affaire Lally-Tolendal]. Mémoire pour le Comte d'Aché, lieutenant-général des armées navales, & commandeur de l'Ordre royal & militaire de Saint Louis. Paris, Imprimerie de Simon, 1766. In-4, 76 pp., 111 pp. [pièces justificatives], veau fauve marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Un coin inférieur abîmé, déchirure au f. 95-96 des pièces justificatives, sans atteinte. Chef d'escadre depuis 1756, c'est Anne-Antoine d'Aché (1701-1780) qui reçut le commandement d'une division navale destinée à conduire aux Indes le nouveau gouverneur Lally-Tollendal en compagnie d'un renfort de 4 000 hommes. En dépit des nombreuses erreurs tactiques qui l'empêchèrent, de 1757 à 1761, d'apporter toute l'aide nécessaire à Lally dans la lutte pour Pondichéry. Cela ne l'empêcha pas de se joindre aux accusateurs de Lally-Tollendal qui fut condamné à mort tandis que d’Aché fut élevé au grade de lieutenant général des armées navales (1761), Grand-croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (1761) et vice-amiral de la flotte du Levant (24 août 1770). Du bon usage de la délation… RELIÉS À LA SUITE : I. Réponse pour le comte d'Aché, aux imputations faites contre ce chef d'escadre par le comte de Lally, par son mémoire in-4°, & son mémoire in-folio, intitulé Tableau historique de l'expédition de l'Inde. Paris, P.-G. Simon, 1766, 64 pp. (petites traces de brûlures à certaines ff.). - II. Mémoire pour le sieur Berthelin, négociant à Pondichéry ; contre le comte de Lally, ci-devant commandant les troupes de Sa Majesté dans l'Inde. Paris, Imprimerie de Chardon, 1766, titre, 41 pp.

[Affaire Lally-Tolendal] - LALLY (Thomas-Arthur de). Mémoire pour le Comte de Lally, (...). Contre Monsieur le Procureur-Général. Paris, Guillaume Desprez, 1766. Fort vol. in-4, veau fauve marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Deux coins inférieurs abîmés, coiffes un peu frottées. Le nom du comte de Lally (1702-1766), d'une famille irlandaise qui avait suivi Jacques II en exil, reste attaché à l'une des plus importantes erreurs judiciaires du règne de Louis XV, qui pourtant n'en manque pas. Choisi en 1756 dans le cadre de la Guerre de Sept Ans, pour défendre les établissements français des Indes et remettre de l'ordre dans l'administration de la Compagnie des Indes, Lally parvint sur place seulement en avril 1758 et essuya vite une série de revers. Tout cela aboutit en 1761 à la reddition de Pondichéry et à sa capture par les Anglais comme prisonnier de guerre. Détenu à Londres, il commit l'erreur de demander à se rendre en France pour se justifier contre les attaques de ses nombreux adversaires. Enfermé à la Bastille pendant deux ans avant le début de l'instruction de son procès, il fut la victime d'un acharnement judiciaire peu commun : l'infortuné fut condamné à mort et exécuté le 9 mai 1766. Il fallut attendre l'avènement de Louis XVI et les efforts conjugués de Voltaire et de Trophime-Gérard de Lally, fils naturel du général, pour voir cet arrêt cassé le 21 mai 1778. RELIÉ À LA FIN : Arrest de la Cour du Parlement, qui prive Thomas Artur de Lally de ses états, honneurs & dignités ; & le condamne à avoir la tête tranchée en Place de Grève, pour avoir trahi les intérêts du Roi, de son état, & de la Compagnie des Indes, & pour abus d'autorité, exactions & vexations. Extrait des registres du Parlement. Du six mai 1766. Paris, P.-G. Simon, 1766, 22 pp.

Ecole provençale de la fin XVIIIe siècle représentant un décor de ruines à l’antique s’inscrivant dans un paysage néoclassique en lavis de brun dans lequel se présente le château d’Escouloubre (sous un soleil levant. Le sujet est ceint d’une bordure de faisceaux liés et se surplombe d’armoiries sous couronne de marquis tenues par deux lions et cerclées d’étendards et d’un phylactère Portant la devise : « Fortitudo mea et spes mea deus » Huile sur toile (Restaurations, chassis moderne) 159, 5 x 200 cm. Les armes sont celles de Louis de Monstron de Sauton (1755-1834), maire de Toulouse en 1814, et député aux Etats généraux de 1789 pour la noblesse du Languedoc. Il fut colonel d'infanterie ce qui explique la présence des étendards et de la décoration de l'Ordre de Saint-Louis (rajoutées à l’époque de la Restauration), accordée par défaut aux officiers de plus de 20 ans de services (24 après 1792). Partisan monarchiste au retour de Louis XVIII, il développe la province de Toulouse et notamment les terres d’Escouloubre, y modernisant le château, installant une tuilerie ainsi que des plantations censées résoudre les famines gérées par sept métairies. Il fut également le mainteneur de l’Académie des jeux floraux et grand mécène à Toulouse. Cette scène fut probablement composée pour le château d’Escouloubre puis enchâssée et déplacée dans le salon de l'hôtel du marquis d'Escouloubre à Agen, par le marquis Emmanuel de Monstron de Sauton, mort en 1930 sans postérité.