Description

Jacques Brissot (1929-2020)

Saint Jean dans le désert, d’après Jérôme Bosch Technique mixte (couches successives de collages, rehauts, vernis, ponçage) sur panneau dans un encadrement peint titré en bas au centre sur un cartel 84 x 66 cm Jacques Brissot naît à Paris en 1929. Grand admirateur des primitifs flamands (Dierick Bouts, Petrus Christus, Hieronymus Bosch, Bruegel l’Ancien…) il nourrit le rêve de devenir artiste tout en admettant «ne pas savoir peindre». Il fait d’abord carrière en tant que cinéaste et réalisateur. Dans les années 60 il réalise des films expérimentaux, participe au novateur Service de recherche de la RTF (Radiodiffusion-télévision française) aux côtés de Pierre Schaeffer, ponte français de la musique concrète, il monte et met en image des films pour la télévision… se forgeant ainsi une solide culture des médias dans une époque qui voit ce secteur en pleine explosion. Le contexte bouillonnant de cette fin des années 1960 réveille ses envies picturales. Au début des années 70, à 40 ans passé, il pose sa caméra mais ne délaisse pas les médias et son savoir-faire. C’est avec des images fixes, collectées dans d’innombrables revues, soigneusement découpées et assemblées qu’il s’exprime désormais ; il a choisi la technique qu’il utilisera jusqu’à la fin de sa vie : le collage. Avec humour et acerbité, il réinterprète les chefs-d’œuvres de la peinture flamande, empruntant leur réalisme et leur foisonnement, il dépeint la société observée jusqu’alors au travers d’un objectif. Sa «Descente de croisement» (lot n°32) exécutée en 1976 le rapproche de la figuration narrative, on pense à l’esthétique d’Alain Jacquet et au «métier» de Guðmundur Guðmundsson dit Erró unis à la malice de Gérard Schlosser… Loin de se contenter d’associer des morceaux de magazines, Jacques Brissot passe maître dans l’art du collage. Son attention aux détails, ses découpages innombrables et précis, les multiples couches qui composent ses œuvres troublent le regard, on croirait voir de la peinture ! Et ses strates s’accumulent également quant il s’agit d’interpréter ses sujets : son Saint-Jean dans le désert (lot n°37) a des allures d’icône futuriste dépassée par la technologie, un Sébastien Tellier en talon hauts recherchant l’inspiration. Aveuglé par des lunettes de réalité virtuelle, assourdi par le bruit des voitures, des avions, l’agneau mystique remplacé par une valise, le voyageur se perd dans le désert de la consommation de masse. Il en va de même avec son impressionnant triptyque (lot n°36), où son voyageur, caméra à l’épaule (peut-être le jeune Brissot ?), se perd sur des chemins inondés de câbles… lorsque les panneaux s’ouvrent, le Chariot de foin de Bosch est remplacé par une immense télévision où s’agglutinent citoyens et journalistes. Aux figures humaines d’Adam et Éve chassées du paradis technologique - panneau de gauche - se substituent des êtres chimériques, des robots issus de la culture populaire (Star Wars, Spyro le Dragon, Kermit…) et un homme qui semble branché à des câbles dans le panneau de droite… une dystopie qui fait échos aux questionnements de la société actuelle sur les réseaux sociaux, l’humain, l’intelligence artificielle. Vous l’avez compris, une fois chez vous, ces œuvres alimenteront d’interminables discussions.

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Jacques Brissot (1929-2020)

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