Description

Michel JOURNIAC (France / 1935-1995) Alphabet du corps, 1965 Huile sur toile (marque de fournisseur (BOSSELUT / Île Saint Louis’, sur le châssis) Signé et daté ‘Journiac 65’ (en bas à droite) 116 x 81 cm (vendu sans cadre) Provenance : -Éditions La Différence, Paris (don de l’artiste). -Collection privée, Paris. MICHEL JOURNIAC (1935-1995), ALPHABET D’IDENTITÉES : OEUVRES PROVENANT DE LA COLLECTION COLETTE LAMBRICHS, ÉDITIONS LA DIFFÉRENCE La femme de lettre Colette Lambrichs (née en 1946), dont les deux œuvres de Michel Journiac suivantes, issues de la série « Alphabet » proviennent (lots 160 et 161), a revendiqué que "l’artiste aurait dû figurer aux premières places de l’art français des années 80". C'est chose faite aujourd'hui, Journiac étant largement représenté dans la collection de François Pinault. Directrice de la célèbre maison d’éditions de La Différence depuis 1976, Colette Lambrichs a reconnu dès les années 1960 l’importance du peintre français, performeur et travesti Michel Journiac (1935-1995), qui dès le début des années 1960, à l’aube de la révolution des mœurs de mai 1968, a axé sa démarche sur la remise en cause de l’identité de genre et la notion de famille traditionnelle. Connu pour ses performances et ses photos où il se costume et se maquille en chacun des membres de sa famille, Journiac questionne les rôles familiaux traditionnels et l’identité de genre, à la suite de Claude Cahun. L’œuvre peinte de Michel Journiac des années 1960, qui se situe dans la même démarche et dont Osenat présente deux œuvres importantes, est plus méconnue, et présente une part plus intime et charnelle. Les deux présentes peintures se présentent comme des abstractions biomorphiques quadrillées, à mi-chemin entre surréalisme charnel et minimalisme rationnel, jamais vu dans l’art parisien des années 1960, présentant une synthèse entre abstraction lyrique et minimalisme. Un quadrillage rationnel d’une identité d’entrailles multiples. On pense à la viscéralité de Chaïm Soutine, mais aussi au rationalisme de Bernd et Hilla Becher. On pense à la fluidité d’Achille Gorky, et à la froideur de Donald Judd. Colette Lambrichs, à laquelle ces deux œuvres ont personnellement appartenu, a écrit au sujet de sa rencontre avec Journiac : “Michel Journiac fut un de nos grands amis, tant à Joaquim Vital (1948-2010, poète portugais) qu’à moi. Ancien séminariste, [Journiac] conçut une œuvre politique, libertaire et inspirée qui aurait dû figurer aux premières places de l’art français des années 80. En quittant la Belgique en 1972, j’étais venue avec une exposition que j’avais organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles qui s’intitulait « La Vénus de Milo ou les dangers de la célébrité » pour l’installer à Paris, au Musée des Arts décoratifs. Parmi les artistes contemporains à qui j’avais demandé de réaliser une Vénus de Milo, il y avait Michel Journiac. Trois ans plus tard, quand je rencontrai Joaquim Vital dans les locaux des Éditions de la Différence qu’il venait de créer, quelle ne fut pas ma surprise de voir cette Vénus de Journiac entre ses mains. Il l’avait achetée avec plusieurs autres pièces. Les Éditions de la Différence, auxquelles les deux œuvres présentes ont été données par Journiac, ont publié le premier essai sur l’œuvre de Journiac en 1977, « Michel Journiac, l’ossuaire de l’esprit » de Marcel Paquet, ainsi qu’un livre de poèmes de l’artiste, « Délit du corps », en 1978. Elles avaient en projet de publier un volume sur Journiac dans la collection « Mains et Merveilles » mais la mort de l’artiste, en 1995, puis celle de Pierre Restany qui devait écrire le texte, ajournèrent la publication qui, finalement, n’eut pas lieu.”

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Michel JOURNIAC (France / 1935-1995) Alphabet du corps, 1965 Huile sur toile (marque de fournisseur (BOSSELUT / Île Saint Louis’, sur le châssis) Signé et daté ‘Journiac 65’ (en bas à droite) 116 x 81 cm (vendu sans cadre) Provenance : -Éditions La Différence, Paris (don de l’artiste). -Collection privée, Paris. MICHEL JOURNIAC (1935-1995), ALPHABET D’IDENTITÉES : OEUVRES PROVENANT DE LA COLLECTION COLETTE LAMBRICHS, ÉDITIONS LA DIFFÉRENCE La femme de lettre Colette Lambrichs (née en 1946), dont les deux œuvres de Michel Journiac suivantes, issues de la série « Alphabet » proviennent (lots 160 et 161), a revendiqué que "l’artiste aurait dû figurer aux premières places de l’art français des années 80". C'est chose faite aujourd'hui, Journiac étant largement représenté dans la collection de François Pinault. Directrice de la célèbre maison d’éditions de La Différence depuis 1976, Colette Lambrichs a reconnu dès les années 1960 l’importance du peintre français, performeur et travesti Michel Journiac (1935-1995), qui dès le début des années 1960, à l’aube de la révolution des mœurs de mai 1968, a axé sa démarche sur la remise en cause de l’identité de genre et la notion de famille traditionnelle. Connu pour ses performances et ses photos où il se costume et se maquille en chacun des membres de sa famille, Journiac questionne les rôles familiaux traditionnels et l’identité de genre, à la suite de Claude Cahun. L’œuvre peinte de Michel Journiac des années 1960, qui se situe dans la même démarche et dont Osenat présente deux œuvres importantes, est plus méconnue, et présente une part plus intime et charnelle. Les deux présentes peintures se présentent comme des abstractions biomorphiques quadrillées, à mi-chemin entre surréalisme charnel et minimalisme rationnel, jamais vu dans l’art parisien des années 1960, présentant une synthèse entre abstraction lyrique et minimalisme. Un quadrillage rationnel d’une identité d’entrailles multiples. On pense à la viscéralité de Chaïm Soutine, mais aussi au rationalisme de Bernd et Hilla Becher. On pense à la fluidité d’Achille Gorky, et à la froideur de Donald Judd. Colette Lambrichs, à laquelle ces deux œuvres ont personnellement appartenu, a écrit au sujet de sa rencontre avec Journiac : “Michel Journiac fut un de nos grands amis, tant à Joaquim Vital (1948-2010, poète portugais) qu’à moi. Ancien séminariste, [Journiac] conçut une œuvre politique, libertaire et inspirée qui aurait dû figurer aux premières places de l’art français des années 80. En quittant la Belgique en 1972, j’étais venue avec une exposition que j’avais organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles qui s’intitulait « La Vénus de Milo ou les dangers de la célébrité » pour l’installer à Paris, au Musée des Arts décoratifs. Parmi les artistes contemporains à qui j’avais demandé de réaliser une Vénus de Milo, il y avait Michel Journiac. Trois ans plus tard, quand je rencontrai Joaquim Vital dans les locaux des Éditions de la Différence qu’il venait de créer, quelle ne fut pas ma surprise de voir cette Vénus de Journiac entre ses mains. Il l’avait achetée avec plusieurs autres pièces. Les Éditions de la Différence, auxquelles les deux œuvres présentes ont été données par Journiac, ont publié le premier essai sur l’œuvre de Journiac en 1977, « Michel Journiac, l’ossuaire de l’esprit » de Marcel Paquet, ainsi qu’un livre de poèmes de l’artiste, « Délit du corps », en 1978. Elles avaient en projet de publier un volume sur Journiac dans la collection « Mains et Merveilles » mais la mort de l’artiste, en 1995, puis celle de Pierre Restany qui devait écrire le texte, ajournèrent la publication qui, finalement, n’eut pas lieu.”

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