Lucas Cranach d. Ä., 1472 Kronach – 1553 Weimar, Werkstatt des
LE TUEUR DE DRAGO…
Description

Lucas Cranach d. Ä., 1472 Kronach – 1553 Weimar, Werkstatt des LE TUEUR DE DRAGONS SAINT GEORGES ET LA FILLE DU ROI LIBÉRÉE. Huile sur bois (légèrement bombée). 48 x 45, 5 cm. Nous remercions l'expert en peintures de Cranach, Monsieur Dieter Koepplin, Bâle, pour son commentaire écrit : "Cranach-Werkstatt ou Cranach-Schule, Reizvoll und originell" (15 mai 2021). La représentation s'inspire de la légende de saint Georges de Jacobus da Voragine et de sa Legenda Aurea, les biographies de saints. En Cappadoce, à l'époque des croisades du 12e siècle, Saint-Georges était associé à la notion de tueur de dragons. Selon cette légende, il aurait libéré la fille vierge du roi d'une bête, un dragon. Il l'a blessé, ce qui a permis à la rescapée de l'apprivoiser et de le faire entrer dans la ville, où les citoyens se sont fait baptiser. Ici, dans l'image, les différentes scènes sont montrées en optique synchronisée, c'est-à-dire simultanément. Dans la scène principale, la princesse, agenouillée au sol, remercie le Saint Chevalier qui se penche vers elle et lui prend la main. Devant elle, un petit agneau blanc, signe de sa virginité. Le chevalier harnaché, monté sur un cheval blanc et coiffé d'une plume d'autruche, est accompagné de quatre autres chevaliers dans sa suite. Le rendu très détaillé et caractéristique des visages, presque des portraits, est remarquable par la finesse de la technique du pinceau. Sur la droite, dans l'arrière-plan paysager, on peut voir, à une échelle plus petite, la scène de mise à mort du dragon ainsi que la princesse qui guide le dragon vers la ville. Parmi les autres tableaux du même thème de Cranach ou de ses élèves, on peut également citer le "Maître du maître-autel de Döbeln" de la Kunsthalle de Hambourg, vers 1520, classé d'après Bernhard Blanc 1511-1513. Ce tableau est également construit dans une composition similaire, avec des rochers, un paysage et la ville en arrière-plan ainsi que le petit agneau blanc à côté de la fille du roi agenouillée. Notre tableau se trouve également dans le contexte d'un tableau de Cranach daté de 1515 par Friedländer et Rosenberg, Sainte Catherine, dans lequel la représentation du cheval et les vêtements de Sainte Catherine sont très proches de notre représentation. En 1979, Alexander Colin Cole a proposé que l'empereur Maximilien Ier soit représenté dans le personnage du saint chevaleresque, en raison du monogramme MI (Maximilian Imperator) répété plusieurs fois dans notre tableau, par exemple dans le décor du harnais du cheval. Celui-ci avait également choisi saint Georges comme saint patron. Les contemporains auraient sans doute identifié Maximilien comme saint Georges sur la seule base du monogramme, malgré l'absence de ressemblance avec un portrait et la représentation idéalisée. Indépendamment de cela, Maximilien Ier était considéré comme un grand soutien de l'Ordre de Saint-Georges, fondé par son père Frederick III en 1464. L'empereur Maximilien était un grand mécène d'art et fit illustrer plusieurs livres par des artistes renommés de l'époque comme Dürer, Burgmayr, Beck, mais aussi par Cranach qu'il connaissait personnellement. C'est ainsi qu'est né, entre autres, le Theuerdank, une épopée destinée à idéaliser son voyage nuptial vers Marie de Bourgogne, avec de nombreuses illustrations. Il est donc logique d'interpréter la légende du tueur de dragons de notre tableau comme une représentation allégorique de l'histoire de l'empereur Maximilien et de Marie de Bourgogne. Maximilien a aidé Marie à s'imposer contre les prétentions de Louis XI sur son héritage bourguignon et l'a libérée de la détresse politique et militaire. La relation entre Maximilien et Marie, décédée très jeune, fut l'histoire d'amour de la fin du Moyen Âge et Maximilien ne se serait jamais vraiment remis de la mort de sa femme bien-aimée. Tout cela pourrait avoir inspiré l'artiste pour notre tableau. Provenance : Propriété de la noblesse jusqu'en 1978. Trafalgar Galleries, Londres, 1979. Christie's New York, vente 2819, 29 janvier 2014, lot 161. Sotheby's Londres, 8 décembre 2016, lot 117. Collection privée allemande. Comparaisons bibliographiques : Sigrid Braunfels-Esche, Sankt Georg : Legende-Verehrung-Symbol, Munich, Callwey 1976. Claus Grimm, Johannes Erichsen, Evamaria Brockhoff (éd.) : Lucas Cranach. Un peintre-entrepreneur de Franconie. Augsbourg 1994. Dieter Koepplin, Tilman Falk : Lucas Cranach. Peintures, dessins, gravures. Birkhäuser, Bâle/Stuttgart 1974. Werner Schade : La famille de peintres Cranach. Dresde 1974. Werner Schade (édité) : Lucas Cranach. Foi, mythologie et modernité. Ostfildern 2003. (14020010) (11) Lucas Cranach the Elder, 1472 Kronach - 1553 Weimar, atelier de SAINT GEORGE THE DRAGON SLAYER RESCUE THE KING'S DAUGTHER Huile sur panneau (légèrement altérée). 48 x 45.5 cm. Nous aimerions remercier l'expert en peintures de Cranach, M. Dieter Koepplin, Bâle, pour sa confirmation par écrit : "Cranach workshop or School of Cranach, charming and original" (15 May 2021). Provenance : Propriété aristocratique, jusqu'en 1978. Trafalgar Galleries, Londres, 1979. Christie's New York, sal

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Lucas Cranach d. Ä., 1472 Kronach – 1553 Weimar, Werkstatt

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