FRANCESCO MAFFEI (Vicence, vers 1605 - Padoue, 1660) 
Le martyre du Baptiste, 16…
Description

FRANCESCO MAFFEI

(Vicence, vers 1605 - Padoue, 1660) Le martyre du Baptiste, 1640-1645 Huile sur toile, 84X114 cm Francesco Maffei se forme à Vicence auprès d'Alessandro Maganza, en s'inspirant également des textes de la tradition de la Renaissance, en particulier du Tintoret et de Véronèse. Après son installation à Venise en 1638, les exemples de Fetti, Jan Liss, Bernardo Strozzi et surtout Pietro della Vecchia ont été d'une grande importance, mais son interprétation formelle et chromatique est très personnelle, résolument fantaisiste et fantastique. En effet, Boschini, dans la Carta del Navegar pittoresco, le décrit ainsi : "Pitor no da pigmei ma da ziganti ; Maestro, che in quatro sole penelae Fa che ognun tegna le çegie inarcae ; manierion che stupir fa tutti quanti". Sa production illustre bien cette veine anti-classique, avec des ébauches "inachevées" chaleureuses, émouvantes et rapides. Un ton qui est bien évident lorsqu'on observe le tableau en question dans lequel l'auteur exprime sa propre conception de l'art baroque et, chose incroyable, une interprétation surprenante du Caravage lu à travers les yeux du Tintoret. On sait qu'il existe une composition similaire conservée à la Pinacoteca Civica di Vicenza qui, après les vicissitudes d'attribution prévisibles, a été reconnue comme étant du maître de Vicenza (Cf. P. Rossi in Museo civico di Vicenza, pp. 148-149, no. 92). C'est Valcanover, en 1956, qui a été le premier à formuler l'attribution, en la reconnaissant comme une "libre interprétation" de la Décapitation du Baptiste peinte par Michelangelo Caravaggio pour la cathédrale de La Valette à Malte et déduite de façon crédible par les nôtres d'une copie ancienne. Le chercheur, avec une déduction de connaisseur raffiné, a reconnu le langage typique de Maffei dans les ébauches et "dans la noyade des yeux dans l'ombre des orbites, l'éclat de porcelaine de la chair" et, de notre côté, l'utilisation habile des bruns de la préparation et la capacité d'exploiter la valeur expressive de l'inachevé. Le résultat propose une valeur qui ne permet pas de considérer l'œuvre comme une copie. Une teneur expressive similaire, mais avec une qualité que nous considérons supérieure à la version déjà connue, se retrouve dans la toile présentée ici, qui présente une sprezzatura et une fluidité picturale plus grandes, en particulier dans la façon dont Maffei délimite les figures et prépare la direction de la lumière, offrant à la scène "son propre rythme de style et de goût" (Rossi, 1991). Bibliographie de référence : P. Rossi, Francesco Maffei, Milan 1991, p. 135-136, n° 172 ; p. 239, fig. 96. Galerie d'art municipale de Vicence. II. Peintures du XVIIe au XVIIIe siècle, édité par M. E. Avagnina, M. Binotto, G. C. F. Villa, Milan 2003, ad vocem

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