CHAR (René). Poème autographe signé intitulé « Loin de nos cendres ». 3/4 p. in-plano (38,5 x 28 cm), quelques ratures et corrections, sur papier à dessin Fabriano ; montage libre sur carton, sous passe-partout. Texte écrit en 1981, originellement paru dans la Nrf en 1983, et recueilli en 1983 dans l’édition des Œuvres complètes (Paris, Gallimard, Nrf, bibliothèque de la Pléiade). « Notre gâteau de chimères s’étant roussi à son couchant, les premières veilles du [« fameux » biffé] temps rival apparurent aux regards. Plus de limousine noire pour nous emporter sur ses infatués coulisseaux. Destitution vaut possession. Une fine poussière nocturne dérangeait à peine [« à peine » biffé puis réinscrit] le duvet de ton cher visage endormi. Ce qui arrivait des étoiles n’était pas théâtral mais observé. Ma timidité renaissait sous de [« royaux » biffé] soigneux dehors, ceux que les gelées blanches accordent aux herbes au repos sur le revers des plateaux glacials. La souffrance commune en dépit de l’aiguillon des échos raréfiés chantait l’hymne hyalin. L’ovation finale n’alla pas à un demi-jour sépulcral [« sépulcral » a été ajouté dans un second temps], mirifique verrier, mais à une file [« de minces » corrigé en « une file »] d’anguilles pressées de quitter le ruisseau natal pour les [« larges » biffé] rivières aux parois inégales. Là s’assemblent les aulnes. Sur le lit du courant passe le sang, le virtuose du retour [René Char avait d’abord écrit : « Sur le lit du courant le sang, virtuose du retour »]... » Envoi autographe à sa compagne Anne Favre-Reinbold. FEUILLET ILLUSTRE DE DEUX GOUACHES D’ALEXANDRE GASPERINE, dont une signée et datée « AG/81 ». L’artiste a par ailleurs illustré deux ouvrages de René Char, Les Voisinages de Van Gogh (1985), et Le Gisant mis en lumière (1987). Reproduction en couverture