CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand). Lettre autographe signée « LFC » [à Charles Deshayes]. [Klarskovgaard près de Korsør au Danemark], « le 18 » [octobre 1949]. 2 pp. grand in-folio, enveloppe conservée. « Mon cher ami, certes il faut insérer cette lettre dans votre livre, s’il paraît ! Je vais vous renvoyer la 2ème canaillerie de l’Huma. Excellent à faire paraître avec commentaire... Preuve de canaillerie. LE GANG DES FAUX HERITIERS VEREUX DENOËL M’INTENTE UN PROCES EN CONTREFAÇON ! Et je n’ai pas reçu 1 seul exemplaire de ce nouveau VOYAGE ! Les journaux n’oublient pas d’ajouter Bagatelles (ralliement des chacals). Il n’a jamais été question de BAGATELLES ! Je crois en réalité qu’il s’agit d’un coup publicitaire de ce "gang Denoël" archi-miteux et aux abois qui hurle au voleur ! et au Parquet pour dissimuler leur carambouille ! Depuis 7 ans qu’ils liquident en douce mes ouvrages au marché noir ! [Guy] Tosi leur directeur littéraire me l’a avoué venant me voir ici il y a 3 ans... Nous vendons à des libraires sûrs... (ses propres paroles) et Tosi venait me chercher FEERIE ! En avion !... » JEUNE JOURNALISTE LYONNAIS, FOUGUEUX ADMIRATEUR DE CELINE, CHARLES DESHAYES était désireux de défendre celui qu’il appelait « cher grand maître ». Étant entré en contact avec lui par l’intermédiaire de l’avocat Albert Naud, il mena une campagne de presse en sa faveur, lui chercha une maison qui veuille bien l’éditer à nouveau, et surtout se lança en mars 1950 dans un projet de livre-plaidoyer intitulé L’Affaire Céline : Céline l’encouragea un temps avant de s’agacer de ses maladresses et surtout de s’inquiéter d’une publicité supplémentaire inopportune. Leurs rapports se refroidirent puis cessèrent complètement à partir de mars 1951.