Null BARBEY D’AUREVILLY (Jules). 
Lettre autographe signée à une dame. S.L., « l…
Description

BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Lettre autographe signée à une dame. S.l., « lundy et en hâte ». Une p. in-8. « Un déjeuner avec Clocheton et une tête clochetée de migraine, m’ont empêché d’aller dîner avec vous. Sur cela, pas d’excuses, mais des regrets. Dès que je pourrai, j’irai causer de vos embrouillamini d’amitié qui ne seront jamais des brouilleries. Savez-vous ce que vous faites, vous et Elle ? Je m’en vais vous le dire. Je suis cynique, moi ! Avec vos susceptibilités de femmes, vous êtes des sybarites en amitié qui vous roulez des feuilles de rose sur le derrière pour vous faire souffrir ! Si bien roulées qu’elles soient, des feuilles de rose roulées ne feront jamais des épines. Ce ne seront jamais que des boulettes de rose et des boulettes en amitié ! Vous ne vous détacherez pas ! Les êtres distingués ont une poix parfumée à l’esprit et ils ne se débarbouillent jamais des sentiments qu’ils inspirent. On se recolle aux choses qui plaisent ! Voilà pourquoi je puis dire que je suis, tout à vous et pour toujours... JE CROIS AVOIR LAISSE UNE CLE, DIFFORME ET LAIDE COMME CELLE QUE J’AIME, chez Mme O’Gherty [Louisa O’Héguerty, qui recevait dans son salon de la rue de Trévise]. C’EST LA CLE DE MON CABINET DE BARBE-BLEUE. Gardez-la moi si vous la trouvez. » Jules Barbey d’Aurevilly aima une Espagnole qui, selon ses dires, avait du charme et du caractère malgré une certaine laideur, et qui lui inspira le personnage de la Vellini dans Une Vieille maîtresse.

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BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Lettre autographe signée à une dame. S.l., « lundy et en hâte ». Une p. in-8. « Un déjeuner avec Clocheton et une tête clochetée de migraine, m’ont empêché d’aller dîner avec vous. Sur cela, pas d’excuses, mais des regrets. Dès que je pourrai, j’irai causer de vos embrouillamini d’amitié qui ne seront jamais des brouilleries. Savez-vous ce que vous faites, vous et Elle ? Je m’en vais vous le dire. Je suis cynique, moi ! Avec vos susceptibilités de femmes, vous êtes des sybarites en amitié qui vous roulez des feuilles de rose sur le derrière pour vous faire souffrir ! Si bien roulées qu’elles soient, des feuilles de rose roulées ne feront jamais des épines. Ce ne seront jamais que des boulettes de rose et des boulettes en amitié ! Vous ne vous détacherez pas ! Les êtres distingués ont une poix parfumée à l’esprit et ils ne se débarbouillent jamais des sentiments qu’ils inspirent. On se recolle aux choses qui plaisent ! Voilà pourquoi je puis dire que je suis, tout à vous et pour toujours... JE CROIS AVOIR LAISSE UNE CLE, DIFFORME ET LAIDE COMME CELLE QUE J’AIME, chez Mme O’Gherty [Louisa O’Héguerty, qui recevait dans son salon de la rue de Trévise]. C’EST LA CLE DE MON CABINET DE BARBE-BLEUE. Gardez-la moi si vous la trouvez. » Jules Barbey d’Aurevilly aima une Espagnole qui, selon ses dires, avait du charme et du caractère malgré une certaine laideur, et qui lui inspira le personnage de la Vellini dans Une Vieille maîtresse.

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BARBEY D'AUREVILLY (Jules). - GUÉRIN (Eugénie de). Reliquiæ. Caen, imprimerie de A.Hardel, 1855. In-16, (8dont les 4dernières blanches)-60 [chiffrées vàlxiv]-44-(4dont les 3dernières blanches)-144pp., le tout suivi de 12ff. blancs du même papier de hollande filigrané «Blauw», dont le dernier collé à la garde volante inférieure; parchemin rigide à minces recouvrements, dos lisse, filets dorés cloisonnant le dos et encadrant les plats avec fleurons dorés au dos et en écoinçons sur les plats, initiales «J.B.D'A.» dorées dans un médaillon doré au centre du plat supérieur, tête dorée sur témoins; reliure ternie avec plats un peu voilés et mince accroc au dos (reliure de l'époque). Édition originale très rare, tirée hors commerce à seulement 50exemplaires sur hollande, dont celui-ci, et au moins un exemplaire sur papier rose. Elle fut imprimée en décembre 1855 aux frais de Guillaume-Stanislas Trébutien, orientaliste, médiéviste, érudit normand, conservateur à la bibliothèque de Caen, et ami proche de Jules Barbey d'Aurevilly. Un bijou bibliophilique pour les happy few. Barbey et Trébutien portèrent une attention extrême à la confection du volume, choisissant personnellement son format, son papier, ses caractères et son ordonnancement typographique, selon des critères d'élégance affirmés. L'ouvrage qui, selon la justification du tirage, «ne se vend pas», fut adressé à quelques amis et critiques seulement. Barbey en précisait la motivation dans une lettre à Trébutien en avril 1854: «Cette publication n'est pas commerciale. C'est un Entre nous et un Entre ceux qui nous ressemblent». «Reliques» littéraires d'Eugénie de Guérin, précédées d'une longue préface de Barbey (pp.vàlxiv). Ces reliques comprenaient les lettres admirables de sensibilité et de style qu'elle écrivit à son frère bien-aimé le poète Maurice de Guérin, le journal poignant de douleur et de mysticisme qu'elle tint après la mort prématurée de celui-ci, ainsi que d'autres lettres qu'elle adressa au poète breton Hippolyte LaMorvonnais. En envoyant un exemplaire du présent ouvrage à Charles Baudelaire en février 1856, Barbey lui fit ce commentaire: «C'est rare et précieux comme le diamant bleu de M.Hope [célèbre gemme qui venait d'être exposée à l'Exposition universelle]». Sertis dans ce monument de littérature féminine, se trouvent également deux poèmes de Maurice de Guérin. La personnalité d'Eugénie de Guérin inspira à Barbey certains traits d'Aimée de Spens dans LeChevalier Destouches, et de la carmélite Calixte Sombreval dans Un Prêtre marié. Envoi autographe signé de Trébutien à Jules Barbey d'Aurevilly: «Donné par moi G.S.Trébutien à Moi J.Barbey d'Aurevilly, dans mon nid de passer solitarius. Caen, 29septembre 1853, jour de S.Michel Archange». Trébutien a écrit les deux «moi» à l›encre rouge, pour mieux souligner que leur amitié faisaient d›eux un seul et même cœur. Le terme latin de passer solitarius («moineau solitaire»), était un des surnoms affectueux par lesquels Barbey d'Aurevilly l'appelait parfois. L'exemplaire de Jules Barbey d'Aurevilly (initiales dorées sur le premier plat). Tombeau littéraire d'Eugénie et Maurice de Guérin. Condisciple et ami de Barbey d'Aurevilly, Maurice de Guérin (1810-1839) se livra comme lui à l'écriture, principalement dans le domaine poétique, mais mourut très jeune de la tuberculose: il ne publia de son vivant que quelques textes en revues, et demeura peu connu, malgré l'article que George Sand lui consacra en 1840 dans la Revue des deux mondes. Sa sœur Eugénie (1805-1848) avait également une fibre littéraire, et s'avéra une épistolière et diariste de grande qualité. Barbey la rencontra en 1838, et se dit frappé par sa laideur mais aussi par sa profondeur et son mysticisme. Elle nourrit un amour exalté pour son frère Maurice, et se promit de faire imprimer les œuvres de celui-ci, mais elle mourut avant d'avoir pu tenir sa promesse. Barbey, sollicité par Eugénie de Guérin, ne la seconda pas vraiment dans cette mission, et finit par s'éloigner, mais il regretta ensuite sa légèreté quand, converti à une vie moins désordonnée et plus chrétienne, il apprit qu'Eugénie était morte en priant pour son salut. Si dès 1844 Barbey avait envisagé avec Trébutien une édition des œuvres de Maurice de Guérin, il fallut attendre sa «conversion» en 1853 pour que ce projet prenne véritablement corps. Les deux amis réunirent alors les papiers de Maurice de Guérin (Barbey en détenait une partie) et à défaut des copies, mais aussi des textes d'Eugénie de Guérin que conservait la sœur de celle-ci, Marie. L'idée germa alors d'un double projet éditorial des œuvres du frère et de la sœur, Trébutien désirant par ailleurs faire de l'édition des œuvres d'Eugén