Null BONAPARTE (Jérôme). 
Ensemble de 20 lettres autographes signées à sa fille …
Description

BONAPARTE (Jérôme). Ensemble de 20 lettres autographes signées à sa fille la princesse Mathilde. 1855-1856. — Le Havre, 29 août 1855 : « Ma chère Mathilde ! J’ai reçu ta lettre d’avant-hier, sans reproche, chère enfant, c’est le premier signe de vie que tu donnes à ton vieux père depuis deux mois !!! Je conçois bien toutes les fatigues que tu as dû éprouver pendant ces dix jours de cérémonies qui ne sont pas ce qu’il y a de plus amusant [à l’occasion de la réception de la reine Victoria à Paris] ; mais enfin c’est toujours convenable que l’on voie mes enfants dans ces circonstances, puisque heureusement ils sont bons à voir. Je te recommande, chère enfant, d’être prudente avec Jérôme d’Amérique, qui prend acte de toutes vos paroles, et qui raconte que tu lui as fait le reproche de ne pas aller chez toi comme avant ; si tu l’as fait, c’est une faute : il ne faut pas que ta conduite soit différente de celle que moi ton frère [Napoléon Bonaparte] sommes obligés de tenir dans cette circonstance, cela est plus sérieux que tu ne penses !!! À moins de vouloir porter atteinte à l’honneur de feu l’empereur mon frère [Napoléon Ier], à celui de ta mère [la princesse Catherine de Wurtemberg], au vôtre même, LES ENFANS DE MLLE PATTERSON NE PEUVENT SOUS AUCUN PRETEXTE PORTER EN FRANCE LE NOM DE BONAPARTE, c’est pour cela qu’il faut éviter de le recevoir jusqu’à [ce que] ces difficultés aient disparues. Je soutiens pour toi Napoléon [fils du roi Jérôme] un combat qui coûte à mon cœur ; au moins dois-je être soutenu par toi, comme je le suis par ton frère... [Lors d’un passage aux États-Unis en 1805, Jérôme Bonaparte avait, sans le consentement de sa mère ni de son frère Napoléon Ier, épousé, Elizabeth Patterson dont il avait eu un enfant, Jérôme. Cette union avait été cassée en France comme aux États-Unis. Jérôme Bonaparte-Patterson vint se fixer en France sous le Second Empire et introduisit une demande concernant son statut auprès de Napoléon III. En 1854, un décret impérial le déclara non princier mais ayant la qualité de français et autorisé à porter le nom de Bonaparte, puis après des réclamations de Jérôme Bonaparte et des autres enfants de celui-ci, inquiets pour la succession, il fut finalement maintenu en 1856 dans la possession du nom de Bonaparte et de la nationalité française mais déclaré illégitime.] J’AI REMPLI UN DEVOIR, EN FAISANT UNE VISITE A LA REINE D’ANGLETERRE, et je me suis applaudi d’avoir remis à l’empereur, avant son arrivée en France, les clefs du tombeau de mon frère [Napoléon Ier], car tant qu’elles auroient été dans mes mains, il m’eût été impossible d’y introduire LE CHEF DU GOUVERNEMENT QUI L’A ASSASSINE SUR LE ROCHER DE STE-HELENE, pour prix de sa loyale confiance en lui... » — Le Havre, 9 septembre 1855 : « Ta petite lettre me fait d’autant plus de plaisir que je vois que ton voyage au Havre t’a été agréable : j’en suis là de ma lettre lorsqu’UNE DEPECHE TELEGRAPHIQUE M’APPREND LE NOUVEL ATTENTAT CONTRE LA VIE DE L’EMPEREUR !!! [Allusion à la tentative d’assassinat perpétrée par Edmond Bellemare le 8 septembre 1855.] Cela fait faire d’amères réflexions, et devroit convaincre S[a] M[ajesté] qu’il devroit donner des racines plus profondes à sa dynastie ; sans cela pas d’avenir pour la France !!! [Le Prince Impérial n’était pas encore né.] L’empereur peut voir de quelle manière les autres puissances, grandes ou petites, donnent à leurs princes une importance une influence indispensable à la solidité du trône. J’écris à l’empereur, je me serois même rendu auprès de lui, si je ne devois craindre qu’une pareille démarche fût mal interprétée !!... » — Etc. Jérôme Bonaparte parle également de ses rencontres avec l’empereur ou l’impératrice, d’un dîner avec les Murat et Boulay de La Meurthe, d’une représentation de Santa Chiara (opéra du duc Ernest de Saxe-Cobourg-Gotha), du voyage polaire entrepris par son fils Napoléon Bonaparte avec la reine Hortense, etc.

53 

BONAPARTE (Jérôme). Ensemble de 20 lettres autographes signées à sa fille la princesse Mathilde. 1855-1856. — Le Havre, 29 août 1855 : « Ma chère Mathilde ! J’ai reçu ta lettre d’avant-hier, sans reproche, chère enfant, c’est le premier signe de vie que tu donnes à ton vieux père depuis deux mois !!! Je conçois bien toutes les fatigues que tu as dû éprouver pendant ces dix jours de cérémonies qui ne sont pas ce qu’il y a de plus amusant [à l’occasion de la réception de la reine Victoria à Paris] ; mais enfin c’est toujours convenable que l’on voie mes enfants dans ces circonstances, puisque heureusement ils sont bons à voir. Je te recommande, chère enfant, d’être prudente avec Jérôme d’Amérique, qui prend acte de toutes vos paroles, et qui raconte que tu lui as fait le reproche de ne pas aller chez toi comme avant ; si tu l’as fait, c’est une faute : il ne faut pas que ta conduite soit différente de celle que moi ton frère [Napoléon Bonaparte] sommes obligés de tenir dans cette circonstance, cela est plus sérieux que tu ne penses !!! À moins de vouloir porter atteinte à l’honneur de feu l’empereur mon frère [Napoléon Ier], à celui de ta mère [la princesse Catherine de Wurtemberg], au vôtre même, LES ENFANS DE MLLE PATTERSON NE PEUVENT SOUS AUCUN PRETEXTE PORTER EN FRANCE LE NOM DE BONAPARTE, c’est pour cela qu’il faut éviter de le recevoir jusqu’à [ce que] ces difficultés aient disparues. Je soutiens pour toi Napoléon [fils du roi Jérôme] un combat qui coûte à mon cœur ; au moins dois-je être soutenu par toi, comme je le suis par ton frère... [Lors d’un passage aux États-Unis en 1805, Jérôme Bonaparte avait, sans le consentement de sa mère ni de son frère Napoléon Ier, épousé, Elizabeth Patterson dont il avait eu un enfant, Jérôme. Cette union avait été cassée en France comme aux États-Unis. Jérôme Bonaparte-Patterson vint se fixer en France sous le Second Empire et introduisit une demande concernant son statut auprès de Napoléon III. En 1854, un décret impérial le déclara non princier mais ayant la qualité de français et autorisé à porter le nom de Bonaparte, puis après des réclamations de Jérôme Bonaparte et des autres enfants de celui-ci, inquiets pour la succession, il fut finalement maintenu en 1856 dans la possession du nom de Bonaparte et de la nationalité française mais déclaré illégitime.] J’AI REMPLI UN DEVOIR, EN FAISANT UNE VISITE A LA REINE D’ANGLETERRE, et je me suis applaudi d’avoir remis à l’empereur, avant son arrivée en France, les clefs du tombeau de mon frère [Napoléon Ier], car tant qu’elles auroient été dans mes mains, il m’eût été impossible d’y introduire LE CHEF DU GOUVERNEMENT QUI L’A ASSASSINE SUR LE ROCHER DE STE-HELENE, pour prix de sa loyale confiance en lui... » — Le Havre, 9 septembre 1855 : « Ta petite lettre me fait d’autant plus de plaisir que je vois que ton voyage au Havre t’a été agréable : j’en suis là de ma lettre lorsqu’UNE DEPECHE TELEGRAPHIQUE M’APPREND LE NOUVEL ATTENTAT CONTRE LA VIE DE L’EMPEREUR !!! [Allusion à la tentative d’assassinat perpétrée par Edmond Bellemare le 8 septembre 1855.] Cela fait faire d’amères réflexions, et devroit convaincre S[a] M[ajesté] qu’il devroit donner des racines plus profondes à sa dynastie ; sans cela pas d’avenir pour la France !!! [Le Prince Impérial n’était pas encore né.] L’empereur peut voir de quelle manière les autres puissances, grandes ou petites, donnent à leurs princes une importance une influence indispensable à la solidité du trône. J’écris à l’empereur, je me serois même rendu auprès de lui, si je ne devois craindre qu’une pareille démarche fût mal interprétée !!... » — Etc. Jérôme Bonaparte parle également de ses rencontres avec l’empereur ou l’impératrice, d’un dîner avec les Murat et Boulay de La Meurthe, d’une représentation de Santa Chiara (opéra du duc Ernest de Saxe-Cobourg-Gotha), du voyage polaire entrepris par son fils Napoléon Bonaparte avec la reine Hortense, etc.

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats