Description
MURAT (Joachim). Ensemble de 3 lettres signées à Claude-Louis Lecomte. Hesdin, 1793. — 6 octobre 1793. « ... J’ai fait travailler aux objets que vous demandés, vous les trouvereés ci-inclus. Profités des armes que je vous mets en main ; harcelez jusqu’à ce que vous ayez obtenu. Vous dites qu’il faut la croix et la bannière pour entrer, eh bien employez-les. Si ce n’est pas assés, joignez-y le bénitier et le goupillon, alors VOUS EXORCISERES LE DIABLE ; cette cérémonie faite, vous en viendrez à bout et vous ferez de lui tout ce que vous voudrez ; mais trêve de plaisanterie... Vous verrez par une des deux lettres que nous écrivons au ministre... » (2 pp. in-4 et une ligne). — 26e vendémiaire an II [17 octobre 1793]. « ... Le régiment a besoin d’une remonte générale, le service pénible que font les escadrons de guerre exige une grande réforme... Il est bien malheureux que, parce que des individus du régiment refusent de rendre des comptes, l’on se voye frustré même de l’indispensable... J’AI MA LETTRE D’AVIS POUR CHEF D’ESCADRON. J’ai donné tous mes états de service. MON AMI, LA REPUBLIQUE EST EN DANGER, Landrieux commande à Pont-à-Marck six mille hommes... » Il évoque aussi les chevaux nécessaires aux officiers, la présence d’un trompette major comme instructeur, le besoin de deux cachets au numéro du régiment et à « l’écusson de la déesse de la Liberté » (3 pp. in-folio, quelques déchirures avec manque de quelques mots). — 14 brumaire an II [4 novembre 1793]. « ... Vous ne cesserez d’avoir en nous des amis et des frères... Landrieux cherche peut-être à me travailler ; mais ma conduite répond d’avance à l’attaque et ma cons[c]ience me laisse dormir tranquille ;... dites au citoyen Lefèvre que NOUS SOMMES DE VRAIS MONTAGNARDS, JE NE... M’APPELLE PLUS MURAT ; MAIS MARAT, LES REPRESENTANS DU PEUPLE VIENNENT DE M’AUTORISER A QUITTER UN NOM QUE JE PORTOIS AVEC HORREUR... » (une p. 1/4 in-folio ; tache et salissures, quelques déchirures marginales). MURAT, OFFICIER DE LA REPUBLIQUE TERRORISTE ET FUTUR ROI DE NAPLES. Alors chef d’escadron dans l’Armée du Nord, le futur maréchal et futur souverain participe dans les rangs de l’Armée du Nord aux opérations contre les Autrichiens. Remarqué par le chef de brigade Jean Landrieux, « personnage équivoque [...] spécialisé – grâce à la guerre » dans le racolage pour les armées de la République d’épaves et de déclassés [...], Murat se voit confier l’instruction de 300 hussards "braconniers" [...], bande hétéroclite devenue, par la grâce du ministre de la Guerre, le 21e de chasseurs ». Rapidement, il entre en conflit avec ce Landrieux mais, quoiqu’accusé faussement par celui-ci d’être un aristocrate, il s’en sort sans dommages. En revanche, patriote exalté, ouvertement favorable au régime en place sous la Terreur, voulant même un temps changer son nom de Murat en celui de Marat, il sera dénoncé après le 9 thermidor : il ne sera sauvé que grâce à l’intervention de Jean-Baptiste Cavaignac, député du Lot, département d’où il est originaire.
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MURAT (Joachim). Ensemble de 3 lettres signées à Claude-Louis Lecomte. Hesdin, 1793. — 6 octobre 1793. « ... J’ai fait travailler aux objets que vous demandés, vous les trouvereés ci-inclus. Profités des armes que je vous mets en main ; harcelez jusqu’à ce que vous ayez obtenu. Vous dites qu’il faut la croix et la bannière pour entrer, eh bien employez-les. Si ce n’est pas assés, joignez-y le bénitier et le goupillon, alors VOUS EXORCISERES LE DIABLE ; cette cérémonie faite, vous en viendrez à bout et vous ferez de lui tout ce que vous voudrez ; mais trêve de plaisanterie... Vous verrez par une des deux lettres que nous écrivons au ministre... » (2 pp. in-4 et une ligne). — 26e vendémiaire an II [17 octobre 1793]. « ... Le régiment a besoin d’une remonte générale, le service pénible que font les escadrons de guerre exige une grande réforme... Il est bien malheureux que, parce que des individus du régiment refusent de rendre des comptes, l’on se voye frustré même de l’indispensable... J’AI MA LETTRE D’AVIS POUR CHEF D’ESCADRON. J’ai donné tous mes états de service. MON AMI, LA REPUBLIQUE EST EN DANGER, Landrieux commande à Pont-à-Marck six mille hommes... » Il évoque aussi les chevaux nécessaires aux officiers, la présence d’un trompette major comme instructeur, le besoin de deux cachets au numéro du régiment et à « l’écusson de la déesse de la Liberté » (3 pp. in-folio, quelques déchirures avec manque de quelques mots). — 14 brumaire an II [4 novembre 1793]. « ... Vous ne cesserez d’avoir en nous des amis et des frères... Landrieux cherche peut-être à me travailler ; mais ma conduite répond d’avance à l’attaque et ma cons[c]ience me laisse dormir tranquille ;... dites au citoyen Lefèvre que NOUS SOMMES DE VRAIS MONTAGNARDS, JE NE... M’APPELLE PLUS MURAT ; MAIS MARAT, LES REPRESENTANS DU PEUPLE VIENNENT DE M’AUTORISER A QUITTER UN NOM QUE JE PORTOIS AVEC HORREUR... » (une p. 1/4 in-folio ; tache et salissures, quelques déchirures marginales). MURAT, OFFICIER DE LA REPUBLIQUE TERRORISTE ET FUTUR ROI DE NAPLES. Alors chef d’escadron dans l’Armée du Nord, le futur maréchal et futur souverain participe dans les rangs de l’Armée du Nord aux opérations contre les Autrichiens. Remarqué par le chef de brigade Jean Landrieux, « personnage équivoque [...] spécialisé – grâce à la guerre » dans le racolage pour les armées de la République d’épaves et de déclassés [...], Murat se voit confier l’instruction de 300 hussards "braconniers" [...], bande hétéroclite devenue, par la grâce du ministre de la Guerre, le 21e de chasseurs ». Rapidement, il entre en conflit avec ce Landrieux mais, quoiqu’accusé faussement par celui-ci d’être un aristocrate, il s’en sort sans dommages. En revanche, patriote exalté, ouvertement favorable au régime en place sous la Terreur, voulant même un temps changer son nom de Murat en celui de Marat, il sera dénoncé après le 9 thermidor : il ne sera sauvé que grâce à l’intervention de Jean-Baptiste Cavaignac, député du Lot, département d’où il est originaire.
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