Null MAINTENON (Françoise d’Aubigné, marquise de). 
Lettre autographe signée à l…
Description

MAINTENON (Françoise d’Aubigné, marquise de). Lettre autographe signée à l’archevêque de Rouen. Saint-Cyr, « ce 22 décembre » [probablement 1706]. 3 pp. in-4, adresse au dos, vestiges de cachet de cire rouge à sa devise latine « Recte » ; petite déchirure due à l’ouverture. « Mr le coadjuteur est bienheureux de vous avoir et a grand besoin que le Père Le Tellier veuille sincèrement le servir, JE CRAINS TOUJOURS LES JESUITES PAR RAPORT AUX EVESQUES, on croit que c’est l’estime que j’avois pour Mr l’évesque de Chartres [Paul Godet Des Marais], qui m’a rendu sy vive pour les prélats mais je disputois pour eux contre le Père [Louis] Bourdaloue avant que je seusse que Mr de Chartres étoit au monde, le Père Bourdaloue ne me nioit point qu’ils ne s’opposassent souvent au pouvoir des évesques, trouvant qu’ils en vouloient trop. Je suis bien fâchée du mauvais état du diocèse de Noyon, et d’autant plus que j’y vois peu de remède. Me Barentin aura ruiné une belle abaye, je ne comprens pas qu’on laisse ainsi les abesses faire tout ce qui leur vient à la teste [Marie-Élisabeth de Barentin, abbesse de Saint-Amand de Rouen]. Mr Des Maretz espère que sy, au mois de février, il ne vient point quelque gelée dangereuse, que le bled diminuera considérablement, en attendant nous sommes accablés de misères jusques dans les palais des rois. Vostre agitation sur l’assemblée me fait une grande peine, je tâche de persuader Mr le curé de St-Sulpice [Joachim Trotti de La Chetardie] de la bonté de vos raisons, car je suis persuadée comme vous que vous n’y servirez point l’Église, et que vous vous donnerez bien des peines inutiles ; les ministres sont d’avis de la publication du procès-verbal de 1705. Le Père Le Tellier propose quelque explication, le roy doit consulter Mr le cardinal de Janson, nous verrons bientôt ce que tout cela produira, et vous serez bien instruit. Je ne suis point surprise, Monsieur, de votre zèle et de vostre docilité, vous allez droit et toujours disposé à ce qu’il y a de meilleur. Mr le cardinal de Noailles crie qu’il est déshonnoré sy le procez-verbal ne paroît pas. Je crains bien que nous ne nous brouillions tout à fait avec Rome, car le roy est toujours porté à suivre l’avis des ministres, et sy Mr le ca[r]d[inal] de Janson le pénètre il sera du mesme avis. Vous augmentés bien l’estime que j’avois desjà pour Mr l’évesque d’Évreux [Jacques Potier de Novion] et je lui souhaite de plus en plus une bonne santé. La mienne est toujours fort chancelante et je suis toujours la personne du monde qui vous honnore le plus... » À l’assemblée du clergé de 1705 s’opposèrent le cardinal archevêque de Paris, Louis-Antoine de NOAILLES, gallican et conciliant avec les jansénistes, et le provincial de la Compagnie de Jésus et confesseur de Louis XIV, Michel LE TELLIER, ultramontain. — Le cardinal Toussaint de FORBIN-JANSON, qui avait été chargé des affaires de France à Rome de 1692 à 1697 puis de 1700 à 1706, fut grand aumônier de France à partir de février 1706. — Claude-Maur d’AUBIGNE, qui fut évêque de Noyon de 1701 à 1707, succéda alors à Jacques-Nicolas Colbert comme archevêque de Rouen.

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MAINTENON (Françoise d’Aubigné, marquise de). Lettre autographe signée à l’archevêque de Rouen. Saint-Cyr, « ce 22 décembre » [probablement 1706]. 3 pp. in-4, adresse au dos, vestiges de cachet de cire rouge à sa devise latine « Recte » ; petite déchirure due à l’ouverture. « Mr le coadjuteur est bienheureux de vous avoir et a grand besoin que le Père Le Tellier veuille sincèrement le servir, JE CRAINS TOUJOURS LES JESUITES PAR RAPORT AUX EVESQUES, on croit que c’est l’estime que j’avois pour Mr l’évesque de Chartres [Paul Godet Des Marais], qui m’a rendu sy vive pour les prélats mais je disputois pour eux contre le Père [Louis] Bourdaloue avant que je seusse que Mr de Chartres étoit au monde, le Père Bourdaloue ne me nioit point qu’ils ne s’opposassent souvent au pouvoir des évesques, trouvant qu’ils en vouloient trop. Je suis bien fâchée du mauvais état du diocèse de Noyon, et d’autant plus que j’y vois peu de remède. Me Barentin aura ruiné une belle abaye, je ne comprens pas qu’on laisse ainsi les abesses faire tout ce qui leur vient à la teste [Marie-Élisabeth de Barentin, abbesse de Saint-Amand de Rouen]. Mr Des Maretz espère que sy, au mois de février, il ne vient point quelque gelée dangereuse, que le bled diminuera considérablement, en attendant nous sommes accablés de misères jusques dans les palais des rois. Vostre agitation sur l’assemblée me fait une grande peine, je tâche de persuader Mr le curé de St-Sulpice [Joachim Trotti de La Chetardie] de la bonté de vos raisons, car je suis persuadée comme vous que vous n’y servirez point l’Église, et que vous vous donnerez bien des peines inutiles ; les ministres sont d’avis de la publication du procès-verbal de 1705. Le Père Le Tellier propose quelque explication, le roy doit consulter Mr le cardinal de Janson, nous verrons bientôt ce que tout cela produira, et vous serez bien instruit. Je ne suis point surprise, Monsieur, de votre zèle et de vostre docilité, vous allez droit et toujours disposé à ce qu’il y a de meilleur. Mr le cardinal de Noailles crie qu’il est déshonnoré sy le procez-verbal ne paroît pas. Je crains bien que nous ne nous brouillions tout à fait avec Rome, car le roy est toujours porté à suivre l’avis des ministres, et sy Mr le ca[r]d[inal] de Janson le pénètre il sera du mesme avis. Vous augmentés bien l’estime que j’avois desjà pour Mr l’évesque d’Évreux [Jacques Potier de Novion] et je lui souhaite de plus en plus une bonne santé. La mienne est toujours fort chancelante et je suis toujours la personne du monde qui vous honnore le plus... » À l’assemblée du clergé de 1705 s’opposèrent le cardinal archevêque de Paris, Louis-Antoine de NOAILLES, gallican et conciliant avec les jansénistes, et le provincial de la Compagnie de Jésus et confesseur de Louis XIV, Michel LE TELLIER, ultramontain. — Le cardinal Toussaint de FORBIN-JANSON, qui avait été chargé des affaires de France à Rome de 1692 à 1697 puis de 1700 à 1706, fut grand aumônier de France à partir de février 1706. — Claude-Maur d’AUBIGNE, qui fut évêque de Noyon de 1701 à 1707, succéda alors à Jacques-Nicolas Colbert comme archevêque de Rouen.

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